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Les Lieux de ReverdyVayrette, Patrick 19 June 2012 (has links) (PDF)
Le concept de lieu intéresse l'analyse littéraire non seulement dans une acception thématique mais aussi en ce qu'il traduit et symbolise la relation du sujet lyrique au monde et au langage, que l'œuvre de Reverdy reconstruit de manière originale. On se propose, dans une première partie, de décrire la structuration du monde imaginaire de Reverdy, ce paysage -- au sens où le définit Michel Collot -- que son œuvre instaure, construit, recompose. S'il est riche de lieux qui se distribuent de manière polysémique, il rend également compte d'une expérience originale de l'existence, en traduit les données les plus personnelles, celles d'un " je " poétique immergé dans un monde qu'il recompose par des lois imaginaires et dont il éprouve l'instabilité essentielle. Ce monde éminemment subjectif -- nous sommes, rappelle Jean-Pierre Richard, " en poésie " -- et par là-même lacunaire et mouvant, présuppose une place du sujet ancré au monde, et donc lieu exclu du monde tel un point aveugle. Une seconde partie étudie le travail de l'écriture poétique reverdyenne qui conteste et subvertit cette relation. Sous l'influence du cubisme, elle entre en lutte contre l'unité/unicité d'un sujet dont elle mine la vérité, détruit la cohésion, dont elle rêve la diffraction et la dispersion dans un paysage qu'elle investit de manière massive, jusqu'à l'y confondre. L'écriture poétique est donc un moyen privilégié de repenser le lieu, ce Dasein qui concrétise l'existence, et apparaît ainsi comme un lieu de nouage, de fusion, un carrefour où sujet et monde imaginaires se constituent en un lieu de l'œuvre, véritable figure du sujet lyrique, territoire au sens où l'entend Jean-Marie Gleize et dont une troisième partie expose l'essence. C'est là l'occasion de comprendre comment fonctionne l'écriture reverdyenne, quelles sont les grandes forces de l'imaginaire qui s'y met en œuvre, pour en tirer des conclusions sur sa spécificité.
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Saint-Pierre de la Martinique : géographie littéraire d'une ville coloniale des Antilles françaises. Représentations de la cité créole avant sa destruction le 8 mai 1902 (1635-2012) / Saint-Pierre of Martinique : literary geography of a colonial city of the french West Indies. Representations of the Creole city before its destruction on May the 8th 1902 (1635-2012)Charles-Nicolas, Stéphanie 11 October 2018 (has links)
Lors de l’éruption de la Montagne Pelée, le volcan de l’île de la Martinique, la ville de Saint-Pierre et ses trente mille habitants ont été anéantis par une nuée ardente le 8 mai 1902. Surnommée le « Paris des Antilles », ou encore la « Venise tropicale », la ville incarnait la France aux Amériques, ce qui suggère son statut particulier au sein des colonies françaises à cette époque. L’éclat qu’a eu la ville de Saint-Pierre dans la littérature aurait-il été le même sans l’éruption de la Montagne Pelée ? Notre recherche a pour but de proposer un examen des diverses facettes de la ville de Saint-Pierre à partir de la géographie littéraire, prolongée par les apports de la géopoétique et de la géocritique. La notion de « paysage » chère à Michel Collot, constituera une entrée plus vaste que nous privilégierons dans le champ de l’étude qui nous intéresse, dans la mesure où elle semble combler les lacunes des outils théoriques précédemment cités. Le cadre d’une géographie de la littérature nous sera utile pour étudier le contexte spatial dans lequel sont produites les œuvres. Cet angle d’attaque sera l’occasion de s’interroger sur les particularités dues à l’écriture en contexte postcolonial. Nous entendons le terme « géocritique » au sens large comme étude des représentations de l’espace dans les textes eux-mêmes. Il s’agira alors de tracer les contours d’une ville non pas réelle mais telle que l’auteur l’imagine et telle qu’elle se dessine par le langage. À partir de la géopoétique, nous analyserons les relations entre l’espace et les formes littéraires. Nous comparerons les images proposées par différents écrivains. Nous chercherons à retrouver une certaine image de la ville de Saint-Pierre, selon la vision de différents auteurs. / During the eruption of Mount Pelee, the volcano on the island of Martinique, the city of Saint-Pierre and its thirty thousand inhabitants were wiped out by a volcanic cloud on May the 8th 1902. Known as "The Paris of the Antilles", or the "tropical Venice", The town personified France to America, suggesting its special status within the French colonies at that time. Would Saint-Pierre’s glow in literature have been the same without the eruption of Mount Pelee? Our research aims to provide a review of various aspects of the city of Saint-Pierre from literary geography, extended by the contributions of geopoetics and Geocriticism for. The concept of "landscape" dear to Michel Collot, will be a larger entry we will focus in the field of study that interests us, insofar as it seems to fill the gaps of the aforementioned theoretical tools. As part of a geography of literature will be useful to study the spatial context in which the works are produced. This angle of attack will be an opportunity to reflect on the peculiarities due to writing in postcolonial context. We understand the term "Geocriticism" broadly to study the representations of space in the texts themselves. It will then trace the outline of a real but not such a city that the author imagines and as it emerges through language. From geopoetics, we analyze the relationship between space and literary forms. We will compare the representations offered by various writers. We will try to find a specific image of the city of Saint-Pierre, according to various authors.
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Bateau brûlé (roman) ; suivi de Poétique de la fuite dans le récit dystopique contemporain et écoféministe (essai)Roy, Coralie 03 1900 (has links)
Ce mémoire en recherche-création combine un roman (Bateau brûlé) et un essai (Poétique de la fuite dans le récit dystopique contemporain et écoféministe), l’un inspirant l’autre.
Bateau brûlé : Le monde est toujours noir. Seko est fascinée par la seule source de lumière possible, mais la ville qui la voit grandir s’oppose à sa curiosité. Il n’y a de place que pour les plufors, ces dirigeants cruels qui décident des endroits éclairés. À travers une vie qui lui échappe et des souvenirs qui ne sont pas toujours les siens, Seko tente de déceler si la lumière est réellement sa destinée, même alors qu’elle prend la fuite à bord d’un bateau condamné.
Poétique de la fuite dans le récit dystopique contemporain et écoféministe : Ce bref essai analyse plusieurs œuvres, théories et recherches dans le but de les faire converger vers le consensus que la dystopie est féministe et sert à dénoncer. Une tangente récurrente des dystopies écoféministes est le thème de la fuite, si prédominante qu'on pourrait la considérer comme poétique. Afin de mieux comprendre ce concept, je propose une lecture du roman Hivernages (2017) de Maude Deschênes-Pradet centrée sur ce thème. Pourquoi fuir alors que, Hivernages le prouve, il n’y a aucun refuge à atteindre ? Le corpus qui m’intéresse et qui alimente ma propre œuvre explore la manière dont la fuite affecte la réalité physique et la psychologie des personnages ainsi que la forme du récit. La poétique de la fuite constitue un élément narratif et structurel résultant de deux causes distinctes, mais imbriquées : la temporalité fragmentée du récit et l’ambition écoféministe de s’opposer à l’environnement toxique. / This memoir combines a novel (Bateau brûlé [Burnt Boat]) and an essay (Poetics of Escape in Contemporary and Ecofeminist Dystopian Narratives), one inspiring the other.
Bateau Brûlé: The world is always dark. Seko is fascinated by the only possible light source, but the city that sees her grow is opposed to her curiosity. There is only room for the “plufors”, cruel rulers who decide where the light goes. Through a life that eludes her and memories that are not always her own, Seko wonders if the light truly is her destiny, even as she flees on a doomed ship.
Poetics of Escape in Contemporary and Ecofeminist Dystopian Narratives: This essay analyses several works, theories and pieces of research in an attempt to make them converge towards the consensus that dystopia is a feminist undertaking. A recurring tangent of ecofeminist dystopias is the theme of escape, so predominant one might even consider it poetic. In order to clarify this concept, I suggest a reading of the novel Hivernages (2017) by Maude Deschênes-Pradet focusing on the poetics of escape. Why flee, when Hivernages proves there is no refuge to reach? The corpus that interests me and that feeds my reflection and imagination explores how the flight affects both the characters’ physicality and psychology as well as the form of the narrative itself. In every case, the poetics of escape constitute a fictional and structural element that results from two distinct but intertwined causes: the narrative’s fragmented temporality and the ecofeminist ambition to oppose the toxic environment.
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Jours de colère ; suivi de Dans les forêts de Sibérie : (géo)poétique du Rebelle chez Sylvain TessonBost, Maxime 04 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Jours de colère explore le recours aux forêts à travers deux voix narratives dont les récits se font écho durant plusieurs années. Soumises à diverses formes d’oppression, iels trouvent refuge tour à tour dans les mondes virtuels, les lieux abandonnés, les drogues, la fuite géographique, la promesse de la vengeance ou celle du suicide. Iels confient au papier leurs expériences les plus intimes, et dévoilent comme stratégie de rébellion la reconstitution permanente de leur identité. En cheminant avec les images inspirées par leur culture musicale, littéraire, cinématographique, les personnages configurent une citadelle dans laquelle nul ne peut les atteindre : iels regardent, depuis ses tours, la société dont iels souhaitent s’exclure. Entre ellipse, hors champs, et tendance à l’épuisement, leurs prises de parole témoignent d’un questionnement profond, tiraillé entre l’impossibilité de rompre avec les origines et le refus de l’héritage.
« Dans les forêts de Sibérie » : (géo)poétique du Rebelle chez Sylvain Tesson interroge la figure de l’ermite mise en récit par Sylvain Tesson dans son roman Dans les forêts de Sibérie. En dialoguant avec les figures d’insurrection théorisée par Ernst Jünger dans Le Traité du Rebelle ou le recours aux forêts et Eumeswil, cet essai souligne les liens qui les unissent à l’ermite de Tesson – et ce qui les en détache. Il émerge de cette analyse un narrateur bien singulier : isolé du monde des humains et sa finitude, l’ermite tessonien s’inscrit dans le rythme des saisons, à travers sa prise de notes quotidiennes dans le carnet qui donne vie au roman. Sa pensée et ses gestes se modèlent sur le lieu qu’il observe avec attention, et habite en conscience d’être un invité. Grâce à sa manière de superposer une forêt imaginaire à la forêt de Sibérie, le récit de Tesson se réapproprie le champ d’action du Rebelle jüngerien, qui entre alors en résonance avec un espace géopoétique. / Jours de colère explores the Rebel figure through two narrative voices whose stories echo over several years. Subjected to various forms of oppression, both find refuge in virtual worlds, abandoned places, drugs, escape, promise of revenge or suicide. They entrust their most intimate experiences to their diaries, revealing the permanent reconstitution of their identity as an act of rebellion. Exchanging with and through the images drawn from their cultural background, music, books, films, the characters erect a citadel in which no one can reach them: from its towers, they look down upon the society from which they banished themselves. Between ellipsis and attempt to exhaust every bit of language, their words attest a deep questioning, torn between the impossibility of breaking with the origins and the refusal of heritage.
« Dans les forêts de Sibérie » : (géo)poétique du Rebelle chez Sylvain Tesson examines the figure of the hermit as depicted by Sylvain Tesson in his novel Dans les forêts de Sibérie. In open dialogue with insurgency as theorized by Ernst Jünger in Le Traité du Rebelle ou le recours aux forêts and Eumeswil, this essay underlines the links that unite his thoughts to Tesson's hermit - and what detaches them from it. From this analysis emerges a very singular narrator: isolated from the human world and its finitude, the Tessonian hermit melts himself into the rhythm of seasons, through his daily observations in the notebook that gives life to the novel. His thoughts and gestures mimic the place he observes with attention, and in which he lives with the awareness of being nothing but a guest. Through the superposition of an imaginary forest on the forest of Siberia, Tesson's narrative reappropriates the field of action of the Jüngerian Rebel, thus reverberating a geopoetic space.
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Énergie et mélancolie : les entrelacs de l'écriture dans les Notebooks de S.T. Coleridge Volume 1, 2 et 3Page-Jones, Kimberley 13 September 2013 (has links)
Durant toute sa vie, Samuel Taylor Coleridge, poète et philosophe romantique anglais, a consigné ses pensées et ses réflexions sous forme de fragments dans des Notebooks, aujourd’hui regroupés dans cinq volumes. Derrière cette écriture mosaïque se dessine l’histoire d’un esprit nourri d’une insatiable curiosité pour le monde naturel et la psyché humaine. Libre de toute contrainte de structure et de genre, l’espace des Notebooks est peut-être celui qui s’ajuste le mieux au rythme si particulier de la pensée du poète. Ces textes se donnent ainsi à lire comme le reflet d’une pensée en constante évolution, qui sans cesse digresse, explore des possibles, ouvre des voies inexplorées. Cette thèse se propose donc de tenter d’en saisir les variations par une approche rythmanalytique du corpus d’étude. L’écriture des premiers carnets est essentiellement nomade, elle témoigne d’un plaisir de pérégriner, de s’ouvrir à la texture du monde. Elle se nourrit de l’énergie d’un corps en mouvement et d’une volonté d’habiter poétiquement l’espace. Toutefois, au fil du temps, le regard du poète semble peu à peu substituer le diffus et le nocturne à l’espace géopoétique ; l’écriture des Carnets se replie sur l’intime de l’être et se teinte de mélancolie. L’écriture de la mélancolie ne serait-elle pas dès lors l’envers sombre de l’écriture nomade, une écriture qui se nourrit de l’énergie du désir et de l’angoisse, et qui ne cesse de s’enrouler sur elle-même pour tendre vers ce point obscur ? Néanmoins, la mélancolie des Carnets n’est jamais synonyme d’effondrement ou de néant, elle n’appelle pas le vide mais, bien au contraire, trouve sa source d’inspiration dans une formidable vitalité pour faire advenir au jour de la parole ce qui ne se donne à voir que dans l’obscurité de la nuit. / During all his life, the English poet and romantic philosopher Samuel Taylor Coleridge secretly kept his thoughts and reflections in his Notebooks, which have been published in five volumes. This mosaic writing tells the story of a mind fed on an insatiable appetite and curiosity for the natural world and the human mind. Freed from any structural or generic constraint, the Notebooks certainly offered the poet a scriptural space well-suited for the rhythm of his thought. These texts can thus be read as the reflection of a mind constantly evolving, digressing, exploring new areas and opening new vistas. This work is an attempt to seize the variations of the Coleridgian thought by approaching rhythmically the first three volumes of the Notebooks. The writing of his first notebooks is essentially nomadic and asserts the pleasure of wandering through the natural world and delving into its texture. It feeds upon the energy of a body exploring space and of a mind struggling to inhabit the world poetically. Yet, as time passes, the poet’s gaze seems to linger more on the nocturnal sky than on the natural space. The writing of the Notebooks is then no longer the poetic substrate of the early days; it turns inward, loaded with melancholy. The writing of melancholy could therefore be seen as the darker side of the nomadic writing, one that feeds upon the energy of desire and anxiety, that takes a circumvoluted path towards this “dark spot”. Nevertheless, melancholy does not mean the annihilation of the self nor does it call for hollowness. Its source of inspiration resides in the vital force of creation which strives to bring to the light of speech that which can only be glimpsed at in the darkness of the night.
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