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Liberté et libertinage dans l’œuvre de Robert Challe

Cohut, Bronislava 17 December 2009 (has links)
« Liberté et libertinage » ce sont là les deux thèmes qui déterminent mon projet. Ces termes apparaissent comme décisifs, significatifs pour aborder la littérature de la fin du XVIIème siècle et du début du XVIIIème siècle, période réputée pour son atmosphère de réflexion philosophique et aussi de relâchement des mœurs et de rupture avec les normes. Le libertinage apparaît alors comme une entreprise de libération et d’autonomie de la pensée et du comportement qui renie la soumission et sur laquelle les libertins ne cessent pas de s’interroger. C’est sur ce fond de remise en question générale que je me propose de placer l’œuvre de Robert Challe. Dès 1710-1712, période de la rédaction des Difficultés sur la religion, jusqu’en 1721, date de la parution sans doute posthume de son Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales, en passant entre-temps par la Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de la Manche (1713), Les Illustres Françaises (1713), les Mémoires (1716) et la Correspondance (1715-1718), Challe prend position, à travers une critique véhémente de la religion, dans le débat de son temps et la mise en question qui le caractérise. Tous ses ouvrages expriment, loin des disciplines et des assurances du classicisme, les doutes et les inquiétudes d’un homme en quête de lui-même et de sa liberté et qui a vécu avec intensité la « crise de conscience » de son temps. Dans l’œuvre de Challe, la recherche de la liberté sert de justification dans les domaines interdits, notamment dans celui de la contrainte morale et religieuse qui écrase les aspirations naturelles de l’homme. Le libertinage lui-même ne constitue-t-il pas l’une des attitudes de rivalité et d’opposition qui anime toute l’œuvre et qui se répand dans toutes les directions ? Challe remet en doute et en question l’ordre établi, et c’est ainsi, peut-être, que la question de la liberté surgit. Robert Challe se fait une doctrine sur mesure et illustre une idée majeure : nous devons nous libérer et jouir de notre liberté par une création littéraire stimulante qui conduit à passionner le lecteur pour la liberté. Tout le mouvement littéraire de son œuvre semble indiquer que le libertinage consiste notamment dans le fait de se soustraire aux autorités abusives, qu’elles soient parentales, sociales et surtout religieuses. L’individu n’est plus sous la puissance de Dieu ou sous une quelconque autorité, au contraire il est le maître de sa vie. Il connaît le bien et le mal et peut se porter à l’un ou à l’autre, selon son libre choix. Il est pernicieux de croire en la doctrine de la grâce et de la prédestination qui considèrent les actions humaines comme inutiles et favorisent ainsi les actions criminelles. Il vaut donc mieux faire confiance aux actions libres des hommes. Challe insiste également sur l’idée que l’homme est libre même devant sa passion amoureuse. L’amour de l’autre est une source d’énergie, le sentiment est jugé plus utile que dangereux. Ainsi Challe prend nettement conscience de la liberté de l’homme. Dès lors, la croyance en la liberté humaine devient une véritable passion non seulement pour Challe philosophe, voyageur ou romancier, mais également pour Challe en tant qu’individu. Il critique tous ceux qui jugent illusoire le sentiment, universellement partagé d’après lui, de la liberté et s’en prend notamment à l’Eglise. Le libertinage s’associe également à l’exaltation du plaisir physique et de l’instinct naturel. Le désir fait partie de la nature humaine et Challe n’en ignore pas l’importance. L’apogée de cette thématique est atteinte dans l’épisode de la veuve qui désacralise le mariage et s’abandonne en secret à Dupuis. / Freedom and “libertinage” are the two themes that shape my project. These terms appear as decisive and meaningful to approach the literature from the late seventeenth century and early eighteenth century, a period known for its atmosphere of philosophical thinking and also loosening of morals and breaking with the standards. “Libertinage” appears as an enterprise of liberation and independence of thought and behaviour that refuse obedience and on which the libertines do not stop questioning. It is against this background of general questioning that I intend to place the literary work of Robert Challe. From 1710-1712, the period of writing the Difficultés sur la religion until 1721, date of the probable posthumous publication of his Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales, going, in the meantime, through the Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de la Manche (1713), Les Illustres Françaises (1713), the Mémoires (1716) and the Correspondance (1715-1718), Challe adopts a definitive position, through a vehement criticism of religion in the debate of his time and the questioning that characterizes it. All his works reflect, away from disciplines and insurance of classicism, the doubts and anxieties of a man in search of himself and of his freedom and who lived with the current “crisis of conscience” of his time. In the literary work of Challe, the quest for freedom serves as justification in the prohibited areas, including that of religious and moral constraint that overrides the natural aspirations of mankind. Isn’t “libertinage” itself one of the rivalry and opposition attitudes that animates the whole work and spreads in all directions? Challe challenges and questions the established order, and this is, perhaps, how the question of freedom arises. Robert Challe creates and adjusted doctrine and illustrates a key idea : we must free ourselves and enjoy our freedom in a stimulating creative writing, which leads the reader toward a fascination freedom. The whole literary movement of his work suggests that such “libertinage” lies in the act of escaping the abusive authority, whether parental, social and especially religious. The individual is no longer under the power of God or under any authority : he is, on the contrary, mastering his own life. He knows good from evil and is it up to him to choose one or the other. It is pernicious to believe in the doctrine of grace and predestination which consider human actions as unnecessary and thus encourage criminal actions. It is better to trust the free actions of men. Challe also emphasizes the idea that man is free even before his amorous passion. The love of others is a source of energy, the feeling is considered more useful than dangerous. Thus Challe is clearly conscious of the freedom of man. Therefore, the belief in human freedom becomes a passion not only for Challe as a philosopher, traveller and novelist but also for Challe as an individual. He criticizes those who regard as illusory the sense of freedom that he considers as a universally shared value and attacks the Church in particular. The libertine is also associated with the exaltation of physical pleasure and natural instinct. The desire is part of human nature and Challe does not ignore its significance. The climax of this issue is reached in the episode of the widow who desecrates marriage and abandons herself secretly to Dupuis.
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La correspondance de Voltaire avec Étienne–Noël Damilaville / Correspondence of Voltaire with Damilaville

Naman, Ghada 19 October 2009 (has links)
La présente thèse porte sur la correspondance de Voltaire avec Étienne- Noël Damilaville qui dure huit ans (1760- 1768). Le corpus est composé des lettres qui nous sont parvenues ; il compte cinq cent cinquante neuf lettres. Parmi elles, il y a cinq cent quarante lettres de Voltaire à Damilaville. Cette étude est divisée en trois parties ; elle vise à expliquer la nature des relations qui lient les deux hommes et la façon dont l’échange épistolaire s’est développée. Les lettres sont remplies de demandes, demandes de livres, d’informations, de remises de lettres ou de paquets et de services de tout genre. Elles révèlent la grande confiance que Voltaire fait à son correspondant. On perçoit facilement la loyauté de Damilaville qui n’hésite pas à exaucer toutes ces demandes. Plusieurs côtés de la vie de Voltaire à Ferney sont présentés, aussi bien que ses relations avec Paris par la médiation de Damilaville qui travaille au bureau du Vingtième, une place qui l’aide tant pour les services postaux que pour éviter la censure imposée sur la poste et sur les livres qui entrent en France au XVIIIème siècle. La correspondance est riche par la variation des sujets et des domaines abordés, elle reflète la vie de Voltaire comme homme et comme auteur, surtout comme auteur engagé dans la lutte contre le fanatisme, dit « l'Infâme ». On essaye de montrer son rôle et celui du groupe de « frères » dans ce combat, sans négliger l’importance du rôle de Damilaville comme intermédiaire avec les « frères » et avec les autres relations. On présente la stratégie de la lutte dans les affaires Calas, Sirven et La Barre ; le rôle de Voltaire comme chef de propagande est clair, il lui appartient de donner les ordres et les recommandations, de demander des contacts, de présenter des requêtes ou des lettres. Il ne ménage pas ses efforts pour acquérir la victoire, il consacre à la lutte des œuvres importantes. Cette recherche analyse certaines d’entre elles pour comprendre la méthode utilisée afin de soutenir la notion de tolérance et vaincre le fanatisme. Enfin, le style épistolaire utilisé est étudié à travers la présentation de la structure commune de la lettre, celle de son unité et l’application de la norme classique adoptée dans le genre épistolaire. On voit que les lettres appartiennent à un genre souple qui change selon l’usage entre une lettre missive, une épître, un billet et une lettre ostensible. L’étude aborde l’image de Voltaire présentée par lui-même dans ses lettres, il y a certaines lettres qui se transforment en lettre portrait qui dessine les traits de sa personne et présente sa biographie, elle devient un lieu d’épanchement dans lequel il se livre pour révéler l’intimité du « moi » de l’auteur. L’image de ses œuvres et de ses pièces de théâtre a sa place dans les lettres. On étudie la manière de les présenter et l’image que Voltaire désire en donner à son correspondant / This thesis talks about the correspondence of Voltaire with Étienne-Noël Damilaville which lasts eight years (1760 to 1768). The corpus consists of the letters we received, it has five hundred fifty-nine letters. Among them there are five hundred forty letters from Voltaire to Damilaville. This study is divided into three parts, it aims to explain the nature of relationships that link the two men and how the epistolary exchange was developed. The letters are full of requests, requests for books, information, discounts of letters or packages and services of all kinds. They letters reveal the great confidence that Voltaire to his correspondent. One easily sees loyalty Damilaville who does not hesitate to fulfill these requests. Several aspects of life in Ferney Voltaire are presented, as well as its relations with Paris by mediation of Damilaville who works in the office of the Twentieth. Its function using both postal services and to avoid the censorship imposed on the post and on the books that come in France in the eighteenth century. The correspondence is rich variation in subjects and areas covered, it reflects the life of Voltaire as a man and author, particularly as the author engaged in the fight against bigotry, says the "Infâme". It tries to show its role and that the group of "brothers" in this fight, without neglecting the importance of Damilaville as his intermediary with the "brothers" and with other relationships. We present the strategy in the fight business Calas, Sirven and La Barre; Voltaire's role as head of propaganda is clear, he is giving orders and recommendations, to seek contacts, make requests or letters. He spares no efforts to gain the victory he dedicated to the struggle of important works. This research examines some of them to understand the method used to support the notion of tolerance and overcome fanaticism. Finally, the epistolary style used is examined through the presentation of the common structure of the letter, that of his unit and applying the standard adopted in the conventional epistolary genre. We see that the letters belong to a genre that changes with flexible usage between a registered letter, an epistle, a letter and a letter ostensibly. The study addresses the image of Voltaire by himself in his letters, there are some letters that turn into letter portrait that draws the lines of his person and presents his biography, it becomes a place where he effusion book is to reveal the intimacy of the ego of the author. The image of his works and his plays has its place in literature. It examines how present and the image that Voltaire wants to give his correspondent
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Les monstres au 18ème siècle en France : hétérogénéités discursives et pluralités argumentatives / Monsters in Enlightened France

Visan, Irina 10 October 2014 (has links)
L’objectif de cette thèse a été d’étudier les caractéristiques et la spécificité des discours savants, élaborés au 18e siècle par des académiciens, des naturalistes, des médecins et des accoucheurs, sur la question des malformations physiques. Que signifie de façon plus concrète appartenir à la période positive1 pour l’écriture savante sur les êtres difformes. Nous avons procédé en trois temps et enquêté sur trois cadres discursifs différents : les mémoires académiques publiés à l’Académie Royale des Sciences à Paris, les traités d’histoire naturelle, les manuels d’accouchement et deux dissertations concernant la légitimité des naissances tardives. Dans ces espaces, l’importance accordée au corps difforme varie en fonction de l’ethos des auteurs, de leur approche méthodologique et selon les objectifs du cadre discursif dans lequel ils s’expriment.Le témoignage oculaire, la dissection et l’observation sont des paramètres centraux pour les académiciens qui examinent le corps difforme per se. Les traités d’histoire naturelle ont une envergure plus générale, les auteurs doivent prendre en considération une multitude des phénomènes. Dans le cadre de ce savoir les monstres deviennent une partie de la nature. La naturalisation des êtres malformés et leur considération comme des parties inhérentes à la nature continue l’idée que les monstres sont des êtres réels. Dans les discours qui concernent les naissances, les monstres sont présentés comme des cas pathologiques qui dérangent le déroulement normal de l’accouchement.Notre étude montre qu’en dépit de cette diversité qui implique également une évolution de la pensée sur les monstres, certaines lacunes, des manques et des non- dits marquent les discours savants de la période des Lumières. Plus particulièrement, l'examen des écrits permet de mieux saisir la dimension transitoire qui semble caractériser le 18e siècle; un siècle qui constitue un pont entre la période fabuleuse et la période scientifique. / The purpose of this work has been to study the characteristics and the specificity of learned discourses on monsters in Enlightened France. We wanted to describe and define the features of a positive period1 in the history on monsters. In order to answer this question we have focused on three learned frames of the 18th century: the academic papers published in the Royal Academy of Sciences of Paris, the treatises of natural history, the childbirth manuals and two dissertations on the topic of the legitimacy of late childbirths. In these three frames, the importance accorded to the deformed body depends on the author’s ethos, on his methodological approach and on the goals and aims of the discipline in which he is writing.We have seen that in the three discursive frames the authors insist on the real existence of the monsters which are carefully detached from fabulous connotations and from superstitions. The dissections and the observations are important ingredients in the work of the academicians who examine the deformed body per se. The natural history treatises adopt a general perspective and the authors deal with the immensity of the nature. In these general works the monsters become a component of nature and reflect its diversity. This naturalization of monsters underlines the fact that the malformations are seen as concrete defects which occur in nature even if the authors can’t propose any new explanations and theories for the malformations. In the childbirth manuals which have a didactic goal the authors consider the monstrous child in a pathological perspective and explain how to deliver it in the best given conditions.Our study has shown that despite the evolution and progress in the approach to the abnormal bodies, some gasps, deficiencies and unsaid things remain and denote of the transitory aspect of the 18th century thought on the topic on monsters. This positive period constitutes a chain or a phase between the fabulous period and the scientific period of the teratology which begins in the 19th century.
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La réception de Rembrandt van Rhyn à travers les estampes en France au XVIIIe siècle

Prigot, Aude 09 December 2011 (has links)
L’art de Rembrandt, s’il est vivement admiré dans la France du XVIIIe siècle, n’en déroute pas moins ces biographes. En dépit d’un génie largement reconnu, il incarne le rejet des règles classiques défendues par l’académie royale de peinture et de sculpture. De fait ces contempteurs n’ont de cesse de dénoncer sa manière « peu léchée », son « style raboteux » ainsi que sa prétendue méconnaissance de la peinture italienne. Son œuvre gravé seul échappe à cette doxa : si la technique du peintre est pour une grande part incomprise, ses gravures, a contrario, font l’objet d’un véritable engouement, ouvrant par là-même de vastes perspectives au sein de l’histoire de l’art du XVIIIe siècle français : théoriques d’abord, puisque ses estampes font l’objet du premier catalogue raisonné en 1751 par Edme-François Gersaint (1694-1751), Jean-Baptiste Glomy (1694-1750) et Pierre-Charles –Alexandre Helle ( ?-1767), artistique ensuite, encourageant par son exemple l’art de la gravure, donnant naissance à de nombreuses imitations, copies, pastiches, fruit du labeur appliqué tant des graveurs professionnels que des amateurs éclairés, fervents collectionneurs de son œuvre gravé. / In the beginning of the eighteenth century, the reception of the Rembrandt ‘s prints is ambivalent, account of the difficulty to conciliate the evident genius of the Dutch master with the classical norms of the French Académie royale de peinture et de sculpture. What is more, the majority of French amateurs doesn’t know wery well the Rembrandt’s prints : most of them are part of the dutch culture, illustration of dutch books, ( Médéa), dutch customs (The star of the Kings) or dutch citizen ( Jan Six). The multiplication of the impressions of a same print adds to this problem. This explain why Edme-François Gersaint (1694-1750), one of the most important art dealer in Paris compiled the first comprehensive book to understand the Rembrandt’s prints, a Catalogue raisonné, published in 1751, which he introduced to this form for the first time. With this book, Gersaint gives to the Rembrandt’s prints numbers and titles which are still in use nowadays, and creates criteria to serve as a means for attributing a work to the master, a pupil, an imitator or a forgers. All this system has for result to avoid misunderstandings or confusions with the prints of Bol or Lievens. Translated in the year 1752 in English, it is reworked by Adam Bartsch in 1797 and sell in all Europe. This dissertation proposes to study the genesis of the Gersaint’s catalogue, how Rembrandt’s prints have permitted to create this particular form of art literature, how the French dealer finds anecdotes on Rembrandt’s prints and the titles, still in use nowadays. In a second part, we will interest us on the posterity of the catalogue, how it becames a model too and will modifies all the perception of Rembrandt oeuvre in particular and the perception of prints in general, a perception that we still have and, finally, giving birth to an important numbers of copies and pastiches caused by professionals engravers and amateurs.
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Entre princes et marchands : les agents généraux de France à Madrid dans les interstices de la diplomatie (1702-1793) / Between princes and merchants : general agents of France in Madrid in the interstices of diplomacy (1702-1793)

Lloret, Sylvain 25 June 2018 (has links)
Entre 1702 et 1793, onze hommes occupèrent la fonction d’agent général de la Marine et du Commerce de France à Madrid. Agissant sans statut officiel, ces envoyés du secrétaire d’État de la Marine étaient la pièce maîtresse d’un réseau d’information français en Espagne. Créés après l’avènement du Bourbon Philippe V au trône d’Espagne, ces experts, clé de voûte du réseau consulaire français dans la Péninsule, mirent leur compétence économique au service d’un rapprochement commercial entre les deux monarchies. Par leur action, leur surface sociale, leur connaissance de l’Espagne et leurs discours, ces intermédiaires s’appropriaient une fonction aux contours obscurs. Hommes de l’ombre sous les ordres de l’ambassadeur français, ils acquirent une dimension qui en fit les véritables artisans d’une diplomatie commerciale franco-espagnole au XVIIIe siècle. Ces instances de dialogue interrogent les interactions croissantes entre commerce et diplomatie. L’étude tend à montrer en quoi ces figures hybrides se situaient à l’interface entre plusieurs mondes : la France et l’Espagne d’une part, le négoce et la sphère politique d’autre part. Informateurs, négociateurs et médiateurs, ces agents interrogent le cheminement qui conduisait de l’information à la négociation. Il s’agit de montrer en quoi ces hommes, acteurs de l’interconnexion des deux monarchies, dessinaient les contours d’un espace de dialogue spécifique qui visait à combler les interstices entre les réalités du terrain et la discussion entre gouvernements. / Between 1702 and 1793, eleven men held the position of general agent of the Navy and Trade of France in Madrid. Acting without any official status, these envoys of the Secretary of State of the Navy were the centerpiece of a French informative network in Spain. Created after the advent of the Bourbon Philip V to the Spanish throne, these experts, keystone of the French consular network in the Peninsula, put their economic competence at the service of a commercial alliance between both monarchies. Their action, social surface, knowledge of Spain and discourse, helped these intermediaries seize a function with blurry outlines. Men of the shadow under the orders of the French ambassador, they acquired such a dimension that they became the true artisans of a Franco-Spanish commercial diplomacy in the eighteenth century. These go-between rise the matter of the growing interactions between trade and diplomacy. The study tends to show how these hybrid figures were perfectly in between several worlds : France and Spain on the one hand, trading and the political sphere on the other. Informants, negotiators and mediators, these agents encourage us to question the path that led from information to negotiation. Thus, what is at stake in this study is to show how these men, actors of the interconnection of the two monarchies, drew the frame for a specific dialogue which aimed to fill the interstices between the realities of the field and the more political debate between governments.
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Le vocabulaire politico-idéologique de la Gazeta de Lisboa au XVIIIe siècle : étude lexicale dans une perspective discursive

Botta, Mariana Giacomini 25 May 2011 (has links) (PDF)
Cette thèse analyse le contenu idéologique exprimé à travers les unités lexicales du vocabulaire du premier journal imprimé périodique en langue portugaise, la Gazeta de Lisboa. Elle vise également à mettre en évidence les stratégies linguistiques et discursives conçues socialement et par lesquelles les utilisateurs d'une langue expriment leurs opinions et leurs points de vue à travers le lexique. Cette étude est liée à la théorie linguistique de la Lexicologie, développée dans une perspective discursive, fondée sur un modèle dialogique de l'énonciation, qui considère les mots comme porteurs de la mémoire d'usages. Nous partons du point de vue que le dialogisme est inscrit dans les mots et que le choix des unités de la langue utilisées dans les énoncés est négocié par l'interaction entre la réalité et le sens, qui est construit par la circulation de l'information dans la société. Nous avons mené des études sur les relations de signification entre 22 unités lexicales employées dans le corpus dans la narration de situations de désaccord ou de conflit, puis nous avons analysé des unités lexicales co-occurrentes ainsi que les idées qui leur étaient le plus souvent associées. Dans la troisième étape, nous avons évalué des éléments intradiscursifs et interdiscursifs et le genre. Les études menées ici prouvent que le choix des éléments du lexique utilisés pour nommer les référents dans les discours est en partie conditionné par des contraintes imposées par le genre et le discours, qui, ensemble, soulignent le point de vue des participants du discours et la connaissance partagée par la société.
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La scène enchantée du jardin en Angleterre et en France au 18e siècle : une nouvelle mimèsis / Spectacles of Enchantment. Landscape Garden Aesthetics in Eighteenth-Century England and France

Reyniès, Justine de 23 May 2012 (has links)
Cette recherche porte sur les textes théoriques qui accompagnent la révolution du jardin moderne dans l’Angleterre et la France des Lumières, et se propose d’étudier sous l’angle de la mimèsis ce corpus aujourd’hui bien connu des spécialistes. Il s’agit de retracer, suivant une progression chronologique, les étapes d’un cheminement intellectuel qui conduit, dans le dernier tiers du 18e siècle, à la reconnaissance du statut libéral de l’art des jardins, désormais compté au nombre des arts de représentation. L’affirmation du caractère mimétique de la composition non narrative qu’est l’œuvre paysagère, a été préparée par l’inflexion sensualiste et hédoniste donnée à la théorie de l’imitation dès le tournant du 17e et du 18e siècle, et le déplacement qui s’opère alors dans le discours sur l’art, d’une poétique vers une esthétique. Deux termes se trouvent au cœur de ce rapprochement de la discipline horticole avec la doctrine de la mimèsis. Tout d’abord, celui de "scène" naturelle, qui permet de saisir, dans l’objet esthétique qu’est le "paysage", une catégorie d’image nouvelle, à la fois liée aux représentations poétique ou picturale, et distincte de celles-ci. Ensuite, celui d’"enchantement", dont l’évolution sémantique révèle les mutations et les tensions qui affectent la pensée du paysage au cours du 18e siècle. / This study is focused on the theoretical writings that are contemporary with the invention and spreading of landscape gardening in 18th-century England and France, and aims to throw new light on a corpus that is now well known to specialists. It maps out the intellectual developments which laid the ground for an integration of garden theory into the system of fine arts based on the concept of mimesis. The assumption that a non-narrative artistic medium such as garden is a representation was anticipated by new developments in aesthetics at the turn of the 17th and 18th centuries, whereby the theory of imitation was reinterpreted on the basis of sensualist and hedonist assumptions. Two notions are instrumental in assimilating the practice of gardening with the making of visual replicas. First, the concept of "natural scene", which identifies landscape as a new category of picture, both distinct from - and linked with - pictorial and poetic images. Secondly, a specific sort of aesthetic illusion that involves a dynamic process, usually referred to by contemporaries as "enchantment". The semantic evolution of the latter term during the 18th century, and its various meanings in the context of landscape and garden design, enables us to better apprehend the antagonisms that shape this field of thought.
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Le vocabulaire politico-idéologique de la Gazeta de Lisboa au XVIIIe siècle : étude lexicale dans une perspective discursive / The politico-ideological vocabulary of the Gazeta de Lisboa in the eighteenth century : a lexical study in a discursive perspective / O vocabulário político-ideológico da Gazeta de Lisboa no século XVIII : estudo do léxico em perspectiva discursiva

Botta, Mariana Giacomini 25 May 2011 (has links)
Cette thèse analyse le contenu idéologique exprimé à travers les unités lexicales du vocabulaire du premier journal imprimé périodique en langue portugaise, la Gazeta de Lisboa. Elle vise également à mettre en évidence les stratégies linguistiques et discursives conçues socialement et par lesquelles les utilisateurs d’une langue expriment leurs opinions et leurs points de vue à travers le lexique. Cette étude est liée à la théorie linguistique de la Lexicologie, développée dans une perspective discursive, fondée sur un modèle dialogique de l’énonciation, qui considère les mots comme porteurs de la mémoire d’usages. Nous partons du point de vue que le dialogisme est inscrit dans les mots et que le choix des unités de la langue utilisées dans les énoncés est négocié par l’interaction entre la réalité et le sens, qui est construit par la circulation de l’information dans la société. Nous avons mené des études sur les relations de signification entre 22 unités lexicales employées dans le corpus dans la narration de situations de désaccord ou de conflit, puis nous avons analysé des unités lexicales co-occurrentes ainsi que les idées qui leur étaient le plus souvent associées. Dans la troisième étape, nous avons évalué des éléments intradiscursifs et interdiscursifs et le genre. Les études menées ici prouvent que le choix des éléments du lexique utilisés pour nommer les référents dans les discours est en partie conditionné par des contraintes imposées par le genre et le discours, qui, ensemble, soulignent le point de vue des participants du discours et la connaissance partagée par la société. / This thesis provides an analysis of the ideological content expressed through the lexical units of the vocabulary of the first newspaper printed in Portuguese, the Gazeta de Lisboa. It also aims to highlight the linguistic and discursive strategies that are designed socially, and by which users of a language formulate their opinions and points of view through the lexicon. This study is linked to the to the linguistic theory of lexicology, developed in a discursive perspective, based on a dialogical model of enunciation, which believes that words carry the memory of past use and therefore have an intertextual dimension that determines their use according to the circumstances of utterance. We start from the stand point that dialogism is recorded in words, and the choice of language units used in the utterances is made on the basis of the interaction between reality andsense, which is built by the circulation of information in society. We selected 22 lexical units employed in the narration of disagreements or conflicts, relations of meaning between these units were analyzed, as well as the co-occurent lexical units and the ideas more often associated with them in the texts. Next, attention was focused on the discursive study of the occurrences of the word war, and we analyzed some intra-discursive and inter-discursive elements, and the gender. The studies made here prove that the choice of the elements of the lexicon used to name the referents in discourse is partly conditioned by the gender and the discursive practices associated with the words, which together highlight the point of view of the participants in the discourse and the knowledge shared by the society.
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La scene de reconnaissance dans les nouveaux genres dramatiques au XVIIIe siecle, de la comedie au drame

Ben Lazreg, Faten 15 January 2013 (has links) (PDF)
La reconnaissance est essentiellement théorisée par Aristote à propos de la tragédie. Dans la comédie, la reconnaissance n'assume qu'un rôle accessoire. Dans ces deux genres, elle est essentiellement tributaire du dénouement. Au XVIIIe siècle, les auteurs se sont intéressés de près à ce principe dramatique auquel ils ont eu recours de manière massive dans les nouveaux genres dramatiques que le siècle a vu naître. Marivaux, Destouches, Nivelle de La Chaussée, Diderot, Mercier et Beaumarchais ont tous transposé la notion aristotélicienne de l'anagnorisis dans leurs pièces. Les écarts avec l'assise théorique qu'offre la Poétique et avec la place qu'occupe la reconnaissance dans le théâtre classique se font évidents. N'étant plus nécessairement liée au dénouement, la reconnaissance concerne, dans les comédies nouvelles, toutes les étapes de l'action. Les auteurs revendiquent le recours à ce principe dramatique, en dépit des lourds préjugés qui pèsent sur lui, et revendiquent également le pathétique en tant que nouvelle voie à explorer au théâtre. Les scènes de reconnaissance sont symptomatiques de cette volonté de dépasser la division rigoureuse des genres ; elles traduisent les nouvelles aspirations et les nouvelles voies empruntées par l'art dramatique. Elles renseignent sur le renouvellement des formes et des enjeux des nouveaux genres et incarnent le projet dramatique des Lumières qui consiste, avant tout, à créer un rapport à la fois intime et solide avec le spectateur. Désormais, c'est de l'efficacité de l'effet dramatique que dépendent le succès des nouveaux genres et la transmission efficace du message moral, philosophique et politique que les reconnaissances tentent de véhiculer.
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La philosophie islamique dans la pensée du 18ème siècle : traduction et commentaire du traité De philosophia Saracenorum de Jacob Brucker / Islamic philosophy in 18th century thinking : translation and commentary of Jacob Brucker's De philosophia saracenorum

Kabiri-Dautricourt, Firouzeh 23 January 2010 (has links)
A partir du milieu du 17ème siècle, dans une Europe déchirée par les conflits religieux, et alors que les philosophes commencent à redéfinir les principes de la religion, de la politique et de la morale, l’on découvre le monde musulman à travers les récits de voyage et les travaux des orientalistes. Tandis que les Anglais se penchent sur la question de la prophétie de Mahomet et les Français sur celle de son action politique et sur la littérature orientale, les Allemands se distinguent par leur intérêt pour la philosophie des musulmans. C’est le projet, d’inspiration leibnizienne, d’écrire une histoire universelle de la philosophie, qui amène le pasteur allemand Jacob Brucker à accorder une place non négligeable de son Historia critica philosophiae au traité De philosophia Saracenorum, dont l’écho en France n’est autre que le célèbre article Sarrasins de Diderot. Nous avons étudié la philosophie islamique dans la pensée du 18ème siècle à travers ce traité, en comparant les informations de Brucker avec celles de ses contemporains, et en tenant compte du combat des Lumières. De même, analysant les correspondances entre plusieurs chapitres de Brucker et quelques articles de Diderot, nous avons essayé de déterminer la dette de ce dernier envers le pasteur d’Augsbourg. / Beginning in the mid-17th century, when Europe was torn apart by religious conflicts and philosophers began to redefine the principles of religion, policy, and morals, one discovered the Muslim world through travel accounts and works of Eastern scholars. Whereas the English focused on the question of Muhammad's prophecy and the French on his political action and on Eastern literature, the Germans concentrated on the philosophy of the Muslims. It was the Leibnizian-inspired project of writing a universal history of philosophy which led the German pastor Jacob Brucker to dedicate a significant place in his Historia critica philosophiae to his treatise De philosophia saracenorum, whose echo in France is Diderot's celebrated Sarrasins. I have studied Islamic philosophy in 18th century thinking through J. Brucker's treatise, comparing it with that of his contemporaries, and taking into account the intellectual climate of the time and the "combat des Lumières." Similarly, by analyzing the associations between several chapters of Brucker's Historia critica and some articles by Diderot on Islamic philosophy, I have attempted to determine how much the authors of the Encyclopedia are indebted to the work of the pastor of Augsburg.

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