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Approche multimodale de la mobilité urbaine : développement d'un outil d'aide à la prise de décisionGlaus, Mathias 01 January 2007 (has links) (PDF)
La voiture individuelle a permis d'agir directement sur les contraintes associées aux temps de déplacements en facilitant la mobilité individuelle et a engendré une évolution des villes qui se caractérise par des processus qui s'autoalimentent : une dispersion urbaine, une spécialisation fonctionnelle des zones et une croissance du trafic automobile. Le transport de masse conventionnel (métro, tramway, train léger), comme seule altemative à la dépendance automobile, s'adapte difficilement à cette nouvelle réalité pour répondre à une nubilité qui s'exprime variablement dans le temps et dans l'espace. Dans ce contexte, les Systèmes de Transport Cybemétiques (STC) se présentent comme une altemative technologique propice à répondre à cette mobilité collective individualisée en offrant, en tout temps, un service sur demande par le partage de véhicules autocratises fonctionnant en réseau. Si la voiture est synonyme de liberté individuelle, en revanche son utilisation privilégiée mène à un déséquilibre du système de mobilité qui se traduit par les phénomènes d'engorgements du réseau routier. A l'inverse, le transport de masse est stable à l'extrême en assujettissant les usagers à son mode opératoire rigide (corridors et cadences des véhicules préétablis). En rupture avec ces deux modes de fonctionnement, la dynamique du système de mobilité par STC repose sur la capacité à anticiper le besoin ainsi que sur la configuration des véhicules dans le réseau pour desservir adéquatement la demande individuelle formulée aux différents lieux du périmètre urbain desservi. Les résultats de la recherche ont montré que le besoin individuel en déplacements peut être appréhendé comme un phénomène chaotique. La reconstruction de l'espace d'encastrement à sept dimensions associées à la série chronologique du besoin en déplacements pour un édifice au centre-ville de Montréal permet de reconstruire le profil du besoin par pas de temps de deux minutes, à partir des évènements préalablement enregistrés. Basée sur la capacité des véhicules d'un STC d'emprunter l'ensemble des voies de guidages et l'identification des stations de départ et d'arrivée de chaque demande préalablement aux déplacements, l'application du principe du maximum d'entropie permet d'identifier les itinéraires individuels des véhicules, L'application du principe, développe partir des relations de l'entropie statistique et de la théorie de l'information, permet de diffuser les véhicules dans le réseau sous contrainte du respect des demandes des usagers et ainsi de minimiser le phénomène d'engorgement. Dans une approche dynamique de l'évolution du système, la configuration des véhicules dans un réseau STC se modifie en fonction des demandes et doit s'organiser pour répondre aux besoins à venir. Par analogie avec les systèmes naturels, l'application des principes thermodynamiques de l'enthalpie et de l'entropie permettent d'expliciter la relation entre le besoin en déplacement et l'état du système. Par raisonnement déductif, les résultats explicitent le principe d'une configuration des véhicules dans le réseau basée sur des critères caractérisant l'état du système dans sa globalité plutôt que sur des critères de proximité et de distances à parcourir. Les résultats obtenus sur la base de l'application des lois comportementales des systèmes naturels (phénomènes chaotiques et principes thermodynamiques) sont intégrables dans un modelé. Ce dernier, en tant qu'outil de représentation, permet de mettre en évidence les fonctionnalités dynamiques qui d'une part animent le système et, d'autre part en assurent la cohérence pour satisfaire les besoins individuels dans le temps et dans l'espace. Cette capacité de s'adapter aux caractéristiques du milieu dans lequel un STC est implanté, permet de générer une synergie avec les transports conventionnels pour une diversification de l'offre en transport collectif apte à s'adapter aux multiples dimensions de la demande individualisée en mobilité. Finalement, la démarche développée initie un changement de paradigme dans le domaine du transport collectif en privilégiant la variété des moyens (multiples modes et multiples itinéraires] pour rejoindre les différents lieux plut6t que la singularité d'un transport de masse. Ce changement de paradigme trouve également un écho en urbanisme ou une organisation multifonctionnelle des zones urbaines favorise une accessibilité de proximité diversifiée.
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Mesure diagnostique des infrasons en milieu urbain montréalais : une problématique environnementale /Charland, Patrick. January 2000 (has links)
Mémoire (M.Sc.)--Université du Québec à Montréal, 2000. / En tête du titre: Université du Québec à Montréal. "Mémoire présenté à l'Université du Québec à Trois-Rivières comme exigence partielle de la maîtrise en physique offerte par extension à l'Université du Québec à Montréal en vertu d'un protocole d'entente avec l'Université du Québec à Trois-Rivières".--p. de t. CaQTU CaQTU Bibliogr.: f. 92-95.
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Être Inuit, jeunes et vivre en ville: le cas ottavienVaudry Gauthier, Stéphanie January 2013 (has links)
Cette thèse vise à démystifier comment de jeunes Inuit font l’expérience de la vie à Ottawa. Les résultats révèlent que les participants à cette étude se positionnent et négocient leurs interactions d’après les relations qu’ils entretiennent avec les différents acteurs de leur environnement. En vue de leur maintien et équilibre, ces relations sont en constante négociation. Afin de se sentir mieux en ville, ils y aménagent des zones de confort mobiles, se créent de « miniunivers » inuit et s’ouvrent aux mondes urbains. Les jeunes Inuit profitent aussi de leur présence à Ottawa pour mieux se positionner par rapport au monde inuit, en (re)trouvant un bien-être personnel et en acquérant les outils et connaissances nécessaires pour contribuer à leur collectivité. Ils y développent notamment leur leadership par l’entremise de rencontres avec d’autres jeunes Inuit et autochtones et s’activent au sein même de la ville d’Ottawa à la transformation des réalités inuit. / This research seeks to demystify how Inuit youth experience living in Ottawa. Results reveal that, throughout their urban experiences, youth position themselves and negotiate their interactions according to their coexistence with the different elements of their environment. This relationship is constantly adjusting; it pushes them to alter their life in order to feel more comfortable in the city, develop their inner strengths and contribute to the collective effort in Ottawa. By creating comfort zones, finding Inuit spaces and exploring urban resources, the burden of balancing such different lifestyles is greatly mitigated. Inuit youth use their presence in the city to reorient their position within the Inuit world. By building self-confidence and developing skills which permit them to contribute to their community, they also develop leadership. These skills allow them to actively participate in the transformation of Inuit realities while living in Ottawa.
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Les pauvres et la société à Québec de 1681 à 1744Lambert, Serge 11 April 2018 (has links)
Cette thèse porte sur le monde de la pauvreté urbaine en Nouvelle-France. Elle cherche à identifier les catégories de pauvres, à connaître les moyens utilisés pour contrôler les indigents et à définir la pauvreté à Québec, de la fin du XVIIe au milieu du XVIIIe siècle. La recherche s'attache d'abord à analyser le discours, les faits et les gestes des élites. Elle vise ainsi à comprendre leurs attitudes envers certains groupes d'urbains et à évaluer leur politique sociale d'aide aux pauvres. Par l'analyse de la liste des personnes logées à l'Hôpital-Général de Québec et des recensements nominatifs réalisés pour la ville de Québec en 1681, 1716 et 1744, il est ensuite possible de vérifier les situations et les circonstances qui protègent de la misère, rendent vulnérables ou conduisent à la pauvreté. D'autre part, cette thèse montre que la vieillesse, la solitude, la maladie et le chômage sont des éléments de la pauvreté. Elle dévoile également les divers moyens dont s'est dotée la société pour secourir la personne défavorisée : les autorités interviennent pendant les crises sévères afin de trouver du travail et de procurer du pain aux familles démunies; la famille constitue un puissant recours pour les vieillards ou les personnes en état de viduité; la mise en service est un système d'entraide réservé surtout aux orphelins issus d'un milieu défavorisé; l'institution entretient, dans les cas limites, la personne âgée, abandonnée ou infirme. Ainsi, cette étude parvient â préciser l'identité du pauvre (gueux, mendiant valide, simple paupérisable ou personne hébergée à l'Hôpital-Général de Québec) et à cerner la diversité des recours qui permettent d'échapper au monde de la misère. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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La dynamique des rassemblements. Les agrégations juvéniles : un espace public de confrontationBoissonade, Jérôme 19 December 2003 (has links) (PDF)
Les évolutions urbaines contemporaines amenuisent le rôle du centre en le dissociant de la notion de rassemblement. Cette menace d'un centre vide interroge l'urbaniste pour qui l'espace n'existe que par sa fréquentation. En nous appuyant sur un travail de terrain à Bobigny. Créteil et Nanterre. Nous nous intéressons à la "ville comme rassemblement" (H. Lefiebvre). Puis à la "pratique des rassemblements'" (E. Goffman). Le travail ethnographique mené au sein de groupes de jeunes indique le caractère relatif et "situé" de l'urbanité des situations rencontrées. Face aux épreuves qu'ils ont à affronter lors de leurs mouvements quotidiens. Les jeunes mettent en place des modes d'appropriation. D'anticipation, de territorialisation et de passage qui sont autant de -cultures territoriales" négligées par les politiques urbaines. Suscitant à dessein une inquiétude légitime parmi les différents acteurs urbains. Les "pauses publiques" peuvent aider à la réalisation d'un espace public pratique.
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Caractérisation des zones calmes en milieu urbain : qu'entendez-vous par zone calme ? / Characterization of quiet areas in urban contextDelaitre, Pauline 27 June 2013 (has links)
Depuis 2002, la directive européenne 2002/49/CE demande aux grandes villes de définir des zones calmes dans leur P.P.B.E. (Plan de Prévention du Bruit dans l'Environnement) dans le but de les préserver. L'utilisation de l'indicateur acoustique Lden est suggérée mais les états membres sont libres d'en proposer d'autres. Afin d'aider les autorités en charge de l'application de cette directive, ce travail de thèse propose une approche multidisciplinaire pour mieux définir cette notion de zone calme en milieu urbain. Une étude historique du mot calme a été réalisée à travers un corpus de dictionnaire du XVIe siècle à nos jours, pour mettre en évidence les différents sens rattachés à ce mot. Il est apparu que le lien vers le domaine sonore est tardif. De plus, la notion de calme est relative ce qui la différencie de la notion de tranquillité. Pour faire émerger les représentations actuelles, des ateliers de concertation ont été réalisés à Cergy-Pontoise et Paris. Ces deux approches ont permis de proposer des critères de caractérisation des zones calmes. Une enquête de portée nationale a ensuite été menée. Elle a permis de révéler 3 types de points de vue partagés par différents groupes de population. Pour certains, une zone calme est une zone de partage, pour d'autres une zone calme est un espace naturel et pour les derniers, une telle zone doit être silencieuse. La notion de contraste qui a émergé tout au long de ce travail a été étudiée plus en détails, à partir de test d'écoute en laboratoire et à partir des cartes de bruit. Un indicateur de contraste inspiré de la détection de contours en analyse d'image a été proposé. / Since 2002, European directive 2002/49/EC asks big cities to define quiet areas in order to protect them. The use of Lden indicator is suggested but member countries are free to suggest others. In order to help authorities in charge of directive application, this PhD work proposes a multidisciplinary approach to better define the quiet area notion in urban context. An historical study of the “calme” word was carried out through a dictionary corpus from the sixteenth century to nowadays to highlight the different meanings of this word. It appeared that the link to the sound field is late. Moreover, calm notion is relative what differs of tranquility concept. To highlight current representations, workshops with inhabitants were carried out in Cergy-Pontoise and Paris. These two approaches allow us to propose criteria to characterize quiet areas. Then, a national survey was conducted. It allowed to reveal 3 types of points of view shared by different groups of people. For some, a quiet area is a sharing zone, for others, a quiet area is a natural area and for the lasts, such area must be silent. The contrast notion that emerged throughout this work has been studied in more details, using listening tests in laboratory and, using noise maps. A contrast indicator inspired from edge detection in image analysis was proposed.
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Modélisation des inondations en milieu urbain : <br />approches unidimensionnelle, bidimensionnelle et macroscopiqueLhomme, Julien 05 December 2006 (has links) (PDF)
Les deux principales approches de modélisation des inondations en milieu urbain sont l'approche unidimensionnelle et l'approche bidimensionnelle. La modélisation bidimensionnelle fournit à priori une représentation plus réaliste des phénomènes que la modélisation unidimensionnelle, mais reste difficilement utilisable en pratique sur des secteurs de grande superficie. En effet, la variabilité de la géométrie urbaine implique des coûts de maillage et des temps de calcul prohibitifs, ainsi que des besoins en données considérables. Cette thèse de doctorat a pour objet l'étude de formulations alternatives à la modélisation bidimensionnelle classique.<br />Dans une première partie, on cherche à représenter un carrefour par une relation de répartition des débits, destinée à être intégrée dans un modèle unidimensionnel. Une relation conceptuelle a été couplée avec un modèle unidimensionnel utilisant l'approximation de l'onde cinématique pour simuler l'inondation du quartier Richelieu à Nîmes. Une relation empirique de répartition a été développée pour des carrefours à quatre branches à partir de simulations numériques bidimensionnelles.<br />La deuxième partie de la thèse porte sur la modélisation bidimensionnelle macroscopique. Cette approche consiste à décrire la zone urbaine à grande échelle par des propriétés statistiques telles que la porosité. Des zones urbaines de grande étendue peuvent ainsi être maillées de façon relativement grossière, ce qui contribue à réduire considérablement les temps de calcul. Un tenseur de pertes de charge singulières a été introduit pour représenter l'influence des singularités urbaines. Sa formulation a été développée à partir de simulations bidimensionnelles sur des réseaux de rues synthétiques. La modélisation macroscopique a été validée sur des cas-tests expérimentaux faisant appel à des modèles réduits et donne des résultats satisfaisants.<br />En parallèle, un solveur de Riemann d'état approché a été développé pour les équations de propagation classiques. Les invariants de Riemann sont exprimés en fonction des flux en tenant compte des termes source, ce qui permet un calcul direct des flux aux interfaces entre cellules. Divers cas-tests numériques montrent une nette amélioration par rapport aux solveurs classiques tel que le solveur HLL/HLLC.
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Prédiction de couverture de champ radioélectrique pour les réseaux radiomobiles : L'apport des Systèmes d'Information Géographique. Application en milieu urbain.Turck, Christine 09 November 2005 (has links) (PDF)
Le développement des réseaux de télécommunications radiomobiles nécessite de la part des opérateurs une prise en compte de plus en plus fine du milieu géographique dans lequel les ondes radioélectriques se propagent. Afin d'optimiser la qualité des télécommunications mobiles et la localisation des antennes relais, une étude sur les données géographiques utilisées en ingénierie radiomobile GSM a été menée. La demande est surtout concentrée en milieu urbain, or l'implantation des antennes y est plus difficile du fait de la complexité du milieu et de la présence de nombreux objets géographiques (bâtiments, infrastructures, etc.) qui jouent le rôle d'obstacle pour la propagation des ondes radio.<br />Les possibilités d'Analyse Spatiale et d'intégration de données pertinentes au sein d'un Système d'Information Géographique, ont permis d'appréhender l'influence des données géographiques (qualité, typologie, échelle, morphologie, etc.) sur la qualité (justesse de la prédiction radio, temps de calcul) de la modélisation de la propagation des ondes radio. Nous avons également introduit de nouvelles variables géographiques indirectes (indicateurs morphologiques, surfaces de visibilité, etc.) dans la modélisation, afin de caractériser plus efficacement le milieu géographique en présence. L'ensemble de ces résultats a été implémenté dans des algorithmes basés sur une approche géographique. Ils ont permis d'optimiser les calculs de couverture de champ dans les modèles radio. Les résultats obtenus ont servi à la réalisation d'un prototype informatique : le modèle OpenMorph.<br />Le modèle OpenMorph a été mis en œuvre en articulation avec un Système d'Information Géographique. Il se compose de deux parties : un module d'Analyse Spatiale qui permet de calculer les données géographiques et un module de calcul radio qui implémente deux modèles de propagation (Okumura-Hata et COST-LD). Afin de valider le modèle OpenMorph, une simulation a été effectuée sur la Communauté Urbaine de Strasbourg.
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INFORMATION GÉOGRAPHIQUE ET IMAGES A TRÈS HAUTE RÉSOLUTION UTILITÉ ET APPLICATIONS EN MILIEU URBAINPuissant, Anne 15 December 2003 (has links) (PDF)
Depuis le milieu des années 1990, l'INFO-STRATEGIE, c'est-à-dire la stratégie de mise en place de l'Information Géographique, est au cœur des préoccupations des gestionnaires du territoire et des urbanistes. Elle nécessite des données multi-sources, multi-échelles et mises à jour régulièrement à une périodicité adaptée à l'évolution du milieu urbain. Les images d'Observation de la Terre représentent un potentiel important d'acquisition d'IG. Actuellement, le marché connaît une évolution majeure avec la mise en orbite de produits-systèmes Très Haute Résolution (THR) de résolution inférieure à 5 m. Cette évolution technologique débouche sur une abondance de données numériques, sources potentielles d'IG en milieu urbain, modifie les attentes des utilisateurs et transforme leurs applications. Une réflexion en termes de demande (formalisation des besoins) et non plus d'offre est indispensable pour répondre à la multiplication de l'utilisation d'IG à diverses échelles. Par ailleurs, répondre aux besoins des « utilisateurs finaux » (politiques, gestionnaires, techniciens) revient à préciser les ajustements nécessaires à la définition des capacités des nouveaux produits-systèmes. A partir d'une enquête auprès des utilisateurs d'IG, un cahier des charges précisant les besoins en information à grande échelle est établi. Des « niches potentielles d'utilisation » des images métriques sont identifiées. Des tests sont appliqués pour analyser les gains dans l'utilisation de ces nouveaux capteurs. L'un des enjeux de l'augmentation de la résolution spatiale est une nouvelle vision du territoire plus proche de la réalité. Les objets urbains s'individualisent (domaine de l'identification) et sont caractérisés par leurs éléments constitutifs (domaine de l'analyse). Cet apport de détails perturbe les procédures classiques d'extraction automatiques et complexifie l'attribution des objets aux nomenclatures existantes. Le test de plusieurs algorithmes classiques conduit à la formalisation de règles d'identification des objets urbains sur des images THR. Ces règles sont intégrées dans une procédure de classification « orientée-objets ».
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Economie populaire, territoires et développement à Madagascar : les dimensions historiques, économiques et socioculturelles du fokonolona. Etude de cas : la commune rurale de Masindray et la commune urbaine d'AnosibeAndriamanindrisoa, Emmanuelle 07 June 2004 (has links)
Lire le secteur informel en termes d'économie populaire éloigne l'approche purement économique qui relie le secteur informel avec les problèmes de la pauvreté de masse et aide à prendre en considération d'autres dimensions de l'économie populaire comme expression matérielle de l'ensemble des pratiques populaires.
La lecture du secteur informel a beaucoup évolué depuis les années 70. Ce concept est utilisé pour la première fois dans les années septante par le BIT sur les réalités de pauvreté de masse des pays du Sud comme au Kenya, en Colombie, à Sri lanka, et en Indonésie. Réalités auxquelles les gens se sont adaptées en pratiquant des activités économiques « de survie » avec des moyens dérisoires. Ces activités que l'on interprète de secteur informel ont suscité des réactions de la part des observateurs occidentaux que les observateurs des pays du Sud, dans l'idée qu'il faut les intégrer dans le secteur moderne car elles n'obéissent pas à des règles déterminées ou qui n'a pas de caractère officiel. Elles sont pratiquées généralement par les populations démunies donc les pauvres, mais elles sont aussi pratiquées par la classe moyenne qui a vu régresser son pouvoir d'achat. Tout cela dans un contexte de la crise de la modernisation qui a débuté vers la fin des années soixante.
L'objectif de cette recherche est d'appliquer la lecture en terme d'économie populaire au cas de Madagascar dont l'axe se situe dans la continuité de l'économie populaire et existence des éléments de longue période qui ont constitué les bases de l'économie populaire et ses dimensions multiples.
La notion du vadin'asa est donc, le point de départ important pour faire une transition entre secteur informel et économie populaire. La crise de la modernisation a activé, renouvelé et diversifié ses formes anciennes. Le vadin'asa s'inscrit alors dans la continuité du vécu des populations ou des acteur populaires. Il renvoi à la fois à des pratiques très anciennes qui s'inscrivent dans l'histoire longue de Madagascar et à un ensemble de dimensions socioculturelles qui l'encadrent comme les réalités du fihavanana, du fokonolona, du tanindrazana et les fomba.
Ainsi pour lire cette économie populaire en termes non économiques, les facteurs sociaux et facteurs culturels sont pris en considération à travers les pratiques économiques et pratiques sociales des acteurs populaires collectifs, le fokonolona, la communauté de base qui existe bien avant la centralisation du royaume merina jusqu'à maintenant, en milieu rural et en milieu urbain.
Ces pratiques économiques et sociales qu'on connaît aujourd'hui entrent dans la continuité des activités séculaires, donc dans un processus historique de longues périodes. D'où l'importance de la dimension historique dans l'étude de l'économie populaire à Madagascar.
L'enjeu est de changer le regard sur le secteur informel à Madagascar, et de le lire en tant qu'économie populaire et non pas comme secteur qui attend de s'intégrer dans le système économique moderne. Pour appliquer cette lecture au cas de Madagascar, deux localités ont été choisi, la commune rurale de Masindray et la commune urbaine d'Anosibe afin d'analyser l'économie populaire et de comprendre son enracinement dans les pratiques anciennes.
L'économie populaire à Madagascar s'est construite en trois étapes. La première étape est celle de l'économie communautaire antérieure au temps du royaume merina, basée sur l'agriculture et l'artisanat local. Elle se fait sur les terres appropriées par les fokonolona, qui rassemblent une communauté, dans les premiers temps relativement peu différenciée. On y trouve l'équivalent de ce qui est le premier niveau selon l'historien Fernand Braudel. L'économie communautaire se réfère à un territoire, le tanindrazana la terre d'origine ou précisément les terres des ancêtres. La deuxième étape est le début de la transition de l'économie communautaire à l'économie populaire avec toujours comme base l'agriculture et l'artisanat local. C'est la période de la construction du royaume merina, qui stimule le développement du deuxième niveau.
La troisième étape est le stade de l'autonomisation progressive de l'économie populaire elle-même, confrontée aux acteurs du troisième niveau. Avec l'introduction de l'économie de marché à l'époque coloniale, l'invasion du capitalisme et la mise en place des structures économiques coloniales, la vie de la grande majorité de la population a changé.
L'approche historique a donc été importante pour comprendre l'enracinement de l'économie populaire dans les pratiques populaires séculaires en matières économique, sociale et culturelle. La prise en considération des acteurs des trois niveaux proposés par F. Braudel appliquée au cas de Madagascar a permis d'analyser l'évolution de l'économie populaire à travers le temps.
L'économie populaire a existé, continue d'exister et continuera d'exister avec ou sans crises. Elle est tout simplement un mode de vie qui englobe le social en interaction avec l'économique et le culturel dans des pratiques simples qui s'accommodent aux réalités vécues par l'immense majorité de la population, et s'adaptent aux besoins les plus élémentaires d'une société, ancrée dans ses valeurs morales et culturelles, propre à la société malagasy.
C'est ainsi que les tentatives de l'Etat de soumettre le fokonolona à plusieurs reprises, depuis le royaume merina jusqu'à la Troisième république, en passant par le système colonial, ont été vouées à l'échec.
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