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La conquête scientifique du Nouveau-Mexique : héritage local du Projet Manhattan 1942-2015 / The scientific conquest of New Mexico : local legacies of the Manhattan Project 1942-2015Genay, Lucie 18 September 2015 (has links)
Le 16 novembre 1942, dans le désert du Nouveau-Mexique, J. Robert Oppenheimer suggéra à son homologue militaire, le Général Leslie Groves, que la Los Alamos Ranch School d'Ashley Pond serait une localisation idéale pour l'établissement d'un laboratoire secret où continuer la recherche sur la conception et la construction de la bombe atomique. Cet événement scella le destin du Nouveau-Mexique, surnommé la « terre d'enchantement », qui se vit alors octroyé une nouvelle identité en tant que berceau de l'ère nucléaire. Le laboratoire de Los Alamos a déclenché la troisième colonisation de la région : une conquête scientifique financée par le gouvernement fédéral et entretenue par la course à l'armement avec l'Union Soviétique. Le long du Rio Grande, les installations nées à la suite du Projet Manhattan ont révolutionné l'ordre social, économique et démographique établi dans l'État tout en y produisant des bouleversements environnementaux et culturels. Et pourtant, soixante–dix ans plus tard, le Nouveau-Mexique demeurait l'un des cinq États les plus pauvres du pays malgré son Eldorado nucléaire. Cette thèse évalue l'ambivalence et les multiples facettes de l'héritage du Projet Manhattan au Nouveau-Mexique. En estimant la durabilité et la répartition des profits générés par l'industrie nucléaire en termes d'emplois, d'éducation et de niveau de vie, cette thèse interroge l'étendue réelle des gains perçus par les populations locales grâce à cette révolution vers le nucléaire et la haute technologie, ainsi que l'évolution des coûts socio-économiques et environnementaux qu'il a fallu et qu'il faudra encore payer pour la panacée nucléaire. Depuis l'arrivée des premiers pionniers atomiques à Los Alamos, les populations natives du Nouveau-Mexique (qu'il s'agisse des Indiens pueblos, des villageois hispaniques ou des ranchers anglos) ont dû s'adapter aux changements en dents de scie d'un nouvel ordre reposant sur des fonds fédéraux, eux–mêmes déterminés par la scène politique internationale et ils furent confrontés à une concurrence de plus en plus rude avec les nouveaux arrivants, c'est-à-dire les immigrés du nucléaire venant d'autres États. L'association du pouvoir militaire, du gouvernement et de l'omniprésente confidentialité a renforcé les mécanismes du complexe militaro-industriel et scientifique local, ce qui a maintenu la région dans son statut de colonie interne des États-Unis. Depuis les années 1980, une prise de conscience progressive de la société concernant les conséquences environnementales et sanitaires de la radioactivité a entraîné des réactions antinucléaires au Nouveau-Mexique. Dès lors, de nombreuses voix précédemment restées dans le silence se sont levées pour mettre en évidence une autre vision de l'héritage nucléaire dans l'État. Cette perspective locale des participants les plus modestes, les oubliés de l'avènement de l'ère nucléaire, manque de reconnaissance historique. Par conséquent, l'objectif de cette thèse est d'examiner la relation entre ces Nouveaux-Mexicains et l'industrie nucléaire locale. / On November 16, 1942, in the New Mexican desert, J. Robert Oppenheimer suggested to his military counterpart, General Leslie Groves, that Ashley Pond's Los Alamos Ranch School would be an ideal location for the establishment of a secret laboratory to pursue research on the design and construction of the atomic bomb. This event sealed the fate of New Mexico, dubbed the “Land of Enchantment,” which acquired a new identity as the cradle of the nuclear age. The Los Alamos Laboratory paved the way to a third colonization of the area; a scientific conquest funded by the Federal Government and maintained by the arms race with the Soviet Union. Along the Rio Grande, the derivative installations of the Manhattan Project revolutionized the social, economic, and demographic order in the state while introducing environmental and cultural disruptions. And yet, seventy years later, New Mexico was still among the five poorest states in the nation despite its nuclear Eldorado. This thesis assesses the double-edged quality and the multiple facets of the Manhattan Project's legacy in New Mexico. By evaluating the durability and distribution of the benefits entailed by the nuclear industry in terms of jobs, education, and standards of living, this dissertation focuses on the question of the extent to which local populations actually gained from this high-technology revolution, and of the environmental, socio-economic price, which has been and will have to be paid for the nuclear bonanza. Since the settlement of the first atomic pioneers in Los Alamos, the native populations of New Mexico—be they Indian Pueblo dwellers, Hispanic villagers, or Anglo ranchers—have had to adapt to the ups and downs of the new order based on a dependence on federal funds that were, in turn, determined by global politics, and to face an increasingly harsh competition with outsiders, i.e. nuclear immigrants to the state. A combination of military and government power with secrecy built up the mechanism of a local military-industrial and scientific complex, which maintained the region's status as an internal colony of the United States. Since the 1980s, growing public awareness of environmental and health consequences of radioactivity have prompted antinuclear reactions in New Mexico. Thereupon, many previously unheard voices have spoken up to shed a new light on the nuclear heritage in the state. This local perspective of the humblest, forgotten participants in the advent of the nuclear age lacks historical recognition; therefore, the purpose of this dissertation is to address the relations between New Mexicans and the local nuclear industry.
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Limites des stratégies de conservation forestière en République Démocratique du Congo, cas de la réserve de LukiKilensele Muwele, Thérèse 27 May 2015 (has links)
Cette étude offre une vision de la conservation par zonage des écosystèmes forestiers en République Démocratique du Congo, plus précisément dans la réserve de Luki, en province de Bas Congo. L'équilibre entre les besoins des populations locales et les objectifs de conservation est reconnu aujourd'hui comme l'un des principaux défis du domaine de la conservation. Les acteurs de conservation tentent actuellement de concilier les objectifs de conservation et de développement à travers de « projets de conservation intégrés ».<p>L'objectif de notre étude est de mener une réflexion sur les problèmes rencontrés par les gestionnaires d’une aire protégée dans la mise en œuvre de la stratégie de conservation par zonage.<p>Nous avons d'abord travaillé sur l’identification des modes d'appropriation et de gestion des terres, avant et après l'implantation de l'aire protégée. Nous avons procédé à l’analyse des modalités de prise en compte des structures endogènes dans la mise en œuvre des stratégies de conservation appliquées. Pour ce faire, nous avons mené des entretiens avec des personnes ressources, des acteurs au sein des populations locales, des personnes choisies en fonction de la représentativité qu’elles incarnent. Les résultats de ces entretiens ont été couplés aux relevés de terrain réalisés dans le but de cartographier les parcours de déplacement des populations en identifiant les éléments humains d'occupation de l'espace.<p>Nous avons ainsi identifié et cartographié l'état de la réserve de Luki en termes de surfaces exploitées avant et après l'implantation de l'aire protégée. Ce travail nous a conduit à découvrir les inconforts fonciers subis par les populations lors de l'implantation de l'aire protégée. Des situations d’inconfort le plus souvent ignorées par les acteurs de conservation.<p>Après l’étude sur les modes d'appropriation et de gestion des terres, l’analyse des modalités de prise en compte des structures endogènes et la cartographie des espaces exploités, nous avons poursuivi la recherche par l’examen des effets du zonage sur le développement et sur la conservation. L'évaluation des effets du zonage sur le développement a été faite sur base des données socio-économiques relatives aux activités introduites par les projets. L'évaluation des effets du zonage sur la conservation a été faite grâce au logiciel Envi 4.6, par l'analyse de trois images satellites. Ces observations ont été mises en parallèle avec les résultats des entretiens et des enquêtes par questionnaires effectués auprès des populations de la réserve. Les entretiens ont porté sur la carbonisation du bois et sur la chasse du gibier, deux activités que nous avons jugées destructrices de la réserve.<p>Les résultats de nos enquêtes montrent que les structures endogènes de gestion de la terre n’ont pas été impliquées, ni dans la création de la réserve, ni dans la mise en œuvre du zonage. Il existe pourtant un comité de concertation avec un représentant de la population, mais celui-ci n’est pas représentatif de l’ensemble des lignages. Les éléments qui caractérisent l’occupation de l’espace par les populations avant la création de la réserve n’ont pas non plus été pris en compte. Dans un tel contexte, les objectifs de conservation sont difficiles atteints à cause du manque d’appropriation du zonage par les acteurs locaux. Le zonage est motivé par la conservation et la conformité au modèle de réserve de la biosphère, le souci de développement socioéconomique restant secondaire. Le premier zonage réalisé en 1937 a initié des pratiques de gestion favorables à la conservation forestière, mais les effets socioéconomiques qui en ont découlé, ont contribué à accélérer la dégradation de la forêt. Le nouveau zonage effectué en 2004 n’a pas davantage permis de maîtriser la dégradation qui s’accélère encore.<p>L’étude débouche sur de suggestions permettant aux aménagistes de prendre en compte les besoins des populations locales avant tout intervention d'aménagement. / Doctorat en Sciences / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Exploitation forestière et droits des populations locales et autochtones en Afrique centrale (Cameroun, Congo, Congo RDC et Gabon) / Logging and rights of local and indigenous people in Central Africa (Cameroon, Congo, Congo DRC and Gabon)Ott, Cécile Chantal 09 September 2011 (has links)
Les forêts du Cameroun, du Congo, du Congo RCD et du Gabon regorgent d’énormes ressources. Plusieurs potentialités sont offertes à ces pays par la richesse et la diversité de la faune, la flore, l’exploitation des ressources du sous-sol, du bois et des produits forestiers non ligneux. L’exploitation forestière de ces ressources pourrait être un moyen efficace pour l’amélioration des conditions de vie des populations locales et autochtones qui dépendent de ces forêts. Toutefois, malgré les mécanismes juridiques, politiques et économiques mis en place par les différents gouvernements, la participation des populations à la gestion des forêts reste très relative. La promotion et la protection de leurs droits sociaux et économiques demeurent aussi problématiques. / The forests of Cameroon, Congo, CongoRCD and Gabon are full of enormous resources. Several possibilities are available to these countries by the richness and diversity of fauna, flora, exploitation of resources underground resources, wood and non wood forest products. Logging of these resources could be an effective means of improving the living conditions of local and indigenous people who depend on these forests. However, despite the legal, political and economic setup by different governments, people's participation in forest management is very relative. The promotion and protection of their social and economic rights also remain problematic.
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Parcs nationaux en transition vers des parcs nationaux naturels anthropisés (PNNa) ? Étude comparative de trois parcs nationaux naturels habités du Continent américain (Colombie, Guyane française, Québec). / National parks in transition towards "nature and anthropic national parks" (PNNa)? Comparative study of three inhabited natural national parks of the American continent : the example of Quebecker, Guyanese and Colombian Cases. / ¿Parques nacionales naturales en transicion hacias parques nationales naturales antropicos (PNNa)? Estudio comparativo de tres parques nacionales naturales habitados del contiente americano : ejemplo de los casos Quebenquense, Guyanes y Colombanio.Sierra Jimenez, Mara Johanna 27 May 2016 (has links)
L’évolution des politiques de gouvernance environnementale internationale et la transition des contextes nationaux et locaux de conservation favorisent de plus en plus l’intégration de la dimension anthropique au sein des parcs nationaux (catégorie II-UICN). Cette dimension s’adresse d’une part aux populations locales qui habitent de manière permanente les diverses zones de protection, et d’autre part, aux acteurs économiques (légaux et illégaux) qui exploitent le territoire protégé (tourisme, orpaillage, bois, etc.) ou qui participent de manière directe et indirecte aux processus de construction territoriale du parc national. L’intégration de la dimension anthropique au sein de ces territoires naturels de protection favorise en conséquence l’émergence de nouvelles dynamiques et stratégies de gestion et de gouvernance participatives.Avec une triple approche scientifique construite autour des regards croisés de la géographie politique, de la géographie socioculturelle et de la political ecology, cette thèse s’intéresse à l’analyse de trois cas d’études particuliers du continent américain afin de comprendre comment l’intégration de cette dimension anthropique (socioculturelle et économique) favorise la transition de certains espaces naturels protégés classiques vers une nouvelle configuration que nous proposons d’identifier ici sous le nom de « parcs nationaux naturels anthropisés - PNNa ». L’analyse systémique de la structure et du fonctionnement des macrostructures de gouvernance et des microstructures de gestion du Parc amazonien de la Guyane en France, du Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent au Québec (Canada) et du Parc national naturel Amacayacu en Amazonie colombienne, nous ont permis ainsi de mettre en évidence quelques aspects de cette transition dans la gestion territoriale des espaces naturels protégés de catégorie II, ainsi que les conflits de pouvoir qui en résultent. / The evolution of international environmental policies and national and local conservation contexts gives increasing importance to the anthropic dimension within the national parks (category II UICN). Not only does this dimension takes into account the local population that lives permanently in these various natural areas, but also the economic actors who, legally or illegally, benefit from those protected areas (tourism, gold-washing, wood, etc.) or participate directly or indirectly in the process of the territorial elaboration of a national park. The integration of the anthropic aspect definitely help the emergence of new dynamics and strategies of collaborative management and policies. Building on political geography, socio-cultural geography and political ecology, this thesis aims to shed light how that anthropic dimension (sociocultural as well as economical) entails the transition of some protected areas from a classical type to a new category we identify as the “Nature and Anthropic National Park” (PNNa). We focus on three specific study cases in the American continent: the Amazonian park of the French Guiana, the Sea Park of Saguenay-Saint-Laurent of Québec, Canada, and the Amazonian Amacayacu National Park of Colombia. The systemic analysis of their structure and their functioning, as far as macrostructure of policies and microstructures of management are concerned, has allowed us to bring out that transition in the territorial management of these category II protected natural areas and the deriving conflicts for power. / La evolución de las políticas de gobernanza medioambiental internacional y la transición de los contextos nacionales y locales de conservación, favorecen cada vez más la integración de la dimensión antrópica al interior de los parques nacionales (categoría II-UICN). Esta dimensión corresponde de una parte, a las poblaciones locales que habitan de manera permanente las diversas zonas de protección dentro del parque nacional, y de otra parte, a los actores económicos (legales e ilegales) que explotan el territorio protegido (Turismo, explotación minera, explotación de madera, etc), o que participan de manera directa o indirecta en los procesos de construcción territorial del parque nacional. La integración de la dimensión antrópica dentro de estos territorios naturales de protección favorece en consecuencia la emergencia de nuevas dinámicas y estrategias participativas de gestión y de gobernanza. A través de un triple enfoque científico construido mediante el cruce de diversos puntos de vista de la geografía política, de la geografía sociocultural y de la political ecology, esta tesis se interesa en el análisis de tres casos de estudio particulares del Continente americano. El objetivo de esta contribución es el de intentar mostrar, cómo la integración de la dimensión antrópica (sociocultural y económica) influencia la transición de algunos espacios naturales protegidos hacia una nueva configuración que nosotros proponemos identificar aquí bajo el nombre de “parques nacionales naturales antropizados – PNNa”.El análisis sistémico de la estructura y del funcionamiento de las macroestructuras de gobernanza y de las microestructuras de gestión participativa del Parque amazónico de la Guayana, en Francia, del Parque marino del Saguenay-Saint-Laurent en Quebec, Canadá, y del Parque nacional natural Amacayacu en Amazonia colombiana, nos permitieron poner en evidencia este tipo de transición en la gestión territorial de los espacios naturales protegidos de categoría II, así que los conflictos de poder que resultan de esta transformación.
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