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Une approche de l'autobiographie : reprises et variations dans les écrits de l'enfance chez Marguerite Duras / An approach to the autobiography : returns and changes in the writings of childhood in Marguerite Duras narrativesZamaron, Sylvie 26 November 2012 (has links)
Marguerite Duras place la répétition, en tant que principe d’écriture, au cœur de la plupart de ses œuvres et cette répétition se situe à différents niveaux : celui de la diégèse, du style et des thématiques choisies. Cette étude se fixe donc pour objectif de comparer les écarts qui s’insinuent entre les nombreuses redites dans les récits de l’enfance et d’analyser les procédés narratifs selon trois axes : la restitution des connaissances objectives d’un narrateur omniscient, ses commentaires subjectifs, et enfin l’introduction dans le récit des voix des personnages et de l’auteur elle-même. C’est dans la confrontation de ces points de vue, mis en lumière par des procédés relevant de la syntaxe, de la sémantique ou de la pragmatique, que sont étudiés les enjeux et les effets de ce processus de réécriture d’un livre à l’autre ou même de certains passages à l’intérieur d’un même ouvrage. Ces variations prennent également leurs racines dans le maniement de conventions littéraires et cinématographiques en raison de la diversité de l’œuvre de Marguerite Duras qui propose des réécritures dans des genres littéraires variés et induit une véritable réflexion sur l’écriture elle-même. Enfin, si ces variations répondent à des besoins esthétiques et stylistiques, elles prennent également racine dans la vie réelle de l’auteur puisque la dimension biographique est essentielle dans l’œuvre de Marguerite Duras. Cette recherche est segmentée en fonction des épisodes les plus fréquemment repris d’un ouvrage à l’autre et les procédés sont analysés dans la confrontation des fragments qui se font écho. / Marguerite Duras uses repetition, as a principle of writing, at the heart of most of her works and this repetition takes place at different levels: the diegesis, the style and themes chosen. Therefore, this study compares the differences between the many repetitions in the childhood narratives and analyzes narrative processes along three axes: the return of objective knowledge of an omniscient narrator, her subjective comments, and finally the introduction of different voices of the characters or of the author herself. It is in the comparison of these views, highlighted by processes within the syntax, semantics or pragmatics that are studied, as well as issues and effects of this process of rewriting from a book to another or even between passages within the same work. These changes also take their roots in the use of literary and cinematic conventions due to the diversity of the work of Marguerite Duras, offering rewritings in various literary genres, and creating a true reflection on the writing itself. Finally, if these variations meet aesthetic needs and style, they also take root in the real life of the author as the biographical dimension is essential in the work of Marguerite Duras. This research is segmented according to the most frequently repeated episodes from one book to another. Processes are analyzed in the confrontation of fragments that écho one another.
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Configurations affectives en situation de mondialisation : une étude à partir d'une consultation clinique / Affective configurations in a global context : a study based on a clinical consultationRostirolla, Daria 28 April 2017 (has links)
Dans une époque de circulations mondialisées nous sommes confrontés à des formes de souffrances complexes et inédites qui échouent dans les services socio-sanitaires. Objets muets de nombreuses recherches sur l’accès au soin, ou sur les troubles psychiatriques qui les affectent, les demandes de santé mentale des personnes migrantes ont soulevé des débats décennaux dans l’articulation entre anthropologie et psychologie. Dans diverses configurations historiques, des manières différentes de regarder l’autre ont construit des modèles spécifiques de prise en charge d’un public migrant. Aujourd’hui les souffrances des personnes migrantes semblent échapper à tout modèle de prise en charge qui risque de les figer dans des lectures préconçues et de gommer leur pluralité. Cela, souligne l’importance d’une redéfinition des modèles théoriques et des pratiques cliniques à l’étude des souffrances contemporaines. À partir d’une ethnographie du quotidien que nous offrait notre situation clinique de terrain, nous avons essayé de décrire ces souffrances dans leur complexité. À travers une démarche sociographique et narrative qui nous a permis d’intégrer le maximum d’éléments biographique des personnes, nous avons enrichi notre écoute clinique. Cette écoute attentive, ouverte et centrée sur la personne a fait apparaître un ensemble de dimensions qui souvent ne sont pas prises en compte dans la description des souffrances en situation de mondialisation. Ces dimensions mêlant des variables affectives, politiques, économiques et sociales, nous les appellerons configurations affectives. Nous avons pu mener une réflexion autour de ce qui construit aujourd’hui les difficultés singulières d’être au monde du sujet migrant contemporain. Ainsi nous avons pu nous recentrer sur l’implication du sujet comme acteur d’itinéraires thérapeutiques pluriels et variables qui s’insèrent dans les trajectoires migratoires. Dans une approche qui se situe entre une anthropologie médicale clinique et une clinique de la subjectivité, entendre les expériences de vie de ces personnes souvent rendues invisibles par des processus d’altérisation – d’autant plus dans la santé mentale – permet de les reconnaître dans leurs existences et demandes singulières. Nous essayons enfin de contribuer au développement des services compétents dans l’intervention psychosociale avec des personnes en situation de souffrances mondialisées. / In the context of global flows of people, local social and health services are confronted to different forms of complex and unprecedented suffering. Immigrants’ mental health needs have triggered numerous debates in the last decades, in particular concerning the articulation between anthropology and psychology. Their experience remained invisible and unexplored in research on healthcare access or in relation to the psychiatric disorders they cope with. Through different historical contexts, different approaches to construe the relationship to the Other have suggested different healthcare approaches for immigrants specifically. Today, these different analytical propositions seem unable to capture the plural dimension of contemporary immigrant suffering, and threaten to limit their understanding to preconceived categories. This leads to a need for redefining theoretical models and clinical strategies.This study describes the complexity of human suffering. It is grounded in an ethnography of everyday practice at a mental healthcare clinic. It relies on a sociographic and narrative approach which has allowed to take into consideration a maximum of biographic information on subjects, and which has enriched our clinical listening skills. This careful, open and person-centered form of listening unveiled a number of dimensions that are rarely taken into account in the description of globalization-related forms of suffering. Such dimensions reveal a constellation of affective, political, economic and social variables, which we have decided to conceptualize as “affective configurations”. We have carried out an in-depth analysis of new forms of being-in-the-world for contemporary subjects. We thus shifted the focus on the subject as an actor of multiple and changing therapeutic itineraries within immigration trajectories. This approach is located at the intersection between clinical medical anthropology and subject-centered clinic. It both gives access to the subjects’ experiences and acknowledges their existence and unique needs – while until then, they had remained invisible through a focus on their otherness, particularly in the context of mental health. Finally, we attempt to contribute to developing competent psychosocial services for globalization-related forms of suffering.
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Stratégies d’Immersion, Subjectivité et Médiation dans l’enseignement des langues « étrangères » dans le secondaire privé aux Etats-Unis / Immersion Stratégies, Subjectivity, and Mediation in « foreign » languages instruction in private secondary education in the United States.Baidal Sequeira, Cristian 07 December 2017 (has links)
Les résultats médiocres obtenus en termes de maîtrise de langue étrangère à l’issue de la scolarité obligatoire peuvent certes s’expliquer par des contraintes d’ordre structurel et institutionnel : trop d’effectifs par classe, des programmes parcellés et entrecoupés, peu de coordination entre le primaire, le secondaire et le supérieur, pas assez d’heures consacrées à l’apprentissage et à la pratique des langues, un manque flagrant d’enseignants qualifiés, une formation des enseignants peu adaptée à la réalité du terrain, des contraintes d’ordre matériel limitant l’accès à la recherche et aux expériences d’immersion à l’international.Or, nous posons que les maigres résultats obtenus s’expliquent surtout et avant tout par le traitement qu’inflige l’institution scolaire à la langue « étrangère » posée et présentée comme discipline ou objet d’étude, où l’apprenant est objet, pas sujet, d’un apprentissage perçu comme circonstanciel et limité dans le temps, non comme une étape clé de sa construction identitaire.Cela pousse les acteurs –élèves, enseignants et administrateurs– à se réfugier dans une approche quantitative qui réconforte et dont les retombées doivent être facilement mesurables en termes de succès et de validation, ce que permet et autorise le recours systématique à la grammaire.C’est sur la base l’interaction que l’on bâtit une maîtrise durable et solide d’une langue. C’est la clé de voûte, le pilier, la base de l’échafaudage. Cette langue ne peut continuer d’être présentée comme « étrangère ». Au contraire, son apprentissage doit être conçu comme l’un des multiples versants d’un processus complexe de construction identitaire et intersubjective. La médiation effectuée par l’institution et l’enseignant doivent alors permettre à l’apprenant, au sujet, à ce passant entre les langues, de trouver sa « voix ». / Students rarely develop proficiency in foreign languages during their preK-12 education. This can certainly be explained by a structural and institutional reality: too many students per class; a fragmented curriculum; lack of coordination between the elementary, the secondary, and higher education; not enough instructional time devoted to learning and practicing the language; lack of qualified and talented language instructors whose training is insufficiently adapted to the on-the-ground practical reality; lack of resources that limit access to research and immersion experiences abroad.Nevertheless, we will state that the institutional discourse and general conception of “foreign” languages explains first and foremost this feeble outcome. Languages are usually presented as a content-based school “subject”. We perceive learners as objects regardless of their subjectivity. Authorities, teachers, and the students themselves tend to perceive language instruction as a circumstantial and time-limited requirement, ignoring that we are indeed confronted with a key stage in the learner’s identity construction.Therefore, the educational system tends to favor a quantitative and systematic grammar-based approach that is easily measurable in terms of “success” and “accreditation”.We fundamentally acquire language skills and develop our level of proficiency in languages through interaction. Language instruction cannot continue to be perceived as simply learning a “foreign” language. On the contrary, we must conceive it as one of the many ways in which the subject evolves in its subjectivity and identity construction process. As educators, our mediation should provide the students with the opportunity to build their self and their identity in that second language.
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La construction de l'identité dans le Roman de Fauvel / Identity construction in Le Roman de FauvelDumitrescu, Laura-Ioana 03 July 2019 (has links)
La construction de l’identité dans Le Roman de Fauvel L’objectif de cette thèse est d’expliquer la manière dont se construit l’identité auctoriale de Gervais de Bus et de Chaillou de Pesstain dans le Roman de Fauvel. Cette construction identitaire est suivie à travers la relation entre mélancolie, « conscience allégorisante » et subjectivité. Les trois éléments sont interrogés dans le contexte de la littérature du XIVe siècle qui privilégie explicitement le régime de l’allégorie, le didactisme et le discours édifiant. Les auteurs du Roman de Fauvel prétendent dire la vérité, dans la mesure où ils se portent témoins de la chute de la cour de Fauvel. Ainsi, la vue est le sens le plus invoqué dans ce long récit qui ressemble du point de vue de la forme au documentaire, bien qu’il soit entièrement une fiction. Mon travail de recherche consiste à examiner la manière dont fonctionne la relation qui s’établit entre une subjectivité mélancolique (donc émotionnelle), le voir dit et un type de construction allégorique à repères fixes. Pour cela, nous faisons référence à une anthropologie des émotions (pour définir la relation entre mélancolie et allégorie) – ceci est l’objet du premier chapitre de cette thèse. Ensuite, à une pragmatique du discours (qui vise à définir les mécanismes du voir dit). Il en est question dans le deuxième chapitre. Enfin, à une analyse iconographique consistant à repérer dans le discours visuel du manuscrit 146 de la Bibliothèque Nationale les marques auctoriales. Si j’ai choisi à consacrer mes recherches à ce roman de la fin du Moyen Âge et non à un autre, c’est pour une raison bien précise : la relation affective directe qui s’établit entre les auteurs et leur personnage principal. Ce rapport est dominé par des émotions intenses : Gervais de Bus et Chaillou de Pesstain détestent Fauvel ; ils veulent sa mort. Nous nous sommes alors demandée si l’énergie que ces deux auteurs dépensent pour vitupérer contre Fauvel ne pouvait constituer également une manière de parler d’eux-mêmes et d’affirmer par conséquent leur propre autorité au cœur même d’un roman qui devient plutôt une expression de leur propre sensibilité que le cadre d’une narration. / Identity construction in Le Roman de FauvelThis dissertation aims at discussing the authors’ identity construction in Le Roman de Fauvel by means of the relations between melancholy, “allegorical consciousness”, and subjectivity. Those three elements are set against the background of 14th century literature, where allegory, didacticism, and the edifying discourse are privileged modes of expression. Gervais de Bus and Chaillou de Pesstain’s major claim is that their testimony on the fall of Fauvel’s court is true, and witnessed with their own eyes. Therefore, the sight is the sense most heavily mobilized in this extensive narration which, formally, resembles a documentary, and yet it is strictly a work of fiction. My research explores the relationship between the melancholic (i.e., emotional) subjectivity, the voir dit, and an allegorical construction with set landmarks.The first chapter relies on the anthropology of emotions in order to define the relationship between allegory and melancholy. The second chapter uses the pragmatics of discourse in order to highlight the functioning of the voir dit. And finally, by means of an iconographic approach, my analysis emphasizes the authors’ marks in the visual discourse of the manuscript 146 at the Bibliothèque Nationale de France. The reason for choosing this late medieval manuscript as a research topic is the direct affective relationship between the authors and the main character in the novel. This relationship is intensely emotional: Gervais de Bus et Chaillou de Pesstain hate Fauvel and wish him dead. My main hypothesis is therefore that the considerable energy they spend in expressing their feelings might well represent a way of speaking about themselves and asserting their authority in a novel that conveys their own sensibility rather than merely constructing a story.
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Les rôles de Kant et de Hegel dans le diagnostic adornien de la crise de l’expérience des temps modernesGoulet-Langlois, Maxime 09 1900 (has links)
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Paroles Éthyliques du discours au sujetFrançois, Perea 19 December 2000 (has links) (PDF)
Cette thèse a pour objet d'étude les productions langagières d'alcooliques "de comptoir". Dans un premier temps, nous nous attachons à décrire ce qui fait dans nos communautés la "culture de l'alcool'" et les pratiques auxquelles elle donne lieu. Cette division a pour objectif de rendre possible la prise de distance avec nos propres préjugés en même temps qu'elle permet de découvrir (d'une manière apriorique que devra contester la démarche empirique) l'alcoolisme et l'alcoolique. Dans une deuxième division (celle-là même qui constitue la partie centrale, capitale de la thèse), nous nous consacrons à l'analyse des particularités des "paroles éthyliques". Nous nous attachons aux thèmes récurrents, aux récits, à la subjectivité et aux conversations éthyliques, avant de proposer une synthèse qui se veut un fil conducteur entre les phénomènes observés dans ces différentes approches. Les caractéristiques discursives, énonciatives et interactionnelles de ces productions langagières nous conduisent, dans un troisième temps, à nous interroger sur les rapports parole / sujet et les fonctions de la parole éthylique. Enfin, nous proposons une ébauche d'une contribution des sciences du langage à l'alcoologie.
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Nature et subjectivité. L'énigme de l'homme chez Freud et Merleau-PontyRenault, Alexandra 01 November 2004 (has links) (PDF)
Comment l'homme peut-il être "à la fois tout entier corps et tout entier esprit", nature et subjectivité ? Le projet de faire dialoguer Freud et Merleau-Ponty s'appuie sur ce constat : d'une part, tout deux refusent de laisser la question de homine à l'état d'aporie, d'où leurs critiques du dispositif cartésien et de ses avatars. D'autre part, il ne veulent pas pour autant dissoudre les concepts d'homme et de subjectivité, mais travaillent au contraire à renouveller la problématique classique de l'homme en la transformant en une problématique du décentrement du sujet par rapport à lui-même et à ses repères traditionnels (conscience, ipséité). A partir d'une conception de l'intentionnalité se tenant à la limite de la phénoménologie, ils procèdent ainsi à une genèse de l'ego, qui se radicalise en une interrogation archéologique sur les origines de la subjectivité et de l'humanité, le ça et les pulsions chez Freud, la chair et la Nature chez Merleau-Ponty. Leur exigence d'interdisciplinarité apparaîtra alors comme une occasion pour la pensée contemporaine de dépasser les alternatives stériles à la source de son état de crise (dualisme des substances ; distinction entre empirisme et transcendantal )
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Les décisions du passeur de haut niveau en volley-ball sur side out : quatre études de casRoche, Benjamin 28 June 2011 (has links) (PDF)
En accord avec Eloi (2009), tous les spécialistes s'accordent à reconnaître le rôle prépondérant du passeur dans la performance d'une équipe de volley-ball. Il n'existe paradoxalement, que peu de travaux disponibles sur ce thème. Cette thèse a pour objet l'élaboration d'une modélisation de son activité décisionnelle au haut niveau, en situation de match. L'enjeu est de caractériser la complexité des décisions tactiques, en soulignant les relations dynamiques entre les aspects circonstanciés et les sources d'influence plus générales. En adaptant la modélisation de Mouchet (2003), nous opérons une friction de plusieurs paradigmes scientifiques qui proposent différents modèles explicatifs de la cognition, apportant un éclairage particulier sur les conduites décisionnelles. Notre posture épistémologique consiste à appréhender la complexité (Morin, Le Moigne, 1999 ; Le Moigne, 1999) par une approche systémique, en investiguant les conduites décisionnelles en situation écologique et en prenant en compte le point de vue du sujet. Nous faisons l'hypothèse que le système d'influence, constitué de la culture, de l'environnement momentané et de l'expérience de la personne, imprègne l'activité décisionnelle, en étant compacté dans l'action en cours. Chaque joueur construit son propre monde en intégrant les différents niveaux selon une logique singulière. Notre étude porte sur quatre études de cas de passeurs français internationaux. Pour recueillir des données de la " partie cachée " (Gouju, 2001), nous avons mis en place une méthodologie constituée d'une observation armée, d'un entretien semi directif, d'une simulation, et de rétroactions vidéo (principe de triangulation).
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La conscience du mal et la puissance régénératrice de l'acte réflexif dans l'éthique de Jean Nabert : de l' "injustifiable" à la reprise de soiUdaga Mungumiyo Ali-Ausa, Dieudonné 15 June 2005 (has links)
Seule la conscience du mal appelle à la régénération éthique de soi.
De quel mal s'agit-il ? Qu'est-ce que la régénération éthique de soi et comment s'inaugure-t¬elle dans une existence humaine? Ces interrogations sont le fil conducteur de la dissertation. Qui dit « régénération » (vocable kantien), dit précédemment « génération ». En effet, la genèse de la subjectivité (génération de soi) s'effectue à l'occasion des actes de réciprocité et de l'échec de la communication entre les consciences. La subjectivité (unique problème de la philosophie nabertienne) est déterminante pour la destinée morale de chaque être humain. Car, d'elle, dépend la capacité de commettre le mal, mais aussi le pouvoir de débarrasser le visage humain que l'on porte en soi-même de ce que la conscience juge comme ne lui convenant pas. Alors que la conscience morale reste encore très liée à l'ordre social du sens, la conscience du mal (pas seulement du mal moral, mais aussi du mal subi ou constaté) s'en arrache pour un au-delà des normes. La conscience du mal naît du sens métaphysique des expériences négatives, et le sentiment de remords ou de culpabilité, loin d'être pathologique, signifie au contraire une trahison à son être véritable. La mauvaise conscience ne peut que révolutionner une conscience de soi en marche vers son être véritable.
Jean Nabert dégage philosophiquement l'itinéraire de la conscience en deux formes de la régénération éthique de soi : l'une part de l'expérience morale à l' excellence d'actes de sublimité (régénération vertueuse), et l'autre, de l'expérience du mal à la percée réflexive de la zone opaque jalousement protégée par chaque individu et culturellement entretenue par la société dans le « nous ». La conscience morale (sociale) voit bien ce fond obscur, mais préfère ménager ses intérêts (valoir, avoir) et ses ambitions ( pouvoir, domination des autres, émergence sociale) dans un clair-obscur théorique selon les principes du bien et du mal socialement définis, ferment des excuses, des justifications et des accusations mutuelles (=corruption mutuelle, le « déjà-là » du mal qui accueille tout être humain qui vient à ce monde). Ainsi la conscience morale ignore-t-elle les vices sous l'apparence de la vertu et la mauvaise fois dans la motivation. Les hommes se plaindront toujours de ce mal voilé dont le sage (ou le héros ou le saint) pressent la présence par le doute sur soi et l'incertitude qui envahit son âme, et dont l'acte réflexif discerne l'indice en un élément négatif persistant et l'écho en mal de la faute. De ce fait, c'est l'être de soi individuel qui demande à être régénéré.
L' « analyse réflexive » nabertienne élargit le sillage du mal radical kantien en témoignages de la conscience individuelle de ce qui l'accable, la déchire. C'est la vie même de l'esprit qui est prise en considération dans des expériences diverses: la dégradation de ses oeuvres, le tragique, les maux (souffrance, maladies, mort). Lors de l'émergence de la subjectivité, l'acte spirituel constitutif de soi, en s'affirmant par rapport aux autres, introduit, dans la structure de la subjectivité, l'opposition de soi à soi-même : le retrait de la réciprocité d'actes spontanés engendre le dialogue de soi à soi-même (expérience de la solitude). Cette fissure, dont tout ensemble nous n'avons pas souvenir et sommes rendus complices par la décision première et mauvaise, est irrémédiable et constitue la condition misérable de tout être humain. L'acte réflexif, ressaisissant l'être absolu qui se profile au fond de ces expériences qui éveillent la conscience à elle-même, découvre en même temps ce que l'acte spirituel générateur s'oppose (au sens fichtéen) dans la conscience réelle comme une contradiction absolue. Seule une conscience en double relation (au principe de l'être absolu et à soi-réel) est sensible au mal inhérent à la structure de la forme d'être que nous sommes donnée, le mal qui doit être déclaré « injustifiable ». C'est là la racine du mal et des maux injustifiables dont les êtres humains souffrent diversement de par le monde. Comment nommer cette racine du mal ? Mal radical ? Cette expression prête à la confusion. Déjà le mal radical kantien n'est pas assez radical. Le péché originel ? Un concept à connotation fortement théologique déresponsabilisant l'homme du mal dont il est pourtant responsable (forme d'être par la liberté de consentement). Le vocable ricoeurien de « démonique » semble mieux le désigner.
C'est donc du « dérnonique » qu'on peut se régénérer radicalement dans une intériorité fondée sur le principe absolu de son être. Cette expérience de l' « absolu », immanente et transcendante en la conscience de soi, est thétique, c'est-à-dire qu'elle se donne comme une tâche sans cesse recommencée dans la discontinuité des actes moraux. Car le « démonique » se mêle en la tendance psychologique de l'amour de soi, de la préférence à soi, de la complaisance à soi, et est présent en toutes nos actions morales. C'est pourquoi un mal appelle un autre mal et l'humanité dans son ensemble n'arrive pas à s'améliorer. Car chaque être le recommence. Les moyens de lutte contre le mal que la société utilise ne font que remplacer un injustifiable par un autre. S'agissant de la forme singulière qu'on s'est donnée, c'est à l'aune de l'absoluité de l'être (loi intérieure de la conduite) qui se profile à l'horizon des expériences négatives que le sujet aura à se dépouiller de ce qui le détermine et qu'il a emprunté au monde extérieur. Cette expérience de l' « absolu » porte la conscience de soi à la frontière de l'expérience religieuse (le désir de Dieu à l'horizon de l'acte réflexif à l'épreuve du mal). De même que la mentalité des excuses, des justifications, de la culpabilisation est le fruit d'une culture, de même la conscience du « démonique » et le sens de la responsabilité dans les conséquences de nos actes (bons ou mauvais) qui s'incrustent dans les structures sociales et qui se transmuent en maux divers, demandera une culture, dès lors que le mal physique ou naturel est de nos jours réductible au mal moral./Only the conscience of the evil calls with the ethical regeneration of oneself.
Of which evil does act it? What the ethical regeneration of oneself and how is it inaugurated in a human existence? These interrogations are the discussion thread of the essay. Who says "regeneration previously" (Kantian term), known as "generation". Indeed, the genesis of subjectivity (generation of oneself) is carried out at the time of the acts of reciprocity and the failure of the communication between the consciences. Subjectivity (single problem of Nabert's philosophy) is determining for the moral destiny of each human being. Because, on it, depends the capacity to make the evil, but also the capacity to clear the human face which one carries in oneself of what the conscience considers not being appropriate to him like. Whereas the moral conscience still remains very related to the social order of the direction, the conscience of the evil (not only of the moral evil, but also of the undergone or noted evil) is torn off some for one beyond the standards. The conscience of the evil is born from the metaphysical direction of the negative experiments, and the feeling of remorse or culpability, far from being pathological, means on the contrary a treason with its true being. The bad conscience can only revolutionize one self-awareness goes from there towards its true being.
Jean Nabert philosophically releases the route of the conscience in two forms of the ethical regeneration of oneself: one leaves the moral experiment to excellence acts sublimity (virtuous regeneration), and the other, of the experiment of the evil to the reflexive opening of the opaque zone jealously protected by each individual and culturally maintained by the company in "us". The moral conscience (social) sees this obscure bottom well, but prefers to spare its interests (to be worth, to have) and its ambitions (to be able, domination of the others, social emergence) in clearly-obscure theoretical according to principles' of the good and of the evil socially defined, excuses' ferment, justifications and charges (= mutual corruption, the "déjà-là" of the evil which accomodates any human being which comes in this world). Thus the moral conscience is unaware of it the defects under the appearance of the virtue and the bad faith in the motivation. The men will always complain about this buckled evil whose wise one (or the hero or the saint) has a presentiment of the presence by the doubt about oneself and the uncertainty which invades its heart, and whose reflexive act distinguishes the sign in a negative element persisting and the echo in evil of the fault. So is to be of oneself individual for it which requires to be regenerated.
The Nabert's "reflexive analysis" widens the wake of the Kantian evil radical in testimonys of the individual conscience of what overpowers it, tears it. It is the life even of the spirit which is taken into account in various experiments: the degradation of its works, tragedy, the evils (suffering, diseases, dead). At the time of the emergence of subjectivity, the spiritual act constitutive of oneself, while affirming itself compared to the others, introduced, in the structure of subjectivity, the opposition of oneself to oneself: the withdrawal of the reciprocity of spontaneous acts generates the dialogue of oneself with oneself (experiment of loneliness). This crack, of which any whole we do not have to remember and are made accessory by the decision first and bad, is irremediable and constitutes the miserable condition of all human being. The reflexive act, seizing again to be absolute for it which is profiled at the bottom of these experiments which wake up the conscience with itself, discovers at the same time what the generating spiritual act is opposed ( according to the Fichte's meaning) in the real conscience like an absolute contradiction. Only a conscience in double relation (with the principle of being it absolute and oneself-reality) is sensitive to the inherent evil with the structure of the form to be which we are given, the evil which must be declared "unjustifiable". It is there the root of the evil and the unjustifiable evils from which the human beings suffer variously all over the world. How to name this root of the evil? Badly radical? This expression lends to confusion. Already the Kantian radical evil is not radical enough. The original sin? A concept with strongly theological connotation taking away the man's sense of responsabilty of the evil for which it is however responsible (form to be by the freedom of assent). The Ricoeur's term of "demonic" seems to better indicate it.
It is thus from the "demonic" force someone can radically regenerate in an interiority based on the overriding principle his being. This experiment of the "absolute", immanente and transcendent in the self-awareness, is thetic, i.e. it is given like a task unceasingly started again in the discontinuity of the moral acts. Because the "demonic" mixes in the psychological tendency with the self-love, the preference to oneself, kindness to oneself, and is present in all our actions morals. This is why an evil calls another evil and humanity as a whole is not able to improve. Because each being starts again it. The means of fight against the evil which the company uses make only replace one unjustifiable by another. Acting of the singular form that one gave oneself, he behaves according of the absoluity (interior law of control) which is profiled at the horizon of the negative experiments that the subject will have to be stripped what determines it and that it borrowed from the external world. This experiment of the "absolute" carries the self-awareness at the border of the religious experiment (the desire of God at the horizon of the reflexive act to the test of the evil). Just as the mentality of the excuses, the justifications, the culpabilisation is the fruit of a culture, in the same way the conscience of "demonic" and the direction of the responsibility in the consequences for our acts (good or bad) which are encrusted in the social structures and which are transmuted into various evils, will ask a culture, since the physical or natural evil is nowadays reducible with the moral evil.
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Pour une clinique des souffrances subjectives dans la maladie d'AlzheimerMoldoveanu, Ina 11 July 2012 (has links) (PDF)
Cette thèse vise à nuancer la problématique de la souffrance qui entoure la maladie d'Alzheimer, et notamment celle des malades, des proches et des soignants. Cette souffrance, que nous appelons souffrance Alzheimer, n'est pas uniforme, n'est pas constante, peut arriver à différentes étapes de la maladie chez différents sujets, elle n'est pas toujours liée directement à la maladie d'Alzheimer, même si la maladie peut favoriser son apparition. Cette souffrance Alzheimer n'est pas isolée, elle s'inscrit dans un contexte plus général de la souffrance psychique et sociale. Les réponses possibles afin de la soulager ou diminuer sont multiples : elles peuvent être individuelles (chaque sujet tente, en mesure de ses possibilités de faire face) ou collectives (associations, groupes de paroles), subjectives (la création) ou scientifiques (traitements), ainsi que politiques ou sociétales
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