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Espèces végétales non-natives sur une île subantarctique chilienne : étude des perceptions des parties prenantes, modélisation des dynamiques de niches des espèces et cartographie des points chaudsCrête, Gaëlle 10 1900 (has links)
La croissance des activités anthropiques au cours du dernier siècle a contribué à la dispersion et à l’établissement d’espèces végétales non-natives à travers le monde. Ces espèces sont des moteurs importants de changements environnementaux puisqu’elles ont la capacité de modifier les communautés végétales natives notamment à travers la compétition. Puisque les humains sont un des principaux moteurs d'introduction, d'établissement et de propagation d'espèces non-natives et que toute mesure de gestion, pour être efficace, dépend d’une acceptabilité sociale, il est nécessaire de comprendre les perceptions et les choix relatifs à leur utilisation et à leur gestion. La présente recherche a servi à : i) comprendre les perceptions des différentes parties prenantes envers les différentes espèces végétales non-natives de l’île Navarino, une zone tampon de la Réserve de la Biosphère du Cap Horn (RBCH) dans la région subantarctique chilienne ainsi qu’à ii) identifier les dynamiques de niches et les zones à haut potentiel d’établissement (i.e. points chauds) de quatre de ces espèces, qui serviront ensemble d’outils à la gestion de la RBCH. Pour répondre au premier objectif, sept groupes de parties prenantes ont été identifiés (i.e. résident-e-s, résident-e-s aîné-e-s, conservationnistes, membres de la marine, touristes, membres de la communauté autochtone yaghan, employé-e-s des services publics), à l’intérieur desquels 21 entrevues semi-dirigées ont été conduites. Pour répondre au deuxième objectif, les données de présence globales et régionales de quatre espèces végétales herbacées non-natives particulièrement abondantes i.e. Bellis perennis, Cerastium fontanum, Taraxacum officinale et Trifolium repens ainsi que les données climatiques associées ont servi à développer des modèles de distribution des espèces utilisant la méthode d’entropie maximale (MaxENT). En ce qui concerne le premier objectif, les résultats ont révélé des lacunes dans la compréhension du concept d’espèces non-natives parmi les différentes parties prenantes dans le contexte local. D’autre part, les analyses ont révélé de nombreuses valeurs positives associées aux espèces de plantes non-natives à Navarino, notamment la valeur esthétique. Aussi, cette recherche a montré que la plupart des parties prenantes étaient indifférentes à la gestion des espèces de plantes herbacées non-natives. En ce qui concerne le deuxième objectif, les résultats ont révélé un changement de niche habituellement utilisée par les espèces liée au climat moins favorable de Navarino ainsi qu’une forte plasticité pour les quatre espèces mentionnées ci-haut. Néanmoins, les quatre populations auraient atteint l’équilibre à Navarino. Finalement, la combinaison des modèles globaux et régionaux montre que les zones de points chauds se situent plus particulièrement sur la côte sud de l’île et s’étendent au Nord dépendamment des espèces. Basés sur les résultats obtenus, nous suggérons donc (i) de sensibiliser davantage les parties prenantes aux plantes non-natives, (ii) d'intégrer leurs valeurs dans les décisions de gestion futures et (iii) de surveiller les distributions des espèces végétales non-natives à Navarino à des fins de prévention en considérant l’emplacement stratégique de l'île de Navarino comme un tremplin potentiel pour la dispersion des espèces non-natives vers l'Antarctique. / The growth of human activities over the last century has contributed to the dispersal and establishment of non-native plant species around the world. These species are important drivers of environmental change since they have the capacity to modify native plant communities, especially through competition. Since human are the main drivers of introduction, establishment and spread of non-native species and since management strategies need to take into account public attitudes to be successful, it is necessary to understand the perceptions and choices regarding their use and management. The present study aimed to: i) understand the perceptions of different stakeholders towards the different non-native plant species of Navarino Island, a buffer zone of the Cape Horn Biosphere Reserve (CHBR) in the Chilean sub-Antarctic region and ii) identify niche dynamics and high potential establishment areas (i.e. hotspots) of four of these species, which together will serve as multidisciplinary tools for the CHBR management. To address the first objective, seven stakeholder groups were identified (i.e residents, elder residents, conservationists, marine members, tourists, Yaghan community members, public service employees), within which 21 semi-directed interviews were conducted. To address the second objective, global and regional occurrences of four of the most abundant species, i.e. Bellis perennis, Cerastium fontanum, Taraxacum officinale and Trifolium repens and associated climatic data were used to develop species distribution models using the maximum entropy method (MaxENT). Regarding the first objective, results of this study revealed shortcomings in the non-native concept understanding among stakeholders in a local context. On the other hand, the analyzes revealed many positive values associated with non-native plant species in Navarino, notably the aesthetic value. Nevertheless, this study showed that most stakeholders were indifferent to the management of non-native herbaceous plant species. Regarding the second objective, results revealed a niche shift usually used by species due to the less favorable climate of Navarino Island as well as high plasticity for the four plant species mentioned above. However, plant populations might have reached the equilibrium. Finally, the combination of global and regional models shows that hotspots areas are located more particularly on the south coast of the island and extend to the north depending on the species. Based on the results obtained in this study, we therefore suggest (i) increasing awareness of non-native plant among stakeholders, (ii) integrating their values into future decisions, and (iii) preventing dispersal of non-native plant species through Antarctica by monitoring species distribution on Navarino.
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La conservation du Nitassinan : besoins et intérêts des ilnus de MashteuiatshNoury, Céline 17 April 2018 (has links)
Depuis 1996, le gouvernement du Québec s'est engagé à encourager la participation des Premières nations au maintien de la diversité biologique, notamment dans la mise en place des aires protégées. En collaboration avec la communauté ilnue de Mashteuiatsh, cette recherche dégage, en premier lieu, les facteurs contextuels, sociopolitiques, historiques et ontologiques qui interviennent dans la participation et la perception de la communauté à la conservation institutionnelle sur son territoire, le Nitassinan. En second lieu, les besoins et intérêts de la communauté permettent d'identifier les objectifs ilnus dans la conservation de leur territoire, soient la protection de l'identité culturelle, le développement socioéconomique et la pérennité des ressources naturelles. Ils mettent en relief que la conservation ilnue émerge d'une compréhension cosmologique du monde et s'inscrit dans un paradigme socioculturel. Finalement, l'analyse des résultats permet d'explorer trois propositions de ponts entre les objectifs institutionnels et ilnus de la conservation du territoire.
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Aires protégées en contexte autochtone : étude du projet de parc national Assinica d'Oujé-BougoumouCôté, Gabrielle, Côté, Gabrielle 28 January 2025 (has links)
Au Québec et au Canada, plusieurs initiatives autochtones de conservation sont réalisées en partenariat avec des ministères. Toutefois, on peut se questionner sur l'adéquation de ces cadres gouvernementaux avec les besoins et les attentes des Autochtones. Ce projet de recherche porte sur le projet de parc national Assinica initié par la communauté crie d'Oujé-Bougoumou dans la région d'Eeyou Istchee au Québec. Employant une approche collaborative alliant entretiens semi-dirigés et recherche documentaire, ce projet visait à comprendre dans quelle mesure les aspirations cries sont concrétisées au sein du parc. Les résultats démontrent que ce projet découlant de la Paix des Braves est perçu par les Cris comme un moyen de conserver un mode de vie fondé sur la continuité du lien au territoire et de poursuivre une tradition d'intendance du territoire. Même s'ils ont dû s'allier avec le cadre de parc national, leur vision s'en distingue. Ainsi, des lacunes informationnelles et participatives constatées dans notre recherche suggèrent que la structure de gouvernance des parcs nationaux du Québec ne permet pas pleinement de représenter la vision crie. Cette étude de cas soulève l'importance de revoir les cadres institutionnels applicables aux aires protégées pour qu'ils outrepassent la logique coloniale en vigueur, afin de permettre une participation des communautés autochtones à la hauteur de leurs aspirations. / In Canada, some Indigenous conservation initiatives are moving towards true partnerships with government ministries. However, such governmental frameworks may be incompatible with the needs and expectations of Indigenous Peoples. This research project focuses on the Assinica National Park project initiated by the Cree community of Oujé-Bougoumou in the Eeyou Istchee region of Québec. Using a collaborative approach combining semi-structured interviews and a literature search, this project aimed to understand to what degree Cree aspirations are realized in the park. The results show that the park project arising from the Peace of the Braves is perceived by the Cree as a means to preserve a way of life founded on the continuity of their connection with the territory and to pursue a tradition of stewardship of the land. Although they had to align with the national park framework, their vision of it differs. Thus, the shortcomings in information and participation identified in our study suggest that the governance structure of Québec's national parks does not fully allow the Cree vision to be represented. This case study stresses the importance of revising the institutional frameworks applicable to protected areas so that they override the current colonial logic and enable Indigenous communities to participate in a way that meets their aspirations.
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La transformation récente des modes de vie des populations montagnardes au Laos : le cas de la province de Luang NamthaDubé, Lucie 17 April 2018 (has links)
Au Laos, l'agriculture itinérante sur brûlis est utilisée principalement par des groupes ethniques montagnards. Au cours des 30 dernières années, l'augmentation de la population et la mise en oeuvre de politiques gouvernementales ont contribué à transformer le mode de vie de ces populations. Plusieurs programmes se rejoignent sur deux objectifs : la sédentarisation et une tentative d'améliorer les conditions de vie. Cette recherche multiscalaire étudie la transformation des modes de vie des populations montagnardes de la province de Luang Namtha. La première partie dresse le portrait évolutif de la pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis en Asie du Sud-Est. Plusieurs indices témoignent du recul généralisé de cette pratique. La deuxième partie est consacrée à la vérification de l'hypothèse selon laquelle la mise en place des aires protégées contribue à la marginalisation de certains groupes de la population. En observant l'évolution des réseaux socio-économiques, il n'est pas possible de conclure pour l'instant qu'il y a eu une telle marginalisation.
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Vers une transition forestière en Thaïlande? : analyse causale de l’avancée des forêts à partir du cas de PhetchabunLeblond, Jean-Philippe 05 1900 (has links)
Selon des thèses développées au cours des années 1990 et 2000, le développement économique constitue à la fois la source et la solution aux problèmes environnementaux. Au sujet des forêts, les transitions forestières (c’est-à-dire le passage de la déforestation à la reforestation) documentées dans certains pays développés seraient causées par des dynamiques universelles intrinsèques au développement et à la modernisation des sociétés. Nos travaux ont porté sur l’application de cette vision optimiste et controversée à l’évolution des superficies forestières en Thaïlande.
S’appuyant sur une recension de la littérature, sur des données secondaires ainsi que nos travaux de terrain dans la région de Phetchabun, la thèse offre les apports suivants. Elle démontre que contrairement à l’idée répandue en Thaïlande, le ralentissement de la déforestation a été suivi par une expansion forestière substantielle entre environ 1995 et 2005. Ce regain forestier est lié à la disparition presque complète de l’expansion agricole, à l’établissement de plantations sylvicoles et, surtout, à l’abandon de terres agricoles. Cet abandon agricole découle d’abord et avant tout de la faible et incertaine rentabilité de l’agriculture dans certaines zones non irriguées. Ce phénomène s’explique, entre autres, par la dégradation des sols et par l’incapacité des agriculteurs à contrer l’impact des transformations économiques internes et externes à la Thaïlande. L’accroissement de la pression de conservation n’a pu contribuer à l’expansion forestière que dans certains contextes (projets de reforestation majeurs appuyés par l’armée, communautés divisées, terres déjà abandonnées). Sans en être une cause directe, l’intensification agricole et la croissance des secteurs non agricoles ont rendu moins pénibles la confiscation et l’abandon des terres et ont permis que de tels phénomènes surviennent sans entraîner d’importants troubles sociaux. Dans un contexte d’accroissement des prix agricoles, notamment celui du caoutchouc naturel, une partie du regain forestier aurait été perdu depuis 2005 en raison d’une ré-expansion des surfaces agricoles. Cela illustre le caractère non permanent de la transition forestière et la faiblesse des mesures de conservation lorsque les perspectives de profit sont grandes.
La thèse montre que, pour être robuste, une théorie de la transition forestière doit être contingente et reconnaître que les variables macro-sociales fréquemment invoquées pour expliquer les transitions forestières (ex. : démocratisation, intensification agricole, croissance économique) peuvent aussi leur nuire. Une telle théorie doit également prendre en compte des éléments d’explication non strictement économiques et souvent négligés (menaces à la sécurité nationale, épuisement des terres perçues comme arables et libres, degré d’attachement aux terres et capacité d’adaptation et résilience des systèmes agricoles). Finalement, les écrits sur la transition forestière doivent reconnaître qu’elle a généralement impliqué des impacts sociaux et même environnementaux négatifs. Une lecture de la transition forestière plus nuancée et moins marquée par l’obsession de la seule reforestation est seule garante d’une saine gestion de l’environnement en respect avec les droits humains, la justice sociale et le développement durable. / Recent popular ideas and theories portray economic development as both a cause and a solution to environmental degradation. Concerning forest cover, many authors view forest transitions (the passage from deforestation to reforestation) as resulting from near-universal causal dynamics linked to economic development. The thesis evaluates the validity of these controversial ideas and their relevance to the Thai case.
Based on an analysis of secondary literature and official data as well as extensive fieldwork in Phetchabun region, the thesis makes the following points. Contrary to the dominant view, forest cover did expand significantly between ~1995 and 2005. Forest regrowth is linked to the near-interruption of agricultural expansion, the establishment of forest plantations, and, most importantly, agricultural abandonment. The latter derives first and foremost from the declining and currently uncertain profitability of agriculture in non-irrigated zones. These agricultural problems are linked to declining soil fertility and the incapacity of some farmers to counter the impact of rapid economic changes occurring within and outside Thailand. Conservation efforts contributed to forest expansion only in some contexts (ex.: military-backed projects, divided communities, land already abandoned). Agricultural intensification and the growth of non-agricultural sectors made land confiscation and agricultural abandonment less distressing and allowed these land transformations to occur without leading to major social troubles. Since 2005, part of the forest regrowth has been lost to the rubber boom. This illustrates both the potentially non-permanent nature of the forest transition and the limited power of forest conservation in the face of major politico-economic interests.
A robust forest transition theory must be contextually-bounded and recognize that forest transitions can be encouraged, blocked or countered by the same frequently invoked macro-social variables: economic growth, agricultural intensification, and democratisation. It must also take into account neglected causal factors, such as geopolitical threats, the resilience of agrarian systems, the perception of land scarcity and the degree of attachment to the land and an agrarian life. Typically, social distress, violence and, in some cases, negative environmental impacts have accompanied forest transitions. Human rights, social justice and sustainable development principles require that a more nuanced view of forest transitions be adopted.
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Écologie politique de l'écotourisme dans les aires protégées des pays du Sud : le cas de Chi Phat dans les Cardamomes au CambodgeTardif, Jonathan 08 1900 (has links)
L'écotourisme est souvent perçu comme une panacée capable de concilier le développement économique, la protection de l'environnement et le bien-être des communautés autour des aires protégées des pays en développement. La réalité sur le terrain est cependant tout autre, car son caractère complexe, politique et transcalaire est trop souvent négligé lors de la mise en œuvre des interventions. Le but de ce projet de recherche est de jeter un nouvel éclairage sur le développement de l'écotourisme dans les aires protégées des pays du Sud à travers une analyse critique des pratiques et des discours qui lui sont associés. Adoptant un cadre conceptuel dérivé de l'écologie politique, nous avons cherché à comprendre comment l'écotourisme affecte l'accès aux ressources naturelles pour différents acteurs sociaux. L'approche méthodologique s'appuie sur une étude de cas essentiellement qualitative qui s'attarde à un projet spécifique amorcé à Chi Phat, dans une forêt protégée des Cardamomes, au sud-ouest du Cambodge. Elle fait appel à l'analyse documentaire et discursive, à l'observation participante ainsi qu'à plus de 80 entretiens semi-directifs auprès d'acteurs clés. Nos résultats montrent d'abord qu'en matière d'écotourisme au Cambodge, il y a absence de lignes directrices claires et on observe très peu de collaboration, et ce, à tous les niveaux. Cela n'est pas étranger au fait que le gouvernement actuel accorde en général la priorité au développement devant la conservation. Ensuite, le projet d'écotourisme permet à Wildlife Alliance de justifier le maintien de la forêt protégée. Cette ONG se démarque par ailleurs des autres organisations au pays par son approche plus musclée. Le pouvoir dont elle jouit et les résultats qu'elle obtient sur le terrain tiennent en sa capacité à mobiliser, en temps opportun, l'ensemble des moyens disponibles pour contrôler l'accès. Globalement, nous pouvons affirmer que les principaux acteurs qui voient leur accès aux ressources naturelles touché négativement sont les paysans. Finalement, nous proposons deux ajouts au cadre conceptuel, soit la considération de l'aspect géographique de l'exclusion et l'introduction de modalités d'exclusion, qui permettent à notre avis une analyse plus juste de la situation. / Ecotourism is often seen as a panacea for reconciling economic development, environmental protection and well-being of communities around protected areas in developing countries. However, the reality on the ground is different, because its complex, political and transcalar character is too often overlooked in the implementation of interventions. The purpose of this research project is thus to shed new light on the development of ecotourism in protected areas of the less developed countries through a critical analysis of practices and discourses that are linked to it. Adopting a theoretical framework derived from political ecology, we sought to understand how ecotourism affects access to natural resources for different social actors. The methodological approach is based on a qualitative case study that focuses on a specific project initiated in Chi Phat, located next to a protected forest in south-western Cambodia. It uses literature review, discourse analysis, participant observation as well as more than 80 semi-structured interviews with key actors. Our results show first that there are no clear guidelines for ecotourism development in Cambodia, and we observe very little collaboration at all levels. This is not unrelated to the fact that the current government is generally prioritizing development over conservation. Then we showed that the ecotourism project allows Wildlife Alliance to justify the existence of the protected forest. This NGO also stands out in the country by its more radical approach to conservation. The power it has and the results it obtains on the ground come from its ability to mobilize, in a timely manner, all available means to control access. Overall, we can say that the main actors whose access to natural resources are adversely affected through the ecotourism project are local farmers. Finally, we propose two additions to the conceptual framework, namely the consideration of the geographical aspect of access and exclusion, and the introduction of degrees of exclusion, which allow a more accurate analysis of the situation.
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La conservation de la biodiversité dans les aires protégées en zones périurbaines : dynamique des communautés végétales au parc national du Mont-Saint-Bruno entre 1977 et 2013Beauvais, Marie-Pierre 06 1900 (has links)
Ce mémoire visait à déterminer si un petit parc périurbain, en l’occurrence le Parc national du Mont-Saint-Bruno, est parvenu à maintenir l’intégrité de sa flore au cours des trente dernières années en dépit de pressions humaines croissantes et de perturbations naturelles passées, en plus d’identifier les principaux changements floristiques survenus au cours de cette période et les facteurs responsables. Pour répondre à ces objectifs, une étude historique a été réalisée, en comparant un inventaire floristique ancien (1977) à un inventaire récent (2013). Mes résultats montrent d’abord une forte croissance de la diversité alpha indigène au cours des 35 dernières années, accompagnée d’un déclin significatif de la diversité bêta (30%). Malgré cette homogénéisation taxonomique, la diversité fonctionnelle de la flore forestière s’est accrue, la rendant probablement plus résiliente aux événements perturbateurs. D’autre part, mes analyses ont révélé la progression de traits fonctionnels souvent associés à des habitats forestiers intensément broutés, révélant une certaine influence du cerf de Virginie sur la composition et la structure de la flore forestière. Enfin, mes résultats ont montré que les herbiers botaniques se révèlent être une alternative fiable aux méthodes traditionnelles pour documenter et évaluer l’impact des grands herbivores sur la morphologie des plantes broutées. Au final, cette étude a montré que les petites aires protégées périurbaines peuvent jouer un rôle majeur dans la préservation de la diversité floristique d’habitats forestiers d’intérêt, particulièrement lorsque leur statut de protection permet d’encadrer de manière stricte les activités humaines. / This study aimed to determine whether a small suburban park, namely the Mont-Saint-Bruno National Park, managed to maintain the integrity of its flora over the last thirty years despite increasing human pressures and past natural disturbances, in addition to identify the main floristic changes during this period and the drivers of observed changes. To do so, a historical study was conducted by comparing past (1977) and recent (2013) floristic surveys. First, a striking increase in alpha diversity, driven mostly by native species and associated with a significant decline (30%) in the beta diversity over the last 35 years was found. Despite this taxonomic homogenization, the functional diversity of forest flora has increased, probably increasing its resistance to disruptive events. Furthermore, analyses revealed the progression of functional traits associated with overbrowsed forest habitats, revealing some influence of white-tailed deer on the composition and structure of the forest flora. Finally, my study also showed that herbarium specimens can be used as a reliable alternative to traditional methods to document and assess the impact of large herbivores on browsed plants morphology. In conclusion, this study showed that small suburban protected areas can play a major role in the preservation of the floristic diversity of rich forest habitats, particularly when their status strictly frames human activities.
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Les aires protégées et le développement durable au Gabon : entre sollicitations internationales et réalités locales. Le cas du parc national de Loango / Protected areas and sustainable development in Gabon between international demands and local realities. The case of Loango National ParkMoussavou, Chiberth Aulaire 10 December 2012 (has links)
La conservation de la nature est de nos jours une préoccupation planétaire. Pour la concrétiser, la création d'aires protégées est encouragée depuis le sommet de la Terre de Rio de 1992, surtout dans les pays des bassins forestiers. Avec Rio, le développement durable devient fondamental. Afin d'apporter sa contribution pour cette cause internationale, et par la même occasion diversifier son économie, le Gabon, pays du bassin forestier du Congo, crée treize parcs nationaux en 2002. À travers ces aires protégées, c'est 11 % de son territoire qu'il consacre à la conservation de la biodiversité. Notre étude est une analyse de de la conservation de la nature, précisément à travers le parc national de Loango, dans un pays qui fonde son développement économique sur l'exploitation des ressources naturelles. Elle aborde l'application de la gestion participative entre des acteurs qui ne perçoivent pas la ressource naturelle de la même façon. Elle examine l'impact social, économique et culturel d'un objet géré selon des normes internationales avec peu de considération des réalités locales. Nous soulignons aussi la difficulté du Gabon à choisir entre développement économique national et conservation. Cette difficulté est souvent engendrée par la demande internationale. L'étude soulève également la question de l'acceptabilité sociale, manifestée par des conflits entre acteurs. / Since nature conservation has become an issue of global concern, efforts have been made to encourage the creation of protected areas since the Rio Earth Summit in 1992, especially in forest basins countries. After Rio, sustainable development has become crucial. In order to make its contribution to this international cause and at the same time diversify its economy, Gabon, country of the Congo Basin forest, created thirteen national parks in 2002. Altogether, the 13 protected sites represent 11 % of the national territory classified for the conservation of Gabon's rich biodiversity. Our study is based on the analysis of this challenge, more precisely in the Loango National Park and in a country whose economic development is fully dependant on its natural resources. It deals with the application of the participative management between the different actors concerned who have different perceptions of natural resources. It examines the social, economic and cultural impact of something which is managed according to international standards and with very little consideration for local realities. We also underline the difficulty Gabon faces in choosing between its national economic development and conservation. This difficulty is often caused by international demands. The study also raises the question of social acceptability expressed by conflicts between actors.
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Vers une transition forestière en Thaïlande? : analyse causale de l’avancée des forêts à partir du cas de PhetchabunLeblond, Jean-Philippe 05 1900 (has links)
Selon des thèses développées au cours des années 1990 et 2000, le développement économique constitue à la fois la source et la solution aux problèmes environnementaux. Au sujet des forêts, les transitions forestières (c’est-à-dire le passage de la déforestation à la reforestation) documentées dans certains pays développés seraient causées par des dynamiques universelles intrinsèques au développement et à la modernisation des sociétés. Nos travaux ont porté sur l’application de cette vision optimiste et controversée à l’évolution des superficies forestières en Thaïlande.
S’appuyant sur une recension de la littérature, sur des données secondaires ainsi que nos travaux de terrain dans la région de Phetchabun, la thèse offre les apports suivants. Elle démontre que contrairement à l’idée répandue en Thaïlande, le ralentissement de la déforestation a été suivi par une expansion forestière substantielle entre environ 1995 et 2005. Ce regain forestier est lié à la disparition presque complète de l’expansion agricole, à l’établissement de plantations sylvicoles et, surtout, à l’abandon de terres agricoles. Cet abandon agricole découle d’abord et avant tout de la faible et incertaine rentabilité de l’agriculture dans certaines zones non irriguées. Ce phénomène s’explique, entre autres, par la dégradation des sols et par l’incapacité des agriculteurs à contrer l’impact des transformations économiques internes et externes à la Thaïlande. L’accroissement de la pression de conservation n’a pu contribuer à l’expansion forestière que dans certains contextes (projets de reforestation majeurs appuyés par l’armée, communautés divisées, terres déjà abandonnées). Sans en être une cause directe, l’intensification agricole et la croissance des secteurs non agricoles ont rendu moins pénibles la confiscation et l’abandon des terres et ont permis que de tels phénomènes surviennent sans entraîner d’importants troubles sociaux. Dans un contexte d’accroissement des prix agricoles, notamment celui du caoutchouc naturel, une partie du regain forestier aurait été perdu depuis 2005 en raison d’une ré-expansion des surfaces agricoles. Cela illustre le caractère non permanent de la transition forestière et la faiblesse des mesures de conservation lorsque les perspectives de profit sont grandes.
La thèse montre que, pour être robuste, une théorie de la transition forestière doit être contingente et reconnaître que les variables macro-sociales fréquemment invoquées pour expliquer les transitions forestières (ex. : démocratisation, intensification agricole, croissance économique) peuvent aussi leur nuire. Une telle théorie doit également prendre en compte des éléments d’explication non strictement économiques et souvent négligés (menaces à la sécurité nationale, épuisement des terres perçues comme arables et libres, degré d’attachement aux terres et capacité d’adaptation et résilience des systèmes agricoles). Finalement, les écrits sur la transition forestière doivent reconnaître qu’elle a généralement impliqué des impacts sociaux et même environnementaux négatifs. Une lecture de la transition forestière plus nuancée et moins marquée par l’obsession de la seule reforestation est seule garante d’une saine gestion de l’environnement en respect avec les droits humains, la justice sociale et le développement durable. / Recent popular ideas and theories portray economic development as both a cause and a solution to environmental degradation. Concerning forest cover, many authors view forest transitions (the passage from deforestation to reforestation) as resulting from near-universal causal dynamics linked to economic development. The thesis evaluates the validity of these controversial ideas and their relevance to the Thai case.
Based on an analysis of secondary literature and official data as well as extensive fieldwork in Phetchabun region, the thesis makes the following points. Contrary to the dominant view, forest cover did expand significantly between ~1995 and 2005. Forest regrowth is linked to the near-interruption of agricultural expansion, the establishment of forest plantations, and, most importantly, agricultural abandonment. The latter derives first and foremost from the declining and currently uncertain profitability of agriculture in non-irrigated zones. These agricultural problems are linked to declining soil fertility and the incapacity of some farmers to counter the impact of rapid economic changes occurring within and outside Thailand. Conservation efforts contributed to forest expansion only in some contexts (ex.: military-backed projects, divided communities, land already abandoned). Agricultural intensification and the growth of non-agricultural sectors made land confiscation and agricultural abandonment less distressing and allowed these land transformations to occur without leading to major social troubles. Since 2005, part of the forest regrowth has been lost to the rubber boom. This illustrates both the potentially non-permanent nature of the forest transition and the limited power of forest conservation in the face of major politico-economic interests.
A robust forest transition theory must be contextually-bounded and recognize that forest transitions can be encouraged, blocked or countered by the same frequently invoked macro-social variables: economic growth, agricultural intensification, and democratisation. It must also take into account neglected causal factors, such as geopolitical threats, the resilience of agrarian systems, the perception of land scarcity and the degree of attachment to the land and an agrarian life. Typically, social distress, violence and, in some cases, negative environmental impacts have accompanied forest transitions. Human rights, social justice and sustainable development principles require that a more nuanced view of forest transitions be adopted.
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Droit comparé de l'environnement : la valorisation du patrimoine des aires protégées brésiliennes et françaises / Comparative Environmental Law : the Valorisation of the Heritage of Brazilian and French Protected Areas / Direito Ambiental Comparado : A Valorização do Patrimônio das Áreas Protegidas Brasileiras e FrancesasOlavo Leite, André 06 April 2018 (has links)
En dépit de l’impressionnante capacité technoscientifique des sociétés modernes, et en grande partie justement à ce titre, plusieurs indicateurs ne laissent aucun doute quant à la destruction accélérée de la nature de la planète. Bien que des signes de cette dégradation aient été perçus à divers moments de l’Histoire, c’est à partir des effets de la Révolution Industrielle que l’Homme, pour la première fois à une échelle visible, prend conscience de son rôle en tant qu’agent du changement environnemental et décide de s’organiser pour combattre les effets négatifs de ces changements. Il s’agit d’un jalon essentiel pour les objectifs contemporains de protection de l’environnement, qui a eu pour conséquence d’une part, la constitution d’un segment autonome de la société concerné par la protection de la nature, et d’autre part l’institutionnalisation d’un outil opérationnel privilégié : l’Aire naturelle protégée.Sans surprise, les instruments juridiques des Aires protégées font partie aujourd’hui des droits de la plupart des pays et couvrent une partie importante de la surface de la planète. Toutefois, cela ne doit pas occulter que le succès des Aires protégées auprès des gouvernements des pays est un phénomène relativement récent et qui résulte des profonds changements opérés au cours des dernières décennies sur les objectifs des politiques publiques de protection de la nature.Ces nouveaux éléments, et la recherche de leur intégration, ont conduit à deux constatations de plus en plus évidentes. D’un côté, les États ont connu une augmentation importante des ressources financières nécessaires à la conservation des espaces naturels, accompagnée de la reconnaissance que les Aires protégées devraient bénéficier autant que possible d’une certaine indépendance financière. D’un autre côté, il est de plus en plus clair que la recherche de l’efficacité des Aires protégées passe nécessairement par la sensibilisation, l’éducation, la persuasion et l’engagement de la population.Pour ces raisons, des nouvelles formes de réglementation sont recherchées et le droit est mobilisé pour offrir des alternatives permettant la valorisation de ces espaces et l’intégration des préoccupations environnementales dans les pratiques sociales.En ce sens, la valorisation - qui s’appuie souvent sur la stratégie de patrimonialisation et d’appropriation d’un certain nombre d’éléments matériels et immatériels des espaces naturels, afin d’augmenter simultanément la sensibilisation à leur importance et de lever les fonds nécessaires pour qu’ils soient protégés de la manière adéquate – fait l’objet d’une croissante reconnaissance comme une notion capable de répondre aux défis actuels des politiques publiques de conservation, pour son potentiel à lier les objectifs apparemment contradictoires de protection de la nature et de développement économique local.Dans ce travail nous cherchons à identifier et comparer la prise en compte de ces nouvelles préoccupations et les contributions des droits brésilien et français. Autrement dit, cet ouvrage traite de la valorisation du patrimoine environnemental des Aires protégées en droit brésilien et en droit français, à partir d’un point de vue comparatif. Dans ce but, elle traite successivement des notions de valorisation du patrimoine environnemental et d’Aire protégée, de la prise en compte politique de cette valorisation comme notion susceptible de répondre aux défis contemporains des Aires protégées, et finalement des contributions des droits brésilien et français en termes d’opérationnalisation de cet objectif. / Despite the impressive techno-scientific capacity of modern societies, and for the most part precisely as a result of it, several indicators leave no doubt about the accelerated destruction of the nature of the planet. Although signs of this degradation have been perceived at various moments in history, it is from the effects of the Industrial Revolution that men, for the first time on a visible scale, becomes aware of his role as an agent of environmental change and decides to act to combat the negative effects of these changes. A milestone in the history of contemporary environmental protection goals, this important change resulted both in the constitution of an autonomous segment of society concerned with the protection of nature, and in the institutionalisation of a specific operational tool: the natural protected area.The impressive success protected areas have found among governments should not obscure the fact that this success is a relatively recent phenomenon resulting from the profound modifications nature protection policy has seen in the last decades, which have also led to two in increasingly visible observations. On the one hand, states have experienced a significant increase in the financial resources needed for the conservation of natural areas, followed by the recognition that protected areas should benefit from a certain financial independence and contribute to development. On the other hand, it is increasingly clear that the effectiveness of protected areas depends on the awareness, education, persuasion and the commitment of the population.As a consequence, new forms of regulation are sought and law is called upon to offer alternatives for the valorisation of these spaces and the integration of environmental concerns into social practices. In this regard, protected Areas can play an important role as experimental areas for the search of such an alternative, as they are spaces that have both a growing need for financial resources and the necessary regulatory and institutional framework necessary for the development of such new practices.In this sense, valorisation has gained recognition as a concept capable of responding to the current challenges of nature conservation policies, for its aptitude to link the seemingly contradictory goals of nature protection and local economic development.In this work we seek to identify and compare how Brazilian and French law have taken into account this new objectives, and their contributions towards it implementations. In other words, this thesis draws on the valorisation of the environmental heritage of protected areas in Brazilian and French law, from a comparative point of view. Towards this objective, it deals successively with the notions of valorisation of the environmental heritage of Protected Area, the political consideration of this valorisation as a notion capable of responding to the contemporary challenges of protected areas, and finally the contributions of Brazilian law and French law. / Apesar da impressionante capacidade técnico-científica das sociedades modernas, e em grande justamente como suaconsequência, vários indicadores não deixam dúvidas sobre a destruição acelerada da natureza do planeta. Embora ossinais dessa degradação tenham sido percebidos em vários pontos da história, as preocupações com o ambiente são umfenômeno moderno e levaram tanto à constituição de um segmento autônomo da sociedade preocupado com a proteçãoda natureza, quanto à institucionalização de uma ferramenta operacional específica: a área natural protegida.Esta tese tem como objeto a valorização do patrimônio ambiental das áreas protegidas nos direitos brasileiro e francês, naperspectiva do direito comparado. Ela trata das noções de valorização do patrimônio e de áreas protegidas, daconsideração política, científica e jurídica do objetivo de valorização, e, enfim, das contribuições do direito brasileiro edo direito francês para dar efetividade a essa valorização.
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