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Littérature et aliénisme : poétique romanesque de l'Asile (1870-1914) / Literature and psychiatry : the poetics of Asylum in novels (1870-1914)Froudière, Julie 28 October 2010 (has links)
Au XIXème siècle, la perception de la folie évolue de façon sensible : des méthodes thérapeutiques sont déterminées, un plan architectural est arrêté, des médecins spécialistes de la folie sont nommés, une loi est promulguée. L'asile, lieu de la folie, subit nécessairement ces évolutions, et devient un lieu culturellement disponible : le peuple le visite, les romanciers l'investissent. Aux confluents de l'imaginaire collectif et des travaux aliénistes, les incursions de la littérature dans le monde asilaire se multiplient. A travers un corpus varié, cette thèse se propose d'étudier comment, entre 1870 et 1914, les écrivains mettent en place une représentation poétique de l'asile. Elle montrera comment cette poétique se forme dans l'usage commun, dans toutes les oeuvres asilaires, d'un substrat culturel et scientifique que des exigences personnelles et un travail de construction scripturale vont modifier au gré des romans. Ainsi, l'esthétique du paysage asilaire se dessine par les descriptions des lieux, par les symboles qui lui sont attachés, par la représentation de ceux qui l'habitent, mais aussi de ceux qui y officient. Se révèlent alors une typologie de l'Asile, définie par une série de paradigmes, ainsi qu'une taxinomie de l'aliéné et de l'aliéniste, et de leurs discours respectifs. A travers l'étude stylistique et rhétorique de ces éléments, une écriture asilaire se dégage, et la poétique naît de la tension entre clichés et singularité de l'écriture. L' « asile » se fera ainsi « Asile » au creux des romans. / In the XIXth century, the perception of madness goes through significant evolutions : therapeutic methods are determined, an architectural plan is settled, specialists of madness are appointed, a law is promulgated. The asylum, place of madness, inevitably undergoes these evolutions, and becomes culture free scenes : people visit it, the novelists invest it. At the crossroad of collective imagination and the works of the alienists, the explorations of the literature in the asylum multiply. Through a varied corpus, this thesis deals with the question of novelists developing a poetical representation of the asylum between 1870 and 1914. It will expound how this poetics takes shape in the common sense and in the literary work, from a cultural and scientific substratum which personal requirements and work of scriptural construction will modify as novels come out. Thus, the aesthetics of the asylum?s landscape is drawing out of the descriptions of the place, the symbols attached to it, and the representation of those who live in it, but also of those who work there. A typology of the Asylum shows itself then, defined by a series of paradigms, as well as a taxonomy of the madman and the alienist, and their respective speeches. A writing of the asylum appears through the stylistic and rhetoric study of these elements, and the poetics arise from the tension between clichés and the singularity of the writing. The ?asylum? will thus be ?Asylum? in the novels.
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Paroles folles dans la psychiatrie du XIXe siècle et du début du XXe siècle : histoire et épistémologie / Mad speech in 19th century and the early 20th century : history and epistemologyJaccard, Camille 08 February 2018 (has links)
Cette thèse mène une réflexion historique et épistémologique sur la façon dont les altérations de la parole ont été étudiées en médecine mentale. Retraçant les étapes de l’attention accordée aux paroles des patients dans l’aliénisme de la première moitié du XIXe siècle jusque dans la clinique psychiatrique du début du XXe siècle, elle tente de comprendre avec quelles motivations et dans quels buts les médecins ont observé ces phénomènes. L’analyse précise la manière dont certaines modifications de la parole sont devenues fondamentales pour le diagnostic des maladies mentales et indique la place que les spécialistes leur ont attribuée dans leur sémiologie de la folie. L’interrogation porte ainsi sur les ressources pratiques et théoriques avec lesquelles les médecins ont observé et analysé ces troubles du langage. Les méthodes et les procédures mises en place pour récolter les paroles des patients et les outils conceptuels permettant de les appréhender sont examinés. L’enquête fait en outre ressortir les partages disciplinaires qui s’opèrent à cette époque dans le champ des sciences médico-psychologiques, en tenant compte de la façon dont les auteurs nomment, définissent et classent ces désordres langagiers, tout en soulignant les liens explicites ou implicites qu’ils établissent avec des domaines ne relevant pas directement de la médecine, tels que la philosophie, l’anthropologie, la psychologie et la linguistique. / This doctoral thesis offers a historical and epistemological reflection on the way in which mental medicine has studied speech alterations.Tracing the various stages of the interest given to patients’ speech in alienist medicine and in psychiatry from the 19th century to the early 20th century, this work attempts to understand the goals and motivations of medical doctors observing these phenomena. The analysis helps clarify how speech modifications have become fundamental in diagnosing mental illness and how specialists have attributed a special place to them in their semiology of madness. It also questions the practical and theoretical resources with which medical doctors have observed and analysed language disorders. It examines the methods and processes used to gather patients’ speech and the conceptual tools that enable its apprehension. Moreover, this survey emphasizes the partition of the medico-psychological disciplines occurring at the time, by observing the ways in which the authors name, define and classify these speech and language disorders, and considering the links implicitly or explicitly made with other non-medical fields such as philosophy, anthropology, psychology and linguistics.
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Représenter et construire la psychiatrie en France, 1801-1863 : l'art des premiers aliénistesJubinville, Ginette 08 1900 (has links)
Depuis les quatre dernières décennies, des publications célèbres analysent l’histoire, l’art et l’architecture de la psychiatrie de la fin du dix-neuvième siècle afin de dénoncer les aspects négatifs de la science psychiatrique : voyeurisme sur la personne du fou, déshumanisation de l’asile, autoglorification du psychiatre, abus de pouvoir. C’est ce regard à sens unique que j’ai voulu déjouer dans cette thèse en consacrant ma recherche aux œuvres produites en amont de cette période. Leur analyse a permis de prendre conscience de l’autre versant de la science psychiatrique, celui qui est philanthropique, bienveillant et animé d’un réel espoir de guérison. Mon objectif a été de construire, par l’analyse de ce domaine iconographique inédit ou négligé, une nouvelle histoire de la naissance de la psychiatrie, celle de sa culture visuelle. Une histoire qui révèle ses idéaux du début du siècle et les écarts à ses propres aspirations par son besoin de légitimation et de professionnalisation. Ma thèse propose une enquête épistémologique de l’histoire de l’aliénisme français, par le biais du discours porté par les œuvres d’art commandées par ses fondateurs.
Le premier chapitre est consacré aux premiers asiles conçus comme le prolongement du corps du psychiatre et ils sont analysés selon les valeurs de la nouvelle science. Je me suis appliquée à y démontrer que le concept même d’asile, agissant sur nos sensations et sur notre cognition, relève autant des théories architecturales des Lumières que des besoins spécifiques de l’aliénisme.
Le deuxième chapitre identifie, pour la première fois, un ensemble de portraits de la première génération d’aliénistes et de leurs disciples. J’argumente que ce corpus voulait imposer l’image de l’aliéniste comme modèle de raison et établir sa profession. Pour ce faire, il s’éloigne des premières représentations des aliénistes, paternalistes, et philanthropiques.
Le troisième chapitre analyse les représentations des aliénés produites pour les traités fondateurs de la psychiatrie publiés en France. Le vecteur de mon analyse et le grand défi pour l’art et la science viennent de l’éthique des premiers psychiatres : comment représenter la maladie mentale sans réduire le malade à un être essentiellement autre ? Une première phase de production accorde à l’aliéné autonomie et subjectivité. Mais la nécessité d’objectiver le malade pour répondre aux besoins scientifiques de l’aliénisme a, à nouveau, relégué l’aliéné à l’altérité.
Le sujet du quatrième et dernier chapitre est le cycle décoratif de la chapelle de l’hospice de Charenton (1844-1846), principal asile parisien de l’époque. J’y interroge comment l’art religieux a pu avoir un rôle face à la psychiatrie, en empruntant à l’iconographie religieuse sa force et sa puissance pour manifester l’autorité de l’aliéniste jusque dans la chapelle de l’asile.
Le dix-neuvième siècle a été porteur d’espoirs en la reconnaissance de la liberté des êtres et de l’égalité des droits entre les personnes. Ces espoirs ont pourtant été déçus et les œuvres de l’aliénisme montrent un nouvel aspect de ces promesses non tenues envers les groupes fragilisés de la société, promesses de reconnaissance de leur subjectivité, de leur autonomie et de leur dignité. / Over the last four decades, famous publications have analyzed the history, art, and architecture of late nineteenth-century psychiatry to denounce the negative aspects of this science: the voyeurism directed toward the person of the insane, the dehumanization of the asylum, the self-glorification of the psychiatrist, the abuse of power. It is this one-sided view that I seek to undermine in this dissertation by focusing my analysis on artworks produced at the birth of psychiatry in the early nineteenth century. It reveals another side of the psychiatric science, one that is philanthropic, humane and motivated by a real hope of cure. By examining unpublished or neglected iconographic material, I construct a new history of the birth of psychiatry – that of its visual culture – which reveals both its ideals and the distance from its own aspirations brought about by this new science’s need for legitimation and professionalization. My dissertation proposes an epistemological investigation of the history of French alienism by studying the rhetorical discourse of the artworks commissioned by its founders.
The first chapter is dedicated to the earliest asylums. Designed as the continuation of the body of the psychiatrist, they are analyzed in relation to the values of the new science. I demonstrate that the concept of asylum, affecting our sensations and our cognition, both followed the Enlightenment theories of architecture and expressed the specific needs of psychiatry.
The second chapter identifies, for the first time, a set of portraits of the first generation of psychiatrists and their pupils. I argue that this corpus sought to impose the image of the psychiatrist as a model of reason and to establish the profession. In the process, the image of the psychiatrist gradually lost its paternalist and humanist characteristics.
The third chapter analyzes the illustrations of the insane produced for the founding treatises of psychiatry published in France. The vector of my analysis and the big challenge for art and for science come from the ethics of the first psychiatrists: how to represent mental illness without reducing the sick person to alterity? One of the first phases of production grants autonomy and subjectivity to the insane individual. But in order to objectify the patient to fulfill the scientific needs of psychiatry, the madman was once again relegated to otherness.
The fourth and last chapter focuses on the ornamental cycle in the chapel of the Hospice de Charenton (1844-1846), the main Parisian asylum at the time. It reveals how religious art played a role in psychiatry by borrowing from the force and power of religious iconography to mark the presence of the psychiatrist’s authority even in the asylum chapel.
The nineteenth century generated hopes for the recognition of the freedom of individuals and of equality between people. While these hopes were ultimately disappointed, the artworks produced for alienism show the promises that had been made to the weaker groups of society, promises of recognition of their subjectivity, of their autonomy, and of their dignity.
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Rimbaud, Laforgue. Une poétique de la folie / Rimbaud, Laforgue. A Poetics of MadnessLejosne-Guigon, Renaud 08 December 2017 (has links)
Cette thèse examine l’œuvre poétique de Rimbaud et de Laforgue du point de vue de la catégorie de « folie ». La notion de folie a très souvent été mobilisée dans la première réception de tout un pan de la poésie écrite dans le dernier tiers du XIXe siècle, pour étiqueter des textes considérés comme illisibles. À tel point qu’avec ses corollaires d’époques (manie, névrose, dégénérescence, hystérie), elle est devenue un véritable paradigme de lecture du texte poétique. La folie est envisagée ici non pas seulement dans sa définition médicale, mais aussi comme objet hybride, construit par une multiplicité de discours et de pratiques. On commence par une archéologie de ce discours médicalisant qui pathologise la poésie, pour montrer ensuite que la « folie » constitue bien une catégorie valide pour l’appréhension de la poésie rimbaldienne et laforguienne, mais qu’elle nécessite pour cela une théorisation nouvelle, indépendante de toute considération biographique ou psychologique. Part essentielle de l’écriture, la folie chez Laforgue, Rimbaud et leurs contemporains n’est plus la folie romantique – qui s’articulait aux catégories du grotesque ou du magisme inspiré. La folie poétique se fait méthode, « raisonné dérèglement » selon la formule paradoxale de Rimbaud, et traverse, en tant qu’expérience-limite, tout le trajet lyrique. En même temps, elle devient immanente aux corps, et au corps du texte. La folie romantique s’est immanentisée et textualisée. Poétique de la folie désigne ici un fait littéral, la manière dont le texte se trouve altéré par la folie, et réciproquement la manière dont en tant que poème ce même texte reconfigure la langue et la lecture, devenant par là un autre nom de la « folie » comme intempestivité, invention de catégories nouvelles, illisible devenant lisible. La folie ne désigne plus alors une pathologie, mais la force d’évènement de l’écriture même. Chez Laforgue et Rimbaud, cette dimension de bouleversement se déploie particulièrement dans trois champs : comme expérience radicale, la folie opère une altération et une aliénation du sujet ; comme effet rhétorique, elle entraîne un trouble généralisé de la syntaxe et du sens ; en tant que contre-discours et résistance à l’ordre établi (hystérie, idiotie, fureur) enfin, elle possède en elle-même une dimension politique, par laquelle elle s’articule à l’histoire comme événementialité. / This dissertation looks at the poetic works of Rimbaud and Laforgue from the point of view of “madness”. The category served as a label that was often applied by contemporary readers, including medics, to a corpus of poetry they considered to be illegible. Madness and its then quasi synonyms – mania, neurosis, degeneracy or hysteria – thus became no less than a general paradigm for reading poetry. We conceive of madness here not as a mere medical concept, but as a hybrid object, one that is constructed through multiple discourses and practices. The thesis first takes an archaeological look at this medicalisation of the reception of poetry. It then moves on to show that the category of “madness” can indeed be valid when it comes to understanding the lyric of Rimbaud and Laforgue, but needs new theorisation as a concept. Madness should no longer be considered as a biographical or even psychological category, but as pertaining to the text itself. A crucial part of the act of writing both for Rimbaud and for Laforgue, madness at the Fin de siècle had moved away from its definition in French romanticism, which saw it primarily as akin to the category of the grotesque or that of transcendent inspiration. Madness became a paradoxical method for poetry, according to the rimbaudian phrase “raisonné dérèglement” (“reasoned derangement”). As a limit-experience, madness proves to be at the core of a new poetic practice, while becoming immanent to the bodies as well as to the body of the text. Talking about a “poetics of madness,” we therefore conceive of madness as being primarily textual or literal. The poetic text is altered and displaced by madness, and conversely the text itself qua poem transforms the language it is written in and the categories of reading that are applied to it. In that sense, the text is necessarily mad in its essential untimeliness, since it invents the categories in which it can become legible. Madness thus no longer refers to a form of pathology, but rather designates poetic writing itself as a force and an event. Such a disruptive force is studied more particularly in three domains. As a radical experience, madness alters and literally alienates the subject. As a rhetorical effect, it brings about a major trouble within syntax and meaning. As a counter-discourse, finally, and a resistance to social order (in the cases of hysteria, idiocy, or fury), madness has an immediate political dimension to it, which connects it to history qua eventiality.
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Aliénistes et psychologues en Seine-Inférieure de la Restauration au début de la IIIe République. Essai d'histoire de la médecine mentale comme "science" de gouvernement dans la région de Rouen (1825-1908).Carbonel, Frédéric 15 May 2009 (has links) (PDF)
Un mouvement aliéniste original s'est constitué en Seine-Inférieure avec la création de l'asile public départemental de Saint-Yon en 1825 et l'ouverture de la colonie agricole des Quatre-Mares en 1853-1854. Le paradigme de la "dégénérescence/régénération", une théorie de la "folie" liée au ravages de la société industrielle et commerciale, prit alors essor dans la région de Rouen.
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