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Ambitions et illusions d'un entrepreneur seigneurial en Nouvelle-France : Robert Giffard, 1634-1653Rainville, Alain 25 April 2018 (has links)
Ce mémoire a pour sujet les ambitions et les illusions de l'entrepreneur seigneurial Robert Giffard entre les années 1634 et 1653. Il est subdivisé en cinq chapitres. Le premier chapitre présente les facteurs externes qui influencent les ambitions et les illusions du seigneur de Beauport : l'État et son mandataire, la Compagnie des Cent-Associés, de même que le territoire. Le deuxième chapitre fait une biographie de Robert Giffard où sont présentés ses origines, sa famille, sa première aventure en Amérique, ses entreprises, ses titres et sa promotion sociale. En troisième chapitre, le projet seigneurial de Robert Giffard est présenté avec son plan d'action. Le quatrième chapitre s'attarde à décrire la mise en place du projet seigneurial de Robert Giffard, c'est-à-dire de la seigneurie de Beauport : les défrichements, les premières exploitations, l'établissement d'un premier noyau de peuplement, ainsi que la distribution des terres et la création des arrière-fiefs et des terres en roture. Enfin, le cinquième chapitre présente les réalités, les limitations du plan d'action de Robert Giffard et partant, de ses ambitions : les capitaux financiers et humains insuffisants, la géographie qui influence la forme et l'orientation des terres, les relations entre le seigneur Giffard et ses censitaires en ce qui concerne le premier noyau de peuplement et la préparation de l'aveu de 1647. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Représentation idéologique et réalité révolutionnaire : le Journal des révolutions de Paris, 1789-1794Fecteau, Jean-Marie 11 April 2018 (has links)
Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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Le Petit Séminaire de Saint-Georges de Beauce (1946-1968)Tran-Khanh, Sylvia Berberi 25 April 2018 (has links)
Le sujet de notre travail se situe à la fin de la deuxième guerre mondiale 1939-1945. La Beauce, comme le reste de la Province de Québec et du Canada connaît une expansion sur le plan économique, due â la hausse de production, notamment dans le secteur manufacturier. D'autre part, sur le plan politique, ce sont des années bien remplies. D'abord, la crise de la conscription met la Beauce au premier rang des Canadiens français qui refusent la conscription, avec 95 pour cent de "non". C'est une région isolée, certes, aménagée de chaque côté 1 de la rivière Chaudière, le long de la route Lévis-Jackman. C'est aussi une région parfois contradictoire. En 1944, Lorsque Edouard Lacroix, ancien député libéral au fédéral, se présente candidat du Bloc populaire lors des élections provinciales, il est élu avec cent cinquante-huit voix de majorité sur son plus proche adversaire. Or, ce même homme obtenait quatorze mille voix de majorité dans les élections fédérales précédentes, en 1940. Pendant ce temps, certains esprits réfléchissent sur le problème de la formation de futurs prêtres dans la région. Les collèges classiques les plus proches sont ceux de Lévis, de Québec ou de Sainte-Anne de la Pocatière. Pour accéder à ces institutions, il faut "avoir les moyens" ou être pris en charge par un parent-prêtre qui assure les déboursés qu'exigent les études classiques. De plus, la région ne fait pas oeuvre à part, puisque des collèges classiques, dans des milieux parfois éloignés des centres, naissent à Arvida en 1944, à Dolbeau et à Port-Alfred en 1945, à Laprairie en 1946. Il y a un besoin certain dans la région. Pour le combler, il faut aussi songer aux conséquences: tout d'abord, fournir un cadre matériel adéquat aux élèves. Puis, ce sont les problèmes de financement qui s'imposeront. Nous sommes dans un milieu rural, où les groupes sociaux les plus nombreux ne seront pas nécessairement intéressés à inscrire leurs enfants à un cours de huit ans, alors qu'ils sont destinés à travailler la terre ou à prendre charge du commerce familial. Un autre point est aussitôt soulevé: celui de la préparation des élèves pour le cours classique dans les villes et les villages de la région. A cette question, se rattache celle du recrutement professoral. Mais, le collège classique est la seule forme d'enseignement à cette période qui offre une préparation à l'Université et au sacerdoce. Il n'y a pas deux solutions possibles au problème beauceron. Il faut donc une institution adéquate: un séminaire-collège. La première partie de ce travail porte sur les circonstances qui conduisent à la fondation du Petit Séminaire de Saint-Georges, sur ses buts, sur les financements populaires successifs et sur l'évolution de l'institution de 1946 â 1968. Dans la deuxième partie, nous étudions les différents groupes de l'institution. D'une part, nous cherchons à dégager les lignes directrices qui guident le travail des enseignants, leur préparation, leur milieu, leurs responsabilités. Puis, nous présentons les enseignés dans leurs relations avec le milieu géographique, social ainsi que leur persévérance scolaire et leur choix de carrière. Nous voulons établir un lien entre ces divers éléments et le but fondamental de l'institution. La troisième partie vise à percevoir la vie au Séminaire à partir des élèves, des enseignants et dans certains cas, des parents. Il convient de définir ce que nous entendons par les mots "notre région", qui reviennent sans cesse tout le long du texte. Il s'agit des comtés de Beauce, Dorchester et Frontenac, tels qu'ils sont délimités avant la dernière réforme de la carte électorale. A l'intérieur de ces comtés, nous n'apportons pas de réserves, même si nous savons qu'une partie de Dorchester n'entre pas dans la zone d'influence économique et même culturelle de la Beauce dont le noyau est Saint-Georges. Il s'agit en grande partie du territoire que nous connaissons sous l'appellation de région agricole no 3. On l'appelle en fait la-région de la Beauce. Elle couvre actuellement les comtés de Dorchester (22 paroisses), Beauce (33 paroisses), Mégantic (22 paroisses) et Frontenac (23 paroisses). Cependant, dans notre travail, nous emploierons "notre région", pour Beauce, Dorchester et Frontenac seulement. Cette région est limitée au nord par les comtés de Lévis et de Lotbinière, à l'ouest, par ceux d'Arthabaska et de Wolfe, à l'est et au sud-est, par celui de Bellechasse et par la frontière canado-américaine. Nous avons engagé notre recherche en travaillant sur plusieurs plans. Nous avons d'abord retrouvé au Séminaire même, une partie des documents manuscrits que nous recherchions: les dossiers des élèves, les listes et les tâches des, professeurs, les papiers non classés et conservés à la Procure du Séminaire, les Mémoires préparés par le Séminaire pour le gouvernement, les éphémérides tenus par les supérieurs ou parfois par une autre personne, sauf le premier cahier rédigé par l'abbé Joseph Lacroix, le premier supérieur du Séminaire. Le caractère très personnel de ce cahier imposait cette réserve. Nous avons aussi utilisé des papiers concernant les relations du Séminaire avec l'extérieur et venant de la Commission scolaire régionale de la Chaudière, des externats classiques, du Ministère de la Jeunesse, du Ministère de l'Education, de la Faculté des Arts de l'Université Laval et du Séminaire de Saint-Victor. Des albums souvenirs et des journaux de finissants ont été précieux pour suivre les événements importants du Séminaire et pour retracer l'origine et l'orientation des finissants. En ce sens, L'Eclaireur de Beauceville, Le Progrès de Saint-Georges et L'Eclaireur-Progrès nous ont aidée à préciser, en plus de l'origine des élèves, la carrière qu'ils ont choisie de 1954 à 1968. Egalement, L'Action catholique et 1'Almanach de l'Action sociale catholique ont permis d'une part de connaître le premier fondateur du Séminaire à partir de certains de ses écrits et, d'autre part, de vérifier l'importance accordée au Séminaire par ce journal qui lui a consacré une rubrique spéciale pendant des mois. Nous avons accordé également une part importante aux périodiques de la région, comme: L'Eclaireur, le Progrès, l'Eclaireur-Progrès, L'Amiante, Le Guide, Le Progrès de Thetford, La Voix des Mines ainsi qu'à L'Action catholique, journal du clergé de Québec. Nous avons voulu saisir les relations de la population avec le Séminaire de Saint-Georges de Beauce à partir des réactions et des comptes rendus de la presse locale. L'Acropole, le journal des étudiants du Séminaire de Saint-Georges de Beauce a fait l'objet d'une étude particulière. De 1951 à 1964, tous les numéros étaient à notre disposition, de 1964 à 1968 les séries étaient incomplètes. Encore là, les réactions nous intéressent, mais du point de vue des élèves. Pour compléter notre recherche, nous avons procédé à des interviews auprès des personnes suivantes: fondateur, supérieurs, anciens professeurs et professeurs actuels, anciens élevés, souscripteur et observateur. Nous avons pris soin d'enregistrer les réponses données dans un souci d’objectivité face aux opinions exprimées. A partir de toutes les données sociales et historiques locales recueillies, et à l'aide d'ouvrages généraux ou d'études spéciales, d'articles de revues, nous nous sommes proposé d'identifier les éléments sociaux qui ont permis la mise en place et la survie du Séminaire de Saint-Georges de Beauce, de voir l'impact culturel que le Séminaire a pu avoir ou ne pas avoir sur le milieu beauceron, ainsi que de vérifier la réussite du but premier de l'institution: former des élèves qui choisiront le sacerdoce. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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René Richard et son oeuvre : au confluent du pays mythique et de la traditionBouchard, Jo-Anne 12 April 2018 (has links)
Fruit d'une recherche originale, cette thèse constitue la première biographie critique de l'artiste d'origine suisse René Richard (1895-1982). N'appréciant pas la vie de colon à Cold Lake, dans le nord de Alberta, Richard se fit trappeur nomade dans le Nord-Ouest canadien, puis finit par s'établir au Québec à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, suivant les conseils du peintre canadien Clarence Gagnon (1881-1942) qu'il avait rencontré à Paris et sous la direction duquel il avait appris les rudiments de son art, de 1927 à 1930. Depuis Baie Saint-Paul, au Québec, le peintre et dessinateur allait connaître une popularité grandissante grâce au concours d'un certain nombre de personnalités de l'intelligentsia québécoise. Paradoxalement, l'engouement pour René Richard auquel les journaux font écho atteint des sommets alors même que son œuvre accuse des signes d'essoufflement et que le discours de l'artiste vieillissant prend le pas sur sa production proprement dite. Au contact du conteur, diverses personnalités de l'époque ont signé des textes colorés évoquant le récit de son parcours artistique, réputé exceptionnel. Cette quinzaine de textes fondateurs de la légende du trappeur peintre alimenteront notamment la plume de Gabrielle Roy (1909-1983), qui dédicacera à René Richard son roman La Montagne secrète en 1961, fixant par le fait même la légende du trappeur peintre. La vie de René Richard a fait l'objet de récits où la réalité et le mythe se confondent, souvent. Nous avons tenté de faire la lumière sur ce phénomène, tout en cherchant à baliser son parcours à partir de repères sûrs. Parallèlement, nous avons voulu montrer de quelle manière l'artiste avait lui-même contribué à l'émergence et à la floraison de son mythe, nous efforçant de mieux cerner les milieux qui l'influencèrent aux différentes étapes de son parcours. Pour y arriver, nous avons choisi de privilégier une trame biographique, compte tenu de l'absence d'études monographiques sérieuses. Le découpage chronologique que nous avons adopté reflète les principaux jalons du parcours de Richard, nous permettant de mesurer l'écart entre les faits et la légende, et de voir comment la légende s'est élaborée et stratifiée. Nous avons également cherché à identifier les préoccupations de l'artiste, à définir son marché et à jauger l'accueil de la critique afin de pouvoir, ultimement, mieux situer la place de René Richard dans l'histoire de l'art au Québec et au Canada. Il appert qu'à sa manière, Richard, au triple titre d'aventurier, d'artiste et de conteur, aura contribué à enrichir le thème du Nord, son apport à ce chapitre s'avérant indissociable de celui de la romancière Gabrielle Roy.
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L'industrie de la chaussure à Québec (1896-1940)Bluteau, Marc-André 25 April 2018 (has links)
Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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Les répercussions des voyages de Laurier en France, 1897 et 1902, dans la presse québécoiseDupasquier, Maurice. 25 April 2018 (has links)
Québec Division d'analyse et d'indexation, Bibliothèque, Université Laval 1975.-- / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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Hier ne meurt jamais : vision et désillusions d'une quête identitaire féminine au Québec : La Bonne Parole, organe de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, 1913-1958Dornic, Isabelle 11 April 2018 (has links)
De mars 1913 à 1958 paraît La Bonne Parole, organe de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste. Pendant 45 années, les responsables de l'association féminine montréalaise parviennent donc à publier les 384 numéros d'une revue dont elles veulent faire un lien entre les membres de la Fédération et une voix pour les principes catholiques d'action sociale. Dans l'analyse que nous avons menée dans cette thèse, nous avons appréhendé ce matériau comme une véritable tentative de prise de parole par les membres d'un groupe, favorisant, par un recours conscient ou non à des stratégies spécifiques tant discursives qu'administratives, la construction de leur identité groupale. Les sources exploitées, dossiers provenant du fonds d'archives de la Fédération et textes publiés dans la revue même, soumises à des méthodes d'analyse de contenu à la fois qualitatives et quantitatives, ont permis de mettre en lumière ces stratégies qui s'imbriquent les unes aux autres pour former un édifice discursif complexe. Les résultats obtenus témoignent alors d'une difficile quête identitaire, se matérialisant d'abord par une définition très progressive des objectifs de la revue, ainsi que par une appropriation graduelle du matériau qu'elle constitue par les femmes de la Fédération. Un noyau restreint d'auteurs émerge alors, qui s'affirment peu à peu comme les « moteurs » de La Bonne Parole. Des décisions administratives, essentiellement financières, directement liées à la vision que les membres dirigeants de la FNSJB, notamment Mme Marie Gérin-Lajoie, avaient élaborée de leur organe de presse, vont par ailleurs s'avérer, à long terme, malheureuses pour l'état de santé financière de celui-ci, le condamnant à vivre avec une maladie dont les symptômes contribueront à l'emporter. Enfin, les choix discursifs, par les représentations véhiculées au cœur même de La Bonne Parole, mettront en scène une association unie de cœur et d'esprit, mais également de mémoire, lui définissant des cadres spatiaux, idéologiques et temporels au sein desquels la figure centrale de Marie Gérin-Lajoie prendra toute son ampleur. Ces représentations vont cependant peu à peu restreindre la possibilité de léguer la FNSJB à une nouvelle génération et l'ancrer vers « un hier qui ne meurt jamais ». Et pourtant, 45 années après son lancement, La Bonne Parole s'éteint, mettant un terme à cette quête identitaire empreinte de joies et de succès, de douleurs et de déceptions. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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Le Collège-de-Sainte-Anne au temps de l'abbé François Pilote : les conflits du personnel enseignantGagnon, Serge 25 April 2018 (has links)
Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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Historique de la Faculté des Arts de l'Université Laval, 1852-1902Provost, Honorius 25 April 2018 (has links)
Dans le langage académique, les facultés d'une université correspondent aux maîtresses branches de l'enseignement supérieur qu'on y dispense. Les professeurs et élèves affectés à chacune de ces branches constituent telle faculté en particulier. C'est du moins le sens métonymique de ce terme, en français. Car, selon le sens traditionnel, et les Anglais y sont restés plus fidèles, la faculté désigne seulement le corps professoral. Chaque faculté a son conseil ou bureau de direction, dont le président s'appelle doyen. La faculté jouit ainsi d'une certaine autonomie: elle a sa régie interne, ses règlements, ses responsabilités; elle est une petite université dans la grande. Deux ou trois facultés au moins sont nécessaires pour constituer une université, laquelle, d'ailleurs, ne peut être légalement fondée qu'au moyen d'une charte octroyée par les autorités compétentes. L'Université Laval comprend maintenant onze facultés distinctes. Mais, à sa fondation et pendant longtemps, elle en eut seulement quatre. La Faculté des Arts était du nombre. C'est de celle-ci que nous avons entrepris de raconter le premier demi-siècle d'existence. Les seules sources de première main qui ont été mises à contribution sont celles que contiennent les précieuses archives du Séminaire de Québec et de l'Université Laval. Elles suffisaient, d'ailleurs, étant donné la circonscription du sujet. Il ne s'agissait pas de faire l'histoire, même en abrégé, de chacun des collèges affiliés qui constituent, en un sens, la Faculté des Arts. C'est plutôt du lien moral établi entre eux et l'Université qu'il s'agissait, de la coordination des efforts communs pour le progrès de l'enseignement secondaire et sa plus grande adaptation aux exigences de l'enseignement supérieur qui en est le débouché. Pendant plus de cinquante ans, la Faculté des Arts n'a guère été qu'une commission de contrôle des études en vue de l'obtention du diplôme de baccalauréat; et toutes ses opérations étaient polarisées dans ce sens. Ce n'était pas de l'enseignement supérieur. Ce n'était même pas la voie obligée pour y conduire; car, l'Université devait reconnaître, en plus de ses propres diplômes de baccalauréat es arts et d'inscription, des brevets obtenus en dehors de son contrôle, pour l'admission à l'étude des carrières libérales. On conçoit donc combien étaient ingrates les conditions de travail, quel dévouement, quel tact il fallait déployer. Les maîtres éducateurs de ce temps-là avaient besoin d'une trempe surhumaine, si l'on tient compte, en plus, des oppositions tantôt ouvertes, tantôt sournoises, auxquelles ils eurent à faire face. C'est donc dire que la Faculté des Arts n'a pas conquis sans lutte les franchises et le prestige dont elle s'auréole aujourd'hui. Son plus grand mérite a été d'obtenir l'uniformité et une coopération presque parfaite, quant aux normes de l'enseignement secondaire, au Canada français, entre des institutions d'origines et de mentalités souvent divergentes. Le fait que ces institutions furent presque toujours sous la direction exclusive du clergé n'a pas été autant qu'on pourrait croire un facteur d'union et de bonne entente. Sans dénigrer à plaisir, il faut bien admettre que les cercles ecclésiastiques canadiens, durant presque tout le XIXème siècle et même le début du XXème, ne furent pas toujours édifiants de calme et de fraternité. C'est au travers et à l'encontre d'une foule de mesquineries de clocher, de susceptibilités, de polémiques virulentes, parfois entre personnages de premier rang, que l'Université Laval a réussi à se faire accepter. Et ce ne fut pas sans voir arracher un jour de son giron une progéniture formée du meilleur de son sang, engendrée Dieu sait au prix de quelles angoisses et qui lui paraissait encore si peu viable par elle-même. Sait-on ce qu'on inflige à une mère, quand on lui arrache son enfant? La séparation finale, par le haut, entre l'Université Laval et sa Succursale de Montréal, en 1922, a entraîné, dans la Faculté des Arts, le départ de la moitié des collèges affiliés, passés sous le contrôle de la nouvelle Université de Montréal. Mais les places restées vides, à Québec, ont été graduellement comblées par autant et plus de nouveaux collèges, masculins ou féminins, affiliés subséquemment. C'est aussi dans cette période récente que la Faculté des Arts, engagée de plus en plus dans certaines branches de l'enseignement supérieur spécialisé, a vu craquer ses cadres devenus trop étroits, pour accorder existence et autonomie à toutes les facultés plus récentes, sauf celle du Droit canonique. Ainsi donc, la Faculté des Arts, partie de plus bas, a été la plus féconde des facultés primitives de Laval. Et, sans s'être épuisée pour autant, elle continue d'étendre son champ d'action dans les domaines qui lui sont dévolus. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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Frère Reticius, f.é.c. : le mandat tumultueux d'un visiteur provincial, 1880-86De Lagrave, François 11 April 2018 (has links)
Consacrer six ans de recherches à mettre en lumière la vie, l'oeuvre et l'influence d'un frère des Ecoles chrétiennes, d'un modeste supérieur religieux, pourrait paraître â première vue une entreprise assez futile et peu susceptible d'enrichir l'historiographie du Canada français. Tel n'est pas le cas. Trois raisons nous permettent de le supposer. Premièrement, nous croyons que, depuis deux décennies, depuis la décroissance numérique des religieux enseignants, il nous est davantage possible d'établir un bilan objectif de l'oeuvre humaine, professionnelle et sociale des congrégations religieuses enseignantes au Québec du siècle dernier. Après la délectation dans les fadaises et les lieux communs, il est temps de se dégager hardiment des préjugés traditionnels et de jeter un regard neuf sur cette classe de la société qui forma tant de générations d'étudiants de la classe moyenne. Deuxièmement, l'avenue de l'histoire des mentalités, qui ne cesse de s'élargir, a vu défiler, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, quantité d'historiens de renom, tels Philippe Ariès ou Robert Mandrou, qui ont compris que l'histoire militaire, les biographies des "héros", la description des grands ensembles économiques n'expliquaient pas tout et, en somme, trahissaient la richesse complexe de la trame historique de l'humanité. Enfin, troisièmement, les travaux de M. Philippe Sylvain, depuis une vingtaine d'années, ont bien démontré que le phénomène religieux et les luttes sourdes ou ouvertes entre libéraux et ultramontains nous permettent d'expliquer, de compléter, parfois même de renouveler la compréhension du fait québécois. Pour cet aspect de notre histoire, il y a beaucoup à faire. Et, pour tout le XIX£ siècle canadien français, nous serions tenté de répéter ce que disait M. Marcel Trudel de la période de la Nouvelle-France, â savoir, que l'on peut y trouver "des sujets de recherche pour un siècle ou deux". Afin de porter ce regard neuf sur le religieux enseignant du siècle dernier, nous devons cesser de répéter les classiques de l'hagiographie et retourner aux sources primaires de l'époque. Il nous faut donc, en ce qui concerne les Frères des Ecoles chrétiennes, cesser de nous en remettre à L'Oeuvre d'un Siècle et aller puiser aux sources des archives canadiennes, américaines et même européennes. Bien sûr, le célèbre ouvrage composé sous la direction du frère Cyrille demeurera toujours une précieuse mine de renseignements pour la période de 1837 à 1937, mais il nous faut désormais renouveler l'interprétation qu'il donne de son institut, du plus humble des leurs jusqu'aux principaux supérieurs qui marquèrent leur époque d'une empreinte qui ne s'effritera qu'avec la "Révolution tranquille" du gouvernement Lesage, au cours de la décennie de 1960. Et même dans les divers centres d'archives qu'il nous faut visiter, nous devons être sur nos gardes, car les documents qui nous tombent sous la main demeurent encore empreints de tout un esprit qui menace parfois l'objectivité de notre interprétation. Les périodes de luttes religieuses qui ont suivi la phase tridentine, le désir d'"édifier", voire de "briller", et surtout de ne pas perdre de terrain sur le champ militant de la concurrence religieuse ont souvent porté le necrologue, le supérieur, le chroniqueur religieux à passer sous silence certains faits, à répéter les formules littéraires d'usage, bref, à fignoler le tableau ou le portrait, sinon à le défigurer. Parlant des querelles ultramontaines du dernier quart du XIXe siècle dans la province de Québec, M. Louis-Philippe Audet, dans sa récente édition de l'Histoire de l'Enseignement au Québec, cite "le frère Réticius, des Ecoles chrétiennes" aux côtés de Mgr Ignace Bourget de Montréal, de Mgr Louis-François Lafleche des Trois-Rivières et de Jules Paul Tardivel, rédacteur de La Vérité de Québec, comme les grands coryphées de l'ultramontanisme canadien. M. Pierre Savard, pour sa part, l'auteur dans ces dernières années d'une importante étude sur le rédacteur de La Vérité, fait dix fois allusion â ce religieux français. Il nous fait même observer qu'"il n'existe pas d'étude satisfaisante" sur l'action du frère Réticius au Canada. C'est en 1970, à la suggestion de M. Philippe Sylvain de l'université Laval, que j'ai choisi de faire porter mes recherches sur le FRERE RETICIUS, né LOUIS GONNET dans la commune française de La Rochepot le 6 avril 1837 et mort dans le village belge de Lembecq-lès-Hal le 11 avril 1916. Le travail que nous avons entrepris avec grand sérieux et dont nous vous présentons ici certains chapitres, comblera, croyons-nous, une lacune et apportera une nouvelle vision de l'oeuvre d'un institut religieux d'enseignants et de son insertion dans les grandes luttes religieuses et politiques du XIXe siècle. Dans un premier temps, je traiterai de l'expansion de la congrégation des F.E.C, depuis leur arrivée au Canada en 1837 jusqu'à la venue du frère Réticius en 1880. Puis, dans un deuxième temps, je relaterai la jonction efficace du religieux français avec les forces ultramontaines du Canada français ainsi que les premiers combats qu'il entreprit contre les forces libérales du pays. Enfin, dans un troisième temps, décrivant d'autres combats menés par le frère Réticius, j'analyserai la confrontation de plus en plus agressive et la victoire de moins en moins assurée d'une idéologie dont les aspects radicaux nous étonnent encore. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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