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Ovide et le théâtre tragique français des XVIe et XVIIe siècles (Métamorphoses et Héroïdes) / Ovid and sixteenth and seventeenth-century French tragedy (Metamorphoses and Heroides) / Ovidio e il teatro tragico francese dei secoli XVI e XVII (Metamorfosi e Eroidi)Busca, Maurizio 15 May 2017 (has links)
Le présent travail propose une étude diachronique des tragédies d’argument ovidien parues en France entre la moitié du XVIe et la fin du XVIIe siècle, ainsi qu’une étude ciblée des tragédies dont le sujet est tiré du recueil des Héroïdes.La littérature française de ces époques, on le sait, est liée intimement à l’œuvre d’Ovide : non seulement les écrits du poète connaissent une diffusion extraordinaire, mais leurs traductions, réécritures et imitations, leurs adaptations théâtrales et leurs transpositions figuratives sont légion. La diffusion et l’appropriation des œuvres d’Ovide ont contribué à la naissance de nouveaux genres littéraires et ont donné lieu à l’émergence de phénomènes d’émulation qui ont nourri notamment l’élaboration de l’esthétique galante et élégiaque dans la seconde moitié du XVIIe siècle, ainsi que Marie-Claire Chatelain l’a montré. Le caractère extrêmement capillaire et stratifié de la présence d’Ovide dans la culture française, par conséquent, impose la plus grande prudence.L’étude des tragédies d’argument ovidien montre, tout d’abord, que les auteurs ont la tendance à ne pas afficher leurs dettes envers Ovide dans leurs textes liminaires, en préférant mentionner des auteurs anciens considérés comme plus prestigieux. Pourtant, surtout dans la première moitié du XVIIe siècle, les cas d’imitation proche du modèle sont nombreux. Certes, l’étendue généralement modeste des morceaux poétiques qu’Ovide accorde aux mythes qu’il développe dans ses œuvres implique un travail d’amplificatio imposant, dans lequel l’intertexte ovidien peut finir par se délayer. Par ailleurs, les contraintes que le passage de genre impose aux dramaturges entraînent des changements non seulement aux niveaux de l’elocutio et de la dispositio mais aussi de l’inventio : tout n’est pas représentable sur la scène tragique française et, inversement, certains éléments qui peuvent manquer dans une épître ou un récit d’Ovide ne peuvent pas faire défaut dans une pièce théâtrale de certaines époques. La production de pièces de sujet ovidien est considérable dans les années 1620-1630 ; elle connaît une baisse remarquable dans les années 1640-1660, pour remonter à partir des années 1670 : l’essor de la tragédie lyrique, souvent de sujet métamorphique, entraîne la production de tragédies du même sujet par une dynamique d’émulation.Si l’influence des Héroïdes sur le théâtre tragique français est souvent tenue pour certaine, aucune étude systématique n’avait été menée pour le vérifier jusqu’à présent. Nous avons retenu, dans notre corpus, seulement les pièces traitant des héroïnes et des héros du recueil. Dans la première partie du XVIIe siècle on assiste généralement à des pratiques d’imitation proche du modèle ; au fil du siècle, en revanche, les auteurs prennent de plus en plus les distances du texte ovidien, en s’inspirant davantage des pièces de leurs prédécesseurs français. Environ la moitié des Héroïdes ne connaît pas de transposition théâtrale, et dans le cas de plusieurs personnages (Phèdre, Didon, Médée) les auteurs de théâtre négligent les relectures élégiaques proposées par Ovide en privilégiant les sources anciennes tragiques et épiques.Sans avoir la prétention de fournir des réponses exhaustives sur la question du rayonnement d’Ovide dans le théâtre tragique français des XVIe et XVIIe siècles, cette thèse ne constitue que la première étape d’un travail plus vaste. Cette première étape, néanmoins, aura permis de relever que les liens entre l’œuvre d’Ovide (notamment les Héroïdes) et le théâtre tragique français sont plus complexes que ce que l’on croit. / This thesis is a diachronic study of Ovidian tragedies published in France between the middle of the sixteenth century and the end of the seventeenth century, as well as a more focused study on those tragedies based on the Heroides.It is well known that French literature of this period is intimately linked to the Ovidian corpus: the poet’s writings were widely circulated and there was a proliferation of translations, rewritings and imitations, as well as theatrical adaptations and figurative transpositions. This diffusion and appropriation of Ovid’s works contributed to the birth of new literary genres and gave rise to the emergence of the phenomena of emulation which, as Marie-Claire Chatelain has shown, notably fostered the elaboration of the gallant and elegiac aesthetic in the second half of the seventeenth century. The extremely extensive and stratified nature of Ovid’s presence in French culture thus necessitates the utmost caution in this study.The study of these Ovidian tragedies firstly shows that the authors tended not to reveal their debt to Ovid in their liminary texts, preferring to cite classical authors that were considered more prestigious. Yet, especially in the first half of the seventeenth century, there are numerous cases of imitation that closely resemble the Ovidian model. Admittedly, the generally modest length of the poetic passages that Ovid grants to the myths he develops in his writings thus requires an impressive amount of amplificato, in which the Ovidian intertext is inevitably diluted. Moreover, the change in genre imposes certain constraints for the dramatist, inevitably leading to modifications not only at the level of elecutio and dispositio, but also inventio. While not everything can be represented on the French tragic stage, certain elements that may not feature in an Ovidian epistle or narrative inversely cannot be absent in a French tragedy of this period. The production of Ovidian tragedies was considerable in 1620 – 1630; it underwent a remarkable decline from 1640 – 1660 and then experienced a revival in the 1670s. The rise of lyrical tragedy, often on the subject of metamorphosis, led to the production of tragedies on this subject by a dynamic of emulation. If the influence of the Heroides on French tragic theatre is often held as certain, no systematic study had previously been carried out to verify this. The corpus of plays referenced here are those that deal with the heroines and the heroes of the collection. In the first half of the seventeenth century, one generally observes practices of imitation close to the model. Over the course of the century, however, authors increasingly distanced themselves from the Ovidian text, drawing more on the works of their French predecessors. Around half of the Heroides do not undergo a theatrical transposition and, in the case of several characters (Phèdre, Dido and Medea), the dramatists abandon the elegiac re-readings proposed by Ovid and instead draw from ancient tragic and epic sources.Without claiming to provide exhaustive answers to the question of Ovid’s influence on French tragedy of the sixteenth and seventeenth centuries, this thesis constitutes the first stage of a more extensive piece of work. This first step, however, reveals that the links between Ovid's work, with particular focus on the Heroides, and French tragedy are more complex than has been believed.
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La représentation de la femme dans les héroïdes d’Ovide : parole et mémoire dans les lettres XII, XX et XXI / The representation of women in Ovid’s heroines : speech and memory in the letters XII, XX and XXIAlekou, Stella 12 November 2011 (has links)
Dans une perspective toute à la fois poétique, rhétorique et juridique, ainsi que générique et intertextuelle, cette étude propose une réflexion sur la mémoire et la parole de l’héroïne ovidienne. Une lettre simple (Médée, Héroïde XII) et une lettre double (Acontius et Cydippe, Héroïdes XX-XXI) sont au cœur de notre recherche. Médée et Cydippe allient le souvenir de l’instant à la parole intime et nous invitent à illustrer la représentation de la femme qui surgit au sein de l’art poétique du pathos, puis à affirmer la légitimation de son statut juridique dans une vraisemblance historique, et à apercevoir, dans un dernier temps, son émancipation, conquise dans une diversité dialogique et tensionnelle des genres et des textes. Les interférences textuelles avec les modèles fondateurs sont bien répertoriées, dans le cadre d’une allusion propre à faire apparaître une réécriture métaphorique de la réflexivité, dans un entrecroisement des instants que favorise particulièrement la figure d’Ariane catullienne (Carmen LXIV). Menée dans cet esprit, l’étude de la réminiscence littéraire est effectuée dans un travail des mots et des notions, pour la recherche d’une véritable mimésis poétique. Cette lecture aboutit à dégager la valeur autoréflexive de l’image du texte : mémoire ingénieuse et parole polysémique participent à un jeu savant où la figure féminine et la poiésis composée sont, à vrai dire, inséparables. Là réside encore l’originalité ovidienne : entre le souvenir de l’écrit et le futur de la lecture se situe la parole mnémonique, défense et message ultime de la femme ovidienne, ainsi récompensée. / In a poetic, rhetorical and juridical perspective, as well as a generic and an intertextual one, this study proposes a reflexion on the ovidian heroine’s memory and speech. A single letter (Medea, Heroine XII) and a double letter (Acontius and Cydippe, Heroines XX-XXI) are at the heart of our research. Combining the memory of the instant with intimate speech, Medea and Cydippe extend an invitation to illustrate the representation of women that emerges from the poetic art of pathos, to affirm the legitimization of her juridical status in a historical plausibility, and to perceive, finally, her emancipation, gained in a dialogical and tensional diversity of genres and texts. The textual interferences with the founder models are well listed in the framework of an allusion that brings out a metaphorical rewriting of reflexivity, in an intersection of moments that particularly privileges the Catullian figure of Ariadne (Carmen LXIV). Carried out in this spirit, the study of literary reminiscence is completed in a work of words and notions for the research of a genuine poetic mimesis. This interpretation leads to highlight the autoreflexive value of the textual image: ingenious memory and polysemous speech participate in a learned play in which the feminine figure and the composed poiesis are, actually, inseparable. Therein can also be found Ovid’s originality: between the written memory and the future reading is set the mnemonic speech, defence and the ultimate message of the ovidian woman, thus rewarded.
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