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Les représentations de la langue française chez des adultes dits "illettrés"Trannoy, Francine 07 March 2016 (has links)
L'objectif de cette thèse est de mieux comprendre les représentations linguistiques chez des adultes en situation d'illettrisme, dont des personnes ayant migré et vivant maintenant en France. Les parcours sociaux et scolaires, les langues maîtrisées ou connues, les cultures linguistiques et d'enseignement auxquelles ils ont été confrontés avant leur (ré) apprentissage du français sont donc diverses. Jusqu'à présent, à notre connaissance, peu d'études ont concerné ces deux publics. Toutes ces personnes apprennent le français dans un organisme de formation linguistique et professionnel qui véhicule une idéologie ayant comme référent, le référentiel linguistique de base, commun à tous les organismes de formation. Dans ce cadre, nous présenterons quelques résultats d'une recherche effectuée auprès de 18 adultes dits "illettrés" et adultes de diverses origines apprenant le français, sollicités dans des entretiens sur différents thèmes liés aux représentations linguistiques. Il est question d'examiner l'idéal linguistique que construisent les sujets. Comment évaluent-ils leurs compétences ? Quelle est leur norme de référence ? Les résultats de cette recherche montrent chez les locuteurs interrogés, une certaine intolérance à l'égard des écarts par rapport à la norme décrite dans les ouvrages de référence. Les conclusions des analyses effectuées dans cette étude révèlent que les locuteurs, majoritairement, manifestent une auto-évaluation négative de leur maîtrise de la langue française. Il s'avère que le risque encouru pour toute personne dans une interaction est plus réel pour certaines. L'insécurité linguistique, qui renvoie à la représentation que le locuteur se fait du risque interactionnel, est moins dépendante de la langue que du contexte, de la situation de communication, plus précisément du cadre / The objective of this thesis is to better understand the linguistic representations amongst adults with literacy problems, some of them having migrated and now living in France. The social and academic background, controlled or known languages, cultures and language teaching which they have faced before (re) learning French are so diverse. So far, to our knowledge, few studies have involved these two audiences. All these people are learning French in a linguistic and professional training organization that carries an ideology having as reference the basic language standard, common to all training organizations. In this context, we will present some results of a study conducted among 18 adults called "illiterate" and adults from diverse backgrounds learning French, asked in interviews on different topics related to linguistic representations. It is a question of examining linguistic ideal constructed by subjects. How do they rate their skills? What is their reference standard? The results of this research show among the speakers questioned a sort of intolerance for deviations from the standard described in reference books. The findings of the analyzes performed in this study reveal that speakers, mostly, show a negative self-assessment of their mastery of the French language. It turns out that the risk for anyone in an interaction is more real for some. Linguistic insecurity, which refers to representation that the speaker carries about his interactional risk, is less dependent on the language than on the context of the communication situation, specifically the frame
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Langue nationale et plurilinguisme en Tanzanie : une ethnographie des pratiques chez les Hehe d’Iringa / National language and plurilingualism in Tanzania : an ethnography of the practices among the Hehe of IringaGernez, Nathaniel 08 June 2017 (has links)
Cette étude se propose d’aborder, par l’ethnographie, les pratiques plurilingues des Hehe, une population vivant dans la région d’Iringa située sur les hautes terres du sud de la Tanzanie. Ce pays d’une grande diversité linguistique a forgé son unité nationale sur la promotion et l’idéologisation d’une langue particulière, le kiswahili. L’idéologie linguistique dominante qui découle de cette histoire singulière, déconsidère les langues locales et occulte la réalité des pratiques plurilingues du quotidien. D’où le projet d’interroger les choix linguistiques et le recours à l’alternance codique (principalement entre le kihehe et le kiswahili, plus rarement l’anglais) dans deux villages de la région d’Iringa : à L’École, primaire et secondaire, à l’Église, catholique et protestante, dans une radio locale, au centre d’un village, chez des particuliers, au sein d’un groupe de jeunes et dans des bars d’alcool artisanal. L’analyse de ces interactions permet d’appréhender les dynamiques concurrentielles en termes de prestige et de sphères d’usage, entre le kihehe, le kiswahili et l’anglais ; de même, elle révèle par touches successives différents aspects des représentations linguistiques de nos interlocuteurs, leur attachement affectif aux langues, ainsi que la possibilité d’un positionnement identificatoire « entre les langues » mobilisé à la fois par la maîtrise du kiswahili et du kihehe. En ce sens, la présente thèse propose une contribution d’anthropologie linguistique à la question du plurilinguisme, visant à en renouveler l’approche. / This study proposes to access the plurilingual practices of the Hehe, a population that lives in the Iringa region located on the Southern Highlands of Tanzania through ethnographic research. This country possesses a great linguistic diversity and has built its national unity from promoting and ideologising one specific language: Kiswahili. The dominant linguistic ideology that stems from this singular history undermines the local languages and conceals the reality of day-to-day plurilingual practices. Hence the project to question linguistic choices and code-switching (mainly between Kihehe and Kiswahili, less frequently English) in two villages of the Iringa region and more specifically in School, primary and secondary, Church, catholic and protestant, a local radio station, at a village center, at private homes, among a group of young people, and in homemade alcool bars. The analysis of these interactions allows for an understanding of the competitive dynamics in terms of prestige and field of uses between Kihehe, Kiswahili and English; likewise, it reveals through successive steps different aspects of the linguistic representations of our interlocutors, their emotional attachment to languages, as well as the possibility of an identifiying position “between languages” activated by the mastery of both Kiswahili and Kihehe. Within this context, the present thesis proposes a linguistic anthropology contribution towards the question of plurilingualism with a view to renewing how it can be approached.
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Idéologies linguistiques d'adolescents malgaches en milieu scolaire francophone : cas de l'école BIRD à Antananarivo. / Linguistic ideologies of Malagasy teenagers in a French school environment : case of the BIRD school in Antananarivo.Ratsimbazafy, Herimalala 13 June 2018 (has links)
Comment se fait-il que des adolescents malgaches en territoire malgache discutent entre eux dans une langue autre que le malgache en situation informelle ? En s’appuyant sur les notions d’idéologie et d’idéologie linguistique, cette recherche vise à comprendre la domination linguistique dans un contexte de co-présence de deux langues dans un environnement scolaire. Une observation participante au sein d’une école française d’Antananarivo a permis d’interagir directement avec les élèves, les enseignants et les divers responsables de l’école.Que ce soit dans les pratiques effectives ou dans les discours épilinguistiques, le français tient toujours une place centrale, et ce même à l’extérieur de l'enceinte de l’établissement. Cette situation repose sur plusieurs facteurs : le rôle des parents, le désir de migration économique et le système scolaire lui-même. Il en résulte que les adolescents essayent d’affirmer une parfaite maîtrise du français pour pouvoir poursuivre leurs études en France. Cependant, a contrario mais dans le même but, les adolescents se présentent comme maîtrisant mal le malgache, pourtant langue nationale.Le français constitue une opportunité économique, la langue de l’emploi, de l’avenir. Certains accusent le néocolonialisme français, d’autres accusent le laxisme malgache. Les adolescents se trouvent pris dans un entre-deux culturel : ils s’affirment pas tout-à-fait français et plus vraiment malgaches. Si certains s’adaptent tant bien que mal à la situation qui leur est imposée, d’autres essayent de mener une sorte de conscientisation culpabilisante. D’autres encore essayent de trouver leur bonheur dans la situation de co-présence linguistique. C’est de ce dernier positionnement que vient la proposition de recherche interdisciplinaire pour un passage d’une situation de domination linguistique à une situation égalitaire de complémentarité. / Why do Malagasy teenagers in Malagasy territory talk to each other in a language other than malagasy in an informal situation ? Using theoretical tools based on linguistic ideology, this research aims to understand the linguistic dominance in a context linguistic coexistence in a school environment. A participatory observation in a french school in Antananarivo allowed to interact directly with students, teachers and various school officials.Whether in actual practice or in epilinguistic speeches, french language still holds the most important place, even when leaving the precincts of the school. This situation results from several influences : parents will, the desire for economic migration and the school objectives. As a result, adolescents try to display a perfect command of french to show their merit to continue their studies in France. However, there is a certain setback in which adolescents, for the same purpose, present themselves as poorly fluent in malagasy, yet a national language.French is considered as an economic opportunity, the language of employment, the language of the future. Some accuse French neocolonialism, others accuse Malagasy laxity. The teenagers are in a cultural interlude : not quite French and more truly Malagasy. While some adapt to the situation imposed on them somehow, others try to carry out a kind of conscientiousness guilt. Still others try to find their happiness in the situation of linguistic coexistence. From this last position comes the interdisciplinary research proposal for a transition from a situation of linguistic domination to an egalitarian situation of complementarity.
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Modèles des contacts linguistiques dans l’histoire de la langue française / Models of Language Contacts in the History of the French languageAmit, Aviv 09 November 2009 (has links)
Cette recherche vise à évaluer l'ordre dans lequel les divers contacts linguistiques ont eu lieu dans l'histoire de la langue française. Nous confrontons d'abord quelques approches théoriques afin d'intégrer la linguistique, la sociologie, les sciences politiques et les sciences économiques. Nous nous demandons ensuite dans quelle mesure les rapports entre le français et les autres langues, autochtones ou étrangères, sont systématiques, tout en construisant un modèle des trois étapes (mentale, politique et économique) qui ne cessent de se reproduire. Nous analysons enfin l'état des contacts linguistiques actuels du français-francophone à la lumière des différentes périodes dans l'histoire de la langue française. / This work aims to evaluate the order in which different language contacts have occurred throughout the history of the French language. We proceed as follow: first, we integrate some theoretical approaches from different research fields: linguistics, sociology, political sciences and economics. Then, we observe the homogeneity of historical langue encounters of French with other languages, local or foreign, by developing a three-stage model (mental, political and economical) that repeats itself along the years. Using this historical model, we analyze the situation of current worldwide language contacts of French.
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Commutation de code entre le ouïghour et le chinois : une étude de cas sur la communauté linguistique ouïghoure de Ürümchi / Code switching between Uyghur and Chinese : a case of study on the uyghur linguistic community in UrumchiCabras, Giulia 17 February 2016 (has links)
Cette thèse s’inscrit dans le domaine de la sociolinguistique et de l’anthropologie linguistique. De nature descriptive et qualitative, elle porte sur la commutation de code entre les langues ouïghoure et chinoise. L’étude se base sur un corpus composé de données ethnographiques, linguistiques et conversationnelles, recueillies entre 2012 et 2013 dans la ville de Ürümchi, capitale de la Région Autonome du Xinjiang, à travers des observations de terrain et d’enregistrements de conversations spontanées.L’analyse porte sur les caractéristiques structurelles de la commutation de code, sur ses aspects pragmatiques et socio-culturels ainsi que sur la valeur idéologique de cette pratique linguistique. La nature complexe du phénomène et le contexte historique et politique de la région du Xinjiang nous ont conduite à insérer les phénomènes de commutation de code dans une dimension interdisciplinaire. Par conséquent, l’étude prend en compte différents facteurs, micro- et macro-, de nature politique et sociale : les politiques linguistiques menées par le gouvernement chinois, la relation diglossique entre le ouïghour et le chinois, les caractéristiques urbaines de la ville de Ürümchi et les relations ethniques entre Ouïghours et Chinois Han. L’étude a donc pour objectif la présentation de la commutation de code ouïghour-chinois en tant que pratique langagière complexe, dans laquelle entrent en jeu les traits structurels des deux langues, les besoins interactionnels, les changements culturels et sociaux, ainsi que les dynamiques identitaires. / This thesis is related to the field of sociolinguistics and linguistic anthropology. Its nature is descriptive and qualitative and deals with code switching between Uyghur and Chinese. The study is based on a corpus made of ethnographic, linguistic and conversational data, gathered in the city of Ürümchi, capital of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region in 2012 and 2013, through field observations and recording of spontaneous conversation. The analyses focus on the structural characteristics of code switching, on its pragmatic and sociocultural aspects, as well as on the ideological value of this language practice. Because of the complex nature of the phenomenon as well as the historical and political context of Xinjiang region, this study inserts Uyghur-Chinese code switching in an interdisciplinary dimension. Therefore, it takes into account different factors, micro- and macro- of political and social nature, within them language policies brought by the government, the diglossic relations between Uyghur and Chinese, Ürümchi urban characteristics and the ethnic relationships between Uyghurs and Han Chinese. The study aims at presenting Uyghur-Chinese code switching as a complex language practice, in which come into play structural features, cultural and social changes, as well as construction identity dynamics.
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Commutation de code entre le ouïghour et le chinois : une étude de cas sur la communauté linguistique ouïghoure de Ürümchi / Code switching between Uyghur and Chinese : a case of study on the uyghur linguistic community in UrumchiCabras, Giulia 17 February 2016 (has links)
Cette thèse s’inscrit dans le domaine de la sociolinguistique et de l’anthropologie linguistique. De nature descriptive et qualitative, elle porte sur la commutation de code entre les langues ouïghoure et chinoise. L’étude se base sur un corpus composé de données ethnographiques, linguistiques et conversationnelles, recueillies entre 2012 et 2013 dans la ville de Ürümchi, capitale de la Région Autonome du Xinjiang, à travers des observations de terrain et d’enregistrements de conversations spontanées.L’analyse porte sur les caractéristiques structurelles de la commutation de code, sur ses aspects pragmatiques et socio-culturels ainsi que sur la valeur idéologique de cette pratique linguistique. La nature complexe du phénomène et le contexte historique et politique de la région du Xinjiang nous ont conduite à insérer les phénomènes de commutation de code dans une dimension interdisciplinaire. Par conséquent, l’étude prend en compte différents facteurs, micro- et macro-, de nature politique et sociale : les politiques linguistiques menées par le gouvernement chinois, la relation diglossique entre le ouïghour et le chinois, les caractéristiques urbaines de la ville de Ürümchi et les relations ethniques entre Ouïghours et Chinois Han. L’étude a donc pour objectif la présentation de la commutation de code ouïghour-chinois en tant que pratique langagière complexe, dans laquelle entrent en jeu les traits structurels des deux langues, les besoins interactionnels, les changements culturels et sociaux, ainsi que les dynamiques identitaires. / This thesis is related to the field of sociolinguistics and linguistic anthropology. Its nature is descriptive and qualitative and deals with code switching between Uyghur and Chinese. The study is based on a corpus made of ethnographic, linguistic and conversational data, gathered in the city of Ürümchi, capital of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region in 2012 and 2013, through field observations and recording of spontaneous conversation. The analyses focus on the structural characteristics of code switching, on its pragmatic and sociocultural aspects, as well as on the ideological value of this language practice. Because of the complex nature of the phenomenon as well as the historical and political context of Xinjiang region, this study inserts Uyghur-Chinese code switching in an interdisciplinary dimension. Therefore, it takes into account different factors, micro- and macro- of political and social nature, within them language policies brought by the government, the diglossic relations between Uyghur and Chinese, Ürümchi urban characteristics and the ethnic relationships between Uyghurs and Han Chinese. The study aims at presenting Uyghur-Chinese code switching as a complex language practice, in which come into play structural features, cultural and social changes, as well as construction identity dynamics.
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Commutation de code entre le ouïghour et le chinois : une étude de cas sur la communauté linguistique ouïghoure de Ürümchi / Code switching between Uyghur and Chinese : a case of study on the uyghur linguistic community in UrumchiCabras, Giulia 17 February 2016 (has links)
Cette thèse s’inscrit dans le domaine de la sociolinguistique et de l’anthropologie linguistique. De nature descriptive et qualitative, elle porte sur la commutation de code entre les langues ouïghoure et chinoise. L’étude se base sur un corpus composé de données ethnographiques, linguistiques et conversationnelles, recueillies entre 2012 et 2013 dans la ville de Ürümchi, capitale de la Région Autonome du Xinjiang, à travers des observations de terrain et d’enregistrements de conversations spontanées.L’analyse porte sur les caractéristiques structurelles de la commutation de code, sur ses aspects pragmatiques et socio-culturels ainsi que sur la valeur idéologique de cette pratique linguistique. La nature complexe du phénomène et le contexte historique et politique de la région du Xinjiang nous ont conduite à insérer les phénomènes de commutation de code dans une dimension interdisciplinaire. Par conséquent, l’étude prend en compte différents facteurs, micro- et macro-, de nature politique et sociale : les politiques linguistiques menées par le gouvernement chinois, la relation diglossique entre le ouïghour et le chinois, les caractéristiques urbaines de la ville de Ürümchi et les relations ethniques entre Ouïghours et Chinois Han. L’étude a donc pour objectif la présentation de la commutation de code ouïghour-chinois en tant que pratique langagière complexe, dans laquelle entrent en jeu les traits structurels des deux langues, les besoins interactionnels, les changements culturels et sociaux, ainsi que les dynamiques identitaires. / This thesis is related to the field of sociolinguistics and linguistic anthropology. Its nature is descriptive and qualitative and deals with code switching between Uyghur and Chinese. The study is based on a corpus made of ethnographic, linguistic and conversational data, gathered in the city of Ürümchi, capital of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region in 2012 and 2013, through field observations and recording of spontaneous conversation. The analyses focus on the structural characteristics of code switching, on its pragmatic and sociocultural aspects, as well as on the ideological value of this language practice. Because of the complex nature of the phenomenon as well as the historical and political context of Xinjiang region, this study inserts Uyghur-Chinese code switching in an interdisciplinary dimension. Therefore, it takes into account different factors, micro- and macro- of political and social nature, within them language policies brought by the government, the diglossic relations between Uyghur and Chinese, Ürümchi urban characteristics and the ethnic relationships between Uyghurs and Han Chinese. The study aims at presenting Uyghur-Chinese code switching as a complex language practice, in which come into play structural features, cultural and social changes, as well as construction identity dynamics.
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Performer une identité translinguistique : perspectives intertextuelles sur l’écologie linguistique d’AstanaGuy, Éléonore 04 1900 (has links)
À Astana, la capitale du Kazakhstan, le russe et le kazakh s’entremêlent quotidiennement dans les conversations. Ce mémoire porte sur les idéologies linguistiques qui soutiennent le codeswitching entre les différents registres du kazakh et du russe. J’ai réalisé trois mois de terrain ethnographique durant lesquels j’ai conduit de l’observation du paysage et des pratiques linguistiques que j’ai contrastées avec des entrevues de type récit de vie. Cette approche m’a permis de souligner que le russe est privilégié dans les contextes publics : c’est la langue de l’école, du travail, des commerces et des médias. Le russe ouvre de nombreuses portes et peut être considéré comme un index de réussite sociale. Le registre « domestique » du kazakh est caractérisé par ses emprunts et ses calques au russe. Il est principalement utilisé dans les contextes liés à la famille et aux traditions. Ce registre est un emblème de l’identité kazakhe. Pour cette raison, un parent peut exiger de quelqu’un qu’il performe ce registre, ce qui est une source d’anxiété. Cependant, le kazakh domestique n’est pas désirable dans toutes les situations. Des siècles de discours racistes ont stigmatisé la nationalité kazakhe et ce stigma est transmis au registre domestique. Le kazakh « institutionnel » est une variété qui a été développée par des acteurs qui gravitent autour du gouvernement spécifiquement pour échapper au stigma. Il s’agit d’une forme linguistique puriste qui vise à performer l’État-nation du Kazakhstan. Son utilisation, qui occasionne un maximum d’anxiété, est limitée aux rituels de l’État, tels que les discours présidentiels et les publications gouvernementales. Pour que cette théâtralité soit possible, le kazakh institutionnel est une exigence pour tous les employés du secteur public. Inversement, cela crée un incitatif à apprendre ce registre, particulièrement pour les Kazakhs qui ont un niveau d’éducation postsecondaire en russe. Je soutiens que la guerre russo-ukrainienne déstabilise l’équilibre entre les registres. Le conflit affecte l’Asie Centrale politiquement, économiquement et socialement, notamment par l’arrivée de centaines de milliers de migrants russes. Dans ces circonstances tendues, j’ai observé une augmentation de l’audibilité du kazakh. Surtout, je défends que la population est en train de redéfinir le sens de parler kazakh en public pour en faire un acte de résistance. Dans ce contexte en transformation, les langues sont utilisées métonymiquement pour discuter de questions identitaires et politiques. / In Astana, Kazakhstan’s capital, Russian and Kazakh are intertwined daily. This MA thesis is concerned with linguistic ideologies supporting code preferences between registers of Kazakh and Russian. I conducted three months of ethnographic fieldwork involving the observation of linguistic landscape and practices that I contrasted with life stories interviews. This approach allowed me to highlight that Russian is privileged in public contexts, such as schools, place of work, shops, and medias. For this reason, Russian opens many doors and can be considered an index of social success. The “domestic” register of Kazakh is characterized by borrowing and calques from Russian. It’s most employed in contexts relating to family and deemed as traditional. This linguistic variety is emblematic of Kazakh identity. Consequently, parents, especially elders, can demand someone to switch to this register, which is a source of anxiety. However, domestic Kazakh isn’t desirable in all situations. Centuries of racist discourse led to the stigmatization of Kazakh nationality, a stigma which is transmitted to the domestic register. “Institutional” Kazakh is a linguistic variety developed by actors close to the government specifically to escape the stigma link to the domestic register. It’s a purist register that aims to perform the Nation-state of Kazakhstan. Its use, which leads to a maximum of anxiety, is limited to state’s rituals, such as presidential speeches or governmental publications. For this performative theatricality to be maintained, institutional Kazakh as to be a requirement for all public sector’s employees. In turn, this requirement creates an incentive to learn this register, especially for Kazakhs who already hold a postsecondary education in Russian. I argue the Russo-Ukrainian war is destabilizing this equilibrium between registers. The conflict affects Central Asia politically, economically and socially, notably through the arrival of hundreds of thousands of Russian migrants. In this tense circumstances, I observed an increased audibility of the Kazakh language. Most importantly, I assert the population is redefining speaking Kazakh in public—in a wider array of forms—as an act of resistance. In this uneasy and moving context, languages seem to be used metonymically to discuss identity and political claims.
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