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L'alternance entre le "penser" et l'"agir : de la SEGPA vers la réclusion scolaireGaillard, Joël 22 November 2007 (has links)
La réclusion n'est pas le reflet d'une nature mais le résultat d'une histoire, le terme (provisoire) d'un parcours fait d'échecs et de dévalorisations. L'élève reclus a pour principal horizon l'école. Au fur et à mesure de la scolarité, la tension entre les exigences de l'école et l'incapacité d'y répondre lui fait rejeter ce monde qui l'a toujours dévalorisé. Il s'est résigné, démobilisé, comme enfermé sur lui-même. S'il n'espère plus rien c'est d'une certaine manière qu'il est désespéré de lui-même. Bien que source de souffrance et de dévalorisation, en risque de marginalisation, coincé entre un présent dont il ne perçoit pas les enjeux et un avenir qui lui paraît brouillé, il attend sans vraiment savoir ce qu'il attend. La caractéristique essentielle de cette situation est le sentiment de ne plus avoir de prise sur le cours des choses. Les enquêtes effectuées auprès des collèges de Moselle accueillant des structures d'insertion (3ème d'insertion, SEGPA) puis au sein de deux lycées professionnels nous montrent que les histoires familiales et personnelles de nombre d'élèves contribuent bien souvent à développer chez eux une attitude de reclus, encouragés par des pairs ou des proches qui ont décodé, eux aussi, l'école à travers les souffrances qu'elle leur a infligé. L'alternance s'est progressivement mise en place pour répondre à la problématique de l'échec scolaire mais en montre cependant les limites. Notre proposition pédagogique s'est attachée à substituer au modèle classique école/entreprise un modèle ternaire école/entreprise/société. Ce n'est pas un dispositif de plus mais une nouvelle organisation de l'année scolaire. Certes, il convient toujours d'articuler plusieurs lieux et plusieurs modalités d'apprentissage mais d'une manière plus soutenue, de donner un peu plus de rythme, de scander de manière plus énergique le temps métissé de la formation académique et professionnelle. / Unavailable
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Peine perpétuelle ou deuxième peine de mort : vers une reconnaissance juridique du droit à l'espoir en droit français et canadien?Bernard, Catherine 10 February 2024 (has links)
Alors que la peine de mort a été abolie dans bon nombre de pays occidentaux, sa peine de substitution, l’emprisonnement à perpétuité, est largement acceptée et souvent considérée comme peu problématique. Or, peut-on vraiment considérer que l’emprisonnement à vie est une peine plus humaine, ou moins cruelle, que la peine capitale ? Dans ce mémoire, nous étudierons les peines perpétuelles prévues en droit canadien et français. Les délinquants dangereux feront eux aussi partie de l’analyse : les peines de détention à durée indéterminée qu’ils subissent sont en réalité très peu distinctes des peines imposées aux condamnés à perpétuité. Nous nous inspirerons également de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, dont les enseignements sont particulièrement éclairants en matière de perpétuité. Surtout, ce mémoire présentera des réflexions nécessaires sur la dignité humaine, le droit à l’espoir, le populisme pénal et la notion de dangerosité. Nous examinerons finalement la possibilité que la peine d’emprisonnement à vie soit abolie, et nous présenterons brièvement les peines alternatives permettant de punir les crimes les plus graves. / While the death penalty has been abolished in many Western countries, its alternative penalty, life imprisonment, is widely accepted and often viewed as unproblematic. However, can we really consider life imprisonment to be more humane, or less cruel, than capital punishment ? In the following pages, we will study life sentences in Canadian and French law. Dangerous offenders will also be part of the analysis : the indeterminate sentences they serve are in fact not so different from the sentences imposed on lifers. We will also analyze the jurisprudence of the European Court of Human Rights, whose lessons are particularly enlightening regarding life imprisonment. Above all, this work will present necessary reflections on human dignity, the right to hope, penal populism and the notion of dangerousness. We will finally examine if life sentences could in fact be abolished, and we will briefly present the alternative sentences for the most serious crimes.
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La révision judiciaire au Canada et ses modifications : expériences et perceptions de l'espoir chez des intervenants ayant œuvré auprès d'individus purgeant des peines de longue duréeLaganière, Joanie 24 April 2018 (has links)
Au même moment où la peine de mort a été abolie au Canada en 1976 et qu’un nouveau régime de détermination des peines pour meurtre a été mis en place, la Loi sur la révision judiciaire, qui permettait à un individu purgeant une sentence à perpétuité d’obtenir la révision de son inadmissibilité à la libération conditionnelle après avoir purgé quinze ans de sa peine, a été instituée. Cette loi controversée a, par la suite, été modifiée en 1997, avant d’être abolie en 2011. Les études sur cette loi étant surtout de nature quantitative et législative, elles ne permettent pas de rendre compte des expériences et des perceptions des personnes directement concernées par la révision judiciaire ou, encore, de celles travaillant auprès des personnes concernées, la récente abolition n’ayant par ailleurs pas été traitée à ce jour. La présence étude vise, par conséquent, à explorer les enjeux et les défis entourant la révision judiciaire et son abolition, d’après les expériences et les perceptions des intervenants du Service Option-Vie. Ainsi, fondés sur une collecte de données qualitatives auprès de sept individus ayant intervenu auprès de condamnés à perpétuité, les résultats de nos analyses suggèrent que la révision judiciaire avait pour rôle principal d’attiser l’espoir, suscitant ainsi la motivation à réaliser un cheminement personnel. Par conséquent, l’abolition de cette loi entraîne un amenuisement important de l’espoir, ce qui pourrait avoir comme conséquence, entre autres, une augmentation de la violence dans les établissements carcéraux. Des pistes de réflexion pour pallier l’absence de la révision judiciaire, et surtout pour susciter l’espoir chez les condamnés à de longues peines, sont proposées, mais il importe de poursuivre les recherches afin de créer des stratégies et des pratiques qui permettront d’améliorer les conditions de ces prisonniers. / In 1976, when the death penalty was abolished in Canada and a new sentencing regime for murder was established, a piece of legislation, called Judicial review, was enacted. It allowed a person serving a life sentence to obtain a review of their ineligibility for parole after serving fifteen years of imprisonment. This controversial law was subsequently amended in 1997, before being abolished in 2011. Studies of this legislation are mainly quantitative and legal, failing to report experiences and perceptions of prisoners directly affected by the judicial review, or of professionals working with these prisoners. To date, the judicial review’s recent abrogation has not been undertaken by Canadian scholars. Therefore, the current study aims to explore the issues and challenges surrounding the judicial review and its abrogation by looking into the experiences and perceptions of service providers under the employ of Lifeline Service. Based on semi-directed interviews conducted with seven service providers working with lifers, our analyses suggest that the judicial review’s main role was to galvanize hope, thereby increasing motivation to engage in personal development. Therefore, the abrogation of this piece of legislation results in a significant depletion of hope, which could lead, among other things, to an increase in prison violence. The study offers suggestions to overcome the absence of the judicial review, and especially to trigger and sustain hope for prisoners serving long sentences. However, it remains important to pursue scholarly research to develop penal policies and correctional practices aimed at improving the conditions of confinement for those particular prisoners.
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De l'enfermement à l'ouverture : la subjectivation dans la psychothérapie de patients condamnés à une peine criminelle / From confinement to opening : subjectivation in the therapy of patients condemned to criminal imprisonmentTruffaut, Joséphine 08 November 2013 (has links)
Ce travail de thèse restitue une part de notre expérience de psychologue clinicienne en centre de détention, établissement pénitentiaire qui est dévolu à l'exécution de la peine. À partir de la psychothérapie de patients condamnés à une peine de réclusion criminelle (soit à un minimum de dix ans d'emprisonnement), nous avons dégagé deux questions principales et complémentaires pour orienter notre recherche : à quelles conditions la situation traversée par ces patients peut-elle constituer une ouverture au travail psychothérapeutique ? Quelle est place du judiciaire dans cette expérience et par quels effets se manifeste-t-il ? Le centre de détention étant le lieu désigné pour que s'élaborent les suites du procès pénal, nous étudions la marque de ce dernier dans le vécu des patients et sur le cadre thérapeutique. Le procès étant l'instance et l'évènement qui lie le sujet à son crime et à sa condamnation, nous proposons de parler de « judiciaire-carcéral » pour souligner l'intrication de ces dimensions, spécifiant le vécu de l'enfermement en tant que peine. Faisant l'hypothèse que le crime, la condamnation et l'enfermement sont susceptibles d'actualiser des enjeux essentiels de la constitution psychique, nous exposons les situations de trois patients rencontrés dans un cadre psychothérapique hebdomadaire. L'analyse du matériel met en relief les ressorts du travail de subjectivation tel qu'il peut s'opérer durant ce temps de réclusion et, éventuellement, instaurer un nouveau rapport du sujet à lui-même. Nous concluons sur les limites méthodologiques de notre recherche et sur les voies qu'elle invite à explorer dans de futurs travaux. / This thesis work shows a part of our experience as a clinical psychologist within a detention center, which is the institution destined to the execution of sentences. Studying the therapy of patients who were condemned to criminal imprisonment (for ten years or more), we identified two major and complementary questions to guide our research : under which conditions the situation patients went through could be an opening to psychotherapeutic work ? What is the judicial system's role among this experience and how does it manifest itself ? The detention center being the designated place for the criminal trial sentences to set up, we study the impression this latter left in patients mind and in the therapeutic context. The trial being the event connecting the subject to his crime and his punishment, we offer to talk about "judicial-prison system" in order to emphasise the intricacy of these dimensions which specifies the incarceration experience as a sentence. Assuming that the crime, the sentence and the incarceration are likely to update essentials issues of the mental constitution, we present the situations of three patients we met along a weekly psychotherapeutic setting. The material analysis highlights the subjectivation process mechanisms, showing how it can operate during this detention and, eventually, create a new self-consciousness. As a conclusion we discuss the methodological limits of our research and the new ways it can invite the coming studies to explore.
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L'oeuvre d'Anatole France : à la recherche d'une philosophie du monde par l'écriture du DésirFoucaud, Boris 22 June 2001 (has links) (PDF)
Nous menons une analyse des forces qui structurent l'œuvre littéraire d'Anatole France sous le jour original d'un concept-clé, le Désir. Celui-ci, central, renégocie catégoriquement le sens et l'architecture des textes franciens : cette instance encore peu étudiée organise toute la pensée de l'auteur, rendant une nouvelle cohérence à son œuvre. Le Désir détermine par l'écriture une morale, une herméneutique et une interprétation du monde particulières, qui engendrent une philosophie pressentant l'inconscient freudien et la phénoménologie de Husserl. La contribution francienne à l'histoire littéraire du XXème siècle demeure donc fondamentale. Par une poétique inédite, malgré son apparent classicisme, et structurée par les finalités existentielles, sociopolitiques et éthiques issues du Désir, cette philosophie du monde est directement issue d'une écriture qui replace l'homme au centre de l'univers par la phénoménologie. L'entropie du temps, l'immensité de l'espace, la mort ainsi que tous les dogmes inébranlables et terrorisants, entraînent une révolte ontologique de notre auteur. Anatole France, par le Désir de connaître le sens de l'existence humaine au-delà des voiles mensongers du monde, va recréer un univers signifiant et analysable par le mythe. Dialectiquement, cet univers dépassera les désespoirs issus de l'évolution darwinienne et donnera naissance à une philosophie du monde. Par un scepticisme lucide issu du Désir, et non l'inverse comme il est traditionnellement admis, Anatole France nous emmène au cœur du monde par l'écriture d'un logos original et rendant à l'homme son honneur d'exister.
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Représentations de l'homme immobile : inaction et réclusion dans la littérature occidentale des XVIIIe et XIXe siècles / Representations of the Immobile Man : inaction and Reclusion Throughout the Eighteenth and Nineteenth Centuries Western LiteratureChateau, Jérémy 04 July 2016 (has links)
Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, la littérature européenne redéfinit fondamentalement son rapport au récit de voyage : les notions d’apprentissage et de formation, telles qu’elles apparaissent au temps des Lumières et du Bildungsroman, s’érodent et laissent peu à peu la place à des variations excentriques ou parodiques. En 1795, le Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre exalte ainsi les vertus didactiques d’une réclusion contemplative. La mode du récit de voyage voit ainsi lui succéder, d’une part, des excursions sans profit pédagogique, et, d’autre part, des retraites riches en enseignement, malgré l’abolition de toute trajectoire physique. À la suite de Xavier de Maistre, plusieurs dizaines d’imitateurs composent à leur tour un répertoire peu exploré de la littérature française : le voyage de chambre. Après les révolutions qui frappent l’Europe et l’Amérique à la fin du XVIIIe siècle, un nouveau modèle de personnage, l’homme immobile, émerge ainsi dans la littérature. Caractérisé par sa présence problématique dans une société en pleine mutation, il occupe l’espace narratif en spectre, refusant de s’engager dans l’action tandis qu’il explore les nouvelles possibilités de vie dans un espace privé. Des textes essentiels de la littérature du XIXe siècle abordent ainsi, sur un mode euphorique ou dysphorique, ces nouvelles modalités narratives : la fiction américaine de la Nouvelle-Angleterre relate la pénible transition d’un âge spirituel vers un âge politique, caractérisée par un climat léthargique qu’observent avec stupeur, tour à tour, Charles Brockden Brown, Washington Irving, Edgar Allan Poe, Nathaniel Hawthorne ou Hermann Melville. Dans les marges de cette littérature inquiète, le mouvement transcendantaliste propose un retour heureux à la solitude. En France, À rebours de Joris-Karl Huysmans, à travers l’opiniâtreté dont témoigne l’auteur dans sa quête éperdue de l’unité, demeure sans doute l’œuvre quintessentielle parmi l’ensemble des récits de réclusion. / Between the eighteenth and nineteenth centuries, European literature fundamentally redefines its relation to travel writing: notions of apprenticeship and formation, as they appear during the age of Enlightenment and the Bildungsroman era, become eroded and are gradually replaced by eccentric or parodist accounts of the travel experience. In 1795, Xavier de Maistre’s Journey Around My Room enhances the educational virtues of a contemplative seclusion. From then, the tradition of travel writing is supplanted by stories of excursions that provide very little educational value, on the one hand; and stories of valuable teachings inherited by captivity, despite a lack of physical mobility, on the other hand. Inspired by Xavier de Maistre’s book, dozens of imitators follow his path throughout the XIXth century and write their own accounts of room travel, a little studied phenomenon in French literature. After the revolutions that hit Europe and America in the late eighteenth century, a new model of character, the immobile man, appears in literature. Characterized by his problematic presence in a fast-changing society, which is undergoing some very profound changes, he occupies the narrative space like a ghost, refusing to engage in social action, as he would much rather investigate the new opportunities of living in his own private space. Essential 19th-century texts—be they euphoric of dysphoric—hint at these new narrative modalities: American fiction from New England, for example, tells the painful transition from a spiritual age to a political age, characterized by a lethargic climate alternately depicted by Charles Brockden Brown, Washington Irving, Edgar Allan Poe, Nathaniel Hawthorne or Hermann Melville. On the margins of this troubled literature, the transcendentalist movement advocates a more favorable return to solitude. In France, Joris-Karl Huysmans’s A rebours, through its author’s determination in the search for unity, certainly marks an important milestone among all the narratives of reclusion.
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