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Les stratégies de mondialisation des métropoles : le cas de Toronto, Ontario / Metropolitan areas facing the challenges of globalization, the case of Toronto, OntarioPoiret, Guillaume 05 December 2011 (has links)
Ce travail s’inscrit dans un contexte de mondialisation croissante accompagné d’une importante métropolisation qui tout en concourant au développement de certaines villes qui forment désormais un réseau mondial pilotant l’économie, se trouvent face à un certain nombre de défis de nature diverse (sociale, économique ou environnementale) auxquels elles doivent apporter des réponses. C’est la question de la gouvernance métropolitaine, qui constitue la réponse principale à ces challenges que la thèse se propose d’étudier. Au travers d’une analyse de Toronto, capitale économique du Canada et capitale politique de l’Ontario, dans ses dynamiques économiques et sociales actuelles (notamment les effets du multiculturalisme sur l’attractivité de la métropole) ainsi que dans leurs conséquences politiques et au travers d’une série d’entretiens avec les acteurs locaux et provinciaux, publics et privés, ce travail propose de confronter les théories existantes pour mieux cerner leurs limites. Au terme de cette étude, un regard croisé avec l’agglomération parisienne est proposé pour permettre d’élargir le propos et de justifier la nécessité non d’une gouvernance mais d’une politique métropolitaine, menée à l’échelle nationale pour définir périmètres, acteurs, compétences et enjeux. C’est par le biais de cette politique, mettant en place une institution métropolitaine chargée de gérer les problèmes actuels de métropoles que l’on doit parvenir à conjuguer la nécessaire attractivité économique avec le bien-être des populations. / This study examines the social, economic and environmental challenges facing cities that have emerged as global economic hubs as a result of increased globalization and significant metropolitanization. Of particular interest is the issue of metropolitan governance, which is key to overcoming those challenges and is the focus of this thesis. Through an analysis of the city of Toronto, economic capital of Canada and of Ontario politics, its current economic and social dynamics (including the impact of multiculturalism on the attractiveness of the metropolis) and their political consequences; and through a series of interviews with key players from the local and provincial, as well as public and private sectors, this study will examine the existing theories in order to better define their limits. At the end of this study, the juxtaposition of the Parisian agglomeration is explored in order to further the issue and to justify the need, not of metropolitan governance, but of metropolitan policy, exercised at the national level which will define the scope, the players, the competencies and the stakes. It is through this metropolitan policy, which would implement a metropolitan institution in charge of managing the current problems of metropolises, that we need to coalesce economic attractiveness and population well being.
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La territorialisation de la politique de l'eau est-elle gage d'efficacité environnementale ? : Analyse diachronique de dispositifs de gestion des eaux dans la vallée de la Drôme (1970-2011) / Is regionalising water policy a guarantee of environmental efficacy ? : Diachronic analysis of water management systems in the Drome valley (1970-2011)Girard, Sabine 13 September 2012 (has links)
Les Contrats de rivière et les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux font partie des nouveaux instruments d’action publique misant sur un gain d’efficacité environnementale par leur territorialisation. La recherche pose l’hypothèse que cette efficacité dépend de la manière dont les acteurs qui mettent en œuvre ces dispositifs se saisissent de leurs dimensions territoriales. Elle propose la notion de ressort territorial pour désigner l’ensemble des ressources territorialisées et territorialisantes issues des processus dialectiques et diachroniques entre les constructions territoriales autour de l’eau et les projets pour sa gestion. La recherche explore les stratégies territoriales déployées dans l’élaboration et la mise en œuvre de ces dispositifs et analyse leurs implications en termes de modification des représentations et des pratiques des usagers de l’eau et in fine de l’état environnemental des ressources et des milieux aquatiques. La démonstration s’appuie sur le cas empirique de la vallée de la Drôme dans les quatre dernières décennies. Le corpus est constitué de comptes-rendus de réunions, de documents de projets et d’articles de presse ainsi que d’entretiens et de cartes mentales réalisés auprès des usagers et des gestionnaires de l’eau.Les résultats de la recherche portent sur les mécanismes et les conditions par lesquels la gestion territoriale de l’eau peut être gage d’efficacité environnementale. Des facteurs déterminants sont mis en évidence : (i) la mise en synergie des projets de développement territorial avec ceux de la gestion environnementale ; (ii) la mobilisation des dimensions identitaires des dispositifs de gestion des eaux et (iii) les intentions et les capacités d’action de certains gestionnaires. A cet égard, les structures intercommunales, et en leur sein, les binômes élus/agents de développement, constituent des acteurs moteurs de l’activation des ressorts territoriaux de la gestion de l’eau. / River contracts and Plans for Water Development and Management are some of the new public action instruments aiming to improve environmental efficacy through regionalisation. Research suggests the hypothesis that this efficacy depends on how actors implementing these systems apprehend their regional dimensions. It proposes the idea of territorial feedback to indicate all the regional and regionalising resources resulting from dialectic and diachronic processes between regional constructions concerning water and projects for its management.The research explores the regional strategies used in drawing up and implementing these systems and analyses their implications in terms of modification of representations and practices and water uses, and hence the environmental condition of resources and aquatic environments. The demonstration uses the empirical case of the Drome valley over the past four decades. The body of the work consists of minutes of meetings, project documents and press articles as well as interviews and mind maps produced with water users and managers.The results of the research concern the mechanisms and conditions through which regional water management can be an indicator of environmental efficacy. Determining factors are provided: (i) assurance of synergy between regional development projects with those of environmental management; (ii) the use of identification dimensions of water management systems and (iii) the intentions and ability to act of certain managers. In this respect, intercommunity structures, and within these, the association of elected representative/development agents, act as the driving force in activating territorial feedback relative to water management.
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Les spécificités limitatives de la culture dans la dynamique des territoires artisanaux marocains : une analyse par la notion des systèmes de production localisés (SPL). Cas de la dinanderie de Fès, de la poterie de Safi et de la marqueterie d'EssaouiraBellali, Abderrahmane 19 December 2011 (has links) (PDF)
Cette thèse que je présente est le fruit d'une recherche sur le rapport de l'artisanat marocain avec la modernité qui est à l'évidence au cœur de la transition que vit le Maroc. Elle porte sur la dynamique d'évolution de l'entreprise artisanale dans les territoires de la Médina de Fès, de Safi et d'Essaouira, où les systèmes de production artisanaux, locaux, ont des racines profondes et structurent l'organisation spatio-économique. Après avoir défini le territoire comme un espace-lieu doté d'une histoire socio-économique et culturelle, d'institutions propres dans lequel il se construit des ressources, un espace dynamisé et développé par les acteurs économiques, sociaux et institutionnels, où les acteurs façonnent et construisent des ressources spécifiques et développent entre eux une synergie, elle entend développer une réflexion engagée sur le lien entre Culture et Ressources en terme de développement local, tout en sachant que la Culture est une réalité supérieure qui s'impose aux groupes et les conditionne. Sans négliger le fait que la culture naît et se développe sur un territoire, le questionnement porte particulièrement sur l'analyse de l'existence de ses effets d'inertie dans les logiques territoriales. L'analyse tente de vérifier et de justifier les hypothèses que nous émettons quand nous affirmons que la culture, en tant que telle, entrave la trajectoire des structures artisanales, du fait qu'elle prolonge ses racines dans l'histoire et se perpétue d'une génération à une autre, en sauvegardant les mêmes techniques, les mêmes procédés de fabrication, résultat d'un progrès lent et cumulatif. Le but du présent travail est justement de démontrer que la culture n'est pas toujours un élément essentiel des processus d'innovation et de création sur les territoires comme on l'affirme, mais qu'elle peut aussi être un facteur de blocage.
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La territorialisation de la politique de l'eau est-elle gage d'efficacité environnementale ? : Analyse diachronique de dispositifs de gestion des eaux dans la vallée de la Drôme (1970-2011)Girard, Sabine 13 September 2012 (has links) (PDF)
Les Contrats de rivière et les Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux font partie des nouveaux instruments d'action publique misant sur un gain d'efficacité environnementale par leur territorialisation. La recherche pose l'hypothèse que cette efficacité dépend de la manière dont les acteurs qui mettent en œuvre ces dispositifs se saisissent de leurs dimensions territoriales. Elle propose la notion de ressort territorial pour désigner l'ensemble des ressources territorialisées et territorialisantes issues des processus dialectiques et diachroniques entre les constructions territoriales autour de l'eau et les projets pour sa gestion. La recherche explore les stratégies territoriales déployées dans l'élaboration et la mise en œuvre de ces dispositifs et analyse leurs implications en termes de modification des représentations et des pratiques des usagers de l'eau et in fine de l'état environnemental des ressources et des milieux aquatiques. La démonstration s'appuie sur le cas empirique de la vallée de la Drôme dans les quatre dernières décennies. Le corpus est constitué de comptes-rendus de réunions, de documents de projets et d'articles de presse ainsi que d'entretiens et de cartes mentales réalisés auprès des usagers et des gestionnaires de l'eau.Les résultats de la recherche portent sur les mécanismes et les conditions par lesquels la gestion territoriale de l'eau peut être gage d'efficacité environnementale. Des facteurs déterminants sont mis en évidence : (i) la mise en synergie des projets de développement territorial avec ceux de la gestion environnementale ; (ii) la mobilisation des dimensions identitaires des dispositifs de gestion des eaux et (iii) les intentions et les capacités d'action de certains gestionnaires. A cet égard, les structures intercommunales, et en leur sein, les binômes élus/agents de développement, constituent des acteurs moteurs de l'activation des ressorts territoriaux de la gestion de l'eau.
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Métropolisation et gouvernance urbaine : les dynamiques territoriales du nouveau régionalisme dans les agglomérations de Los Angeles et San FranciscoLefevre, Pierre 25 November 2009 (has links) (PDF)
Ce travail porte sur les dynamiques de coopération municipale dans les agglomérations de Los Angeles et San Francisco. Ces dynamiques de coopération renvoient à un mouvement plus général, qualifié de nouveau régionalisme, qui affecte l'ensemble des métropoles étatsuniennes, soumises à la fois à la pression de la compétition économique mondiale et à des transformations morphologique profondes. Ces dynamiques dépendent également des logiques de construction du maillage territorial et résultent d'un double rapport de force : d'une part, entre les élites tirant profit de la valorisation foncière de la ville et les opposants à l'urbanisation, et d'autre part, entre les partisans de l'autonomie locale et les promoteurs des nombreuses tentatives d'intégration régionale qui ont marqué l'histoire des deux principales agglomérations californiennes. Ce travail montre ainsi qu'à de nombreux égards, les manifestations du nouveau régionalisme peuvent être interprétées comme une adaptation des coalitions de croissance aux mutations récentes des agglomérations. Il met également en évidence l'existence de plusieurs courants constitutifs du régionalisme qui renvoient à des systèmes de valeurs, des objectifs et des modes opératoires distincts, et qui recouvrent des échelons territoriaux différents. Parfois en contradiction, les organisations inspirées de ces différents courants semblent néanmoins s'articuler pour proposer une forme de leadership régional original.
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Mobilités de travail et (re)construction des rapports sociaux au sein d’une communauté Hmong de Chine (province du Guizhou)Carrier, Sébastien 03 1900 (has links)
La mobilité rurale-urbaine est sans contredit l’un des phénomènes les plus marquants que la Chine a connus depuis ses réformes des années 1980. D’une ampleur colossale, elle a constitué un fondement essentiel de sa transition et de son développement économiques. Or, si l’impact social de cette mobilité a été abondamment étudié dans les villes où séjournent les paysans, il demeure peu connu dans leur communauté d’origine, et encore moins en contexte de « nationalité minoritaire ».
Reposant sur une enquête de terrain de plus d’une année, cette thèse en géographie sociale examine la (re)construction sociale dans une communauté rurale et minoritaire (c.àd. Hmong ou Miao) de Chine en lien avec le phénomène de la mobilité de travail. D’une intensité croissante, la pratique de la mobilité de travail par les membres de cette communauté est double. Les migrants sont soit des herboristes ambulants dans les villes de l’espace régional, soit des travailleurs salariés dans les villes orientales du pays. L’utilisation d’une approche du changement social intégrant les sphères du réel et de l’imagination et prenant en compte les dimensions territoriale et économique du phénomène migratoire est originale. De même, l’importance égale portée aux discours et aux actions des migrants et des non-migrants dans le processus de transformation sociale se veut novatrice.
Dans ses résultats, cette thèse fait état, premièrement, d’une refonte des logiques territoriales et économiques de la communauté étudiée sous l’effet du phénomène migratoire. De toute évidence, les fondements géographiques de son territoire se sont récemment complexifiés et multipliés. Désormais, une variété de lieux, de frontières, de réseaux sociaux et d’échelles se dessine dans les configurations territoriales de ses membres. Les implications économiques sont tout aussi patentes. Outre la forte dominance des transferts d’argent des migrants dans les budgets familiaux, les questions du développement et des inégalités aux différentes échelles de la communauté renvoient aujourd’hui essentiellement au fait migratoire.
Deuxièmement, cette thèse montre la forte empreinte laissée par la mobilité dans la sphère sociale. Nécessitant soutien aux extrémités de leur parcours, les migrants sollicitent de plus en plus l’aide de leurs réseaux lignagers, claniques, villageois et matrilinéaires. Et dans ce processus, il n’est pas rare qu’ils enfreignent consciemment les principes hiérarchiques traditionnels de leurs rapports familiaux. Aussi, au travers de la mobilité, des groupes longtemps marginalisés, tels les femmes et les jeunes adultes, ont acquis estime, autonomie et pouvoir décisionnel. Parallèlement, l’ordre social s’est bouleversé. Ce n’est plus le volume de la production agricole, mais le nombre de travailleurs migrants qui détermine aujourd’hui les différentes classes sociales de la communauté.
Finalement, dans le contexte plus large des populations rurales et minoritaires de Chine et du Massif sud-est asiatique, cette thèse fait ressortir l’importance d’aborder la question de l’impact social de la mobilité au-delà des paradigmes de la modernisation et de l’intégration. Contrairement à la plupart des écrits touchant à cette question, il ne suffit pas de porter le regard sur l’influence que les urbains et leur mode de vie soi-disant moderne exercent sur les migrants. Il est également nécessaire de reconnaître les capacités d’initiative et d’innovation sociale des membres de ces populations, migrants et non-migrants. Mais aussi, cette recherche démontre que la question identitaire se doit d’être prise en compte. Les sentiments de marginalité et de subordination demeurent vivaces au travers du phénomène migratoire. Et de tels sentiments semblent se traduire, le plus souvent, par un renforcement des liens sociaux et intracommunautaires au sein même de ces populations minoritaires. / Rural-urban mobility is unquestionably one of the most striking phenomena that China has experienced since the wide-ranging reforms of the 1980s. Besides its unparalleled magnitude, it has been an essential foundation of its economic transition and development. But if the social impact of mobility has been extensively studied in cities where ‘peasants’ (as farmers are called in China) sojourn, little is known of the effects of mobility in their community of origin, and even less when the community belongs to a ‘minority nationality’.
Based on fieldwork conducted over an 18-month period, this dissertation examines the impact of labor migration on the social (re)construction of a Hmong (Miao) community in rural China. Practices of mobility for work purposes are twofold in the studied community: migrants are either itinerant herbalists in close-by cities or factory workers in the eastern cities of the country. An original approach to social change has been used, integrating the spheres of imagination and practice, and takes into account the economic and spatial components of the migration phenomenon. Moreover, this research proposes an innovative theoretical model, by giving equal importance to the discourses and the actions in the process of social change of both migrants and non-migrants.
First, this study reveals the recent remodeling of the spatial and the economic foundations of the studied community. It shows that places, scales, social networks and borders all structure the community’s territory – in both real and imaginary spheres – and that they have become more complex and numerous as a result of the unprecedented circular migration of its inhabitants to and from their village. At the economic level, besides confirming dominance of remittances at the household level, it also appears that development and inequality issues are now addressed by members of the community primarily through the phenomenon of migration.
Second, the results expose the strong imprint of mobility in the social sphere. In need of support, migrants and left-behinds are increasingly seeking help within their lineage, clan, village, and matrilineal networks. In this process, it is not uncommon for them to consciously go against the traditional family hierarchies. Through mobility, long marginalized groups such as women and young adults, have now gained esteem, autonomy and decision-making power. Meanwhile, the social order has shifted. It is no longer the volume of agricultural production, but the number of migrant workers, which now determine the social classes within the community.
Finally, in the broader context of minorities in China and the Southeast Asian Massif, this dissertation addresses the debate about the social impact of mobility beyond the paradigms of modernization and integration. Unlike most of the literature pertaining to this issue, this research provides evidence that it is not enough to focus on the changes experienced by migrants through contact with urban dwellers and their so-called modern way of life. It shows that it is necessary to recognize the capacity for initiative and social innovation of all the members of these minorities, migrants or non-migrants. It also stresses the centrality of the question of identity. Feelings of marginality and subordination remain strong and they do not seem to fade as a result of migration. On the contrary, these feelings seem to most often result in a strengthening of social and community bonds within these minorities.
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Mobilités de travail et (re)construction des rapports sociaux au sein d’une communauté Hmong de Chine (province du Guizhou)Carrier, Sébastien 03 1900 (has links)
La mobilité rurale-urbaine est sans contredit l’un des phénomènes les plus marquants que la Chine a connus depuis ses réformes des années 1980. D’une ampleur colossale, elle a constitué un fondement essentiel de sa transition et de son développement économiques. Or, si l’impact social de cette mobilité a été abondamment étudié dans les villes où séjournent les paysans, il demeure peu connu dans leur communauté d’origine, et encore moins en contexte de « nationalité minoritaire ».
Reposant sur une enquête de terrain de plus d’une année, cette thèse en géographie sociale examine la (re)construction sociale dans une communauté rurale et minoritaire (c.àd. Hmong ou Miao) de Chine en lien avec le phénomène de la mobilité de travail. D’une intensité croissante, la pratique de la mobilité de travail par les membres de cette communauté est double. Les migrants sont soit des herboristes ambulants dans les villes de l’espace régional, soit des travailleurs salariés dans les villes orientales du pays. L’utilisation d’une approche du changement social intégrant les sphères du réel et de l’imagination et prenant en compte les dimensions territoriale et économique du phénomène migratoire est originale. De même, l’importance égale portée aux discours et aux actions des migrants et des non-migrants dans le processus de transformation sociale se veut novatrice.
Dans ses résultats, cette thèse fait état, premièrement, d’une refonte des logiques territoriales et économiques de la communauté étudiée sous l’effet du phénomène migratoire. De toute évidence, les fondements géographiques de son territoire se sont récemment complexifiés et multipliés. Désormais, une variété de lieux, de frontières, de réseaux sociaux et d’échelles se dessine dans les configurations territoriales de ses membres. Les implications économiques sont tout aussi patentes. Outre la forte dominance des transferts d’argent des migrants dans les budgets familiaux, les questions du développement et des inégalités aux différentes échelles de la communauté renvoient aujourd’hui essentiellement au fait migratoire.
Deuxièmement, cette thèse montre la forte empreinte laissée par la mobilité dans la sphère sociale. Nécessitant soutien aux extrémités de leur parcours, les migrants sollicitent de plus en plus l’aide de leurs réseaux lignagers, claniques, villageois et matrilinéaires. Et dans ce processus, il n’est pas rare qu’ils enfreignent consciemment les principes hiérarchiques traditionnels de leurs rapports familiaux. Aussi, au travers de la mobilité, des groupes longtemps marginalisés, tels les femmes et les jeunes adultes, ont acquis estime, autonomie et pouvoir décisionnel. Parallèlement, l’ordre social s’est bouleversé. Ce n’est plus le volume de la production agricole, mais le nombre de travailleurs migrants qui détermine aujourd’hui les différentes classes sociales de la communauté.
Finalement, dans le contexte plus large des populations rurales et minoritaires de Chine et du Massif sud-est asiatique, cette thèse fait ressortir l’importance d’aborder la question de l’impact social de la mobilité au-delà des paradigmes de la modernisation et de l’intégration. Contrairement à la plupart des écrits touchant à cette question, il ne suffit pas de porter le regard sur l’influence que les urbains et leur mode de vie soi-disant moderne exercent sur les migrants. Il est également nécessaire de reconnaître les capacités d’initiative et d’innovation sociale des membres de ces populations, migrants et non-migrants. Mais aussi, cette recherche démontre que la question identitaire se doit d’être prise en compte. Les sentiments de marginalité et de subordination demeurent vivaces au travers du phénomène migratoire. Et de tels sentiments semblent se traduire, le plus souvent, par un renforcement des liens sociaux et intracommunautaires au sein même de ces populations minoritaires. / Rural-urban mobility is unquestionably one of the most striking phenomena that China has experienced since the wide-ranging reforms of the 1980s. Besides its unparalleled magnitude, it has been an essential foundation of its economic transition and development. But if the social impact of mobility has been extensively studied in cities where ‘peasants’ (as farmers are called in China) sojourn, little is known of the effects of mobility in their community of origin, and even less when the community belongs to a ‘minority nationality’.
Based on fieldwork conducted over an 18-month period, this dissertation examines the impact of labor migration on the social (re)construction of a Hmong (Miao) community in rural China. Practices of mobility for work purposes are twofold in the studied community: migrants are either itinerant herbalists in close-by cities or factory workers in the eastern cities of the country. An original approach to social change has been used, integrating the spheres of imagination and practice, and takes into account the economic and spatial components of the migration phenomenon. Moreover, this research proposes an innovative theoretical model, by giving equal importance to the discourses and the actions in the process of social change of both migrants and non-migrants.
First, this study reveals the recent remodeling of the spatial and the economic foundations of the studied community. It shows that places, scales, social networks and borders all structure the community’s territory – in both real and imaginary spheres – and that they have become more complex and numerous as a result of the unprecedented circular migration of its inhabitants to and from their village. At the economic level, besides confirming dominance of remittances at the household level, it also appears that development and inequality issues are now addressed by members of the community primarily through the phenomenon of migration.
Second, the results expose the strong imprint of mobility in the social sphere. In need of support, migrants and left-behinds are increasingly seeking help within their lineage, clan, village, and matrilineal networks. In this process, it is not uncommon for them to consciously go against the traditional family hierarchies. Through mobility, long marginalized groups such as women and young adults, have now gained esteem, autonomy and decision-making power. Meanwhile, the social order has shifted. It is no longer the volume of agricultural production, but the number of migrant workers, which now determine the social classes within the community.
Finally, in the broader context of minorities in China and the Southeast Asian Massif, this dissertation addresses the debate about the social impact of mobility beyond the paradigms of modernization and integration. Unlike most of the literature pertaining to this issue, this research provides evidence that it is not enough to focus on the changes experienced by migrants through contact with urban dwellers and their so-called modern way of life. It shows that it is necessary to recognize the capacity for initiative and social innovation of all the members of these minorities, migrants or non-migrants. It also stresses the centrality of the question of identity. Feelings of marginality and subordination remain strong and they do not seem to fade as a result of migration. On the contrary, these feelings seem to most often result in a strengthening of social and community bonds within these minorities.
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Dynamiques urbaines et enjeux du patrimoine au sud-Bénin : évolution et perspectives pour Porto-Novo et sa région / Urban dynamics and stakes of patrimony in the South of Benin : assessment and perspectives for Porto-Novo and its regionTafuri, Cédric 30 November 2015 (has links)
La région de Porto-Novo, territoire culturel hérité au sud du Bénin, en Afrique de l'Ouest, fait partie d'une conurbation en pleine croissance (entre Cotonou et Porto-Novo) présentant un contexte d'urbanisation rapide, d'étalement urbain et de mutations fonctionnelles des espaces. Porto-Novo – capitale politique du Bénin distancée démographiquement et économiquement par sa voisine Cotonou – ainsi que sa région, connaissent parallèlement depuis quelques années, à l'image d'autres territoires africains, une dynamique de patrimonialisation et de revendications identitaires, tandis qu'un mouvement de revalorisation des traditions et dans le même temps d'appui à une gouvernance locale ont été encouragés par les instances internationales et les bailleurs de fonds. La question de la patrimonialisation, à travers son appropriation par les acteurs de la gestion et du développement des territoires, propose surtout un éclairage sur les dynamiques sociales et culturelles à l’œuvre et les enjeux territoriaux de la région porto-novienne. Alors que la décentralisation se met progressivement en place, la ville et sa région sont en outre aujourd’hui au centre de rivalités politiques et identitaires où le patrimoine semble tenir une place stratégique dans le jeu des acteurs. / The Porto Novo region, an inherited cultural territory in the south of Benin, in West Africa, is part of a growing conurbation (between Cotonou and Porto Novo) with rapid urbanization, urban sprawl and functional mutations in the use of space.Porto Novo - the political capital of Benin, outdistanced demographically and economically by its neighbor Cotonou - and the Porto Novo region, like other African territories have, in recent years, both undergone a dynamic of "patrimonialisation" (granting of heritage status) and claiming of identity, while a movement to give new value to its traditions and support local governance has been encouraged by international authorities and sponsors.The question of "patrimonialisation", through its appropriation by the actors involved in the management and development of the territories, first and foremost suggests that light should be thrown on the current social and cultural dynamics at work and what is at stake territorially speaking in the Porto Novo region. While decentralization is increasingly evident, the town and its region are also currently at the centre of rivalries over politics and identity in which the patrimony seems to play a strategic part in the game of the territorial actors.
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L'innovation institutionnelle territoriale au service du développement économique : tentative de modélisation / Institutional territorial innovation for economic development : attempt to modelingHurdebourcq, Philippe 28 November 2013 (has links)
Depuis la fin du système fordiste, de nombreux chercheurs ont étudié pourquoi des territoires français parvenaient à surmonter les crises systémiques auxquels ils étaient soumis et d’autres non. Paradoxalement, alors que tous évoluaient dans des contextes économique, social et institutionnel comparables, ils ont montré que la résilience de certains résultait directement de facteurs endogènes. Le local, loin d’être absorbé par la mondialisation, est au contraire apparu comme un rempart à l’uniformisation et un facteur de compétitivité pour les firmes. Cependant, l’approche méso économique qui sous-tend ces analyses suppose que le territoire soit à même d’initier une dynamique de coordination de ses agents, qu’ils appartiennent aux sphères publiques comme privées, et puisse les inciter à intégrer des démarches collaboratives. Or ces principes vertueux, créateurs de valeurs pour les firmes et porteurs de cohésion pour les territoires, ne peuvent se concrétiser sans que les individus, dirigeants de firmes, responsables institutionnels et leurs collaborateurs ne fassent leurs de ces principes et acceptent d’y affecter du temps et des moyens.Toutefois, notre expérience montre une relative ignorance de la part des agents susceptibles d’être concernés. Les enjeux et contraintes de chacun tendent au contraire à s’y opposer. C’est pourquoi notre recherche, basée sur des témoignages approfondis des principaux acteurs locaux, vise à proposer des clés assurant la déclinaison de ces concepts méso à la réalité microéconomique des territoires, afin de leur permettre d’appliquer et de bénéficier concrètement des grands principes de l’économie territoriale. / Since the end of the Fordist system, numerous researchers have researched the reasons for which some French territories managed to overcome the systemic crises to which they were subject whereas others did not. Paradoxically, whereas all of them developed within similar economic, social and institutional contexts, they have shown that the resilience of some resulted directly from endogenous factors. Local [characteristics], far from being absorbed by globalisation, have on the contrary appeared as a defence against the trend towards uniformity and a factor in competitiveness for firms. However, the meso economic approach underlying these analyses assumes that the territory can itself initiate a dynamic of coordination by its agents, whether they belong to the public or the private sphere, and can encourage them to integrate collaborative policies. However, these virtuous principles, creating value for firms and bringing cohesion to the territories themselves, cannot become effective unless individuals, business leaders, institutional managers and their staff accept these principles and agree to devote time and resources to them.However, our experience demonstrates relative ignorance on the part of actors liable to be concerned. The challenges and constraints relating to each tend, on the contrary, to be a barrier. That is why our research, based on in-depth testimony collected from the principal local actors aims to offer keys for ensuring the application of these meso concepts to the micro economic reality of these territories, with the aim of enabling them to apply and to benefit in concrete terms from the main principles of the territorial economy.
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