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Les Français vus par ceux qui les gouvernent (1800-1820) / The French as seen by those who govern them (1800-1820)Audibert, Cédric 21 February 2014 (has links)
Les mots utilisés par les historiens pour décrire la nation ou la société diffèrent de ceux des autorités entre 1800 et 1820. La création des préfectures place les préfets au cœur d'une administration centralisée. Situés entre les ministres et les sous-préfets, en relation directe avec les autorités militaires et religieuses, ils entretiennent une correspondance administrative quotidienne avec divers interlocuteurs et traitent parfois les réclamations qui leurs sont transmises, directement ou non, par leurs administrés. En tant que relais du pouvoir central, le personnel préfectoral est également amené à s’adresser directement à la population par le biais de proclamations. Tous ces documents révèlent les vues des gouvernants. Leurs représentations changent, ainsi que leur langage, au gré des succès diplomatiques, politiques ou militaires, et des défaites qui sonnent le glas de l'Empire fondé par Napoléon remplacé à sa chute par Louis XVIII sur le trône de France. Les images véhiculées par les autorités n'évoluent pas toutes au même rythme ; elles demeurent complexes et soumises à des tensions révélatrices de leurs contradictions. Les pouvoirs publics réaffirment les traits communs propres à un « peuple » exceptionnel, distinct de ses voisins européens, souvent supérieur. Ils ne cachent pas pour autant les nombreuses divisions qui opposent les Français, « bons » ou « mauvais ». Ils ne taisent pas non plus les différences qu'ils établissent entre les élites et le reste de la population, dénigré pour son appartenance sociale ou géographique et prennent en compte la souffrance des « malheureux ». / The words used by historians to describe the nation or society differ from those used by the authorities between 1800 and 1820. The creation of prefectures places prefects at the heart of a centralised administration. Situated between ministers and sub-prefects, in direct contact with military and religious authorities, they maintain daily administrative correspondence with various interlocutors and sometimes handle complaints transmitted to them, directly or indirectly, by their constituents. As a relay of the central power, prefectoral staff also have to address the population directly through proclamations. All these documents reveal the views of the rulers. Their representations changed, as did their language, depending on diplomatic, political or military successes, and the defeats that sounded the death knell of the Empire founded by Napoleon, which was replaced when Louis XVIII fell to the throne of France. The images conveyed by the authorities do not all evolve at the same rate; they remain complex and subject to tensions that reveal their contradictions. The public authorities reaffirm the common features of an exceptional "people", distinct from its European neighbours, often superior. However, they do not hide the many divisions between the French,"good" or "bad". Nor do they ignore the differences between the elites and the rest of the population, denigrated for their social or geographical affiliation and taking into account the suffering of the "unfortunate.
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Census : les recensements dans l'empire romain d'Auguste à Diocletien / Census : the censuses in the provinces of the Roman Empire from Augustus to DiocletianLe Teuff, Béatrice 01 December 2012 (has links)
Le recensement provincial est une institution centrale de l’Empire romain. Né avec le Principat, il était destiné à estimer les ressources humaines et matérielles des territoires sous domination romaine, et s’est imposé comme la clé de voûte de la fiscalité provinciale. Néanmoins, il demeure mal connu. Cette situation vient de la faiblesse numérique des sources et de leur nature. En dehors de l'Égypte, les cens provinciaux sont essentiellement connus grâce à des inscriptions dédiées aux sénateurs et chevaliers ayant participé à ces opérations. Pour étudier le recensement à l'échelle de l'empire, il nous donc a paru nécessaire de diversifier les points de vue et de ne pas nous limiter à l'approche la plus fréquemment adoptée dans les études consacrées au census, l'analyse prosopographique. Bien que cette dernière s'impose comme la plus naturelle étant donné la nature de la documentation qui nous est parvenue, elle limite le champ d'étude aux seules provinces dans lesquelles sont attestés des censiteurs impériaux et peine à rendre compte de la logique d'ensemble de l'institution comme des modalités selon lesquelles l'information était collectée. Notre objectif était d'écrire une histoire fiscale et politique du recensement, mais aussi une histoire de ses procédures et non pas seulement de ses agents. Nous avons donc choisi d’élargir l’angle d’approche et d'inclure dans notre corpus toutes les sources littéraires, papyrologiques et juridiques susceptibles de nous éclairer sur cette institution. La première partie est consacrée aux aspects fiscaux et tente de comprendre le fonctionnement de l’impôt provincial. Dans quelles mesures le recensement se prêtait-il à la collecte des informations nécessaires à la levée des tributa ? La deuxième s'intéresse au déroulement des opérations dans les diverses provinces. Notre objectif est d'identifier les différents niveaux de collecte de l'information tout en rendant compte des différences régionales dont témoignent les sources. Au coeur de cette partie se trouve une réflexion sur la complémentarité entre le niveau local et le niveau provincial et sur les documents qui étaient produits aux divers échelons. Enfin, nous abordons dans un troisième temps les aspects institutionnels et politiques afin de comprendre dans quelles mesures cette institution était caractéristique du nouveau régime qui vit le jour avec Auguste. Cette partie est également consacrée à l'étude des relations entre les agents en charge des opérations et les provinciaux qui y étaient soumis. / The provincial census is a key institution of the Roman Empire. Instituted by the first Princeps, Augustus, it was aimed at estimating the human and material resources of the territories which were under Roman control, and thus proved to be a cornerstone of the Roman fiscal system. Nevertheless, it remains mostly unknown to this date, which can be explained by the lack of sources and by their nature: apart from Egypt, provincial censuses are mostly attested through inscriptions dedicated to senators and knights who took part in these operations. In this dissertation, we chose to tackle the subject from novel perspectives and not to limit ourselves to the prosopographic approach that remains so far the most frequently adopted one. Despite its relevance given the nature of the sources, it restricts the study to the provinces in which census officials are known, and fails to give a comprehensive idea of the institution and of the methods through which information was collected. Our goal was not only to write a fiscal and political history of the census, but also to describe its process and identify its agents. To this end were included into our corpus all the literary, papyrological and juridical sources that might improve our understanding of this institution. Firstly, we focused on the two main provincial taxes, i.e. tributum soli and tributum capitis, in order to describe the fiscal system at work in the provinces and to identify the criteria on which these tributa were imposed. Secondly, we studied the way information was collected during the census. Our goal was to unravel the levels (local, provincial) through which data transited, their interactions, and the documents each one of them produced. At the same time, we wanted to emphasize the differences that existed between provinces, and to explain them. Finally, we addressed the institutional and political aspects of the provincial census: to what extent was this institution representative of the new regime that appeared with Augustus, and an opportunity for the provincials to initiate a dialog with the Princeps through his representatives?
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« Vous avez le droit à un avocat » : enquête sur la réforme et les pratiques de la garde à vue / « You have the right into a lawyer » : study of the reform and the uses of garde à vueBargeau, Adélaïde 26 September 2018 (has links)
Cette thèse s’intéresse à un dispositif, particulièrement critiqué à la fin des années 2000 pour son usage exponentiel et pour son indigence en matière de droits : la garde à vue. Loin de la restreindre à sa codification juridique d’acte d’enquête, la garde à vue peut alors être appréhendée comme un instrument désormais privilégié de gestion de la police et de la politique en matière de petite et moyenne délinquance. Mais sous le coup des injonctions européennes, le gouvernement français est contraint de la réformer en avril 2011. Le mis en cause a désormais le droit d’être assisté d’un avocat pendant toute la durée de l’interrogatoire. Avec cette réforme, la garde à vue incarne une tension entre, d’une part, l’intensification de la répression de certaines populations et d’autre part, la reconnaissance de droits nouveaux qui leur sont accordés. À partir d’une enquête mêlant études de débat, ethnographie et questionnaire, l’objet de cette thèse est d’interroger la mise en œuvre et les effets de cette réforme paradoxale sur l’institution policière. La réforme de la garde à vue ne peut pas être appréhendée comme une simple modalité d’action publique. Elle constitue un moment critique de transformation des modalités de relations de l’État aux administrés, complexifiées par l’introduction des avocats en interrogatoire. Les effets de la présence de l’avocat varient, selon les usages qui sont faits de la garde à vue (d’une mesure de contention à un acte d’enquête), liés à la position des agents et des services dans la hiérarchie des prestiges policiers, et selon les propriétés sociales des gardés à vue, des policiers, et des avocats. La rencontre des uns et des autres peut prendre la forme d’une configuration d’alliance, de conflit, de concurrence, selon les différentes variables étudiées. Par l’étude de ces configurations d’interrogatoires, situées et incarnées, nous montrons qu’à chaque type de population est attaché un usage spécifique de la garde à vue. Ainsi, l’entrée par la garde à vue permet plus largement de voir la justice et la gestion des illégalismes par l’État en train de se faire. / This PhD investigates an apparatus that attracted considerable criticism in the late 2000s for being overused and failing to ensure enough rights: garde à vue, which roughly translates as police custody. Far from being only an investigative act, as its legal definition goes, garde à vue increasingly operates as a key instrument for the police and political management of petty crime. To meet the EU’s demands, however, the French government was forced to reform the system in April 2011. Suspects now have the right to receive a lawyer’s assistance during their entire interrogation. The reform of garde à vue reflects a tension between the intensifying repression of specific populations and the recognition of new rights granted to them. Drawing on the study of debates, ethnographic material and a questionnaire, this research examines the implementation and the effects of this paradoxical reform on the police institution.The reform of garde à vue cannot be approached simply as a public policy shift. Beyond that, it constitutes a key juncture in the transformations of the relationships between the State and citizens resulting from the introduction of lawyers during the interrogations. Effects of the lawyer’s presence vary according to the uses of garde à vue (from a measure of restraint to an investigative act), which relate to the position of agents and departments in the hierarchy of police prestige, and the social properties of suspects, members of the police and lawyers. The interactions between these protagonists may be characterized by configurations of alliance, conflict or competition depending on the above variables. Through the situated, embodied analysis of these configurations of interrogation, I show that a distinct use of garde à vue corresponds to each type of population. The focus on police custody ultimately yields broader insights into justice and the State’s management of illegalisms in the making.
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