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Esthétique et Théorie de l'Obscène dans la modernité littéraire négro-africaine : les cas de Places des fêtes et de Hermina de Sami Tchak / Esthetic and theory of the obscene in modern negro-africaine literature : the study cases of « places of the parties » and « hermina » by sami tchakMegne M'Ella, Oscar 13 December 2014 (has links)
Si l’on accepte l’idée qu’à la différence du roman moderne, le roman contemporain ne cherche pas absolument à reconstituer la figure de l’humain, mais la pense plutôt comme une image « trans-individuelle » de l’humain, la prise en compte de l’Obscène dans le contexte de la Littérature Négro-africaine de ces 30 dernières années prend sens. La rupture grotesque avec la linéarité, le recours au langage comme activité de défoulement face aux tabous et à la tradition, permettent de dire autrement un avenir qui de plus en plus nous échappe. Nous proposons de comprendre l’irruption de l’Obscène dans les nouvelles écritures romanesques africaines comme un symptôme de contemporanéité et une nouvelle approche de la part des écrivains de la quatrième génération, de réquisitionner véritablement le sens du mot individu dans le contexte négro-africain dominé par le pouvoir. Si, selon le dictionnaire Petit Larousse, l’Obscène est « ce qui blesse ouvertement la pudeur par des représentations d’ordres sexuelles », il a des conséquences éthiques profondes dans un contexte Négro-africain où existent des tabous culturels forts sur la mise en scène de l’intimité sexuelle. Nous chercherons à expliquer à quel prix l’Obscène peut s’ériger en élément de littérarité ou en une théorie capable de nourrir le sujet qui la pratique. Cependant, une communauté est-elle encore possible par delà le bouleversement des valeurs éthiques entraîné par une éventuelle esthétique de l’Obscène? / If we accept the idea that unlike modern novel, contemporary novel does not absolutely seek to recreate the human figure, but rather thinks of it as a « trans-individual » image of the human being, then the taking into account of the Obscene in the « Negro-African » literature's context of these last 30 years makes sense. The ludicrous break with the linearity and the use of language as cathartic effect enable to express differently a future which is more and more beyond our control.We are trying to understand the upsurge of the Obscene in the new african fiction writings as a contemporary symptom and a new approach on the part of tthe authors of the fourth generation, to truly comandeer the sense of the word « individual » in the « Negro-African » context.If, according to the Petit Larousse dictionary, the Obscene is « what offends openly the modesty through sexual representations », it has deep ethical consequences in a « Negro-African » context where strong cultural taboos on sexual initmacy productions exist. We will try to explain at what cost the Obscene can set itself up as an element of literarity or as a theory able to sustain the subject practising it. However, is a community still possible beyond the disruption of the ethical values caused by a possible aesthetic of the Obscene ?
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Ecriture et barbarie postmoderne. Lecture poétique de la disgrâce dans « Disgrace » et « Waiting for the Barbarians » de J.M. Coetzee, « Les Ecailles du ciel » et « L’Aîné des orphelins » de Tierno Monénembo et « L’Aube » et « Le cas Sonderberg » d’Elie WieselMbanda Bakolosso, Davy Gildas 02 December 2014 (has links)
Cette thèse porte sur l’impuissance de l’ambition littéraire à transcrire fidèlement la barbarie absolue. A partir de la poétique de la disgrâce, elle interroge d’abord le rapport entre écriture et expérience extrême puis, met en exergue les stratégies narratives régissant les récits qui tentent une littérarisation d’expériences jugées indicibles. Elle est ensuite une réflexion sur le statut même de la littérature contemporaine. L’analyse poétique conduit à affirmer dans une première partie que les récits de la catastrophe sont construits autour d’un dilemme : l’indicible, fondé sur l’impuissance du langage rationnel à la nommer, et la nécessité malgré tout de dépasser les frontières de « l’impossible à dire ». Et c’est le renversement de l’écriture de la disgrâce en disgrâce de l’écriture comme procédé esthétique qui permet ce dépassement. La deuxième partie permet de constater la récurrence de certains invariants se présentant comme éléments pertinents de littérarité. C’est notamment le cas du recours à la désacralisation de l’écriture. Celle-ci engendre une littérature du vide, de l’incertitude. C’est ensuite la notion de fragmentation du sujet qui place véritablement nos œuvres tantôt dans la littérature postmoderne occidentale ou bien dans littérature de la postcolonie africaine. / This thesis deals with the unability of literary ambition to faithfully transcribe absolute barbarism. Using the poetics of disgrace, it questions the relationship between writing and extreme experience on the one hand, and brings out the narrative strategies governing the stories attempting a novelization of experiences judged unspeakable on the other. It is then a reflection on the very status of contemporary literature.The poetic analysis leads us to affirm in a first part that tales of catastrophe are built on a dilemma: the unspeakable; based on the powerlessness of rational language to name it and the necessity, despite it all, to transcend the frontiers of the “impossible to say”. And it is the reversal of the writing of disgrace into the disgrace of writing as an aesthetical means which allows this transcendence. The second part allows us to see the recurrence of some invariants presenting themselves as pertinent elements of writing. This engenders a literature of the void, of uncertainty. It is then the notion of the subject’s fragmentation which truly places our works either in western postmodern literature or in African postcolonial literature.
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La Représentation de l'espace africain postcolonial dans le roman littéraire français : Une lecture de "L'Etat sauvage" de Georges Conchon, de "Tombeau pour cinq cent mille soldats" de Pierre Guyotat, de" Les Flamboyants" et de "Le Tyran éternel" de Patrick Grainville, et de "Mais le fleuve tuera l'homme blanc" de Patrick Besson / The Representation of the Postcolonial African Space in the Contemporary French Roman : An analysis of Georges Conchon's «L’état sauvage», Pierre Guyotat ‘s «Tombeau pour cinq cent mille soldats», Patrick Grainville ‘s «Le tyran éternel» et «Les flamboyants» et Patrick Besson ‘s «Mais le fleuve tuera l’homme blanc»Kone, Guiba Abdul Karamoko 13 December 2019 (has links)
Notre sujet découle d’un vif intérêt pour la question du lien entre la littérature et l’Histoire. Nous cherchons à savoir comment l’écriture littéraire française fait la satire d’évènements ayant émaillé le cours de l’Histoire de l’Afrique francophone. Ensuite, le titre de notre travail exprime notre préoccupation pour la littérature française dépeignant ou évoquant l’Afrique francophone. Nous nous attachons à la manière dont certains écrivains français font la satire de l’Afrique francophone à travers les textes qui ont recours à la mimesis. De ce fait, une attention particulière fut accordée aux différents indices (l’espace, le temps, les personnages, l’esthétique) de représentation de l’Afrique francophone dans le roman français, et à l’histoire de l’Afrique francophone dans le roman français postcolonial. L’analyse de l’espace et des personnages a eu pour point d’ancrage les différentes figures de représentation de l’Afrique francophone, présentes, dans certains romans français contemporains. Quant à celle qui porte sur le temps, elle a eu pour ancrage l’analyse du temps narratif, de la narrativité, du jeu du narrateur. Nos hypothèses de recherche sont les suivantes : le jeu et le caractère des personnages, la description de l’espace et le temps, dans le roman français sur l’Afrique, sont-ils symptomatiques de l’Afrique francophone ? En quoi le style hérité des écrivains sud-américains participe-t-il à la représentation de l’Afrique francophone postcoloniale ? Quel est le rôle des figures de style dans le processus de narration ? Les auteurs français contemporains, en dépit des efforts consentis pour prendre leur distance les vues, les mentalités et les idéologies de l’époque coloniale, ne véhiculent-ils pas d’« anciens » clichés et stéréotypes dans leur représentation de l’Afrique ? En d’autres termes, le roman français contemporain n’est-il pas une continuité du roman colonial ? Par exemple, dans cette perspective, quels sont les rôles joués par l’emploi itératif de la boue et de la sexualité au sein de notre corpus ? / Our subject stems from a keen interest in the question of the link between literature and history. We seek to know how French literary writing satirizes events that have enamelled the course of the History of Francophone Africa. Next, the title of our work expresses our concern for French literature portraying or evoking Francophone Africa. We focus on the way some French writers satirize French-speaking Africa through texts that use mimesis. As a result, particular attention was given to the various indices (space, time, characters, aesthetics) of representation of French-speaking Africa in the French novel, and to the history of French-speaking Africa in the postcolonial French novel. The analysis of space and characters was anchored by the different representation figures of French-speaking Africa, present in some contemporary French novels. As for the one that deals with time, it was based on the analysis of the narrative time, the narrativity, the narrator's play. Our research hypotheses are as follows: the play and character of the characters, the description of space and time, in the French novel on Africa, are they symptomatic of French-speaking Africa? How does the style inherited by South American writers contribute to the representation of Francophone postcolonial Africa? What is the role of figures of speech in the narrative process? Do contemporary French authors, despite their efforts to distance themselves from the views, mentalities and ideologies of the colonial era, not convey?
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Les Mécanismes de la Représentation du Pouvoir Dictatorial dans le Roman Africain Francophone AprÈs la Periode Coloniale. Le Cas d’<i>Ex-Pere de la Nation</i> d’Aminata Sow Fall et <i>Branle-Bas</i> en Noir et Blanc de Mongo BeHayatou, Guedeyi Yaeneta 21 March 2011 (has links)
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Engagement littéraire et création romanesque dans l'œuvre de Mongo Beti / Literary commitment and novelistic creation in the works of Mongo BetiAït-Aarab, Mohamed 08 December 2010 (has links)
Une double dynamique traverse l’œuvre de Mongo Beti, et ce dès 1953 et ses débuts en littérature : en premier lieu, un engagement inflexible, intransigeant, que l’écrivain brandit comme un signe identificateur de son esthétique romanesque et de son action citoyenne. En second lieu, un courant d’échanges souvent fructueux s’instaure entre « prose latérale » (écrits journalistiques et politiques, essais, pamphlets) et production fictionnelle. Autant dire que l’homme et l’œuvre, pour reprendre une formule désuète, sont indissociablement liés et que les combats de l’un trouve toujours un écho et une transposition, plus ou moins distanciée selon les périodes, dans l’autre. Dans le sillage de Sartre et fidèle en cela à la volonté affichée par les promoteurs de la revue Les Temps modernes, Beti refuse le silence du clerc. Et si trahison il y a, elle se niche, selon lui, dans le refus obstiné de dire l’injustice criante et les manquements aux droits de l’homme. C’est cette ligne de conduite idéologique et scripturaire qui unit tous les ouvrages de Mongo Beti, de la « chronique coloniale » aux « romans d’un retour au pays natal » que ce travail souhaite mettre en évidence, tout en s’interrogeant sur les limites et les tensions qu’engendre une telle posture. Mais, parce qu’il n’est pas un propagandiste appointé mettant son œuvre au service d’une cause qui la transcenderait, Beti évite le piège du roman à thèse - même si certains textes, ceux du « cycle Dzewatama » en particulier, témoignent d’un didactisme pesant - et livre une œuvre qui est avant tout le témoignage passionné et ironique sur plus de soixante-dix ans de l’histoire, souvent douloureuse et tragique, parfois drolatique, de l’Afrique. / Two tendencies underpin the works of Mongo Beti, right from his literary beginnings in 1953. First, an inflexible, uncompromising commitment that the writer raises as a sign identifying his novelistic aesthetics and his action as a public figure. Second, a channel permitting frequently productive exchanges between “secondary prose” (journalistic and political writing, essays, political pamphlets) and fictional production. All of which means, as the hackneyed saying goes, that the man and his works cannot be dissociated and that the struggles of the former are always echoed in the latter, and transposed, at a distance varying from great to small depending on the period. Following in the steps of Sartre and thus respectful of the ideal promoted by those who defended the literary review Les Temps modernes, Beti refused to be a silent cleric. If there be betrayal, in his view, it is to be found in the stubborn refusal to denounce patent injustice and failures to respect human rights. It is this ideological and scriptural line of conduct which unites all the works of Mongo Beti, from the “Colonial Chronicles” to the “Returned to Homeland” cycle. However, since he is not an official propagandist dedicating his works to a cause that might transcend him, Beti avoids the pitfalls of thesis novels, even if some texts, particularly those of the “Dzewatama Cycle”, are weightily didactic. His works are above all the impassioned and ironic testimony of more than 70 years of African history: often painful and tragic, sometimes droll.
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Engagement littéraire et création romanesque dans l'œuvre de Mongo BetiAït-Aarab, Mohamed 08 December 2010 (has links) (PDF)
Une double dynamique traverse l'œuvre de Mongo Beti, et ce dès 1953 et ses débuts en littérature : en premier lieu, un engagement inflexible, intransigeant, que l'écrivain brandit comme un signe identificateur de son esthétique romanesque et de son action citoyenne. En second lieu, un courant d'échanges souvent fructueux s'instaure entre " prose latérale " (écrits journalistiques et politiques, essais, pamphlets) et production fictionnelle. Autant dire que l'homme et l'œuvre, pour reprendre une formule désuète, sont indissociablement liés et que les combats de l'un trouve toujours un écho et une transposition, plus ou moins distanciée selon les périodes, dans l'autre. Dans le sillage de Sartre et fidèle en cela à la volonté affichée par les promoteurs de la revue Les Temps modernes, Beti refuse le silence du clerc. Et si trahison il y a, elle se niche, selon lui, dans le refus obstiné de dire l'injustice criante et les manquements aux droits de l'homme. C'est cette ligne de conduite idéologique et scripturaire qui unit tous les ouvrages de Mongo Beti, de la " chronique coloniale " aux " romans d'un retour au pays natal " que ce travail souhaite mettre en évidence, tout en s'interrogeant sur les limites et les tensions qu'engendre une telle posture. Mais, parce qu'il n'est pas un propagandiste appointé mettant son œuvre au service d'une cause qui la transcenderait, Beti évite le piège du roman à thèse - même si certains textes, ceux du " cycle Dzewatama " en particulier, témoignent d'un didactisme pesant - et livre une œuvre qui est avant tout le témoignage passionné et ironique sur plus de soixante-dix ans de l'histoire, souvent douloureuse et tragique, parfois drolatique, de l'Afrique.
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Les occupations de fermes commerciales au Zimbabwe : récits, expériences et devenirs des fermiers blancsKalaora, Léa 07 1900 (has links)
Cette thèse propose une ethnographie des devenirs des fermiers blancs saisis sur le
long terme de leur présence au Zimbabwe. L’analyse est centrée autour d’un moment de
crise, les occupations de fermes en cours, qualifié dans ce travail d’éthique et de critique.
Ces occupations s’attaquent symboliquement et réellement aux restes de la colonisation au Zimbabwe. Leur étude nous a conduits à nous interroger sur les manières suivant lesquelles la décolonisation est mise en oeuvre dans le Zimbabwe du Président Mugabe et sur les enjeux qui concernent la forme, notamment sur le plan légale, de la postcolonie.
Ces occupations ont provoqué l’expulsion de plus de 90 % des fermiers blancs hors
de leur lieu utopique, à savoir la ferme, et les ont poussés dans des espaces d’ambiguïté à l’intérieur desquels les occupants cherchent la confrontation. La question de la corruption (économique et morale) est au coeur de l’expérience des fermiers blancs qui ont été forcés de renoncer à leur intégrité. Certains d’entre eux ont tenté par divers moyens de la maintenir en se préservant de la corruption et en réclamant le respect de leurs « droits »; d’autres ont accepté de vivre dans la zone grise que constitue l’occupation de leur ferme.
Cette thèse qui s’ancre dans l’anthropologie postcoloniale est organisée en trois parties. La question centrale de la première partie qui est d’orientation historique interroge la forme que les settlers ont donnée à ce pays et la manière mise de l’avant par les fermiers blancs pour faire de ces terres africaines « leur » lieu. Dans la deuxième partie, l’instauration après 2000 du Fast-track land reform programme et l'expérience quotidienne des occupations du point de vue des fermiers blancs sont analysées dans le détail. Dans la
troisième partie, la vie des fermiers dépossédés de leur ferme est abordée à partir d’Harare, la capitale du Zimbabwe et de la Grande-Bretagne où ils ont trouvé refuge. Ceux qui vivent actuellement à Harare se sont réorganisés socialement et économiquement en redéfinissant les limites, notamment morales, de la communauté. Ceux qui, fuyant le Zimbabwe, sont « retournés » en Angleterre sont redevenus des Anglais. / This thesis presents an ethnography of the fate of white farmers caught up in the
complexity of their long-term presence in Zimbabwe. The analysis is centered around a
time of crisis, the current farm occupations, characterised in this work as ethical and critical moments. These occupations symbolically and effectively challenge the remains of colonialism in Zimbabwe. The study of these leads us to question the ways by which decolonization is implemented in the Zimbabwe of President Mugabe, and about issues concerning the form, in particular in legal terms, of the post-colony.
These occupations have caused the expulsion of more than 90% of white farmers from their “utopian place”, namely the farm, and pushed them into spaces of ambiguity within which the farm occupiers are seeking confrontation. The issue of corruption
(economic and moral) is central to the experience of white farmers who were forced to give up their integrity. Some of them have tried by various means to maintain their integrity by protecting themselves against corruption and by calling for the respect of their "rights"; others have agreed to live in the grey areas constituted by the occupation of their farms.
This thesis, rooted in post-colonial anthropology, is organized into three parts. The central question of the first part, which is historically oriented, interrogates the form the settlers gave to this country and the manner by which white farmers made these lands of Africa "their" place. In the second part, the establishment of the post-2000 “fast-track land reform programme” and the daily experiences of the occupations from white farmers’ points of view are analyzed in detail. In the third part, the lives of farmers dispossessed of their farms is adressed from Harare, the capital of Zimbabwe, as well as from Britain, where many have found refuge. Those currently living in Harare have reorganized
themselves socially and economically by redefining the limits, including moral ones, of the community. Meanwhile, those who fled Zimbabwe and "returned" to England have since
became English again.
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Les occupations de fermes commerciales au Zimbabwe : récits, expériences et devenirs des fermiers blancsKalaora, Léa 07 1900 (has links)
Cette thèse propose une ethnographie des devenirs des fermiers blancs saisis sur le
long terme de leur présence au Zimbabwe. L’analyse est centrée autour d’un moment de
crise, les occupations de fermes en cours, qualifié dans ce travail d’éthique et de critique.
Ces occupations s’attaquent symboliquement et réellement aux restes de la colonisation au Zimbabwe. Leur étude nous a conduits à nous interroger sur les manières suivant lesquelles la décolonisation est mise en oeuvre dans le Zimbabwe du Président Mugabe et sur les enjeux qui concernent la forme, notamment sur le plan légale, de la postcolonie.
Ces occupations ont provoqué l’expulsion de plus de 90 % des fermiers blancs hors
de leur lieu utopique, à savoir la ferme, et les ont poussés dans des espaces d’ambiguïté à l’intérieur desquels les occupants cherchent la confrontation. La question de la corruption (économique et morale) est au coeur de l’expérience des fermiers blancs qui ont été forcés de renoncer à leur intégrité. Certains d’entre eux ont tenté par divers moyens de la maintenir en se préservant de la corruption et en réclamant le respect de leurs « droits »; d’autres ont accepté de vivre dans la zone grise que constitue l’occupation de leur ferme.
Cette thèse qui s’ancre dans l’anthropologie postcoloniale est organisée en trois parties. La question centrale de la première partie qui est d’orientation historique interroge la forme que les settlers ont donnée à ce pays et la manière mise de l’avant par les fermiers blancs pour faire de ces terres africaines « leur » lieu. Dans la deuxième partie, l’instauration après 2000 du Fast-track land reform programme et l'expérience quotidienne des occupations du point de vue des fermiers blancs sont analysées dans le détail. Dans la
troisième partie, la vie des fermiers dépossédés de leur ferme est abordée à partir d’Harare, la capitale du Zimbabwe et de la Grande-Bretagne où ils ont trouvé refuge. Ceux qui vivent actuellement à Harare se sont réorganisés socialement et économiquement en redéfinissant les limites, notamment morales, de la communauté. Ceux qui, fuyant le Zimbabwe, sont « retournés » en Angleterre sont redevenus des Anglais. / This thesis presents an ethnography of the fate of white farmers caught up in the
complexity of their long-term presence in Zimbabwe. The analysis is centered around a
time of crisis, the current farm occupations, characterised in this work as ethical and critical moments. These occupations symbolically and effectively challenge the remains of colonialism in Zimbabwe. The study of these leads us to question the ways by which decolonization is implemented in the Zimbabwe of President Mugabe, and about issues concerning the form, in particular in legal terms, of the post-colony.
These occupations have caused the expulsion of more than 90% of white farmers from their “utopian place”, namely the farm, and pushed them into spaces of ambiguity within which the farm occupiers are seeking confrontation. The issue of corruption
(economic and moral) is central to the experience of white farmers who were forced to give up their integrity. Some of them have tried by various means to maintain their integrity by protecting themselves against corruption and by calling for the respect of their "rights"; others have agreed to live in the grey areas constituted by the occupation of their farms.
This thesis, rooted in post-colonial anthropology, is organized into three parts. The central question of the first part, which is historically oriented, interrogates the form the settlers gave to this country and the manner by which white farmers made these lands of Africa "their" place. In the second part, the establishment of the post-2000 “fast-track land reform programme” and the daily experiences of the occupations from white farmers’ points of view are analyzed in detail. In the third part, the lives of farmers dispossessed of their farms is adressed from Harare, the capital of Zimbabwe, as well as from Britain, where many have found refuge. Those currently living in Harare have reorganized
themselves socially and economically by redefining the limits, including moral ones, of the community. Meanwhile, those who fled Zimbabwe and "returned" to England have since
became English again.
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