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Mariages, démariages et remariages : rituel, genre et parenté au Tadjikistan contemporain / Marriages, de-marriages and re-marriages : ritual, gender and kinship in contemporary Tajikistan

Cleuziou, Juliette 08 December 2016 (has links)
Cette thèse explore les rôles rituels et sociaux des femmes au Tadjikistan et s’appuie sur seize mois d’enquête de terrain en zones urbaines et rurales. Deux fils conducteurs structurent l’analyse. Le premier porte sur la construction des féminités dans la société tadjike, tout particulièrement au regard du statut (acquis, perdu, reconquis) de femme mariée, extrêmement déterminant dans l’organisation des relations sociales. Le second interroge les rôles des femmes dans la reproduction familiale et sociale, tout particulièrement dans l’économie rituelle et matrimoniale. L’ensemble s’attache à montrer, au prisme des parcours matrimoniaux aujourd’hui extrêmement hachés des femmes, les négociations et adaptations de la société tadjike contemporaine aux bouleversements qu’elle a connus ces vingt dernières années : disparition de l’URSS, entrée dans l’économie de marché, la Guerre civile (1992-1997) et les migrations massives des hommes vers la Russie. Les enjeux ambivalents révélés par les mariages – étudiés comme performance, comme statut et comme relation – sont étudiés à deux niveaux : au niveau des femmes, pour qui le mariage constitue une ressource fondamentale autant qu’un carcan patriarcal ; et à celui des familles, pour qui le mariage est à la fois une obligation sociale et le lieu d’une contestation possible des hiérarchies en place. Située au croisement des études de genre, de parenté, d’économie rituelle et des recherches sur l’aire post-soviétique, cette thèse propose de saisir comment les transformations socioéconomiques récentes ont affecté les représentations et les relations de genre d’une part, et celles au sein de la famille, d’autre part. / This dissertation explores social and ritual roles of women in Tajikistan, based on a sixteen-month fieldwork conducted in both urban and rural areas. Two main threads structure the analysis. The first one addresses the construction of femininities in Tajik society, especially regarding their status (acquired, lost and conquered again) of “married woman” – which is extremely decisive for them to organize their social life. The second questions women’s roles in family and social reproduction, especially regarding ritual and matrimonial economy. Overall, this dissertation aims at showing that analyzing uneven and irregular women’s matrimonial itineraries reveals how negotiations and adaptations of Tajik society to ongoing transformations have been proceeding – following the upheavals this society has been going through: the breakdown of the USSR, the integration to market economy, the Civil war (1992-1997) and the wide migratory fluxes of men going to Russia. The ambiguous stakes contained in marriage – understood as a performance, a status and a relation – are analyzed at two levels: at the level of women, for whom marriage remains a crucial resource as much as a patriarchal constrain; and at the level of families, for whom marriage is both a social necessity and the opportunity to challenge former hierarchies. Located at the crossroad of gender studies, kinship, ritual economy and post-Soviet studies, this dissertation aims at understanding how recent socioeconomic transformations affect gender representations and relations, on the one hand, and those of family, on the other.
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L’idee russe de l’Etat, contribution a la théorie juridique de l’Etat : le cas russe des origines au postcommunisme / The russian idea of the state contribution to the legal theory of the state : the russian case from its origins to the postcommunism period

Lherbette-Michel, Isabelle 16 December 2013 (has links)
Il existe une continuité dans l’« idée » russe de l’Etat qu’une analogie dans la continuité des systèmes ne reflète pas. De la Russie impériale à la Russie soviétique, l’Etat (Gosudarstvo) n’est pas conçu comme une entité abstraite et autonome. A la dimension césariste du pouvoir correspond la non-émergence, et du concept et de la réalité d’un Etat. Jusqu’en 1917, la conception russe du pouvoir est conditionnée par le discours idéologique – religieux. Après 1917, sa principale caractéristique est d’être subordonnée à l’idéologie, en tant qu’expression de la volonté du Parti communiste. L’Etat soviétique s’impose donc comme un Etat « de fait » et non comme un Etat « de droit ». La prédominance du discours idéologique entrave, à la fois, la constitution d’une culture de l’Etat, qui reste une culture du pouvoir, et la formation d’une culture de l’antériorité et de la supériorité du droit sur l’Etat. Après la désintégration de l’Union soviétique, la référence à la démocratie libérale et à l’Etat de droit devient un outil de la création d’une nouvelle légitimité pour l’Etat postcommuniste. L’entrée de la Russie dans la modernité politique nécessite une rupture avec les postulats idéologiques du passé. Or, la déconstruction du socialisme est un processus beaucoup plus complexe que la construction de la démocratie. Bien qu’ayant subi, sur plusieurs siècles, plusieurs types de transitions – de l’absolutisme de droit divin au socialisme, puis au postcommunisme -, l’Etat russe a donc conservé certains caractères constants et typiques qui en font, encore aujourd’hui, un modèle hybride, en tension entre autoritarisme et démocratie. / There is a continuity as concerns the « idea » of the state that an analogy with the different systems does not reflect. From imperial to Soviet Russia, the state (Gosudarstvo) is not thought of as an abstract and autonomous entity. Until 1917, the Russian conception of power is conditioned by the religious ideological discourse. After 1917, her main feature is one of submission to ideology, in other words the expression of the will of the Communist Party. The Soviet state stands out by its « de facto » nature, rather than a « de jure » state. The supremacy of the ideological discourse hampers both the constitution of a new state culture, which remains focused on power, and the formation of the precedence and the superiority of law over the state. After the disintegration of the Soviet Union, reference to liberal democracy and the rule of law becomes a tool in creating renewed legitimacy for the postcommunist state. Russia’s entry into political modernity demands a rupture with the ideological postulates of the past. The dismantlement of socialism is a much more complex process than the construction of democracy. Despite having been subjected, over centuries, to many types of transition – absolutism founded on divine right to socialism, then postcommunism -, the Russian state has always preserved certain features (be they constant or specific) that make it, and still today, a hybrid model pulling towards both authoritarianism and democracy.

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