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L' agent public confronté à l'enjeu de la candidature officielle (1852-1870) : contribution à une réévaluation du césarisme démocratique et libéral / The civil servant confronted with the official candidacy (1852-1870) -a contribution to a revaluation of the democratic and liberal caesarism-

Martin-Gay, Bruno 11 September 2012 (has links)
Dans l’inconscient collectif et la culture nationale, l’image du Second Empire fut longtemps couverte par un voile d’opprobre. La défaite de Sedan, les diatribes de Victor Hugo et le coup d’État se conjuguèrent pour fixer durablement une légende noire. Des travaux historiographiques ont en partie réparé cette image, en montrant la réalité de la mutation libérale durant la décennie 1860 et la particularité de la conception du suffrage universel. Il restait à envisager les conséquences sur l’agent de l’État, en particulier dans son rapport avec l’une des spécificités de l’Empire : la candidature officielle. L’idéologie césarienne consiste à subordonner l’existence de l’Empire à la victoire du candidat recommandé par le Gouvernement lors de chaque élection, locale ou nationale. Le salut impérial requiert donc de placer tous les « fonctionnaires » sous la dépendance de ce candidat. L’opération est facilitée par deux points : d’une part, il n’existe pas de statut protégeant les fonctionnaires ; d’autre part, les libertés publiques sont sévèrement contrôlées. Mais la dépendance ne saurait être absolue. Le rôle de l’État évolue et les agents compétents qui parviennent à se rendre indispensables s’ouvrent un espace d’autonomie. Surtout, la législation électorale promouvant les grands principes modernes relatifs à la liberté des scrutins commence à être appliquée par la jurisprudence du Conseil d’État. L’agent devient donc partagé entre les nécessités inhérentes au soutien du candidat patronné et les obligations légales contrôlées par le Conseil d’État. / The image of the Second Empire was disgraced for a long time in our national culture. Indeed the French defeat at Sedan, Victor Hugo’s diatribes and the Coup combined to firmly corroborate the dark vision of the period. Yet some historical studies have partly restored it by showing the reality of the liberal mutation in the 1860’s and its particular conception of the universal suffrage. Thus it was also important to focus on the consequences on the Civil Servant and more particularly on his link with the official candidacy, which was one of the characteristics of the Empire. The ideology of Napoleon III consisted in subordinating the existence of the Empire to the victory of the candidate recommended by the Government for each local or national election. Therefore all the “civil servants” had to be subservient to the official candidacy. The manoeuvre was facilitated by two things. Indeed there was no status to protect the civil servants and the public liberties were strictly controlled by the Imperial rule. Yet it was not a complete dependence. The role of the State evolved and the competent civil servants who managed to be vital elements progressively became autonomous people. What is more, the electoral legislation, which conveyed great modern principles connected to voting freedom, began to be applied by the case law of the Legislative Body. Hence the civil servant became torn between the innate necessities to endorse the legitimate candidate and the legal obligations controlled by the Legislative Body.
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Gouverner le monde désenchanté : le parlement du Reich et l’émergence d’hommes d’État dans la pensée politique de Max Weber

Vien, Louis-Philippe 10 1900 (has links)
Initiée par Wolfgang J. Mommsen (1930-2004), la réception dominante de la pensée politique de Max Weber (1864-1920) conclut qu’il aura été un penseur précurseur au fascisme allemand. Ce mémoire revient aux textes politiques de Weber, écrits entre 1895 et 1919, afin de dégager le sens qu’il voulait leur conférer, indépendamment du rôle historique qu’ils purent jouer après sa mort. Il s’agit donc de reconstituer la pensée politique wébérienne dans le contexte social qui l’a vu naître et de saisir l’origine politique de la sociologie wébérienne de l’action. Pour y parvenir, un détour par l’histoire s’impose. Ce n’est que par la mise en relation, proposée dès le chapitre I, entre les écrits politiques et la configuration historique particulière de l’Allemagne wilhelmienne qu’il est possible de concilier deux dimensions dont l’une ou l’autre est souvent écartée des études wébériennes : l’étude d’acteurs historiques précis (Max Weber et ses contemporains) et la pensée wébérienne à proprement parler (les écrits). Nous verrons que Weber craint le processus de bureaucratisation inhérent à la sphère politique moderne de peur qu’il n’en vienne à pétrifier l’existence humaine. Le chapitre II examine l’opposition de Weber à cette « possibilité objective » afin de préserver les conditions d’une liberté individuelle authentique. C’est par la figure du chef charismatique, initialement développée dans le cadre de ses travaux scientifiques et présentée au chapitre III, que Weber croit pouvoir prévenir les pires conséquences du processus de bureaucratisation. Il s’agira alors de produire un édifice institutionnel propice à l’émergence de tels hommes politiques. Le dernier chapitre (IV) du mémoire cherche à démontrer comment Weber tente d’instrumentaliser la césarisation, second processus constitutif de la sphère politique moderne, pour l’opposer à la bureaucratisation. Sous le régime monarchiste, c’est par un renforcement des pouvoirs parlementaires qu’il compte y parvenir, mais la proclamation de la République de Weimar l’oblige à adapter son projet constitutionnel ; il propose alors la démocratie plébiscitaire de chef (Führerdemokratie). Si la conception wébérienne de la démocratie surprend, notamment par l’importance qu’elle accorde au chef, il n’en demeure pas moins que Weber met de l’avant un système politique démocratique. Loin de l’abandon de son projet politique auquel certains critiques ont conclu, la Führerdemokratie se révèle plutôt – c’est la thèse de ce mémoire — le fruit de la fidélité de Weber à ses idéaux politiques, et ce malgré les importants changements sociaux qui marquent la fin de sa vie. / Initiated by Wolfgang J. Mommsen (1930-2004), the dominant understanding of Max Weber’s (1864-1920) political thought concludes that it ultimately led to German fascism. This master’s thesis reflects upon Weber’s political texts, written between 1895 and 1919, in order to grasp the meaning their author intended to give them, notwithstanding the historical role these texts may have played after his passing. We will therefore reconstitute the Weberian political thought in the social context that witnessed its coming and understand the political origin of Weberian theory on social actions. To that end, we must review history. Only by establishing a relationship, as described as early as Chapter I, between political writings and Wilhelmine Germany’s specific historical configuration is it possible to reconcile two dimensions, as either is often disregarded in Weberian studies: the study of specific historical characters (Max Weber, the man and his contemporaries) et Weberian thought itself (Weber’s writings). We will see that Weber fears that the bureaucratization process inherent to the modern political sphere as it may well petrify human existence. Chapter II reviews Weber’s opposition to such an objective possibility in order to preserve the basis to a true individual liberty. According to Weber, it is through the political direction of a charismatic leader, a figure initially developed his scientific works and presented in Chapter III, that the direst consequences of the bureaucratization process can be averted. An environment favorable to such political men will then have to be institutionalized. The last chapter (IV) of this master’s thesis will demonstrate how Weber tries to use caesarization, the second constitutive process of the modern political sphere, as a means against such a bureaucratization. Under the monarchy, he intends to succeed by strengthening the parliamentary powers. However, the Weimar Republic forces him to adapt his constitutional project: hence his suggestion of a plebiscitary leader democracy. Because of the focus on the leader one might be surprised by Weber’s conception of democracy. What Weber proposes is a democratic political system nonetheless. Far from abandoning his political project, as some critics may conclude, Weber remained true to his ideals, despite the major social changes that occurred at the end of his life.
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Les cycles charismatiques. Étude comparative des régimes kémaliste et nassérien à partir d'un modèle de référence, le modèle bonapartiste / Charismatic Cycles. Comparative study of Kemalist and Nasser regimes based on a reference model, the Bonapartist model

Dogan, Salih 07 February 2013 (has links)
Cette thèse se propose d'étudier, à travers le cycle charismatique et à partir d'une comparaison avec le nassérisme, la relation que le charisme entretient avec la construction étatique. La première étape du cycle concerne la période pré-charismatique. Elle correspond à une crise aiguë de l'Etat patrimonial qui débouche en définitive sur la question de la souveraineté à partir de laquelle se révéleront les qualités charismatiques du leader. La carrière charismatique, quant à elle, est étroitement associée à l'attestation charismatique. La situation exceptionnelle permet d'asseoir la volonté populaire grâce à un leader charismatique mandaté par la nation pour mener le pays à l'indépendance. La révolution par le haut amorce une rupture qui permet à la fois le passage de l'empire à la république et le transfert du pouvoir en faveur d'une nouvelle oligarchie composée de bureaucrates et d'officiers militaires. Le passage à une situation autoritaire se traduit par l'emprise d'un Etat tutélaire prenant en charge la modernisation de la société et suivant une socialisation conservatrice sur le plan politique. Enfin la période post-charismatique est associée au processus de routinisation du charisme, étape à travers laquelle prend forme l'institutionnalisation de l'Etat. Au cours de cette étape, le passage du pluralisme limité à un pluralisme élargi n'a pas entamé l'ombre tutélaire qu'exerce Atatürk sur le système politique turc. Si les prétoriens ont renoncé à l'exercice direct du pouvoir et si le parti républicain a perdu de son hégémonie, l'héritage kémaliste est suffisamment prégnant pour structurer un espace politique qui s'ouvre de plus en plus à la société civile. / This thesis will explore, through the charismatic cycle and by a comparison with Nasserism, the relationship between the charisma and the maintain of the state-building. The first step of the cycle is the pre-charismatic period. It concerns an acute crisis of the patrimonial state that ultimately leads to the question of sovereignty, revealing in turn the charismatic qualities of the leader. The charismatic career, meanwhile, is closely associated with the charismatic assertion. The exceptional situation allows establishing the popular will through a charismatic leader appointed by the nation to lead the country to independence. The revolution from above suggests both the passage from the empire to the republic and the transfer of power in favor of a new oligarchy of bureaucrats and military officers. The transition to an authoritarian situation leads to the tutelary state dominance supporting the modernization of society and pursueing conservative socialization on the political level. Finally, the post-charismatic period is associated with the routinization of charisma, the step in which the institutionalization of the state is shaped. During this step, the passage from limited pluralism to a greater pluralism has not initiated the tutelary shadow that Atatürk exerted on the Turkish political system. If the Praetorians have renounced the direct exercise of power and if the Republican Party has lost its hegemony, the Kemalist legacy is sufficiently strong to structure a political space that opens increasingly to civil society.
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L'Antiquité dans les débats constitutionnels français au XIXe siècle / Antiquity in the French constitutional debate in the nineteenth century

Delrue, Baptiste 05 December 2014 (has links)
Il a été démontré que l’Antiquité gréco-romaine avait eu une très forte influence sur le discours et la pratique de la Révolution. Il est donc apparu intéressant d’étudier la présence et l’impact des Antiquités (y compris celtique et germanique) dans les débats politiques et, plus particulièrement, constitutionnels au XIXe siècle afin de vérifier la véracité de la position couramment admise selon laquelle l’Antiquité aurait été presque totalement absente. La France a connu, avant l’époque contemporaine, une succession de renaissances de l’Antiquité. Aussi, celle du XIXe siècle a-t-elle constitué une nouvelle illustration de cet éternel recommencement ou a-t-elle incarné le début d’un épuisement ? En s’appuyant sur un plan chrono-thématique couvrant la période allant de 1814 à 1875, la présente analyse combine histoires des idées et des institutions. Comment l’invocation de l’Antiquité dans les débats constitutionnels et les argumentaires politiques a-t-elle influé sur l’évolution des régimes et la transformation des institutions de la France au XIXe siècle ? Dès la Restauration, l’Antiquité gréco-romaine a effectivement connu un recul idéologique par rapport à la période précédente ; cependant, ce reflux ne fut que relatif (les humanités restaient dans la culture commune) et, pour le moins, ambivalent (car des modèles antiques comme celui du régime mixte attiraient). Cela a toutefois conduit, dans la seconde moitié du XIXe siècle, à une neutralisation scientifique de l’Antiquité gréco-romaine : son intérêt et sa valeur furent comme subjectivisés en raison de la volonté de construire un roman national (en opposition à l’Allemagne) et un avenir politique fondé sur des principes résolument modernes (contractualisme, républicanisme, parlementarisme…). / It has been shown that the Greco-Roman antiquity had a very strong influence over the political discourse during the French Revolution. Thus, it seemed interesting to study the political debates of the XIXth and more specifically the constitutional debates, in order to validate or on the contrary to invalidate the commonly accepted view under which the antiquity would have had barely any influence during the XIXth century. Before modern times France experienced numerous revivals of Antiquity, also the question was to find out if there was another revival of the Antiquity under the XIXth century and if this revival was the beginning of something new or the swan song of the influence of the Antiquity. The present analyses propose to understand through a both chronological and thematic study, covering the period from 1814 to 1875, and by combining history of political ideas and history of the institutions, if the Antiquity had an influence on the political debates and the construction of the political models of the XIXth century. Indeed, as early as the first restoration the influence of antiquity already declined as compared to the previous period, but this backflow is in fact limited (the humanities remained in common culture) and also ambivalent (since an antic model such as the hybrid presidential-parliamentary-judicial interested the politicians). However, this led in the second half of the nineteenth century to a scientific neutralization of the Greco-Roman antiquity : its interest and value were put in perspective, because of the desire of the men of the XIXth century to write a national novel (in opposition to Germany), but also because they wanted a new political order based on some modern principles such as Contractualism, Republicanism and Parliamentarianism.
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L’idee russe de l’Etat, contribution a la théorie juridique de l’Etat : le cas russe des origines au postcommunisme / The russian idea of the state contribution to the legal theory of the state : the russian case from its origins to the postcommunism period

Lherbette-Michel, Isabelle 16 December 2013 (has links)
Il existe une continuité dans l’« idée » russe de l’Etat qu’une analogie dans la continuité des systèmes ne reflète pas. De la Russie impériale à la Russie soviétique, l’Etat (Gosudarstvo) n’est pas conçu comme une entité abstraite et autonome. A la dimension césariste du pouvoir correspond la non-émergence, et du concept et de la réalité d’un Etat. Jusqu’en 1917, la conception russe du pouvoir est conditionnée par le discours idéologique – religieux. Après 1917, sa principale caractéristique est d’être subordonnée à l’idéologie, en tant qu’expression de la volonté du Parti communiste. L’Etat soviétique s’impose donc comme un Etat « de fait » et non comme un Etat « de droit ». La prédominance du discours idéologique entrave, à la fois, la constitution d’une culture de l’Etat, qui reste une culture du pouvoir, et la formation d’une culture de l’antériorité et de la supériorité du droit sur l’Etat. Après la désintégration de l’Union soviétique, la référence à la démocratie libérale et à l’Etat de droit devient un outil de la création d’une nouvelle légitimité pour l’Etat postcommuniste. L’entrée de la Russie dans la modernité politique nécessite une rupture avec les postulats idéologiques du passé. Or, la déconstruction du socialisme est un processus beaucoup plus complexe que la construction de la démocratie. Bien qu’ayant subi, sur plusieurs siècles, plusieurs types de transitions – de l’absolutisme de droit divin au socialisme, puis au postcommunisme -, l’Etat russe a donc conservé certains caractères constants et typiques qui en font, encore aujourd’hui, un modèle hybride, en tension entre autoritarisme et démocratie. / There is a continuity as concerns the « idea » of the state that an analogy with the different systems does not reflect. From imperial to Soviet Russia, the state (Gosudarstvo) is not thought of as an abstract and autonomous entity. Until 1917, the Russian conception of power is conditioned by the religious ideological discourse. After 1917, her main feature is one of submission to ideology, in other words the expression of the will of the Communist Party. The Soviet state stands out by its « de facto » nature, rather than a « de jure » state. The supremacy of the ideological discourse hampers both the constitution of a new state culture, which remains focused on power, and the formation of the precedence and the superiority of law over the state. After the disintegration of the Soviet Union, reference to liberal democracy and the rule of law becomes a tool in creating renewed legitimacy for the postcommunist state. Russia’s entry into political modernity demands a rupture with the ideological postulates of the past. The dismantlement of socialism is a much more complex process than the construction of democracy. Despite having been subjected, over centuries, to many types of transition – absolutism founded on divine right to socialism, then postcommunism -, the Russian state has always preserved certain features (be they constant or specific) that make it, and still today, a hybrid model pulling towards both authoritarianism and democracy.

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