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Imaginaire et usages du froid dans les pratiques scéniques et dramaturgiques du théâtre québécois contemporain : étude d'Agaguk et de Roche, papier, couteau...

Gagné, Julie 12 1900 (has links) (PDF)
Dans ce mémoire, je propose que le froid, au théâtre, se manifeste par ses effets sur le(s) corps, l'espace, la matière et le langage. Après avoir établi les éléments qui incarnent le froid dans la représentation et dans le texte dramatique, je vise à déterminer son usage dans les pratiques scéniques et dramaturgiques en m'intéressant à deux œuvres où il participe à la création de formes inédites, soit l'adaptation d'Agaguk d'Isabelle Hubert, présentée par le Théâtre Sous Zéro (TSZ), et la pièce Roche, papier, couteau... de Marilyn Perreault, créée par le Théâtre I.N.K. Mon premier chapitre définit le froid et ses effets afin de cerner les composantes qui en forment l'imaginaire. Sensation intensifiée par l'humidité, le vent et la noirceur, le froid transparaît par le truchement d'effets corporels d'ordre physique (Lapras, Larrouy, Ambid et Richard) et comportemental (Parsons et Hensel). Il force l'organisme à l'isolement (Suhonen), l'oblige à prendre refuge (Durand) et s'inscrit dans un territoire marqué par la nordicité (Hamelin). Absence de chaleur, il modifie l'état de la matière sans l'altérer (Ruiu). Marque de subjectivité, il témoigne de la sensibilité du locuteur (Kerbrat-Orecchioni). Phénomène complexe, le froid se rêve grâce aux matériaux nordiques (Désy), tandis que le feu, la chaleur, l'évoque par contiguïté (Désy et Michelis-Maslosh). Ambigu, il véhicule l'angoisse de la mort et l'espoir du dégel, la violence et la quiétude, le silence et le trop-plein de mots (Désy et Michelis-Maslosh). Il commande un souffle bref et une langue morcelée (Girard). Mon deuxième chapitre se consacre à l'Agaguk du TSZ, dont la dialectique « chaud-froid » permet au spectateur de contempler l'hiver dans le confort de l'intérieur. Il traite de la théâtralité (Féral) qu'appelle le froid et qui se déploie par le biais du quatrième mur vitré et d'un espace composé de trois lieux distincts (salle de spectacle, castelet et extérieur). L'analyse des mots « froid » et « froidement », présents dans l'adaptation d'Hubert, révèle la fonction du froid dans le texte dramatique : il exprime l'impassibilité, dissimule les pensées ou les réactions, contraint les personnages au refuge, à l'immobilité, à l'isolement, à la proximité et au silence, en plus d'accentuer la tension dramatique. Mon troisième chapitre, qui porte sur l'analyse génétique et dramaturgique de Roche, papier, couteau..., retrace la manière dont Perreault représente le froid. Le Nord inuit, découvert par l'auteure lors de séjours au Nunavik, influe sur l'inventivité du langage, le rapport des personnages à la parole et au silence, le suspense et l'univers froid. La genèse du texte montre la construction de l'espace et mène à une réflexion sur la spatialité du froid (l'intérieur, l'extérieur et le cadre). Le froid énoncé, quant à lui, rappelle l'état de survie des personnages, figure leur mal-être, les pousse à se réchauffer de différentes façons, leur insuffle une poésie et laisse poindre l'espoir. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Froid, Hivernité, Nordicité, Théâtre québécois, Imaginaire, Représentation, Dramaturgie, Génétique théâtrale, Marilyn Perreault, Isabelle Hubert, Théâtre I.N.K., Théâtre Sous Zéro, Contiguïté, Subjectivité, Refuge, Cadre, Fenêtre.
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Approche fonctionnaliste de la langue au théâtre. Pour une version chilienne du Chant du Dire-Dire de Daniel Danis

Pelegri Kristic, Andrea Paz 13 December 2011 (has links)
L’étude proposée accompagne une traduction en espagnol d’un extrait du Chant du Dire-Dire de Daniel Danis en vue d’une production de la pièce par la compagnie Tiatro à Santiago du Chili. La méthodologie utilisée s’appuie sur la théorie fonctionnaliste du skopos (Vermeer 1978). Celle-ci envisage chaque traduction comme un acte de communication à part entière, indépendant de celui du texte source, puisqu’elle est destinée à un système socio-culturel différent et ainsi s’adresse à des usagers différents ; d’où la nécessité de soumettre le dispositif du texte source à ces nouveaux paramètres au moment d’établir le « projet » de la traduction. Cette approche fonctionnaliste remet en question le caractère prescriptif de certains concepts proposés pour traduire le théâtre, comme celui de « playability », « performability » ou de « théâtralité ». On constate que ces notions sont trop ambiguës et ne tiennent pas compte des particularités esthétiques de chaque pièce ou du contexte de la représentation. L’établissement du skopos, c’est-à-dire de l’objectif de notre propre traduction destinée à un public chilien, repose principalement sur une analyse dramaturgique et esthétique de la pièce de Danis. Les particularités du texte sont décrites, en particulier, le traitement de la langue, qui constitue le principal défi de la traduction. Celle-ci est étudiée dans ses rapports avec le théâtre québécois de « l’époque du joual » et avec l’oralité populaire pour cerner une singularité porteuse du projet dramaturgique de l’auteur. L’étude détaillée de la pièce est suivie d’une traduction commentée d’un « dire » intitulé Les traces du chaos dans la maison Durant. Cette traduction est présentée sous forme bilingue et accompagnée d’un commentaire explicitant les problèmes rencontrés et les solutions micro-structurelles proposées en fonction du skopos préalablement établi. The present research complements a Spanish translation of an excerpt of Daniel Danis’ Le Chant du Dire-Dire (Song of the Say-Sayer) for a future production by the theatre company Tiatro in Santiago de Chile. The methodology is based on Vermeer’s skopos theory (1978), a functionalist approach to translation. This theory considers every translation an independent communicational act, different from the one established by the source text since it is destined to a different socio-cultural system and thus, different users. As such, it is necessary to adapt the source text system to these new parameters when defining the translation “project”. This functionalist approach puts into question some of the best known concepts advanced in theatre translation during the past twenty years, such as “playability”, “performability” or “theatricality”. They prove too vague and do not take into considering the aesthetic specificities of each play or the context to which they are destined. The parameters of the skopos, in the present case, that of a translation intended to be performed in front of a Chilean audience, is based on a detailed analysis of Danis’ play. This analysis defines the unique attributes of the text, specifically in regards to the use of language. The research also examines the relationship between the play’s language and the “époque du joual” (1960-1970’s) in québécois theatre, as well as its rapport with québécois vernaculars, insofar as they are key in the articulation of the playwright’s dramaturgical project. The analysis of the play is followed by an annotated translation of the “dire” entitled Les traces du chaos dans la maison Durant (Traces of chaos in the Lasting home). This translation, presented in a bilingual format, provides commentary explaining the different problems encountered during the process as well as the micro-structural adaptations proposed according to the pre-established skopos.
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Approche fonctionnaliste de la langue au théâtre. Pour une version chilienne du Chant du Dire-Dire de Daniel Danis

Pelegri Kristic, Andrea Paz January 2012 (has links)
L’étude proposée accompagne une traduction en espagnol d’un extrait du Chant du Dire-Dire de Daniel Danis en vue d’une production de la pièce par la compagnie Tiatro à Santiago du Chili. La méthodologie utilisée s’appuie sur la théorie fonctionnaliste du skopos (Vermeer 1978). Celle-ci envisage chaque traduction comme un acte de communication à part entière, indépendant de celui du texte source, puisqu’elle est destinée à un système socio-culturel différent et ainsi s’adresse à des usagers différents ; d’où la nécessité de soumettre le dispositif du texte source à ces nouveaux paramètres au moment d’établir le « projet » de la traduction. Cette approche fonctionnaliste remet en question le caractère prescriptif de certains concepts proposés pour traduire le théâtre, comme celui de « playability », « performability » ou de « théâtralité ». On constate que ces notions sont trop ambiguës et ne tiennent pas compte des particularités esthétiques de chaque pièce ou du contexte de la représentation. L’établissement du skopos, c’est-à-dire de l’objectif de notre propre traduction destinée à un public chilien, repose principalement sur une analyse dramaturgique et esthétique de la pièce de Danis. Les particularités du texte sont décrites, en particulier, le traitement de la langue, qui constitue le principal défi de la traduction. Celle-ci est étudiée dans ses rapports avec le théâtre québécois de « l’époque du joual » et avec l’oralité populaire pour cerner une singularité porteuse du projet dramaturgique de l’auteur. L’étude détaillée de la pièce est suivie d’une traduction commentée d’un « dire » intitulé Les traces du chaos dans la maison Durant. Cette traduction est présentée sous forme bilingue et accompagnée d’un commentaire explicitant les problèmes rencontrés et les solutions micro-structurelles proposées en fonction du skopos préalablement établi. The present research complements a Spanish translation of an excerpt of Daniel Danis’ Le Chant du Dire-Dire (Song of the Say-Sayer) for a future production by the theatre company Tiatro in Santiago de Chile. The methodology is based on Vermeer’s skopos theory (1978), a functionalist approach to translation. This theory considers every translation an independent communicational act, different from the one established by the source text since it is destined to a different socio-cultural system and thus, different users. As such, it is necessary to adapt the source text system to these new parameters when defining the translation “project”. This functionalist approach puts into question some of the best known concepts advanced in theatre translation during the past twenty years, such as “playability”, “performability” or “theatricality”. They prove too vague and do not take into considering the aesthetic specificities of each play or the context to which they are destined. The parameters of the skopos, in the present case, that of a translation intended to be performed in front of a Chilean audience, is based on a detailed analysis of Danis’ play. This analysis defines the unique attributes of the text, specifically in regards to the use of language. The research also examines the relationship between the play’s language and the “époque du joual” (1960-1970’s) in québécois theatre, as well as its rapport with québécois vernaculars, insofar as they are key in the articulation of the playwright’s dramaturgical project. The analysis of the play is followed by an annotated translation of the “dire” entitled Les traces du chaos dans la maison Durant (Traces of chaos in the Lasting home). This translation, presented in a bilingual format, provides commentary explaining the different problems encountered during the process as well as the micro-structural adaptations proposed according to the pre-established skopos.
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Un poète sur le théâtre de la société : analyse sociocritique de La charge de l'orignal épormyable (1956) de Claude Gauvreau

Thomas, Manuel January 1999 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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La parole explosive ou le « monologue transgressif contemporain » chez Étienne Lepage et Annick Lefebvre, suivi de Culture de l’explosion.

Camiré-Pecek, Émilie 08 November 2022 (has links)
Cette thèse de maîtrise propose une définition et une analyse de ce que nous nommons le « monologue transgressif » contemporain, appellation qui recouvre cette tendance dans certains recueils de monologues québécois (et certains franco-canadiens) à aller au-delà des normes sociales et morales, à traverser allègrement la frontière de l’acceptable, à enfreindre les règles de la bienséance et à employer des tabous et autres interdits. Nous faisons l’analyse des pièces Rouge Gueule, Logique du pire et Ainsi parlait… d’Étienne Lepage ainsi que de la pièce J’accuse d’Annick Lefebvre. Nous utilisons ensuite les procédés d’écriture que nous avons repérés dans ces oeuvres afin de créer notre projet de création intitulé Culture de l’explosion. Pour ce faire, nous empruntons à différents outils théoriques et ouvrages d’auteurs de divers horizons en fonction des besoins de l’analyse. Ainsi, dans le premier chapitre de la thèse, nous définissons la notion de monologue (Corvin, Pierron, Ryngaert…), de confession (Heulot-Petit…), de destinataire (Heulot-Petit. …) et de transgression (Foucault, Lehmann, Roques…). Puis, lors du second chapitre de la thèse, nous étudions les « objets » et les « modalités » de la transgression dans notre corpus en abordant des thématiques tels que les interdits du discours (Consant, Legaré, Bougaïeff…), la violence (Constant, Saint-Martin, Papalexiou…), le renversement des stéréotypes identitaires (Wittig, L. Hamilton, K. Trolier, Delgado, Stefancic…) et le refus de la fiction par la transgression formelle (Aird, Roy…). Une fois posée quelques-uns des « objets » et des « modalités » de la transgression des textes à l’étude, notre réflexion se termine lors du troisième chapitre par la démonstration du changement de contexte socio-historique qui influencent les interdits. Nous tentons de déterminer ce qui influence les interdits de nos jours, puis de nommer certains de ces interdits actuels afin d’en faire des objets de notre projet d’écriture. Nous utilisons, entre autres, à cet effet deux événements qui nous semblent dévoiler certaines transgressions récentes et nous analysons ce changement de normes dans notre corpus.
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Créer et se créer : la figure de l'homosexuel créateur dans la dramaturgie québécoise depuis 1980

Aubin, Maxime 16 April 2018 (has links)
Ce mémoire tente de brosser un portrait de la figure de l'homosexuel créateur dans la dramaturgie québécoise depuis 1980. À travers l'examen de neuf pièces représentatives de ce corpus, il s'agit ainsi de démontrer en quoi l'expression de l'identité sexuelle des personnages est liée à la création (théâtre, écriture). En analysant comment les personnages homosexuels de ces pièces sont soumis au regard de la société, notamment en ce qui a trait à l'importance accordée aux rôles généralement dévolus aux genres (masculin/féminin), notre travail cherche à dégager l'influence de la condamnation de l'homosexualité dans le processus d'affirmation de l'identité sexuelle de ces personnages. Il s'agit ainsi d'étudier le mouvement qui mène de l'assignation d'un rôle déterminé à la réinvention de soi. Par ailleurs, le regard diachronique que propose ce mémoire permet d'observer la transformation de la représentation de la figure de l'homosexuel qui s'est opérée dans la dramaturgie québécoise depuis 1980.
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Un théâtre de l'écoute : statut du texte et modalités de jeu dans les mises en scène de Denis Marleau

Jacques, Hélène 16 April 2018 (has links)
Cette thèse présente l'ensemble du parcours de création du metteur en scène québécois Denis Marleau, de la fondation de la compagnie de création UBU, qu'il dirige depuis 1982, jusqu'à 2005, année où est créé le spectacle Les Reines dont l'analyse du processus de création introduit ce travail. Construisant ses spectacles à partir d'œuvres littéraires et accordant une attention particulière à la profération du texte sur la scène par les acteurs, Marleau conçoit un théâtre s'inscrivant dans la mouvance du "théâtre de texte" qui se développe durant les années 1980, c'est-à-dire une pratique se fondant sur l'interprétation scénique d'une oeuvre textuelle, littéraire ou dramatique. Cette thèse observe le statut du texte dans les spectacles de Denis Marleau, en étudiant plus particulièrement le jeu des acteurs qui le profèrent. S'inspirant des œuvres littéraires qu'il met en scène, Marleau conçoit des modalités de jeu singulières qui éclairent en retour le texte. La perspective générale de cette thèse est ainsi la dramaturgie, entendue au sens de l'étude du passage entre le texte et la scène. Les différentes étapes du parcours de création du metteur en scène sont exposées à travers l'analyse de spectacles phares. Durant les années 1980, Denis Marleau conçoit des collages de textes appartenant aux répertoires des avant-gardes historiques. Pour interpréter ces collages, les acteurs développent des modalités de jeu où la théâtralité est exposée : gestes et diction sont artificiels et exacerbés. Marleau effectue un virage important au début des années 1990 lorsqu'il met en scène des pièces de Samuel Beckett, puis délaisse le collage pour se tourner vers des pièces "entières". Les modalités de jeu se transforment passablement, tandis que les acteurs conçoivent un jeu tout en retenue afin d'en favoriser la transmission limpide. La figure de l'auditeur apparaît dès lors de façon récurrente sur la scène de Marleau, figure qui écoute le texte proféré à l'instar du spectateur. Enfin, plus récemment, l'outil vidéo est utilisé sur la scène et participe autant à l'invention de nouvelles modalités de jeu qu'au raffinement de celles qui apparaissaient déjà dans les spectacles précédents. En commençant ce parcours dans les répétitions d'un spectacle, en procédant à l'analyse détaillée de trois spectacles et en évoquant plusieurs autres créations, cette thèse identifie différentes modalités de jeu afin de montrer l'évolution de la pratique du metteur en scène tout autant que la continuité dans sa vision esthétique. Si une rupture peut en effet être observée au tournant des années 1990, plusieurs modalités de jeu - le modèle de la marionnette, le jeu grotesque, le personnage-choral, la frontalité, entre autres exemples - sont récurrentes tout au long de son parcours. Le metteur en scène passe d'un "théâtre de l'exposition" à un "théâtre de la réduction", suivant les expressions élaborées dans cette thèse, mais il envisage le texte de la même façon, l'abordant comme une matière concrète, accordant autant d'importance au son et au sens des mots, et sa visée demeure semblable : Marleau souhaite trouver les stratégies pour le "faire entendre" avec clarté.
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Les marques de modernité dans Les Fridolinades de Gratien Gélinas

Chénier, Valérie 01 1900 (has links)
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L'affirmation culturelle québécoise dans le mouvement du Jeune Théâtre : Grand Cirque Ordinaire et Théâtre du Même Nom (1969-1971)

Côté-Legault, Antoine 07 December 2012 (has links)
La fin des années 1960 et le début des années 1970 au Québec sont marqués par une ample vague d’affirmation identitaire à laquelle participent les écrivains, dramaturges, chansonniers et monologuistes de l'époque. Durant leur premier cycle de créations (1969-1971), le Grand Cirque Ordinaire et le Théâtre du Même Nom, deux collectifs d’acteurs, chefs de file du Jeune Théâtre, prennent part à ce mouvement. Ce projet de recherche entend analyser la pratique des deux collectifs en tissant des liens avec les traditions théâtrales qui l'ont précédée. Avant l'émergence d'une conscience nationale québécoise durant la fin des années 1960 (québécité), les scènes du Québec sont marquées par deux courants : la francité et l'américanité. L'influence de ces derniers sur la pratique du Grand Cirque Ordinaire et du Théâtre du Même Nom peut être éclairée par les notions de culture première et de culture seconde (Dumont, 1968). Les acteurs des deux troupes sont formés dans les écoles de jeu montréalaises (École Nationale et Conservatoire de Montréal) selon les principes du théâtre d'art français. Au moment de se constituer en collectif, ils rejettent cette culture seconde – qui leur apparaît étrangère, élitiste, universaliste – et se revendiquent de la tradition locale et populaire du burlesque. Dans leur pratique, le GCO et le TMN s'inspirent de l'américanité et renouvellent globalement l'approche du jeu et du théâtre qui leur a été transmise à l'école. Ainsi, deux conceptions du jeu s'opposent, l'une dans laquelle l'acteur répond aux besoins du texte en sa qualité d'interprète, l'autre dans laquelle il apparaît davantage créateur et polyvalent. Sur le plan du contenu, les collectifs québécois renouvellent le réalisme canadien-français de Gratien Gélinas et de Marcel Dubé en questionnant et en critiquant la culture québécoise (famille, religion catholique, condition ouvrière) dans leurs spectacles. D'un point de vue scénique, ils développent une esthétique originale : le « nouveau réalisme québécois ». Largement inspirée des procédés brechtiens, elle se définit comme un condensé de réel, une version dessinée à gros traits de celui-ci. Finalement, cette esthétique scénique se caractérise par son aspect québécois, populaire et critique.
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L'affirmation culturelle québécoise dans le mouvement du Jeune Théâtre : Grand Cirque Ordinaire et Théâtre du Même Nom (1969-1971)

Côté-Legault, Antoine 07 December 2012 (has links)
La fin des années 1960 et le début des années 1970 au Québec sont marqués par une ample vague d’affirmation identitaire à laquelle participent les écrivains, dramaturges, chansonniers et monologuistes de l'époque. Durant leur premier cycle de créations (1969-1971), le Grand Cirque Ordinaire et le Théâtre du Même Nom, deux collectifs d’acteurs, chefs de file du Jeune Théâtre, prennent part à ce mouvement. Ce projet de recherche entend analyser la pratique des deux collectifs en tissant des liens avec les traditions théâtrales qui l'ont précédée. Avant l'émergence d'une conscience nationale québécoise durant la fin des années 1960 (québécité), les scènes du Québec sont marquées par deux courants : la francité et l'américanité. L'influence de ces derniers sur la pratique du Grand Cirque Ordinaire et du Théâtre du Même Nom peut être éclairée par les notions de culture première et de culture seconde (Dumont, 1968). Les acteurs des deux troupes sont formés dans les écoles de jeu montréalaises (École Nationale et Conservatoire de Montréal) selon les principes du théâtre d'art français. Au moment de se constituer en collectif, ils rejettent cette culture seconde – qui leur apparaît étrangère, élitiste, universaliste – et se revendiquent de la tradition locale et populaire du burlesque. Dans leur pratique, le GCO et le TMN s'inspirent de l'américanité et renouvellent globalement l'approche du jeu et du théâtre qui leur a été transmise à l'école. Ainsi, deux conceptions du jeu s'opposent, l'une dans laquelle l'acteur répond aux besoins du texte en sa qualité d'interprète, l'autre dans laquelle il apparaît davantage créateur et polyvalent. Sur le plan du contenu, les collectifs québécois renouvellent le réalisme canadien-français de Gratien Gélinas et de Marcel Dubé en questionnant et en critiquant la culture québécoise (famille, religion catholique, condition ouvrière) dans leurs spectacles. D'un point de vue scénique, ils développent une esthétique originale : le « nouveau réalisme québécois ». Largement inspirée des procédés brechtiens, elle se définit comme un condensé de réel, une version dessinée à gros traits de celui-ci. Finalement, cette esthétique scénique se caractérise par son aspect québécois, populaire et critique.

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