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Lamentations of a Lovelorn Soul: Self-portraits in the Poetry of Dahlia RavikovitchWiseman, Laura 05 September 2012 (has links)
The poetry of Dahlia Ravikovitch presents as self-writing nestled in the wide embrace of non-linear écriture féminine. Each poem offers a glimpse of the persona: body and soul, the music of her voice and the perspective of her spirit. Together the poems comprise verbal self-portraits of a lovelorn soul, torn between impulses to fully remember and deliberately forget.
Through years of love, life, disappointment, bouts of depression and renewed promise, Dahlia Ravikovitch continued to compose. Through the crystals of poetry the speaker examines, from varying angles and in multiple refractions of light, those figures of alterity who are her self. For Ravikovitch poetry was the only neutral space in which her self could comfortably exist and, even so, not always.
The poet-persona experiences love in unsuitable proportions. She receives too little; she goes ‘overboard’ and ‘out of bounds’ in giving too much. She experiences love, even when accessible, as an affliction. She suffers love. She laments love.
The persona performs her malaise through contrasting physical sensations, idiosyncrasies and profound cravings. Her personal thermostat is erratic. She exhibits pronounced wardrobe-predilections. Her throat reacts to a flow of eros and creative vitality or lack thereof. She yearns for pure memory and thirsts for pure essence.
The speaker’s gallery displays an elaborate montage of a golden apple endowed with gifts of wisdom, eros, poetry and passion, alongside portraits of a royal chanteuse and a skilled scribe. Crucial brushstrokes illuminate lovers and sinners, souls in flames, shipwrecks, lyric-expressive throats in various states of constriction and release, as well as voices of collective responsibility.
Ravikovitch encrypts her poetry with rich resources of biblical, rabbinic, medieval and early modern Hebrew literature. She forwards the linguistic and literary resonance of these layers. She innovates upon their motifs through feats in the dimensions of feminine writing, intertextual engagements and postmodern poetics.
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L'inscription du trauma dans le récit d'enfance autobiographique au féminin en France depuis 1980Dusaillant-Fernandes, Valérie 05 December 2012 (has links)
Cette thèse a pour but d’analyser la construction textuelle du trauma dans le récit d’enfance dans la littérature française contemporaine au féminin. Ce travail montre comment chaque auteure articule la scène traumatique, l’organise au sein du récit et manie les procédés narratifs et énonciatifs pour saisir le réel traumatique. Le chapitre I trace l’évolution du récit d’enfance en tant que pratique littéraire depuis deux siècles pour ensuite s’arrêter sur la modification de la notion de trauma depuis les recherches sur l’hystérie de Freud, en passant par les effets du choc initial sur le moi pour arriver à la nécessité de regagner contrôle des souvenirs traumatiques par la mise en récit. Ce chapitre théorique se termine par une discussion sur les limites et détours de l’écriture du trauma dans les récits autobiographiques. Le chapitre II commence par un bref survol sur l’enfance maltraitée dans la littérature française et sur les différents types de maltraitance et leurs effets persistants sur l’individu. Puis, l’analyse des textes de Marguerite Duras (Un barrage contre le Pacifique, L’amant et L’amant de la Chine du Nord) et de Chloé Delaume (Le cri du sablier) fait ressortir le jeu avec le réel et le fictif pour parler du trauma de la maltraitance. Le chapitre III sur le trauma de l’inceste débute sur les recherches de Ferenczi sur la séduction, pour ensuite démontrer, d’une part, que Béatrice de Jurquet (La traversée des lignes) favorise des stratégies textuelles mettant en avant une identité plurielle, et que, d’autre part, Colette Mainguy (La Juive) multiplie les discours qui lui permettent d’agir sur la reconstruction de son trauma d’inceste. Le chapitre IV s’ouvre sur une discussion sur le deuil dans la littérature française contemporaine suivie d’une analyse sur l’hétérogénéité énonciative chez Chantal Chawaf (Le manteau noir), qui se traduit par l’emploi de la troisième personne du singulier et par la présence spectrale des parents et d’une étude de la structure dialogique chez Marie Nimier (La reine du silence). Notre déplacement vers l’analyse des stratégies textuelles montre comment la forme de la prise de parole dans le récit négocie le choc consécutif au trauma, l’intègre, le transforme pour tenter de dépasser un blocage.
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Figures de la « patience » dans la modernité : la recherche proustienne entre l'errance de Bouvard et Pécuchet et le parti pris pongienPenate, Rocky Patricio 29 February 2012 (has links)
Cette étude porte sur la représentation de la « patience » – considérée comme un mode d’être dans le temps et face à l’Autre à la fois actif et passif – dans quelques œuvres modernes, notamment les écrits philosophiques de Friedrich Nietzsche, les romans Bouvard et Pécuchet et La tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert, À la recherche du temps perdu de Marcel Proust et la poésie de Francis Ponge. Dans le premier chapitre, nous nous référons à la pensée de Nietzsche pour bien décrire le contexte moderne qui fait que la vertu de la patience est aussi pertinente à la fin du XIXe siècle et pendant le XXe siècle qu’elle ne l’était pour des penseurs de l’Antiquité gréco-romaine comme Épicure et Sénèque. Dans des œuvres comme La généalogie de la morale et Par-delà bien et mal, Nietzsche montre que ce qu’on considère comme la vertu de la patience se réduit souvent à une simple incapacité d’agir et que les temps modernes exigent un autre type de vertu, une patience renouvelée et affirmative. Dans le deuxième chapitre, nous analysons les thèmes de l’accompagnement et du dévouement dans deux romans flaubertiens afin de déterminer dans quelle mesure il est nécessaire de se retirer du monde et de ses rythmes pour pouvoir se consacrer à quelque chose qui transcende l’individu et ses désirs particuliers. Nous continuons cette réflexion dans le chapitre sur le roman proustien, où l’on peut suivre la trajectoire d’un héros-narrateur impatient d’être aimé et de remplir sa vocation en devenant écrivain. Notre examen de différentes formes de la patience est complétée par une critique du rapport problématique du poète (Ponge) et des objets de ses poèmes, en particulier les animaux qu’il sacrifie au nom de son art. Un schéma fondamental se dessine à travers toutes ces œuvres et les figures de la patience qu’elles véhiculent : le sujet humain, désireux de se rapprocher de l’Autre, sait que, pour ce faire, il faut le laisser être, mais il a aussi besoin de s’affirmer soi-même, d’où une certaine aporie. La patience se révèle comme une réponse possible à ce problème.
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Utopie et idéologie dans la science-fiction canadienne-française et québécoise / Utopia and Ideology in French-Canadian and Québécois Science FictionSerruys, Nicholas 01 September 2010 (has links)
Cette thèse porte sur la reconstitution imaginaire de l’histoire et de la société dans la science-fiction (SF) uchronienne et utopienne du Canada français et du Québec. À partir d’un survol de la poétique des genres dont il est question et d’un panorama historique de leur production globale et locale, ainsi que de l’approfondissement de l’exploitation particulière des notions d’idéologie et d’altérité dont ces œuvres font preuve, nous proposons une lecture allégorique du phénomène culturel d’après une étude de cas de la SF canadienne-française et québécoise (SFCFQ) contemporaine : La Suite du temps (1983/2004-2008), une trilogie romanesque de Daniel Sernine.
Bien que les littératures de SF nationales aient progressivement fait place à une littérature mondiale régie par des codes qui déterminent leur appartenance à une poétique spécifique, l’allégorie nationale se réalise de façon récurrente : est mise en œuvre une configuration dominante dans laquelle sont présentés des modèles mondiaux comme systèmes alternatifs, qui, tout en étant éloignés ou distanciés, évoquent inéluctablement le paysage, la langue, les mœurs et les valeurs des milieux culturels dans le cadre desquels les œuvres paraissent. Au delà d’une possibilité théorique de lecture, il y a des preuves empiriques de ce phénomène, surtout dans le cadre des sous-genres de l’utopie, de l’uchronie et de l’anticipation, où abondent des visions de soi et de la « nation » altérées qui sont inextricablement déterminées par le lieu de leur production.
Nous cherchons à mettre en valeur cet aspect de la SF à partir d’un survol des récits précurseurs de la SFCFQ contemporaine et d’une analyse approfondie d’une de ses œuvres charnières. Cette analyse comprendra deux lectures allégoriques, l’une au niveau régional, l’autre à l’échelle globale. Ainsi, nous espérons démontrer en quoi la SFCFQ s’inscrit dans la poétique de la SF dans son ensemble tout en constituant sa propre innovation critique ou « Novum », ce qui lui permet de se distinguer en tant que courant particulier.
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Lamentations of a Lovelorn Soul: Self-portraits in the Poetry of Dahlia RavikovitchWiseman, Laura 05 September 2012 (has links)
The poetry of Dahlia Ravikovitch presents as self-writing nestled in the wide embrace of non-linear écriture féminine. Each poem offers a glimpse of the persona: body and soul, the music of her voice and the perspective of her spirit. Together the poems comprise verbal self-portraits of a lovelorn soul, torn between impulses to fully remember and deliberately forget.
Through years of love, life, disappointment, bouts of depression and renewed promise, Dahlia Ravikovitch continued to compose. Through the crystals of poetry the speaker examines, from varying angles and in multiple refractions of light, those figures of alterity who are her self. For Ravikovitch poetry was the only neutral space in which her self could comfortably exist and, even so, not always.
The poet-persona experiences love in unsuitable proportions. She receives too little; she goes ‘overboard’ and ‘out of bounds’ in giving too much. She experiences love, even when accessible, as an affliction. She suffers love. She laments love.
The persona performs her malaise through contrasting physical sensations, idiosyncrasies and profound cravings. Her personal thermostat is erratic. She exhibits pronounced wardrobe-predilections. Her throat reacts to a flow of eros and creative vitality or lack thereof. She yearns for pure memory and thirsts for pure essence.
The speaker’s gallery displays an elaborate montage of a golden apple endowed with gifts of wisdom, eros, poetry and passion, alongside portraits of a royal chanteuse and a skilled scribe. Crucial brushstrokes illuminate lovers and sinners, souls in flames, shipwrecks, lyric-expressive throats in various states of constriction and release, as well as voices of collective responsibility.
Ravikovitch encrypts her poetry with rich resources of biblical, rabbinic, medieval and early modern Hebrew literature. She forwards the linguistic and literary resonance of these layers. She innovates upon their motifs through feats in the dimensions of feminine writing, intertextual engagements and postmodern poetics.
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L'inscription du trauma dans le récit d'enfance autobiographique au féminin en France depuis 1980Dusaillant-Fernandes, Valérie 05 December 2012 (has links)
Cette thèse a pour but d’analyser la construction textuelle du trauma dans le récit d’enfance dans la littérature française contemporaine au féminin. Ce travail montre comment chaque auteure articule la scène traumatique, l’organise au sein du récit et manie les procédés narratifs et énonciatifs pour saisir le réel traumatique. Le chapitre I trace l’évolution du récit d’enfance en tant que pratique littéraire depuis deux siècles pour ensuite s’arrêter sur la modification de la notion de trauma depuis les recherches sur l’hystérie de Freud, en passant par les effets du choc initial sur le moi pour arriver à la nécessité de regagner contrôle des souvenirs traumatiques par la mise en récit. Ce chapitre théorique se termine par une discussion sur les limites et détours de l’écriture du trauma dans les récits autobiographiques. Le chapitre II commence par un bref survol sur l’enfance maltraitée dans la littérature française et sur les différents types de maltraitance et leurs effets persistants sur l’individu. Puis, l’analyse des textes de Marguerite Duras (Un barrage contre le Pacifique, L’amant et L’amant de la Chine du Nord) et de Chloé Delaume (Le cri du sablier) fait ressortir le jeu avec le réel et le fictif pour parler du trauma de la maltraitance. Le chapitre III sur le trauma de l’inceste débute sur les recherches de Ferenczi sur la séduction, pour ensuite démontrer, d’une part, que Béatrice de Jurquet (La traversée des lignes) favorise des stratégies textuelles mettant en avant une identité plurielle, et que, d’autre part, Colette Mainguy (La Juive) multiplie les discours qui lui permettent d’agir sur la reconstruction de son trauma d’inceste. Le chapitre IV s’ouvre sur une discussion sur le deuil dans la littérature française contemporaine suivie d’une analyse sur l’hétérogénéité énonciative chez Chantal Chawaf (Le manteau noir), qui se traduit par l’emploi de la troisième personne du singulier et par la présence spectrale des parents et d’une étude de la structure dialogique chez Marie Nimier (La reine du silence). Notre déplacement vers l’analyse des stratégies textuelles montre comment la forme de la prise de parole dans le récit négocie le choc consécutif au trauma, l’intègre, le transforme pour tenter de dépasser un blocage.
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Figures de la « patience » dans la modernité : la recherche proustienne entre l'errance de Bouvard et Pécuchet et le parti pris pongienPenate, Rocky Patricio 29 February 2012 (has links)
Cette étude porte sur la représentation de la « patience » – considérée comme un mode d’être dans le temps et face à l’Autre à la fois actif et passif – dans quelques œuvres modernes, notamment les écrits philosophiques de Friedrich Nietzsche, les romans Bouvard et Pécuchet et La tentation de saint Antoine de Gustave Flaubert, À la recherche du temps perdu de Marcel Proust et la poésie de Francis Ponge. Dans le premier chapitre, nous nous référons à la pensée de Nietzsche pour bien décrire le contexte moderne qui fait que la vertu de la patience est aussi pertinente à la fin du XIXe siècle et pendant le XXe siècle qu’elle ne l’était pour des penseurs de l’Antiquité gréco-romaine comme Épicure et Sénèque. Dans des œuvres comme La généalogie de la morale et Par-delà bien et mal, Nietzsche montre que ce qu’on considère comme la vertu de la patience se réduit souvent à une simple incapacité d’agir et que les temps modernes exigent un autre type de vertu, une patience renouvelée et affirmative. Dans le deuxième chapitre, nous analysons les thèmes de l’accompagnement et du dévouement dans deux romans flaubertiens afin de déterminer dans quelle mesure il est nécessaire de se retirer du monde et de ses rythmes pour pouvoir se consacrer à quelque chose qui transcende l’individu et ses désirs particuliers. Nous continuons cette réflexion dans le chapitre sur le roman proustien, où l’on peut suivre la trajectoire d’un héros-narrateur impatient d’être aimé et de remplir sa vocation en devenant écrivain. Notre examen de différentes formes de la patience est complétée par une critique du rapport problématique du poète (Ponge) et des objets de ses poèmes, en particulier les animaux qu’il sacrifie au nom de son art. Un schéma fondamental se dessine à travers toutes ces œuvres et les figures de la patience qu’elles véhiculent : le sujet humain, désireux de se rapprocher de l’Autre, sait que, pour ce faire, il faut le laisser être, mais il a aussi besoin de s’affirmer soi-même, d’où une certaine aporie. La patience se révèle comme une réponse possible à ce problème.
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Intertextualité et Oulipo - Étude de cinq œuvres contemporainesBrunetti, Maïssa 08 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur l’identification et l’analyse de la pratique intertextuelle dans cinq œuvres contemporaines de l’Oulipo: Les Gens de Légende (Olivier Salon), La Décomposition (Anne F Garréta), Vanghel (Jacques Jouet) Trois Pontes (Jacques Jouet) et Eléctrico W (Hervé Le Tellier). En partant d’un réexamen des différentes théories de l’intertextualité, les lectures microtextuelles présentées ici cherchent à mettre en évidence la complexité et l’ambigüité du concept de filiation littéraire dans le processus d’écriture oulipien - que celui-ci soit interne (références aux travaux des membres du mouvement) ou externe (la littérature classique). Sont également examinées en détail les notions de contrainte et de plagiat par anticipation, mais aussi la volonté propre à l’Oulipo de mettre le lecteur dans une position particulière dans l’histoire littéraire. / The purpose of this study is to identify and analyze intertextual practices in five contemporary works by Oulipo writers: Les Gens de Légende (Olivier Salon), La Décomposition (Anne F Garréta), Vanghel (Jacques Jouet) Trois Pontes (Jacques Jouet) and Eléctrico W (Hervé Le Tellier). Following a review of the various theories of intertextuality available, the microtextual readings presented here seek to shed a new light on the complexity and ambiguity of the concept of literary filiation in the Oulipian writing process - either internal (references to works by members of the movement proper) or external (classical literature). Are also discussed in some detail the concepts of “contrainte” (constraint) and “plagiat par anticipation” (plagiarism by anticipation), but also the specific Oulipian aspiration to place the reader into a position that appears to be unique in literary history.
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An Ear for an Eye: Greek Tragedy on RadioPapoutsis, Natalie Anastasia 19 November 2013 (has links)
An Ear for an Eye: Greek Tragedy on Radio examines the dramaturgical principles involved in the adaptation of Greek tragedies for production as radio dramas by considering the classical dramatic form’s representational ability through purely oral means and the effects of dramaturgical interventions. The inherent orality of these tragedies and Aristotle’s suggested limitation of spectacle (opsis) appears to make them eminently suitable for radio, a medium in which the visual dimension of plays is relegated entirely to the imagination through the agency of sound. Utilizing productions from Canadian and British national radio (where classical adaptations are both culturally mandated and technically practical) from the height of radio’s golden age to the present, this study demonstrates how producers adapted to the unique formal properties of radio. The appendices include annotated, chronological lists of 154 CBC and BBC productions that were identified in the course of research, providing a significant resource for future investigators.
The dissertation first examines the proximate forces which shaped radio dramaturgy and radio listeners. Situating the emergence of radio in the context of modernity, Chapter One elucidates how audiences responded to radio’s return to orality within a visually-oriented culture. Chapter Two then analyses the specific perceptual and imaginative activity of individuals, considering how audiences experience acoustic space. I describe how the audience’s central position in the reception of radio drama is integral to the completion of the dramatic frame of radio.
The second part of this dissertation addresses radiophonic dramaturgy and issues in representation. In Chapter Three, the didactic and nationalistic impetus for the adaptation of classics as radio plays is considered and the principles of radio adaptation are outlined. The final two chapters examine the formal properties of productions in adaptation through case studies to illustrate where the play’s inherent orality allows for ease in adaptation or where greater dramaturgical intervention is required. Chapter Four examines the construction of dramatic figures, music and song, the use of paratheatrical materials, and narrative strategies for the representation of action, space, and time. Chapter Five examines productions where greater dramaturgical intervention and innovation is in evidence, including the manipulation of perspective (in the CBC’s 2001 Medea), the use of music to modernize setting (in the 1998 CBC-BBC co-production of The Trojan Women), the use of experimental montage (in the BBC’s 1976 Ag), the introduction of flashback sequences (in the CBC’s 1987 Antigone), and solutions to the problem of what I term “dramaturgical erasure” (the inadvertent removal of silent figures from the perspectival field).
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L'hagiographie pataphysique : enjeux de l'ethos dans les Vies de Saints du CalendrierBonenfant, Charles 02 1900 (has links)
RÉSUMÉ
Forme littéraire développée dès les débuts du IVe siècle, l’hagiographie, plus tard sanctionnée par l’Église catholique romaine, se déploie avec tout le rituel et le décorum requis par le genre institué, dévoilant les modalités du savoir et du croire qui la distingue. Cette forme fixe fut réactivée, contre toute attente, dans une somme étoffée durant la seconde moitié du XXe siècle par le Collège de ‘Pataphysique, aréopage de philosophes, littérateurs et plasticiens, qui n’est pas un conclave d’excentriques, pas davantage qu’un nouvel « isme », mais une institution qui résolument emblématise la Science. Ce réemploi générique de l’hagiographie est caractérisé par une hétérogénéité bien peu canonique s’inscrivant dans une continuité problématique par rapport au sous-texte.
Une première traversée du Calendrier inviterait à croire à une entreprise parodique et iconoclaste. La parodie, qui est aussi une imitation, pose un problème de visée. Le second degré de Gérard Genette implique deux grands régimes discursifs : le sérieux (le sérieux proprement dit et le satirique) et le ludique. Ces régimes nous ont été utiles pour arrimer la question de l’humour. Il y a là en somme deux possibilités, soit la parodie sérieuse conduisant à ridiculiser l’hagiographie et le Calendrier des Saints qui seraient sérieusement visés, néantisés, tournés en dérision; soit la parodie ludique, à portée nulle, simple jeu, farce farfelue, « pour rire ». Or, nous avons tenté de démontrer dans ce mémoire que, même s’il y a lieu d’avancer des arguments en faveur de l’un et de l’autre type de parodie, le partage ne fonctionne pas, précisément peut-être parce qu’il est possible de montrer à la fois que c’est sérieux et pas sérieux. Dans un troisième temps, on peut aussi faire la démonstration que le pas-sérieux est sérieux. Les jeux de mots, d’homophonie n’engagent-ils pas le Verbe? L’imitation impossible ne réfléchit-elle pas les imitabile de la Sainte Église?
La situation énonciatrice tributaire de l’hagiographie pataphysique est non différentiable d’un souci de didactisme qui place la composante moralisatrice au centre des enjeux discursifs. Elle induit de ce fait des attentes en matière d’ethos consistant à mettre au même diapason une représentation sociale de l’énonciateur et une représentation intradiscursive au ton didactique. Elle adjoint un autre ton, savant celui-là, érudit, qui vient défaire la belle convergence et fait disjoncter la rhétorique du genre. Cette rhétoricité problématique de l’hagiographie pataphysique a été abordée sous l’angle de l’ethos. L’ethos est l’instance de validation par laquelle nous renvoyons non pas au caractère de l’orateur, mais, suivant en cela Dominique Maingueneau, au type de parole engendrée par le discours et qui, en retour, rend ce discours crédible. Que devient cette instance lorsque la visée persuasive du discours est remise en question, que l’ethos se démultiplie de façon hétérogène sans véritablement assurer la cohésion du propos ni garantir sa portée? La parodie posant incidemment un problème de visée, est-ce du côté d’un ethos parodique que se trouve la réponse? Il nous a convenu de mesurer, d’articuler, de déplacer cette postulation. Nous nous sommes saisi, pour les besoins de notre argumentation, d’une discipline historiquement lourde d’investissement théorique, soit la rhétorique. Celle-ci constitue à la fois une méthode de composition d’un discours reposant sur des lieux susceptibles de susciter l’adhésion et l’émulation de l’énonciataire et une méthode d’analyse.
Guidé par une définition étendue du texte, traversant les littératures non narrative et narrative, il nous a importé enfin de restituer la pratique cymbaliste à partir d’un corpus qui est resté l’apanage du « seul » pataphysicien. Nous nous sommes ainsi situé dans l’horizon plus global de la réceptivité d’un discours qui évacue l’idéologique, qui jamais ne se laisse saisir tout à fait, ni enferrer par le fétiche du sens au profit des potentialités qu’il recèle, et cela à partir d’axiomes arbitraires soumis à l’unique exigence de cohérence interne. / ABSTRACT
Hagiography, a literary form dating back to the beginnings of fourth century Christianism, and later sanctioned by the Roman Catholic Church, exhibits itself with all the ritualistic devices and decorum requisite to the genre, displaying the full intricacies of its knowledge and beliefs in the process. It was unexpectedly given new life by an extensive body of work put forth, in the second half of the 20th century, by the Collège de ‘Pataphysique (or ‘Pataphysics), a gathering of philosophical and literary minds. The Collège intended to be an institution dedicated to the emblematization of Science, something other than a conclave of eccentrics or a mere new “ism”. This generic reuse of hagiography exhibits a singular heterogeneity, which, far from being canonical, is part of a continuation, a problematic element vis-à-vis the subtext.
Upon reviewing the Calendar of the Saints, one could conclude that this collective work is little more than a parodical and iconoclastic enterprise. But parody, a form of imitation, raises the issue of scope. Gérard Genette’s Second degree refers to two main types of discourse: the serious -what is serious per say and what is satirical-, and the playful. This approach proved useful when tackling the matter of humour. There are, in fact, two alternatives: serious parody, which would deride hagiography and the Calendar of the Saints, or playful parody, a simple game, a farce with no actual scope, “just for fun”. While a valuable argument can be made for either option, we will attempt to demonstrate that a distinction between the two is in fact impossible, precisely because it is possible to prove that it is both serious and not serious. Ultimately, we can also demonstrate that the not-serious is serious. After all, isn’t it true that puns and homophony both involve the Word? And doesn’t the impossible imitation reflect the imitabile of the Holy Church itself?
The enunciative situation stemming from pataphysical hagiography is indistinguishable from any didactical endeavour with a moralistic component at its core. It calls for ethos, with a social representation of the enunciator as well as a didactical representation from within the discourse itself. It also takes a more scholarly tone, which disrupts the convergence and has a disjunctive effect on the rhetoric of the genre. We chose to approach the “rhetorical problem” raised by pataphysical hagiography through the notion of ethos. The ethos, as a validation premise, takes us beyond the speaker’s character, in the footsteps of the likes of Dominique Maingueneau, to the type of message stemming from the discourse, making it credible. But what becomes of this premise when the discourse’s persuasive scope is put into question? When the ethos multiplies itself, preserving neither the message’s cohesion nor its scope? If parody incidentally raises the issue of scope, does the answer lie in some form of parodical ethos? We saw fit to measure, articulate and analyse this hypothesis from different angles. For the purposes of our analysis, we took on a disciplined, rhetorical approach. Although cumbersome from a theoretical standpoint, this method for creating discourse is based on elements capable of inciting both adherence from (and emulation of) the enunciator, as well as on a method of analysis.
Guided by a broader definition of the text, spanning both narrative and non-narrative literary genres, we sought to restore the cymbalistic approach from a body of work belonging solely to the pataphysician. We thus positioned ourselves in the greater setting of a discourse free of ideological considerations, that is never quite fully understood or stuck within the confines of meaning, and therefore has endless potential ; a discourse based on random axioms bound only by the requirement of internal coherence.
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