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L'Église à l'épreuve du Pentecôtisme : une expérience religieuse à l'île de la RéunionPerretant-Aubourg, Valérie 25 March 2011 (has links) (PDF)
À l'île de La Réunion, les mouvements pentecôtistes-charismatiques se développent depuis une quarantaine d'années. L'importance particulière qu'ils accordent à l'émotion religieuse exerce un rôle pivot dans leur capacité d'attraction. Favorisant les preuves tangibles de l'agir divin au détriment des dogmes, ils concourent à l'imprécision des croyances et à la fluidification des itinéraires religieux, ils contribuent à la poussée des individualismes religieux, ils encouragent la scissiparité ecclésiale. En ces différents éléments, ils mettent l'Église à l'épreuve. Néanmoins, une analyse fouillée de cette mouvance en société créole conduit à interroger cette relativisation des institutions, de la tradition, des médiations, dont elle se prévaut. Une enquête de terrain et le recueil d'entretiens mettent en lumière plusieurs facteurs paraissant construire l'expérience religieuse de type émotionnel : - la situation socio-historique insulaire tout d'abord, ainsi que les dynamiques religieuses qui ont contribué à la formation de groupements pentecôtistes et charismatiques concurrents suffisamment distincts pour ne pas être assimilés à un même milieu ; - les groupes auxquels les fidèles adhèrent ensuite qui codifient leurs pratiques et fabriquent leur " virtuosité " religieuse ; - le temps enfin, en vertu duquel l'itinéraire des individus enregistre différentes phases d'intensité variable.De ce fait, l'expérience religieuse est loin de rimer exclusivement avec effervescence, immédiateté, malléabilité. Elle comporte aussi sa part de régulation, de socialisation, de transmission. C'est au cœur de cette dialectique que s'inscrit cette étude en terre réunionnaise.
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"Suis moi et tu seras autonome!" Ethnographie de la citoyenneté dans le scoutisme laïque des EEDF.Vanhoenacker, Maxime 10 December 2012 (has links) (PDF)
" Suis-moi et tu seras autonome ! " Ethnographie de la citoyenneté dans le scoutisme laïque des EEDF Dans le groupe éclé s'organisent la vie communautaire et les pratiques éducatives propres à cette société de jeunes. Le groupe est l'émanation locale des Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEDF), mouvement de scoutisme laïque et mixte, dont l'ambition est de former des citoyens " actifs ", " engagés " et " responsables ". Pourtant, dans le flot quotidien des situations d'animation, des discussions pédagogiques et des engagements militants, les respons, jeunes adultes bénévoles qui conduisent le groupe, ne font pas usage, à première vue, de ce terme de " citoyenneté ". L'existence précaire du groupe éclé impose ses urgences : il y est essentiellement question de réussir à organiser un camp, de renouer des relations avec la Mairie et d'impliquer les familles dans la vie collective. La recherche des situations dans lesquelles les éclés parlent de - ou plus rarement écrivent - la " citoyenneté " va conduire à repérer des fragments de citoyenneté ordinaire dans le groupe local : ils se situent dans les rituels d'engagement organisés durant les camps (la Règle d'Or), dans les discours des respons arrivés à un certain degré de formation militante (second degré), et sont prolifiques dans tous les écrits qui émanent du siège national. En suivant ces pistes, il s'avère que la " citoyenneté aux éclés " est une parole adulte sur ce que doit être ce mouvement de jeunesse : un lieu idéal d'émancipation par l'éducation, aux côtés de l'École publique. La " citoyenneté aux éclés " est une croyance que défendent des initiés qui ont en charge la bonne marche du mouvement au niveau national et qui, donc, sont confrontés aux tendances centripètes des groupes locaux et des engagements individuels. La citoyenneté est affirmée comme symbole d'unité du mouvement. C'est un idiome qui a aussi une portée publique : il renvoie à la position institutionnelle des éclés dans l'arène publique de l'éducation post-scolaire, associés aux autres mouvements laïques de l'éducation populaire. L'évolution des significations de la citoyenneté dans le scoutisme laïque depuis 1911 et jusqu'à Villeneuve en 2006 confirme la portée symbolique de cet élément de culture : unifier des engagements dans l'espace et le temps ; célébrer l'existence publique d'un mouvement de classe moyenne dont le pouvoir est fondé sur une compétence pédagogique.
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Critiques des dispositifs de sexualité entre contrôle des populations et subversion des normes socialesBelledent, Celine 15 October 2013 (has links) (PDF)
Cette recherche cartographie la sexualité, elle cherche à lui donner un espace. Elle étudie comment la sexualité européenne se construit à l'époque moderne. Un fond de carte est élaboré à partir d'auteurs, particulièrement le Dr Krafft-Ebing, qui ont posé les jalons de la science de la sexualité, ainsi que d'autres champs sociaux qui s'en sont faits les relais. Cela montre l'importance des perversions dans la mise en place de " normes invisibles " de la sexualité. Il s'agit alors de donner un espace à ces territoires et flux de la sexualité - de faire une carte de l'orientation sexuelle.Les corps, les affects et les pratiques physico-sexuelles constituent les catalyseurs de la sexualité : ils sont investis de significations sociales (codes) et à leur tour codent et signifient (interfaces). La sexualité dans ses fonctions classificatrices et hiérarchisantes, disperse des vecteurs de contrôle des populations. Elle est une technique de structuration des populations par groupes raciaux et socio-économiques culturellement homogènes. La sexualité est liée à des visions impériales de ce que doivent être un homme normal, une femme normale, et les deux dans leur complémentarité. Ceci est affaire d'affinités : qui noue des liens ? Comment et pourquoi ? La sexualité prend alors une importance majeure dans la définition du soi, de ces zones de sédimentation qui ne sont pas seulement des démarches individuelles, mais aussi des politiques de comment vivre ensemble.
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Engagement de la recherche agronomique dans l'action. Le cas d'une Recherche-Action en Partenariat au CamerounCarbonnel, Anna 10 December 2012 (has links) (PDF)
La Recherche-Action en Partenariat (R.A.P.) est une démarche de recherche conçue par des chercheurs du Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (C.I.R.A.D.). D'après les concepteurs de la R.A.P., les inventions proposées par les chercheurs agronomes ne sont pas suffisamment prises en compte par les potentiels utilisateurs et ne se transforment pas forcément en innovation. Inspirée des sciences sociales et présentée comme une démarche capable d'élaborer des conditions favorables à la co-construction des innovations, la R.A.P. doit améliorer le passage entre l'invention des chercheurs et l'adoption de ces inventions par les utilisateurs. Cette thèse se focalise sur les conditions d'émergence de la R.A.P. au C.I.R.A.D. puis sur son application à deux terrains vivants : le Cameroun et le Burkina Faso. La question principale posée dans ce travail est de savoir si effectivement et concrètement,la R.A.P. s'inspire des sciences sociales pour favoriser la co-construction des innovations et atteindre l'un de ses objectifs : résoudre les problèmes des acteurs. Cette thèse est une réflexion sur la place et les actions possibles des sciences sociales en collaboration avec d'autres disciplines pour se mettre au service d'une telle démarche et de tels projets de développement. L'observation de la R.A.P. comme un objet de recherche socio-anthropologique donne à voir une multitude de questionnements essentiels tant pour le milieu de la recherche que pour les situations locales rencontrées.
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Frontières invisibles. Expériences de personnes prises en charge au long cours par la psychiatrie publique en FranceGrard, Julien 25 October 2011 (has links) (PDF)
S'appuyant sur une ethnographie d'environ quatre ans, effectuée au sein d'un GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle) d'une grande ville française, l'enquête présentée ici interroge la construction sociale et institutionnelle de l'expérience et des subjectivités de personnes souffrant de troubles psychiques. Objets de savoir, celles-ci sont " étudiées " par de nombreuses disciplines. Mais c'est généralement la maladie qui est l'objet des recherches. Objets de pouvoir, elles sont ou ont été prises en charge par de nombreuses institutions : travail social, psychiatrie, protection des majeurs pour certaines. Grâce à un terrain de longue durée, au plus près de l'ordinaire et dans un lieu non médicalisé, j'aborde leurs parcours en partant de ce qui importe pour eux. Renversant la perspective, j'approche les " usagers ", " malades " ou " patients " comme des personnes, et envisage la question de l'expérience de la maladie en la replaçant dans le contexte des parcours de vie et des autres expériences sociales, et dans la tension entre contraintes structurelles et agentivité. En questionnant les relations dialectiques entre ces expériences, les technologies et dispositifs institutionnels ainsi que les réseaux sémiotiques, politiques et moraux dans lesquels elles s'inscrivent, je montre comment les différents statuts sociaux interagissent, et comment le vécu de la maladie est à la fois multiple chez un même sujet, et variable selon les parcours biographiques dans lesquels elle s'inscrit. Peu à peu se dévoile, dans l'ordinaire des pratiques et discours quotidiens, des manières d'être à soi, aux autres et au monde, le modelage social, moral et institutionnel des subjectivités.
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Poétique du "sauvage" : une pratique de tatouage dans le monde contemporainMüller, Elise 22 February 2012 (has links) (PDF)
Bien qu'ancien, l'engouement de l'Occident pour le tatouage ne paraît pas perdre de sa vigueur. Ainsi trouve-t-on dans ses villes quantité de studios de tatouage, Salons ou magazines spécialisés. L'iconographie de la marque semble être le fruit d'un étonnant syncrétisme, dont l'imaginaire " sauvage " est une importante partie. Tatouages maoris ou calligraphies arabes, dragons ou animaux sauvages, non issus de la culture occidentale, sont en effet des motifs très en vogue. Véritable mode d'expression cutané, le tatouage ethnique indique un certain regard sur le monde, sur l'Autre, comme le chemin que l'on choisit d'emprunter dans l'approche du " sentiment d'être soi ". Depuis les cabinets de curiosités du seizième siècle, le monde occidental collectionne l'Ailleurs en lui attribuant des qualifications parfois approximatives. Paroxysme de l'altérité, le " sauvage " s'oppose en tous points à une contemporanéité résolument urbaine. Il paraît en effet exister une " poétique du sauvage ", faite de fantasmes exotiques, et trouvant dans le monde contemporain un écho particulier. Examinant au plus près la thématique des tatouages ethniques et la mettant en relation avec l'engouement grandissant de l'Occident pour les arts premiers et l'exotisme rêvé de l'Autre et de l'Ailleurs, cette thèse tente de déterminer quel est le rôle de cette " poétique du sauvage " dans la construction de soi. Recueillant les témoignages de tatoués ethniques et de tatoueurs, elle met au jour cinq grands types de motivations qui s'entrecroisent et s'inscrivent toutes dans le cadre du récit personnel.
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Se vêtir du sari en Inde , dans le Chhattisgarh : représentations du corps et de la personneSanséau, Sylvie 29 June 2007 (has links) (PDF)
L'étude vise à décrire et analyser un drapé, le sari, tel qu'il est porté par la femme indienne, afin de dégager des représentations du corps et de la personne. Par " porté ", j'entends aussi bien les façons dont il est choisi, mis et utilisé au quotidien et dans les fêtes. S'agissant de mettre en évidence des interactions, cette étude vise également à définir et analyser le sari de manière comparative: dans une région (le Chhattisgarh) et une nation (l'Inde), dans un environnement rural (le village de Puru) et urbain (la petite ville de Ratanpur), chez les âdivâsî et le système des castes. J'ai choisi de partir de l'hypothèse qu'un objet anodin, comme le sari, se révélerait l'outil par excellence pour étudier les aspirations et les idéaux de la femme indienne contemporaine. La thèse porte sur trois aspects distincts des représentations du corps et de la personne I- le paraître et les modes distinction, II- la construction de la personne et le mariage, III- les conventions sociales et l'individualité. A travers l'analyse du port du sari, il est présenté les relations de la femme et de l'homme (gender), la vie sociale et politique dans une région peu étudiée, ou encore l'évolution d'une l'Inde rurale
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Traversées de lieux exilés : recoudre les fragmentsHovanessian, Martine 29 April 2009 (has links) (PDF)
Martine Hovanessian Résumé HDR " Traversée de lieux exilés : recoudre les fragments " 29 avril 2009 Ce mémoire souhaiterait contribuer au déploiement d'un paysage d'une intériorité tourmentée sous bien des aspects et que l'on ne peut imaginer si l'on s'applique au strict exercice monographique. Il s'agit d'une aventure apparentée à " une anthropologie des coins et des recoins " où je me propose de cerner l'enjeu structurel du fragment dans l'ordre des identités discontinues nées d'un déni, dont le support concerne le génocide des Arméniens perpétré en 1915 mais que j'élargis dans la comparaison avec la Shoah. La question philosophique et anthropologique " comment et pourquoi " écrire sur la destruction répondent à une immense contrainte, celle de la dette mais à travers cette réparation se dessine la réinvention d'un ordre du " normalement vivant ". Les témoignages capturés sur de longues années condensent le sens de mon projet : élaborer des figures d'un exil extrême où le thème de la migration contrainte est une notion insuffisante pour traduire une condition " de l'homme jetable " élaboré par Fethi Benslama et qui dans le cas d'une destruction collective, d'une violence d'Etat toujours non reconnue continue à " agir clandestinement " (Altounian) dans l'élaboration d'une position générationnelle (la transmission) à partir d'une scission radicale, sur un trou béant. Les expériences d'un effondrement qui hantent les imaginaires, souvent en manque de traduction possible, ont nécessité de traverser d'autres lieux que ceux de l'énonciation orale. Nous avons observé des lieux de la territorialisation représentant des lieux de " la communauté " autour d'une volonté de rétablir " une pensée du territoire ", un principe organisationnel, une culture matérielle, une addition de symboles, puis analysé un imaginaire national tourmenté en Arménie où les luttes irrédentistes, ethnicisés s'appuient sur une question nationale inachevée, en attente toujours de résolution. Enfin, revenant par goût sur une ancienne formation littéraire, utilisant la sensibilité particulière de mon expérience longue de la psychanalyse en tant qu'analysante, j'ai privilégié des formes nomades et sensibles de l'exil et me suis lancée dans le travail de subjectivation, celui du processus qui interpelle la maturation du sujet, échappe au ton des doxa institutionnelles, formes non conventionnelles, subversives. L'étude des écritures de la violence se distribue sur un spectre assez large et souvent se caractérise par leur statut subalterne par rapport aux écrits du savoir académique : textes de réaction élaborés par les intellectuels organiques, entre textes savants et politiques, témoignages oraux, journaux intimes, essais littéraires, mémoires familiales, essais psychanalytiques, productions esthétiques, geste poétique, échanges épistolaires, textes de traduction d'une langue à l'autre. J'insiste sur les raccords et qui justifie mon usage de la notion fragment, comme pièce détachée conséquence d'une mise en morceaux de références anciennes pour reprendre l'expression de Michel de Certeau, reliques d'un corps social perdu détachées de l'ensemble dont elles faisaient partie, plantées dans un autre corps, à la manière des " petits bouts de vérité " que Freud précise t-il repérait dans les " déplacements " d'une tradition et qui n'ont plus de langage qui les symbolise ou qui les réunisse. " Recoudre les fragments " invite à exposer des quêtes identitaires où des débris, des restes sont déposés dans les mémoires et qui révèlent sur fond de tragédie, un langage détruit. Ce langage invite à travailler sur la dé-sappartenance, concept en manque de théorisation dans le sens d'une perte du rapport à l'autre, d'une scission, d'un enfermement, d'une impossibilité à penser l'altérité, à se projeter dans un futur étant donné une condition exilée consécutive à un processus de désymbolisation. Avec le génocide et son déni, c'est nous tout un travail de disparition de la disparition qui continue, l'effacement des traces, l'effacement des Noms du Père, l'effacement du sens, la dé-safiliation, le sentiment de ruine, subjectivité prégnante qui vient s'adosser à des critères objectifs de délabrement d'un patrimoine célébré néanmoins et qui soumettent au langage politique l'ampleur des dégâts. : langue aux accents religieux, " aux bottes de pierre " dit le poète Mandelstam, villages engloutis, représentés comme des lieux pur et ceux d'une destination morale, monuments anciens fissurés, monuments pour les martyrs de 1915, patrimoine politique décapité qui était fondé sur l'émancipation de la nation et pour certains partis sur des bases marxistes , élite dirigeante et intellectuelle éliminée à Constantinople le 24 avril 1915. La mémoire migratoire de la dépossession à travers l'apatridie, homme " mis en orbite " devenue " hors-la-loi " (Arendt), je l'avais traitée dans le Lien communautaire où j'expliquais que la nature même de la rupture avec la société d'origine avait engendré des comportements sociaux singuliers notamment dans des tentatives de refondation d'un " soi collectif " traité par la suite à travers mes interrogations sur la notion de diaspora (spiurk), que je désigne comme un espace de fiction actif. De ce point de vue, les travaux du sociologue Alain Medam sur la judéité en exil ont été précieux. Nous pensons que l'exil dans sa dimension eschatologique et le concept de diaspora sont deux notions qui s'éclairent mutuellement en tant qu'elles reviennent sur des exclusions, des persécutions répétées où les notions de groupe, de minorité, de communauté, ethnique ou religieuse, ou ethnico-religieuse tendent à se configurer vers la notion de peuple, figure plus universelle d'une conscience politique, d'idéal abstrait venant réactualiser des causes nationales rayées des cartes inabouties, , " mal enterrées ", victimes de puissances impérialistes. C'est la raison pour laquelle, nous restons en quête d'instruments conceptuels qui nous permettent d'élaborer une anthropologie de la violence moderne qui croise en même temps une anthropologie de la nation et une anthropologie de l'exil.
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Le profane et le sacré dans les tradipratiques à l'île MauriceDe Salle-Essoo, Maya 07 December 2011 (has links) (PDF)
Dans cette thèse nous avons abordé les tradipratiques à l'île Maurice et nous avons tenté de délimiter une zone d'interculturalité où se situent ces tradipratiques, partagées par les différentes communautés religieuses et ethnoculturelles de l'île et s'insérant dans un fonds commun mauricien. Ainsi, nous avons constaté qu'il existe une conception commune de la maladie, du corps, des Invisibles et des traitements qui font partie de cette zone interculturelle, issue du contact de cultures et de la créolisation. Nous avons ainsi été amenée à envisager l'imbrication du sacré et du profane au sein des tradipratiques et fait le constat que ces deux facettes sont indissociables et nécessaires à l'efficacité des traitements. Nous avons également envisagé les rituels de soins sous leur aspect identitaire, mettant en évidence le rôle central joué par les ancêtres dans les traitements, la transmission transgénérationnelle du don de guérison et de voyance, mais également comme agents à l'origine de certains syndromes. Ce qui nous amène à souligner l'aspect identitaire des rituels de soins venant répondre à la nécessité de réaffirmer les liens aux ancêtres, la filiation du patient et celle de sa famille, l'insérant dans un groupe et renforçant ainsi son identité.
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"Lorsque l'enfant paraît", rencontres, liens et ruptures : une approche anthropologique des adoptions en Colombie.Delord, Amandine 25 November 2013 (has links) (PDF)
L'adoption internationale en Colombie représente 14 % des adoptions françaises à l'étranger en 2011. Elle est un système de juxtaposition et d'imbrication d'acteurs et d'expériences de parenté. De par sa dimension transnationale, l'adoption lie des acteurs asymétriques avec pour extrémités les parents adoptants européens et la génitrice colombienne. Mais son inscription dans le contexte local de parenté colombienne révèle également l'importance d'un tissu relationnel dense et varié, constitué de divers transferts d'enfants en parallèle. Quant à son statut officiel et formel, il implique l'intervention de l'État dans la définition, la mise en forme et l'application de la pratique de l'adoption. Ainsi, ce travail est le fruit d'une ethnographie multi-située du système de l'adoption en Colombie avec un abord depuis les différentes positions possibles. L'objectif est alors d'interroger la logique de chaque acteur impliqué et les enjeux existants autour de l'enfant : comment l'acte de mise en adoption prend-il sens pour une mère, dont la grossesse n'est pas désirée ? Selon quels critères l'État définit-il l'adoptabilité d'un enfant ? Quelles sont les modalités d'implication de la famille d'accueil dans ce maternage transitoire ? Et enfin, de quelle manière les parents adoptants assument-ils leur rôle dans la (re)construction identitaire de l'enfant ? Regards, vécus, positionnements se rencontrent et s'articulent, témoignant souvent de rapports de pouvoir. L'adoption parle ainsi d'un exercice de contrôle sur la vie et les corps, mettant à jour une inter-sectionnalité de mécanismes de dominations (" postcoloniale ", étatique, hétérosexuelle, voire raciale), repérée et analysée dans cette thèse.
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