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Les traits psychopathiques : peuvent-ils prédire la réussite professionnelle ?Olivier, Maxime Valérie 08 1900 (has links)
Le terme « psychopathie » s’accompagne souvent de l’image du dangereux prédateur. Pourtant, les recherches soulignent son aspect dimensionnel, sous-entendant qu’il existe plusieurs types sous-cliniques de psychopathies, dont la psychopathie adaptée. Plusieurs auteurs révèlent les avantages que peut présenter la manifestation de certains traits de personnalité communs à la psychopathie à l’égard de la réussite professionnelle. Une méthodologie quantitative est suivie afin d’explorer les différentes relations entre quatre concepts mesurés par des formulaires autorévélés, c’est-à-dire observer les manières dont les tactiques d’influence, les habiletés politiques et les traits psychopathiques influencent la réussite professionnelle. L’échantillon est constitué de 896 participants, dont la majorité est féminine, provenant du monde des affaires. Pour débuter, une série d’analyses factorielles a été réalisée sur trois modélisations du TriPM. Selon les chiffres de résultats du MAP et de la PA, cinq facteurs suffisent à l’évaluation de la psychopathie. Le 5 FM a des indices d’ajustement acceptable. Les résultats de régression font ressortir le leadership comme fort prédicteur de la réussite objective, de la réussite subjective et de la réussite globale. Il en va de même pour les habiletés de réseautage qui sont aussi de forts prédicteurs à la réussite subjective, à la satisfaction en emploi et à la réussite globale. Aussi, les hommes sont plus susceptibles que les femmes d’atteindre la réussite professionnelle. En fait, tous les traits psychopathiques, à l’exception du leadership, présentent des relations positives avec l’insuccès en emploi. En conséquence, seuls les habiletés de réseautage et le leadership peuvent annoncer la réussite professionnelle. / The term “psychopathy” is often followed by the image of a dangerous predator. However, research emphasizes its dimensional aspect, implying that there are several subclinical variants of psychopathy, such as successful psychopathy. Several authors reveal the advantages that the manifestation of certain personality traits common to psychopathy can have on career success. A quantitative methodology is used to explore the various relationships between four concepts which are measured by self-report forms by observing the diverse ways in which influential tactics, political skills, and psychopathic traits affect career success. The sample consists of 896 participants, the majority of whom are women, from the business world. First, a series of factor analyses was carried out on three TriPM models. According to the results of the MAP and the PA, five factors are sufficient for the evaluation of psychopathy. The 5 FM has acceptable fit induces. The regression results highlight leadership as a strong predictor of objective success, subjective success, and overall success. The same is true for networking skills, which are also strong predictors of subjective success, job satisfaction and overall success. Also, men are more likely than women to achieve career success. In fact, all psychopathic traits, with the exception of leadership, have positive relationships with job failure. As a result, only networking skills and leadership can herald professional success.
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L’effet des facteurs de risques statiques et dynamiques sur la trajectoire de victimisation des femmes en contexte de violence conjugaleVéronneau, Jade 08 1900 (has links)
Plusieurs travaux montrent que la violence conjugale est un phénomène dynamique, avec des épisodes de violence s'inscrivant dans une séquence d'événements. Toutefois, nos connaissances sur les circonstances de vie qui influencent la violence à travers le temps restent limitées. De plus, la recherche porte principalement sur violence physique. Plusieurs travaux mettent de l’avant que la co-occurrence des différentes formes de violence est la norme. Or, le lien entre les différentes formes de violence au sein des trajectoires individuels reste largement méconnu. Cette étude vise à reconstruire la trajectoire de victimisation des femmes afin d’adresser certaines lacunes quant à nos connaissances sur les violences au sein du couple. On s’intéresse plus particulièrement à prédire l’occurrence de quatre formes de violence (physique grave, psychologique intense, sexuelle et économique) au sein des trajectoires individuelles selon l’effet les caractéristiques individuelles des victimes (facteurs statiques) et les circonstances de vie (facteurs dynamiques). Cette étude se concentre particulièrement sur l'effet des périodes de grossesse et de séparation sur la dynamique de la violence conjugale, des aspects peu explorés jusqu'à présent. De plus, elle cherche à déterminer si les antécédents de violence durant l'enfance sont prédictifs de la violence conjugale à l'âge adulte. Les données proviennent d'entretiens structurés menés entre 2014 et 2016 auprès de 75 femmes victimes de violence conjugale et référées par divers organismes tels que maisons d'hébergement, les tribunaux municipaux, les centres d'aide aux victimes d'actes criminels, les centres de thérapie et les maisons de transition. Les trajectoires individuelles ont été reconstruites à l'aide de la méthode des calendriers d'histoire de vie. Les résultats mettent en évidence les facteurs statiques et dynamiques associés à chaque type de violence, révélant à la fois des distinctions et des similitudes entre ces formes de violence. Ils soulignent également une forte co-occurrence entre les différentes formes de violence, indiquant que les aborder de manière isolée est insuffisant pour en comprendre l'occurrence individuelle. Ces résultats fournissent des informations précieuses pour l'élaboration de recommandations en matière de prise en charge et de prévention de la violence conjugale. / Several studies show that intimate partner violence is a dynamic phenomenon, with
episodes of violence forming part of a sequence of events. However, our knowledge of the life
circumstances that influence violence over time remains limited. Moreover, the research mainly
focuses on physical violence. Several studies highlight that the co-occurrence of different forms
of violence is the norm. However, the link between the different forms of violence within
individual trajectories remains largely unknown. This study aims to reconstruct women's
victimization trajectories to address some of the gaps in our knowledge of intimate partner
violence. We are particularly interested in predicting the occurrence of four forms of violence
(severe physical, intense psychological, sexual, and economic) within individual trajectories
based on the effect of individual victim characteristics (static factors) and life circumstances
(dynamic factors). This study focuses on the effect of pregnancy and separation on the dynamics
of domestic violence, aspects that have been little explored to date. In addition, it seeks to
determine whether a history of violence in childhood is predictive of intimate partner violence
in adulthood. The data was derived from structured interviews conducted between 2014 and
2016 with 75 women who had experienced intimate partner violence in the past 36 months and
were referred by various organizations such as shelters, municipal courts, crime victim’s
assistance centers, therapy centers and halfway houses. The individual trajectories were
reconstructed using the life history calendar method, a proven approach to the study of criminal
careers and victimization that allows us to contextualize events and understand the underlying
dynamics of victimization. The analysis is carried out using multilevel modelling, enabling
individual characteristics and life circumstances to be examined. The results highlight the static
and dynamic factors associated with each type of violence, revealing both differences and
similarities between these forms of violence. They also highlight a strong co-occurrence
between the different forms of violence, indicating that addressing them in isolation is
insufficient to understand their individual occurrence. These findings provide valuable
information for the development of recommendations for the intervention and prevention of
intimate partner violence.
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Étude de la norme pénale : analyse socio-politique du processus de transformation de l'article 745 du C.cr. : la révision judiciaireThiffault, Nadine 04 1900 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal / La révision judiciaire (article 745.6 du Code criminel) permet aux personnes qui ont été reconnues coupables de meurtre et incarcérées à perpétuité de faire une demande en vue de réduire leur période d'inadmissibilité à une libération conditionnelle (25 ans). Suite à l'adoption du projet de loi C-45 en janvier 1997, cette disposition a toutefois subi d'importantes transformations. L'admissibilité à la révision judiciaire a alors été considérablement réduite. La présente étude s'intéresse principalement au processus de transformation. Plus précisément, il s'agit de décrire le processus législatif relatif à l'adoption du projet de loi C-45, d'identifier les principaux acteurs de ce processus, d'exposer les motivations, les intérêts et justifications de ces différents intervenants, de présenter leurs stratégies et, enfin, de relier ces transformations aux données d'ordre structurel, économique, social et politique qui auront été dégagées. Pour réaliser ces objectifs, l'analyse de contenu a été mise à contribution. Le corpus est principalement constitué des débats parlementaires (de la Chambre des communes et du Sénat), des discussions en comité (Comité permanent de la justice et des questions juridiques et Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles) et des mémoires déposés devant ces comités. La reconstruction, étape par étape, du processus législatif qui a permis la transformation de la révision judiciaire, indique d'abord clairement que différents acteurs sont intervenus. Force a toutefois été d'admettre que ce système de décision, qui est accessible à tous, favorise la participation et la domination de certains acteurs. Les membres des partis politiques, les ministres, les sénateurs et les fonctionnaires experts semblent en effet jouer un rôle majeur dans rétablissement des nouvelles normes. Leur parfaite connaissance de la procédure législative et leur accessibilité à différentes ressources figurent parmi les facteurs qui leur procurent ce pouvoir. Nous noterons également que le processus lui-même avantage l'acteur politique et plus particulièrement celui au pouvoir. Ce dernier peut en effet utiliser des règlements (attribution de temps, clôture et autres) qui lui permettent d'avoir un certain contrôle sur les débats. Les rapports de force entre les participants sont ainsi devenus de fiables indicateurs. Ensuite, en ce qui concerne les motivations et les intérêts des participants, on constate qu'il existe parfois un grand fossé entre les visées qui sont publiquement exprimées et ce qui semble être souhaité. Les dénonciations et les contradictions sont si fréquentes dans les discussions que même l'analyse du discours est impuissante à révéler les véritables enjeux. Quoi qu'il en soit de la justesse des insinuations, nous retiendrons l'importance de questionner les intentions. Cette recherche est finalement parvenue à démontrer la complexité du processus. C'est donc en ce sens que l'exercice qui consiste à remettre la question en contexte, c'est-à-dire en lien avec le monde plus vaste qui l'entoure demeure indispensable à la compréhension de la transformation de la norme. C'est, à notre avis, dans cette perspective que la dimension politique a pris toute son importance dans les changements qui ont été apportés à la révision judiciaire.
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How far are we willing to go? : transition, resistance, and adaptation in Ontario’s criminal courts during the COVID-19 pandemicJohnson, Brendyn 08 1900 (has links)
Le Canada a connu des changements importants pendant la pandémie de COVID-19. Les tribunaux criminels n’ont pas fait exception puisqu’ils ont dû fermer leurs portes et reprendre leur travail au compte-goutte. Il s’agissait d’un changement opérationnel sans précédent qui a nécessité plusieurs ajustements. Compte tenu de la nouveauté de cette pandémie au Canada, on trouve peu de recherches empiriques sur ses impacts sur les tribunaux. Pour combler cette lacune, j’ai cherché à répondre à la question suivante : Comment les tribunaux criminels de l’Ontario ont-ils adapté leurs pratiques judiciaires pour faire face à la pandémie COVID-19 ? Cette thèse a utilisé des sources de données à la fois qualitatives et quantitatives. Plus précisément, des observations et des entretiens approfondis avec des avocats et des juges, couplés aux données administratives des tribunaux criminels, ont été utilisés pour explorer la manière dont les pratiques judiciaires ont changé pendant la pandémie. Cette thèse s’intéresse à plusieurs changements tels que la transition vers les comparutions à distance, les modifications dans la prise en charge des dossiers et l'évolution des usages de l'incarcération. Elle s’intéresse aux facteurs qui font que certains changements ont plus de probabilité de perdurer après la pandémie. J’en conclus que des changements dans le système de justice sont possibles, mais qu’ils se heurtent bien souvent à des résistances importantes. Ainsi, un élément clé pour soutenir le changement à long terme dans le système de justice consiste à collaborer et avoir l’appui du personnel de première ligne qui est responsable d’appliquer les changements. Cette thèse permet de mieux comprendre comment le système de justice réagit sous pression, mais elle permet une réflexion plus générale sur les transformations possibles dans le système de justice. / Canada underwent significant shifts during the COVID-19 pandemic. Its criminal courts were no exception as they were forced to shutter their doors and slow their work to a trickle. This was an unprecedented operational change for courts in this country that required a response. Given the novelty of this pandemic in Canada, it is understandable that relatively little empirical research has been conducted on its impacts in the courts. To address this gap, I sought to detail and analyze the changes that Ontario’s criminal justice system underwent following the onset of the COVID-19 pandemic, asking How did the criminal courts in Ontario adapt in-court practices to navigate the COVID-19 pandemic? This thesis made use of both qualitative and quantitative data sources. Specifically, court observations and in-depth interviews with justice actors coupled with administrative court data were used to explore how court practices changed during the pandemic. This thesis detailed how several changes in the court system occurred, such as the transition to remote appearances, changing case processing patterns, and changing uses of incarceration. It also discussed how some of these changes may have different likelihoods of outlasting the pandemic. I conclude that change in the system is possible, but it can face significant resistance. Thus, a key element to supporting change in the criminal justice system is by engaging with frontline staff who will be responsible for implementing any changes. This thesis provides a greater understanding of how the system reacts under pressure and how it may be able to adapt in the future. Though undertaken in an emergency context, conclusions may still inform others of what changes may be possible moving forward.
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Étude des critères de jugement des citoyens envers les auteurs d'infractions sexuelles : le cas du leurre en ligneMermoz, Mayleen 07 1900 (has links)
Depuis plusieurs années, les perceptions et attitudes punitives du public concernant les
crimes intéressent les chercheurs. Aujourd’hui, bien que la société profite des avantages de la
technologie, elle doit aussi composer avec ses risques. Parmi ceux-ci, la cyberdélinquance sexuelle
émerge comme un domaine d’étude complexe et encore largement sous-exploré. Les politiques
gouvernementales étant souvent influencées par les réactions du public plutôt que des preuves
empiriques, il est important d’étudier la façon dont la population générale perçoit et réagit à ce
phénomène afin d’en approfondir la compréhension et contribuer à des réponses judiciaires et
éducatives plus justes et efficaces. À ce jour, seule une étude a porté son attention sur les facteurs
influençant les perceptions et attitudes face aux sollicitations sexuelles en ligne des mineurs.
Toutefois, celle-ci manque à tenir compte de l’influence des caractéristiques spécifiques du délit
et se limite à un échantillon d’étudiants universitaires. Objectifs. Le principal objectif de ce
mémoire est de comprendre la manière dont les caractéristiques individuelles et les caractéristiques
du délit influencent les attitudes punitives des citoyens dans les cas de leurre en ligne. Méthode.
Les données ont été collectées auprès de 198 citoyens francophones. Les participants ont répondu
à un questionnaire évaluant leurs perceptions, croyances et attitudes sur le crime et les délits
sexuels. Un design factoriel 2x3 a été utilisé afin d’examiner la façon dont l’âge et le type
d’interaction sexuelle influent sur la sévérité des répondants. Chaque participant a été assigné
aléatoirement à une vignette et invité à attribuer une peine d’incarcération au contrevenant dépeint
dans le scénario, mais aussi indiquer la durée de celle-ci. Résultats. Les résultats montrent que la
majorité des participants donnent une peine d’emprisonnement à l’auteur de leurre, bien que les
taux d’incarcération varient selon la nature des sollicitations sexuelles. L’analyse de régression
logistique binomiale suggère que les caractéristiques des répondants influencent peu les attitudes
punitives. En revanche, le type d’interaction sexuelle apparaît comme le meilleur prédicteur de
cesdites attitudes. Discussion. Les résultats soutiennent la nécessité d’adopter une approche
nuancée et exhaustive dans l’étude des attitudes sociales en raison de leur complexité. Ils mettent
en évidence l’importance de fournir des informations spécifiques au public pour obtenir une
compréhension plus précise de ces attitudes. Les futures recherches devraient ainsi encourager les
politiques publiques et les pratiques judiciaires à se baser sur des preuves empiriques afin de mieux
répondre aux enjeux sociétaux liés à ce phénomène. Ces recherches doivent également continuer
à approfondir cette problématique pour orienter les interventions visant à sensibiliser la population aux réels dangers du leurre par voie informatique et à promouvoir des pratiques en lignes plus
sécuritaires. / For several years, researchers have been interested in public perceptions and punitive
attitudes toward crimes. Today, although society benefits from technological advancements, it also
faces their risks. Among these, cybersexual crimes emerge as a complex and still substantially
underexplored field of study. Given that government policies are often influenced by public
reactions rather than empirical evidence, it is important to study how the general population
perceives and reacts to this phenomenon to deepen its understanding and contribute to more just
and effective judicial and educational responses. To date, only one study has focused on the factors
influencing perceptions and attitudes toward online sexual solicitations of minors. However, this
study fails to consider the influence of the specific characteristics of the crime and is limited to a
sample of university students. Objectives. The main objective of this thesis is to understand how
individual characteristics and the details of the offence affect citizens’ attitudes in cases of online
luring. Method. Data were collected from 198 French-speaking citizens. Participants responded
to a questionnaire assessing their perceptions, beliefs, and attitudes about crime and sexual
offences. A 2x3 factorial design was used to examine how age and the type of sexual interaction
influence respondents' punitiveness. Each participant was randomly assigned to a vignette and
asked to give a prison sentence to the offender depicted in the scenario, as well as its duration.
Results. Results show that most participants assign a prison sentence to the online sex solicitor,
although incarceration rates vary depending on the nature of sexual solicitations. The binomial
logistic regression analysis suggests that respondents’ characteristics have little influence on
punitive attitudes. In contrast, the type of sexual interaction appears to be the best predictor of
these attitudes. Discussion. The results support the need to adopt a nuanced and comprehensive
approach in the study of social and attitudes due to their complexity. They highlight the importance
of providing specific information to the public for a more precise understanding of these attitudes.
Future research should encourage public policies and judicial practices to be based on empirical
evidence to better address the societal challenges related to this phenomenon. Such research should
also continue to delve into this issue to guide interventions aimed at raising public awareness of
the real dangers of online luring and promoting safer online practices.
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Profils psychopathologiques et trajectoires de violence des conjoints violentsPavy, Alexandre 07 1900 (has links)
De nombreuses études typologiques portant sur les caractéristiques psychopathologiques
des conjoints violents montrent que ces derniers ne constituent pas un groupe homogène. La
majorité des recherches empiriques visant à identifier les types de conjoints violents tendent à
converger sur trois principaux groupes : le groupe violent et antisocial, le groupe état limite et le
groupe non pathologique. Ces groupes se distinguent par leurs caractéristiques et les facteurs de
risque associés à la violence conjugale. Malgré l’identification de facteurs de risque et de diverses
caractéristiques psychopathologiques, notre compréhension du phénomène reste limitée en raison
d’un manque de connaissances sur les trajectoires de violence des conjoints violents. Une large
part des travaux existants se concentrent sur les expériences de violence durant l’enfance,
négligeant l'évolution des comportements violents depuis le début de l'âge adulte. L'analyse des
trajectoires de violence des conjoints violents dans un contexte intime pourrait révéler des
schémas dynamiques, façonnés par une multitude de facteurs. Les objectifs de cette étude sont
d'élaborer une typologie des conjoints violents basée sur leurs caractéristiques de personnalité et
de vérifier si notre classification concorde ou diffère des typologies préexistantes. Nous avons
cherché à comparer les profils des conjoints violents en utilisant divers outils psychométriques
mesurant la psychopathie, l'impulsivité, les styles de pensées criminelles et le type de violence
perpétrée au sein de la relation intime. Enfin, nous avons réalisé des path-analysis pour examiner
si les conjoints violents suivent des trajectoires spécifiques de violence. L’étude porte sur 121
conjoints violents incarcérés au Québec, parmi lesquels 100 ont perpétré des violences physiques
et psychologiques, et 21 des violences sexuelles. Les données ont été obtenues à partir
d'entrevues semi-structurées, d'instruments psychométriques et de rapports officiels. Nos analyses
ont permis d’identifier trois sous-types de conjoints violents : l’État limite, caractérisé par une
importante instabilité émotionnelle et les taux de violence sexuelle les plus élevés ; le
Sadique/antisocial, qui exerce un contrôle coercitif et utilise différents types de violence pour
maintenir sa domination ; et le Non pathologique, qui ne présente pas de diagnostic
psychopathologique, suggérant que d’autres facteurs doivent être pris en compte pour expliquer
les violences en contexte intime. / Numerous typological studies on the psychopathological characteristics of violent
partners show that they do not constitute a homogeneous group. Most empirical research aiming
to identify types of violent partners tends to converge on three main groups: the violent and
antisocial group, the borderline group, and the non-pathological group. These groups are
distinguished by their characteristics and the risk factors associated with intimate partner
violence. Despite the identification of risk factors and various psychopathological characteristics,
our understanding of the phenomenon remains limited due to a lack of knowledge about the
trajectories of violence among violent partners. A large portion of existing work focuses on
childhood experiences of violence, neglecting the evolution of violent behaviors since early
adulthood. Analyzing the trajectories of violence among violent partners in an intimate context
could reveal dynamic patterns shaped by a multitude of factors. The objectives of this study are to
develop a typology of violent partners based on their personality characteristics grouped under
Axis II of the DSM-V and to verify whether our classification aligns with or differs from preexisting
typologies. We sought to compare the profiles of violent partners using various
psychometric tools measuring psychopathy, impulsivity, criminal thinking styles, and the type of
violence perpetrated within the intimate relationship. Finally, we conducted path analyses to
examine whether violent partners follow specific trajectories of violence. The study focuses on
121 incarcerated violent partners in Quebec, among whom 100 perpetrated physical and
psychological violence, and 21 committed sexual violence. Data were obtained from semistructured
interviews, psychometric instruments, and official reports. Our analyses identified
three subtypes of violent partners: the Borderline, characterized by significant emotional
instability and the highest rates of sexual violence; the Sadistic/Antisocial, who exercises
coercive control and uses various types of violence to maintain dominance; and the Non-
Pathological, who does not present a psychopathological diagnosis, suggesting that other factors
must be considered to explain violence in an intimate context.
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Repenser la mobilité criminelleMichaud, Patrick 08 1900 (has links)
Notre compréhension de la mobilité criminelle repose presque exclusivement sur des études sur le journey-to-crime qui portent sur l'analyse des distances parcourues par les délinquants entre leur domicile et le lieu de leurs crimes. Dans cette thèse, nous nous demandons d'abord si la pertinence théorique et la validité méthodologique sous-jacente à la mesure de journey-to-crime ont été suffisamment démontrées pour justifier son influence dominante dans le domaine de la criminologie environnementale. Sur la base d'une analyse critique des recherches sur le journey-to-crime, nous soutenons que si l'intérêt pour la mesure est compréhensible, il existe de meilleures façons de mesurer la mobilité criminelle. Nous démontrons que certains postulats implicites qui la sous-tendent sont trompeurs et que de nombreux biais méthodologiques limitent son utilité. Nous suggérons que pour mieux comprendre la mobilité criminelle, le journey-to-crime devrait devenir complémentaire à de nouvelles mesures plus raffinées. Des implications pour les études futures sont proposées.
Nous quantifions ensuite de manière empirique les différents biais méthodologiques de la mesure de journey-to-crime en examinant dans quelle mesure ceux-ci affectent sa capacité à estimer le « véritable » trajet effectué par les délinquants lors de la perpétration de leurs crimes. À l'aide de données policières, d'entrevues et de technologies numériques de cartographie, l'itinéraire détaillé emprunté par 98 délinquants lors de 449 crimes de vol est reconstitué afin de tester certaines des hypothèses qui sous-tendent la mesure de journey-to-crime. Les données policières utilisées pour calculer les distances résidence-crime se sont révélées être suffisamment fiables au niveau du lieu du crime, mais peu fiables pour ce qui est du lieu de résidence du délinquant. Plusieurs raisons sont fournies pour expliquer pourquoi les policiers ont de la difficulté à identifier correctement où un délinquant réside réellement le jour d'un crime donné. La résidence des délinquants s'est distinguée comme un endroit important de leur parcours criminel, mais le trajet effectivement emprunté par ces derniers s'est avéré beaucoup plus complexe que l'itinéraire résidence-crime-résidence présumé par la mesure de journey-to-crime. Malgré ses nombreuses lacunes, nos résultats ont démontré que cette mesure pouvait quand même être considérée comme une estimation valide et utile de la distance totale réellement parcourue lors d'un crime par les auteurs de vols qualifiés et d'autres vols, mais pas par les auteurs de cambriolages et de vols de véhicule à moteur. Les implications pour la recherche sur la mobilité criminelle et les études futures sont abordées.
Nous investiguons finalement le nomadisme criminel, soit la propension d'un individu à s'engager dans des déplacements interurbains continus ou intermittents comme moyen de faire face aux conséquences de son mode de vie criminel (p. ex., stigmatisation, pauvreté, désorganisation, etc.) et/ou comme stratégie d'adaptation à la réalité d'être un « criminel de carrière ». L'itinéraire des crimes commis au Canada pendant la carrière criminelle de 448 hommes reconnus coupables d'infractions sexuelles a été reconstitué grâce à des entrevues individuelles et à l'analyse détaillée de casiers judiciaires. Cinq composantes distinctes du nomadisme criminel (c.-à-d., nombre de trajets, nombre de points nodaux, longueur des routes, étendue géographique de la criminalité et superficie de la zone d'activité mesospatiale), inspirées de la théorie des patrons criminels (crime pattern theory), sont suggérées et analysées. Les résultats montrent que le nomadisme criminel est davantage la réalité de gens de race blanche, jeunes et éduqués, qui ont une carrière criminelle prolifique entrecoupée de longues peines d'incarcération. Les délinquants nomades n'errent pas au hasard, mais semblent plutôt chercher des opportunités et un retour à une certaine forme d'anonymat. Les variables relatives aux infractions sexuelles n'ont pas apporté une contribution significative aux modèles de prédiction, ce qui donne à penser que le nomadisme criminel est davantage un phénomène criminel général que spécifique aux infractions sexuelles. Nos résultats suggèrent qu'une carrière criminelle prolifique est généralement associée à un mode de vie nomade et géographiquement dispersé. Les implications pour les politiques publiques et les études futures sont abordées. / Our collective understanding of criminal mobility relies almost exclusively on journey-to-crime research, which focuses on the distances traveled by offenders from their homes to the location of their crimes. In this thesis, we first ask whether the theoretical relevance and the methodological validity underlying the journey-to-crime measurement are sufficient for it to continue to be a leading influence in the field of environmental criminology. Based on a critical review of the foundations of journey-to-crime research, we argue that while the interest in the journey-to-crime measurement is understandable, there are better ways to assess criminal mobility. Some likely misleading implicit presuppositions and methodological biases are identified, and the manner in which they affect our comprehension of criminal mobility is discussed. We suggest that a better understanding of criminal mobility would come from complementing journey-to-crime with new, more refined, measures. Implications for future studies are proposed.
We then empirically quantify the methodological biases of the journey-to-crime measurement, by investigating the extent to which they affect its ability to estimate the itineraries offenders actually travel during the perpetration of their crimes. With the support of police-arrest records, interviews, and web-mapping technologies, the detailed route taken by 98 offenders during 449 theft-related crimes are reconstructed in order to test some of the key assumptions underlying journey-to-crime research. Police data used to compute home-crime distances have been found to provide satisfactorily accurate crime-location addresses, but poorly accurate offender home-addresses. Several explanations of why the police have problems correctly identifying where an offender is truly residing on the day of a given crime are presented. Even if the offender's residence was the most important node in their crime journey, the actual travel undertaken by offenders was much more complex than the home-crime-home itinerary assumed by the journey-to-crime measurement. Despite its numerous drawbacks, the traditional journey-to-crime measure is still a valid and useful proxy for the total distance actually traveled by offenders in robbery and “other theft”, but not in burglary and motor-vehicle theft. Implications for criminal mobility research and future studies are discussed.
We finally investigate criminal nomadism ― an individual’s propensity to engage in continuous or intermittent interurban travel as a way to cope with the consequences of their criminal lifestyle (e.g., stigma, poverty, disorganization, etc.) and/or as a strategy to adapt to the reality of being a “career criminal.” The criminal-career itinerary across Canada of 448 men convicted of sex offenses was reconstructed through individual interviews and analysis of detailed criminal records. Five distinct components of criminal nomadism (i.e., trips, nodes, paths, range, and mesolevel activity space), inspired by crime pattern theory, are suggested and analyzed. Results show that criminal nomadism is the reality of young and educated Whites who have a prolific criminal career interspersed with long incarceration sentences. Nomadic offenders did not wander freely and randomly, but rather seemed to be looking for opportunities and privacy. Sex-offending variables did not make a significant contribution to predictions, suggesting that criminal nomadism is more a general offending phenomenon than something specific to sex offending. This provides supporting evidence for the hypothesis that an extensive criminal career is generally associated with a geographically scattered and nomadic lifestyle. Implications for public policies and future studies are discussed.
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Comparaison des entrevues d’enquête entre les enfants et les adolescents victimes d’agression sexuelleLarose-Grégoire, Élodie 04 1900 (has links)
Thèse de doctorat présenté en vue de l'obtention du doctorat en psychologie - recherche intervention, option psychologie clinique (Ph.D) / Depuis 25 ans, de nombreuses études ont permis de documenter les capacités des enfants de moins de 12 ans à rapporter les agressions sexuelles qu’ils ont subies dans un contexte d’entrevue d’enquête policière conduites. Cependant, les adolescents représentent une grande proportion des victimes potentielles. Notre compréhension des enjeux en lien avec les entrevues d’enquête réalisées auprès des adolescents est limitée, alors qu’il est bien établi dans la documentation scientifique qu’ils se distinguent des enfants sur le plan développemental. Ainsi, l’objectif de cette thèse est d’examiner les différences quant au déroulement des entrevues d’enquête entre les enfants et les adolescents victimes d’agression sexuelle.
Le premier article vise à comparer les entrevues d’enquête quant aux types de questions utilisées par les enquêteurs, aux types de réponses fournies par les victimes et aux liens entre ces deux éléments dans le but d’examiner la dynamique de l’entrevue en fonction du groupe d’âge. Vingt-deux transcriptions d’entrevues d’enfants âgés de 7 à 10 ans ont été codifiées et comparées à vingt-deux transcriptions d’entrevues d’adolescents âgés de 13 à 16 ans. Les résultats révèlent des structures d’échange différentes entre les enquêteurs et les victimes d’agression sexuelle selon l’âge. En effet, il est observé que les enquêteurs utilisent plus fréquemment des questions suggestives avec les adolescents, et ce, même à la suite de réponses qui fournissent des détails sur l’événement d’agression sexuelle de la part des victimes. Cette dynamique dans les interactions est susceptible de nuire à la qualité de l’entrevue étant donné les risques associés à l’utilisation de questions suggestives pour interroger les victimes (p. ex., contradiction dans le discours, détails erronés).
Le deuxième article vise également à comparer les types de questions utilisées par les enquêteurs et les réponses des victimes en fonction de l’âge, mais en considérant la spécificité des réponses des mineurs (qualité des réponses) et les diverses catégories d’informations relatives à l’infraction (actions et parties du corps, contexte de l’agression sexuelle, autres victimes potentielles et témoins, référents internes). La méthodologie est la même que celle utilisée dans l’article 1. Les résultats suggèrent une utilisation plus fréquente des questions suggestives par les enquêteurs avec les adolescents en ce qui concerne les informations liées au contexte de l’agression sexuelle, alors qu’ils énoncent plus souvent des invitations auprès des enfants lorsque les informations se rapportent aux référents internes (émotions et interprétations). Pour ce qui est de la qualité des réponses, les adolescents fournissent une plus grande proportion de réponses élaborées en lien avec les informations portant sur le contexte de l’agression sexuelle, sur les autres victimes potentielles et les témoins ainsi que sur les référents internes.
Les contributions de cette thèse seront discutées compte tenu des résultats observés dans les deux articles. En effet, il semble que les enquêteurs utilisent une grande proportion de questions suggestives auprès des adolescents, mais aussi de façon générale lors des entrevues avec les mineurs. De plus, les adolescents victimes ont de meilleures capacités pour rapporter des informations plus détaillées relatives à l’infraction (contexte de l’agression sexuelle, autres victimes potentielles et témoins, référents internes). Par ailleurs, en ce qui a trait aux implications, il est important que les enquêteurs aient accès à des formations et des suivis post-formation afin de mieux connaître les enjeux développementaux des adolescents et dans le but d’adopter des pratiques optimales lors des entrevues, notamment une utilisation plus fréquente des invitations. Actuellement, des protocoles d’entrevue non suggestive pour interroger les enfants, de même que les adultes, sont existants afin de guider les policiers dans la conduite de leurs entrevues. Cependant, le développement ou l’adaptation d’un protocole pour la conduite des entrevues spécifiquement auprès des adolescents victimes d’agression sexuelle s’avère pertinent. Finalement, concernant les avenues de recherches futures, il demeure essentiel de mieux comprendre le contexte d’utilisation des questions suggestives, ainsi que le vécu des adolescents et des policiers lors des entrevues d’enquête. / Over the past 25 years, most studies have documented children’s abilities to report sexual abuse under the age of 12 years old in a police investigative interview setting. However, adolescents represent a large proportion of potential sexual abuse victims. Our understanding of the challenges related to investigative interviewing conducted with adolescents is limited. This proves to be the case even when it is clearly stated in literature that adolescents are developmentally distinct from children. Thus, the purpose of this thesis is to compare investigative interviews conducted with children and adolescents victims of sexual abuse.
The first article compares the investigative interviews between children and adolescents victims of sexual abuse in accordance with the types of questions used by the investigators, the types of responses given by the victims, and the relationship between the two elements in order to examine the dynamics of the interview. Twenty-two interview transcripts of children aged 7-10 years of age were coded and compared to twenty-two interview transcripts of adolescents aged 13-16 years of age. The results revealed different interviewing process according to age. It has been observed that interviewers use suggestive questions more frequently with adolescents, even following responses from victims that provide details about the sexual abuse event. This dynamic in the interactions is likely to affect the quality of the interview given the risks associated with using suggestive questions to interview victims (e.g., contradiction in the narrative, incorrect details).
The second article also aims to compare the types of questions used by investigators and victims' responses according to age, but considering the specificity of minors' responses (quality of responses) and different categories of offense-related information covered (actions and body parts, sexual abuse context, other potential victims and witnesses, internal referents). The methodology is the same as the one used in article 1. The results suggest a more frequent use of suggestive questions with adolescents regarding information related to the sexual abuse context, whereas they use more often invitations with children when the information relates to internal referents (emotions and interpretations). In terms of quality of the responses, adolescents provide a greater proportion of elaborated responses for the information related to sexual abuse context, other potential victims and witnesses, and internal referents.
The contributions of this thesis will be discussed in light of the results observed in the two articles. Indeed, it appears that investigators use a large proportion of suggestive questions with adolescents, but also in general during interviews with minors. Moreover, adolescent victims report more detailed information regarding different types of offense-related information (context of the sexual abuse, other potential victims and witnesses, internal referents). Furthermore, from a practical point of view, it is important that investigators have access to training and post-training follow-ups in order to better understand the developmental issues of adolescents and to adopt optimal practices during interviews, notably a more frequent use of invitations. Currently, non-suggestive interview protocols for interviewing children and adults are available to guide police officers in conducting their interviews. Thus, the development or the adaptation of a protocol for conducting interviews with adolescent victims of sexual abuse is relevant. Finally, for future research, it remains essential to better understand the context in which suggestive questions are used, as well as the experiences of adolescents and police officers during investigative interviews.
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Cultiver la liberté : la réintégration par le travail de la terreLambert, Hugo 06 1900 (has links)
Ce projet de mémoire examine les perceptions et expériences d’une douzaine de personnes travaillant et/ou vivant sur une ferme de réinsertion pour les personnes contrevenantes. Après avoir participé pendant un mois aux activités de la ferme et nous être entretenu auprès de 12 personnes, nous avons exploré comment la ferme fonctionne, comment ses différentes composantes sont utilisées et comment l’intervention s’intègre avec le concept du désistement assisté. Nous avons trouvé qu’un lien unissait la ferme et la communauté environnante. Cependant, ce lien n’a pas encore été exploré par la littérature. En plus de promouvoir le maintien d’une abstinence de délit, le care farming, à travers le contact avec la communauté se place comme une intervention de choix en ce qui a trait aux pratiques soutenant la reconstruction identitaire et la réintégration des personnes judiciarisées. En effet, cette intervention, bien que permettant de multiples bienfaits, ne trouve son sens qu’à travers la collaboration avec le monde extérieur. / This dissertation project examines the perceptions and experiences of a dozen people working and/or living on a rehabilitation farm. After participating for a month in the farm's activities and interviewed 12 people we explored how the farm operates, how its various components are used, and how the intervention fits with the concept of assisted desistance. We found that there was a connection between the farm and the surrounding community. However, this connection has not yet been explored by the literature. In addition to promoting the maintenance of abstinence from crime, care farming, trough contact with the community, is an intervention of choice for practices that support the reconstruction of identity and the reintegration of offenders. Indeed, this intervention, while providing multiple benefits, only makes sense through collaboration with the outside world.
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Troubles mentaux et carrières criminelles : une étude sur la violence au sein de parcours atypiquesNouvian, Arthur 08 1900 (has links)
La relation entre troubles mentaux graves et violence criminelle, bien qu’étant la cible de nombreuses recherches, n’est, à l’heure actuelle, pas totalement établie. Ainsi, en explorant la piste d’une tierce partie – à savoir la présence d’un trouble d’abus ou de dépendance à une substance psychoactive – la présente étude vise à améliorer la compréhension du processus de passage à l’acte violent au sein des carrières criminelles des personnes atteintes de troubles psychiatriques.
Sur la base des récits narratifs de neuf usagés d’un service de psychiatrie légale présentant un parcours de violence, les données récoltées ont pour objectif d’explorer la carrière criminelle des contrevenants atteints de troubles mentaux graves. Ainsi, il s’agit d’approfondir le sens que représentent leurs actes, de comprendre l’implication des substances psychotropes au sein de cette dynamique en déterminant l’enchaînement des éléments entrant en interaction, et de supposer quelles dimensions sont les plus à risques quant au passage à l’acte violent.
La première contribution, comme d’autres avant nous, est de faire état d’un lien entre l’abus de substances psychoactives et la perpétration d’actes criminels, notamment violents, au sein des carrières criminelles des personnes présentant des troubles mentaux graves.
Deuxièmement, l’identification des facteurs de risques et de facilitateurs cliniques, contextuels, historiques et relationnels nous ont permis de constater que le processus du passage à l’acte criminel va plus loin que l’interaction des troubles mentaux graves et de l’abus de substances.
Troisièmement, l’approche qualitative de l’étude des carrières criminelles, trop peu utilisée dans les précédentes recherches portant sur le sujet, a permis d’étayer et de nuancer le modèle typologique de Hodgins et coll. (1998) présentant le parcours de vie des criminels atteints de troubles mentaux graves.
Finalement, cette recherche permet d’orienter le développement de programmes d’interventions visant la réinsertion au sein des structures médico-légales. / The relationship between severe mental illness and criminal violence is strongly studied in the field. However, the link between these two elements is still misunderstood. In fact, this study aims to improve the understanding of violence emergence in psychiatric population’s criminal career by exploring the interaction of substance abuse disorder.
The data collected in this study come from self-narrative stories of 9 participants who frequent a forensic psychiatry structure. These data intend to explore the criminal career of people with severe mental illness, deepen the meaning of their actions, understand the involvement of substance use in this dynamic by ascertain the interactional elements’ sequence and find which dimensions are more likely to produce violent acts.
Like many before, the first contribution of this research project is, to establish a link between violent criminal actions and substance use in psychiatric population.
Secondly, it appears that the outbreak of criminal behavior goes farther than this interaction between substance uses and severe mental illness. Indeed, the method used in this project allowed us to identified risk factors and clinical, contextual, historical, and relational facilitators leading to violent crimes.
Third, the qualitative approach, less used in this research field, enable to support and qualify the typological model of Hodgins et al. (1989), presenting the life course of criminals with severe mental disorders.
In the end, this study helps guide the development of intervention programs, for reintegration, into forensic psychiatry structure.
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