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L'utilisation de la reprise vidéo comme outil de rétroaction pendant le travail instrumental du guitariste de niveau collégialBoucher, Mathieu 05 April 2024 (has links)
L’apprentissage d’un instrument de musique requiert de nombreuses heures de travail que le musicien en formation réalise la plupart du temps seul, sans l’aide de son professeur. Les habiletés liées à ce contexte particulier de travail autonome ont été étudiées dans différents domaines d’apprentissage sous le nom d’habiletés d’autorégulation (Cleary et Zimmerman, 2001; Kuo, Walker, Schroder et Belland, 2014; Mega, Ronconi et De Beni, 2014; Zimmerman et Schunk, 2011). La capacité du musicien à s’autoévaluer efficacement et à choisir adéquatement ses stratégies en fonction d’unerétroaction sur son jeu instrumental est un aspect central du travail musical autorégulé (McPherson et Zimmerman, 2002). Toutefois, les efforts engendrés pour exécuter une prestation et la superviser simultanément peuvent s’avérer trop exigeants pour l’apprenant (Winne, 1995). C’est pourquoi Zimmerman (1995) suggère que l’apprenant effectue séparément ces deux tâches en enregistrant d’abord les prestations sur vidéo et en les visionnant ensuite, dans le but de pouvoir porter pleinement son attention sur chacune des deux tâches. À ce jour, peu d’études ont investigué l’utilisation de la reprise vidéo comme outil de rétroaction chez les musiciens. Cette étude doctorale visait donc à vérifier si une réaction réalisée à partir d’une reprise vidéo pouvait influencer certains des procédés cognitifs impliqués dans le travail autorégulé de musiciens en formation. Seize guitaristes inscrits au programme de musique d’une institution collégiale de la province de Québec ont accepté de participer à l’étude. Nous avons attribué aléatoirement les participants à un groupe expérimental (n = 8) et à un groupe contrôle (n = 8); ils devaient tous apprendre la même pièce durant dix séances de travail filmées d’une durée de 20 minutes chacune. Lors de ces séances, tous les participants (n = 16) devaient verbaliser leur pensée privée à voix haute lorsqu’ils s’arrêtaient de jouer. Ensuite, immédiatement après les séances de travail 3, 5, 7 et 9, tous les participants (n = 16) devaient enchainer la pièce ou une partie de la pièce devant la caméra et s’autoévaluer ensuite à voix haute. Puis, juste avant de commencer la séance de travail qui avait lieu après ces quatre enchainements, les participants du groupe expérimental (n = 8) étaient invités à visionner leur prestation sur vidéo et à l’autoévaluer de nouveau à voix haute. Nous avons comparé les commentaires d’autoévaluation formulés par les participants du groupe expérimental à la suite de leurs prestations et à la suite de leurs visionnements afin de vérifier s’ils s’étaient autoévalués différemment à la suite de leurs visionnements. Puis, nous avons comparé les verbalisations formulées et les stratégies utilisées par les participants des deux groupes pendant leurs séances de travail de la pièce. Nous voulions vérifier ici si les participants ayant visionné leurs prestations s’étaient autoévalués différemment et avaient adopté des stratégies différentes durant ces séances que les participants n’ayant pas visionné leurs prestations. Parmi les principaux résultats obtenus, il apparaît que les participants ayant eu accès à la rétroaction vidéo ont évalué des aspects différents de leur jeu instrumental après le visionnement de leur prestation enregistrée, comparativement à l’autoévaluation réalisée immédiatement après leur prestation. Les aspects mentionnés lors de la reprise vidéo étaient davantage orientés sur la position de leurs mains, sur l’interprétation et l’exécution instrumentale en général, alors que les aspects ayant trait aux étapes d’apprentissage de la pièce et au déroulement de leur prestation étaient moins fréquents. Par ailleurs, il ressort de l’analyse des verbalisations formulées pendant le travail instrumental que les participants du groupe expérimental (n = 8) ont progressivement modifié leur façon de s’autoévaluer au fil des séances de travail, entre autres en émettant moins de commentaires généraux d’appréciation pour favoriser davantage des commentaires liés à la résolution de problèmes. En outre, ces changements ont été plus importants chez les participants du groupe expérimental (n = 3) classés parmi les plus performants du groupe. Enfin, l’analyse des stratégies utilisées par les participants pendant l’apprentissage de la pièce a démontré que les participants ayant visionné leur prestation (n = 8) ont travaillé à un tempo plus lent lors des premières séances de travail, et ont joué des segments plus longs de l’œuvre plus tôt dans le processus d’apprentissage que ceux n’ayant pas visionné leurs prestations (n = 8). / The learning of a music instrument requires many hours of work that an aspiring musician typically undertakes alone, without the support of his or her teacher. The specific abilities associated with this particular context of autonomous work have been studied in various domains under the lens of self-regulated learning (Cleary & Zimmerman, 2001; Kuo, Walker, Schroder, & Belland, 2014; Mega, Ronconi, & De Beni, 2014; Zimmerman & Schunk, 2012). The musician’s capacity to self-evaluate efficiently and to choose the appropriate strategies on the basis of the feedback obtained while playing is a central aspect of self-regulated music learning (McPherson & Zimmerman, 2002). However, the concurrent efforts to perform and monitor the performance at the same time represent a challenge for any learner (Winne, 1995). To solve this issue, Zimmerman (1995) recommends videotaping the performance of the task and watching it afterwards to fully concentrate on each process. Little empirical research has focused on the use of video feedback in the preparation of a musical performance. This doctoral research thus aimed to explore whether the use of video feedback, which we refer in this study as the self-evaluation of video recordings of one’s own performance, could influence some specific cognitive processes implicated in the self-regulated practice of developing musicians. Sixteen guitarists enrolled in a music program in a college in the province of Québec agreed to participate in our study. The participants were randomly assigned to an experimental group (n = 8) and a control group (n = 8). All participants (n = 16) were asked to learn the same piece of music during ten practice sessions lasting 20 minutes each. During these practice sessions, the participants (n = 16) were asked to think aloud whenever they stopped playing. Immediately after the practices 3, 5, 7 and 9, all participants (n = 16) played the piece or any part they were able to perform while being video recorded, and provided self-evaluation comments afterwards. Before the practice session following each recording, the participants from the experimental group (n = 8) watched their recorded performance and once again provided self-evaluation comments. For this doctoral research, we compared the self-evaluation comments provided by the participants who used video feedback after each performance and after each viewing of the performance in order to verify if they self-evaluated differently after the viewing of the video-recordings of their performances. Afterwards, we compared the group of participants who used video feedback (the experimental group) with those who did not use video feedback (the control group), exploring whether self-regulation, represented by their think-aloud verbalisations and practice strategies, differed. The results revealed that the participants who used video feedback (i.e. the experimental group; n = 8) evaluated different aspects of their playing after the viewing of the video-recorded performances, as compared with their self-evaluations immediately after the performance itself. More specifically, they made more comments about the position of their hand, interpretation and instrumental execution in general, and fewer comments about the performance flow after viewing the video-recorded performances. Concerning the think aloud verbalisations during the practice sessions, the participants in the experimental group (n = 8) modified the way they self-evaluated while practising. More precisely, they made fewer think-aloud comments associated with a general appreciation of the playing and instead made more comments associated with problem solving as they were learning the piece, than the participants in the control group (n = 8). These changes were of a greatest amplitude among the higher-performing participants (i.e. those who had attained the highest grades in their performance examinations) from the experimental group (n = 3). Finally, the analysis of the strategies used by the participants while practising revealed that the participants who used video feedback (n = 8) practised at a slower tempo and played longer segments of the piece earlier in the learning process than the participants who did not use video feedback (n = 8).
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L'admission des femmes à l'Université Laval : 1901-1945Girouard, Guylaine 24 April 2018 (has links)
C'est à partir des constats de retard et de différence d'orientation entre le processus de l'admission des femmes à l'Université Laval et celui qui est généralement observé en Occident, que nous abordons cette étude. En effet, l'Université de Québec accepte ses premières étudiantes plus de soixante ans après les premières admissions universitaires féminines dans le monde occidental et temporise encore plus longuement l'admission de candidates dans les programmes menant aux professions libérales. Cette étude de l'admission des femmes à l'Université Laval met en relief les facteurs responsables de l'accession tardive et les facteurs qui ont finalement favorisé l'ouverture de l'institution à la clientèle féminine. L'étude porte sur une période comprise entre 1901 et 1945, c'est-à-dire entre le moment de la première demande d'admission (refusée) d'une femme et le moment où, après une première période de développement, la progression de l'admission féminine connaît un ralentissement. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Analyse des besoins du marché de la traduction et de l'interprétation : vers l'optimisation de la formation des traducteurs et interprètes professionnels au NigériaAfolabi, Olusegun 22 May 2024 (has links)
La présente thèse porte à la fois sur le contexte sociologique de la traduction et la formation en traduction au Nigéria. La formation des traducteurs et interprètes en tant que branche de la traductologie appliquée, selon la cartographie de Holmes, est un champ de recherche très important qui ne cesse de susciter l’intérêt des traductologues et pédagogues un peu partout dans le monde, et ce, depuis le début des années 1990. Or il existe très peu d’études récentes traitant de ce sujet en ce qui concerne le Nigéria. Par ailleurs, selon nombreux auteurs (voir Durieux, 2005; Kelly, 2005; Kiraly, 2005 et Fiola, 2003a, par exemple), la connaissance et la prise en compte des besoins du marché s’avèrent essentielles dans la mise en œuvre d’un programme de formation des traducteurs et interprètes professionnels qui se veut efficace. Pour le Nigéria, on observe une inadéquation entre les programmes de formation en traduction et en interprétation offerts à l’heure actuelle ou dans un passé récent et le marché du travail. Partant de cette prémisse, notre thèse, qui prend la forme d’une recherche descriptive à enjeu pragmatique (Van der Maren, 2004), a pour objectif d’examiner le problème afin d’y proposer des solutions possibles. Elle s’inscrit également dans la logique d’une recherche-action, car son but ultime est l’amélioration de la pratique des professions jumelles de traduction et interprétation, notamment au Nigéria et par ricochet, en Afrique. Pour ce faire, la présente étude a été menée en adoptant une méthodologie de recherche à deux volets : une enquête fondée sur des entrevues semi-dirigées et une étude comparative des programmes de formation. Ainsi, nous avons interrogé les représentants de vingt-trois organisations, qui sont considérées au départ comme étant des usagers (employeurs) réels ou potentiels sur le marché nigérian de la traduction et de l’interprétation, afin de cerner leurs besoins et déterminer comment ceux-ci sont comblés, le cas échéant. Ensuite, dix-neuf programmes de deuxième cycle en traduction et en interprétation ont été étudiés de manière analytique et comparative, dans le but de dégager leurs caractéristiques. Il s’agit de deux programmes offerts en France, deux au Canada, deux au Cameroun, deux au Ghana et onze au Nigéria. D’une part, les résultats de l’analyse des besoins du marché que nous avons réalisée montrent qu’il existe réellement des besoins en traduction et en interprétation au Nigéria, mais que ces besoins sont loin d’être suffisamment comblés. D’autre part, à la lumière de l’analyse comparative des programmes de formation en traduction et en interprétation effectuée, il ressort que le Nigéria aurait intérêt à revoir les programmes existants et à en créer des nouveaux, tout en prenant en considération les besoins du marché présents et futurs. Finalement, nous avons proposé des stratégies pour l’optimisation de la formation des traducteurs et interprètes professionnels au Nigéria, dont un cadre de référence utilisable pour les nouveaux programmes recommandés. / This thesis covers both the sociological context of translation and the training of translators in Nigeria. Translator and interpreters training as a branch of applied translation studies, according to Holmes’ map, is a very important field of research that has been attracting the interest of researchers and teachers in the field from almost everywhere in the world, since the early 1990s. However, very few recent studies are available on this subject in Nigeria. Furthermore, according to many researchers (see Durieux, 2005; Kelly, 2005; Kiraly, 2005 and Fiola, 2003a, for example), the knowledge and consideration of market needs are essential in implementing an effective training program for professional translators and interpreters. In the case of Nigeria, there is a noticeable mismatch between past or existing translator and interpreter training programs and the labour market. Against this background, our thesis, which takes the form of a descriptive research with pragmatic implications (Van der Maren, 2004), aims to analyze the problem in order to propose possible solutions. It also falls within the scope of action research as its ultimate goal is to improve the practice of the twin professions of translation and interpretation, particularly in Nigeria and by extension, in Africa. To this end, this study was conducted using a two-pronged research methodology: an enquiry based on semi-structured interviews and a comparative study of training programs. Thus, we interrogated representatives of twenty-three organizations, which from the onset, were considered as actual or potential users (employers) in the Nigerian translation and interpretation market, with the aim of identifying their needs, and determining how those needs, if any, are being met. In addition, nineteen graduate programs in translation and interpretation were studied in an analytical and comparative manner with a view to identifying their content. They are: two programs offered in France, two in Canada, two in Cameroon, two in Ghana and eleven in Nigeria. On the one hand, the results of our market needs analysis reveal that translation and interpretation needs actually exist in Nigeria, but that these needs are far from being sufficiently met. On the other hand, in the light of the comparative analysis of translation and interpretation training programs that we conducted, it is clear that the existing programs in Nigeria would need to be reviewed, while new ones have to be put in place, taking into consideration current and future market needs. Finally, we proposed strategies towards optimizing professional translator and interpreter training in Nigeria, including a reference framework that can be used for the new programs being recommended.
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L'enseignement transfrontalier dans les formations universitaires en administration des affaires : une étude de casGlabi, Najat 16 April 2018 (has links)
L'enseignement transfrontalier est une pratique récente et peu explorée. Il s'agit d'une pratique nouvelle qui a fait l'objet de peu de recherches scientifiques. Le besoin d'étudier le travail enseignant transfrontalier rejoint le besoin des universités de maintenir la qualité des formations transfrontalières. Le changement de contexte dans lequel l'enseignement est offert génère des contraintes qui mettent souvent en échec les pratiques pédagogiques habituellement adoptées par les professeurs sur le campus. Nous avons entrepris d'étudier le travail enseignant transfrontalier pour identifier les pratiques pédagogiques qui émergent à travers l'effort d'adaptation réalisé par les professeurs sur le terrain pour neutraliser les effets du changement de contexte et maintenir l'efficacité de l'enseignement. A travers le recensement des écrits au sujet de l'enseignement transfrontalier, nous avons identifié les contraintes qui découlent de ce changement. Il s'agit des contraintes qui proviennent d'un nouveau contexte culturel, académique et organisationnel. Pour décrire les adaptations entreprises par les professeurs en contexte transfrontalier et les nouvelles pratiques pédagogiques qui émergent à la suite de cet effort d'adaptation, nous avons mené une étude sur le terrain basée sur des entrevues et des observations en classe. Nous avons réalisé une étude de cas multiple en partant de l'expérience d'un échantillon de professeurs (N=13) qui offrent un enseignement transfrontalier dans le cadre des programmes transfrontaliers en administration des affaires offerts par l'Université du Québec à Chicoutimi au Maroc, en Chine et au Sénégal. Les résultats de notre étude nous ont permis d'identifier les nouvelles pratiques pédagogiques propres à l'enseignement transfrontalier. Il s'agit d'une synthèse des pratiques pédagogiques qui sont propres à l'enseignement transfrontalier et nous avons pu souligner le rôle de l'expérience dans l'élaboration et la mise en pratique des savoirs d'action propres à ce type d'enseignement. Les résultats de notre étude nous ont permis de mettre en évidence l'effet d'expérience qui permet aux professeurs d'identifier les contraintes dues au changement de contexte, de mesurer leurs effets sur l'efficacité de l'enseignement et de réfléchir pour les neutraliser. Le retour sur l'action par la réflexion permet aux professeurs d'adapter leurs pratiques pédagogiques, et ce, à partir de la phase de planification, pour les tester ensuite lors de la phase d'interaction en classe et enfin décider de leur efficacité lors de la phase d'évaluation. Il est à noter que la phase d'évaluation peut également mener à écarter une pratique pédagogique si le professeur estime qu'elle est peu efficace. Nous avons également pu étudier les effets du changement des finalités du travail enseignant sur les stratégies pédagogiques mises en oeuvre par les professeurs en contexte transfrontalier. Notre recherche a été initiée en continuité des études publiées sur l'enseignement transfrontalier et qui soulignent les effets des contraintes du changement de contexte sur l'efficacité de l'enseignement. Cette recherche doctorale apporte un éclairage sur une facette nouvelle et peu explorée du travail enseignant des professeurs universitaires. Elle permet d'enrichir la base des connaissances en enseignement universitaire et ouvre le champ à des recherches plus approfondies au sujet de l'enseignement transfrontalier.
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Développement d'un cosmopolitisme : l'expérience des étudiants participant à un programme de mobilité de l'Université LavalMartin, Brigitte 13 December 2024 (has links)
Cette thèse s’intéresse à la manière dont des étudiants de l’Université Laval, à Québec, engagés dans différents programmes de mobilité pendant leur formation, donnent un sens à leur expérience et, ainsi, permettent pour une majorité d’entre eux l’émergence d’un cosmopolitisme. J’explore ces expériences de mobilité en plaçant l’étudiant au centre de ma réflexion. Ceci m’amène à analyser le sens profond de leur récit, dans le contexte de l’éducation supérieure et des enjeux de l’éducation au XXIe siècle. Mon analyse débouche sur trois parcours types d’étudiants, qui peuvent servir de guide pour faire émerger une pratique cosmopolite. À la suite d’une enquête ethnologique, j’ai analysé les données découlant de plus de 80 entrevues menées auprès de 53 étudiants inscrits dans une quarantaine de programmes d’études des trois cycles universitaires et ayant participé à l’un des dix programmes de mobilité offerts par le Bureau international. Un groupe de discussion a permis de compléter ces données et de valider un premier examen des diverses politiques en internationalisation de la formation (UNESCO, BCEI, MELS, UL) qui m’ont aidée à comprendre et à problématiser les données de la mobilité étudiante. Mon analyse s’appuie sur deux champs théoriques : d’une part, elle interpelle la théorie de la structuration d’Anthony Giddens (1987) et s’intéresse aux motivations, aux positionnements et à la capacité réflexive qui débouchent sur les interprétations qui structurent les pratiques liées à ces séjours. D’autre part, elle s’ancre dans une conceptualisation du cosmopolitisme proposée par Ulf Hannerz (2010). J’ai ainsi adopté une approche contemporaine du phénomène dans le cadre des études supérieures et construit les trois parcours types basés sur une approche anthropologique de la réflexivité de l’acteur en situation, en tenant compte de la complexité des expériences et des cheminements vécus lors d’une pratique de mobilité. Cette étude s’inscrit dans une anthropologie du chez-soi, et explore ainsi de nouveaux sentiers de recherche à considérer pour mieux saisir la construction du cosmopolitisme contemporain. / This research focuses on how students at Université Laval, in Quebec, who participated in various mobility programs during their studies, give meaning to their experience, and how that results for a majority of them in the emergence of cosmopolitanism. I explore these mobility experiences by placing the student at the centre of my own thinking. I analyze the deep sense of their experiential narrative in the context of higher education and the challenges of 21st-century education. This leads me to propose three typical study paths that may guide the emergence of a cosmopolitan practice. My ethnological investigation led to the analysis of over 80 interviews conducted with 53 students enrolled in more than 40 university programs at all university levels, all of whom had participated in one of the ten mobility programs offered by the International Office. A focus group made it possible to complement the data and validate my preliminary review of the various policies related to the internationalization of education (UNESCO, CBIE, MELS, UL) that defined my understanding and conceptualization of student mobility data. My analysis is based on two theoretical approaches: first, questioning Anthony Giddens’s structuration theory (1987), it scrutinizes the motivations, positioning and reflexive ability at the basis of the interpretations underlying the practices associated with students’ experiences abroad; secondly, it is anchored in the conceptualization of cosmopolitanism as proposed by Ulf Hannerz (2010). Hence, I adopted a contemporary approach of that phenomenon in the context of higher education and developed three typical study paths based on an anthropological approach of a person’s reflexivity in a changing situation, and taking into account the complex experiences and evolution arising from such mobility. This study adopts an approach of “anthropology at home”, and thus explores new research avenues to be considered in the understanding of contemporary cosmopolitanism.
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L'indigénisation de la subjectivité néolibérale chez les étudiants de la Royal University of Phnom Penh au CambodgeParadis, Jonathan 17 December 2024 (has links)
Ces dernières décennies, le Cambodge a connu de profondes transformations qui se sont produites si rapidement que peu d'attention a pu être portée aux impacts qu'elles ont eus sur les individus. Dans ce contexte en constante évolution, le néolibéralisme est arrivé à occuper un rôle de première importance et ce mémoire l'explore en s'intéressant aux jeunes cambodgiens fréquentant la Royal University of Phnom Penh. L'objectif est d'éclairer comment ceux-ci accueillent cette nouvelle influence qui encourage chez eux l'adoption de la subjectivité de l'homo oeconomicus et de la rationalité particulière qui lui est associée, ce qui provoque une importante redéfinition de l'éducation et de son rôle. Pour arriver à se les approprier, les étudiants universitaires mettent à profit leur agency afin de s'assurer qu'elles demeurent en harmonie avec les influences issues de leur milieu socioculturel. Ce sont d'ailleurs ces dernières qui ont pu être dévoilées lors d'un terrain ethnographique mené en 2015-2016 et qui permettent de clarifier le processus d'indigénisation mis en oeuvre. Les résultats démontrent d'abord l'impact du néolibéralisme sur les jeunes rencontrés, puis les limites à l'adoption de ses idées telles qu'elles prennent forme dans les facteurs d'influence que sont la géographie, leur situation économique, les pressions parentales et leur genre. Ultimement, ma recherche permet donc de présenter la définition de l'éducation selon les étudiants, la rationalité qu'ils empruntent au cours de leur cheminement universitaire, ainsi que certaines considérations ayant émergé du terrain quant à l'accessibilité des études universitaires au pays. / These last decades, Cambodia experienced profound transformations at such a pace that their impacts on individuals have not entirely been looked into yet. In this ever changing context, neoliberalism has gained a prominent role which I explore in this thesis, with particular attention to young Cambodians attending the Royal University of Phnom Penh. The aim is to shed light on how these students welcome this new influence, encouraging them to adopt the homo oeconomicus’ subjectivity and the particular rationality coming with it. This in turn supports an important redefinition of education and its role. To make theirs these new ideas, university students put forth their agency to ensure that they stay harmonized with their sociocultural environment. Ethnographic fieldwork was conducted in 2015-2016 to clarify the indigenisation process at play. The results highlight, first, the impact of neoliberalism on students and, second, the limitations to the adoption of these new ideas in the face of geography, economic situation, parental pressure and gender. Ultimately, through fieldwork, my research helps highlight the definition of education favored by the students, the rationality that drives them them through university, and a few elements of accessibility to university education in Cambodia.
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Construction et validation d'une typologie des départs institutionnels : (le cas de l'Université du Québec)Chenard, Pierre 25 April 2018 (has links)
Le but de cette recherche est de construire et de valider une typologie des départs institutionnels de l'Université. L'objectif principal est de déterminer une classification des différents comportements correspondant au départ des individus qui quittent un établissement universitaire au cours de la première année de leurs études de premier cycle. Une telle classification pourra constituer un outil utile pour l'étude de la problématique des départs institutionnels dans le contexte des universités québécoises. Une des hypothèses de la recherche est que les caractéristiques et les motivations des individus qui quittent un établissement universitaire sont différentes selon la forme particulière de leur comportement de départ. Spady (1971) et Tinto (1975) proposent une distinction minimale entre transferts institutionnels (poursuite des études dans un autre établissement) et abandon du système éducatif (interruption de la poursuite d'études universitaires). Cette recherche pose l'hypothèse de l'existence d'autres formes importantes de départ institutionnels qui pourraient être utiles pour spécifier davantage la mesure grossière "d'abandon des études" correspondant au comportement de "départ institutionnel". Cette recherche à caractère méthodologique repose sur l'analyse secondaire des données d'un sondage institutionnel mené auprès d'un échantillon représentatif d'effectifs de premier cycle des établissements à vocation générale du réseau de l’Université du Québec. La construction et la validation d'une typologie des départs institutionnels a été réalisée sur la base des caractéristiques de cheminement et des motifs de départ de 458 sujets répondants aux critères "d'interruption précoces des études", c'est-à-dire une interruption qui s’est réalisée au cours de la première année d’études après au minimum deux sessions consécutives d’absence (session d'été exclue). Dans une perspective opérationnelle, on peut différencier les formes de départ selon trois niveaux hiérarchiques de spécification. Le premier niveau de la typologie, correspond à la distinction la plus couramment retenue dans la littérature, celle des départs de l'établissement versus les départs du système éducatif. Traduit dans le contexte de notre recherche, cela correspond aux transferts institutionnels et aux interruptions des études. Les deux autres niveaux de la typologie sont ceux que les analyses ont permis de dégager. Le deuxième niveau de la typologie permet de distinguer deux grandes catégories d'interruptions : les interruptions formelles et non formelles. Le troisième niveau, enfin, permet de distinguer, d'une part, deux catégories de transferts selon la destination de poursuite des études des individus et, d’autre part, deux types d'interruptions formelles des études selon la finalité de l’interruption. Les catégories de départ de la typologie qui ont été élaborées à partir des analyses taxonomiques de cette étude se distinguent suffisamment entre elles pour qu’on puisse conclure en l'homogénéité des types de départs observés dans les établissements à vocation générale de l’Université du Québec. Cela signifie, entre autre, que ces différentes formes de départ pourraient être, dans une perspective opérationnelle, utiles pour l’orientation d’activités et de programmes visant l’amélioration et le contrôle de la rétention. En effet, si on tient compte, d’une part, du caractère polymorphe des départs et, d'autre part, des caractéristiques de chacune de ses formes, il sera possible d'adapter et de pondérer les mesures pour l'amélioration de la rétention en fonction de la répartition des différentes problématiques de départ présente dans rétablissement. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2016
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L'étude de la corrélation entre le style d'apprentissage et l'abandon des apprenants adultes à la télé-universitéFawcett, Paméla 27 November 2019 (has links)
Une étude a été conduite ayant pour but d’identifier les caractéristiques individuelles et les circonstances environnementales susceptibles d’influencer l'abandon d'un programme d'études à distance. Les données touchant des aspects démographiques, la motivation, le style d’apprentissage et les raisons perçues par les répondants expliquant l'abandon ont été recueillies par un questionnaire envoyé par la poste. Cette étude a eu un taux de réponse de 40%, qui se traduit de la façon suivante: les diplômés (N-237) et les « décrocheurs » (N-261). Les analyses de variance multivariée ont démontré des relations significatives entre l'abandon et le sexe, les facteurs motivant l'étude, les dimensions du style d'apprentissage: « traitement de l'information » et « préférences d’apprentissage ». Les implications de ces conclusions sont discutées et les recommandations pour les recherches futures sont présentées. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2019
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Les filles sur le chemin de l’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne : analyse de leurs trajectoires, représentations sociales de l’école et résilience à travers leurs récits biographiquesMapto Kengne, Valèse 02 1900 (has links)
Les graphiques ont été réalisés avec le logiciel Alceste. / La scolarisation, l’éducation et la formation sont à la fois une nécessité et une contrainte pour l’évolution des pays en développement, car le développement durable exige l’accès au savoir et à la culture moderne et technologique. Le propos de notre recherche est de comprendre le vécu de la scolarisation des filles en Afrique subsaharienne à travers l'analyse de leurs récits biographiques.
Cette recherche porte sur trois questions à propos des filles dans l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne: (1) Quelles trajectoires suivent les filles en Afrique subsaharienne pour devenir des étudiantes universitaires? (2) Quel rôle jouent les représentations sociales et la résilience dans le vécu des filles pour atteindre le niveau universitaire? (3) En se fondant sur des récits biographiques fournis par des étudiantes universitaires subsahariennes, quels facteurs, de risque ou de protection, semblent déterminants pour réussir à atteindre le niveau universitaire?
Pour répondre à ces questions, nous avons constitué un corpus de 23 récits biographiques. L'analyse du contenu de ces récits a été effectuée à l'aide d'Alceste, un logiciel d'analyse de données textuelles. Alceste a traité chaque mot dans les 23 récits, puis a exécuté une analyse factorielle de ces mots. L'avantage de cette méthode d’analyse est de permettre au chercheur de découvrir des dimensions cachées au sein de la masse de données analysées. Trois classes de mots ont émergé de cette analyse factorielle. Les trois classes ont été croisées avec les 23 répondantes. L'analyse des tableaux croisés a révélé trois types d'étudiantes universitaires résilientes, selon leur trajectoire scolaire: la battante, l'assistée et l'héritière.
En nous fondant sur: (a) les récits des étudiantes, (b) les trois classes produites par le logiciel Alceste, et (c) les tableaux croisés, nous avons tracé trois portraits-types d’étudiante. La trajectoire de chaque type d'étudiante met en présence et en interaction diverses variables sociologiques et individuelles: milieu socio-économique, milieu familial, contexte rural-urbain, âge, obstacles, échecs, redoublements, succès.
La scolarisation des filles augmente plus rapidement en milieu urbain qu'en milieu rural. Chez les battantes, la scolarisation est vécue dans le sacrifice, la souffrance et l'impuissance. Chez les assistées, elle avance grâce à des contacts et un réseau d’opportunités. Chez les héritières, elle débute dans la tendre enfance et progresse rapidement. Dans leurs récits, les informatrices emploient des mots qui traduisent les disparités, les variations, les dynamiques et les détours dans leurs trajectoires scolaires. Les contextes, les lieux, les événements, l’âge et la fratrie affectent les trajectoires de différentes manières. Néanmoins, toutes les filles sont motivées à atteindre l’enseignement supérieur.
L'entrée précoce à l'école, que l'on retrouve à la ville plutôt qu'à la campagne, est au nombre des facteurs de protection qui contribuent le plus à la scolarisation des filles au niveau universitaire. Un autre facteur de première importance est la scolarité des parents: les parents instruits ont de meilleures chances de voir leurs filles, des héritières, persévérer dans leurs études. Chez les battantes et les assistées, les facteurs de protection individuels sont décisifs: avec relativement peu de moyens financiers et d'appui familial, ces filles doivent se débrouiller et concevoir des solutions inédites afin de triompher de l'adversité. On note, en particulier, le courage et l'esprit combatif des battantes, de même que l'aide et le soutien d'un réseau procuré aux assistées. Cependant, l'effet de tous ces facteurs n'est pas le même dans les divers contextes familiaux, sociaux et institutionnels.
Au delà de ce que nous avons mis en lumière au sujet des battantes, des assistées et des héritières, il reste encore beaucoup à découvrir au sujet de la fréquentation et de la persévérance scolaires des filles en Afrique subsaharienne. Depuis la Conférence de Jomtien en 1990, diverses mobilisations ont porté fruit et facilité l'accès des filles à l'école. Notre recherche auprès d'étudiantes universitaires en Afrique Subsaharienne montre que toutes ces filles font preuve de résilience, et que les moyens et solutions pour atteindre l'enseignement supérieur sont spécifiques à chaque fille. / Schooling, education and training are a necessity as well as a constraint for the evolution of developing countries, because sustainable development requires access to modern and technological knowledge and culture. The aim of our research is to discover the factual experience of the schooling of girls in Sub-Saharan Africa, through an analysis of their biographical narratives.
This doctoral dissertation addresses three questions concerning the higher education of girls in Sub-Saharan Africa: (1) What trajectories do Sub-Saharan girls follow to become university students? (2) What role do Sub-Saharan girls' social representations and resilience play in attaining higher education? (3) On the basis of biographical narratives provided by Sub-Saharan girl university students, what factors, risk or protective, seem determinant to succeed in reaching higher education?
To answer these questions, we gathered a corpus of 23 biographical narratives. The content analysis of these narratives was carried out with the aid of Alceste, a software program for the analysis of textual data. Alceste processed each word in the 23 narratives, and then executed a factor analysis of these words. The advantage of this method is to allow the researcher to uncover hidden dimensions within the mass of data analyzed. Three classes of words emerged from this factor analysis. The three classes were cross-tabulated with the 23 respondents. The result of the cross-tabulation revealed three types of resilient girl university students, according to their schooling trajectory: the fighter, the assisted and the heiress.
On the basis of: (a) the girl students' narratives, (b) the three classes produced by software program Alceste, and (c) the cross-tabulations, we draw three typical portraits of the girl students. The trajectory of each type of student involves an interaction of various sociological and individual variables: socio-economic background, family environment, rural-urban context, age, obstacles, failures, grade repeatings, success.
The schooling of girls increases more rapidly in urban areas than in rural areas. For the fighters, schooling is experienced through sacrifice, suffering and helplessness. For the assisted, it moves forward thanks to contacts and timely networking. For the heiresses, it starts in early childhood and progresses rapidly. In their narratives, the informants use words that express disparities, variations, dynamics and detours in their schooling trajectories. Contexts, locations, events, age and family affect the trajectories in various ways. Common to all girls, though, is the motivation to attain higher education.
Early access to schooling, which is found in the cities rather than in rural areas, is among the protective factors that contribute most to the schooling of girls at the university level. Another factor of utmost importance is parents’ schooling: highly educated parents have better chances to see their daughters, heiresses, persevere in their studies. Among fighters and assisted, individual protective factors are decisive: with little or no financial means or familial support, these girls need to manage on their own and conceive novel solutions in order to overcome adversity. We note, in particular, the courage and battling spirit of the fighters, and the help and support provided by a network to the assisted. However, the effect of all these factors is not the same in the various familial, social and institutional contexts.
Beyond what we have shed light on concerning the fighters, the assisted and the heiresses, much remains to be discovered concerning the schooling and educational perseverance of girls in Sub-Saharan Africa. Since the Jomtien Conference in 1990, various mobilizations have borne fruit, as they facilitated girls’ access to school. Our research on girl university students in Sub-Saharan Africa shows that all of these girls display resilience and that the means and solutions to attain higher education are specific to each girl.
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Pressions et stratégies dans la formation professionnelle universitaire : le cas de la formation des directions d’établissement scolaire du Québec (1988-1989 à 2008-2009)D'Arrisso, David 06 1900 (has links)
La multiplication des formations professionnelles universitaires (FPU) a poussé plusieurs chercheurs à s’intéresser aux caractéristiques de ces formations, leur perméabilité à une multitude de pressions étant l’une des plus fréquemment relevées. Ainsi, les unités responsables de FPU sont confrontées à des pressions diverses et souvent contradictoires. Si les écrits scientifiques sur les FPU témoignent bien de cette réalité, ceux-ci nous informent moins bien de la manière dont les unités responsables de ce type de formation répondent à ces pressions. Cette thèse a donc fait appel à plusieurs concepts de l’approche institutionnelle issue de la sociologie des organisations pour analyser l’évolution récente de la FPU destinée aux directions d’établissement scolaire (DES) du Québec, un champ qui a connu d’importantes transformations au cours des vingt-cinq dernières années. Construite sur une étude de cas interprétative dite à « unités enchâssées » (Yin, 2003), cette thèse s’est intéressée à l’évolution de cette formation dans deux unités universitaires francophones : le Département d’administration et fondements de l’éducation de l’Université de Montréal et le Département de gestion de l’éducation et de la formation de l’Université de Sherbrooke. Couvrant la période allant des années universitaires 1988-1989 à 2008-2009, elle repose sur une analyse du discours produit par les deux unités sélectionnées, et, dans une moindre mesure, par les organisations qui composent le champ organisationnel de la formation des DES au Québec. Pour ce faire, trois corpus documentaires distincts ont été assemblés et une série d’entrevues (dix par unités) ont été réalisées auprès d’informateurs-clés (doyens, directeurs de département/section, responsables de formation).
Les résultats montrent comment ces unités tendent à se rendre isomorphes à leur environnement, et comment cela se fait en réponse à des pressions institutionnelles et de compétition diverses émanant d’un champ organisationnel en pleine transformation. En fait, poussée par des changements plus profonds touchant l’administration scolaire, cette transformation amène un champ organisationnel plus structuré, où les attentes concernant la FPU destinée aux DES sont plus explicites. Cela n’est pas sans conséquence sur l’évolution de la formation dans les deux unités. En effet, celle-ci connaît des changements importants, dont plusieurs convergent autour d’une logique de professionnalisation, d’un archétype spécifique de formation (un continuum de formation de 2e cycle, au cœur duquel se trouve un diplôme de deuxième cycle) et d’outils conséquents (conditions d’admission et populations étudiantes élargies; flexibilité dans la structure du programme et professionnalisation des activités; équipes enseignantes plus diversifiées). Les deux unités n’apparaissent cependant pas impuissantes devant ces pressions. Les résultats témoignent d’un certain niveau d’agence des deux unités, qui déploient un éventail de stratégies en réaction à ces pressions. Ces stratégies évoluent au cours de la période observée et visent surtout à gérer la situation de « pluralisme institutionnel » à laquelle elles sont confrontées, notamment entre les pressions externes de nature plus professionnalisantes, et les pressions intraorganisationnelles de nature plus académisantes. Ainsi, plusieurs des stratégies et tactiques composant la typologie d’Oliver (1991) ont été observées, les stratégies de compromis et de manipulation occupant, dans les deux unités, une place de plus en plus importante au gré de l’évolution du champ. La mise en œuvre de ces stratégies vise surtout à maintenir la légitimité de leur offre de formation devant des pressions plurielles et parfois contradictoires. Les résultats montrent aussi que la nature de l’entrepreneuriat institutionnel en place détermine en grande partie les stratégies qu’elles déploient. Cet « entrepreneuriat » est au cœur de l’évolution de la formation. Cependant, les résultats montrent aussi comment celui-ci est en partie contraint ou, a contrario, stimulé par les choix historiques qui ont été faits par les unités et leur université, et par l’empreinte et les dépendances de sentier qui en découlent.
Ces résultats apportent un éclairage « institutionnaliste » sur la manière dont deux unités universitaires ont réagi, à une période donnée, aux pressions diverses provenant de leur environnement. Ils brossent un portrait complexe et nuancé qui vient à la fois (1) approfondir notre compréhension de cette spécificité des FPU, (2) approfondir notre compréhension de l’évolution récente de la FPU destinée aux DES québécoises, et (3) confirmer la puissance d’analyse de plusieurs concepts tirés de l’approche institutionnelle. / The multiplication of university professional training programs (UPTP) has generated some interest in the description of such programs. Their permeability to pressures is often cited as a characteristic of UPTP. Departments that offer UPTP deal with pressures that are both diverse and often contradictory. This phenomenon is well documented in the scientific literature, though said literature does not well inform researchers on how departments respond to these pressures. This doctoral research used various concepts taken from institutional theory (itself a branch of organizational sociology) to analyze the recent evolution of UPTP for educational leadership in the province of Quebec (Canada). This field of training has gone through major changes in the past 25 years. Using an embedded interpretative case study (Yin, 2003), this research studied the evolution of educational leadership training programs in two university departments: the Département d’administration et fondements de l’éducation at Université de Montréal and the Département de gestion de l’éducation et de la formation at Université de Sherbrooke. We analyzed the discourse from the two departments (from 1988-1989 to 2008-2009) and from other organizations involved in educational leadership training in Quebec. We compiled data from three distinct document sources and from a series of interviews (ten per department) conducted with key agents (deans, department chairs, program coordinators).
Results show that the two units tend to become isomorphic to their environment. They behave as such as a response to institutional pressures and organizational competition in a changing environment. These changes, often driven by a deeper transformation in the field of school administration, actually help create a more structured organizational field in which demands regarding UPTP for educational leadership were made more explicit. This had observable impacts on the evolution of training programs in both departments, where they went through several changes and were lead to share a ‘logic’ of professionalization, a training ‘archetype’ (a graduate continuing education program with, at its core, a graduate diploma) and some relevant institutional ‘tools’ (widened admissions policies and target student population, enhanced program flexibility, professionalized training activities, and teaching teams with diversified backgrounds).
Nevertheless, none of the departments appeared powerless when facing these pressures. Results show that these two units uphold their agency, through a variety of strategies in response to the pressures from the environment. These strategies evolved during the period under scrutiny and seem aimed at managing the ‘institutional pluralism’ that arises from the clash of external pressures (that push towards professionalizing educational leadership development programs) and internal pressures (that push towards a more “academic” model of development). Many of the strategies and tactics described by Oliver (1991) were used, including compromise and manipulation, both of which took more and more place as time went by. The quest for legitimacy seems to have driven the implementation of these strategies, with regards to the multitude of sometimes contradictory pressures. The nature of the institutional entrepreneurship also determines the choice of strategy used by each department. This entrepreneurship is the main driver of the evolution of the UPTP. Results show, however, that this entrepreneurship is both constrained and stimulated by historical institutional choices and, furthermore, by the ‘imprint’ and ‘path dependencies’ created by these choices.
These results shed an institutionalist spotlight on the way these two departments reacted to environmental pressures during the period under study. The complex portrait sketched by these results 1) enhances our understanding of this important characteristic of university professional training programs, 2) enhances our understanding of the recent evolution of educational leadership training in Quebec, and 3) confirms the analytical strength of many concepts that stem from institutional theory.
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