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L'éthique du futur et le défi des technologies du vivant / Ethics of the future and the challenge of the living being’s technologyAmegatsevi, Kokou Sename 27 September 2013 (has links)
Ce travail vise à mettre en avant une éthique du futur à l’ère des technologies du vivant à partir de la biologie philosophique de Hans Jonas en passant au crible a priori les fondements des technosciences. Jonas estime que le problème n’est pas la technique elle-même qui soit en cause mais l’identité qu’elle accorde à l’homme dans cette logique instrumentale envahissante, en d’autres termes, le matérialisme réductionniste. Le problème aussi n’est pas les effets visibles inquiétants et désastreux de la technique mais l’ontologie qu’elle inspire. Outre les manifestations réelles de destruction qu’elle génère, c’est l’être qu’elle confère ou plus exactement dont elle prive l’homme qui est catastrophique. L’homme finit par se considérer comme un fond exploitable. Il s’agira donc de formuler une éthique qui a pour soubassement une biologie philosophique qui récuse une anthropologie mécaniste d’inspiration matérialiste, une ontologie du pas-encore qui fonde les sciences modernes. Réduire l’homme à des lois physico-chimiques, c’est violer notre individualité. Le métabolisme est la preuve de notre individuation. Dans la matière, gît l’esprit. Au-delà de l’anthropomorphisme qui se dégage, l’homme est le seul animal symbolisant doué d’une conscience réflexive. Une responsabilité politique s’impose pour protéger l’intégrité et l’image de l’homme à l’ère des technologies du vivant qui espèrent améliorer ou modifier l’espèce humaine. Mais cette responsabilité politique qui promeut « un marxisme désenchanté » ne tardera pas à renforcer voire devenir une rationalité instrumentale et idéologique à l’image du lyssenkisme. Une autre responsabilité s’impose : une responsabilité scientifique formulée par Charles De Koninck qui interpelle et invite les scientifiques à ne pas sacrifier l’être humain par leurs recherches sur l’autel des subventions financières, du dualisme au relent matérialiste. La science, dans son élan est invitée à tenir compte du facteur « humain ». Cette responsabilité scientifique va au-delà des règles de bonnes pratiques et déontologiques des comités et des expertises scientifiques. Elle nécessite une éducation scientifique pour une science citoyenne pour éviter une science aveugle et idéologique. Bref, à partir de ces paradigmes, nous voulons montrer que les rêves de l’amélioration, de l’augmentation des performances de l’espèce humaine sont des chimères. / This work intends to highlight the ethics of the future in the era of technologies of the living being starting from Jonas and after scrutinizing in the first place the foundations of technosciences that is the emerging reductionism. Just like Heidegger, Jonas is of the view that the problem is not technology itself that it should be blamed but the identity it grants man in that overwhelming instrumental logic, in other words, reductionist materialism. The issue is neither the alarming, disastrous and visible effects of technology but the ontology it generates. Beside true manifestations of destruction it generates, it is the being it confers, or more specifically from which it deprives man who is catastrophic. It is important henceforth to evaluate that reductionist science in terms of a philosophical biology that will become basis to ethics and evaluation criterion for convergent technologies. It is about ethics that has philosophical biology for basis, which challenges materialism-inspired mechanist anthropology, a not-yet ontology that founds modern sciences. Reducing man to laws that rule Physics is violating our individuality. Metabolism (the other name for ontology in Jonas’s terms) is evidence of our individuation. Beyond the anthropomorphism that appears, man remains the only symbolizing animal, the only one to be gifted with introspective consciousness. From that symbolic dimension proceeds culture along with phenomena of self-consciousness. A political responsibility becomes imperative from that philosophical biology to protect man’s integrity and image in the era of technologies of the living that intend to improve or modify human race on the behalf of perfectibility and from processes of reductionist mechanism. But that political responsibility that promotes “a disillusioned Marxism” will not be long in reinforcing, even becoming an instrumental and ideological rationality in the image of lyssenkism. Another form of responsibility becomes imperative: a scientific responsibility framed by Charles De Koninck who calls out to and invites scientists to not give up the human being through their research on the altar of financial subsidies, materialist stench dualism. Science, in its speed is invited to take into account the “human” factor. That scientific responsibility goes beyond behaviorist and deontological rules of scientific committees and expertise. It requires a scientific education for a citizen-based science in order to avoid a blind and ideological science. In a nutshell, from those paradigms, we intend to show that dreams of improvement and increase of achievements of human race are mere illusion.
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