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Brendan Behan : les enjeux de la mémoire entre écriture et oralité

Rustici, Chiara 14 May 2013 (has links) (PDF)
Cette thèse de doctorat présente l'œuvre de Brendan Behan, dans le but d'apporter une contribution à la recherche sur un auteur qui n'a pas encore reçu toute l'attention qu'il mérite. L'œuvre de B. Behan est une œuvre très hétérogène qui mélange genres et styles différents, écriture et oralité, texte et images. A travers l'étude des publications de l'auteur (roman, théâtre, récits enregistrés, productions radiophoniques, poésie, nouvelles et articles) ce travail montre l'importance du thème de la mémoire dans la littérature de l'auteur. Le titre de la thèse souligne les différents aspects de la mémoire qui sont ici considérés. Le terme de " mémoire " implique en effet plusieurs notions telles que la faculté de conserver ou de ramener à l'esprit le passé, l'acte du recouvrement et de la recherche dans la définition de l'identité de l'individu, ainsi que le devoir de conservation et de transmission de l'histoire et de la culture collectives. Du fait des difficultés que l'on peut rencontrer dans la définition du concept de mémoire, il faut bien sûr prendre en compte diverses approches (philosophique, psychologique, sociologique, anthropologique et linguistique). Le projet s'inscrit dans le domaine plus vaste de la littérature autobiographique irlandaise, et il espère apporter une contribution à ce domaine de recherche qui reste largement ouvert à l'investigation. Nous explorons particulièrement le rapport qui existe entre mémoire et imagination. Bien que nous puissions considérer que l'œuvre de l'auteur s'inscrit dans le mouvement littéraire réaliste irlandais des années 1930 et 1940, nous essayons surtout de montrer l'importance de l'élément fictif de l'écriture autobiographique. La littérature est pour Behan un instrument d'introspection à travers le souvenir et l'imagination. Raconter son histoire personnelle est pour Behan un moyen d'oublier l'expérience traumatique, individuelle et collective. En même temps, l'écriture permet à l'auteur d'assurer sa présence éternelle.
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Cynisme et amoralité dans la comédie de Dancourt à Marivaux

Dhraief, Beya 21 June 2011 (has links) (PDF)
Malgré l'inversion de la signification du cynisme, ses deux acceptions principalesconservent de troublantes similitudes. Tout cynisme se montre : il s'exhibe par le dénuementexemplaire des ascètes comme par les possessions des parvenus. Le cynisme est doncontologiquement théâtral. Par son association à la dérision des valeurs ou à celle de leurabsence, il se rapproche plus spécifiquement de la comédie. Cynisme et comédie ont unemême ambivalence en partage.La relation des dramaturges à l'utile dulci s'est rarement révélée aussi complexe etévolutive qu'entre 1685 et 1750. Leurs postures par rapport à la place du rire et de la moraleau théâtre influent sur leurs manières de représenter le cynisme et l'amoralité. Mais leurappréciation des arcanes des subversions morale et amorale détermine réciproquement lapoétique de leurs comédies.Dancourt, Lesage, Regnard et autres joyeux drilles couvrent de leurs sarcasmes uneamoralité collective qu'ils dédaignent de corriger. En réaction à leurs provocations, leurscenseurs ligués dénoncèrent la corruption du théâtre et entreprirent sa réforme. La comédie setransforme notamment en chaire publique, grâce à l'action de Destouches qui substitue lamoralisation au rire. C'est en moralistes que Dufresny et Marivaux envisagent, en revanche,la genèse, les causes et les implications des travers moraux. Ils découvrent que, au siècle desLumières, les ténèbres prévalent : le Mal gangrène société, individus et langage. Sublimantleur pessimisme, leur désir d'y remédier les incite alors à évaluer, avec Delisle, la possibilitéde restaurer le cynisme antique pour réenchanter leur monde
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Du mythe à la fiction : l'invention de soi dans la littérature européenne (formes, figures, motifs)

Mattiussi, Laurent 15 December 2000 (has links) (PDF)
Les Lumières ont inventé le roman de formation. Beckett, Hesse, Kafka, Musil, Proust et Virginia Woolf modulent diverses variations de ce qu'il faudrait nommer le roman de dé-formation. Dans ce genre de récit, le moi se gagne en se perdant, en constituant lui-même et en circonscrivant autour de lui un non-lieu séparé de la réalité banale, de ses conventions morales et sociales. Dans un écart maximal par rapport à tout l'être, y compris le sien propre, le moi se bâtit par la déconstruction patiente des déterminations extérieures, il se dégage de sa gangue pour indiquer sans jamais l'exhiber un Soi qui ne saurait être formé puisque par nature il récuse toute forme. En s'appuyant sur les analyses de Georges Gusdorf concernant le moi romantique, de Jean-Luc Marion (L'Idole et la distance), de Paul Ricœur (Soi-même comme un autre : " l'appréhension apophatique du soi "), l'essai intitulé Fictions de l'ipséité tente de montrer que le Soi manifesté, inventé, réinventé, sculpté par une soustraction inlassable qui révèle le plein par le vide -- et le vide en se délivrant de l'excès de plein --, dans quelques fictions de l'ipséité supposées représentatives est en quelque sorte " le Dieu d'une théologie négative ", pour reprendre la formule de Jacques Derrida sur le moi pur de Valéry. Les antécédents de cette représentation sont recherchés notamment dans l'œuvre de Mallarmé et, plus indirectement, dans celle de Villiers de l'Isle-Adam, où le Soi se profile comme la Figure par excellence. Personne ne l'incarne jamais totalement, pas même tel héros dans l'espace de la fiction, et pourtant chacun, invisiblement, le porte, et l'une des tâches que s'assigne la fiction, qu'elle soit poétique ou narrative, est bien dès lors d'en esquisser les traits essentiels dans son espace plus ou moins déréalisé. Ainsi est constamment interrogée la figure de l'auteur dans la fiction : quoique invisible, elle est toujours présente à l'arrière-plan et la fiction est souvent ce mentir-vrai où un auteur hypocrite ne cesse de parler de lui en faisant semblant de parler d'un ou de plusieurs autres, reflétant, réfractant, refigurant diversement son être propre pour construire un mythe de Soi. En ce sens la fiction, comme le mythe, invente du faux pour figurer le vrai en un détour inévitable, lorsqu'il s'agit, sans l'enfermer, de capturer fugitivement dans un retrait ce qui demeure inassignable. Les œuvres littéraires étudiées dans l'ensemble des travaux présentés sont de la sorte tenues pour autant de variantes, parmi d'autres existantes ou possibles, d'un mythe central, celui du Soi. C'est ce qui justifie la double lecture, herméneutique et mythocritique, à laquelle elles sont soumises : une telle lecture vise à mettre en rapport avec la surdétermination du Soi, du Moi superlatif, les différents éléments de la fiction et la façon dont ils reçoivent sens et cohérence à partir de cette figure fondatrice. Le Soi est un centre rayonnant et il informe tout l'espace fictif qu'il anime de sa présence, de sorte que la refiguration de soi dans la fiction est aussi une refiguration du monde, désormais rêvé comme une émanation de Soi, dans une harmonie avec les exigences imprescriptibles du Soi. On a voulu montrer dans quelle mesure et à quel point le travail poétique et théorique de Mallarmé, notamment sa théorie du mythe et la théorie de l'abstraction, dématérialisante et schématisante, qui la fonde fournissait quelques instruments appropriés pour deviner -- pour instituer en objet de " divination " -- cette Figure mythique, dans les limites du moins imparties à un discours, fût-il littéraire, métaphorique et indirect, essentiellement débordé par l'intuition fondamentale qu'il tente de ressaisir. Qu'elle investisse un mythe reconnaissable, qu'elle l'incorpore sous des formes plus ou moins détournées, qu'elle emprunte aux mythes des figures et des motifs précis ou qu'elle retrouve les formes et les structures les plus générales de l'imaginaire mythique, la littérature prend ses distances à l'égard du mythe dans le geste même de se le réapproprier. La remarque constitue un acquis de la mythocritique. Elle vaut peut-être particulièrement quand des œuvres se cristallisent autour du Soi, ce motif omniprésent et insaisissable qui donne lieu à l'invention d'un nouveau mythe et à la reprise de mythes anciens plus ou moins transposés. Ainsi a-t-on cru pouvoir en appeler à la notion d'invention de soi pour rapprocher sans artifice excessif deux moments éloignés de la littérature européenne pris pour termes extrêmes : l'historiographie romaine de l'Empire et certaines œuvres narratives de la première moitié du XXe siècle. Quels que soient les ressorts en jeu dans ce processus d'invention : remémoration -- la reconstruction du passé de Rome ou celle du personnage de Napoléon par Nietzsche pour lui faire incarner les plus hautes valeurs --, abstraction, néantisation -- chez Gautier et Valéry --, on repère la permanence d'une visée mythifiante qui fait éclater l'individualisme moderne dans ce " bougé ", cette hésitation, ce suspens où le haïssable petit moi voudrait se produire comme un grand Soi -- et, ce faisant, s'y dissoudre.
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Edition critique de la Prise d'Alexandrie de Guillaume de Machaut

Hardy, Sophie 21 June 2011 (has links) (PDF)
La Prise d'Alexandrie est une chronique rimée retraçant les exploits de Pierre Ier de Lusignan (1328-1369), roi de Chypre et de Jérusalem, nouveau Godefroy de Bouillon ; elle a été composée par Guillaume deMachaut vers 1370, peu après le meurtre de Pierre Ier ; ce régicide avait soulevé une très vive émotion enOccident, en particulier en France, qui connaissait par ailleurs une grave crise. Cette chronique, à la fois récithistorique, épopée, éloge posthume, hagiographie, poème lyrique, est la dernière oeuvre d'un auteur connu etreconnu ; on peut considérer cette biographie royale comme le testament de Guillaume de Machaut, lecouronnement de son oeuvre. La Prise d'Alexandrie est le récit d'une croisade, une croisade qui ne se vit plus surles champs de bataille, mais qui se joue dans les cours royales et papales ; une croisade qui ne se vit plus, maisqui se dit ; une croisade qui se marchande aussi ; une croisade menée par un poète : Machaut a en effet composéici une véritable satire de son siècle.A travers notre travail, nous souhaitons faire découvrir ou redécouvrir cette oeuvre mal connue ; nousfournissons, avec le texte original et sa traduction, la description des manuscrits, une présentation de l'auteur etde son oeuvre, une étude littéraire et une analyse linguistique du texte, des notes critiques, un glossaire, un indexdes noms propres, la liste des proverbes et expressions, une chronologie des événements et une bibliographiesélective.
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Espaces du fantastique urbain et aspects du sacré. Le cas de Mircea Eliade, Jean Ray et Howard Phillips Lovecraft

Rizea Barbos, Carmen Raluca 30 November 2009 (has links) (PDF)
La littérature fantastique au XXe siècle semble est issue d'un triple conflit qui est aussi celui de l'homme contemporain : rupture avec la réalité, crise identitaire et perte de sens de l'univers caractéristiques à l'époque postmoderne, profanisation graduelle de l'espace urbain. Dans ce contexte difficile troublé encore plus par des prévisions alarmistes de l'avenir proche, l'homme contemporain exorcise ses peurs à travers les œuvres fantastiques, il s'invente des monstres pour arriver à supporter le quotidien. Pourtant, l'intrusion de la Surnature ou de l'étrange dans l'espace urbain moderne se rapproche du besoin que les sociétés traditionnelles avaient pour la présence du sacré dans leurs univers. A travers l'œuvre de trois écrivains, Mircea Eliade, Jean Ray et H.P. Lovecraft, l'espace urbain profane devient paradoxalement l'espace fantastique par excellence et le désenchantement du monde moderne se trouve confronté aux anciennes et nouvelles croyances simultanément. Ainsi, l'effet de fantastique urbain revalorise les aspects du sacré et permet des incursions analytiques interdisciplinaires, oscillant entre la littérature et l'histoire des religions.
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Espace et poésie chez Baudelaire : typographie, thématique et énonciation

Hirota, Daichi 06 December 2011 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur la valeur et le fonctionnement de la spatialité dans la poésie baudelairienne. Il s'agit surtout du procédé d'encadrement qui permet paradoxalement de produire dans son sein l'impression de profondeur, ce que Baudelaire appelle "l'infini dans le fini". Un de nos enjeux consiste à démontrer la place majeure qu'occupe cette esthétique dialectique dans sa poésie entre 1857 et 1863 en particulier, période où sont composés la deuxième édition des Fleurs du Mal et la plupart des Petits Poèmes en prose. Notre travail s'articule en trois parties qui analysent différents aspects de l'espace poétique. La première analyse l'effet visuel de la mise en page des Fleurs du Mal, avec le blanc qui marque la division du poème en parties, la ligne de blanc, les marges, les signes de ponctuation. Ce qui nous conduit à la question de la spatialité textuelle du poème en prose. Dans la deuxième partie, l'analyse porte, surtout dans Le Spleen de Paris, sur une autre spatialité, celle qu'ouvre la représentation des objets récurrents d'encadrement comme le cadre, l'horloge, la fenêtre ou les yeux. Enfin, la dernière partie ajoute à ces deux dimensions de l'espace celle qui concerne l'instance de discours, pour le traitement de laquelle nous recourons à l'analyse linguistique et pragmatique. Ainsi, cette thèse vise à mettre en évidence l'existence d'une homologie associant, sous le même signe de "l'infini dans le fini", des composants aussi essentiels que différents (typographie, thématique et énonciation) de la poésie baudelairienne entre 1857 et 1863.
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États cliniques, états mystiques : vers une grammaire de la réceptivité dans Dubliners, A Portrait of the Artist as a Young Man et Stephen Hero de James Joyce

Morillot, Caroline 09 June 2012 (has links) (PDF)
Ce travail s'intéresse aux états dont les personnages joyciens font l'expérience. Il vise à rendre compte des fluctuations de présence au monde par le repérage et l'analyse de tout un éventail d'états cliniques, mystiques et cognitifs dans les premières œuvres de James Joyce : Dubliners, A Portrait of the Artist as a Young Man, et Stephen Hero.Si nous replaçons la notion d'état dans le contexte historique des textes de Joyce à travers l'influence combinée de Walter Pater, William James et Friedrich Nietzsche, nous l'utilisons également dans une acception très contemporaine en nous appuyant sur les neurosciences.L'état joycien est envisagé dans sa dimension pathologique par le biais, sur un plan médical,d'Hippocrate et de William Harvey, entre autres, et par l'intermédiaire, sur un plan littéraire, de Gerard Manley Hopkins et Thomas Stearns Eliot. Les notions de tempérament et d'état sont ensuite repensées à l'aune du mysticisme par le relais de Denys l'Aréopagite (Pseudo-), Thérèse d'Avila et Marguerite-Marie Alacoque. La cognition permet de mettre en valeur les processus mentaux à l'origine de ces états.Cette réflexion sur la notion d'état se double d'une approche linguistique du texte. Il s'agit de formaliser le passage d'états spirituels à des états grammaticaux. Les adverbes d'intensité et de manière, ainsi que leur combinaison, peuvent être indicateurs de dispositions mentales et physiologiques.L'éclairage linguistique corrobore notre représentation de l'état joycien comme un réceptacle qui oscille entre la saturation et la disponibilité, de même qu'il permet de saisir la contiguïté poreuse qui existe entre l'état et l'événement dans le texte joycien.
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Exils et nostalgies dans les journaux personnels et la correspondance de Paul-Jean Toulet

Klein, Elisabeth 05 October 2012 (has links) (PDF)
S'engager à étudier la correspondance et les journaux personnels de Paul-Jean Toulet, c'est se pencher sur un mystère, celui d'une fêlure secrète où cohabitent une sensibilité excerbée et un cynisme dérangeant. Une mélancolie changeante affecte sa création littéraire, la situant entre immobilité et errance, et choisir de parcourir cette écriture de l'intimité en explorant le champ de solitude du poète, c'est tenter d'aller voir au-delà des apparences.C'est aussi révéler les correspondances intimes tissées entre les lettres et les journaux et mettre au jour l'espace intérieur à la source de l'imaginaire et de l'oeuvre en gestation. Il existe dans cette écriture une cosmogonie intérieure, des lieux et des territoires qui parcourent les journaux et la correspondance de voyage - l'enfance en Béarn, le séjour à Paris, le retour précipité en Aquitaine - autant d'exils et de nostalgies, d'amitiés ou d'inimitiés mettant en scène le dandy arrogant, familier des milieux nationalistes maurrassiens ou le poète fasciné par la vie de bohème ou le charme vénéneux de l'opium, Si les journaux personnels sont aussi des journaux de voyage, leur dépaysement est illusoire, l'écriture vagabonde se limitant toujours aux frontières de l'exil intérieur, celui de l'enfant inconsolé qui marche dans les traces des siens à l'île Maurice, en quête de l'image de la mère prématurément disparue. Quant à la correspondance de Toulet, elle constitue un trésor épistolaire témoignant de la vie artistique et mondaine de la Belle Epoque, offrant une réflexion avisée sur l'Art et la guerre, ses projets d'écriture et ses échecs, sa recherche d'un style proche de la perfection, Ainsi l'écriture épistolaire développe-t-elle en son coeur un discours et une réflexion sur l'oeuvre, offrant une certaine conception de la littérature.
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Le paysage proustien, des écrits de jeunesse à la " Recherche du temps perdu "

Tsumori, Keiichi, Tsumori, Keiichi 09 March 2011 (has links) (PDF)
Le paysage renvoie d'abord à un genre pictural qui a pour objet principal la nature. En littérature, il désigne la représentation d'un pays par le biais de l'écriture. Le paysage, chez les Romantiques, est le lieu de l'expansion du sujet dans le monde. En phase avec les courants positivistes et matérialistes de l'époque, les réalistes considèrent, quant à eux, le paysage comme une représentation fidèle des choses. Pour l'école symboliste, en revanche, le paysage existe exclusivement à l'intérieur de l'esprit et ne fonctionne que comme un miroir de l'âme. En peinture, les Impressionnistes essaient de capturer en un instant les effets de lumière tels qu'ils se reflètent sur leurs yeux. Héritier des Romantiques et des Réalistes, contemporain des Symbolistes et des Impressionnistes, Proust a dû être sensible à la polyvalence du paysage. Le paysage constitue bien un motif-clef pour comprendre une esthétique qui évolue au fur et à mesure de la formation de l'écrivain. Des écrits de jeunesse à la Recherche du temps perdu, nous pouvons en effet entrevoir que le statut du paysage se complexifie, se transforme et se réforme, soit à travers ses expériences de voyage, soit à travers les rencontres avec artistes, esthètes et poètes. Notre propos est ici de mettre en valeur les tâtonnements de Proust entre le paysage intérieur et le paysage extérieur et d'associer cette dialectique au thème principal de son œuvre ultime. Dans À la recherche du temps perdu, le paysage sert de clef à la vocation littéraire qui détermine la structure romanesque. Proust y présente la saisie du paysage par le héros et, selon ce biais, réussit à rendre compte de la totalité de son cheminement perceptif.
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Le polymorphisme du héros réaliste-naturaliste chez Balzac, Flaubert, Maupassant et Zola ou le parcours initiatique d'un être oxymorique

Teboul, Annabelle 24 January 2012 (has links) (PDF)
Ce travail de thèse interroge la représentation du héros au sein des mouvements réaliste et naturaliste du XIXe siècle. Il s'agit, au travers d'un corpus de six romans et nouvelles, de mettre en lumière la tension inhérente à la figure héroïque chez Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant et Émile Zola. Malgré un refus apparent du modèle classique antique qui se signe par une banalisation du personnage principal, les romanciers réalistes-naturalistes n'échappent finalement pas à la tentation héroïque; en proposant un parcours initiatique et des formes originales de sacralisation, ils fabriquent un nouveau type de héros, à la fois plus proche des préoccupations de la société de l'époque et traversé par des représentations mythiques, éternelles (qu'elles soient issues du domaine mythologique, biblique, littéraire, psychanalytique ou religieux). La dialectique entre temporalité sociétale et permanence du légendaire se donne alors à lire. Cette thèse de doctorat cherche donc à démontrer l'exécution immuable d'une symphonie héroïque au sein de la poétique réaliste et naturaliste tout en rappelant la nature spécifique du héros chez chaque auteur étudié.

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