A presente dissertação trata do problema dos direitos culturais sob a ótica do utilitarismo liberal de John Stuart Mill. Objetiva-se a inserção da filosofia política do autor nas discussões que vêm sendo travadas nas últimas décadas por liberais e comunitaristas a partir da colocação do problema filosófico da identidade. Para tanto, busca-se desfazer frequentes equívocos e apresentar uma leitura integrada da filosofia de Mill com base na análise criteriosa de seus escritos, auxiliada por seus mais eminentes intérpretes. Pretende-se demonstrar que é de uma fundamental e prévia compreensão utilitarista, bem como de uma particular posição acerca do modo de acesso à verdade, que decorrem as convicções liberais e a centralidade da autonomia individual em seu pensamento. Estabelecidas essas premissas, verifica-se que o estado milliano, ao dispensar a convicção na neutralidade da esfera pública que decorre do pensamento liberal contratualista usualmente professado, mostra-se compatível em tese com a tarefa de garantir direitos culturais. Ao mesmo tempo em que sua visão ampla acerca dos bens que contribuem para a felicidade é capaz de posicionar a cultura no cálculo hedonístico individual, com reflexos na quantificação da utilidade em vista da felicidade geral, a defesa de Mill da autonomia e da diversidade parece poder justificar uma especial atenção ao contexto social que sirva para a expressão máxima da individualidade. / This dissertation deals with the problem of cultural rights from the viewpoint of the liberal utilitarianism of John Stuart Mill. It intends to include the author‘s political philosophy in the debates that have been held in recent decades between liberals and communitarians starting from the approach of the philosophical problem of identity. To this end, we try to undo common misconceptions and provide an integrated reading of Mill's philosophy based on careful analysis of his writings, aided by his most eminent interpreters. We attempt to demonstrate that it is based on a previous fundamental adhesion to utilitarianism, as well as from a particular position regarding the access to the truth, that arise the liberal convictions and the centrality of autonomy in his doctrine. Given these premises, we could find that the Millian state, exempting the assumption on the neutrality of public sphere derived from the liberal contractarian doctrine usually professed, reveals itself theoretically compatible with the task of guaranteeing cultural rights. Whilst Mill‘s broad view regarding goods that contribute to happiness is capable of dragging culture into the hedonistic calculus, which affects the measurement of utility over general happiness, his defense of autonomy and diversity seems to justify a special attention to social context which maximize the expression of individuality.

Le but de cette recherche doctorale est de mettre au jour une conception spécifique du libéralisme au XIXè siècle qui rendait possible la cohabitation des exigences libérales de respect de l’individu et de ses droits ainsi que des exigences nationales de vie en communauté et d’identité. Partant du principe que de nombreux auteurs ne considéraient pas que le concept de nationalité entrait en contradiction avec les valeurs libérales à cette époque, nous estimons qu’Alexis de Tocqueville, ainsi que John Stuart Mill, proposent la forme la plus cohérente et aboutie de réflexion en la matière, et ce à travers un libéralisme dit « d’esprit » que nous extrairons de leur pensée commune. En effet, alors qu’ils cherchent à contrecarrer les effets néfastes du matérialisme qui aurait comme principale conséquence d’abaisser l’âme des individus et de les priver de liberté, ils mettent au point une approche qui empêche la matérialisation ou la cristallisation complète des références proposées comme point de repère aux citoyens. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished

Il est raisonnable de penser que l'activité philosophique, comme toute forme de connaissance et toute pratique, est jusqu'à un certain point déterminée par le contexte culturel, social, institutionnel et politique dans lequel elle s'insère. Pourtant nous, philosophes de formation, négligeons souvent d'examiner méthodiquement et concrètement comment nos idées et nos pratiques philosophiques sont façonnées par ces influences multiples, que ce soit au cours de nos études ou au long de notre carrière de professeur et de chercheur. Certes, il arrive que nous reconnaissions de manière générale l'existence de ces contraintes et de ces déterminismes, mais le plus souvent nous évitons alors d'en tirer les conséquences pratiques. À moins de sous-estimer la force de l'habitude et de croire que ce que nous pensons et faisons, en tant que philosophes, nous est parfaitement transparent, il nous faut reconnaître que nous pouvons nous tromper sur ce qui nous concerne directement, et du même coup sur les rôles que nous jouons dans nos sociétés démocratiques. Car il serait fort étonnant que les illusions que nous nous faisons sur notre propre activité philosophique n'entravent pas nos tentatives de penser clairement, de découvrir des vérités pertinentes et utiles, de prendre position dans les débats déterminant les orientations de nos sociétés, et de former des citoyens capables de participer intelligemment à la vie politique. C'est pourquoi il est important, pour qui aime la philosophie et la croit utile, de faire un diagnostic des conditions actuelles de l'activité philosophique. Il s'agira, dans cette thèse, de contribuer à ce diagnostic en élaborant et en éprouvant des techniques d'analyse et d'écriture ; et, ce faisant, de me former comme philosophe, en invitant le lecteur à en faire autant. Bien entendu, je ne prétends pas faire le tour de la question, les problèmes que pose la situation actuelle de la philosophie, même seulement au Québec, étant trop nombreux et complexes. Si je m'essaie à ce diagnostic, c'est en laissant à d'autres la possibilité de le poursuivre, de le corriger ou de le critiquer, selon ce qui leur semblera juste et utile. Peut-être sera-t-il même possible de transformer quelque peu le milieu philosophique québécois.