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Vers une convivialité mondiale en philosophie politique contemporaineMichez, Jean-Claude 30 January 2008 (has links)
La convivialité mondiale : Résumé.
L’occasion de cette thèse fut à la fois le déclenchement de la première bombe nucléaire à Hiroshima en 1945 et le développement de nouveaux moyens de télécommunications qui révolutionnèrent les domaines informatiques au début des années cinquante. Pour mémoire, les frères Gutenberg, au milieu du XVème siècle, avaient mis au point un procédé typographique qui utilisait les caractères mobiles découvert en Chine au XIème siècle. L’imprimerie, puis l’édition, puis la presse écrite aboutirent finalement à l’avènement des médias de masse contemporains. Convaincus des conséquences fondamentales des débuts de l’informatique de masse sur l’évolution de la géo-sociologie, nous avons commencé dans notre travail, par la recherche d’un modèle sociologique pouvant représenter l’ensemble des habitants de notre planète. Norbert Elias nous apporta le résultat de son étude sur la monopolisation progressive dans des sociétés, dans son livre la « Dynamique de l’Occident ». S. Huntington, de son coté, développa dans « Le choc des civilisations », la réalité sociologique des huit principales civilisations actuellement en développement. A l’occasion de voyages dans des pays appartenant à ces différentes civilisations, nous avons entrepris de construire (p.p. 48bis et 52bis) une trame sociologique mondiale de départ, c’est-à- dire avant l’arrivée d’Internet. L’approche des paradigmes de Kuhn (p. 57), nous donna un support pour expliquer comment l’arrivée d’Internet dans le monde pouvait provoquer un changement, probablement irréversible, de paradigme sociologique.
La « fusion » des 6 niveaux d’Elias et des 8 civilisations de Huntington, provoquée, de proche en proche, par l’arrivée d’Internet, nous a conduit à définir un concept de convivialité (p. 62). Un tel concept existait déjà, à l’initiative de Brillat-Savarin au XIXème siècle, au niveau d’un groupe d’amis réunis en vue de faire bonne chère et de passer un moment agréable. Ivan Illich d’autre part (voir annexe 1), penseur de l écologie politique (1926-2002), donna un sens tout différent à son concept de convivialité. Nous avons entrepris quant à nous de définir et caractériser un concept adaptable aux quelques 48 domaines similaires mais distinct d’une recherche étendue à l’ensemble de la planète. Pour rappel, la « philia » d’Aristote ne dépassait pas le niveau sociologique de la cité-Etat, et renvoyait le reste du monde connu vers l’appellation de « barbaroi ».
Après le moment de convivialité décrit par Aristote dans « L’étique à Nicomaque », le monde retomba pendant plus de 2.000 ans dans le règne des autocrates et il fallut de timides débuts de démocratie en Angleterre, puis aux Etats-Unis et en France en 1789, pour constater un changement durable. Depuis une trentaine d’années par contre un grand nombre d’Etats-nations ont successivement évolué et basculé vers des régimes démocratiques : d’abord dans l’Europe du sud, puis dans les quelques pays de l’Asie du Sud Est. L’implosion de l’URSS en 1989 provoqua la création de démocraties beaucoup plus proches des modèles d’Europe occidentale que les pseudo-démocraties populaires de l’ex-bloc soviétique. Simultanément, la plupart des Etats-nations d’Amériques du Sud et du Centre connurent des transformations pacifiques profondes et évoluèrent vers des structures démocratiques. Aujourd’hui, la majorité des Etats-nations parmi les 190 que compte l’ONU, sont devenues des démocraties, au moins en cours de devenir.
Par ailleurs, au-delà du niveau des Etats-nations se développèrent des Rgionalismes Politiques (R.P.), constitués par le rapprochement d’un certain nombre d’Etats, y compris, depuis quelques décennies, les R.P. de l’Inde, de la Chine et de l’Union Européenne qui regroupe actuellement 27 pays. D’autres R.P. tels que l’ASEAN en Asie du Sud-Est ou le MERCOSUR en Amérique Latine prirent corps de façon progressive. On peut constater ces développements suivant des étapes qui commencent en général par des ententes sécuritaires modestes, suivies d’échanges commerciaux croissants, puis des accords financiers et douaniers. Tous ces développements correspondent à des degrés de convivialité croissants et progressifs ; la véritable interconnexion mondiale et instantanée qui est ainsi en voie d’établissement et qui s’étend à tous les domaines de l’économie, est encore rendue plus complexe par l’entrée en jeu de multiples sociétés transnationales cherchant à chevaucher et ignorer les Etats. Ce nouveau tissu de sociétés multinationales ou transnationales spécialisées et efficaces profite pleinement des techniques mondiales d’informatique. Sur le plan des relations politiques, les relations intra-régionales et inter-régionales ont incorporé les spécificités propres aux différentes cultures, provoquant un brassage exponentiel, quoique difficile à suivre tant son ampleur et sa variété sont grandes.
Nous avons tenté de résumé le degré de convivialité, suivants les domaines, à l’échelle globale de notre planète devenue aujourd’hui rétrécie et interconnectée. En fait, nous constatons que l’aspiration vers la paix, et la suppression des cas de non-convivialité dans tous les domaines est telle que la convergence des activités spécialisées, agit vite et un peu partout simultanément dans le monde. Nous avons examiné successivement quelques domaines spécialisés et avons abouti à la conclusion qu’il existe déjà aujourd’hui un grand nombre de consensus dans les sciences de la nature et les sciences humaines.
Tous les domaines sont-ils concernés ? Non, on peut constater par exemple que la convivialité inter-religions est toujours nulle, sinon conflictuelle en particulier lorsqu’il n’y a pas séparation bien définie et acceptée entre religion et politique, comme c’est le cas pour l’Islam. Les religions d’Asie, souvent plus anciennes que celles du Moyen-Orient et de l’Europe, semblent plus accoutumées à la convivialité par respect mutuel.
Nous avons esquissé d’autre part l’évolution contemporaine en philosophie où les positions radicales du XIXème siècle nous apparaissent évoluer vers « La Nouvelle Alliance », titre du dernier ouvrage de I. Prigogine. Celui-ci, en phase avec les nombreuses interrogations nées d’un relativisme généralisé et plein de nouvelles inconnues, oriente nos recherches sans a priori et dans le méthode pragmatique des essais-erreurs, qu’aborde de son coté H. Putman en philosophie.
Dans le domaine de la philosophie politique enfin, un renouvellement d’intérêts provoqué par les nouveaux dangers de destruction de la planète par les hommes, stimule les efforts de convivialité et la recherche de nouveaux objectifs d’écologie et de progrès raisonnables, bien éloignés des traditions classiques de recherche de pouvoir à tout prix.
Notre antithèse a cherché où il est devenu nécessaire de temporiser et réglementer nos volontés trop excessives. Notre conclusion enfin veut souligner que nous sommes parvenus aujourd’hui à nous consacrer à un plein travail de recherche dans tous les domaines et qu’il n’est pas temps de conclure mais au contraire d’avancer vers l’accomplissement d’un monde plus humain, plus juste et plus convivial.
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Ressources et populations, réflexions sur la notion deLavaud, Jacques 24 April 2012 (has links) (PDF)
Cette thèse cherche à interroger un thème crucial et souvent interdit : le rapport entre surpopulation globale et réalisme écologique. En suivant une recherche multidisciplinaire, elle propose une réflexion sur l'effet conjoint de la consommation et de la dégradation des ressources tant renouvelables que non renouvelables, due à l'augmentation exponentielle de la population humaine. Par une approche initialement diachronique (étude de l'état de la Terre depuis le 15e siècle, où l'homme commence à avoir une idée de sa clôture et de sa finitude, sur un lieu défini (Haïti)), puis diatopique (étude de la situation dans divers pays aujourd'hui), et enfin diaculturelle (étude de diverses politiques de gestion des ressources et de leur impact écologique), elle dresse un bilan historique et comparatif des technologies et de leur rôle dans le phénomène de destruction de la biosphère. Elle aboutit à la proposition d'une Organisation Mondiale de la Population (OMP), une sorte d'instrument de gouvernance mondiale (comparable à l'OMS, l'OMC, etc.) élaborant des directives sur la gestion de l'évolution de la population terrestre. Elle finit par argumenter sur la nécessité d'une révision de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme au profit de quelque " Déclaration Universelle des Droits de l'Humanité ".
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L'impact de l'ouverture économique sur les institutions internes : le cas de la RussieEgorova-Legon, Irina 21 February 2013 (has links) (PDF)
Cette thèse propose une analyse du développement économique à partir du concept de facteur humain qui apparaît en économie institutionnelle à travers les institutions informelles. Ces dernières sont responsables du caractère spécifique de chaque structure institutionnelle nationale qui forme le cadre incitatif de l'économie. Composée de règles formelles et informelles, la structure institutionnelle représente un ensemble évolutif. L'objectif élargi de cette recherche est donc de comprendre l'évolution et le changement des structures institutionnelles en étudiant particulièrement l'impact international sur ce processus. L'objectif spécifique de ce travail est d'appliquer l'approche développée au cas de la Russie afin de contribuer à une meilleure compréhension de la structure institutionnelle russe actuelle, de son efficacité pour le développement économique du pays et de l'impact de l'ouverture économique sur son changement, et notamment sur le facteur humain russe. Avec l'adhésion de la Russie en 2012 à l'Organisation Mondiale du Commerce cette question est d'intérêt particulier car le pays s'ouvre aux nouveaux attributs de la mondialisation. En mobilisant le cadre théorique croisé entre l'économie institutionnelle, l'économie de développement et l'économie internationale, cette étude nous conduit à présenter la mondialisation en tant que processus institutionnel qui en généralisant les institutions formelles de l'économie de marché et de la démocratie à l'échelle planétaire, a ignoré le rôle du facteur humain local. Cela explique la différence des performances économiques des pays qui ont adopté les mêmes cadres organisationnels. En revanche, la prise en considération du facteur humain dans l'analyse économique permet de développer la vision plus optimiste de la mondialisation. En facilitant le contact direct entre les représentants des structures institutionnelles différentes, elle est capable de stimuler l'évolution des normes de comportement improductif vers les valeurs sociales incitant les actions productives. En appliquant ce constat à l'analyse de la structure institutionnelle russe qui a vu diverger ses institutions formelles et informelles en résultat des réformes de la transition des années 1990, il est possible de conclure que l'ouverture économique de ce pays dans les conditions actuelles favorisera le changement de son facteur humain. Compte tenu de l'incohérence entre le cadre formel et les institutions informelles russes, l'évolution de ces dernières contribuera à l'instauration de l'ordre social formel et impersonnel.
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L'INAO, de ses origines à la fin des années 1960 : genèse et évolutions du système des vins d'AOCHumbert, Florian 30 September 2011 (has links) (PDF)
Le Comité National des Appellations d'Origine (CNAO), forme première de l'Institut National des Appellations d'Origine (INAO), voit officiellement le jour avec le décret-loi du 30 juillet 1935. Sa création coïncide avec l'établissement d'un nouveau régime, d'une nouvelle norme de qualité pour les vins fins, l'Appellation d'Origine Contrôlée (AOC). L'objectif de cette recherche, en prenant pour terrain d'étude cette institution, est de comprendre les caractéristiques de la normalisation des vins fins entre 1935 et la fin des années 1960, ainsi que les interactions à l'oeuvre entre la sphère publique, l'Etat, et un secteur professionnel, une filière économique, constitué par définition d'acteurs privés. Pour atteindre le but fixé, le propos se structure autour de trois parties, établies selon une logique chronologique. La première partie présente la période originelle de l'institution, c'est-à-dire celle du Comité National des Appellations d'Origine durant l'Entre-deux-guerres. Elle correspond au temps de fondation de l'organisme, d'invention et de développement du système des AOC. Dans un contexte de crises aussi bien politique, économique, sociale que viti-vinicole, le modèle fixe ses règles et se déploie avec rapidité sur le territoire. Au-delà du cadre élaboré, l'affirmation au sein de la profession, en dehors de ses tenants, est en revanche plus progressive et procède par étapes, en raison notamment des foyers de scepticisme, voire de réticences, à son endroit. L'absence de consensus et la multiplicité des configurations locales, en particulier du point de vue des éléments anciens d'expertise et des rapports de force entre producteurs et négociants, participent d'une inscription protéiforme de la norme et de l'élaboration d'ajustements dès ces premières années. Le second moment de l'étude, en focalisant son attention sur la période 1939-1945, est lui aussi marqué par la notion de crise.L'entrée en guerre de la France puis la mise en place du Régime de Vichy, d'un circuit du Ravitaillement et la période d'Occupation bouleversent ainsi largement l'équilibre conçu dans les dernières années de la IIIème République.L'inversion historique de la conjoncture économique de la viti-viniculture, passant d'une surproduction endémique à la pénurie, résume les bouleversements à l'œuvre. Cette période voit également le problème de la fraude rejaillir avec force et prendre une nouvelle dimension. Un mouvement s'affirme donc, de fermeture et de durcissement des règles de la norme. En parallèle, l'assise des AOC est renforcée aux dépens des AOS. Sur le plan institutionnel, le CNAO est confronté à une redéfinition globale de ses rapports à l'État et des cadres de l'organisation de la viti-viniculture. L'analyse s'interrompt en 1945, avec la Libération, afin d'établir le strict bilan de l'organisme et du régime au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. La troisième partie de l'étude débute une nouvelle fois par une période difficile.Marquées par un redémarrage compliqué de l'économie viti-vinicole, le décès de Joseph Capus et sa succession par le baron Le Roy, le passage du CNAO à l'INAO, les années 1945 à 1950 constituent une période charnière de l'histoire de l'institution. Du point de vue chronologique, ce dernier temps de la recherche est de loin le plus long puisqu'il s'étend, pour certains éléments de réflexion jusqu'en 1967, pour d'autre à l'horizon 1970.Des phénomènes de fonds transforment le visage de l'Institut au cours de ces vingt ans. Il s'agit notamment de la réforme de son organisation, de la réflexion sur son statut, du renouvellement de son incarnation ou de la mise en place progressive de l'Organisation Commune du Marché du vin au niveau européen.
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Global Internet governance and the public interest in communicationShtern, Jeremy 06 1900 (has links)
Élaborée à partir d’une étude de cas extensive focalisant sur les perspectives multiples et concurrentes ayant émergé lors des négociations sur la gouvernance de l’Internet, thématique ayant dominé l’agenda politique du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), cette thèse examine les manières avec lesquelles les débats mondiaux sur la gouvernance de l’Internet influencent la notion d’intérêt public en communication.
Établie sur la base d’une observation participante extensive, d’entrevues semi-structurées et de l’analyse d’une documentation formelle et informelle associée au SMSI, cette thèse fait état de l’émergence des enjeux associés à la gouvernance de l’Internet au SMSI et présente une analyse approfondie des négociations ayant porté sur cet enjeu. Le cadre théorique développé par Lawrence Lessig au travers duquel « le code est la loi » est appliqué afin d’expliquer comment les différents acteurs ont débattu et ultimement atteint un consensus sur les frontières venant séparer les enjeux normatifs de politique publique et les questions techniques de régulation et de gestion du réseau. Cette thèse discute également de l’évolution des débats autour de la gouvernance mondiale de l’Internet ayant pris place à la suite de la conclusion du SMSI. Sur la base de cette étude de cas, un ensemble de conclusions sont formulées sur les acteurs et les caractéristiques institutionnelles ayant influencé les négociations sur la gouvernance de l’internet.
Il est également suggéré que le SMSI a redéfini une discussion étroite sur la gestion d’un ensemble de fonctions techniques de l’Internet en un domaine de politique publique plus large de gouvernance mondiale de l’Internet. Il est également défendu que la notion d’intérêt public dans la gouvernance mondiale de l’Internet est conceptualisée autour des processus de participation et d’intégration des différentes parties prenantes au processus politique. Les implications directes et indirectes qui découlent de ce constat pour comprendre plus largement la notion d’intérêt public dans le domaine de la communication sont également présentées et discutées. En conclusion, cette thèse s’interroge sur les implications programmatiques des éléments ayant été précédemment soulevées pour la recherche médiatique et communicationnelle. / Centred on an extensive case study of the multiple and competing perspectives that emerged over the course of the controversial internet governance negotiations that dominated the United Nation’s World Summit on the Information Society (WSIS), this thesis examines how the global debate on internet governance influences the public interest in communication.
On the basis of extensive participant observation, targeted semi-structured interviews and analyses of a range of formal and informal documents associated with the WSIS, this thesis reviews the emergence of the issue of internet governance at the WSIS and provides an in-depth accounting of the negotiations that followed. Lawrence Lessig’s theory of “code is law” is applied in explaining how various actors debated and ultimately reached conclusions about the boundaries between normative public policy issues and questions of technical regulation and management. The evolution of the debate over global internet governance since the conclusion of the WSIS is also discussed. On the basis of this case study, a series of conclusions are drawn about the actors and institutional characteristics that influenced the WSIS negotiations on internet governance.
It is suggested that the WSIS redefined a narrow debate over the management of a series of internet technical functions as a more broad public policy field of global internet governance. It is argued that the public interest in global internet governance however is process-focused and preoccupied with the political welfare of various stakeholders. The direct and indirect implications for understanding the larger public interest in communication are considered. In conclusion, this thesis reflects on the programmatic implications for the media and communication studies research agenda.
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Le discours de guerre tenu aux enfants montréalais au sujet de la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1918Cardinal, Sophie 12 1900 (has links)
L’étude du discours de guerre destiné aux enfants de Montréal, entre 1914 et 1918, concernant la Première Guerre mondiale n’a pas retenu l’attention des historiens canadiens. Pourtant, à travers une analyse des journaux montréalais, des revues pédagogiques du Québec, de certains écrits gouvernementaux, il est possible de comprendre comment la guerre est expliquée aux enfants.
Ce mémoire vise à mettre en relief les caractéristiques et les objectifs du discours de guerre destiné aux enfants montréalais d’âge primaire. Le premier chapitre s’attardera aux connaissances factuelles transmises aux enfants afin d’établir les raisons qui leur sont présentées quant aux origines de la guerre. Nous constaterons la mise en place d’un triple discours : un discours de peur, un discours visant à rassurer et un discours culpabilisant pour sensibiliser les enfants à l’effort de guerre canadien. Le chapitre suivant analyse les principales caractéristiques des récits de guerre proposés aux enfants. Nous serons ainsi en mesure de cerner les objectifs de ce genre d’histoires. Enfin, nous verrons la place de l’enfant dans le discours de guerre. Nous montrerons comment l’enfant des récits de guerre devient un acteur dans le conflit et comment les écrits utilisent les actions héroïques enfantines.
Dans cette guerre qui insiste sur la mobilisation de tous, le discours s’adresse aux filles et, surtout, aux garçons. La Première Guerre mondiale est un sujet incontournable à tel point qu’elle sert de prétexte pour inculquer aux enfants certaines connaissances traditionnelles et nouvelles. Elle s’immisce dans le quotidien de l’enfant, à l’école, dans ses loisirs et dans ses corvées familiales. L’enfant doit développer son patriotisme et les qualités « naturelles » propres à son sexe : les garçons doivent apprendre à faire la guerre et les filles à la soutenir.
Le discours de guerre cherche à embrigader l’enfant dans l’effort de guerre canadien. Il insiste sur plusieurs nouvelles thématiques qui auparavant ne faisaient pas partie des enseignements habituels, comme la situation géopolitique de la Belgique. Il incite les petits Montréalais à devenir de bons futurs citoyens qui sauront, si l’occasion se représente, donner leur vie pour leur pays, mais, dans l’immédiat, il les incite surtout à participer à l’effort de guerre. / Canadian historians have neglected World War I’s discourse of war aimed at Montréal children between 1914 and 1918. Yet, through an analysis of Montréal newspapers, Québec pedagogical magazines, and some governmental publications, it is possible to understand how the war is explained to children.
This thesis aims to highlight the characteristics and objectives of the discourse of war aimed at primary-age children in Montréal. The first chapter focuses on the factual information transmitted to children to determine how the origins of the war were explained to them. We observe the establishment of a triple discourse: a discourse of fear, a reassuring discourse, and a discourse to encourage guilt to sensitize children to the Canadian war effort. The following chapter analyses the principal characteristics of war stories for children. Thus, we will be able to distinguish the objectives of these types of stories. Finally, we will see the role of the child in the discourse of war. We will show how the child in war narratives becomes an actor in the conflict and how the publications use children’s heroic acts.
In this war that stresses the mobilization of the entire population, the discourse is addressed to girls and boys, but especially the latter. The First World War is a rich subject in as much as it serves as a pretext for inculcating children with certain traditional and newer knowledge. It finds its way into children’s daily routines, into their leisure activities and household tasks. Children must develop their patriotism and the “natural” virtues appropriate to their gender: boys must learn to make war and girls to support them.
The discourse of war seeks to draw the child into the Canadian war effort. It stresses a number of new themes not previously part of an ordinary education, such as Belgium’s geopolitical situation. It encourages young Montrealers to become model future citizens who, when the occasion arises, will know how to give their life for their country, but, in the shorter term, it particularly encourages them to participate in the war effort.
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La "sortie de guerre" des enfants français : le cas des lettres envoyées au président Woodrow Wilson (1918‐1919)Lefort, Marie-Claire 08 1900 (has links)
L’application aux civils du concept de « sortie de guerre » offre aux historiens de nouvelles pistes de recherche. Bien que la mobilisation culturelle de l’enfance dans la Grande Guerre ait fait l’objet de plusieurs études depuis les dernières années, le processus de démobilisation reste, quant à lui, peu exploré. Ce mémoire s’intéressera donc à la « sortie de guerre » chez les enfants français, à travers des sources inédites : des lettres adressées au président des États-Unis, Woodrow Wilson, à la fin de 1918.
L’analyse met en lumière la perception des enfants sur la paix, la guerre, les Américains, et les changements de leur quotidien depuis l’armistice. Après une première partie historiographique, le deuxième chapitre portera sur la représentation de Wilson, des Américains et de la paix. Dans le dernier chapitre seront analysés le quotidien des enfants dans les mois suivant l’armistice, les représentations de la guerre et le processus de démobilisation.
Fin 1918, la guerre tient encore beaucoup de place dans les propos des enfants et peu de signes de démobilisation émergent de leurs lettres. Ainsi, le président américain est représenté comme le sauveur de la France et le grand vainqueur de la guerre plutôt qu’en apôtre de la paix. Le sujet principal des lettres porte ainsi sur la reconnaissance et la gratitude des enfants envers le président et les États-Unis pour leur participation à la guerre et pour l’aide à la victoire. Les valeurs et le passé communs entre les deux pays alliés, exploités par la propagande de guerre, sont soulignés par les enfants.
La fin de la guerre commence à peine à se faire ressentir dans le quotidien des enfants. La période est marquée par les célébrations de la victoire. De plus, la peur tend à s’atténuer avec la fin des violences de guerre et des nouveaux deuils. Les perturbations de la guerre demeurent cependant chez plusieurs enfants, particulièrement chez les réfugiés et les orphelins de guerre : la pauvreté, les séparations familiales et les privations alimentaires en affectent ainsi plusieurs. La perpétuation de ce climat de guerre influence la démobilisation des enfants, qui manifestent leur patriotisme et leur haine de l’ennemi. Les représentations de l’ennemi et des combattants du temps de la guerre prévalent donc encore, mais les enfants expriment néanmoins leur lassitude du conflit et leur désir d’un rapide retour à la normale. / Applied to civilians, the study of how French got out of the war (“sortie de guerre”) offers new perspectives to historians. The cultural mobilization of children during the Great War has led to several studies but demobilization is yet overlooked. This master thesis will examine the “coming out of the war” of French children through previously unexamined sources : letters to the American president Woodrow Wilson in late 1918. This analysis highlights the perception of children regarding peace, war, the American people, and the changes in their daily life since the armistice. The first chapter of this dissertation will address historiographical issues. The second will examine the representations of Wilson and the American people in the letters as well as the children perception of peace. The last chapter will focus on the children’s depictions of their daily life in the months following the armistice, their representations of the war and the youth demobilization process. At the end of 1918, the war still takes plenty of room in the children letters and only few signs of cultural demobilization emerges in them. The president is portrayed as the savior of France but, more interestingly as a great man of the war, rather than as an apostle of peace. The main purpose of the children’s letters is to show gratitude to the president for the participation of his country in the victorious war. The common values and shared history between the two allied countries, drawn from the war propaganda, are often highlighted by the children. The end of the war is just beginning to be felt in the lives of children. This period is marked by celebrations of victory, as fear disappears with the end of war violence and of new grieves. However, for several children, the disruption of war remains, particularly among refugees and war orphans. Poverty, food deprivation and family separations affect many children. This outgoing situation influences the demobilization of children, who show their patriotism and their hatred of the Germans through their letters. Although if wartime representations of the enemy and soldiers still prevail, children continue to express their weariness of the conflict and their desire for a rapid return to normalcy.
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"Faites un roi, sinon faites la guerre" : l’Action française durant la Grande Guerre (1914-1918)Audet-Vallée, Kevin 04 1900 (has links)
L’Action française fut un mouvement idéologique et intellectuel marquant de l’histoire politique et culturelle de la Troisième république. Elle défendait, au moyen d’une rhétorique nationaliste et antirépublicaine, ainsi que d’un militantisme tapageur et d’un journal quotidien, l’idée d’une restauration de la monarchie en France sur les ruines d’une démocratie qu’elle estimait viciée et délétère. Durant la Grande Guerre, elle mit cependant en veilleuse son combat royaliste et se recentra sur son patriotisme. Cette approche la mena à appuyer pendant tout le conflit les gouvernements de défense nationale issus d’une Union sacrée résolument républicaine et à se poser comme l’un des principaux remparts contre les menaces à la nation, qu’elles soient intérieures ou extérieures. À l’issue du conflit, l’Action française était ainsi devenue un acteur politique reconnu et elle avait acquis une notoriété intellectuelle inédite. Cette volte-face notable n’a néanmoins été que très peu abordée de front dans l’historiographie du mouvement. Le présent mémoire vise à y remédier par l’examen du parcours politique et de l’évolution idéologique de l’Action française à partir de l’analyse des chroniques à saveur politique publiées dans son quotidien entre 1914 et 1918, ainsi que de rapports d’enquêtes de la Sûreté générale du ministère de l’Intérieur. Cette étude dresse un portrait plutôt bigarré de ce parcours et de cette évolution. En effet, au moment où le journal et les maîtres de l’Action française attinrent une renommée singulière grâce à leur discours et leurs campagnes guidés par l’intérêt national, son militantisme fut en contrepartie pratiquement annihilé par la mobilisation militaire. De même, malgré son adhésion de principe à la trêve politique que fut l’Union sacrée, l’Action française ne délaissa pas pour autant son procès idéologique du régime républicain et la valorisation de son projet royaliste. La façon dont l’Action française a commenté et pris part à la vie politique de la Grande Guerre révèle également cette équivoque, tout en offrant un portrait singulier des grands débats de cette période. / L’Action française was a significant ideological and intellectual movement in the French Third Republic’s political and cultural history. With its nationalist and antirepublican rhetoric, its flashy political activism and its daily newspaper, it advocated the idea of the restoration of the French monarchy to replace the democratic government, which it considered deleterious. However, it put its royalist agenda on hold during the Great War and refocused on its patriotism. L’Action française backed the governments of the firmly republican Union Sacrée throughout the war and became one of the staunchest allies against the threats to the nation, whether internal or external. At the end of the war, L’Action française had become an acknowledged political actor and had acquired intellectual notoriety. Though significant, this turnaround has nonetheless received little attention in the movement’s historiography. This thesis aims to examine L’Action française’s political journey and ideological evolution based on an analysis of politically-flavored columns published in its daily newspaper between 1914 and 1918 and reports of investigations by the French Department of the Interior (Sûreté générale). This study depicts a rather colorful portrait of the movement’s path and evolution. While L’Action française’s theoreticians and newspaper acquired a great fame thanks to their views and efforts moved by national interest, its political activism was practically destroyed by the military mobilization. Moreover, despite adhering in principle to the political truce brought by the Union Sacrée, it never gave up on its ideological criticism of the republican regime and the promotion of its royalist agenda. Studying the French political scene during the Great War and the role L’Action française reveals this ambiguity while illustrating the singularity of the period’s major debates.
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L’histoire du cinéma weimarien et son évolution historiographiqueLeblanc, Philippe 05 1900 (has links)
Dans son ouvrage Shell Shock Cinema, publié en 2009, Anton Kaes se distancie fortement du travail fondateur et classique de Siegfried Kracauer, From Caligari to Hitler, publiée en 1947, et portant sur le cinéma pendant la période de Weimar. Réfutant la thèse de Kracauer selon laquelle un inconscient collectif allemand annonce la montée du nazisme dans le cinéma de l’entre-deux-guerres, Kaes affirme au contraire que le shell shock, héritage de la Première Guerre mondiale, est l’un des moteurs du cinéma weimarien. Les travaux de Kaes s’inscrivent dans une historiographie en renouvellement qui, confrontant également la thèse de Kracauer, met désormais l’accent sur la Première Guerre mondiale, et non sur la Seconde Guerre mondiale, pour mieux comprendre et analyser le cinéma weimarien. Ce mémoire, tout en étudiant de façon détaillée l’historiographie du sujet, tend à approfondir et à réévaluer la thèse d’Anton Kaes en l’exposant à davantage de films représentant des traumatismes personnels, des traumatismes sociaux et des chocs post-traumatiques (CPT). Ces maux sont exacerbés par des tensions sociopolitiques – insurrection de janvier 1919, Traité de Versailles, occupation de la Ruhr, l’inflation de 1923-24, etc. – alimentant à la fois des représentations symboliques et concrètes d’expériences traumatisantes qui caractérisent l’ensemble du cinéma weimarien. / Anton Kaes’ 2009 Shell Shock Cinema made a clear shift from Siegfried Kracauer’s 1947 classic book, From Caligari to Hitler. Refuting Kracauer’s major thesis – which found hints of the rise of Nazism through an analysis of Weimar cinema – Kaes placed shell shock as a primary source of influence on the 1920’s German movies. Recent research takes a new look at Kracauer’s thesis and its significance, emphasizing the First World War, and not the Second World War, as the new cornerstone of studies on Weimar Cinema. This paper, while conducting a thorough review of literature on the subject, seeks to reconsider Kaes’ thesis, expending it to a larger filmography selected for its numerous representations of personal trauma, social trauma and post-traumatic stress disorder (PTSD). These mental troubles are exacerbated by socio-political tensions, – such as the Versailles Peace Treaty, the Ruhr occupation, the January 1919 insurrection and the inflation of 1923-24, – feeding both symbolic and concrete depictions of traumatic experiences throughout the Weimarian cinema.
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Les historiens français et britanniques devant la responsabilité de l’échec des négociations tripartites de 1939 : étude historiographique de 1961 à 2011Hince, Alexandre 08 1900 (has links)
En 1939, la France et la Grande-Bretagne réalisent que, pour arrêter les agressions d’Hitler en Europe, il va leur falloir constituer un front commun. Cette recherche d’alliés les mène à courtiser l’Union soviétique. Malgré plus de quatre mois de négociations anglo-franco-soviétiques, aucune entente n’intervient entre les parties. Cet échec est d’autant plus douloureux que le 23 août un pacte de non-agression est signé entre Berlin et Moscou et, qu’une semaine plus tard, l’Allemagne envahit la Pologne. La Seconde Guerre mondiale est commencée. Depuis les années 1990, plusieurs historiens ont affirmé que l’historiographie occidentale concernant l’échec des négociations tripartites de 1939 a été influencée par la propagande de la Guerre froide et qu’elle avait propagé l’idée que les Soviétiques n’avaient jamais eu l’intention de s’allier avec l’Entente. Toutefois, après l’analyse des études publiées entre 1961 et 2011 par les historiens français et britanniques, ce mémoire démontre que, depuis 1961, en Grande-Bretagne et en France, l’interprétation du rôle de l’Union soviétique dans cet échec est beaucoup plus libre d’aprioris idéologiques qu’on pourrait le croire. La publication de l’ouvrage d’A.J.P. Taylor, The Origins of the Second World War, et la controverse qu’il va causer ont radicalement modifié la nature du débat et permis l’ascendant de thèses en tous points semblables à celles qui ont cours en Occident depuis le démantèlement de l’Union soviétique. Celles-ci soutiennent que les dirigeants soviétiques ont priorisé une alliance avec l’Entente au moins jusqu’à la fin du mois de juillet et que ce sont les politiques étrangères de la France et, plus particulièrement, de la Grande-Bretagne, qui ont causé l’échec des négociations tripartites de 1939. / In 1939, France and Great Britain realized that stopping Hitler’s aggression in Europe would require a common front. Such an endeavour brought them to consider the Soviet Union as a possible ally. Despite four months of negotiations, the three countries could not reach any agreement. This failure was dramatic since on 23 August, a non-aggression pact was signed between Berlin and Moscow and, one week later, Germany invaded Poland. The Second World War had started. Since the 1990s, many historians argued that Western historiography about these failed negotiations has been influenced by Cold War propaganda and the idea that the Soviets never had the intention of allying with Western Europe. However, after a more careful look at studies published between 1961 and 2011 by French and British historians, this thesis demonstrates that, since 1961, in both Great Britain and France, the interpretations of the Soviet Union’s role in those negotiations were more free of ideological presuppositions than is often claimed. The publication of Taylor’ The Origins of the Second World War and the controversy that followed radically changed the nature of the debate and allowed the emergence of theses strikingly similar to those argued currently. These suggest that the Soviet leaders prioritized allying with the Entente at least until the end of July and that France and, most notably, Great Britain’s foreign policy caused the failure of the tripartite negotiations.
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