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Atlantique noir et productions musicales : le reggaeton comme marque/trace de l'archipel caribéen.Maulois, Regis 10 April 2015 (has links)
La musique, moyen d’expression commun à toutes les civilisations, est au centre de l’explosion des productions culturelles et sociétales actuelles. Dans les Amériques, les années 1960 furent marquées par d’importantes luttes pour la conquête de l’égalité, la reconnaissance des cultures jusque-là considérées comme mineures, et par d’importantes migrations transrégionales et transcontinentales. Parmi ces luttes, celles des Noir-e-s ont retenu particulièrement mon attention, notamment les figures emblématiques comme Martin Luther King, Malcom X, Angela Davis, etc. mais aussi des organisations politiques et culturelles, comme les Black Panthers. Cependant dans la Caraïbe, ces luttes étaient déjà bien présentes, dans les années 1930, avec Marcus Garvey et son mouvement (UNIA). D’une manière générale, il a permis de mettre l’accent sur la disqualification sociale des Noir-e-s, des cultures dont elles/ils sont porteurs, leur « citoyenneté différée » (V. Lavou). Dans les sociétés caribéennes, hybrides par excellence, d’après les chercheur-e-s reconnu-e-s, le mouvement noir a, sans conteste, eu de fortes répercussions, déterminant par là même toutes les expressions folkloriques puis culturelles. Il en est de même du Reggaeton. Bien qu’identifié comme « latino », le Reggaeton reste, pour beaucoup, un avatar commercial, un « produit manufacturé » de l’industrie du spectacle. Mais, on remarquera néanmoins, l’adhésion collective à cette musique de la part de nombreux « latinos », tout comme les effets d’identification qu’elle suscite. Cette musique, c’est l’une des hypothèses que je partage, « reflète » les révoltes contre les injustices, la domination sociale, raciale, la pauvreté. En ce sens, le Reggaeton concentre toutes les caractéristiques de la musique populaire urbaine afro-latino-américaine, à l’instar des musiques populaires urbaines afro-américaines (USA). De ce point de vue, le « Reggaeton» constitue tout à la fois un «exutoire», un espace de « négociations identitaires » contradictoires (sexisme, machisme, homophobie, culte de la réussite individuelle, de la violence, etc.), un moyen permettant d’exister socialement à travers des codes spécifiques. En posant le Reggaeton comme un « analyseur » des contradictions socio-politiques de l’archipel caribéen et de ses diasporas, cette thèse vise à en restituer la complexité, au-delà des considérations purement moralisatrices. À l’aide d’outils conceptuels comme, l’Atlantique noir de Paul Gilroy l’interculturalité de Claude Clanet, et la créolisation d’Edouard Glissant, entre autres, j’analyse les dynamiques migratoires et sociales à l’origine de l’émergence du Reggaeton et par conséquent des tensions identitaires qu’il recèle. / Music, as a common means of expression to all civilizations, is at the center of the explosion of current societal and cultural productions. In the Americas, the 1960s were marked by important struggles for the conquest of equality, the recognition of cultures previously considered minor, and major trans-regional and transcontinental migrations. Among these struggles, those of the Black communities have caught my attention, including major figures like Martin Luther King, Malcolm X, Angela Davis, as well as political and cultural organizations, such as the Black Panthers. However, in the Caribbean, these truggles were already present in the 1930s with Marcus Garvey and his movement (UNIA). In general, it has led to focus on social disqualification of Black peoples, the cultures they carry, their "diferred citizenship" (V. Lavou). In Caribbean societies, ultimately hybrid , according to acknowledged scholars, the black movement has undoubtedly had a major impact, thereby determining all folklore and cultural expressions. It is the same with Reggaeton. Although identified as "Latin" Reggaeton, it remains for many a commercial avatar, a "manufactured product" of the entertainment industry. But, nevertheless it will be noted as the collective adherence to this music from many "Latino" as the identification effects it causes. One of the assumptions that I share is that this music "reflects" the revolt against injustice, social domination, racial, poverty. In this sense, Reggaeton gathers all urban African-Latin American popular music's features, like African-American urban popular music (USA). From this point of view, the "Reggaeton" is at at the same time an "outlet", a space of contradictory "identity negotiations" (sexism, homophobia, cult of individual success, violence, etc.), as a means to exist socially through specific codes. By questionning Reggaeton as a "analyser” of socio-political contradictions of the Caribbean archipelago and its diasporas, this thesis aims to restore its complexity, beyond purely moralistic considerations. Using conceptual tools like Paul Gilroy's "Black Atlantic", Claude Clanet's interculturality and the creolization concept of Edouard Glissant, among others, I analyze migration and social dynamics behind the emergence of Reggaeton and therefore identity tensions it contains.
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La chanson algérienne contemporaine : Variations sociolinguistiques et littéraires / 'The contemporary algerian song : Sociolinguistic and literary variations'Ikhlef, Omar 17 October 2018 (has links)
La présente thèse se donne pour objectif d'observer le contact des langues en Algérie tel qu’il est actualisé dans la chanson populaire algérienne. Nous nous intéressons plus spécialement à la chanson contemporaine algérienne, représentée par une nouvelle vague de chanteurs, et à leur tête les groupe de jeunes chanteurs tels El Dey, Djmawi Africa, Freeklane, Labess, Index et Harmonica, sans oublier les chanteurs ayant choisi une carrière solo, à savoir Fikka Ganja, Akil D. ou encore Ali Amrane qui font partie de notre corpus.Nous avons débuté par une analyse sociolinguistique de la répartition des langues, dans 36 chansons, pour saisir à la fois le statut et les fonctions, tant sociolinguistiques que littéraires, des différentes langues utilisées.Onze langues sont juxtaposées dans notre corpus, dont les plus importantes, en termes d’usage, sont l’arabe algérien, le kabyle, le français, l’arabe moderne, l’espagnol, le portugais et l’anglais. L’usage de ces langues conjointement aboutit le plus souvent à l’apparition des phénomènes transcodiques et, à leur tête, les alternances codiques, les emprunts, le code mixing et les interférences. Ceux-ci témoignent également de la variation que subit leur langage. En effet, les énoncés produits subissent quelquefois des variations qui affectent les langues cibles sur le plan grammatical. Cette variation grammaticale n’est pas pour autant dénuée de sens ni d’effets stylistiques et poétiques.Ces effets permettent aux artistes de traiter des sujets sensibles avec plus ou moins de recul énonciatif. Autrement dit, ils font appel à des structures linguistiques chargées de contenu ironique et humoristique pour exprimer leur dépit de la situation, aussi bien économique que sociopolitique, de l’Algérie. Cela n’exclut pas aussi une posture frontale de leur part pour haranguer les responsables de ce chaos que connaît l’Algérie.Ces langues leur permettent ainsi de prendre position non seulement pour dénoncer les dérives du pouvoir, mais également pour affirmer leur identité qui se perçoit à travers ce métissage linguistique. Nous voulons, pour finir, révéler les raisons, tant linguistiques que littéraires, de l’usage alterné des langues dans la chanson contemporaine algérienne.Ce contact de langues n’est pas exempt en effet de contenu imaginaire, lié spécialement au désir ardent de ces jeunes de s’exprimer, allant ainsi à l’encontre des tabous dressés par la société. Il est considéré comme une échappatoire que prennent ces chanteurs pour traiter des problématiques sociétales. / The present thesis aims to observe the contact of languages in Algeria as it is updated in the Algerian folk song. We are especially interested in Algerian contemporary song, represented by a new wave of singers, and at their head the group of young singers such as El Dey, Djmawi Africa, Freeklane, Labess, Index and Harmonica, without forgetting the singers who chose a solo career, namely Fikka Ganja, Akil D. or Ali Amrane who are part of our corpus.We began with a sociolinguistic analysis of the distribution of languages, in 36 songs, to capture both the status and the functions, both sociolinguistic and literary, of the different languages used.Eleven languages are juxtaposed in our corpus, the most important of which, in terms of use, are algerian language, kabyle language, french, modern arabic, spanish, portuguese and english. The use of these languages together usually leads to the appearance of transcodic phenomena and, at their head, code switching, borrowing, code mixing and interference. These also testify to the variation that their language undergoes. Indeed, the statements produced sometimes undergo variations that affect the target languages grammatically. This grammatical variation is not without meaning or stylistic and poetic effects.These effects can be treated with artists or with less enunciative hindsight. In other words, it uses linguistic structures, but also the economy of the situation, both economic and socio-political, of Algeria. This does not exclude also a frontal posture on their part to harangue those responsible for the chaos that Algeria is experiencing.These languages allow them to take a stand not only to denounce the excesses of power, but also to assert their identity which is perceived through this linguistic miscegenation. We want, finally, to reveal the reasons, that the languages than the literary ones, of the alternative use of the languages in the Algerian contemporary song.This contact of languages is not exempt from the imaginary content, especially related to the desire of these young people to express themselves, thus going against the taboos set by society. It is considered a loophole that these singers to deal with societal issues.
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Le Girl Power en question dans Xena Warrior Princess et Charmed : enjeux sociaux et commerciaux dans des politiques de genre / Girl Power Interrogated in Xena Warrior Princess and Charmed, Social and Economic Issues at Play in the Politics of GenderSweet, Anne 10 December 2014 (has links)
Cette thèse s’interroge sur les enjeux sociaux et commerciaux des politiques de genre. Par conséquent, elle considère la notion de Girl Power définie comme le pouvoir des filles et examine les discours renégociés autour du genre par l’examen d’héroïnes de séries des années 1990. Par contraste avec les séries des années 1970 qui relèvent du féminisme de la 2e vague, les séries des années 1990-2000 s’inscrivent davantage dans la mouvance du féminisme de la 3e vague. Ces séries ont suscité des polémiques autour des questions de féminisme et de violence télévisée et féminisée. Le corpus est principalement composé de deux séries Girl Power, Xena : Warrior Princess et Charmed, qui symbolisent le pouvoir féminin car les héroïnes d'action s’affichent en premier rôle. Ce sont des séries à succès, qui ont été diffusées pendant plusieurs saisons, dont les icônes continuent à circuler dans la culture populaire américaine. L’analyse de ces séries s’organise en deux temps principaux : une première partie considère les représentations du Girl Power et ses ambiguïtés tandis qu’une deuxième partie se concentre sur la négociation des discours de pouvoir et de genre. L'interprétation de ces symboles du pouvoir féminin n'est pas fixe et fluidifie les frontières du genre, notamment en mettant en crise la masculinité. Les séries sur les femmes violentes sont des produits commerciaux. Toutefois elles ont eu un impact sur la culture américaine en soulignant les contradictions et tensions entre les deux vagues du féminisme. Elles ont également eu un effet sur la vie des communautés de fans qui entretiennent des relations avec les séries à travers les sites web et les réseaux sociaux. / This thesis investigates the social and economic issues at play in the politics of gender. Hence it delves into the phenomenon of Girl Power, or the « power of girls », and examines the discourses renegotiated around gender through analysis of TV series’ heroines from the 1990s. In contrast with series from the 1970s, which were influenced by the second wave of feminism, the series from 1990-2000 inscribed themselves more in the sphere of influence of feminism’s third wave. These series have provoked debates about issues of televisual violence and feminism. The corpus is principally composed of two Girl Power series, Xena: Warrior Princess and Charmed, which symbolize women’s power because they are centered on action heroines. These were successful series that were broadcast for several seasons and whose icons continue to disseminate in American popular culture. The analysis of these series is organized into two parts: the first part examines respresentations of Girl Power and its ambiguities, while the second part focuses on the negotiation of discourses of power and gender. The interpretation of these symbols of women’s power is not fixed, and blurs gender borders, notably in showing masculinity in crisis. TV series about violent women are commercial products. Yet they have had an impact on American culture in underlining the contradictions and tensions between the two waves of feminism. They have also affected the lives of the communities of fans, who sustain relationships with the series through web sites and social networks.
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Le mouvement maoïste au Népal, 1949-2008 : la tentation de la révolution internationale / The Maoist movement in Nepal, 1949-2008 : the international revolution temptationCailmail, Benoît 18 December 2015 (has links)
Le PCN fondé en 1949 est particulièrement révélateur des échanges constants entre le Népal et le monde extérieur. La formation des premiers idéologues du PCN au sein du PCI aussi bien que l'insurrection de Jhapa née en 1971 de la révolution de Naxalbari montrent ainsi l'influence du communisme indien sur son équivalent népalais. Au-delà de son voisin indien, le PCN fut également perméable aux changements qui affectèrent le mouvement communiste international. Si nombre des scissions du PCN furent le fruit de batailles internes, d'autres naquirent des luttes auxquelles se livrèrent les grands blocs socialistes. À mesure que les relations sino-soviétiques se détériorèrent, le mouvement communiste népalais se divisa entre les partisans de Moscou et de Beijing. La rupture qui se fit lors du troisième congrès du PCN en 1962 entre les prosoviétiques et les prochinois en fournit l'un des nombreux témoignages. Le mouvement maoïste népalais fut donc largement influencé par le communisme régional et international. Mais à partir du milieu des années 1980, il cessa d'être un spectateur passif pour devenir un acteur à part entière de l'internationale révolutionnaire. Par sa participation au congrès fondateur du RIM en 1984, Mohan Bikram Singh et son PCN(Masal) fit entrer le maoïsme népalais dans une nouvelle dimension. Le PCN(M) sut emprunter le chemin ouvert par MB Singh en poursuivant les échanges avec l'internationale maoïste. La guerre populaire prolongée déclenchée en février 1996 lui permit d'acquérir ses lettres de noblesse auprès de l'ensemble des révolutionnaires du monde entier pour en devenir le nouveau porte-drapeau, succédant au Sentier lumineux péruvien. / The CPN, founded in 1949, illustrates perfectly the bonds that tie Nepal to the outside World. The fact that its founders were at first members of the CPI or that the Jhapa Uprising was greatly inspired by the revolution in Naxalbary is one of the many signs of the influence of the Comrnunist Movement in India over its Nepalese counterpart. The CPN was also shaped by the many changes that affected the international communist movement. Though many splits of the CPN were due to interna! disputes, others (such as the split during the Third Congress of the CPN in 1962) were the direct consequence of disagreements within the Socialist bloc. The Nepalese Maoist movement was thus largely influenced by the regional and international cornmunist movement. In the beginning of the l 980's, the Maoists of Nepal ceased to be mere spectators to become full active members of the international revolutionary movement. By participating in the founding congress of the RIM in 1984, Mohan Bikram Singh and his CPN(Masal) gave the Nepalese Maoist movement a whole new dimension. The CPN(M) followed the footsteps of the CPN(Masal) and brought its relationship with the Maoists abroad to new heights. The Protracted People's War started in February 1996 by the CPN(M) enabled it to achieve recognition by its counterparts throughout the World and to become the new voice of the Maoist international revolution.
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Pratiques thermales : parcours thérapeutiques et plénitude physiqueTamarozzi-Bert, Federica 13 September 2012 (has links)
Partagé entre d'anciennes traditions et une pratique médicale moderne, le thermalisme contemporain s'est construit comme une culture particulière de la santé qui confronte, sans pour autant les opposer, ces deux champs de savoir. Un regard ethnographique, fondé sur plusieurs terrains effectués en France (Aix-les-Bains) et en Italie (Salsomaggiore), permet de préciser plusieurs particularités de la pratique thermale européenne. En premier, l'expérience du corps et de la maladie relève autant de l'expérience individuelle que de l'expérience sociale. Dans la pluralité et la diversité des recours médicaux disponibles, le thermalisme a aussi cette particularité de mettre en avant la volonté du curiste qui est devenu un acteur de la « mécanique » physique et psychique du traitement. Non seulement il interagit activement avec ses thérapeutes mais il contribue à la construction et à la diffusion de la mythologie et de l'imaginaire thermal. Un imaginaire qui est d'ailleurs véhiculé par la ville thermale. Cette-dernière n'est pas qu'un lieu de cure mais plutôt un théâtre ou se met en scène et se légitime une certaine vision de la santé. Enfin, un dernier élément participe à l'épanouissement de la pratique thermale, le soin lui-même qui se compose de l'efficacité de l'eau et de la qualité des prestations des soignants. Ces derniers ont développé, au fil de leurs pratiques un rapport particulier au corps fait de proximité et de distance. Ils jouent ainsi le rôle du « passeur » et mettent en contact le curiste et la source. / Shared between ancient traditions and modern health practice, contemporary hydrotherapy has become a peculiar health culture encompassing, without mutually excluding, both of these knowledges. This ethnographic work based on field studies in France (Aix-les-Bains) and in Italy (Salsomaggiore) shed light on several aspects of the use of hydrotherapy in Europe. First, the perception of one's own body and of the disease rises from both personal and social experiences. Among all available health practices, hydrotherapy is peculiar in giving a central role to its user, at the same time subject and object of both the physical and psychological aspects of the treatment. Not only he actively interacts with his therapists, but he plays a pivotal role in building and spreading the mythology and the imagination of thermal baths, which are in turn conveyed by the spa town. This becomes not just the geographical place where the therapy is held, but also and most importantly a stage to represent and legitimate a certain view of health. A final important aspect contributing to the flourishing of hydrotherapy is the treatment itself, the effectiveness of the therapeutic water, the quality of the services provided by the therapists who developed a particular relationship with illness. At the crossroads of different types of medicines, ‘ medecines savantes', popular and alternative medicine, modern hydrotherapy revealed itself as a dynamic reality whose plurality allows the use of syncretism to explain the combining of different (often contradictory) beliefs and practices.
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La provocation expérimentale : étude consacrée à la provocation expérimentale dans l'art et à son usage dans une pratique artistiqueLouvel, Romain 29 October 2010 (has links) (PDF)
La provocation expérimentale est ce geste qui consiste à introduire un élément perturbateur dans les rouages d'un système pour en révéler la structure, l'organisation et leurs déterminants. Nous partons de l'hypothèse selon laquelle cette technique s'applique aussi à la pratique artistique. Or, cette hypothèse mérite d'être examinée au regard de l'histoire de l'art et de notre « pratique sociale artistique ». Dans cette perspective, la provocation expérimentale est considérée comme un phénomène intrinsèque de la nature révolutionnaire de l'art. Dans un premier temps, nous découvrons la provocation expérimentale en tant que technique sociologique. Les risques de perturber l'espace social, encourus par le sociologue, accompagnent favorablement la présence dérangeante de l'artiste dans la société. Ils accentuent la portée critique des oeuvres, laquelle est soutenue par le problème que pose le statut objectif du représentant (l'oeuvre) en face de ce qui est représenté (la nature et ses sujets). L'intérêt théorique de la provocation expérimentale instigatrice de diversion réside dans la question du projet social de l'art. Ensuite, nous considérons les signes de la provocation expérimentale dans l'histoire de l'art à partir de la fin du XIXe siècle. Par quels moyens diversifiés les artistes développent-ils des méthodes, des stratagèmes, des engagements esthétiques, sociaux et politiques ? Il ne résulte cependant pas de cet éclairage qu'il existe un courant de l'art rattachée explicitement à la pratique de la provocation expérimentale. L'usage coutumier que les artistes font de la pratique du scandale n'apparaît pas non plus comme un signe pertinent. Finalement, nous pensons que les mécanismes de la provocation expérimentale sont présents dans la nature de l'oeuvre d'art et son rapport au monde. Après cela, nous définissons le phénomène de la rupture des routines du quotidien comme mécanisme clef de la provocation expérimentale. Quelle signification impliquent les effets et les enjeux d'une intervention de l'art de cette nature au sein de la société ? Cette question offre la possibilité de réfléchir sur un projet artistique concret engagé dans le processus social. Pour finir, notre description théorique de la provocation expérimentale converge vers l'analyse de projets artistiques récents qui ont permis de formaliser cette thèse. En effet, ces projets sont à notre initiative et tiennent lieu de point de départ empirique. En utilisant le concept de la provocation expérimentale pour saisir le sens de nos expériences artistiques, nous dévoilons des indicateurs concrets d'une esthétique inscrite dans le projet plus large de l'éducation populaire
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Vers une théorie de l'action associative : la praxis de l'éducation populaire : l'étude de cas de l'animation socioculturelle citoyenneGrelier, Francine 09 February 2010 (has links) (PDF)
L'éducation populaire est un apprentissage collectif à la compétence diagnostique, à l'argumentation rationnelle, à la réflexion critique sur la participation citoyenne pour que chacun puisse conscientiser son expérience sociale. Les animateurs socioculturels sont des généralistes de la relation pour dialoguer et de l'association pour agir ensemble avec une visée de renforcement ou de transformation du lien social. La relation des bénévoles et des professionnels est un assemblage délicat pour démultiplier la compétence collective de s'associer qui nécessite de partager des valeurs sur le projet politique. Le système de l'éducation nonformelle doit faire reconnaître sa visée éducative dans les socialisations intergénérationnelles, dans l'éducation permanente tout au long de la vie, dans la démocratie culturelle, dans la citoyenneté participative. L'association représente un espace d'autoformation sur un territoire de proximité : une situation d'écoute et de coopération, un débat sur les besoins des populations, une analyse critique de l'action sociale et politique, la construction de réponses alternatives. L'éducation du citoyen est une éducation à la discussion pour comprendre les problèmes et débattre des politiques envisagées pour y répondre. La posture de résolution de problèmes s'acquiert en évaluant, en expérimentant, en prenant des risques ensemble, et en délibérant pour choisir. La communauté réflexive et dialogique construit un savoir sur les contextes et une interprétation de la réalité pour produire du sens et dépasser les préjugés, l'évaluation de la situation permet de penser des actions pour essayer de modifier l'environnement et les interactions inégalitaires
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Economie populaire, territoires et développement à Madagascar : les dimensions historiques, économiques et socioculturelles du fokonolona. Etude de cas : la commune rurale de Masindray et la commune urbaine d'AnosibeAndriamanindrisoa, Emmanuelle 07 June 2004 (has links)
Lire le secteur informel en termes d'économie populaire éloigne l'approche purement économique qui relie le secteur informel avec les problèmes de la pauvreté de masse et aide à prendre en considération d'autres dimensions de l'économie populaire comme expression matérielle de l'ensemble des pratiques populaires.
La lecture du secteur informel a beaucoup évolué depuis les années 70. Ce concept est utilisé pour la première fois dans les années septante par le BIT sur les réalités de pauvreté de masse des pays du Sud comme au Kenya, en Colombie, à Sri lanka, et en Indonésie. Réalités auxquelles les gens se sont adaptées en pratiquant des activités économiques « de survie » avec des moyens dérisoires. Ces activités que l'on interprète de secteur informel ont suscité des réactions de la part des observateurs occidentaux que les observateurs des pays du Sud, dans l'idée qu'il faut les intégrer dans le secteur moderne car elles n'obéissent pas à des règles déterminées ou qui n'a pas de caractère officiel. Elles sont pratiquées généralement par les populations démunies donc les pauvres, mais elles sont aussi pratiquées par la classe moyenne qui a vu régresser son pouvoir d'achat. Tout cela dans un contexte de la crise de la modernisation qui a débuté vers la fin des années soixante.
L'objectif de cette recherche est d'appliquer la lecture en terme d'économie populaire au cas de Madagascar dont l'axe se situe dans la continuité de l'économie populaire et existence des éléments de longue période qui ont constitué les bases de l'économie populaire et ses dimensions multiples.
La notion du vadin'asa est donc, le point de départ important pour faire une transition entre secteur informel et économie populaire. La crise de la modernisation a activé, renouvelé et diversifié ses formes anciennes. Le vadin'asa s'inscrit alors dans la continuité du vécu des populations ou des acteur populaires. Il renvoi à la fois à des pratiques très anciennes qui s'inscrivent dans l'histoire longue de Madagascar et à un ensemble de dimensions socioculturelles qui l'encadrent comme les réalités du fihavanana, du fokonolona, du tanindrazana et les fomba.
Ainsi pour lire cette économie populaire en termes non économiques, les facteurs sociaux et facteurs culturels sont pris en considération à travers les pratiques économiques et pratiques sociales des acteurs populaires collectifs, le fokonolona, la communauté de base qui existe bien avant la centralisation du royaume merina jusqu'à maintenant, en milieu rural et en milieu urbain.
Ces pratiques économiques et sociales qu'on connaît aujourd'hui entrent dans la continuité des activités séculaires, donc dans un processus historique de longues périodes. D'où l'importance de la dimension historique dans l'étude de l'économie populaire à Madagascar.
L'enjeu est de changer le regard sur le secteur informel à Madagascar, et de le lire en tant qu'économie populaire et non pas comme secteur qui attend de s'intégrer dans le système économique moderne. Pour appliquer cette lecture au cas de Madagascar, deux localités ont été choisi, la commune rurale de Masindray et la commune urbaine d'Anosibe afin d'analyser l'économie populaire et de comprendre son enracinement dans les pratiques anciennes.
L'économie populaire à Madagascar s'est construite en trois étapes. La première étape est celle de l'économie communautaire antérieure au temps du royaume merina, basée sur l'agriculture et l'artisanat local. Elle se fait sur les terres appropriées par les fokonolona, qui rassemblent une communauté, dans les premiers temps relativement peu différenciée. On y trouve l'équivalent de ce qui est le premier niveau selon l'historien Fernand Braudel. L'économie communautaire se réfère à un territoire, le tanindrazana la terre d'origine ou précisément les terres des ancêtres. La deuxième étape est le début de la transition de l'économie communautaire à l'économie populaire avec toujours comme base l'agriculture et l'artisanat local. C'est la période de la construction du royaume merina, qui stimule le développement du deuxième niveau.
La troisième étape est le stade de l'autonomisation progressive de l'économie populaire elle-même, confrontée aux acteurs du troisième niveau. Avec l'introduction de l'économie de marché à l'époque coloniale, l'invasion du capitalisme et la mise en place des structures économiques coloniales, la vie de la grande majorité de la population a changé.
L'approche historique a donc été importante pour comprendre l'enracinement de l'économie populaire dans les pratiques populaires séculaires en matières économique, sociale et culturelle. La prise en considération des acteurs des trois niveaux proposés par F. Braudel appliquée au cas de Madagascar a permis d'analyser l'évolution de l'économie populaire à travers le temps.
L'économie populaire a existé, continue d'exister et continuera d'exister avec ou sans crises. Elle est tout simplement un mode de vie qui englobe le social en interaction avec l'économique et le culturel dans des pratiques simples qui s'accommodent aux réalités vécues par l'immense majorité de la population, et s'adaptent aux besoins les plus élémentaires d'une société, ancrée dans ses valeurs morales et culturelles, propre à la société malagasy.
C'est ainsi que les tentatives de l'Etat de soumettre le fokonolona à plusieurs reprises, depuis le royaume merina jusqu'à la Troisième république, en passant par le système colonial, ont été vouées à l'échec.
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Utilisation des plantes en médecine traditionnelle par les Pygmées (Ba-Twa) et les Bantous (Ba-Oto) du territoire de Bikoro, Province de l’Equateur en République Démocratique du Congo/Use of plants in traditional medicine by Pygmies ( Ba-Twa) and the Bantus ( Ba-Oto) of the territory of Bikoro, Province of Ecuador in Democratic Republic of the CongoIlumbe Bayeli, Guy 21 December 2010 (has links)
Résumé
En République Démocratique du Congo, la crise économique nationale, la dévaluation du franc Congolais et les guerres de ces dernières années ont entraîné une dépendance croissante des populations des villes et des campagnes vis-à-vis de la médecine traditionnelle. Deux types de médecines traditionnelles sont pratiqués par les bantous et les pygmées de Bikoro. La médecine traditionnelle populaire, c'est-à-dire celle connue de la majorité de la population du village et la médecine traditionnelle spécialisée, c'est-à-dire pratiquée par les spécialistes (Guérisseurs).
Une enquête ethnobotanique sur l’utilisation des plantes en médecine traditionnelle par les bantous et les pygmées a été réalisée dans 10 villages du territoire de Bikoro, durant 11 mois. Dans chaque village, l’enquête s’est déroulée en deux étapes : la première sur les maladies soignées, les plantes et les recettes utilisées en médecine traditionnelle populaire et la seconde sur les maladies soignées, les plantes et les recettes utilisées en médecine traditionnelle spécialisée. Les informations relatives à la médecine traditionnelle populaire ont été récoltées au cours d’entretiens collectifs en utilisant un questionnaire semi-structuré, tandis que celles relatives à la médecine traditionnelle spécialisée ont été collectées au cours d’entretiens directs en utilisant le même type de questionnaire.
Au total, 133 affections sont soignées en médecine traditionnelle par les pygmées et les bantous de Bikoro. Elles font intervenir 205 espèces botaniques et 976 recettes. En médecine traditionnelle populaire, les pygmées soignent 42 affections, utilisent 73 espèces botaniques et emploient 150 recettes. Les bantous soignent 41 affections, utilisent 62 espèces botaniques et 128 recettes. En médecine traditionnelle spécialisée, les pygmées soignent 54 affections, utilisent 74 espèces botaniques et 151 recettes. Les spécialistes bantous soignent 119 affections, utilisent 185 espèces botaniques et 704 recettes.
En médecine traditionnelle populaire de Bikoro, les bantous et les pygmées utilisent souvent les mêmes organes végétaux, les mêmes modes de préparation des drogues et les mêmes modes d’administration de recettes. Ils soignent en général les mêmes maladies. Les différences s’observent au niveau des plantes utilisées et des recettes préparées par chaque communauté. Si les pygmées Twa et leurs voisins Oto utilisent les mêmes organes des plantes et emploient les mêmes modes de préparation et d’administration de recettes en médecine traditionnelle spécialisée, il existe une différence significative entre les maladies soignées, les plantes utilisées et les recettes préparées par ces deux communautés.
Cette étude a permis de caractériser le territoire de Bikoro concernant son recours à la médecine traditionnelle et a mis en évidence l’existence des flux d’utilisations des plantes entre la médecine traditionnelle populaire (bantoue et pygmée) et la médecine traditionnelle spécialisée (bantoue et pygmée).
Mots clés : Plantes, Médecine traditionnelle populaire, Médecine traditionnelle spécialisée, Bantous, Pygmées, Bikoro.
Abstract
In the Democratic republic of Congo, the national economic crisis, the devaluation of the Congolese franc and the wars of the last decades involved an increasing dependence of the populations of the cities and rural areas with respect to traditional medicine. Two types of traditional medicines are practiced by the bantus (Oto) and the pygmies (Twa) of Bikoro. Popular traditional medicine, that is to say the one known to the majority of the village population, and specialized traditional medicine, which is only practiced by specialists (Healers).
An ethnobotanic investigation on plant use in traditional medicine by the Bantus and the pygmies was carried out in 10 villages of the territory of Bikoro, during 11 months. In each village, the investigation proceeded in two stages: the first concerning the treated diseases, as well as the plants and the recipes used in popular traditional medicine and the second concerning the treated on the looked after diseases, as well as the plants and the recipes used in specialized traditional medicine. The information relative to popular traditional medicine were collected during collective meetings with the help of a semi-structured questionnaire, while those relating to specialized traditional medicine were collected during direct interviews with the same type of questionnaire.
On the whole, 133 affections are treated in traditional medicine by the pygmies and the Bantu of Bikoro. They make use of 205 botanical species and 976 recipes. In popular traditional medicine, the pygmies Twa address 42 affections, use 73 botanical species and employ 150 recipes. The Bantu (Oto) address 41 affections use 62 botanical species and 128 recipes. In specialized traditional medicine, the pygmies address 54 affections, use 74 botanical species and 151 recipes. The specialists Bantu address 119 affections use 185 botanical species and 704 recipes.
In the Bikoro region, both Bantus (Oto) and pygmies (Twa) do use the same plant parts, the same modes of preparing drogues and the same processes of administering drogues in their respective popular traditional medicine. There are differences in plant species used and drogue types prepared by each community. If the Twa pygmies and their neighbors Oto use the plant parts and the same processes in administering drogues in their specialized medical practices, there is, nevertheless, a significant difference between types of treated diseases, utilized plant species and prepared drogues between the two communities.
This study made possible the characterization of the territory of Bikoro concerning its recourse to traditional medicine and highlighted the existence of flows of plant uses between popular traditional medicine (bantu and pygmy) and specialized traditional medicine (bantu and pygmy).
Key words: Plants, popular traditional Medicine, specialized traditional Medicine, Bantus, Pygmies, Bikoro.
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Un cas de convergence entre question sociale et question nationale en Ontario français : la grève d’Amoco de 1980Gagnon, Andréane 18 March 2013 (has links)
Cette thèse vise à revenir sur l’histoire d’une grève qui a déjà fait l’objet d’une recherche de terrain, minutieusement documentée, il y a trente ans de cela dans l’ouvrage Une communauté en colère : La grève contre Amoco Fabrics à Hawkesbury en 1980. Notre étude cherchera à démontrer que la grève d’Amoco de 1980 représente un cas de figure permettant d’analyser les rapports entre le social et le national à travers les modalités d’intervention de trois intellectuels durant et après cette grève: la publication scientifique et militante : Serge Denis, politologue ; l’animation sociale : Richard Hudon, animateur social ; et l’art théâtral : Jean-Marc Dalpé, poète, dramaturge, écrivain, comédien. Fondée sur l’analyse des entretiens effectués avec ces trois acteurs et la recherche socio-historique, cette thèse propose de réfléchir au besoin de transmettre aux générations futures l’histoire ouvrière populaire propre aux Franco-Ontarien(ne)s à laquelle se rattache l’évènement que fut la grève d’Amoco.
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