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« Survivre » 25 ans après la chute de l'URSS : classes populaires et marchés dans les espaces ruraux ukrainiens / « Surviving » 25 years after the fall of the USSR : working classes and markets in rural areas in UkraineDeffontaines, Pierre 04 October 2018 (has links)
« Survivre » (viživati) est un mot du terrain. Il souligne plusieurs aspects de la vie quotidienne : - les efforts constants à déployer pour trouver de quoi se nourrir, s’habiller et payer un logement, des soins ou des études ; - la dégradation perçue du niveau de vie ; - une aspiration à mieux, à une économie « développée » et stable ; - un certain ressentiment contre l’Etat, « ceux qui dirigent et décident » (pri vladi), ou les employeurs, ceux qui ne payent plus le travail à sa juste valeur (robota ne cinuêt’câ). Ces sentiments sont encore accrus sur le terrain ukrainien par les conséquences économiques de la guerre à l’Est du pays depuis 2014. De fait, l’inflation est repartie à la hausse, dépassant les 60 % en avril 2015, après la période de relative stabilité des années 2000 et un retour à la normale depuis les effets de la crise financière internationale en 2008-2009.A partir d’un terrain dans un canton du centre de l’Ukraine, la thèse remet en perspective cette impression de « survie ». Par-delà le sentiment partagé d’une débrouille généralisée, apparaissent des régularités sociales, dont l’enquête s’évertue à restituer les logiques sociales, c’est-à-dire à saisir les formes de « l’informel ».La thèse s’appuie sur les concepts et méthodes de la sociologie du travail et de l’anthropologie économique, croisant une littérature spécifique aux espaces postsocialistes, surtout en langue anglaise, et les acquis des travaux récents de la sociologie des classes populaires en France. L’ethnographie y a joué un rôle central. Elle s’est appliquée à la fois à l’observation des espaces domestiques et des scènes de travail, mais également au travail des administrations locales et à leurs usages des catégories statistiques et règlementaires. Elle est complétée par un usage extensif d’archives, d’entretiens menés avec des responsables régionaux et nationaux du monde agricole et d’une base statistique (Ukrainian Longitudinal Monitoring Survey) regroupant les données sur plus de 7000 trajectoires dans 3000 ménages. Les chapitres successifs explorent diverses scènes sociales : « l’espace domestique », les champs des entreprises agricoles locales, les chantiers de construction et les marchés des produits agricoles.Ainsi, la recherche fait ressortir divers processus sociaux de régulation des activités économiques, en-deçà et au-delà de tout encadrement légal. Elle met notamment en avant deux aspects saillant de cette régulation. D’une part, l’organisation du travail agricole dans les entreprises locales témoigne de la reproduction de rapports hiérarchiques datant de la période soviétique, malgré les transformations du régime de propriété et des relations d’emploi suite à la privatisation des terres agricoles. Les multiples conflits locaux et les formes de domination, qui se retrouvent dans d’autres études de cas sur les espaces post-socialistes, justifient une approche en termes de classes sociales. D’autre part, l’observation de diverses scènes sociales et de leur superposition a permis de montrer le rôle de l’interconnaissance et des effets de réputations sur les classements et les positions occupées par les personnes rencontrées sur les marchés de l’emploi ou les marchés des produits agricoles. Les sociabilités locales, marquées par la division sexuelle du travail mais aussi par des inégalités économiques, jouent un rôle déterminant dans la différenciation sociale et dans les opportunités d’accès aux multiples marchés.Le terrain ukrainien, de par les bouleversements qu’il connaît depuis 25 ans, offre un point de comparaison à une réflexion sur les modes d’institution des pratiques économiques qui ne prennent pas pour acquis les cadres légaux ou statistiques et, par eux, les échelles régionales et nationales des études des phénomènes économiques. En s’appuyant sur l’ethnographie, la thèse tente ainsi d’apporter sa contribution à une sociologie globale des classes sociales, attentive à l’espace et à l’histoire des rapports sociaux. / In Ukraine, rural inhabitants regularly use the verb “viživati” (to survive) to describe their situation and their diverse economic activities. In so doing, they highlight different aspects of their practices: - their permanent efforts to make the ends meet, to provide their family with food, clothing, health care or tuition fees; - the decline of their standard of living; - their desire for a better life in a “developed” and stable economy; - the temporary and fragile balance of their daily arrangements; - and a resentment against the State, “people in power” (“lûdì pri vladi”) or employers, who do not pay as they used to (“robota ne cinuêt’câ”). This local perception of economic realities is reinforced in Ukraine today in the afterwards of the upheaval of Maidan and the war on the eastern part of the country in 2014. Inflation rate increased and reached 60% in april 2015. This new crisis happen after a period of growth and relative stability during the 2000s.Through a field research in a district in central Ukraine, the thesis explain and qualify this impression of generalized “survival”. It shows the social regularity and reproduction beyond coping practices. The research catches and sketches the social logics, which give forms to the mostly “informal” economy.The analysis is based on methods of sociology of work and economic anthropology. It discusses two corpuses: the post-socialist studies, mostly in English and specialized on this area, and the sociology of social classes that is recently developed, in France notably. The ethnographic and localized field research has been central to this analysis. It has allowed an observation of different relations (domestic, commercial transactions or employment relations) and also of local administrations who try to regulate economic activities. The research stem also on archives material, on interviews with local and national officials and on statistical analysis. The data from the Ukrainian Longitudinal Monitoring Survey, which comprise more than 7000 observations and 3000 households, have been used to test the hypothesis from the field. The successive chapters of the thesis explore different social spaces: domestic spaces, the fields from agricultural enterprises, building sites, markets of agricultural products.The main results concern the social processes of local economic regulation, beyond and below legal and administrative rules. On one hand, the local job market is dominated by agricultural enterprises. Despite the reforms of privatization and the new system of employment, those enterprises are still in the hands of the former soviet managers or their heirs. Maintained hierarchies in the system of production stand in favor of an approach of the local situation through the reproduction of social classes.On the other hand, in a context of uncertainty and institutional transformation at a national level, groups of affiliation and local reputation play an important role in determining social positions. In postsocialist rural areas, the social structure is not only defined through positions at work but also out of work, on markets of agricultural products. The sexual division of labor and the small economic differences between households are structuring for social differentiation and inequalities. Position in local groups of affiliation is determinant to get access to larger markets and to long distance transactions.This field research in Ukraine, through the upheaval of the past 20 years, represents an opportunity to question approaches of social spaces in context of crisis. Frames of institution of economic practices and the national level of analysis of social hierarchies can not be taken for granted. In this way, the localized ethnography proposed here is a contribution to a global sociology of social classes.
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Repenser le capitalisme d'État : l'économie politique chinoise en perspective comparée / Rethinking state capitalism : the Chinese political economy in comparative perspectiveSperber, Nathan 27 June 2017 (has links)
Ce travail propose un retour sur la notion de "capitalisme d'État" sur les plans à la fois théorique et empirique, comparatif et monographique, afin de renouveler notre compréhension du rôle économique des États dans la période actuelle. Il repose sur un examen critique de contributions théoriques passées au sujet des relations État-marché, y compris notamment des écrits ayant abordé explicitement le "capitalisme d'État" durant le siècle dernier ainsi que ces dernières années. Il s'agit, de plus, de formuler et d'appliquer un nouveau cadre conceptuel et méthodologique rendant possible d'évaluer les modalités, sites institutionnels et degrés d'intensité du contrôle et de l'influence étatiques sur la vie économique. Enfin, ce travail incorpore une investigation en profondeur des manifestations institutionnelles et des ramifications sociétales des prérogatives économiques du parti-État en République populaire de Chine, la formation nationale la plus souvent identifiée au capitalisme d'État aujourd'hui. Cette étude constitue donc une tentative de démontrer la pertinence d'un concept de capitalisme d'État reconstruit pour une économie politique critique, en particulier vis-à-vis du programme de recherches actuel sur le capitalisme comparé. Elle vise, de plus, à assumer et à retravailler la problématique des acteurs sociaux et de la formation des élites afin de mieux élucider l'organisation et l'action de l'État capitaliste. Dans la mesure où elle contribue à éclairer la trajectoire de développement chinoise et la configuration politico-économique actuelle du pays, cette étude représente aussi un effort en vue de mieux intégrer le cas chinois dans la recherche comparative en économie politique. / This study seeks to revisit the notion of "state capitalism", at once theoretically and empirically, comparatively and monographically, in view of renewing the critical understanding of the state's involvement in capitalist markets in the current period. This endeavour is premised on a critical examination of the extant theoretical literature on state-market relations, including past writings that have grappled explicitly with "state capitalism", both in the previous century and in recent years. It entails, further, the design and implementation of a novel conceptual-methodological framework for the comparative assessment of degrees, modalities, and institutional sites of state control and influence over the economic process. Finally, it features an in-depth investigation of the institutional instantiations and societal ramifications of the party-state's economic attributions in the People's Republic of China, the national formation most frequently identified with state capitalism today. Overall, this study embodies an attempt to vindicate the relevance of a reconstructed concept of state capitalism for critical political economy, and specifically for the research agenda on comparative capitalism. Additionally, it purports to reclaim the problematics of social agency and elite formation in relation to the elucidation of the capitalist state. In so far as it sheds light on China's development trajectory in the reform era and on its present-day political-economic configuration, this study also represents an effort to further the integration of China within comparative research in political economy.
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Recompositions territoriales, développement rural et protection de la nature dans les campagnes d'Europe centrale post-socialisteDepraz, Samuel 03 December 2005 (has links) (PDF)
Les campagnes d'Europe centrale post-socialiste ont été soumises depuis la rupture systémique de 1989 aux effets conjoints des héritages structurels du socialisme et d'une convergence accélérée vers le cadre normatif européen. Dans ce champ de forces exogènes, elles apparaissent en position de faiblesse socio-économique car la recomposition des territoires reste très sélective. Pour autant, cette recherche entend démontrer que les trajectoires de sortie du socialisme sont plurielles dans l'espace rural, à la fois à l'échelon régional et à l'échelon local. Le rôle des collectivités locales est devenu déterminant et les acteurs ruraux ré-interprètent les principes du développement rural pour produire des stratégies alternatives proprement endogènes. L'exemple de l'intégration discutée d'une fonction de nature dans les campagnes hongroises et est-allemandes situées autour d'un parc national viendra ainsi illustrer les modalités d'acceptation locale d'un modèle de développement.
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La transformation systémique dans la Moldavie post-soviétique : " Intellectuels " et capital socialRosca, Dorina 07 December 2013 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur l'analyse du changement systémique en République de Moldavie. Elle mobilise la problématique du capital social, au sens de Pierre Bourdieu, afin d'analyser la diversité de stratégies et de trajectoires des " intellectuels " - définis au sein de la société moldave de type soviétique par la possession d'un diplôme d'études supérieures ou supérieures incomplètes et par l'accomplissement d'un travail non manuel - dans le post-socialisme. Appuyant les résultats de deux enquêtes de terrain, par questionnaire et par entretien semi-directif, ce travail met en avant l'idée que cette diversité peut dégager les traits caractéristiques du type de capitalisme post-socialiste moldave. Il rompt ainsi avec une vision téléologique et universaliste d'un système pour le penser selon ses propres particularités institutionnelles, historiques, politiques, culturelles, etc. S'inscrivant dans une démarche socio-historique et conjuguant différents champs des sciences sociales, cette thèse propose alors une lecture comparative entre la trajectoire de ces " intellectuels ", de 1980 à 2000, période couvrant trois régimes spécifiques d'accumulation : un propre à la fin du système socialiste de type traditionnel, un autre propre au système socialiste réformateur, et un troisième relevant du système post-socialiste moldave. Elle montre que les tensions engendrées par les différents régimes d'allocation et de distribution des ressources peuvent être régulées par le volume du capital social accumulé par les individus. La problématique du capital social apparaît ainsi centrale, permettant de voir comment s'articulent la dynamique institutionnelle et l'action sociale.
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Mémoire de synthèse : Lire et analyser la transformation post-socialiste dans les territoires ruraux d'Allemagne orientale VOL.3Lacquement, Guillaume 24 November 2010 (has links) (PDF)
Ce mémoire propose une étude géographique de la dynamique des espaces ruraux de la partie orientale de l'Allemagne depuis l'effondrement du régime socialiste de l'ex-RDA et la réunification du pays en 1990. Le travail d'analyse se concentre sur les changements qui affectent l'organisation de l'espace géographique dans les campagnes et s'interroge sur l'évolution des formes et des contenus de la ruralité dans un contexte de transformation post-socialiste. Pour cela, il mobilise les concepts et les méthodes de la géographie sociale : l'observation localisée des faits à partir de lieux choisis pour comprendre les changements sociaux qui affectent la dynamique territoriale, puis le traitement et l'analyse statistique de données qui permet de révéler les discontinuités et de dresser la typologie des changements géographiques. Cette étude des territorialités nouvelles dans les espaces ruraux d'Allemagne orientale s'intéresse aux pratiques socio-économiques qui modifient la distribution des hommes et des activités mais elle considère également les mutations sociales et économiques de longue durée ainsi que les catégories mobilisées par la société et le pouvoir politique pour concevoir la ruralité et les formes d'intervention sur l'espace rural. Après avoir caractérisé la différence géographique de la ruralité entre l'ouest et l'est de l'Allemagne, le travail aborde la dynamique de transformation post-socialiste dans sa triple dimension : en premier lieu, la sortie du collectivisme qui a conduit à la privatisation rapide de l'agriculture socialiste ; en second lieu, la marginalisation de l'activité agricole dans l'économie rurale qui s'accompagne de la diversification fonctionnelle des espaces ruraux ; enfin, l'inversion des politiques de gestion territoriale qui incite au développement des démarches endogènes de développement socioéconomique. L'analyse prend le parti de distinguer deux manières de lire cette transformation et de suivre la diffusion des formes nouvelles de structuration territoriale dans les campagnes d'Allemagne orientale. Elle renonce à l'interprétation qui insiste sur les insuffisances et les inégalités de l'effort de rattrapage requis par le changement de système. Elle critique le paradigme de la transition qui conçoit le changement comme une succession d'étapes dans un mouvement conduisant à un état final déterminé a priori et qui explique les écarts à la norme ou au modèle par les éléments de blocage et d'inertie légués par le système socialiste. Le travail postule par contre que la transformation territoriale en cours se lit comme une trajectoire d'évolution sensible à la dépendance au passé (paradigme de la path dependence) et au contexte géographique de réception, trajectoire qui favorise la naissance de formes sociales hybrides et de formes spatiales composites. L'étude s'achève par un changement de l'échelle d'analyse et un travail de comparaison des trajectoires de transformation post-socialiste en Europe centrale qui invalide l'idée de Sonderweg ou d'exception allemande. En tant que contribution à la géographie des territoires ruraux post-socialistes en Europe, ce travail participe à l'exploration du vaste champ d'analyse qui s'est ouvert à la géographie rurale et qui s'intéresse aux changements spatiaux induits par les politiques de convergence et d'intégration territoriale dans le monde contemporain.
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Mises à distances. Ethnographie des places publiques centrales de Cluj-« Napoca » (Roumanie) dans le postsocialismeComan, Gabriela 09 1900 (has links)
Cette recherche porte sur le changement social dans la période postsocialiste à Cluj-« Napoca », une ville transylvaine de Roumanie. En mobilisant une approche en termes de rapports sociaux à l’espace, l’étude explore les principes de différenciation tant spatialement que socialement. Les concepts d’« espace public » et de « lieu » ont permis une analyse aux multiples facettes menée selon quatre axes : matérialité et la visibilité des espaces, sphère publique-politique, vie sociale publique, investissements et appropriations individuelles. La thèse examine ainsi les activités qui se déroulent dans les places publiques centrales, les investissements spatiaux, les rituels quotidiens et les manifestations contestataires, les multiples attachements ethniques et religieux des habitants.
L’ethnographie des places publiques centrales de Cluj-« Napoca » a mis en évidence une « faible classification des espaces » centraux de la ville, traduite par une grande diversité sociale. Les marques ethnicisantes parsemées à Cluj-« Napoca » renvoient aux groupes ethniques, mais aussi à d’autres enjeux qui relèvent du processus de restructuration du champ politique dans le postsocialisme. Dans le même registre, les stratégies de type ethnique sont mobilisées pour désigner de nouveaux critères de différenciation sociale et pour redéfinir d’anciennes catégories sociales. Oublis, silences et exigences d’esthétisation reflètent des demandes implicites des habitants pour redéfinir les cadres de la politique.
Finalement, la thèse montre comment l’espace public à Cluj-« Napoca » pendant la période postsocialiste relève d’un processus continuel de diversification sociale et d’invention des Autres par d’incessantes mises à distance. L’espace public n’est pas la recherche de ce que pourrait constituer le vivre ensemble, mais la quête de ce qui nous menace et qu’il faut mettre à distance. / This research focuses on the social change in the Transylvanian city of Cluj-“Napoca” in post-socialist Romania. The study explores the principles of differentiation in both social and spatial terms. Drawing on the concepts of “public space” and “place”, a multi-dimensional analysis was conducted in four areas: materiality and visibility of space, public-political sphere, public social life, individual investment and appropriation. Thus, the thesis examines the activities that take place in the central public squares, the spatial investments, the everyday rituals and the protests, the inhabitants’ multiple ethnic and religious attachments.
The ethnography of the central public spaces of Cluj-“Napoca” shows a “weak classification of spaces” in the center city, which reflects a wide social diversity. The marks of ethnic identification found throughout the population and public space of Cluj-“Napoca”, refer to ethnic groups but also to a number of issues related to the process of political restructuring in post-socialism. In the same vein, ethnically based strategies are put in place in order to identify new criteria of social differentiation and redefine old social categories. Omissions, silences and aesthetic requirements convey the way that the inhabitants’ implicit claims redefine the policy framework.
In conclusion, the thesis shows how the public space in post-socialist Cluj-“Napoca” is an on-going process of social diversification and invention of Others by adopting a continuous stance of distancing. The public space is not the inquiry of what could be the “living together” (vivre ensemble), but the quest of what threat us and must be hold-off.
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Mises à distances. Ethnographie des places publiques centrales de Cluj-« Napoca » (Roumanie) dans le postsocialismeComan, Gabriela 09 1900 (has links)
Cette recherche porte sur le changement social dans la période postsocialiste à Cluj-« Napoca », une ville transylvaine de Roumanie. En mobilisant une approche en termes de rapports sociaux à l’espace, l’étude explore les principes de différenciation tant spatialement que socialement. Les concepts d’« espace public » et de « lieu » ont permis une analyse aux multiples facettes menée selon quatre axes : matérialité et la visibilité des espaces, sphère publique-politique, vie sociale publique, investissements et appropriations individuelles. La thèse examine ainsi les activités qui se déroulent dans les places publiques centrales, les investissements spatiaux, les rituels quotidiens et les manifestations contestataires, les multiples attachements ethniques et religieux des habitants.
L’ethnographie des places publiques centrales de Cluj-« Napoca » a mis en évidence une « faible classification des espaces » centraux de la ville, traduite par une grande diversité sociale. Les marques ethnicisantes parsemées à Cluj-« Napoca » renvoient aux groupes ethniques, mais aussi à d’autres enjeux qui relèvent du processus de restructuration du champ politique dans le postsocialisme. Dans le même registre, les stratégies de type ethnique sont mobilisées pour désigner de nouveaux critères de différenciation sociale et pour redéfinir d’anciennes catégories sociales. Oublis, silences et exigences d’esthétisation reflètent des demandes implicites des habitants pour redéfinir les cadres de la politique.
Finalement, la thèse montre comment l’espace public à Cluj-« Napoca » pendant la période postsocialiste relève d’un processus continuel de diversification sociale et d’invention des Autres par d’incessantes mises à distance. L’espace public n’est pas la recherche de ce que pourrait constituer le vivre ensemble, mais la quête de ce qui nous menace et qu’il faut mettre à distance. / This research focuses on the social change in the Transylvanian city of Cluj-“Napoca” in post-socialist Romania. The study explores the principles of differentiation in both social and spatial terms. Drawing on the concepts of “public space” and “place”, a multi-dimensional analysis was conducted in four areas: materiality and visibility of space, public-political sphere, public social life, individual investment and appropriation. Thus, the thesis examines the activities that take place in the central public squares, the spatial investments, the everyday rituals and the protests, the inhabitants’ multiple ethnic and religious attachments.
The ethnography of the central public spaces of Cluj-“Napoca” shows a “weak classification of spaces” in the center city, which reflects a wide social diversity. The marks of ethnic identification found throughout the population and public space of Cluj-“Napoca”, refer to ethnic groups but also to a number of issues related to the process of political restructuring in post-socialism. In the same vein, ethnically based strategies are put in place in order to identify new criteria of social differentiation and redefine old social categories. Omissions, silences and aesthetic requirements convey the way that the inhabitants’ implicit claims redefine the policy framework.
In conclusion, the thesis shows how the public space in post-socialist Cluj-“Napoca” is an on-going process of social diversification and invention of Others by adopting a continuous stance of distancing. The public space is not the inquiry of what could be the “living together” (vivre ensemble), but the quest of what threat us and must be hold-off.
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