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L'empathie et la vidéoconférence en séances simulées de téléthérapieGrondin, Frédéric 13 December 2023 (has links)
La téléthérapie, soit l'offre de soins en psychothérapie à l'aide de moyens de communication comme la vidéoconférence (VC), est une modalité de traitement de plus en plus utilisée. Bien que la recherche montre que cette modalité soit aussi efficace que les suivis en présentiel et qu'elle permette la création de l'alliance thérapeutique avec les clients, des préoccupations subsistent quant à la possibilité que l'empathie soit impactée dans les suivis de téléthérapie par VC. Les quelques données disponibles indiquent que l'empathie ressentie par les thérapeutes et perçue par les clients pourrait être moindre en VC qu'en présentiel, ce qui n'a pas encore été testé expérimentalement. Cet écart d'empathie proviendrait de la perte relative de certains indices non verbaux en VC, notamment du contact visuel. Considérant que l'empathie constitue un prédicteur de l'issue thérapeutique, il importe 1) d'élucider les mécanismes propres au contexte de VC qui influencent l'empathie, 2) de tester quantitativement la présence d'une différence d'empathie entre les séances en VC et celles en présentiel et 3) de développer des méthodes par lesquelles optimiser l'empathie en téléthérapie. Ces objectifs sont abordés par l'entremise des quatre chapitres de la thèse. Le premier chapitre aborde le développement d'un cadre conceptuel rendant compte de l'effet de filtre présent dans un contexte de communication virtuelle et du probable impact délétère de cet effet de filtre sur l'empathie en téléthérapie. Le chapitre 2, au moyen de deux études, montre que les niveaux d'empathie ressentie et perçue lors de séances simulées de thérapie sont moins élevés en VC qu'en présentiel. Le chapitre 2 identifie également que certains éléments de la téléprésence, soit l'impression pour les thérapeutes et les clients d'être ensemble durant l'appel en VC, corrèlent avec l'empathie rapportée par les thérapeutes et les clients. Les chapitres 3 et 4 investiguent l'effet du contact visuel sur l'empathie perçue en téléthérapie. Le chapitre 3 décrit d'abord le développement d'une méthodologie simple permettant de préserver la perception de contact visuel en diminuant l'angle de regard situé entre la caméra web et les yeux de l'interlocuteur sur l'écran d'ordinateur. Le chapitre 4 reprend cette méthodologie pour créer deux conditions expérimentales, avec ou sans contact visuel en VC. Les résultats montrent que, contrairement aux hypothèses initiales, le fait de pouvoir établir un contact visuel n'augmente pas les niveaux d'empathie et de téléprésence rapportés par les clients en séances simulées de téléthérapie. Des données d'oculométrie prélevées durant les séances montrent que les clients ne regardent pas davantage les yeux et le visage du thérapeute dans la condition avec contact visuel. Une association est toutefois observée entre le temps passé à regarder les yeux du thérapeute et l'empathie rapportée par les clients, mais seulement dans la condition avec contact visuel. Ces données indiquent ainsi que les clients sont en mesure de percevoir l'empathie en VC, que le contact visuel soit possible ou non. La thèse démontre que l'empathie peut être affectée en contexte de VC, mais également que les clients peuvent s'ajuster à l'altération de certains indices non verbaux lorsqu'ils jaugent l'empathie du thérapeute. Ces résultats sont encourageants vu l'usage grandissant de cette modalité de traitement en contexte de pandémie mondiale de COVID-19. / Teletherapy, defined as the use of a communication medium such as videoconference (VC) to conduct psychotherapy sessions at a distance, is increasingly used by therapists and clients. The use of teletherapy has seen a surge during the COVID-19 pandemic as a means to comply with the recommended social distancing measures. Though teletherapy has produced comparable outcomes to traditional, in-person therapy and is deemed a suitable modality for the establishment of therapeutic alliance, concerns remain over the possibility that empathy could be altered in teletherapy through VC. The available data, although limited, support the hypothesis that empathy could be lower in VC than in in-person sessions, but this has yet to be empirically tested. The relative loss of nonverbal cues in VC, such as the alteration of eye contact, could account for this potential discrepancy in empathy. There is therefore a need 1) to describe the influence of the VC medium on the mechanisms underlying empathy, 2) to quantitatively compare the levels of empathy in VC sessions to those in in-person sessions, and 3) to design a procedure to enhance empathy in VC sessions. These objectives are addressed in the four chapters of this thesis. The first chapter consists in the elaboration of a conceptual framework of online empathy. The conceptual framework describes the filter effect induced by online environments on nonverbal signals and its potential adverse influence on empathy in VC. Chapter 2 describes a study showing a decrease in empathy reported by therapists and clients taking part in simulated clinical sessions in VC and in-person settings. The results also reveal a significant correlation between empathy and telepresence, a term that relates to the impression for clients and therapists of being there, together in a VC interaction. The studies described in Chapters 3 and 4 aim at identifying the impact of eye contact on perceived empathy in teletherapy. Chapter 3 first describes the development of a simple methodology that facilitates eye contact in VC by decreasing the gaze angle between the webcam and the eyes of the other interactant on the screen. This methodology is employed in the experiment described in Chapter 4 to either allow or prevent eye contact from the clients' perspective during simulations of clinical sessions. The results show that, contrary to the hypothesis, facilitating eye contact in VC does not lead to higher levels of empathy and telepresence. Eye tracking data collected during the sessions showed that clients did not look more at the eyes and the face of therapists when eye contact was facilitated. However, a significant, positive correlation was observed between the time spent looking into the eyes of the therapist and the levels of empathy reported, but only in the sessions where eye contact was facilitated. These results show that clients can perceive empathy in VC, whether eye contact is altered or not. Overall, the findings of the thesis demonstrate that empathy can be altered in VC sessions but also highlight the capacity of clients to adapt to the alteration of nonverbal signals when assessing therapist empathy.
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Les liens entre la qualité affective des relations d'objet et l'assiduité en psychothérapie de groupe chez des individus ayant un trouble de la personnalité limiteLeblanc, Jean-Sébastien January 2010 (has links)
Les relations d'objet, lesquelles référent aux représentations cognitives-affectives sous-jacentes aux relations interpersonnelles, sont connues pour être reliées à la capacité d'une personne à établir des relations stables dans différents contextes y compris en contexte thérapeutique. Cette étude a pour but d'identifier certaines dimensions des relations d'objet des clients inscrits au programme des troubles de la personnalité limite de l'Institut Douglas associées au taux de présence en psychothérapie de groupe sur une période d'un an. À cet effet, des analyses de corrélation ont été effectuées entre le taux de présence en psychothérapie de groupe et deux variables du Social Cognition and Object Relations Scale (SCORS) appliquées aux narrations du Test d'Aperception Thématique (TAT), soient la « tonalité affective des représentations » et la « capacité à l'investissement émotionnel dans les relations ».Les résultats indiquent que ces deux dimensions affectives des relations d'objet ainsi que l'âge sont corrélés positivement au taux de présence en psychothérapie de groupe chez les clients présentant un trouble de la personnalité limite.Les implications cliniques sont discutées.
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Efficacité de la psychothérapie gestaltiste des relations d'objet sur le trouble dépressif majeur accompagné d'une pathologie de la personnalitéNoël, Dominique January 2015 (has links)
L'incidence du trouble dépressif majeur est à la hausse et son occurrence produit la plus grande détérioration de l'état de santé comparée à d'autres maladies physiques ou mentales. Plusieurs approches psychothérapeutiques brèves réussissent à guérir un épisode dépressif à court terme, mais leur efficacité est faible à long terme, ce qui fait en sorte que la rechute et la chronicité de ce trouble demeurent problématiques. Plusieurs recherches ont associé la présence de traits de personnalité pathologiques à la dépression, ce qui pourrait contribuer à sa chronicité. L’étude de traitements thérapeutiques intensifs qui en tiennent compte semble plus pertinente. La psycho- thérapie gestaltiste de relations d'objet (PGRO) est une approche qui a été conçue au départ pour traiter les pathologies de la personnalité. L'objectif principal de la présente recherche est d'étudier l'application de la PGRO au trouble dépressif majeur accompagné d’une pathologie de la personnalité. Une diminution de la symptomatologie dépressive et des traits de personnalité pathologiques était attendue. Trois participantes, recrutées à partir de la clientèle en cabinet privé de la chercheuse, souffrant d'un épisode dépressif majeur et présentant des traits de personnalité pathologiques, ont participé à 20 séances de PGRO. Elles ont été évaluées avant et après le traitement ainsi que lors d’un suivi de six mois. Aux suivis, l'épisode dépressif majeur était résorbé, ce qui fut aussi confirmé un an après la fin du traitement. Les traits de personnalité pathologiques avaient diminué de 33,33 % à 80,49 % selon la participante. Les résultats apportent un soutien préliminaire important quant à l'efficacité de la PGRO pour traiter le trouble dépressif majeur accompagné d’une pathologie de la personnalité et suggèrent que le travail sur le plan de la personnalité pathologique a un impact sur la diminution de la symptomatologie dépressive.
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L’humanité en psychothérapie : la perspective de thérapeutes expérimentésLabrecque, Marie-Eve January 2016 (has links)
Depuis quelques années, le contexte économique et social dans lequel évoluent les psychologues cliniciens amène certains auteurs à se demander si la psychothérapie est en perte d’humanité. En effet, les thérapeutes se retrouvent confrontés à la pression d’offrir des traitements brefs, rentables et validés par des données probantes, ce qui peut avoir pour effet de négliger l’aspect humain. Par ailleurs, bien que la recherche démontre le caractère fondamental de la relation thérapeutique, la dimension humaine de la psychothérapie demeure peu étudiée. En lien avec ces concepts, ceux de relation réelle, d’authenticité, de présence thérapeutique, de profondeur relationnelle et de compassion ont fait l’objet d’études et suggèrent la pertinence de s’y intéresser. Toutefois, plusieurs recoupements sont observés entre ces concepts et aucune recherche n’appréhende la dimension humaine dans sa globalité. La présente étude vise à décrire ce qu’est l’humanité et comment elle se manifeste en psychothérapie, à partir de la perspective de thérapeutes expérimentés. Un devis qualitatif exploratoire a été utilisé. Des entrevues semi-structurées ont été réalisées auprès de six psychologues reconnus par leur entourage comme faisant preuve d’humanité en psychothérapie. L’analyse thématique a été privilégiée pour analyser les données recueillies. Il en est ressorti que l’humanité en psychothérapie constitue une façon d’être du thérapeute, caractérisée par l’intégration authentique de son rôle professionnel et une certaine flexibilité par rapport au cadre thérapeutique. Cette façon d’être est sous-tendue par différentes croyances, dont celle que la relation thérapeutique – considérée comme centrale en psychothérapie – contribue au rétablissement du client. Selon les thérapeutes interrogés, l’humanité en psychothérapie se manifeste de huit façons, par la présence à soi, la présence à l’autre, l’intérêt sincère pour l’autre, la bienveillance, l’amour, la compassion, l’authenticité et l’humilité. Par ailleurs, ils évoquent que le fait de choisir une approche qui s’accorde à eux, de sélectionner des clients en fonction de leurs limites et de s’engager dans leur développement personnel favorisent cette humanité. Les résultats de l’étude enrichissent les connaissances au sujet de la dimension humaine de la psychothérapie. D’autres recherches seront nécessaires pour approfondir en quoi consiste l’humanité dans ce contexte. La présente étude permettra néanmoins de sensibiliser les différents acteurs du domaine de la psychologie à l’importance de cette dimension dans la pratique clinique et dans la formation des futurs psychologues.
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Analyse de survie sur les prédicteurs de la durée d’un processus thérapeutique individuel chez les hommes auteurs de violence conjugaleBelzile, Martin January 2016 (has links)
La violence conjugale est un problème social qui engendre des coûts sérieux (Statistique Canada, 2016). Son traitement est important. Les taux d’abandon thérapeutique observés dans les programmes de traitement en groupe pour les hommes auteurs de comportements violents en contexte conjugal se situent entre 15 et 58 % (Jewell & Wormith, 2010). Ces hauts taux d’abandon réduisent l’efficacité réelle des suivis pour violence conjugale (Bowen & Gilchrist, 2006). Des études montrent que l’âge, l’occupation, le statut conjugal, le faible revenu, l’expérience de violence physique à l’enfance, la consommation de drogue et d’alcool, ainsi que la personnalité colérique et la fréquence des comportements de violence sont des variables qui permettent de prédire l’abandon d’un programme de traitement de la violence conjugale en format de groupe et de type fermé (Jewell & Wormith, 2010). Aucune étude recensée n’a étudié les prédicteurs liés à l’abandon thérapeutique d’un traitement en format individuel de type ouvert. Cette étude visait à identifier quels sont les moments-clés où il y a cessation du suivi pour violence conjugale et à vérifier quelles variables sont associées à une cessation plus ou moins précoce du traitement individuel des hommes auteurs de violence conjugale. Une batterie de questionnaires auto-rapportés a été soumise à 206 hommes francophones qui amorcent une consultation individuelle pour un problème de violence conjugale dans un centre communautaire de la province de Québec. Parmi ceux-ci se trouvaient des questionnaires évaluant l’expérience de la colère, les comportements de violence conjugale, les insécurités d’attachement amoureux et la désirabilité sociable. Le nombre de séances complétées par chaque participant a également été obtenu par le biais de l’organisme. Une première analyse de survie a permis de produire une table de survie et d’identifier trois moments où la cessation du suivi est la plus fréquente, soient une cessation précoce (1 ou 2 séances), une cessation à court terme (3 à 5 séances) et une cessation à moyen terme (après la 11e séance). L’analyse de survie par régression de Cox a ensuite permis de montrer que l’âge, le fait d’avoir complété ou non des études post-secondaires, le fait d’avoir une occupation stable (emploi ou études à temps plein) ou non, le fait de consulter sous ordonnance légale, le niveau de violence psychologique émise, ainsi que les insécurités d’attachement (évitement de l’intimité, anxiété d’abandon) sont tous des prédicteurs significatifs du moment de cessation d’un suivi individuel de type ouvert pour violence conjugale. Plus précisément, les participants qui n’ont pas complété d’études post-secondaires, qui sont sans occupation stable, qui consultent sous ordonnance de la Cour ou de la DPJ et qui présentent peu d’évitement de l’intimité ont davantage tendance à cesser leur suivi de façon précoce; les participants qui ont complété des études post-secondaires et qui présentent peu d’anxiété d’abandon ont davantage tendance à cesser leur suivi à court terme; les clients qui posent moins d’actes de violence psychologique ont davantage tendance à mettre fin à leur suivi à moyen terme. Les implications cliniques de ces résultats sont discutées
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À propos de pédophilie : un échec d'assomption subjective ? / About pédophilia : a failure of subjective assumption ?Grüter, Denis 21 December 2018 (has links)
La pédophilie a valeur de monstruosité dans les sociétés occidentales actuelles. Son évocation suscite dans la population des mouvements émotionnels importants d’incompréhension, d’opprobre et de rejet. Pour autant, les révélations régulières dans les médias et la meilleure prise en compte des victimes depuis les années quatre-vingt-dix donnent un aperçu de l’ampleur du phénomène et en font un véritable sujet de société. Dans ce contexte, la prise en charge psychothérapeutique de patients pédophiles représente un véritable défi pour les professionnels, tant elle soulève des questions théoriques, techniques et éthiques. Il convient de tenter de mieux cerner la pédophilie dans sa dimension historique et de la définir au niveau juridique, psychiatrique, psychopathologique. La théorie psychanalytique offre des pistes de compréhension des enjeux internes susceptibles de conduire à l’agir pédophile. Ainsi, l’emploi de mécanismes psychiques archaïques, voire le recours à l’acte, fonctionnent comme des tentatives de survie psychique face à une situation extrême de danger ressenti comme imminent. Une telle économie est révélatrice d’une éclipse de la subjectivité. Les dispositifs de prise en charge psychothérapeutiques doivent être élaborés en tenant compte du fonctionnement psychique de ces patients, de la sauvegarde de la capacité du thérapeute, et visent la subjectivation du patient. Cinq vignettes cliniques, tirés d’une pratique de psychologue travaillant en milieu carcéral et dans une consultation ambulatoire spécialisée, viennent illustrer et enrichir les concepts théoriques. / Pedophilia is a monstrosity in today's Western societies. His evocation provokes in the population important emotional movements of incomprehension, opprobrium and rejection. However, regular revelations in the media and better consideration of victims since the nineties provide insight into the extent of the phenomenon and make it a real social issue.In this context, the psychotherapeutic care of pedophile patients represents a real challenge for professionals, as it raises theoretical, technical and ethical questions.We must try to better understand pedophilia in its historical dimension and define it at the legal, psychiatric, psychopathological level. The psychoanalytic theory offers ways of understanding the internal issues likely to lead to pedophile action. Thus, the use of archaic psychic mechanisms, even the resort to the act, function as attempts of psychic survival in the face of an extreme situation of danger felt as imminent. Such an economy is indicative of an eclipse of subjectivity.Psychotherapeutic management systems must be developed taking into account the psychic functioning of these patients, the safeguarding of the therapist's capacity, and aim at the subjectivisation of the patient.Five clinical vignettes, drawn from a practice of psychologist working in a prison environment and in a specialized outpatient clinic, illustrate and enrich the theoretical concepts.
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Utilisation du modèle d'acceptation technologique chez les professionnels intéressés à la réalité virtuelle comme outil thérapeutique : quels sont les facteurs influençant leur décisionBertrand, Manon January 2007 (has links) (PDF)
Malgré les résultats positifs obtenus dans différentes études sur l'emploi de la réalité virtuelle pour le traitement de troubles de santé mentale, l'utilisation de cette technologie se limite essentiellement au domaine de la recherche. Plusieurs facteurs comme les coûts de l'équipement, l'attitude générale face à la réalité virtuelle ou la facilité d'utilisation perçue pourraient expliquer ce phénomène. Au lieu de présumer des facteurs potentiels associés à l'intention d'utilisation de la réalité virtuelle en clinique, il a été décidé de tester comment le Modèle d'acceptation technologique (MAT; Davis, 1989, 1993; Venkatesh, 2000) pouvait être appliqué à la réalité virtuelle. La puissance du MAT à décrire les variables impliquées dans l'intention d'utilisation d'une technologie a été validée à plusieurs reprises. Le MAT avance que l 'intention d'utilisation d'une technologie spécifique est causée par deux facteurs: la facilité d'utilisation perçue et l'utilité perçue. La facilité d 'utilisatioln perçue étant expliquée par des facteurs comme l'anxiété face à l'ordinateur, l'auto-efficacité, la perception de contrôle externe et la motivation intrinsèque. Le but de l'étude est de documenter empiriquement les facteurs pouvant avoir un impact sur l'intention d'utilisation de la réalité virtuelle dans la pratique clinique. Comme on se doit d'avoir une certaine connaissance de la réalité virtuelle pour exprimer une intention de l'utiliser, une population déjà intéressée à utiliser la réalité virtuelle a été ciblée, Les items classiques développés par Davis pour tester le MAT (1989, 1993) auprès de technologies variées ont été adaptés à la réalité virtuelle dans la pratique clinique. Un facteur coûts perçus a été ajouté au modèle proposé. Il est attendu que cette variable joue un rôle dans l'intention d'utilisation. Comme le MAT s'inspire du Modèle d'action raisonné d' Ajzen et Fishbein (1975), le rôle de l'altitude face à la réalité virtuelle comme agent médiateur entre la facilité d'utilisation perçue et l'utilité perçue sur l'intention d'utilisation. L'échantillon de l'étude comprend 141 répondants (58% femmes), d'âge moyen de 39,6 ans et d'expérience clinique moyenne de 11 ans. Les participants proviennent de milieux de pratique clinique variés: publique (31%), privé (22%), directeurs de cliniques ou de laboratoires (21%), etc. Soixante-cinq pourcent de l'échantillon a rempli une version électronique du questionnaire et 35% une version papier. La consistance interne des différentes sous-échelles étaient excellentes (α > .80 to .90). Des analyses d'équation structurelle, faites à l'aide du programme EQS, ont permis de constater que le modèle obtenu possédait de bons indices d'adéquation (NFI = .90, CFI = .98, RMSEA = .045) et que les résultats significatifs de chaque paramètre du MAT révèlent que l'intention d'utilisation de la réalité virtuelle est directement et seulement causée par l'utilité perçue (.95, p < .001). La facilité d'utilisation perçue est significativement causée par les caractéristiques du thérapeute (perception de contrôle externe, anxiété face à l'ordinateur la motivation intrinsèque) et en retour cause de façon significative l'utilité perçue (.78, p< .001). La relation directe entre facilité d'utilisation perçue et l'intention d'utilisation ne s'est pas avérée significative. Les résultats démontrent que l'intention d'utilisation de la réalité virtuelle est exclusivement prédite par l'utilité perçue. D'autres facteurs comme les coûts, l'attitude face à la réalité virtuelle et l'anxiété face à l'ordinateur ne jouent pas un rôle signification dans la décision du clinicien favorable à la réalité virtuelle d'inclure cette technologie dans sa pratique. Les résultats doivent orienter les efforts de dissémination de la réalité virtuelle en mettant l'emphase sur l'utilité de cette technologie. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Modèle d'acceptation technologique, Réalité virtuelle, Psychologie, Clinique, Traitement.
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Réflexions sur l'apport du soi dans la compréhension du symptôme de l'automutilation présent chez certains patients ayant un trouble de personnalité borderlineLéger, Astrid 05 1900 (has links) (PDF)
Chez l'humain, les manifestations de la souffrance sont variées et parfois difficiles à comprendre. En thérapie, il n'est pas toujours aisé de savoir comment aborder la souffrance quand la personne devient une menace pour elle-même lors de comportements à caractère automutilant, par exemple. Cet essai cherche à comprendre la souffrance reliée au symptôme de l'automutilation chez les personnes ayant un trouble de la personnalité borderline. Nous voulons démontrer l'importance des relations précoces dans le développement du self et ce, au niveau pulsionnel, relationnel et développemental. Dans un premier temps, cet essai vise l'intégration d'acquis théoriques à la pratique clinique par la présentation de trois approches différentes du self qui permettent d'évaluer la sévérité des cas rencontrés. Dans un deuxième temps, nous voulions aussi aider à diminuer les craintes que certains thérapeutes inexpérimentés pourraient avoir face aux situations de crises, telle que l'automutilation, en démystifiant ces gestes et leurs causes en fournissant une meilleure compréhension du trouble de personnalité borderline, afin que les thérapeutes puissent rester plus disponibles et empathiques. En premier lieu, nous aborderons les buts et les motivations qui nous ont poussés à faire cette recherche. Ensuite, nous présenterons à travers le contexte théorique les définitions du Moi, du self et celle du trouble de personnalité borderline. Un bref historique du symptôme de l'automutilation sera exposé ainsi que les contextes d'apparition et la dynamique de celui-ci. La différence entre l'agressivité et la violence sera illustrée et des avenues de traitements seront proposées. Par la suite, la présentation de nos trois approches permettra de comprendre le niveau pulsionnel, relationnel et développemental du self en lien avec le développement d'un trouble de personnalité borderline et la présence du symptôme de l'automutilation. La première théorie, celle du Moi-peau d'Anzieu, permettra de comprendre le Moi à partir des investissements pulsionnels en représentant une surface de communication et un contenant pour le monde des pensées. Notre deuxième approche, celle de Kernberg et al., démontre l'importance des relations précoces dans le développement du self et dans sa cohésion. Et la dernière, celle de Fonagy et al., aide à définir les capacités de mentalisation de l'enfant en lien avec la fonction réflexive du parent. Pour chacune des trois approches, nous exposerons les origines propres à celles-ci, comment elles expliquent le développement du self, la motivation du modèle théorique, les fonctions du self, la définition du trouble de personnalité borderline, la position thérapeutique de l'auteur et une étude de cas. La discussion servira à comparer nos trois approches théoriques et nos études de cas qui y sont associées, pour exposer ensuite, des réflexions sur le traitement des personnes ayant un trouble borderline qui s'automutilent. Pour conclure, le fait de connaître le niveau pulsionnel, relationnel et développemental du self aide à la compréhension du symptôme de l'automutilation diminuant ainsi les craintes du thérapeute face aux situations de crise.
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Usages et mésusages des théories du sexuel dans le discours et la clinique "psy" en France contemporaine / Use and misuse of sexual theories in psychoanalytical literature and practice in the contemporary FranceBesnard-Santini, Tiphaine 11 December 2015 (has links)
Révolutionnaires et centrales dans la pensée freudienne, les théories du sexuel ont progressivement perdu leur place transgressive dans la psychanalyse contemporaine pour devenir le décalque des normes sociales. Cette thèse se propose d'étudier les effets de ces théories sur l'écoute des thérapeutes français/es, à partir notamment d'une analyse approfondie de la littérature freudienne et post-freudienne, mais aussi des ouvrages critiques et dissidents de ce courant, et de l'hypothèse selon laquelle cette littérature n'est pas en mesure de préparer les professionnel/les à entendre leurs patient/es dans l’expression de leur vie sexuelle.Pour se faire, des entretiens ont été menés aussi bien avec des patient/es, que des thérapeutes, visant à évaluer la place et le rôle des théories analytiques dans l'écoute et l'accompagnement des personnes, mais également de proposer quelques pistes théoriques susceptibles d'établir une approche ouverte, non-sexiste et libératrice de la thérapie. Cette étude rejoint les critiques, formulées par le mouvement des femmes et les études queer, et fait état des risques cliniques que font courir des théories psychanalytiques qui donnent et perpétuent une vision conservatrice, voire réactionnaire, de la sexualité, de la sexuation ou encore du désir. Ces écueils pouvant être à l’origine des pratiques cliniques irrespectueuses, voire nocives, auxquelles les patient/es qui ont répondu aux entretiens ont pu être confronté/es, notamment les femmes et les minorités sexuelles et de genre. En valorisant une approche qui met en dialogue différentes théories du sexuel et de la subjectivité, cette thèse vise à prolonger les efforts de celles et ceux qui cherchent constamment à améliorer l'écoute et l'accompagnement des professionnel/les de la thérapie. / Revolutionaries and essential in Freudian thought, sexual theories gradually lost their transgressive role in contemporary psychoanalysis to become copies of social standards. This thesis proposes to study the effects of these theories on the capacity of French therapists to listen, from from a thorough analysis of Freudian and post-Freudian literature, but also of the dissidents and critical works of this current. This was in the aim to try on the hypothesis that, due to the content of the French psy training, therapists are badly prepared to listen, understand and help their patients in the expression of their sexual lives.
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Le développement et la mise en application de la créativité relationnelle en contexte d’impasses relationnelles : une étude heuristiqueMarques Manata, Sofia January 2017 (has links)
La recension de la littérature sur la créativité en psychothérapie renseigne principalement sur trois axes : la personne, le produit et le processus créatifs. D’abord, plusieurs modèles d’études sur la personne créative semblent s’accorder sur certaines qualités du thérapeute créatif, notamment la flexibilité, l’ouverture à l’expérience et la persistance face à une tâche. Au regard du deuxième axe, certains auteurs évoquent la relation thérapeutique comme principal produit créatif en contexte clinique et donc comme cible prioritaire à laquelle s’intéresser. Dans cette optique, le troisième axe que représente le processus créatif, fréquemment défini comme un processus de résolution de problèmes, permettrait en principe aux thérapeutes d’exercer leur propre créativité au profit de la relation thérapeutique, notamment pour résoudre des impasses relationnelles. Toutefois, peu de recherches outillent concrètement les thérapeutes quant aux moyens ou à la manière de développer et d’exercer leur créativité en ce sens. La présente étude, bien qu’elle s’intéresse aussi aux deux premiers axes, se propose d’offrir des pistes pour pallier cette lacune liée au troisième axe. Un devis qualitatif heuristique et, plus spécifiquement, l’application heuristic self-search inquiry (HSSI) ont été privilégiés afin de proposer un modèle personnel des facteurs favorables au processus de développement et de mise en pratique de la créativité relationnelle du thérapeute pour résoudre les situations d’impasses relationnelles. La question de recherche propose d’explorer comment le thérapeute peut développer et mettre en pratique sa créativité face aux impasses relationnelles de sa vie courante, tant au niveau professionnel que personnel. Les sous-questions suivantes ont permis d’approfondir les analyses : 1) Quelles caractéristiques personnelles permettent de favoriser le dénouement d’impasses relationnelles? 2) Comment se manifeste concrètement la créativité relationnelle lorsqu’une situation d’impasse survient en contexte relationnel? 3) Quels moyens peuvent être pris pour nourrir l’habileté à assumer un processus créatif de résolution de problèmes face aux impasses relationnelles? Deux instruments de cueillette de données ont été privilégiés pour cette étude, soit le journal de recherche et l’entretien d’explicitation. Puis, les données ont été soumises à une analyse en mode écriture. Deux principaux apports de la thèse se dégagent des résultats obtenus. D’abord, ils mettent en lumière des caractéristiques de l’individu créatif rarement évoquées dans la littérature, soit la capacité à nourrir l’espoir et la croyance en un potentiel créatif, tant face à soi-même qu’envers autrui. Deuxièmement, ils proposent un modèle d’application de la créativité relationnelle, incluant des pistes d’action concrètes pour favoriser le développement d’une telle créativité et y recourir en situations d’impasses relationnelles. La discussion établit des liens entre ces résultats et la documentation existante. Elle aborde également comment le modèle proposé peut servir d’appui concret aux thérapeutes, tant dans leur vie personnelle que professionnelle. Les contributions particulières de la méthode HSSI privilégiée dans la thèse, tant pour l’avancement des connaissances scientifiques que pour le développement professionnel des thérapeutes, sont également discutées. Enfin, les retombées des résultats notamment au niveau de la formation des thérapeutes, ainsi que de nouvelles avenues de recherche sur la créativité relationnelle sont abordées.
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