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"Notre tâche est de rendre les hommes prêts au combat": La formation des sous-officiers de renfort d'infanterie du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale

D'Amours, Caroline January 2015 (has links)
Cette thèse propose une analyse de la formation des sous-officiers de renfort d’infanterie au cours de la Seconde Guerre mondiale dans le but d’exposer la création et l’administration de l’organisation d’instruction de ces hommes en plus d’étudier la nature de l’enseignement donné. Afin de maintenir l’efficacité au combat de ses unités et formations sur le théâtre opérationnel du nord-ouest de l’Europe à partir de juin 1944, la Première Armée canadienne devait fournir des caporaux de renforts d’infanterie aptes à faire face aux défis du champ de bataille. En raison de l’importance de leur tâche sur le champ de bataille moderne, ces hommes constituent véritablement l’épine dorsale de l’efficacité militaire des bataillons d’infanterie canadiens. L’analyse des politiques et des développements à l’origine de la filière d’instruction de masse pour des renforts d’infanterie montre que les déficiences du système encore présentes au début de la campagne de Normandie étaient dues en grande partie à la négligence du haut commandement militaire canadien. Cette condition retarda l’adoption de mesures essentielles à la dissémination d’un enseignement uniforme et en concordance avec les développements du champ de bataille moderne jusqu’à l’automne 1944. Malgré l’implication canadienne au côté de la Grande-Bretagne de 1914 à 1918, les politiques adoptées dans l’entre-deux-guerres par les hauts dirigeants militaires canadiens gênèrent le développement de l’expertise militaire des membres de la force régulière en plus de limiter considérablement l’attention accordée à la préparation de la milice. L’absence d’un cadre d’instruction compétent au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale entrava la mise sur pied d’une formation réaliste. L’expansion massive entreprise à la suite du changement dramatique du contexte stratégique en 1940 ne fit qu’aggraver la carence en ressources matérielles et humaines en plus de détourner l’attention des généraux canadiens de l’organisation de la filière d’instruction des sous-officiers de renfort d’infanterie. Malgré tout, l’introduction de nouvelles méthodes d’instruction et d’entraînement dans l’organisation destinées aux sous-officiers de renfort à partir de 1942 constitua un progrès sensible dans le savoir communiqué aux nouveaux caporaux pour leur survie sur le champ de bataille. Cependant, sa mise en œuvre fut retardée par la collaboration difficile entre les différents quartiers généraux et par la diversité des approches adoptées pour disséminer une doctrine d’infanterie jusqu’en 1944. La révision de la politique d’instruction des sous-officiers de renfort et de sa structure d’organisation au Royaume-Uni au début de l’année 1944 eut progressivement pour effet de garantir l’envoi de candidats de qualité aux unités au front tout comme l’introduction des leçons tirées de l’expérience au front, plus particulièrement après le déclenchement des opérations en Europe du Nord-Ouest. Enfin, les mesures adoptées à la suite des importantes pénuries de fantassins connurent un succès indéniable pour la poursuite de la campagne. La mise en œuvre d’une coordination véritablement efficace entre les quartiers généraux responsables de la formation et l’intérêt manifeste de l’état-major de la Première Armée canadienne à partir du mois d’août 1944 pour la formation de ses renforts d’infanterie constituèrent les éléments indispensables à l’arrivée de sous-officiers de qualité au sein des bataillons canadiens pour le reste de la durée de la campagne. Au final, l’analyse de l’organisation d’instruction des renforts apporte une nouvelle perspective sur la crise des effectifs de renfort et sur la nécessité du recours à la conscription à l’automne 1944.
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Entre rupture et continuité. Le champ littéraire belge après la Seconde Guerre mondiale (3 septembre 1944 - 8 octobre 1960)

Fréché, Bibiane 28 April 2006 (has links)
Le champ littéraire belge francophone du second après-guerre n'a jamais fait l'objet d'une étude approfondie et exhaustive. Après avoir rappelé les conditions littéraires et culturelles de la Seconde Guerre mondiale, nous étudions l'épuration du champ littéraire, à savoir la réorganisation de celui-ci, par des instances qui lui sont extérieures. Nous analysons ensuite les rapports entre les écrivains et les institutions publiques et littéraires, avant de nous atteler à la description du champ littéraire de l'après-guerre. Nous tentons d'y décrire la position et les prises de positions des différents agents en présence. Se déploie alors en filigrane l'image d'une institution littéraire faible, incapable de faire émerger un nombre conséquent des auteurs de l'époque.
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Alice Parizeau, Tecia Werbowski, Régine Robin : mémoire blessée et écriture migrante du Québec

Berrier, Julie January 2005 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Gendarmerie et maquis sous l'Occupation en France (1943 - 1944) : force est faiblesse / Gendarmerie and maquis during French Occupation (1943-1944)

Chevet, Emmanuel 25 February 2011 (has links)
Il s’agit d’analyser un schéma complexe qui ne peut pas être la relation de deux univers diamétralement antithétique, déjà dans les faits, mais aussi dans les idées, entre une gendarmerie vouée à l’Etat, la collaboration, l’ordre ou la loi et des maquis prolongement d’une Nation, de résistances, du désordre, de hors-la-loi. Ce doctorat veut comprendre comment les mondes de l’ordre conventionnel et du désordre coexistent, à l’intérieur d’un même milieu, voire d’un même lieu. Les interactions avec la population rurale sont alors au cœur de notre réflexion. / It is about analysing a complex scheme of interactions that cannot be reduced to the relation between two opposed worlds, the opposition in actions and ideas between the collaborating, state devoted, law abiding and the resistants, the hand of a Nation, the outlaws. That is to say the doctorate is trying to find out how legal order and disorder coexisted within the same milieu sometimes even in the same place. Our reflexion is centred on the social interaction with the rural population.
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Le silence dans l'œuvre de Georges Perec / Silence in Georges Perec's Works

Dolparadorn, Suwanna 03 July 2019 (has links)
Après la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, les mots semblent ne plus suffire pour désigner le réel. La littérature du XXe siècle invente alors un langage nouveau, qui tend vers le silence. C’est ainsi que, traumatisé par l’Histoire, Georges Perec se tourne vers une écriture du silence, manière pour lui de réfléchir au langage et à ses limites, et cette démarche est perceptible surtout dans Un homme qui dort, La Disparition et W ou le souvenir d’enfance. La première partie de cette thèse s’ouvre sur les définitions du silence, puis se propose d’examiner sa rhétorique et ses motivations, et enfin de traiter les divers aspects du blanc, l’équivalent visuel du silence. La deuxième partie se concentre quant à elle sur l’examen des techniques narratives servant à la mise en place d’une écriture du silence : les jeux de la narration liés à la présence ou l’absence du narrateur, le morcellement narratif où le silence réside à chaque arrêt, et le patchwork intertextuel dont les voix remplacent celle de l’auteur. La troisième partie aborde enfin la question de la quête autobiographique que Perec a menée de manière plus ou moins oblique. Les thèmes de l’étrangeté à soi et de l’oubli se présentent comme des éléments essentiels car c’est la perte de mémoire et d’identité qui entraîne une perte de la parole. Puisque l’écrivain ne peut pas témoigner de l’expérience concentrationnaire qu’il n’a pas vécue, il assimile cette histoire collective, écho de son histoire individuelle, à une histoire fictive. Enfin, l’écriture perecquienne est un travail de deuil : l’auteur se sert du silence comme thème et technique d’écriture pour parler de la disparition de la mère, victime de la Shoah. / After the tragedy of the Second World War, words seem insufficient to represent reality. The authors of the 20th century have invented a new language that tends towards silence. Traumatized by history, Georges Perec thus turns to writing about silence. Through writing about silence, Perec contemplates the language and its limits; this approach is noticed particularly in Un homme qui dort, La Disparition and W ou le souvenir d’enfance. The first part of this thesis deals with the definitions of silence, then examines the rhetoric and motivations of silence. The different aspects of “the blank”–visual equivalence of silence–are also taken into account. The second part focuses on the narrative techniques implemented for the writing of silence. These techniques include the dynamic of narrative voices connected to the narrator’s both presence and absence; a fragmented narrative where silence exists after certain breaks; and the replacement of the author’s voice by an intertextual patchwork. The third part investigates Perec’s autobiographical elements which are more or less obliquely presented. Perec’s own alienation and forgetfulness are employed as key factors contributing to the uniqueness of silence as loss of memory and identity undermines the ability to speak. Since the author could not testify the trauma in the concentration camp through first-hand experience, he transforms collective history, echoing his individual history, into fictional history. Finally, Perec’s writings can be regarded as a literature of mourning: the silence, deployed as themes and literary techniques, is an instrument for recounting the loss of Perec’s own mother—a Shoah victim.
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Déporter : politiques de déportation et répression en France occupée : 1940-1944 / To deport : deportation policies and repression in occupied France : 1940-1944

Fontaine, Thomas 28 March 2013 (has links)
Déportations dans des grands transports de mille personnes, petits convois d'une cinquantaine de détenus, fusillades, massacres aveugles ... La répression allemande en France occupée fut multiforme. La déportation fut une forme de cette répression, celle qui fit le plus de victimes en France occupée entre 1940 et 1944. Ce fut un vaste transfert forcé de dizaines de milliers de personnes vers le système concentrationnaire et carcéral du Reich: d'au moins 60 500 personnes depuis les zones nord et sud occupées. Ce travail entend démontrer que pour connaître le groupe de ces déportés, il faut d'abord cerner les processus à l'œuvre dans leur déportation. Pour cela, nous avons pensé le processus grâce à la notion de politiques de déportation. Elle permet de réfléchir aux objectifs des acteurs allemands, de cerner les procédures des transferts et d'exposer leurs résultats. Ce travail propose également une indispensable mise en perspective de ces politiques de déportation avec l'ensemble du dispositif répressif mis en place en France occupée. Enfin, parce que cet objet n'avait pu être défini et travaillé après la guerre en suivant cette approche, nous expliciterons 1e rôle des représentations, des mémoires et leurs conséquences sur l'historiographie. / Deportations by means of large-scale transports of 1,000 people, small convoys of 50 prisoners, killing executions, reckless slaughter. ... German repression in Occupied France took many forms. The measure of this repression that claimed the largest number of victims in Occupied France from 1940 to 1944 was deportation. Tens of thousands - at least 60,500 people from France's northern and southern occupied zones - were subject to this enormous forced transfer to the Reich's concentrationary and prison systems. This study demonstrates that to comprehend deportees as a group, we must first focus on the steps involved in their deportation. The concept of deportation policies has enabled us to think through such a process. By envisaging deportation as a congeries of policies, we can examine the objectives of the Germans, specify transfer conditions, and explain their results. Further, this work offers an indispensable contextualization by placing these deportation policies within the larger framework of the repressive methods established in Occupied France. Finally, because this subject could not be delimited and explored using this approach after the World War Il, we discuss the function of representations and of memory, as well as their ramifications for historiography.
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L’emploi des blindés français sur le front occidental d’août 1944 à mai 1945 / The use of French armored vehicles on the Western Front from August 1944 to May 1945

Pesqueur, Michel 12 December 2018 (has links)
Le but de cette thèse est d’analyser l’emploi des blindés dans globalité et jusqu’aux plus petits échelons (pelotons, équipages) c’est-à-dire à hauteur d’hommes (slogan devenu à la mode depuis). En effet beaucoup d’écrits et d’études précédents restent souvent au niveau tactique voire stratégique. Il s’agit également d’étudier les éventuelles différences entre la théorie doctrinale et son application sur le terrain, voir si l’emploi des blindés variait en fonction des acteurs et si oui pourquoi. Cette étude se veut globale, elle prend en compte, les hommes (donc leur formation, leur origine, leur passé), la doctrine et le matériel car l’emploi au combat est la réunion de tous ces facteurs. Les recherches montrent que les trois GU blindées françaises n’étaient pas employées de la même façon, la raison principale résidant dans les conceptions d’emploi des chefs. Les unités blindées françaises étaient composées d’hommes au passé et au parcours différents. Des Gaullistes historiques au jeune engagé d’aout 1944 en passant par les rappelés de l’armée d’Afrique. Tous se retrouvèrent dans les tourelles avec un même but libérer le pays. Elles-mêmes avaient des origines diverses. Certaines n’avaient cessé de combattre, d’autres étaient restées en Afrique du nord ou en Afrique occidentale jusqu’au débarquement allié de novembre 1942. Mais toutes montrèrent un haut niveau de maîtrise tactique et de professionnalisme Leur équipement et leur organisation étaient homogènes car d’origine américain. Leur concept d’emploi était celui dicté par les FM qu’elles adaptèrent à leur main pour combattre à la Française et parfois marquer leur différence par rapport aux alliés. Une fois engagées, elles tinrent toute leur place aux côtés des unités alliés, prouvant leur valeur et marquant ainsi la renaissance de l’armée française. Cette unicité d’organisation, de doctrine et d’équipement masque cependant des différences dans l’emploi. Elles furent tributaires des grandes unités auxquelles elles étaient rattachées et de leur chef. L’emploi des unités blindées dépendait en grande partie des hommes. Des chefs d’abord dont tous n’avaient pas les mêmes conceptions d’emploi des unités blindées ce qui se traduisit par des frustrations et des conflits en particulier entre les généraux Leclerc et de Lattre. Mais également des équipages qui firent preuve d’un état d’esprit remarquable mais particulier et de beaucoup d’abnégation. / The aim of this thesis is to analyze the use of armored vehicles globally and up to the smallest levels (platoons, crews), that is to say at the level of men (slogan that has become fashionable ever since). Indeed, many previous writings and studies often remain at the tactical or strategic level. It is also a question of studying the possible differences between the doctrinal theory and its application in the field, to see if the use of armored vehicles varied according to the actors and if so why. This study is intended to be comprehensive, it takes into account, men (thus their training, their origin, their past), doctrine and equipment because employment in combat is the meeting of all these factors. Research shows that the three French armored GUs were not employed in the same way, the main reason residing in the chiefs' conceptions of employment. French armored units were made up of men with different backgrounds and backgrounds. From the historical Gaullists to the young worker of August 1944, passing by the recalled African army. All found themselves in the turrets with the same goal to liberate the country. They themselves had various origins. Some had continued to fight, others had remained in North Africa or West Africa until the Allied landings of November 1942. But all showed a high level of tactical mastery and professionalism. Their equipment and organization were homogeneous because of American origin. Their concept of employment was that dictated by the FM that they adapted to their hand to fight the French and sometimes mark their difference compared to the allies. Once engaged, they held their place alongside the allied units, proving their value and thus marking the rebirth of the French army. This uniqueness of organization, doctrine and equipment, however, masks differences in employment. They were tributaries of the great units to which they were attached and of their leader. The use of armored units depended largely on men. Chiefs first, all of whom did not have the same conceptions of the use of armored units, which resulted in frustrations and conflicts in particular between Generals Leclerc and de Lattre. But also crews who showed a remarkable state of mind but particular and a lot of self-sacrifice.
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Le rôle de la télévision française dans la transmission de la mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale au travers de documentaires / The role of French television in transmitting the collective memory of the Second World War thanks to documentaries

Mamillon, Charlene 15 May 2018 (has links)
La mémoire collective correspond aux souvenirs que partage un groupe ou une société. Elle peut se transmettre. Elle marque donc l’identité des groupes. Il existe une multitude de mémoires collectives puisque chaque groupe social à la sienne. D’ailleurs, un individu peut appartenir à plusieurs groupes et donc détenir plusieurs mémoires collectives. La télévision participe à créer une mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale à force de répétition. En effet, chaque année, elle diffuse et rediffuse de nombreux documentaires qui en parlent qui utilisent toujours les mêmes images d'archives. La plupart des documentaires ont recours aux témoins et jouent sur l’émotion de ceux-ci pour que les téléspectateurs s’imprègnent de leurs récits durablement. La transmission de la mémoire collective se fait aussi grâce au commentaire explicatif qui permet de lier les images entre elles et de leur donner du sens. Les images utilisées sont souvent les mêmes et permet aux téléspectateurs de ne pas les oublier. Pour tenter de se démarquer des autres réalisateurs, certains colorisent les archives pour les rendre plus vivantes, plus attrayantes. Selon les historiens, la colorisation pose plusieurs problèmes dont celui du travestissement des images d’origine. Cependant, il existe une autre façon de faire des documentaires. Shoah de Claude Lanzmann n’utilise aucune image d’archives. Le réalisateur choisit de les remplacer par des images qu’il a filmées des lieux d’extermination et par des témoignages. La différence de ce film lui a permis de devenir un point de référence. / The collective memory corresponds to the souvenirs shared by a group of people or by society. It can be transmitted from people to people. So it testifies of the group’s identity. There are a multitude of collective memories since every social group gets one. One person can be a part of several groups and then, get various collective memories.Television creates a collective memory of the Second World War through repetitions. Indeed, each year, it broadcasts a lot of documentaries which always use the same archive images.Most documentaries resort to the testimony of witness and play with their emotions so that the audience retains their stories for long. The collective memory is also transmitted thanks to the illustrative comment that gives sense to the images. The images in documentaries are often the same and the audience can recognize them, remember them and never forget them.Sometimes, the archive images are in colour in order to make them more attractive. The colour images do not represent reality more than the black and white images. They are a lie for the audience.However, there is another way of making documentaries. Shoah, Claude Lanzmann’s movie, do not use archive images. The director used the pictures of extermination camps that he filmed and the testimonies of the survivants.This documentary became a benchmark thanks to its singularity.
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Les échanges de l'ombre : passages des services de renseignements suisse et alliés à travers la frontière de l'Arc jurassien 1939-1945 / Underground Exchanges. : Crossings by Swiss and Allied Intelligence Services of the Franco-Swiss Border along the Jura Mountains during World War II

Rossé, Christian 30 September 2013 (has links)
Durant la période de l’Occupation de la France, la frontière franco-suisse est bien gardée par les Allemands, secondés par les douaniers français, et les Suisses. Ses franchissements sont sévèrement réglementés. Les autorisations sont délivrées au compte-goutte. Elle se veut une barrière hermétique pour lutter par exemple, du côté allemand, contre la fuite de prisonniers de guerre ou de gens persécutés, l’espionnage, le marché noir, et, du côté suisse, contre l’afflux de réfugiés clandestins et la contrebande. Elle est doublée d’une zone interdite, sur sol français, dans laquelle il faut montrer patte blanche pour circuler. En principe donc, l’espace à proximité de la frontière est supposé être un no man’s land mort, occupé uniquement par les sentinelles.Mais, dans la réalité, cet objectif est bien loin d’être atteint. L’espace de la frontière est le lieu d’une intense activité clandestine. L’élément clé en est le passeur. Ce dernier est généralement soutenu par les « by-standers », soit les frontaliers qui, sans franchir eux-mêmes la frontière, leur offrent une assistance logistique (hébergement, nourriture, …). Grâce à ces réseaux, une masse hétéroclite de personnes et de choses, voire d’animaux, franchissent la frontière dans les deux sens : réfugiés juifs, prisonniers de guerre français ou polonais, espions suisses et alliés, résistants et maquisards français, marchandises de tous genres, courrier, etc.La mission du Service de renseignements suisse (SR) est de fournir au commandant en chef de l’armée et à l’Etat-major général les informations dont ils ont besoin pour prendre leurs décisions. L’acquisition de l’information est en théorie la tâche des postes extérieurs répartis le long de la frontière, ainsi que des centrales de collecte. Parmi les différentes méthodes employées pour rassembler les renseignements figurent l’étude des rapports des attachés militaires à l’étranger, l’exploitation des lignes de renseignement, mais aussi l’envoi de l’autre côté de la frontière suisse d’agents en mission.Les bons résultats du SR obtenus entre 1940 et 1944 sont dus en grande partie à la collaboration mise en place, à tous les niveaux, avec les services de renseignement étrangers et les réseaux de résistance. La Suisse a en effet été choisie par bon nombre d’organisations alliées comme plaque-tournante pour leurs réseaux de renseignement. Les informations convergent de toute l’Europe vers les représentations diplomatiques établies en Suisse avant d’être transmises par celles-ci, via des postes émetteurs, à destination de Londres, Moscou ou Washington.Que ce soit au niveau du commandement du SR ou des postes extérieurs, les hommes de Roger Masson tirent avantage de ce flux et établissent un rapport de donnant-donnant avec les réseaux étrangers. En échange d’informations pouvant intéresser la défense nationale, ils organisent le franchissement de la frontière aux agents étrangers et laissent les agents de la communauté internationale du renseignement vaquer à leurs occupations en toute impunité sur le territoire helvétique.Le SR est parfaitement intégré dans la communauté internationale du renseignement établie sur le territoire suisse durant la Seconde Guerre mondiale. Sur le terrain, il partage ses agents et ses passeurs avec les réseaux étrangers. / The Franco-Swiss border was well guarded during the French occupation, on the one side by the Germans, seconded by the French customs and on the other, by the Swiss. Border crossings were strictly controlled and the border was supposed to be water-tight. The French side of the border was doubled by a first zone accessible only by special authorisation, and a second forbidden zone 1 to 3 km wide stretching along the frontier. In the minds of the German occupying forces, this corridor along the border was supposed to be a no man’s land in which only the border guards patrolled.This ideal was a long way from being the achieved, since the corridor was the scene of intense clandestine activity. The key player was the ‘passeur’ who smuggled across the border and who was usually assisted by by-standers, residents on both sides of the border-zone who did not cross the border themselves, but who supplied the logistical support of safe houses, food etc… Thanks to this network of smugglers and by-standers, a heterogeneous mass of people, objects and even animals crossed the border in both directions – French and Polish POWs, Jewish refugees, Allied airmen, Swiss and Allied spies, French resistance fighters, post, and all sorts of merchandise…The Swiss Intelligence Service (SR) was tasked with supplying the commander-in-chief and the AHQ with the information which would allow them to lead the army. The collection of information was in theory the task of the outposts spread along the border as well as of the central stations. Amongst the various methods used to collect the raw information – such as the questioning of travellers and deserters, the study of reports issued by Swiss military attachés abroad and the exploitation of intelligence lines– the SR sent agents on missions beyond the Swiss borders.Part of the mechanism which allowed the SR to be well informed between 1940 and 1944, was its collaboration at all levels with the foreign secret services and the resistance networks. In fact a number of Allied organisations chose Switzerland as the hub of their intelligence networks. Information converged from all over Europe towards the embassies and consulates established in Switzerland, and these in turn transmitted it via radio emitters from their delegations, or via clandestine ones, to London, Moscow or Washington.Whether it was at the level of the head of the SR, or of the listening posts, Roger Masson’s men took advantage of this flow and set up relationships on a give and take basis with the foreign networks. In exchange for information affecting the security of the nation, they organized the border crossings of foreign agents and of documents coming from abroad, and allowed the international intelligence community agents to go about their business with almost total impunity on Swiss soil.The SR was perfectly integrated into the international ‘intelligence community’ established on Swiss soil during World War II. In the field, it ‘shared’ its agents and smugglers with the foreign networks.
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Vie des revues françaises entre 1939 et 1953 : Poésie et critique poétique. / State and evolution of French magazines between 1939 and 1953 : Poetry and criticism relating to it

Lebrun, Florence 22 March 2016 (has links)
Au cours de la Seconde Guerre mondiale se produit un phénomène éditorial sans précédent : alors que le contexte y est peu favorable, d’innombrables revues francophones sont créées, aussi bien en France métropolitaine que dans les colonies et à l’étranger, à l’instar de Fontaine, Poésie, Confluences, L’Arbalète, Cahiers de Poésie, Les Lettres françaises et bien d’autres encore. Elles viennent s’adjoindre aux périodiques qui existaient avant 1939 et qui ont réussi à se maintenir, afin de souligner la grandeur intellectuelle du pays. Ensemble, ils reprennent à leur compte la mission de La Nouvelle Revue Française, qui se trouve peu à peu dénaturée du fait de ses positions politiques avant d’être interdite : s’ils publient les textes d’écrivains reconnus, ils s’attachent aussi à lancer de jeunes auteurs qui, sans eux, n’auraient pu atteindre la notoriété qui a été la leur. Ainsi, jusqu’en 1953, date à laquelle La N.R.F. obtient l’autorisation de reparaître, ils contribuent à dessiner le paysage littéraire de la seconde moitié du XXe siècle.Les revues publiées entre 1939 et 1953 apparaissent comme la condition même de l’émergence de la poésie durant cette période. Elles contribuent à replacer ce genre au centre de toutes les attentions et favorisent son renouvellement. Elles font ainsi découvrir à leurs lecteurs les poèmes d’écrivains comme Olivier Larronde, Adrian Miatlev ou encore un certain Noël Mathieu, qui deviendra bientôt le fameux Pierre Emmanuel. Elles diffusent leurs textes aux côtés de ceux d’auteurs reconnus comme Paul Éluard ou Aragon, dont l’œuvre est alors en pleine mutation, et remettent sur le devant de la scène des écrivains du passé.Aux côtés des poèmes eux-mêmes se déploie dans les revues un important discours critique, dans lequel les chroniqueurs s’interrogent en profondeur sur les évolutions de la poésie. S’ils dessinent ses lignes de force, évoquant tour à tour un néo-classicisme, un renouvellement du lyrisme et une poésie tantôt engagée, tantôt matérialiste, tantôt spiritualiste, ils s’interrogent aussi sur leur mission et engagent de ce fait la critique dans une dimension autoréflexive. Leurs articles et chroniques, dont la fonction première est de contribuer au rayonnement de la poésie, apparaissent ainsi comme le berceau dans lequel s’éveille, peu à peu, la Nouvelle Critique, qui connaîtra son plein essor après 1953 et rayonnera durant toute la seconde moitié du XXe siècle. / The editorial scene during World War II was a witness to an unprecedented phenomenon. Beating the odds, a great number of French-speaking magazines were created, whether it be in Metropolitan France, in colonies or abroad. Among them : Fontaine, Poésie, Confluences, L’Arbalète, Cahiers de Poésie, Les Lettres françaises, and many more. These just add to the list of periodicals that predate 1939 and managed to stay afloat in order to underline the country’s intellectual greatness. Together - and in their own way - they upheld the mission of La Nouvelle Revue Française, whose nature was slowly altered because of its political views, before being shut down altogether. Not only did they publish renowned authors’ works, but they helped launch the careers of young authors who would not have been known otherwise. Hence, they contributed to the French literary landscape until 1953 - when La N.R.F. magazine was authorized to be published again.Without these magazines published between 1939 and 1953, poetry would have been completely forgotten during that era. Not only did they help make this genre the centre of attention and allowed its renewal but, thanks to them, readers discovered writers such as Olivier Larronde, Adrian Miatlev and Noël Mathieu – the latter would soon become the famous Pierre Emmanuel. Their work is published along those already renowned by Paul Éluard and Aragon – whose work was undergoing changes at the time – and they published long forgotten writers.Alongside these poems, criticism could be found in the columns of these magazines, in which chroniclers raise fundamental questions about the evolution of poetry. Pointing out main tendencies, they wrote about a newly found lyricism of a politically committed, materialistic or spiritualist poetry, but also about their own mission, which led to self-criticism. Their articles and chronicles whose prime goal was to help the prestige of poetry, slowly gave birth to the New Criticism, which knew full bloom after 1953 and shone throughout the second half of the twentieth century.

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