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L'importance relative accordée aux croyances et aux traits de personnalité dans la prédiction du comportement d'autrui chez l'enfant de 6 ans et de 9 ans et chez l'adulteTurcotte, Christine January 2008 (has links) (PDF)
Lorsqu'un individu tente d'expliquer ou de prédire le comportement d'autrui, son jugement risque d'être fortement influencé par les informations dont il dispose sur les états mentaux (désirs, croyances, intentions) de cette personne. C'est ce qu'étudie principalement le domaine de recherche des théories de la pensée. Par ailleurs, un individu peut également expliquer ou anticiper le comportement d'une personne selon les informations qu'il détient sur ses traits de personnalité. Néanmoins, peu de tentatives ont porté sur l'intégration des résultats de ces deux traditions de recherche. L'objectif de cette étude est donc de mettre en relation ces deux domaines de recherche, en examinant l'importance relative accordée aux états mentaux et aux traits chez les enfants et les adultes lorsque ces deux sources d'informations sont contradictoires et qu'elles mènent à des prédictions différentes de comportement. Selon Piaget (1970), ce n'est pas avant que l'enfant ait acquis le concept de conservation qu'il peut comprendre que les attributs d'une personne ou d'un objet peuvent demeurer stables malgré une modification de l'apparence physique. Avant l'âge de 7-8 ans, les enfants auraient donc tendance à privilégier les attributs externes dans la description et l'explication du comportement (Miller et Aloise, 1989). Les études antérieures montrent que lorsque plusieurs sources d'informations sont disponibles, les jeunes enfants ont tendance à accorder davantage d'importance à l'information portant sur l'apparence physique (Hoffner et Cantor, 1985) et sur la situation (Newman, 1991) qu'aux traits. Les enfants plus vieux et les adultes accordent à l'inverse davantage d'importance aux traits. L'hypothèse est donc que l'importance accordée aux traits et aux croyances varie selon l'âge. Puisque les croyances immédiates découlent des éléments du contexte, il est attendu que les jeunes enfants accordent plus d'importance aux croyances. À l'opposé, les enfants plus âgés devraient avoir un biais envers les traits. Finalement, les adultes devraient accorder de l'importance tant aux croyances qu'aux traits dans la prédiction du comportement et ainsi avoir un jugement plus nuancé. Des histoires sont présentées à des enfants de 6 ans, de 9 ans et à des adultes. Dans chaque histoire, le trait d'un personnage est présenté, de même que sa croyance ponctuelle à l'égard de la situation qu'il vit. Les histoires sont conçues de sorte que le trait du personnage est en contradiction avec sa croyance immédiate. Il se retrouve donc devant un dilemme comportemental où il doit faire un choix soit en lien avec son trait de personnalité, soit en lien avec sa croyance. Les participants doivent ainsi prédire le comportement du personnage Les résultats montrent que les groupes d'âge se différencient de façon significative quant au type de prédiction. Les adultes semblent effectivement avoir un jugement plus nuancé que les enfants lors de la prédiction du comportement. Ils accordent une plus grande importance aux croyances, sans toutefois négliger les traits. Par contre, à l'inverse des hypothèses, les enfants de 6 ans effectuent une majorité de prédictions selon les traits et les enfants de 9 ans effectuent presque autant de prédictions selon les traits que selon les croyances. Les résultats présentent donc plutôt une tendance développementale croissante à privilégier les croyances lorsqu'elles sont contradictoires aux traits. Avec l'âge, les participants apportent de plus en plus de nuances à leurs réponses et se montrent capables de tenir compte à la fois du trait et de la croyance.
Selon Rholes, Newman et Ruble (1990) et Yuill et Pearson (1998), les jeunes enfants utiliseraient une stratégie de régularité comportementale lors de la prédiction du comportement. Ils comprennent que les comportements sont associés à des étiquettes et que ceux d'une même étiquette ont tendance à se répéter. Bien que cette stratégie leur permette dans plusieurs situations d'arriver à effectuer des prédictions appropriées selon les traits, ils ne seraient pas en mesure de comprendre que les traits constituent des mécanismes internes et causaux du comportement et que ceux-ci sont étroitement reliés aux désirs et aux croyances. La compréhension de la relation entre les traits et les états mentaux (désirs, croyances) n'est donc pas nécessaire à l'utilisation d'une telle stratégie. Les enfants de 6 ans de la présente étude pourraient donc l'avoir appliquée comme si elle correspondait à une règle absolue, c'est-à-dire qu'un individu se comportera de la même façon que par le passé. Les jeunes enfants ne sont probablement pas en mesure de saisir qu'un état mental ponctuel et contradictoire (croyance) peut modifier la règle de la régularité comportementale et engendrer un comportement inverse à celui qui aurait été émis si les comportements étaient toujours en lien avec les traits. Ils ne comprendraient pas encore très bien qu'à la règle existent des exceptions. Par contre, avec l'âge, sa pensée perdrait de sa rigidité. D'ailleurs, ce n'est qu'avec le temps que l'enfant peut admettre l'existence simultanée d'émotions (Harris, 1983) ou de traits de valence différente (Hand, 1982). Il est donc probable qu'il lui faille aussi du temps pour admettre l'existence d'états internes (trait et croyance) contradictoires susceptibles de générer des comportements de valence différente. La présente étude ajoute un élément important aux connaissances sur les théories de la pensée. Bien que bon nombre d'études aient porté sur l'acquisition d'une théorie de la pensée chez les enfants d'âge préscolaire, le développement de la compréhension des états mentaux et des traits semble se poursuivre au-delà de cet âge. Les résultats suggèrent en effet qu'un changement conceptuel important puisse s'opérer entre 6 ans et 9 ans. Les enfants en viendraient à comprendre la relation entre les traits et les états mentaux et ainsi, qu'une croyance est susceptible d'altérer la manifestation d'un trait. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Théorie de la pensée, Théorie de l'esprit, Croyances, Compréhension des états mentaux, Traits, Traits de personnalité, Compréhension des traits, Prédiction du comportement.
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Habiletés sociales et langagières des personnes porteuses du syndrome de Williams : comparaisons intersyndromique / Social and language skills in individuals with Williams Syndrome : cross-syndrome comparisonsTouchet, Claire 01 December 2017 (has links)
Cette recherche a pour objectif d'étudier le développement des capacités en langage, en théorie de l'esprit et en reconnaissance des émotions dans le syndrome de Williams (SW). Ce syndrome est un trouble génétique rare. Le SW se caractérise par un profil sociocognitif particulier associé à une déficience intellectuelle légère à modérée (Bellugi, Marks, Bihrle, & Sabo, 1988 ; Mervis & Bertrand, 1999). Le profil hypersocial caractéristique des personnes avec SW, en particulier leur attrait pour les visages et leur volonté d'interagir avec autrui, pourrait impacter la mise en place de leurs habiletés sociales et langagières. Ces différentes capacités ont été évaluées via 4 expériences chez un même groupe de 16 participants avec SW. Leurs performances ont été comparées à celles de 16 participants avec syndrome de Down, de 16 enfants typiques de même âge verbal et de 16 enfants typiques de même niveau de raisonnement non-verbal. À partir d'une approche d'appariement et de trajectoires développementales, l'analyse des résultats met en avant des compétences non préservées pour le groupe SW. Le lien entre langage et théorie de l'esprit dans le SW semble similaire à celui existant dans le développement typique. Toutefois, les comparaisons intersyndromiques révèlent des spécificités au niveau du profil sociocognitif du SW, notamment la production excessive d'évaluations sociales et leur bonne capacité à attribuer des émotions. Le comportement hypersociable et la facilité d'interaction des personnes avec SW semblent contribuer à surestimer leurs compétences sociocognitives et globales / This research aims to study the development of language, theory of mind and emotion recognition in Williams syndrome (WS). This syndrome is a rare neurodevelopmental disorder of genetic origins. The WS is characterized by a specific sociocognitive profile including mild to moderate intellectual disability (Bellugi, Marks, Bihrle, & Sabo, 1988 ; Mervis & Bertrand, 1999). The distinctive hypersocial phenotype of people with SW, in particular their attractiveness to the faces and their willingness to interact with others, may affect the development of their social and language skills. These different abilities were evaluated by 4 experiments with the same group of 16 participants with SW. Their performance was compared with that of 16 participants with Down syndrome, that of 16 typical children who were matched for verbal age and that of 16 typical children who were matched for non-verbal reasoning. Using a matching approach and developmental trajectories, the analysis of the results point out impaired skills for the WS group. The link between language and theory of mind in the SW seems similar to that existing in typical development. However, cross-syndrome comparisons reveal specificities in the socio-cognitive profile of WS, especially the excessive production of social engagement devices and their good ability to attribute emotions. The hypersocial behavior and ease of interaction of people with WS seem to contribute to overestimating their sociocognitive and global skills
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Le développement de la compréhension des conséquences interpersonnelles des émotionsHurtubise, Mariève 02 April 2013 (has links)
Le but de la présente thèse de doctorat est d’examiner le développement de la connaissance des conséquences interpersonnelles des émotions au cours de l’enfance. Le premier objectif de cette thèse est d’examiner le développement de la justesse du raisonnement des enfants lorsqu’ils doivent choisir parmi trois choix de réponses celui qui explique le mieux les conséquences découlant de l’expression et de la dissimulation de la colère et de la tristesse chez leurs pairs. Le deuxième objectif est de mieux comprendre les types d’erreur commise par les enfants dans le contexte de la dissimulation. Deux études ont été menées afin de répondre à ces objectifs. Dans chacune d’elles, des enfants âgés de 5 à 10 ans ont écouté des histoires dans lesquelles des personnages décident d’exprimer ou de dissimuler l’émotion qu’ils ou qu’elles ressentent. L’enfant devait choisir ce que les pairs du personnage principal allaient faire et penser comme suite à l’expression et à la dissimulation de la tristesse et de la colère. Les résultats montrent que, dès le début de la période scolaire, les enfants ont une certaine connaissance des conséquences interpersonnelles de l’expression de la colère et de la tristesse, tant sur le plan du comportement que sur celui des pensées, c’est-à-dire du type d’évaluation qu’une personne est susceptible de faire. Cependant, les enfants ont plus de facilité à choisir correctement les conséquences interpersonnelles de ces émotions lorsque celles-ci sont exprimées plutôt que dissimulées. Les enfants âgés de 8 à 10 ans peuvent toutefois mieux se représenter l’effet que l’expression et la dissimulation d’une émotion peuvent avoir sur la pensée et le comportement d’un autre enfant. Les enfants de 5 à 6 ans ont plus de difficulté à comprendre l’effet trompeur que peut avoir l’expression d’une émotion. Les analyses montrent que le type de dissimulation semble contribuer à la représentation qu’ont les enfants des comportements et des pensées interpersonnels déclenchés par la dissimulation. Les enfants de nos études avaient plus de difficulté à choisir les comportements et les pensées des personnages lorsque le personnage principal de l’histoire neutralisait son émotion. Nos résultats montrent aussi qu’il est plus facile pour l’enfant de se représenter les conséquences interpersonnelles de la dissimulation lorsque le personnage principal connaît moins l’autre personnage.
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La théorie de l'esprit chez les schizophrènes paranoïdesBoisseau, Émilie 04 1900 (has links) (PDF)
Selon Frith (1992), les schizophrènes paranoïdes présenteraient un déficit de la théorie de l'esprit qui est différent de celui des autres sous-groupes de schizophrènes, soit un trouble du monitoring des intentions d'autrui. Cette thèse vise donc à caractériser la théorie de l'esprit de sujets schizophrènes paranoïdes. Pour ce faire, la performance quantitative et qualitative d'un groupe de 21 sujets schizophrènes paranoïdes a été comparée à celle d'un groupe de 29 sujets témoins, à cinq tests de théorie de l'esprit : les tests des Sous-entendus, des Histoires étranges, des Faux pas, des Conversations et insinuations et de Reconnaissance d'états mentaux complexes. De plus, l'interaction entre la performance aux tests de théorie de l'esprit et à des tests exécutifs a été examinée. Les résultats ont confirmé la présence d'un déficit de la théorie de l'esprit chez les sujets schizophrènes paranoïdes. Sur le plan quantitatif, les résultats ont permis de préciser que ce déficit s'étendait à différentes habiletés de théorie de l'esprit, telles que l'attribution d'états mentaux à partir d'indices verbaux et non verbaux, ou encore l'attribution d'états mentaux cognitifs et affectifs. Sur le plan qualitatif, les résultats ont permis de préciser que ce déficit se manifestait par l'attribution incorrecte d'états mentaux aux autres («surmentalisation»), mais aussi par l'attribution d'intentions malveillantes aux autres. Enfin, les résultats ont démontré que le fonctionnement exécutif des sujets schizophrènes paranoïdes contribuait partiellement au déficit de la théorie de l'esprit en raison de la demande exécutive des tests de théorie de l'esprit, de l'utilisation d'une stratégie différente de traitement de l'information sociale, ou encore d'une stratégie compensatoire.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : schizophrénie, symptômes paranoïdes, théorie de l'esprit, fonctions exécutives.
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Le développement de la compréhension des conséquences interpersonnelles des émotionsHurtubise, Mariève 02 April 2013 (has links)
Le but de la présente thèse de doctorat est d’examiner le développement de la connaissance des conséquences interpersonnelles des émotions au cours de l’enfance. Le premier objectif de cette thèse est d’examiner le développement de la justesse du raisonnement des enfants lorsqu’ils doivent choisir parmi trois choix de réponses celui qui explique le mieux les conséquences découlant de l’expression et de la dissimulation de la colère et de la tristesse chez leurs pairs. Le deuxième objectif est de mieux comprendre les types d’erreur commise par les enfants dans le contexte de la dissimulation. Deux études ont été menées afin de répondre à ces objectifs. Dans chacune d’elles, des enfants âgés de 5 à 10 ans ont écouté des histoires dans lesquelles des personnages décident d’exprimer ou de dissimuler l’émotion qu’ils ou qu’elles ressentent. L’enfant devait choisir ce que les pairs du personnage principal allaient faire et penser comme suite à l’expression et à la dissimulation de la tristesse et de la colère. Les résultats montrent que, dès le début de la période scolaire, les enfants ont une certaine connaissance des conséquences interpersonnelles de l’expression de la colère et de la tristesse, tant sur le plan du comportement que sur celui des pensées, c’est-à-dire du type d’évaluation qu’une personne est susceptible de faire. Cependant, les enfants ont plus de facilité à choisir correctement les conséquences interpersonnelles de ces émotions lorsque celles-ci sont exprimées plutôt que dissimulées. Les enfants âgés de 8 à 10 ans peuvent toutefois mieux se représenter l’effet que l’expression et la dissimulation d’une émotion peuvent avoir sur la pensée et le comportement d’un autre enfant. Les enfants de 5 à 6 ans ont plus de difficulté à comprendre l’effet trompeur que peut avoir l’expression d’une émotion. Les analyses montrent que le type de dissimulation semble contribuer à la représentation qu’ont les enfants des comportements et des pensées interpersonnels déclenchés par la dissimulation. Les enfants de nos études avaient plus de difficulté à choisir les comportements et les pensées des personnages lorsque le personnage principal de l’histoire neutralisait son émotion. Nos résultats montrent aussi qu’il est plus facile pour l’enfant de se représenter les conséquences interpersonnelles de la dissimulation lorsque le personnage principal connaît moins l’autre personnage.
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Le développement de la compréhension des conséquences interpersonnelles des émotionsHurtubise, Mariève January 2013 (has links)
Le but de la présente thèse de doctorat est d’examiner le développement de la connaissance des conséquences interpersonnelles des émotions au cours de l’enfance. Le premier objectif de cette thèse est d’examiner le développement de la justesse du raisonnement des enfants lorsqu’ils doivent choisir parmi trois choix de réponses celui qui explique le mieux les conséquences découlant de l’expression et de la dissimulation de la colère et de la tristesse chez leurs pairs. Le deuxième objectif est de mieux comprendre les types d’erreur commise par les enfants dans le contexte de la dissimulation. Deux études ont été menées afin de répondre à ces objectifs. Dans chacune d’elles, des enfants âgés de 5 à 10 ans ont écouté des histoires dans lesquelles des personnages décident d’exprimer ou de dissimuler l’émotion qu’ils ou qu’elles ressentent. L’enfant devait choisir ce que les pairs du personnage principal allaient faire et penser comme suite à l’expression et à la dissimulation de la tristesse et de la colère. Les résultats montrent que, dès le début de la période scolaire, les enfants ont une certaine connaissance des conséquences interpersonnelles de l’expression de la colère et de la tristesse, tant sur le plan du comportement que sur celui des pensées, c’est-à-dire du type d’évaluation qu’une personne est susceptible de faire. Cependant, les enfants ont plus de facilité à choisir correctement les conséquences interpersonnelles de ces émotions lorsque celles-ci sont exprimées plutôt que dissimulées. Les enfants âgés de 8 à 10 ans peuvent toutefois mieux se représenter l’effet que l’expression et la dissimulation d’une émotion peuvent avoir sur la pensée et le comportement d’un autre enfant. Les enfants de 5 à 6 ans ont plus de difficulté à comprendre l’effet trompeur que peut avoir l’expression d’une émotion. Les analyses montrent que le type de dissimulation semble contribuer à la représentation qu’ont les enfants des comportements et des pensées interpersonnels déclenchés par la dissimulation. Les enfants de nos études avaient plus de difficulté à choisir les comportements et les pensées des personnages lorsque le personnage principal de l’histoire neutralisait son émotion. Nos résultats montrent aussi qu’il est plus facile pour l’enfant de se représenter les conséquences interpersonnelles de la dissimulation lorsque le personnage principal connaît moins l’autre personnage.
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Des hiérarchies de dominance au gouvernement des hommes. Considérations naturalistes sur l'origine de l'État.Dubreuil, Benoît 07 June 2007 (has links)
Cette thèse vise à fournir un élément de réponse à un problème politicoanthropologique classique, celui de l'origine de l'inégalité parmi les hommes. Plus précisément, elle vise à déterminer deux choses:
1) pourquoi des hommes, capables de culture, ont vécu pendant des centaines de milliers d'années dans des petits groupes de chasseurs-cueilleurs nomades et égalitaires
2) pourquoi l'apparition de sociétés de grande taille au cours du Néolithique s'est systématiquement accompagnée d'une différenciation sociale accrue, de l'apparition de hiérarchies de statuts et, éventuellement, de la centralisation du pouvoir politique.
La réponse proposée est que la taille des sociétés humaines est sensible à un effet de plafonnement. Ceci s'explique par le caractère conditionnel de la coopération humaine et par la mémoire limitée des humains en contexte social. Ce plafonnement de la taille des groupes ne peut être surmonté que si les humains créent des institutions qui permettent une division sociale du travail de sanction, ce qui à son tour dépend de l'émergence chez l'homme d'un langage et d'une théorie de l'esprit complexes. L'argument proposé est de type fonctionnaliste et vise à appuyer les théories en sciences sociales qui s'intéressent à l'évolution de la culture et des formes politiques.
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Théorie de l'esprit et lobe frontal : contributions de la neuropsychologie cliniqueThomassin-Havet, Valérie 18 December 2007 (has links) (PDF)
Ce travail a étudié les compétences en Théorie de l'esprit (TDE) de patients présentent un dysfonctionnement frontal. L'objectif ici était de venir confronter les résultats des nombreuses études réalisées en psychopathologie ou en imagerie cérébrale, chez le sujet sain, à la réalité clinique du patient cérébrolésé. Dans cette perspective, nous avons conduit plusieurs travaux auprès de différentes populations neurologiques (patients traumatisés crâniens graves, malades de Huntungton, patients porteurs de lésions frontales focales) afin d'analyser l'impact des lésions frontales sur cette compétence socio-cognitive que l'on sait jouer un rôle primordial dans l'adaptation sociale. Dans les trois études proposées, les résultats ont objectivé des difficultés dans la compréhension des états mentaux d'autrui pour toutes les populations étudiées. Par contres, il est apparu des dissociations de performances au sein du groupe de patients frontaux focaux, certains malades se montrant aussi performants que les sujets constituants les différentes populations contrôles. L'analyse des variables exécutives n'a pas permis d'expliquer ces différences. L'analyse lésionnelle a montré une relation entre des lésions des régions orbitaires et latérales (paraventriculaire et supraventriculaire) et de faibles performances en tâche de TDE pour le test de pathographies des regards (Baron-Cohen et al., 2001). L'analyse effectuée pour la tâche d'attribution d'intention à autrui (Sarfati et al., 1997) a souligné une implication des structures médianes droites. Les analyses de la latéralité lésionnelle n'ont cependant pas permis de conclure quant à un effet péjoratif des lésions droites sur les compétences droites en TDE.
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Dysfonctionnement frontal et cognition sociale dans les troubles bipolaires et schizophréniques - étude comportementale et par IRM fonctionnelle -Polosan, Mircea 28 October 2010 (has links) (PDF)
Ce travail aborde la question de la dichotomie kraepelinienne entre les troubles bipolaires et schizophréniques et présente une étude du dysfonctionnement exécutif et de la cognition sociale, en particulier de la théorie de l'esprit dans ces pathologies, caractérisées par un pronostic différent. Une première partie a été consacrée à l'évaluation de la théorie de l'esprit chez les sujets bipolaires en phase euthymique, en vue de la comparaison avec les résultats connus chez les patients schizophrènes. Nos résultats indiquent l'atteinte préférentielle de la composante cognitive de la théorie de l'esprit, avec une tendance vers la sur-mentalisation, alors que la composante émotionnelle paraît indemne, en contraste avec les données dans la schizophrénie. A la lumière des résultats retrouvés chez ces deux types de patients lors d'une étude comparative de l'hypofrontalité en IRMf, en faveur d'une implication différente des neurocircuits respectifs, on s'est proposé par la suite de confirmer ces différences en explorant de manière plus complexe les deux troubles psychiatriques. Le développement d'un paradigme explorant de manière conjointe la dysfonction frontale, exécutive et la théorie de l'esprit dans le contexte de l'interaction sociale a permis de mieux approcher en IRMf les mécanismes soustendant l'adaptation sociale. Une première étude avec ce paradigme en IRMf a été consacrée à l'identification des régions cérébrales du système exécutif modulées par la théorie de l'esprit dans le cadre d'une interaction sociale de compétition dans un groupe de sujets sains. Ensuite l'application du même paradigme lors d'une autre étude chez les deux types de patients versus un groupe contrôle a montré une modulation anormale du réseau exécutif par le processus de théorie de l'esprit et souligné les différences entre les bipolaires et schizophrènes. Le profil d'activation dysfonctionnel présentait un degré intermédiaire de sévérité pour les patients bipolaires par rapport aux sujets sains et schizophrènes. Malgré certaines similitudes phénotypiques décrites plus récemment au niveau clinique, neuropsychologique, génétique, l'ensemble de nos résultats en imagerie fonctionnelle confirme une implication différente des neurocircuits soustendant le fonctionnement neurocognitif et de cognition sociale. Ceci peut ainsi rendre compte de la différence de pronostic social dans les troubles bipolaires et schizophréniques, de même que de l'intérêt de leur distinction catégorielle dans les prochaines versions des classifications internationales en cours d'élaboration.
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Stratégies utilisées par des étudiants d'origine chinoise et québécoise pour construire leur théorie de l'esprit sur autrui : prise en compte des rapports de sexeBeaudoin, Caroline January 2006 (has links) (PDF)
Cette étude descriptive s'intéresse au processus (i.e aux stratégies) utilisées pour se faire une «théorie de l'esprit» sur autrui ainsi qu'aux évaluations de mimiques faciales exprimées avec intensité par des étudiants néo-québécois d'origine chinoise (n=31) et québécois d'origine française (n=25). Un premier objectif de recherche consiste à vérifier s'il existe des différences entre étudiants chinois et québécois dans le contenu de leurs stratégies afin d'arriver à élaborer théorie de l'esprit sur autrui, à travers les indices qu'ils fournissent lorsqu'ils essaient de décoder des mimiques faciales. Cette comparaison s'étendant également aux rapports sociaux de sexe. Un deuxième objectif tente de vérifier si des personnes issues d'une culture dite «collectiviste» par rapport à celles appartenant à une culture dite «individualiste» conçoivent l'expressivité émotionnelle de la même façon par rapport à six émotions (joie, tristesse, peur, dégoût, colère et honte), cette comparaison s'étendant également aux rapports sociaux de sexe. La méthode comparative permet de relever des différences de genre et de culture à partir de données qualitatives fournies par l'enregistrement vidéo de six récits émotionnels par sujet; les bandes sont repassées immédiatement après, lors de l' «autoscopie différée» qui offre, en fait, un visionnement à chaud des vidéos avec délivrance de commentaires enregistrés également. L'expérimentation représente un total de deux heures d'enregistrement par sujet, soit autour de 120 heures en tout. L'analyse statistique permettant
d'identifier s'il y a des différences est effectuée à l'aide de tests d'hypothèses Khideux (x²). Les résultats de la recherche mettent en évidence le fait que très peu de sujets, autant chinois que québécois, fournissent des indices et qu'ils sont capables d'élaborer une théorie de l'esprit, sans préjugés et empreinte d'empathie. Mais sept stratégies différentes ont été observées pour sept variables où des différences significatives ont été identifiées entre hommes et femmes et Chinois et Québécois. Les hommes québécois se distinguent significativement des femmes pour la stratégie «centration sur soi» face à la joie
(p < 0,03), pour la stratégie «jugements» face à la joie (p < 0,03), à la tristesse (p < 0,02) et à la peur (p < 0,03). Ce sont les femmes, en majorité les Québécoises, qui se sont abstenues de juger à partir des mimiques de joie (p < 0,03), de tristesse (p < 0,002) et de peur (p < 0,03). Les résultats montrent également que les hommes québécois se distinguent des Chinois pour la stratégie «centration sur soi» face à la joie
(p < 0,04), face au dégoût (p < 0,05) et face à la colère (p < 0,01); pour la stratégie «jugement» face à la peur (p< 0,0006) et face à la honte
(p < 0,0002). Ces résultats mettent en évidence le fait que si les Chinois ont très peu utilisé la stratégie du «je, me, moi». Cela peut peut-être s'interpréter comme étant le produit d'une norme implicite dans une société dite «collectiviste». En outre, les Chinois, hommes et femmes, ont peu utilisé la stratégie «questionnement» dans le cas de la honte (p < 0,04), ce qui fournit un indice de censure de cette émotion pour les membres de la culture chinoise. Par rapport aux deux hypothèses portant sur l'intensité émotionnelle, les données témoignent d'une plus grande expressivité émotionnelle des femmes, toutes cultures confondues, pour la tristesse (p < 0,02). À noter que l'émotion de tristesse est celle qui a provoqué les plus hauts niveaux d'intensité chez les hommes et les femmes des deux origines. Enfin, cette étude comparative a montré que même si l'expression des émotions est universelle, les règles implicites d'affichage des émotions colorent la théorie de l'esprit construite par chacun et font que l'expressivité émotionnelle varie, pour certaines émotions (la colère, la peur et la honte) en fonction des normes sociales, ce qui peut potentiellement affecter aussi bien les rapports sociaux de sexe que les relations interethniques. Le premier chapitre expose la problématique qui débouche sur les objectifs de recherche. Le second chapitre présente la recension des concepts et des recherches antérieures ainsi que des hypothèses qui en découlent. Le chapitre III est celui de la méthodologie. Comme il s'agit de comparer les contenus de la théorie de l'esprit en fonction du genre et de l'origine culturelle, de même que de qualifier la puissance expressive dont ils se réclament, le traitement des données a été fait en respectant le cadre de l'approche comparative. Au chapitre IV, l'analyse statistique des résultats est présentée et intègre le calcul de tests d'hypothèses Khi-deux pour les concepts de théorie de l'esprit et d'intensité émotionnelle. La discussion des résultats fait l'objet du chapitre V. La conclusion permet de préciser les limites, la portée et les recherches futures qui pourraient être entreprises. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Théorie de l'esprit, Expressions faciales, Expressivité émotionnelle, Règles d'affichage des émotions, Culture chinoise, Différences entre sexes, Intensité émotionnelle.
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