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Fictions d'apocryphes au XXeme siècle chez Borges, Boulgakov et Saramago. Théorie et parcours / XXth century Fictional Apocrypha by Borges, Bulgakov and Saramago. Theory and Studies

Ivanovitch, Alexandra 08 December 2012 (has links)
Dans Naissance de Dieu. La Bible et l’historien, Jean Bottéro explique qu’il ne nous est resté que le livret de la pièce : la Bible. L’apocryphe en est le supplément. Outre les livraisons irrégulières et parcimonieuses, venues des sables d’Égypte entre autres, que nous a léguées l’histoire des découvertes archéologiques, il est un fonds incommensurable par lequel d’autres écrits apocryphes chrétiens nous sont parvenus : la littérature du XXe siècle. Borges, par tel poème se présentant comme un fragment de manuscrit apocryphe retrouvé, Boulgakov en insérant dans Master i Margarita [Le Maître et Marguerite] un évangile centré sur Pilate, Saramago avec son roman brûlot O Evangelho segundo Jesus Cristo [L’Évangile selon Jésus-Christ]: tous ont fourni des livraisons supplémentaires à ce que Jean Bottéro appelait la « pièce ». Les textes de notre corpus sont à lire comme des fictions d’évangiles apocryphes ; mais l’histoire de la (non-)réception des écrits apocryphes chrétiens depuis l’Antiquité ne nous enseigne-t-elle pas qu’ils furent très souvent considérés comme de la fiction ? Le canon biblique distingue les textes inspirés des autres, relégués au statut de fables ou d’inventions : et tout le reste est littérature… En outre, les apocryphes, antiques et modernes, attestés et fictifs, constituent autant de midrashim, parfois paradoxaux sur les Écritures. En quoi la notion de midrash, cette forme d’exégèse narrée et de narration interprétative, permet-elle de projeter un regard nouveau sur la théorie de l’intertextualité ? Conformément à ce que le sous-titre annonce, au terme de ces considérations plus théoriques, le dernier temps de la réflexion est consacré à l’étude plus détaillée des textes du corpus, à la lumière des critères qu’avait jadis dégagés Auerbach, dans Mimésis, pour distinguer la Bible des récits profanes. L’apocryphe, dans tous ses états et manifestations, nous invite à scruter les ‘définitions’, au sens étymologique du terme, à savoir les frontières de la Bible et la littérature. Plus encore que de livrer une étude thématique ou intertextuelle sur les réécritures de l’Évangile au XXe siècle, cette thèse entend reposer des questions – canoniques – de littérature générale, à travers un prisme biblique. / In Naissance de Dieu. La Bible et l’historien [The Birth of God. The Bible and the Historian], Jean Bottéro explains that we are left with the play’s libretto: the Bible. The apocrypha is the supplement. Apart from the irregular and parsimonious issues, notably from the sands of Egypt, transmitted to us by the history of archaeological finds, there is an immeasurable collection through which other apocrypha have come to us: XXth century literature. Borges, through his poems presenting themselves as apocryphal manuscripts which are lost and found, Bulgakov by inserting a Gospel centered on Pilate in his Master i Margarita [The Master and Margarita], Saramago with his O Evangelho segundo Jesus Cristo [The Gospel According to Jesus-Christ]: all have given supplements to what Jean Bottéro called the « libretto ». These texts are to be read as fictional apocryphal Gospels; but then again, the history of the (non-)reception Christian apocrypha encountered since Antiquity tells us that they were very often considered and read as mere fiction. The Biblical canon distinguishes the inspired texts from the rest, which is relegated to the status of fables or inventions: and all the rest is literature… Furthermore, the apocrypha, be it antique or modern, attested or fictional, constitute midrashim on the Sacred Scriptures, which are sometimes paradoxical. How does the notion of midrash -- a form of narrated exegesis and interpretative narration -- allow us to see differently the theory of intertextuality? As stated in our subtitle, after these more theoretical considerations, the last part of our dissertation is dedicated to a more detailed study of our body of texts, in the light of the criteria Auerbach used in Mimesis to distinguish the Bible from secular narratives. The apocrypha invite us to examine the ‘definitions’, in the etymological sense of the term, that is, the frontiers between the Bible and literature. More than a thematical or intertextual study, this dissertation strives to give answers to some of the canonical questions tackled by the theory of literature, through a Biblical prism.
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De Nicodème à Gamaliel. Les réécritures de l’Évangile de Nicodème dans la littérature narrative médiévale : XIIe – XVIe s. : étude et éditions / From Nicodemus to Gamaliel. Rewritings of the Gospel of Nicodemus in the medieval narrative literature : XIIe – XVIe s. : study and editions

Lansard, Lydie 21 November 2011 (has links)
L’étude des réécritures françaises de l’Évangile de Nicodème produites entre le XIIe et le XVIe siècle montre comment ce texte apocryphe prend des libertés et évolue progressivement du texte sacré vers le texte littéraire. Tendant tout à la fois vers le romanesque et le dramatique, il utilise et dépasse la lettre pour se faire image dévotionnelle. Ainsi, les différentes réécritures construisent un texte-carrefour, au confluent des écritures saintes, de la littérature de divertissement et de la culture iconique, qui s’avère fondamental tout à la fois dans l’histoire du christianisme et dans la littérature médiévale. Notre étude s’accompagne des éditions de deux réécritures du XIVe siècle : l’Évangile de Gamaliel et une version interpolée dans une Histoire de la Bible. / Our study of the French rewritings of the Gospel of Nicodemus dating from the XIIth to the XVIth century shows how this apocryphal text takes liberties, progressively shifting from a sacred to a literary script. Approaching both romance and dramatic writing, it tends to become a devotional representation. Thus, the different rewritings form an original object intermingling holy scriptures, romance and iconic culture, which proves to be fundamental to Christianity and to medieval literature. Editions of two rewritings from the XIVth century also appear in our study : the Gospel of Gamaliel and a version of the Gospel of Nicodemus inserted in a Story of the Bible.
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La couronne dans les sources iconographiques et textuelles juives et chrétiennes : significations d’un symbole tardo-antique / The crown in Jewish and Christian textual and iconographic sources : meanings of a late-antique symbol

Amsellem, Roxane 06 June 2017 (has links)
Le motif de la couronne, fortement présent dans les corpus iconographiques juifs et chrétiens, a été majoritairement perçu comme une contamination païenne des dits répertoires. Par la même, son interprétation symbolique est jugée secondaire et son emploi serait essentiellement d’ordre décoratif. Par la constitution d’un double corpus sélectif, l’un iconographique et l’autre textuel, notre démontrons que ce motif connaît une signification symbolique profonde et propre aux deux religions. Mes travaux permettent, d’une part, une meilleure compréhension des évolutions iconographiques et religieuses si caractéristiques de l’Antiquité tardive, et, d’autre part, de cerner les interactions entre les groupes religieux juifs et chrétiens du monde gréco-romain. En effet, la prise en compte et la confrontation de l’ensemble des sources textuelles et iconographiques tardoantiques juives et chrétiennes ont tout d’abord montré que le thème de la couronne est omniprésent. Cette omniprésence s’explique dans la mesure où les significations symboliques qu’elle véhicule sont fondamentales et multiples. Attribut de pouvoir (celui du roi celui du prêtre), attribut et sceau divin, attribut christique, angélique et céleste, la couronne est au cœur de la pensée juive et chrétienne de la rétribution. Ce symbolisme puissant s’enracine dans la Bible. C’est à partir des passages bibliques, pourtant peu nombreux, mentionnant la couronne, que les exégèses ultérieures se sont constamment développées ; cela en insistant toujours plus sur la dimension céleste de la signification de ce motif, au détriment de ses connotations terrestres liées historiquement à la royauté davidique et à la prêtrise aaronienne. Le motif de la couronne et son interprétation de plus en plus eschatologique sont présents dans tous les corpus littéraires ou épigraphiques que nous avons étudiés. Les premiers témoins de cet accroissement de la valeur symbolique de la couronne sont les littératures intertestamentaire, pseudépigraphique et qumrânienne au tournant de notre ère, dans lesquelles l’attention se focalise sur le sort des justes. / The motif of the crown, strongly present in the Jewish and Christian iconographic corpus, was mainly perceived as a pagan contamination of the said repertoires. By the same token, its symbolic interpretation is considered secondary and its use essentially decorative. By the constitution of a selective double corpus, one iconographic and the other textual, we demonstrate that this motif knows a deep symbolic meaning specific to both religions. My work makes it possible, on the one hand, to better understand the iconographic and religious evolutions so characteristic of late antiquity, and, on the other hand, to identify the interactions between the Jewish and Christian religious groups of the Greco-Roman world.Indeed, taking into account and confronting all Jewish and Christian late antique textual and iconographic sources initially showed that the theme of the crown is omnipresent. This omnipresence is explained insofar as the symbolic meanings which it conveys are fundamental and multiple. Attribute of power (that of the king that of the priest), attribute and divine seal, attribute Christic, angelic and celestial, the crown is at the heart of the Jewish and Christian thought of retribution.This powerful symbolism is rooted in the Bible. It is from the biblical passages, however few in number, mentioning the crown, that the subsequent exegeses have been constantly developed; With an increasing emphasis on the heavenly dimension of the meaning of this motif, to the detriment of its terrestrial connotations historically related to the Davidic kingdom and the Aaronic priesthood. The motif of the crown and its increasingly eschatological interpretation are present in all the literary or epigraphic corpuses that we have studied. The first witnesses to this increase in the symbolic value of the crown are the intertestamental, pseudepigraphic and qumranian literatures at the turn of our era, in which attention focuses on the fate of the righteous.
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La Vie de la bienheureuse Vierge Marie dans les traditions apocryphes syro-orientales / The Life of the blessed Virgin Mary in the Syro-Oriental apocryphal traditions

Ariño-Durand, Miguel 27 November 2014 (has links)
Femme à la destinée unique, la Vierge Marie a suscité intérêt, passion et engouement tout au long des siècles de l’Ère chrétienne. Elle a inspiré artistes, écrivains et prédicateurs et sa vie a fait l’objet de récits exemplaires. La Vie de la Vierge traverse l’histoire de la littérature syriaque. Ce ne sont pas moins de 23 manuscrits syro-orientaux qui sont parvenus jusqu’à nous. Relativement récents puisqu’ils ont été copiés de 1243 à 1917 AD, ils plongent leurs racines dans des textes bien plus anciens. Dans un premier volume, la copie d’un manuscrit de la fin du XIIIe siècle, conservé au monastère Notre-Dame des Semences d’Alqoš, dans l’Irak actuel, a été choisie, en raison de son exhaustivité, pour une édition complète et une première traduction en français. Un apparat critique très important puisqu’il concerne 18 manuscrits – 5 manuscrits ne sont malheureusement pas accessibles actuellement – vient compléter ce travail d’édition et permet l’établissement d’un stemma qui met en lumière l’existence de quatre familles de manuscrits, avec un manuscrit singulier, copie d’une version syro-orientale originelle aujourd’hui perdue. Dans un second volume, le commentaire de l’œuvre souligne la singularité de ce texte apocryphe chrétien syro-oriental. Il s’agit bien pour son auteur d’annoncer le Christ Jésus qui, par son incarnation, vient rétablir la création déchue dans son harmonie originelle et racheter l’humanité. Il le fait en présentant la vie de Marie, sa mère. Elle est alors la femme qui transcende toutes époques et tous lieux et devient une incarnation de l’éternel féminin. / A woman with a singular destiny, the Virgin Mary has caused interest, enthusiasm and even passion throughout the centuries of the Christian era. She has inspired artists, writers and preachers; and her life has been the object of narratives to be imitated. The Life of the Virgin can be found over the course of the history of Syriac literature. There are no fewer than 23 Syro-Oriental manuscripts that have come down to us. They are relatively recent. There were copied from 1243 to 1917 AD, with roots in much older texts. In the first volume, a copy of a manuscript from the end of the 13th century, kept at the monastery of Our Lady of the Seeds in Alqoš, in modern day Iraq, has been chosen, because of its exhaustiveness to serve as a complete edition and a first translation into French. It contains a very important critical apparatus since it compares 18 manuscripts, unfortunately, however, 5 manuscripts are not accessible currently. This apparatus complements this edition and allows for the establishment of a stemma which clarifies the existence of four families of manuscripts, with a single manuscript, that is a copy of an original Syro-Oriental version now lost. In the second volume, the commentary on the text underlines the uniqueness of this Syro-Oriental Christian apocryphal writing. It is clear that its author wants to announce Jesus Christ who, by his incarnation, comes to restore fallen creation to its original harmony and to redeem humanity. He does this by presenting the life of Mary, his mother. She is then the woman who transcends all times and places and becomes the incarnation of the éternel féminin.
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Le personnage apocryphe dans l'oeuvre de Max Aub / The apocryphal character in Max Aub's work

Fintzel, Julie 20 November 2015 (has links)
Notre travail s'inscrit dans une perspective d'histoire de la littérature et cherche à conduire une réflexion globale sur la nature, la signification et la portée de l’utilisation de l’apocryphe chez l'écrivain espagnol Max Aub (Paris, 1903, Mexico, 1972). Le procédé sous-tend l'ambitieux projet de "El Laberinto Mágico" _Le Labyrinthe Magique ̶, qui regroupe les œuvres consacrées à la guerre civile espagnole. Max Aub rompt avec une première pratique expérimentale de la littérature pour se focaliser désormais sur le jeu d’un personnage résolument plongé dans l’Histoire, et la création du personnage apocryphe prend chez l'auteur une valeur de témoignage existentiel, qui dépasse la dimension ludique du mélange entre fiction et réalité. Dans un siècle caractérisé par les guerres et la violence, chez un auteur profondément marqué par la guerre civile espagnole et la douloureuse expérience du déracinement, le personnage apocryphe renvoie aussi à la question identitaire, autant qu’à l’expérience de l’altérité et à l’exploration d’autres possibles itinéraires existentiels. Cette exploration des limites du genre narratif contribue à la résolution de la « crise du roman » des années vingt, s'inscrit dans une double perspective européenne et nationale, et s'ancre dans l'Histoire au point de donner de celle-ci une vision nouvelle. / This doctoral thesis has benn aproached in a perspective of history of literature, and aims to consider a global thought about the nature, the meaning and the impact of the use of the apocryphal for the Spanish writer Max Aub (Paris, 1903, Mexico City, 1972). The process underpins the ambitious project of "El Laberinto Mágico" ̶The Magic Labyrinth ̶, which groups together the works dedicated to the Spanish Civil War. Max Aub breaks with a first experimental practice of literature to focus from this point onward on the game of a character firmly immersed in History. The creation of the apocryphal character takes for the author a value of existential testimony, which goes beyond the playful dimension of the fiction and reality mix. In a century characterized by wars and violence, in an author deeply marked by the Spanish Civil War and the painful uprooting experience, the apocryphal character also goes back to the question of identity, as well as the otherness experience , and the exploration of the other possible existential paths. This exploration of the limits of the narrative genre contributes to the resolution of the "crisis of the novel" in the twenties, it is also part of a double perspective, national and European, and is anchored in History, to the point where it gives of it a new vision.

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