Spelling suggestions: "subject:"connaissances""
91 |
Support à la Divergence dans les Communautés de Partage de ConnaissanceDiaz, Alicia 20 October 2005 (has links) (PDF)
Les systèmes de partage collaboratif de connaissance sont des collecticiels qui permettent à des communautés en ligne de partager des connaissances. Ces systèmes offrent des espaces partagés où les membres d'une communauté peuvent construire ensemble une mémoire partagée. Malheureusement, ces systèmes restent peu utilisés car ils sont peu motivant, paraissent artificiels et le partage de connaissance est vécu comme forcé. Un des problèmes avec les systèmes actuels de partage de connaissance est qu'ils voient l'activité de partage comme une accumulation centralisée d'information plutôt que comme un processus évolutif dans lequel un groupe construit de la connaissance et dans lequel des divergences et des inconsistances dans la mémoire peuvent apparaître.<br />Dans ce travail, nous étudions les communautés de partage de connaissance, en portant une attention particulière sur la divergence. Cette divergence dans la connaissance mémorisée correspond à un conflit cognitif et se traduit par l'apparition d'alternatives, d'arguments et de points de vue différents autour d'un concept ou d'un sujet d'intérêt. Dans ce contexte, l'activité de partage de connaissance est comprise comme un processus évolutif englobant notamment des étapes de discussion où les participants expriment leurs points de vue, et dont l'objectif est la construction commune d'un concept partagé. Dans ce cadre, les divergences de point de vue sont des pratiques courantes. <br />En assistant les membres dans le partage et l'expression de leurs divergences, nous pensons améliorer l'utilisabilité des systèmes de partage de connaissance. Dans cette thèse, nous faisons l'hypothèse qu'une attention spéciale dans le support de la divergence et des discussions autour de la divergence est une condition nécessaire pour concevoir et améliorer l'utilisabilité d'une application collaborative pour le partage de connaissance. Cette approche propose des besoins nouveaux aux applications de type TCAO/collecticiel. Ainsi, le thème central de ce travail est d'identifier et concevoir des mécanismes de gestion logicielle de la collaboration pour améliorer le support au partage de connaissance en supportant les divergences et inconsistances.<br />Nous développons un cadre théorique qui conceptualise l'activité de partage de connaissance et considère la divergence comme un objet de premier ordre. Ce cadre propose une vision d'un système de partage de connaissance comme étant basé sur une application collaborative conduite par un procédé de partage de connaissance. Il prend en compte le développement distribué et collaboratif d'une mémoire commune, l'apparition et la conservation de divergences et l'autonomie des participants. En particulier, nos objectifs sont de montrer qu'une approche de construction par augmentation monotone de la mémoire, des espaces de travail différenciés (privé/public) et des services de conscience de groupe adaptés afin de permettre aux utilisateurs de suivre l'évolution de la mémoire partagée, sont des éléments clés dans la conception d'un collecticiel de partage de connaissance.
|
92 |
Knowledge flows through patent citation dataPillu, Hugo 18 December 2009 (has links) (PDF)
Dans cette thèse, nous analysons les différents aspects des externalités de connaissance et la façon dont les citations de brevet peuvent être utilisées comme un indicateur de ces flux. La première partie de cette thèse examine la littérature traditionnelle sur les externalités de connaissance, et cela d'un point de vue à la fois qualitatif et quantitatif (la forme quantitative est réalisée grâce à une méta-analyse). Nous insistons sur les conséquences résultant de l'utilisation de différents canaux de mesure de ces externalités, précisément nous nous attardons sur les hypothèses sous-jacentes et sur leurs implications en termes d'estimations empiriques. Ce point est important car ces canaux sont la principale source d'hétérogénéité des résultats empiriques. Dans la seconde partie, nous explorons des données de brevets et de citations de brevet encore peu étudiées (ces données sont extraites de la base de données Patstat pour les offices de brevets du G5, de l'OEB et de l'OMPI). Cette analyse est à nouveau réalisée à la fois en termes qualitatifs et quantitatifs. La troisième partie, dans un premier temps, examine de façon empirique les caractéristiques des flux de connaissance entre et au sein des inventeurs des pays du G5 et cela pour 13 secteurs industriels. Dans un deuxième temps, cette partie propose et valide la création d'un indicateur de stocks de connaissance qui prend en compte les externalités de connaissance internationales. Cet indicateur se révèle particulièrement utile puisque les indicateurs traditionnels ne sont pas toujours disponibles (comme les indicateurs basés sur les dépenses de R&D). Enfin, l'indicateur précédemment créé sera appliqué à une étude de cas consacrée à l'analyse des déterminants de l'innovation pour les technologies énergétiques efficientes.
|
93 |
Émile Durkheim et Marcel MaussMorin, Dominique, January 1900 (has links) (PDF)
Thèse (M.A.)--Université Laval, 2003. / Titre de l'écran-titre (visionné le 29 novembre 2004). Bibliogr. Publié aussi en version papier.
|
94 |
Vers un outil de modélisation des processus de transfert de connaissance / Toward a knowledge transfer modeling toolMougin, Jonathan 11 April 2018 (has links)
La connaissance, et plus particulièrement, la gestion des connaissances est un enjeu stratégique qui peut fournir un avantage concurrentiel non négligeable dans une économie compétitive et dynamique. Cependant, ce domaine possède un caractère interdisciplinaire indéniable. En effet, il est traité par de multiples disciplines telles que les sciences de l’information, l’informatique, la psychologie, l’économie ou les sciences de l’ingénierie.Les travaux de recherche présentés dans ce manuscrit ont eu lieu dans un contexte CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la REcherche). Le sujet initial est né de la collaboration entre l’équipe « Conception Collaborative » du laboratoire G-SCOP (laboratoire Grenoblois dédié aux Sciences de la Conception, de l'Optimisation et de la Production) et de la société BASSETTI, éditeur et intégrateur de la solution logiciel TEEXMA®.Dans le cadre des travaux présentés dans ce manuscrit, notre objectif a été d'étudier comment modéliser les processus de transfert de connaissance afin de mieux comprendre la façon dont ces derniers se mettent en place au sein des organisations. L’outil de modélisation proposé dans cette thèse repose en partie sur la réutilisation de modèles existants trouvés dans la littérature et sur une méthodologie d'observation des participants.Les recherches effectuées se sont déroulées en suivant une méthodologie de type recherche intervention. Afin de répondre à ce sujet, nous avons donc pu tester notre outil de modélisation à travers plusieurs études de cas terrain. Ces études ont permis de valider la première partie de nos hypothèses. Après cette phase de validation, nous avons cherché à évaluer l’appropriation de l’utilisation de notre outil de modélisation à la suite de formations. En parallèle, nous avons inclus notre outil de modélisation dans une démarche plus globale afin de diagnostiquer des situations de transfert de connaissance. Cette démarche globale a ensuite été appliquée à deux études de cas. Enfin nous avons dérivé l’usage de la démarche précédente. Cette fois ci, l’outil de modélisation est utilisé pour analyser les usages liés à des outils informatiques. / Knowledge, and more precisely, knowledge management, is a strategic issue that can provide a significant competitive advantage in a competitive and dynamic economy. However, this field has an undeniable interdisciplinary character. Indeed, it is treated by multiple research areas such as information science, computer science, psychology, economics or engineering sciences.The research presented in this thesis occurred in a CIFRE context (French Industrial Conventions). The initial research topic was born from the collaboration between the "Collaborative Design" team of the G-SCOP laboratory (Grenoble laboratory dedicated to the Sciences of Design, Optimization and Production) and the company BASSETTI, editor and integrator of the TEEXMA® software solution.As part of the work presented in this manuscript, our goal has been to study how to model knowledge transfer processes for a better understanding of how these processes are implemented within organizations. The modelling tool proposed in this thesis relies in part on the reuse of existing models found in the literature and on a participant observation methodology.The research carried out was conducted following an intervention research methodology. To answer this question, we were able to test our modelling tool through several case studies. These studies allowed to validate the first part of our hypotheses. After this validation phase, we sought to evaluate the appropriation of the use of our modelling tool after knowledge management trainings. In parallel, we have included our modelling tool in a more global approach to diagnose situations of knowledge transfer. This global approach was then applied to two case studies. Finally, we reused the previous approach. This time, the modelling tool was used to analyse uses related to computer tools.
|
95 |
Knowledge flows through patent citation data / Les flux de connaissances à travers les données de citations de brevetPillu, Hugo 18 December 2009 (has links)
Dans cette thèse, nous analysons les différents aspects des externalités de connaissance et la façon dont les citations de brevet peuvent être utilisées comme un indicateur de ces flux. La première partie de cette thèse examine la littérature traditionnelle sur les externalités de connaissance, et cela d'un point de vue à la fois qualitatif et quantitatif (la forme quantitative est réalisée grâce à une méta-analyse). Nous insistons sur les conséquences résultant de l'utilisation de différents canaux de mesure de ces externalités, précisément nous nous attardons sur les hypothèses sous-jacentes et sur leurs implications en termes d'estimations empiriques. Ce point est important car ces canaux sont la principale source d'hétérogénéité des résultats empiriques. Dans la seconde partie, nous explorons des données de brevets et de citations de brevet encore peu étudiées (ces données sont extraites de la base de données Patstat pour les offices de brevets du G5, de l'OEB et de l'OMPI). Cette analyse est à nouveau réalisée à la fois en termes qualitatifs et quantitatifs. La troisième partie, dans un premier temps, examine de façon empirique les caractéristiques des flux de connaissance entre et au sein des inventeurs des pays du G5 et cela pour 13 secteurs industriels. Dans un deuxième temps, cette partie propose et valide la création d'un indicateur de stocks de connaissance qui prend en compte les externalités de connaissance internationales. Cet indicateur se révèle particulièrement utile puisque les indicateurs traditionnels ne sont pas toujours disponibles (comme les indicateurs basés sur les dépenses de R&D). Enfin, l'indicateur précédemment créé sera appliqué à une étude de cas consacrée à l'analyse des déterminants de l'innovation pour les technologies énergétiques efficientes. / In this dissertation, we analyze the different aspects of knowledge spillovers with special emphasis on the use of patent citations as an indicator of knowledge flows. The first part of the thesis reviews the traditional knowledge spillovers literature both with a qualitative and a quantitative view (the quantitative form is done through a meta-analysis). A particular focus is placed on the consequences of using the different channels reflecting different weighted functions, i.e. about the underlying assumptions and the implications in terms of estimates. This point is important since these channels are the main source of heterogeneity in the analysis of knowledge spillovers. In the second part, we shed some light on patent and patent citation data that have not been much studied (taken from the Patstat database for the G5 patent offices plus the EPO and the WIPO). Once again this analysis is conducted both in qualitative and quantitative terms. The third part, in a first time, investigates empirically the diffusion pattern of knowledge between and within the G5 inventors for 13 manufacturing sectors. In a second time, it proposes and validates the creation of an input-based indicator of knowledge that takes into account international knowledge spillovers. This indicator can be very helpful since traditional indicators are not always available (such as R&D indicators). Finally, the previously created indicator will be applied in a case study dedicated to analyze the determinants of innovation for energy efficient technologies.
|
96 |
L'argument de la connaissance de Frank Jackson et les qualias 1982-1998Martineau, Vincent-Pierre January 2008 (has links)
L'argument de la connaissance de Frank Jackson est l'un des arguments les plus célèbres en philosophie analytique. Son objectif est de démontrer que certains de nos états mentaux, nommément les états mentaux associés à l'effet que cela fait de percevoir ou de ressentir, ou qualia, ne peuvent pas être expliqués par une conception exclusivement matérialiste de l'esprit. L'argument de la connaissance s'inscrit dans une famille d'arguments en philosophie de l'esprit qui soulèvent le débat jamais résolu entre matérialisme et dualisme. Depuis sa parution en 1982, l'argument de la connaissance de Jackson a suscité de nombreuses réponses de la part des matérialistes qui ont tenté de le réfuter. Jackson lui-même s'est laissé convaincre par certaines de ces réponses et en 1998, il a finalement renoncé à son célèbre argument. Ce mémoire a pour objectif de présenter une classification des réponses adressées à l'argument de la connaissance ainsi qu'une analyse de chacune d'entre elles. Cette analyse permet de montrer que la seule réponse adéquate à l'argument de la connaissance est celle formulée par Jackson lui-même lorsqu'il a rejeté son argument. Ce mémoire montre également que la réponse de Jackson permet d'entrevoir une réfutation adéquate à tout un ensemble d'arguments dualistes en philosophie de l'esprit.
|
97 |
Portrait de l'évolution de la connaissance des lettres chez des enfants de maternelle au QuébecPrévost, Nathalie January 2016 (has links)
Cette étude descriptive vise à dresser un portrait de l’évolution de la connaissance des lettres de façon multidimensionnelle, c’est-à-dire en considérant à la fois les trois composantes de la lettre, soit le nom, le son et la forme, chez des enfants québécois francophones en maternelle. En examinant finement les trois composantes – le son, le nom et la forme – associées aux 26 lettres de l’alphabet, au début et à la fin de la maternelle, cette étude avait pour but d’examiner à la fois, i) la capacité des enfants à nommer les 26 lettres; ii) la capacité à reconnaître les 26 lettres; iii la capacité à produire la valeur phonémique des 26 lettres; iv) capacité à tracer les 26 lettres; v) la capacité des enfants à nommer et à reconnaître deux allographes fréquents en lecture et en écriture les majuscules et les minuscules. Pour ce faire, cent quarante enfants franco-québécois (âge moyen : 5 ans et 6 mois) ont été soumis, au début et à la fin de la maternelle, à diverses tâches sur les lettres dont une tâche de reconnaissance des lettres majuscules et minuscules, une tâche de dénomination des lettres majuscules et minuscules, une tâche de rappel oral de la valeur phonémique des lettre et une tâche de rappel écrit de lettres sous dictée.
Globalement, l’analyse des performances obtenues aux différentes tâches a montré, qu’en maternelle, les enfants possèdent déjà des connaissances sur les lettres qui se traduisent par une capacité minimale à nommer, à reconnaître, à tracer les lettres et à prononcer leur son. L’étude de l’évolution de la connaissance des lettres en cours de maternelle a montré que le développement de la connaissance des lettres se fait de manière progressive, lettre par lettre, pour les trois composantes – forme, nom et son – de la lettre. Toutefois, la capacité à reconnaître les lettres est celle qui est la plus développée, tandis que la capacité à produire le son des lettres est celle qui est la moins développée, et ce, au début et à la fin de la maternelle. Quant aux allographes à l’étude, les lettres majuscules sont davantage connues que les lettres minuscules scriptes. Enfin, les résultats permettent de réaffirmer que la connaissance des lettres est une connaissance unifiée qui dépend à la fois de la connaissance du nom, du son et de la forme (Foulin, 2005, 2007). Ces résultats confirment, auprès d’une population différente de diverses études déjà réalisées, que la connaissance des lettres est une connaissance unifiée où le développement de chacune de ses trois composantes (forme, nom et son) est fortement relié.
|
98 |
La vie quotidienne des communautés artificielles<br />Société de disponibilitéPène, Sophie 14 December 2005 (has links) (PDF)
Dossier soumis en vue de l'habilitation à diriger des recherches (71ème section)<br />Résumé de la recherche<br /><br />Sous la direction de Monsieur le Professeur Yves Jeanneret, Université Paris IV Sorbonne, GRIPIC, Celsa.<br /><br />La vie quotidienne des communautés artificielles Société de disponibilité<br />1. Bilan et perspectives<br /><br />Les écrits gris du travail<br />Mon domaine d'étude est l'anthropologie sociale des écritures contemporaines. Il concerne la description des pratiques sociales d'écriture, dans mon cas, en situation professionnelle. Je suis rattachée au réseau Langage et Travail, centre de recherche en gestion de l'Ecole Polytechnique. Dans le cadre de ma thèse puis de diverses enquêtes, j'ai participé au développement du champ de recherche sur les écrits gris du travail ordinaire (dossiers, notes, affichage) à partir desquels j'ai étudié les modes de coopération et d'organisation cognitive des individus et des équipes. Depuis 8 ans je me suis tournée vers la transposition de ces pratiques à des environnements Internet et Intranet. Mes études de terrain ont en commun de se pencher sur des modèles émergents de communication "en ligne" : nouveaux formats rédactionnels, nouveaux paradigmes de communication, incidence sur l'organisation du travail ou la représentation de la tâche. <br />La mise en valeur des " savoirs " des individus<br />Mes premières questions de recherche ont porté sur la relation entre individu et organisation. Empruntant ce paradigme traditionnel à la sociologie du travail et des organisations, les sciences de l'information et de la communication et les sciences du langage ont étudié les équilibres entre ces deux termes fort différents : comment l'individu s'insère-t-il dans l'organisation ? Comment s'en approprie-t-il les règles et les techniques ? Comment s'engage-t-il dans les épreuves de la relation à l'autre ? Depuis une quinzaine d'années l'écrit et l'écriture ont pris une part croissante dans ces agencements. Les formations discursives de la qualité, de la compétence, de la gestion des savoirs offrent un cadre à la fois contraignant et facilitant : l'expression des individus (leur analyse de leur pratique, leur évaluation du " faire " et de l' " être ") compose un métatravail redondant à l'activité productive. Une ambiance de consensus apparent a fait reculer les traditions agonistiques des relations hiérarchiques. Le discours managérial affirme désormais l'importance et la validité des paroles des salariés sur leur activité. Ces derniers sont des " capteurs de l'innovation ". Les nombreux dispositifs d'interrogation, de justification, d'évaluation développent une implication dans l'activité qui modifie le mode de présence, introduisant une forme de disponibilité à l'incertain, à l'incident, à autrui. Ces conditions sont amplifiées par le développement du travail à distance, occasionnel ou régulier, complémentaire ou essentiel.<br />Le silence des chercheurs<br />Depuis dix ans la thématique de " l'économie de la connaissance " a répandu l'idée que la vocation du travail était devenue épistémique : aucune production ne se conçoit désormais sans un appareil documentaire légitime ou improvisé. Face à l'apparition de " l'organisation apprenante ", la communauté des chercheurs s'intéressant au monde de travail a décrit ces " dispositifs de rationalisation cognitive " et en a dénoncé d'assez nombreux effets. Mais elle n'a entrepris ni la critique de ces discours, ni l'analyse des conditions concrètes de l'introduction de dispositifs de " recueil de savoirs ". A certains égards, cette invasion a immobilisé la réflexion critique : comment s'opposer à la mise en valeur des savoirs des individus, quand les chercheurs sont imprégnés de l'idée que toute écriture est à certains égards une écriture de soi ? La façon dont est connotée la notion d'individu est au cœur du problème : personne, agent, fonction, voire " individu technique ", désignant aussi bien l'être machine que l'être humain (Simondon, 1989) ? Certains courants de recherche ou de didactique ont facilité la diffusion d'une compréhension de l'écriture comme " technologie de l'esprit ", en développant les études de la stéréotypie autant que celles de l'énonciation. Mes enquêtes anciennes montrent un moment de " basculement " entre deux âges de l'écriture de travail. Les débuts d'un écrit qui vaut presque davantage par son efficacité pour l'analyse de la pratique que pour sa valeur de communication donnent lieu à des conflits d'autorité et des débats sur l'écriture de travail, ses idéaux, ses finalités, des techniques. Les écrits offrent un bain sémiotique et permettent par imprégnation l'adoption d'un capital cognitif. Cela, autant au sein des murs de l'entreprise que dans la ville ou désormais depuis la position de client. <br />Responsabilité scientifique et sociale des SIC<br />La relation entre savoir, économie et travail semble aller de soi mais elle repose sur un impensé de la technique et sur l'acceptation d'axiomes étrangers au champ des sciences de l'information et de la communication. La valeur économique de la langue n'a guère été analysée, en réalité. Or la " sémiotisation " du travail donne aux SIC une place importante : des sciences du document aux analyses de l'interaction, en passant par les analyses de discours, les questions de conception d'interface ou d'industrialisation des communications, les SIC couvrent un domaine vaste, et lient des compétences diverses et complémentaires. Cela leur fait courir certains risques, comme celui de passer d'une position critique à une position d'étayage ou d'intervention. Considérant, à la suite d'Yves Jeanneret, qu'une responsabilité scientifique et sociale accrue concerne désormais ce champ, je me suis engagée dans l'étude des " trivialités ", en m'intéressant particulièrement aux communautés de travail.<br /><br />2 Recherche actuelle<br /><br />Communautés artificielles<br />M'attachant aux communautés numériques, j'ai entrepris la description des dispositifs de mobilisation, de production et d'exploitation des énoncés. J'ai cherché quels " convertisseurs " synchronisent, rassemblent et ajustent les coopérations, en langage, de l'activité à distance. J'ai résolument évité de trier entre communautés vertueuses et communautés frelatées, communautés solidaires et communautés mercenaires. Installant la communauté comme l'unité productive exemplaire de l'économie de la connaissance, j'ai utilisé la notion de dispositif, telle que Foucault l'a proposée. J'ai ainsi cherché à montrer quels savoirs étaient mis en visibilité sur les plates-formes de travail à distance, quelles lignes de pouvoirs ces répartitions de savoirs traçaient, quelles nouvelles formes de subjectivité se dégageaient des postures ainsi requises. En analysant les dialogues écrits, j'ai pu suivre l'insertion de ces plates-formes dans des univers professionnels. Le travail en communauté pénètre des formes sociales déjà en place, des traditions, des vies d'équipe, des mémoires de luttes. Mais différentes caractéristiques le rendent absolument nouveau. C'est une image qui administre la vie des réseaux, celle de l'écran, introduisant une articulation entre le monde temporel des bureaux et le monde virtuel, habité par la phusis des réseaux humains et techniques. <br />Société de disponibilité<br />La première hypothèse est qu'une société de disponibilité s'installe sur les acquis de la société de contrôle décrite par Deleuze (1989). La disponibilité, facilitée et scénarisée par l'image de l'écran, oblige à agencer des cours d'affaires extrêmement différents les uns des autres, par de subtils emboîtement temporels qui maintiennent l'attention à autrui, quels que soient les engagements concurrents.<br />A la disponibilité humaine dont témoignent les protagonistes des communautés répondent l'accessibilité des informations, et leur " interopérabilité ". J'ai entrepris ensuite d'analyser le faire parler et le faire écrire informatisé et synchronisé du monde du travail comme une suite de la " troisième grammatisation " esquissée par Auroux (1996). Cette " grammatisation " des énoncés du travail stimule une conscience linguistique entraînée à la découpe, à la relecture, à la reformulation, au caviardage. Comme la conscience auditive s'est transformée avec les enregistrements permettant le retour, l'écoute attentive d'une mesure, la conscience linguistique ordinaire s'approprie des techniques du texte. Celles-ci sont amplifiées par des " prothèses " techniques (Stiegler, 2003). Le document numérique, labile, fragmenté, génère une " trivialité " (Jeanneret, 1996) fondée à la fois sur des agrégats hypertextextualisés et sur des grains, que l'on peut extraire, déplacer, recontextualiser. Ces ensembles constituent de nouveaux énonçables (Deleuze, 1986). Chaque âge trouve les moyens langagiers de nommer des " savoirs " que de nouvelles techniques ou de nouvelles préoccupations collectives mettent au premier plan. L'intelligence collective, les savoirs tacites, les liens entre ressentir et concevoir, sont l'objet de nouvelles prétentions à l'expression. La grammatisation des savoirs correspond à une industrialisation singulière, qui cherche à capter davantage l'originalité que la répétition. Différents dispositifs nous éduquent à ces verbalisations ordonnées, réveillant des techniques de soi avec des finalités bien différentes de celles que le stoïcisme, l'épicurisme ou les Pères de l'Eglise avait répandues. De la recherche de maîtrise des passions " du dedans " nous sommes passés à la maîtrise de l'incertitude (passions du dehors), par l'exposé et la concertation.<br />Monde du travail et gestion des mondes privés<br />La généralisation de ces techniques de verbalisation, soutenant la politique de " troisième " grammatisation, s'étend à la gestion des mondes privés. On constate que les plates-formes de rencontre ou les émissions de la téléréalité sont des dispositifs conjoints, qui entraînent le grand nombre à des techniques de description et de jugement, dont la matière est soumise à l'épreuve des pairs. Ces techniques correspondent à des besoins sociaux et productifs ; chacun doit être entraîné à construire en quelques minutes des principes de jugement et d'action fondés sur une " confiance " en autrui. A distance, dans une grande mobilité, le plus souvent sans voir et sans connaître, il faut juger : pourra-t-on travailler avec celui-ci ? Ses savoirs ont-il de la valeur ? Dit-il vrai ? Sera-t-il là encore dans quelques jours si nous entreprenons un projet commun ? Les plates-formes de rencontre répandent une morale et des normes de jugement, des habitudes de commentaires et d'évaluation d'autrui, corollaires des modes de travail de ce nouvel âge industriel.<br />L'étude rejoint ainsi le débat soutenu depuis plusieurs années sur la trivialité. Les carrefours auxquels se place Yves Jeanneret trouvent ici une texture extrêmement concrète : les plates-formes coopératives se révèlent des usines à trivialiser, au sens où elles offrent les moyens de débattre, de reformuler, de mettre en circulation des discours. Tout l'enjeu porte sur les contenus débattus, les masses de savoirs traités, les directions données à cette entreprise, les " lignes de pouvoir " que les nouvelles constructions d'autorités ou plutôt de réputations dessinent.<br /><br />Sophie Bombarde
|
99 |
"La sociologie et le Noble Art" : étude sur la logique de la pratiquePizzinat, Baptiste January 2006 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
|
100 |
La noétique : jalons pour une contribution à une théorie didactique de la connaissanceLafleur, Dominique January 2007 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
|
Page generated in 0.0454 seconds