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Les jardins dans l'œuvre de Lodewijk Toeput : entre tradition flamande et culture vénitienneBanner, Anne-Sophie 12 1900 (has links)
Pour respecter les droits d'auteur, la version électronique de ce mémoire a été dépouillée de certains documents visuels. La version intégrale du mémoire a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal. / Durant la Renaissance, les œuvres de l’artiste flamand Lodewijk Toeput, dit Lodovico Pozzoserrato, contribuent à enrichir l’iconographie et l’histoire des jardins vénitiens. Elles expriment également la tradition artistique flamande et la culture vénitienne, marquée par l’idéologie de la villa et par l’univers musical. L’union des deux cultures révèle une hybridation symptomatique des échanges culturels entre l’Italie et les Flandres pendant la seconde moitié du XVIe siècle. Ce mémoire situe les représentations de jardins et la figure de l’artiste dans le contexte historique et artistique vénitien du XVIe siècle. Il vise également à analyser les images de jardins du peintre à travers la notion de « transferts culturels » afin de souligner l’association de l’influence flamande et vénitienne. De plus, il sera question de déterminer les conséquences de cette association dans l’histoire de l’art flamande et vénitienne. / During the Renaissance, the paintings by Lodewijk Toeput, known as Lodovico Pozzoserrato, contributed to enrich the iconography and the history of Venetian gardens. The works by Toeput also combine the heritage of the Flemish artistic tradition with the Venetian culture, marked by the ideology of the villa and the musical world. By merging Flemish art with Venetian culture, Toeput creates a hybridization symptomatic of cultural exchanges between Italy and Flanders during the second half of the 16th century. This master’s thesis situates the representations of gardens and the personality of the artist within the Venetian historical and artistic context in the 16th century. In addition, this master’s thesis also aims to analyze the painter’s images of gardens through the concept of “cultural transfer” in order to emphasize the combination of Flemish and Venetian influences. This paper will also determine the consequences of this union in the history of the Flemish and Venetian art.
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La fortune de l'oeuvre politique de John Locke dans la République des Lettres (1686-1704)Soulard, Delphine 05 April 2013 (has links)
Dans les années 1960, Peter Laslett fut à l'origine d'une révolution dans les études lockiennes, donnant lieu à un renouvellement de l'intérêt porté à « l'intention » de l'auteur. Ce champ ayant été largement exploré, les historiens se penchent à présent sur la question de la « réception » de la politique de Locke. Toutefois, les études traitent essentiellement de sa réception en Angleterre et aux Etats-Unis, si bien que la question de sa réception sur le Continent reste un champ vierge d'étude. On sait pourtant que Locke passa une longue partie de sa vie en exil, où il évolua dans les cercles huguenots du Refuge hollandais. C'est à leur contact que ses idées s'affinèrent et après son retour en Angleterre, ses vieux amis en assurèrent la connaissance dans toute l'Europe. Mon travail de thèse vise donc à montrer l'influence qu'exercèrent les huguenots du Refuge sur la fortune de l'œuvre politique de Locke, en analysant le rôle « d'intermédiaires » qu'ils jouèrent dans la diffusion journalistique, la traduction et l'édition de l'œuvre politique de Locke dans la République des Lettres, conjurant par là le sort vouant Locke à n'être connu qu'en Angleterre. / In the 1960s, Peter Laslett sparked some kind of revolution in Lockian studies, which rekindled an interest in the “intention” of the author. The field has been widely explored and historians now tend to focus their attention on the question of the “reception” of Locke's politics. However such studies mainly deal with the reception of Locke in England and America, leaving the field of the reception of Locke on the Continent virtually untrodden. And yet, it is a well-known fact that Locke spent great part of his life in exile, notably in Holland (1683-1689), where he moved in Huguenot circles. This allowed him to hone his ideas, and after his return to England, his good old friends took it upon themselves to spread his ideas in the whole of Europe.The aim of my doctoral thesis is to show how much the fortune of Locke's politics owes to the Huguenots of the Refuge, by studying the role of “intermediaries” that they played in reviewing Locke's works in the periodical press, in translating and editing Locke's political works in the Republic of Letters, thereby evading the ill fortune dooming Locke to being only known in England.
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Frantzösische Musicanten. Musique et musiciens français en Basse-Saxe et en Saxe (1666-1733) / Frantzösische Musicanten. French music and musicians in Lower Saxony and Saxony (1666-1733)Delpech, Louis 11 December 2015 (has links)
Alors que de nombreux travaux ont déjà mis en lumière la circulation de musiciens et de genres musicaux italiens au Nord des Alpes durant les XVIIe et XVIIIe siècles, la musique française est encore largement perçue, pour reprendre l'expression de Rousseau, comme « indéchiffrable pour toute autre nation ». Reconduisant le paradigme d'un isolement musical de la France au sein d'une Europe baroque tout acquise à la musique italienne, l'historiographie a eu tendance à sous-estimer le rôle des transferts musicaux depuis la France dans la vie musicale européenne, et singulièrement allemande. Plusieurs phénomènes témoignent pourtant d'une intensification des échanges musicaux entre la France et les territoires germaniques du Saint Empire autour de 1700 : l'embauche de musiciens français dans plusieurs cours d'Allemagne, la diffusion et la copie de sources imprimées de musique française, l'exécution d'œuvres françaises ou d'inspiration française dans les grands centres musicaux de l'espace germanique, ainsi que la formation d'un discours théorique de langue allemande sur la musique française constituent autant de modalités essentielles de la circulation des hommes, des œuvres, des savoirs et des pratiques musicales dans l'Europe moderne. La Basse-Saxe et la Saxe offrent deux cas d'étude exemplaires où la migration des musiciens français, qui fait d'abord l'objet d'une analyse prosopographique à travers une reconstruction des réseaux et des trajectoires individuelles, peut ensuite être mise en parallèle avec la circulation de nombreuses sources musicales transmettant des œuvres du répertoire français. Au carrefour de la musicologie et de l'histoire sociale des migrations, ce travail vise ainsi à éclairer les différentes facettes d'un transfert culturel, en restituant à ce concept une chair humaine dont il est trop souvent privé. / Many studies have highlighted the spread of Italian musicians and musical genres across the Alps during the 17th and 18th centuries, but French music remains time and again perceived as « undecipherable for any other nation », as Rousseau once put it. The historiography has long held fast to the idea of an isolated France within a European musical market shaped by the pervasive diffusion of Italian music, thus overlooking the role played by French music and musicians on the European and indeed the German musical scene. However, a few facts strongly indicate that musical exchanges between France and certain German territories of the Holy Roman Empire were becoming increasingly important around 1700 : several courts hired French bands, scores of French music were copied and disseminated throughout Germany, musical works genuinely French or emulating French models were performed in all major musical centers, and a coherent discourse on French music was further articulated in German theoretical production. Those facts are essential to our understanding of the mobility of people, works, ideas and practices in the Early-Modern Europe. Lower-Saxony and Saxony provide two case studies in order to show how the migration of French musicians, subjected to a prosopographical investigation that points out social networks and individual odysseys, can be connected to the dissemination of actual sources of French music. Bringing together musicology and social history of migrations, this study examines different aspects of a cultural transfer and ultimately reveals that human flesh is always part of it.
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Interactions culturelles entre l’Asie du Sud-Est et l’Inde aux 4e-2e s. av. J.-C. : étude technologique des céramiques de Khao Sam Kaeo (Thaïlande péninsulaire, province de Chumphon) / Cultural interactions between Southeast Asia and India during the 4th-2nd c. BC : technological analysis of Khao sam Kaeo’s ceramics (Peninsular Thailand, Chumphon province)Bouvet, Phaedra 11 June 2012 (has links)
Longtemps, l’indianisation a été considérée comme un phénomène historique de transfert d’éléments artistiques, politiques et religieux de l’Inde vers l’Asie du Sud-Est. Or, de plus en plus, la protohistoire de l’Asie du Sud-Est apparaît comme une période clef du processus d’acculturation. C’est ce que suggère l’interprétation sociale des transferts techno-morpho-stylistiques d’origine indienne identifiés au sein de l’assemblage céramique de Khao Sam Kaeo. En effet, elle conduit à penser que le passage de traits culturels indiens a résulté d’une assimilation sélective de la part des autochtones. Elle suggère également que ces traits étaient réinterprétés afin d’être mis au service de représentations locales : à Khao Sam Kaeo, les formes de la transculturation, non fondées sur des rapports de domination, pourraient s’être exercées comme une appropriation identitaire des traits de culture indienne. Si notre travail semble montrer que les élites ont été les vecteurs majeurs des emprunts faits à l’Inde, il témoignerait également du rôle primordial joué par les artisans, dont certains, d’origine indienne, auraient travaillé sous le patronat d’élites locales. Le travail sur place d’artisans exogènes implique une réponse importante de l’Inde dans les échanges, ce qui contrecarre la vision unilatérale de ces derniers, laquelle ne tient pas compte de l’impact des sociétés sud-est asiatiques sur celles du sous-continent indien. Au cours de la protohistoire, les réseaux tournés vers le Golfe du Bengale se sont entremêlés avec ceux de la mer de Chine Méridionale. L’étude des céramiques de Khao Sam Kaeo suggère que ces échanges ont induit le déplacement de certains groupes sociaux (migrants, marchands, artisans) : l’analyse de la distribution interne des différentes traditions céramiques montre que les acteurs étrangers étaient cantonnés à certaines zones du site et témoigne du rôle résolument actif des populations locales, qui se sont adaptées à la présence d’étrangers en structurant l’espace proto-urbain / For a long time, indianisation was considered as a historical phenomenon involving the transfer of artistic, political, and religious elements from India to Southeast Asia. But increasingly, Southeast Asian protohistory appears to be a key period in the acculturation process. This is suggested by the social interpretation of techno-morpho-stylistic transfers of Indian origin that have been identified at the heart of the ceramic assemblage of Khao Sam Kaeo. Indeed, it shows that the transfer of Indian cultural traits may result from selective assimilation by the indigenous peoples. It also reveals that these cultural traits were probably reinterpreted in order to be placed at the service of local representations: at Khao Sam Kaeo, the forms of transculturation were not based on relations of domination. If this study shows that the elites were probably the major vectors of cultural borrowings from India, it also suggests the primordial role played by craftsmen, some of whom were probably Indian and would have worked under the patronage of local elites. The work of exogenous potters at Khao Sam Kaeo indicates that India played an important role in trade, a contention that challenges the unilateral view of trade, which ignores the impact of Southeast Asian societies on those of the Indian subcontinent. During the protohistory, trade networks oriented towards the Bay of Bengal intermingled with those of the South China Sea. The study of Khao Sam Kaeo’s ceramics seems to show that these exchanges induced the movement of certain social groups (migrants, merchants, craftsmen): analysis of the internal distribution of different ceramic traditions shows that foreign people were confined to certain areas of the site and may testifies to the resolutely active role of the local populations, which structured the proto-urban space adapting to the presence of foreigners in trans-Asiatic exchanges
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La construction et la déconstruction des modèles de l'absolutisme éclairé dans l'Europe des Lumières / The construction and the deconstruction of models of the Enlightened absolutism in the Europe of enlightened philosophersBundalo, Anja 16 November 2018 (has links)
Les philosophes français des Lumières se sont évertués, notamment dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, à préciser les cas où l’inégalité et les limites de la liberté seraient conformes aux lois naturelles afin de proposer les préceptes permettant une vie sociale épanouie. Ce faisant, ils ouvrirent la voie à la formation des absolutismes éclairés qui trouvent leurs racines juridiques dans la théorie du droit naturel. Elaborée pour une large part par Voltaire qui la mettait directement en relation avec l’idéologie des absolutismes « classiques », l’idéologie des absolutismes éclairés avait pour but principal la création d’un Etat fort. Ayant accepté les propositions des philosophes les « rois philosophes » ou « monarques éclairés » fondèrent les justificatifs d’une telle politique sur la langue, la mode, et surtout sur la confiance dans un progrès que la France avait su promouvoir. / The French philosophers of the Age of Enlightenment, especially in the second part of the eighteenth century, endeavoured to specify the cases in which inequality and the limitations of freedom would be in accordance with natural laws in order to propose precepts for a blossoming life. By doing so, they opened the way to the formation of enlightened absolutism, a model of government that finds its legal foundations in the Natural Law Theory Developed largely part by Voltaire, who put it in the direct relation with the ideology of “classical” absolutism, the ideology of enlightened absolutism had as its principal goal the creation of a strong state. Having embraced the philosophers’ precepts, the “enlightened monarchs” or “philosopher kings” founded the evidence of such a policy on language, fashion, and especially on the confidence in a progress that France had been able to promote.
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L’architecture à Caen du règne de Charles VIII au début du règne de Louis XIII / Architecture in Caen from the reign of Charles VIII to the beginning of the reign of Louis XIIIFaisant, Étienne 30 November 2013 (has links)
Principale ville de basse Normandie, Caen a connu à la Renaissance une intense activité sur le plan architectural. Pourtant, après avoir bénéficié au XIXe siècle du travail d’importantes sociétés savantes, elle est restée en marge du mouvement qui a vu, dans ces dernières années, un intérêt renouvelé pour les études urbaines : de grands monuments attendent encore leur première étude, souvent compliquée, il est vrai, par les destructions considérables causées par les bombardements de 1944. Portant aussi bien sur l’architecture religieuse, civile que militaire, cette thèse propose une étude de la création architecturale à Caen entre la fin du XVe siècle et le début du XVIIe, organisée autour de trois axes de réflexion. Le recensement des chantiers, attestés par les sources, l’analyse archéologique ou les travaux d’érudits, permet de mettre en évidence les phases de construction et celles de moindre activité, et donc de préciser l’histoire de la ville et son influence sur les constructions. Pour appréhender les conditions matérielles de la création architecturale, sont ensuite étudiés les rôles et statuts des maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et ouvriers, ainsi que la provenance, les usages et les conditions de mise en œuvre des matériaux. L’analyse des œuvres est enfin développée sur deux plans, typologique et stylistique, et, tout en soulignant leur caractère original, replace les réalisations caennaises au sein des réseaux d’échange entre les provinces, les villes et leurs environs. Cette synthèse est complétée par un catalogue présentant, sous la forme de notices et de fiches moins développées, les édifices construits à Caen entre le règne de Charles VIII et le début de celui de Louis XIII. / The main town of Lower Normandy, Caen, developed an intense architectural activity during the Renaissance period. However, after having benefited from the work of important learned societies in the 19th century, the city has remained on the sidelines of the renewed interest in urban studies of recent years. Some great monuments have not yet been considered, their study being, admittedly, often complicated by the extensive destructions caused by 1944 bombing. Examining religious, civil and military architecture, this thesis proposes a study of the architectural creation in Caen from the late 15th century to the early 17th century and discusses three key factors. The inventory of the works known through the archival records, the archaeological analysis or the scholarly publications highlights phases of high or low activity, and therefore makes clear the history of the town and its influence on constructions. To understand the material conditions of architectural creation, the role and status of owners, architects and workers, together with the origin, custom and conditions of implementation of the materials must be considered. The analysis of the buildings is separated into two parts: it focuses on the typological and stylistic aspects of the works. In this way, it highlights their original character and assesses their implication in exchange networks between the provinces, towns and neighborhoods. This synthesis is completed by a collection of files and of smaller records dedicated to the buildings erected in Caen from the reign of Charles VIII to the beginning of the reign of Louis XIII.
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Aemulatio Italorum, la réception des estampes de Mantegna par Dürer et ses contemporains germaniques : la gravure comme agent d'émulation culturelle à la Renaissance / Aemulatio Italorum, the reception of Mantegna's engravings by Dürer and the German-speaking world : the print as medium of cultural competition in the RenaissancePellé, Anne-Sophie 21 March 2016 (has links)
Au début du XVIè siècle, le territoire germanique apparaît comme le foyer de réception non seulement le plus important mais aussi le plus fécond des estampes du peintre italien Andrea Mantegna (1431-1506). De Dürer à Peter Vischer à Nuremberg, de l’atelier d’Ulrich Apt à celui de Jörg Breu l’Ancien à Augsbourg, d’Hans Baldung Grien à Matthias Grünewald dans les régions rhénanes, d’Urs Graf à Jörg Schweiger en Suisse, de l’atelier d’Altdorfer implanté à Ratisbonne à celui de Wolf Huber situé à Passau : tous les centres artistiques et humanistes du monde germanophone sont concernés. Inscrite dans la problématique des transferts culturels, cette thèse vise à montrer, par une approche résolument pluridisciplinaire, que la réception des modèles gravés italiens en Allemagne ne se borne pas aux emprunts formels et stylistiques, mais s’intègre dans une réflexion sur l’émulation, qui tient compte des spécificités à la fois historiques et culturelles du Saint Empire Romain germanique / During the early 16th century the German territory was not only the most important but also the most fruitful center for the circulation of Italian painter Andrea Mantegna's (1431 - 1506) prints. From Dürer to Peter Vischer in Nuremberg, from Ulrich Apt's workshop to Jörg Breu the Elder in Augsbourg, from Hans Baldung Grien to Matthias Grünewald in Alsace, from Urs Graf to Jörg Schweiger in Switzerland, Altdorfer's workshop, located in Regensburg to Wolf Huber's in Passau. Basically all artistic and humanist centers in the German-speaking world were concerned. This thesis takes as its primary object the problematic of cultural transfers and aims at showing, through a multidisciplinary approach, that the German reception of Italian engravings is not only limited to formal and stylistics aspects but it is integrated in a reflection regarding the emulation, which will take into account both historical and cultural particularities of the German Sacred Roman Empire
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Histoire des (re-)traductions et des (re-)traducteurs de la poésie de Rainer Maria Rilke dans l'espace francophone / History of the (re-)translations and (re-)translators of Rainer Maria Rilke's poetry in the French-speaking areasTautou, Alexis 24 November 2012 (has links)
Notre travail rend compte de la double articulation d’analyse d’Antoine Berman dans Pour une critique des traductions: John Donne. La méthode bermanienne intègre tant une histoire, événementielle et individuelle, des traductions qu’une analyse des textes à la lumière de leurs entours (paratextes, projets de traduction, etc.). Dans une première partie, nous tenterons de décrire à l’aide d’un panorama historique l’importation de la poésie de Rilke en traduction française, des premières versions du début du XXe siècle aux dernières traductions des Élégies de Duino. Nous nous attacherons à l’identité des différents (re-)traducteurs et à l’horizon général de leur travail. Dans une seconde partie, nous comparerons plusieurs versions françaises de la première Élégie de Duino, oeuvre poétique de Rilke la plus retraduite en français. A travers différents critères touchant à la forme et au sens, nous saisirons l’apport de ces traductions et le lien qui les unit, afin de constater in fine si les comportements socio-culturels observés dans la première partie se matérialisent aussi dans la pratique des (re-)traducteurs duinésiens / This dissertation rests on the double articulation of Antoine Berman’s analysis of translation in Toward a translation criticism: John Donne. Indeed, Berman’s method integrates as well a macroscopic and individual history of translations as an analysis of texts, considering their peripheral features (paratexts, translation projects, etc.). In the first part, we will depict through a historical panorama the import of Rilke’s poetry in French, from the first versions of the early 20th century to the latest translations of the Duino Elegies. We will thereby give heed to the identity of the different (re-)translators and to the general horizon of their translations. In the second part, we will compare several French versions of the first Duino Elegy, Rilke’s most retranslated poetical opus in French. Through various criteria dealing with form and sense, it will be a question of comprehending what these translations bring and the kind of bond holding them together. We intend eventually to find out whether the sociocultural behaviors we noticed in the first part are also observable in the practices of the Duinesian (re-)translators.
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Adieu New York, bonjour Paris ! : Les enjeux esthétiques et culturels des appropriations du jazz dans le monde musical savant français (1900-1930) / Adieu New York, bonjour Paris ! : The aesthetic and cultural meanings of the appropriations of jazz in the French art music world (1900-1930)Guerpin, Martin 24 November 2015 (has links)
Ce travail porte sur les appropriations musicales et discursives du jazz dans le monde musical savant français. Fondé sur la méthode des transferts culturels, il propose une histoire croisée de la musique savante en France, de la diffusion des répertoires de jazz en Europe et de leur perception. La réflexion s’appuie sur un corpus systématique des œuvres savantes influencées le jazz et des textes que lui consacrent compositeurs et critiques. Les unes comme les autres contribuent à différentes tentatives de redéfinition d’une identité française de la musique. Les appropriations du jazz renouvellent également une conception de la musique populaire propre au XIXe siècle. Elles valorisent des sujets auparavant considérés comme triviaux et proposent un son nouveau, tantôt associé au modernisme anglo-saxon, tantôt au primitivisme « nègre ». Enfin, elles participent à la remise au goût du jour d’un classicisme protéiforme. Les aspects qui viennent d’être mentionnés font l’objet d’une périodisation et d’une thématisation. Si les premiers cake-walks des années 1900 sont mis au service d’un exotisme « nègre », les emprunts au jazz relèvent, dix ans plus tard, d’un geste avant-gardiste et nationaliste. À partir du milieu des années 1920, suite aux efforts fructueux de Jean Wiéner pour légitimer le jazz, de nouveaux compositeurs s’y intéressent dans la perspective d’un classicisme désormais plus cosmopolite. Un discours spécialisé émerge. Tout en distinguant différents paradigmes de l’appropriation du jazz, cette étude entend jeter un éclairage nouveau sur la production musicale savante dans la France des années 1900-1930 et sur les rencontres entre différentes traditions musicales. / This thesis deals with the musical and discursive appropriations of jazz in the French musical world. Inspired the approach of cultural transfers and crosses the history of French art music in France and the history of its diffusion and perception in Europe. To do so, it draws upon a corpus of art music pieces influenced by jazz and of texts written by composers and critics. This corpus contribute to different redefinitions of an alleged French musical identity. What is more, appropriations of jazz renew a conception of popular music that goes back to the beginning of the 19th century. They also valorize topics that were considered as trivial and they display a new kind of sound, evoking Anglo-saxon modernism or « negro » primitivism.The different aspects mentionned above are presented in a chronological and thematic fashion. In the 1900s, the first cake-walks contribute to a tradition of « negro » exoticsm. Ten years after, borrowing to jazz has become an avant-gardist gesture, and a response to nationalist motivations. Thanks to Jean Wiéner’s efforts in order to legitimize jazz, a new group of composers and critics take an interest in it. Jazz then becomes a means to assert a more cosmopolitan classicism.This thesis identifies different paradigms of the appropriation of jazz in France. More broadly, it sheds new light on musical creation in the French art music world between 1900-1930, and on musical encounters between different musical traditions.
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Entre France et Allemagne, de la ville ancienne à la Neustadt de Strasbourg : la construction du regard patrimonial / Between France and Germany, from the Old City to the Neustadt of Strasbourg : the construction of regard patrimonial (Heritage)Eberhardt, Sophie 16 January 2015 (has links)
L’héritage de Strasbourg s’est construit dans le contexte particulier d’une ville frontalière, dans laquelle différentes influences, principalement française et germanique, ont contribué à forger un caractère singulier. Pourtant, les valeurs conférées à cet ensemble ne sont pas déterminées uniquement par le champ restrictif des considérations nationales. Depuis le Second Empire jusqu’à aujourd’hui, elles ont sans cesse évolué, en particulier depuis les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale. Notre étude vise à faire état de la construction et de l’évolution des valeurs de l’héritage et du patrimoine de Strasbourg, et en particulier du quartier de la Neustadt, conçu et mis en œuvre pendant la période de l’annexion allemande (1871-1918) lorsque la ville devient la capitale du Reichsland d’Alsace-Lorraine. La période de l’étude s’ouvre à partir des années 1840, au moment du premier inventaire des monuments historiques et d’un grand effort de modernisation et d’embellissement par la Municipalité, et va jusqu’à aujourd’hui, à l’heure où la Neustadt suscite un intérêt croissant tant de la part des institutions locales et régionales, du milieu scientifique, que de la population.Dans ce but, ont été mobilisées les sources permettant d’éclairer ces phénomènes : procès-verbaux du conseil municipal, archives de la commission municipale des Beaux-arts, archives du service régional des Monuments historiques, manuels et revues spécialisés en urbanisme et architecture, les histoires de Strasbourg, les guides et récits de voyage ainsi que la presse quotidienne.Dans cette thèse, l’héritage est considéré comme « l’ensemble des aménagements anthropiques légués, subsistant en tout ou partie », et le patrimoine correspond à « la partie qu’on considère digne de conservation, de restauration et de mise en valeur » (Gauthiez, 2006, p. 126).Les recherches mettent en évidence que les valeurs de l’héritage et du patrimoine bâtis de Strasbourg se fondent pour une part sur les discours portés sur ces objets, mais aussi sur des silences. Ces discours et silences sont nourris de fortes considérations idéologiques liées aux doctrines et pratiques du patrimoine en France et en Allemagne, et d’ordre nationaliste. D’abord héritage méconnu, « étranger », puis patrimoine « hyper-valorisé » illustrant des influences croisées entre France et Allemagne, le patrimoine de la Neustadt se fonde également sur des conflits et le dépassement d’idéologies tout au long du XXe siècle, jusqu’à conduire à une candidature à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.Une autre part des valeurs de l’héritage et du patrimoine s’inscrit dans un substrat régional et local fort et la continuité des acteurs. Un décalage apparaît nettement dans certains cas entre les pratiques patrimoniales et les discours liés à ces pratiques. Les projets peuvent ainsi se poursuivre au-delà des changements d’appartenance nationale sans nécessairement que la continuité soit revendiquée. Le fort substrat régional et local a également participé de la construction d’une dimension mythologique de l’héritage et du patrimoine qui a favorisé cette cohérence (Barthes, 1957).Force est de constater également que les valeurs de l’héritage et du patrimoine dépendent en grande partie de leur état de connaissance dans les sphères institutionnelle et administrative, scientifique et de la population. Le fait que l’héritage des trois premiers quarts du XIXe siècle de Strasbourg fasse aujourd’hui l’objet d’une sous-valorisation est le résultat du manque d’intérêt porté également au sein de la sphère scientifique.L’approche choisie permet de dépasser les pratiques actuelles dans l’étude de l’architecture et de l’urbanisme en prenant mieux en compte les discours sur l’héritage bâti et en incluant des aspects anthropologiques, symboliques, politiques, sociologiques et culturels, pour exposer la construction du regard patrimonial. / The heritage of Strasbourg was built within the context of a boundary city, in which different influences, mainly French and German, have contributed to forge a singular character. Nonetheless, the values attributed to the site are not only determined by the restrictive field of national considerations. From the Second Empire to nowadays, they have continually evolved, and especially since the decades following the Second World War. Our study aims at explaining the construction and evolution of heritage values of Strasbourg, mainly those of the Neustadt, conceived and built during the German annexation (1871-1918), when Strasbourg became the capital of the Reichsland Elsass-Lothringen. The period of study opens during the 1840s, when the first inventory of historical monuments was created and a program of modernisation and embellissement was carried out by the City authorities. It stretches until nowadays, when the Neustadt is arousing increasing interest from the local and regional institutions, in the scientific field and among the population. Diverse sources have been exploited during researches: Municipal Council’s minutes, archives of the Municipal Council of Fine-Arts, archives of the Regional Office for Historical Monuments, handbooks and periodicals in architecture and urban planning, histories of Strasbourg, guides and trips narrations, and the press. In the thesis, « Héritage » is conceived as the « ensemble of anthropic construction inherited, partly or completely subsisting », and « Patrimoine » as « the part of heritage identified worthy of conservation, restoration, and valorisation ». (Gauthiez, 2006, p. 126).Firstly, the researches have revealed that the values of heritage of Strasbourg are founded, for one part, on the discourses hold on these objects, as well as on the silences. These discourses and silences are nourished by strong ideological considerations linked to doctrines and practices in the heritage field in France and in Germany. Originally unknown, then considered as « foreign » and finally as heritage « hyper-valorised » illustrating the crossed-influences between France and Germany, the heritage of the Neustadt is founded on conflicts and ideological overtaking all along the XXth century. Nowadays, Unesco World Heritage inscription is envisaged for the Neustadt.Secondly, it appeared that another part of the values of heritage is inscribed within the strong regional substrate and the continuity of actors. A discrepancy appeared when comparing the discourses and practices. Projects are in some case continued beyond the national changes. The important regional substrate has also allowed the construction of a mythological dimension to heritage (Barthes, 1957), and has strengthened the coherence in the urban landscape.Thirdly, the values of heritage rely for a large part on the knowledge within the institutional and administrative spheres, the scientific field, and among the population. The fact that the heritage of the first quarters of the XIXth century of Strasbourg is today under-valorised is the result of a lack of interest within the academic field. The approach selected allows overtaking the current practices in the study of architecture and urban planning by better taking into account the discourses on heritage and by including anthropological, symbolical, political, sociological and cultural aspects, so as to expose the construction of heritage gaze (regard patrimonial).
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