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Alaric : un barbare à l'habitus romain au tournant du 5e siècle

Roussel, Patrick J. 08 1900 (has links)
Cette thèse a comme objectif de démontrer combien Alaric et ses Goths étaient Romains dans pratiquement toutes les catégories connues sur leur compte. Pour ce faire, l’auteur a puisé dans les sciences sociales et a emprunté le champ conceptuel de l’éminent sociologue Pierre Bourdieu. À l’aide du concept d’habitus, entre autres choses, l’auteur a tenté de faire valoir à quel point les actions d’Alaric s’apparentaient à celles des généraux romains de son époque. Naturellement, il a fallu étaler le raisonnement au long de plusieurs chapitres et sur de nombreux niveaux. C’est-à-dire qu’il a fallu d’abord définir les concepts populaires en ce moment pour « faire » l’histoire des barbares durant l’Antiquité tardive. Pensons ici à des termes tels que l’ethnicité et l’ethnogenèse. L’auteur s’est distancé de ces concepts qu’il croyait mal adaptés à la réalité des Goths et d’Alaric. C’est qu’il fallait comprendre ces hommes dans une structure romaine, au lieu de leur octroyer une histoire et des traditions barbares. Il a ensuite fallu montrer que la thèse explorait des avenues restées peu empruntées jusqu’à aujourd’hui. Il a été question de remonter jusqu’à Gibbon pour ensuite promouvoir le fait que quelques érudits avaient autrefois effleuré la question d’Alaric comme étant un homme beaucoup moins barbare que ce que la tradition véhiculait à son sujet, tel que Fustel de Coulanges, Amédée Thierry ou encore Marcel Brion. Il s’agissait donc de valider l’angle de recherche en prenant appui d’abord sur ces anciens luminaires de la discipline. Vint ensuite l’apport majeur de cette thèse, c’est-à-dire essentiellement les sections B, C et D. La section B a analysé la logistique durant la carrière d’Alaric. Cette section a permis avant tout de démontrer clairement qu’on n’a pas affaire à une troupe de brigands révoltés; le voyage de 401-402 en Italie prouve à lui seul ce fait. L’analyse approfondie de l’itinéraire d’Alaric durant ses nombreux voyages a démontré que cette armée n’aurait pas pu effectuer tous ces déplacements sans l’appui de la cour orientale. En l’occurrence, Alaric et son armée étaient véritablement des soldats romains à ce moment précis, et non pas simplement les fédérés barbares de la tradition. La section C s’est concentrée sur les Goths d’Alaric, où on peut trouver deux chapitres qui analysent deux sujets distincts : origine/migration et comparaison. C’est dans cette section que l’auteur tente de valider l’hypothèse que les Goths d’Alaric n’étaient pas vraiment Goths, d’abord, et qu’ils étaient plutôt Romains, ensuite. Le chapitre sur la migration n’a comme but que de faire tomber les nombreuses présomptions sur la tradition gothe que des érudits comme Wolfram et Heather s’efforcent de défendre encore aujourd’hui. L’auteur argumente pour voir les Goths d’Alaric comme un groupe formé à partir d’éléments romains; qu’ils eurent été d’une origine barbare quelconque dans les faits n’a aucun impact sur le résultat final : ces hommes avaient vécu dans l’Empire durant toute leur vie (Alaric inclus) et leurs habitus ne pouvaient pas être autre chose que romain. Le dernier chapitre de la section C a aussi démontré que le groupe d’Alaric était d’abord profondément différent des Goths de 376-382, puis d’autres groupes que l’on dit barbares au tournant du 5e siècle, comme l’étaient les Vandales et les Alamans par exemple. Ensemble, ces trois chapitres couvrent la totalité de ce que l’on connait du groupe d’Alaric et en offre une nouvelle interprétation à la lumière des dernières tendances sociologiques. La section D analyse quant à elle en profondeur Alaric et sa place dans l’Empire romain. L’auteur a avant tout lancé l’idée, en s’appuyant sur les sources, qu’Alaric n’était pas un Goth ni un roi. Il a ensuite analysé le rôle d’Alaric dans la structure du pouvoir de l’Empire et en est venu à la conclusion qu’il était l’un des plus importants personnages de l’Empire d’Orient entre 397 et 408, tout en étant soumis irrémédiablement à cette structure. Sa carrière militaire était des plus normale et s’inscrivait dans l’habitus militaire romain de l’époque. Il a d’ailleurs montré que, par ses actions, Alaric était tout aussi Romain qu’un Stilicon. À dire le vrai, mis à part Claudien, rien ne pourrait nous indiquer qu’Alaric était un barbare et qu’il essayait d’anéantir l’Empire. La mauvaise image d’Alaric n’est en effet redevable qu’à Claudien : aucun auteur contemporain n’en a dressé un portrait aussi sombre. En découle que les auteurs subséquents qui firent d’Alaric le roi des Goths et le ravageur de la Grèce avaient sans doute été fortement influencés eux aussi par les textes de Claudien. / This thesis hopes to demonstrate how Alaric and his Goths were Romans in virtually all that is known about them. To do this, the author has drawn from the social sciences to take the conceptual scope of the eminent sociologist Pierre Bourdieu. Using the concept of habitus, among other things, the author has tried to argue how Alaric’s ‘habits’ were similar to those of the Romans of his time. Naturally, the reasoning was spread over several chapters and on several levels. That is to say, it was first necessary to define the concepts popular at this time to "tell" the History of the Barbarians in Late Antiquity. We have to think here of terms such as ethnicity and ethnogenesis. The author has distanced himself from these concepts he thought ill-suited to the reality of the Goths and of Alaric. We should understand these men in a Roman structure, instead of granting them a History and/or barbaric traditions. He then had to show that the thesis explored avenues which have remained understudied until today. He had to start with Gibbon and work his way up the erudite chart while promoting the fact that some scholars had previously touched on Alaric as a man much less barbaric than the tradition was promoting, such as Fustel de Coulanges, Amédée Thierry and Marcel Brion. It was therefore important to validate the research angle by first acknowledging the place of these great scholars. Then came the major contribution of this thesis, that is to say essentially the sections B, C and D. Section B is focusing on the logistical side of Alaric’s story. This section have foremost allowed to demonstrate clearly that we are not dealing with a band of revolted brigands : the travel of 402 in Italy alone proves this fact. The detailed analysis of the routes taken by Alaric during his many trips demonstrates that the army could not have done all these movements without the support of the eastern court. In that case, Alaric and his army were truly Roman soldiers and not just the barbarous federated people of the tradition. Section C focus on Alaric's Goths where one can find two chapters covering two distinct areas: Origin/Migration and Comparison. It is in this section that the author attempts to support the hypothesis that the Goths of Alaric were not really Goths but rather Romans. The chapter on migration had the goal to break down many assumptions about this gothic tradition that scholars like Wolfram and Heather are still trying to defend. The author argues to see Alaric's Goths as a group formed from Roman elements; to know if in fact any of them was of barbarian stock is irrelevant to the end result : these men had lived in the Empire throughout their entire lives (Alaric included) and their habitus could not have been anything other than Roman. The last chapter of Section C showed without any doubt that the group of Alaric was firstly deeply different from the Goths of 376-382, but then also from other groups that are said to have been barbarians at the turn of the fifth century, as were the Vandals and Alamanni for example. Together, these three chapters cover the totality of what is known about the group of Alaric and offers fresh interpretation following the last trends in social sciences. The section D is for its part an in-depth analysis of Alaric and his place in the Roman Empire. The author has demonstrated above all, relying on sources, that Alaric was not a Goth nor a king. He then analyzed the role of Alaric in the power structure of the Empire and came to the conclusion that he was one of the most important men of the Eastern Empire between 397 and 408, while still being totally dependant on that structure. His whole military career up to 397 was unassuming and was part of the Roman military habitus of the time. He also showed that by his actions, Alaric was also as Roman as Stilicho. To tell the truth, apart from Claudian, nothing could tell us that Alaric was a barbarian and was trying to destroy the Empire. The bad image of Alaric is liable only to Claudian alone : no contemporary writer did draw such a dark portrait of him. It follows that subsequent authors who made Alaric the king of the Goths and the destructor of Greece must had followed Claudian as well.
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A Realeza Cristã na Gália Merovíngia e na Hispânia Visigoda = um estudo comparativo (561-633) / The Christian Kingship Merovingian Gaul and Visigothic Hispania : a comparative study (561-633)

Silva, Thiago Juarez Ribeiro da, 1987- 19 August 2018 (has links)
Orientador: Néri de Barros Almeida / Dissertação (mestrado) - Universidade Estadual de Campinas, Instituto de Filosofia e Ciências Humanas / Made available in DSpace on 2018-08-19T17:55:40Z (GMT). No. of bitstreams: 1 Silva_ThiagoJuarezRibeiroda_M.pdf: 1849286 bytes, checksum: e3b26268b134e5c31502fa2ab9a96efe (MD5) Previous issue date: 2011 / Resumo: Esta pesquisa visa o estudo comparativo entre as realezas merovíngia e visigoda entre os séculos VI e VII e o modo como estas autoridades ligaram à finalidade governamental valores cristãos. Para tanto, fazemos uso de cânones conciliares e editos reais, assim como de textos narrativos. A intenção é verificar de que maneira a realeza, em colaboração com o episcopado, pretendeu organizar a sociedade de acordo com as prerrogativas morais cristãs por meio de uma prática normativa a partir de uma documentação de origem diversa / Abstract: The present research proposal aimed a comparative study of the Merovingian royalty and Visigoth between the sixth and seventh centuries and how these authorities linked to the purpose of government the Christian moral values. To this end, we make use of conciliar canons and royal edicts, as well as narrative texts. The objective is to see how the royalty in collaboration with the bishops intend to organize the society according to the Christian moral prerogatives through regulation praxis / Mestrado / Historia Cultural / Mestre em História
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Le problème goth au IIIe siècle ap. J.-C. : perceptions et réalités, solutions et échecs militaires

Courpied, Édouard 05 1900 (has links)
No description available.
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The power of antiquity:the Hyperborean research tradition in early modern Swedish research on national antiquity

Anttila, T. (Tero) 04 February 2015 (has links)
Abstract My thesis focuses on the incorporation of Hyperboreans, a mythical classical race, into the prevailing Gothic or Geatic narrative of national history in seventeenth and eighteenth century Swedish historiography. The beatific Hyperboreans were identified with ancient Swedes to emphasise that the Gothic ancestors of Sweden’s rulers had not been mere mediaeval barbarians. The most extreme proponents of this Hyperborean research tradition claimed that a high culture had thrived in Sweden before classical antiquity. They asserted that traces of this highly-developed northern civilisation could be found in the Bible, classical writings and mediaeval historiography, as well as the domestic antiquities such as runestones and Old Norse writings. By close-reading published and unpublished writings of historians and antiquaries, I examined the overarching and shared distinctive features within this Hyperborean research tradition. This involved an analysis of the main content of this research tradition in its learned, mostly Western European historiographical setting. I focused especially on understanding the Hyperborean research tradition within the intellectual traditions of constructing fabulous pasts. The seventeenth century was a period of institutionalisation of historical and antiquarian research in Sweden and Europe. Hence, I also studied the role of specific politico-historical and institutional conditions in the emergence, development and decline of the Hyperborean research tradition. By combining these two approaches, I attempted to strike a balance between research on long-term intellectual traditions and short-term immediate situations in which the ideas about the Hyperboreans were developed and used. Ultimately my thesis illustrates that the Hyperborean research tradition was a fairly coherent tradition of research. It arose in the early seventeenth century as part of the political pursuits and problems of Swedish monarchs in the domestic front and the Baltics. The tradition dominated Swedish historiography during the period of Swedish absolutism (1690–1720), before gradually crumbling from 1730s onwards. The emergence, development and decline of the Hyperborean research tradition were all a result of complex historiographical and politico-institutional factors. / Tiivistelmä Keskityn väitöskirjassani 1600- ja 1700-lukujen ruotsalaisen historiankirjoituksen ilmiöön, jossa antiikin kirjoitusten myyttiset hyperborealaiset sisällytettiin niin kutsuttuun goottilaiseen historianarratiiviin. Tämä varhaismodernissa Ruotsissa suosittu historianarratiivi perustui näkemykseen Raamatun Maagogista sotaisten goottien sekä ruotsalaisten kantaisänä. Eurooppalaiset humanistit kuvasivat kuitenkin gootit keskiaikaisina barbaareina, minkä vastapainoksi oppineet Ruotsissa esittivät kotimaiset gootit sivistyneinä ja hurskaina hyperborealaisina. Hyperborealaisen tutkimusperinteen keskeisin tutkimuskohde oli muinaisen Ruotsin kulttuuri, jonka väitettiin levinneen Upsalasta aina Välimerelle saakka jo ennen kreikkalais-roomalaista antiikkia. Tukeakseen väitteitään oppineet käyttivät lähteinään antiikin kirjoitusten ohella Raamattua ja keskiajan historiantutkimusta. 1600-luvun mittaan he hyödynsivät kasvavassa määrin myös pohjolan alueen muinaismuistoja, kuten muinaisnorjalaisia kirjoituksia ja riimukiviä. Tutkimukseni lähdeaineisto muodostuu hyperborealaiseen perinteeseen kuuluneiden oppineiden julkaistuista ja julkaisemattomista kirjoituksista. Tarkastelen tutkimusperinteen yhtenäisyyttä analysoimalla sen keskeisimpiä yhdistäviä ja erottavia käsityksiä. Analyysini kattaa myös sen opillisten, lähinnä historiantutkimuksellisten puitteiden määrittämisen. Pyrin erityisesti ymmärtämään hyperborealaista tutkimusperinnettä osana varhaismodernille ajalle tyypillisiä historianarratiiveja tarunomaisesta kansallisesta muinaisuudesta. Ruotsalainen historian- ja muinaistutkimus institutionaalistui 1700-luvulla. Täten tarkastelen työn pääasiallisen tutkimusongelman ohella, kuinka poliittiset ja institutionaalisetolosuhteet myötävaikuttivat hyperborealaisen tutkimusperinteen kehittymiseen, vakiintumiseen ja asteittaiseen murenemiseen. Osoitan tutkimuksessani, että hyperborealainen tutkimusperinne syntyi 1600-luvun alussa liittyen Ruotsin kuninkaiden poliittisiin pyrkimyksiin sekä kotirintamalla että Itämerellä. Sen valtakausi sijoittui aikavälille 1685–1720, jolloin Ruotsin itsevaltiaat kuninkaat hyödynsivät hyperborealaisiin liitettäviä teemoja propagandassaan. Tutkimusperinteen vaiheittainen mureneminen tapahtui 1700-luvun puolivälissä. Sen taustalla oli useita poliittisia, institutionaalisia ja opillisia tekijöitä.

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