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Fernando Pessoa: poeta cético? / Fernando Pessoa: poète sceptique?

Abdo, Sandra Neves 23 April 2002 (has links)
Este trabalho é uma reflexão sobre o alcance filosófico da poesia de Fernando Pessoa. Seu pressuposto fundamental é a idéia de que o significado primeiro dessa poesia, como de toda legítima poesia, desenvolve-se no nível de suas formas. A análise textual mostrou-se, assim, um rocedimento decisivo, permitindo apontar a polifonia como princípio construtivo fundamental, pelo qual Fernando Pessoa faz um discurso poético essencialmente dubitativo, inquisitivo, suspensivo, uma verdadeira epoché cética. / Ce travail est une réflexion sur la portée philosophique de la poésie de Fernando Pessoa. Son présuposé fondamental est l’idée que le sens premier de cette poésie, comme tutte poésie légitime, se développe au niveau de ses formes. L’analyse textuelle s’est révelée une procédure décisive qui permet de signaler la polyphonie en tant que principe constructif fondamental, par lequel Fernando Pessoa fait un discours poétique essentiellement dubitatif, interrogatif, suspensif, une véritable époche sceptique.
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La jubilation dans l'oeuvre d'Alberto Caeiro et Álvaro de Campos / The jubilation in Alberto Caeiro and Álvaro de Campos’s work

Steinmetz, Josiane da Trindade Damasceno 12 July 2018 (has links)
Cette thèse porte sur l’étude de la jubilation dans l’œuvre de deux importants hétéronymes de Fernando Pessoa : Alberto Caeiro et Álvaro de Campos, dont les profils sont visiblement différents : le berger-curator, auteur d’une poésie idyllique dans un cadre naturel et l’ingénieur naval, créateur d’une œuvre inspirée par les mécanismes emblématiques de la modernité. En dépit de leurs profils distincts, leurs œuvres respectives se penchent sur une insistante quête d’identité liée à un sentiment de jubilation existentielle. Les deux poètes créés par Fernando Pessoa semblent exprimer une sorte d’existentialisme jubilatoire esquissé par des axes qui s’entrecroisent dans leur poésie : l’enfant, la nature et la mort pour Alberto Caeiro et également l’enfant (la mémoire), la folie et la mort pour Álvaro de Campos. Ces thèmes, très récurrents dans leurs œuvres respectives, révèlent un côté peu travaillé dans la poésie de Pessoa, dont la production littéraire est souvent étudiée sous un point de vue plutôt pessimiste, mélancolique, tournée vers un spleen propre à Fernando Pessoa. Néanmoins, la personnalité de ce poète multiple, par son caractère paradoxal, nous permet de regarder une partie de son œuvre sous une perspective différente, prenant en compte la présence fréquente d’expressions liées à des champs sémantiques du bonheur, du plaisir, voire de l’extase ou du sublime. Il s’agira de comprendre comment les deux hétéronymes expriment le sentiment de jubilation, dans leurs cadres et profils spécifiques. Le berger et l’ingénieur créés par Fernando Pessoa seront ainsi étudiés selon un angle peu (ou jamais) travaillé par la critique littéraire : notre travail consiste à analyser les expressions liées à la jubilation, mais aussi aux notions correspondantes, telles que le pasmo, le espanto, l’extase, le bonheur, le sublime, l’apothéose, la dynamogénie, le plaisir, etc. Ces notions « voisines » de la jubilation se font présentes d’une façon persistante dans la poésie de Caeiro et de Campos, permettant de saisir un nouveau rapport de l’étude de l’œuvre de Pessoa. Notre recherche consiste ainsi à une mise en regard entre plusieurs auteurs qui se sont penchés, d’une manière ou d’une autre, sur la recherche d’un sens pour l’existence de l’homme dans les temps modernes. Pour comprendre la jubilation dans la poésie d’Alberto Caeiro et d’Álvaro de Campos, il faudra regarder de plus près les pensées de Nietzsche, Freud, Lacan, Durkheim, Sartre, etc., dans une perspective philosophique et psychologique, mais aussi la poésie de Victor Hugo, de Baudelaire ainsi que la prose de Tolstoï, de Proust et d’autres, dont les pensées nouent un certain rapport à la poésie jubilatoire de Fernando Pessoa sous les masques du berger et de l’ingénieur. / The dissertation aims to show how both of the main heteronymous of Fernando Pessoa : Alberto Caeiro and Álvaro de Campos appropriate the jubilation’s theme throught different profiles.
The berger-curator is the author of an idyllic poem with a natural framework and the naval engineer is the creator of a work inspired by emblematic mecanism of modernity. Despite their distinct profiles, Alberto Caeiro and Álvaro de Campos focus on a search of identity in link with a feeling of existential jubilation.
Both poets created by Fernando Pessoa have worked on common axes : the Child, the Nature and the Dead for Alberto Caeiro. The Child, the Insanity and the Dead for Álvaro de Campos. These topics have revealed an unknown part of Fernando Pessoa’s work. Indeed, the litterary production is generally studied in a pessimist point of view which give importance to the Fernando Pessoa’s spleen. The study demonstrates how both heteronymous express the feeling of jubilation through a semantic field of happiness, ecstasy, or sublime. And it suggests to explore the figures of berger-curator together with the naval engineer from a new perspective. We will examine notions in link with jubilation like pasmo, espanto, ecstasy, happiness, sublime, pleasure, apotheosis, or dynamogeny. To understand jubilation in Alberto Caeiro and Álvaro de Campos‘s works, we will finally refer to Nietzsche, Freud, Lacan, Durkheim, Sartre’s thoughts from a philosophy and psychology perspective, and to Hugo, Baudelaire, Tolstoï, Proust and others from a poetic perspective.
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Le détour par l'autre : plurilinguisme et pseudonymie dans les oeuvres de Fernando Pessoa, Vladimir Nabokov, Jorge Luis Borges et Romain Gary / The detour by alterity : multilingualism and pseudonyms in the work of Fernando Pessoa, Vladimir Nabokov, Jorge Luis Borges and Romain Gary

Mollaret, Damien 01 July 2019 (has links)
« Je ne peux pas supporter mon vrai nom, je me sens aussitôt coincé » affirme le narrateur de Pseudo, roman que Romain Gary a signé de son pseudonyme Émile Ajar. Il ajoute qu’il a « tout essayé pour [se] fuir » et en particulier tenté d’apprendre des langues très éloignées de la sienne, voire d’inventer sa propre langue. Comme Gary, certains écrivains ont considéré leur langue maternelle ou leur patronyme comme des carcans limitant leurs possibilités. Pour tenter de « tout sentir, de toutes les manières » (expression de Pessoa) ils ont pu changer de langue ou prendre des pseudonymes. Afin d’étudier conjointement le plurilinguisme et la pseudonymie, nous avons choisi un corpus de quatre auteurs du XXe siècle : le poète portugais Fernando Pessoa (1888-1935), le romancier russo-américain Vladimir Nabokov (1899-1977), l’écrivain argentin Jorge Luis Borges (1899-1986) et le romancier français Romain Gary (1914-1980). Tous les quatre se situent au carrefour de plusieurs langues et cultures. Maîtrisant le français et l’anglais en plus de leur langue maternelle, ils ont utilisé l’anglais comme deuxième langue d’écriture et ont pratiqué la traduction et/ou l’autotraduction. De plus, ils ont tous pris des pseudonymes et se sont inventé des doubles d’écrivains fictifs. Le concept pessoen d’hétéronyme (très lié à son plurilinguisme) nous a permis d’éclairer les pratiques des trois autres auteurs. Pour cela, nous avons comparé les principaux hétéronymes de Pessoa avec Bustos Domecq (pseudonyme commun à Borges et à Bioy Casares), Émile Ajar (pseudonyme de Gary, incarné par un homme de paille, Paul Pavlowitch) et Sirine (le double russe de Nabokov). Comme la traduction, l’écriture hétéronymique nécessite une certaine dépersonnalisation. Et comme l’autotraduction, elle oblige un auteur à se confronter à un alter ego. Pour écrire dans une autre langue ou inventer un style nouveau dans la sienne, il faut renoncer à une certaine maîtrise et à une part de soi. L’hypothèse de notre travail est que les changements de langues et/ou de noms effectués par ces auteurs constituent finalement moins un rejet de leur identité qu’une façon détournée de faire route vers soi. En les libérant d’eux-mêmes, les hétéronymes leur ont permis de s’observer avec plus de recul, de commenter leur propre œuvre comme si c’était celle d’un autre et de se confier davantage. Il en va de même pour l’écriture dans une langue seconde qui crée, elle aussi, une certaine distance propice aux confessions et aux expérimentations. / “I cannot stand my real name, I feel immediately stuck” says the narrator of Pseudo, a Romain Gary novel authored under his pseudonym, Émile Ajar. He adds that he “has attempted everything to run away from [himself]”. He tried specially to learn different languages and even to invent his own. Like Gary other writers have considered their mother tongue or their surname as restraints limiting their possibilities. In order to “feel everything in every way” (Pessoa’s expression) they would change their language or use pseudonyms. To jointly study multilingualism and the use of pseudonyms, we focused on four 20th century authors: the Portuguese poet Fernando Pessoa (1888-1935), the Russian-American novelist Vladimir Nabokov (1899-1977), the Argentinian writer Jorge Luis Borges (1899-1986) and the French novelist Romain Gary (1914-1980). The writings of all four authors are at the intersection of several languages and cultures. In addition to their mother tongue, they each mastered French and English. They used English as a second language for their writing, were translators and/or self-translators. Additionally, all four took pseudonyms and invented fictitious alter egos. Pessoa’s concept of heteronym (closely connected to his multilingualism) allowed us to shed light on the work of the three other authors. To do this, we compared Pessoa’s main heteronyms with those of Bustos Domecq (pseudonym of Borges and Bioy Casares), Emile Ajar (pseudonym of Gary, embodied as the straw man Paul Pavlowitch) and Sirine (Nabokov’s Russian alter ego). Like translation, heteronymous writing requires some depersonalization. And like self-translation, it forces the author to confront an alter ego. To write in another language or to invent a new style in one’s own language, one must renounce a part of one’s self. This thesis aims to show that for these authors using pseudonyms and writing in different languages represents less of a rejection of their identities than an indirect way to come back to themselves. Freed from themselves by their heteronyms, they can better appreciate who they are, be self-critical and thus they can open their hearts to their readers. Writing in a second language also creates a certain distance that enables them to confess and experiment.

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