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Les contes de l'Oikos, création scénaristique, suivi de Une écocritique de la représentation filmique de l'habitat urbain.Paré, Denise January 2014 (has links)
La difficulté des sociétés développées à s’inscrire de manière soutenable dans la biosphère et à résoudre les problèmes écologiques provoqués par leur croissance pose un défi de taille à la civilisation postindustrielle qui s’est, de manière illusoire, autonomisée de son substrat naturel. Motivé par le désir de régénérer le rapport entre l’être humain et son milieu biophysique, ce mémoire de recherche-création explore la possibilité des œuvres de fiction cinématographique de mettre en jeu une pensée pragmatique et mythique qui s’applique à ressaisir l’habitat humain urbain de manière à assurer la viabilité de l’écosystème dans lequel il s’inscrit. D’une certaine manière, l’entreprise peut se rapprocher d’une recherche sur les pratiques émancipatoires dans le domaine de l’habitation urbaine écologique, dont le rapport prend une forme insolite, c’est-à-dire un scénario de film.
La première partie du mémoire est constituée d’un travail de création scénaristique : Les contes de l’Oikos. Une biologiste souhaite rénover, avec l’aide de son compagnon et de leur fille, la maison de son père dont elle vient d’hériter. Son projet consiste à concevoir cet habitat urbain et le milieu dans lequel il s’insère comme un écosystème. Elle voit son entreprise mise en péril par celle d’un promoteur immobilier. Parallèlement à ce récit, un conte peuplé de personnages mythiques, créé par les parents pour la fillette, fait écho aux motifs réalistes et offre une interprétation onirique des scènes du quotidien.
La deuxième partie tente Une écocritique de la représentation filmique de l’habitat urbain. Cet essai retrace l’émergence, au cours des années 1990 aux États-Unis, d’une nouvelle perspective théorique issue de la critique littéraire, soit l’écocritique. Son développement et son rayonnement sont examinés avant de cerner plus précisément comment cette approche envisage les thèmes étudiés : l’habitat et la ville. Sur le plan méthodologique, la recherche explore les possibilités offertes par la réflexion de Bruno Latour afin de conduire l’analyse écocritique de deux films qui mettent en scène, dans une certaine mesure, des habitats urbains : l’un, dystopique, Soleil vert, l’autre, eutopique, La belle Verte. Enfin, Les contes de l’Oikos sont reconsidérés à la lumière de ces analyses.
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Le bidonville de « La place » : l'intégration en marge des institutions républicaines dans la France contemporaine / The slum of "La place" : intégration on margin of republican institutionsDaubeuf, Jean-Baptiste 09 November 2018 (has links)
Le terme de bidonville est réapparu ces dernières années en France dans les discours politiques et médiatiques. Bien qu’utilisé à l'origine pour désigner les lieux d'habitations des populations identifiées comme Roms, ce mot est mobilisé aujourd'hui pour évoquer aussi bien un phénomène lié à la très grande pauvreté que des processus de relégation et d'exclusion. Pourtant, de nombreux travaux en sociologie et en anthropologie ont montré la capacité intégratrice du bidonville, en particulier lorsqu'il facilite la mise en relation des migrants avec leur environnement social. L'objet est donc complexe et une tension interne permanente structure la fonction sociale qu'il joue : il est à la fois piège et à la fois sas.L'évolution du contexte social, économique et politique des dernières décennies demande donc de réinterroger les connaissances acquises durant la période des années 1960-1970, à un moment où la France avait compté jusqu'à 70 000 habitants au sein des bidonvilles. Alors que les raisons expliquant la présence et le maintien des bidonvilles sur le territoire ont évolué, les formes d'intégration qui y sont associées se sont elles aussi transformées. En effet, le modèle « français d'intégration », très homogène et mécanique, s'appuyait jusqu'à récemment sur l'emploi et une assimilation normative ; toutefois, les nouvelles formes de pauvreté et l'affaiblissement des institutions régulatrices telles que la famille, l'école ou l'État ont conduit à des difficultés croissantes pour accueillir les nouveaux arrivants. C'est alors de plus en plus l'État-providence qui a pris en charge ces mécanismes, mais les défaillances sont multiples et elles expliquent en partie la relégation et la marginalisation de certains individus présents sur le territoire français.Dès lors, l'objectif de ce travail est de saisir si les bidonvilles jouent toujours un rôle intégrateur, et si cela est le cas, quelles en sont les différentes modalités. Pour répondre à cette question, la thèse s'appuie sur une ethnographie de deux années menée dans le nord-est de la France auprès d'une douzaine de familles vivant dans un bidonville. À partir de l'analyse des problématiques du quotidien, nous décrirons de quelle manière se mène leur accès à la société française et en quoi leurs conditions de vie peuvent constituer des freins ou des facilitateurs dans ce parcours. Il s'agira en outre de comprendre de la façon dont les habitants stabilisent et donnent une cohérence à leurs trajectoires, en particulier face à un monde urbain mouvant, changeant et fragilisant les modalités de construction du sentiment d'appartenance citoyen / The term slum has reappeared in recent years in France in political and media discourse. Although originally used to designate the places of residence of populations identified as Roma, this word is now used to refer both to a phenomenon linked to very high poverty and to processes of relegation and exclusion. However, many studies in sociology and anthropology have shown the slum's integrative capacity, particularly when it facilitates the connection of migrants with their social environment. The object is therefore complex and a permanent internal tension structures the social function it plays: it is both a trap and an airlock.The changes in the social, economic and political context of recent decades therefore require a reinterpretation of the knowledge acquired during the period 1960-1970, at a time when France had counted up to 70.000 inhabitants in the slums. While the reasons for the presence and maintenance of slums in the territory have changed, the forms of integration associated with them have also changed. Indeed, the "French integration" model, which is very homogeneous and mechanical, was until recently based on employment and normative assimilation; however, new forms of poverty and the weakening of regulatory institutions such as the family, school or the State have led to increasing difficulties in welcoming new arrivals. It was then increasingly the welfare state that took charge of these mechanisms, but there are many failures and they partly explain the relegation and marginalization of some individuals present on French territory.The objective of this work is therefore to understand whether slums still play an integrating role, and if so, what the different modalities are. To answer this question, the thesis is based on a two-year ethnography conducted in northeastern France with a dozen families living in a slum. Based on an analysis of everyday issues, we will describe how their access to French society is managed and how their living conditions can act as obstacles or facilitators in this process. It will also be a question of understanding how the inhabitants stabilize and give coherence to their trajectories, particularly in the face of a changing urban world that is changing and weakening the ways in which the sense of belonging of citizens is constructed
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La naturalisation, clé de l'habitabilité urbaine? : le cas de BarceloneMayrand, Isabelle January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire interroge la façon dont la nature urbaine interpelle l'esprit de l'homme et guide ses actions dans sa manière d'habiter le territoire tout en participant aux conditions d'équilibre des rapports homme/nature. L'alliance de l'homme et de la nature serait même une condition nécessaire non seulement au bien-être de l'être humain, mais également à la préservation des éléments naturels qui constituent le milieu vital de son existence. Notre réflexion s'appuie sur l'examen de la relation qui se crée entre les citadins et la nature à travers les représentations, les valeurs, les pratiques et les besoins qu'entretient l'être humain face aux conditions naturelles de ses milieux et modes de vie urbains. Afin de vérifier notre hypothèse, nous avons interrogé 40 résidants de la ville de Barcelone, en Espagne. L'analyse des résultats révèle que les citadins entretiennent une relation équivoque avec la nature urbaine, et que, bien qu'une certaine culture urbaine de la nature semble exister, il y a un décalage entre les représentations des individus et leurs pratiques. Dans cette optique, il apparaît nécessaire non seulement d'intégrer la nature dans le paysage urbain, mais surtout de requalifier la naturalité et, partant, le sens donné à ce paysage de telle sorte qu'il puisse favoriser chez les citadins une appropriation sensible sur laquelle reposerait une volonté de restaurer et de conserver des lieux qui suscitent une intradépendance avec la nature. C'est ainsi que la nature urbaine procèderait, selon nous, d'une construction de modes d'habiter urbains plus sereins qui interpelle le rôle de l'habitant dans la production de son milieu de vie. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nature urbaine, Rapport homme/nature, Sécurité environnementale, Mieux-être, Conscience écologique.
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Le rôle politique de l'habiter : étude de cas des sans-toit de Sao PauloDécary-Secours, Benoit 06 1900 (has links) (PDF)
Au moment où la majorité des êtres humains habitent la ville, le phénomène d'urbanisation planétaire s'accompagne d'une métamorphose des espaces tant géographiques que sociaux. Tout en concentrant les centres de décision de la nouvelle économie de l'information, la ville globale attire paradoxalement certains secteurs paupérisés de la population dans des quartiers du centre, le tout s'inscrivant dans un climat de fragmentation sociale et de ségrégation urbaine des habitats. Ayant pour principale modalité d'action l'occupation d'immeubles abandonnés, les sans-toit représentent une certaine traduction des tensions sociales liées à l'habitat urbain. Au lieu d'étudier ce mouvement en tant qu'acteur protestataire, l'aborder à partir des récits de ses participants permet de cerner comment on vit l'habiter dans une ville globale. Pour ce faire, les sans-toit sont abordés à partir de la problématique des imaginaires sociaux. Au-delà de l'exigence de s'abriter des intempéries, la nécessité anthropologique d'habiter réfère à l'exigence de se situer au sein du territoire social pour assurer son existence politique. Face aux ensembles de significations que l'énonciateur mobilise pour témoigner de son habitation et de son vécu au sein de la ville, ce dernier s'approprie, filtre et retraduit certains imaginaires politiques de manière à se positionner dans l'espace social. Alors que certains positionnements peuvent accentuer la hiérarchisation des places attribuées par l'ordre social, l'existence politique, elle, relève du fait que d'autres positionnements permettent de brouiller ce même ordonnancement. Plutôt que d'advenir par une remise en question' radicale de l'ordre social, le politique apparaît de façon plus complexe, à partir d'une négociation entre divers principes de rangement. C'est face à l'inadéquation des imaginaires politiques disponibles pour témoigner de leur vécu qu'un positionnement social intermédiaire émerge à partir d'une négociation entre imaginaires politiques contradictoires. Les sans-toit en rendent compte alors qu'ils se situent sur la frontière même de l'habiter, c'est-à-dire entre un retour à la rue et l'acquisition d'un logement, mais aussi entre une défense de l'ordre social institué et la remise en question radicale de ce dernier. Un tel positionnement correspond à celui de l'« entre-deux »: tiraillé entre deux principes de rangement, nous en témoignons comme souffrance sans toutefois proposer de manière d'y remédier. Nous parvenons néanmoins à dégager de cette souffrance une expression politique.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Mouvement des sans-toit, habiter, urbain, mouvements sociaux, politique, ville-globale, imaginaires sociaux, Sao Paulo, Brésil.
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Les contes de l'Oikos, cr??ation sc??naristique, suivi de Une ??cocritique de la repr??sentation filmique de l'habitat urbain.Par??, Denise January 2014 (has links)
La difficult?? des soci??t??s d??velopp??es ?? s???inscrire de mani??re soutenable dans la biosph??re et ?? r??soudre les probl??mes ??cologiques provoqu??s par leur croissance pose un d??fi de taille ?? la civilisation postindustrielle qui s???est, de mani??re illusoire, autonomis??e de son substrat naturel. Motiv?? par le d??sir de r??g??n??rer le rapport entre l?????tre humain et son milieu biophysique, ce m??moire de recherche-cr??ation explore la possibilit?? des ??uvres de fiction cin??matographique de mettre en jeu une pens??e pragmatique et mythique qui s???applique ?? ressaisir l???habitat humain urbain de mani??re ?? assurer la viabilit?? de l?????cosyst??me dans lequel il s???inscrit. D???une certaine mani??re, l???entreprise peut se rapprocher d???une recherche sur les pratiques ??mancipatoires dans le domaine de l???habitation urbaine ??cologique, dont le rapport prend une forme insolite, c???est-??-dire un sc??nario de film.
La premi??re partie du m??moire est constitu??e d???un travail de cr??ation sc??naristique : Les contes de l???Oikos. Une biologiste souhaite r??nover, avec l???aide de son compagnon et de leur fille, la maison de son p??re dont elle vient d???h??riter. Son projet consiste ?? concevoir cet habitat urbain et le milieu dans lequel il s???ins??re comme un ??cosyst??me. Elle voit son entreprise mise en p??ril par celle d???un promoteur immobilier. Parall??lement ?? ce r??cit, un conte peupl?? de personnages mythiques, cr???? par les parents pour la fillette, fait ??cho aux motifs r??alistes et offre une interpr??tation onirique des sc??nes du quotidien.
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Le bassin de l'Inkisi à l'époque du royaume Kongo: confrontation des données historiques, archéologiques et linguistiquesMatonda Sakala, Igor 27 April 2017 (has links)
La thèse porte sur l'histoire du royaume Kongo à travers la région du bassin de l'Inkisi. L'étude, à travers une approche alliant l'archéologie, l'histoire et la linguistique historique, essaye d'apporter une nouvelle lecture du rôle du bassin de l'Inkisi dans l'évolution de cette entité politique. Certains auteurs ont affirmé que la rivière Inkisi était la frontière de cette entité au 16e siècle. Par une analyse systématiques des cartes historiques et des sources primaires, j'ai pu montrer que sa frontière n'était pas l'Inkisi mais allait jusuq'au Kwango dès cette époque. Cela m'a conduit à souligner que le bassin de l'Inkisi faisait partie du coeur du royaume Kongo et même à ces origines. Mon étude a aussi porté sur la question de la démographie de ce royaume. Nous avons pu souligner que pour estimer la population de ce royaume il fallait considérer à la fois les statistiques de baptêmes et les estimations anciens. Notre étude à aussi mis en lumière que l'une des sources historique considérée à ce jour comme une source primaire, l'oeuvre de Pigafetta, recelait en réalité une nouvelle historiographie déformant une série de réalités de ce royaume. Notre travail apporte donc un renouvellement de connaissances sur une série de questions liés à cet ancien royaume. Un nouvelle histoire de ce royaume Kongo est désormais à envisager. Une autre partie importante de la thèse a été d'approcher ces mbanza à travers l'archéologie. Une série de prospections, de sondages et de fouilles se sont concentrées le long de la rivière Inkisi afin de dresser la carte archéologique de cette région. Certains sites importants ont livré des artefacts qui nous ont permis de mieux connaître la culture matérielle de cette région. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Situation des autochtones urbains au Canada : estimation de la discriminationGirard, Nikolas 23 April 2018 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2015-2016 / Les problèmes sociaux, financiers et familiaux vécus par les Autochtones ont des conséquences majeures sur l'économie publique canadienne. Les études sont néanmoins déficientes concernant les Autochtones vivant dans de grands centres urbains. Dans ce mémoire, nous tentons de quantifier, à partir du revenu, la discrimination envers les Autochtones vivant dans une grande ville canadienne. Le but principal est à savoir s'il existe une discrimination envers les Autochtones qui peut expliquer l'écart dans le revenu par rapport aux autres canadiens. Pour tenter d'évaluer cette discrimination potentielle, nous utilisons des méthodes d'appariements ainsi que différentes variantes de la décomposition Oaxaca-Blinder. À partir de notre échantillon de 5115 individus, dont 2614 Autochtones, les résultats indiquent que l'écart dans le revenu des Autochtones et des Non-autochtones est expliqué à 72,2% (Décomposition Oaxaca-Blinder de Base), 49,2% (Décomposition Oaxaca-Blinder avec pondération Reimers) et 50,9% (Décomposition Oaxaca-Blinder détaillée et pooled) par la composante captant la différence dans les caractéristiques observables, alors que le reste est expliqué par des rendements marginaux inférieurs sur les caractéristiques observables, qui peut aussi correspondre à de la discrimination. Les résultats suggèrent donc la présence de discrimination envers les Autochtones qui serait supérieure à celle que vivent les femmes sur le marché du travail. / The social, financial and domestic difficulties undergone by the Aboriginals have major consequences on the Canadian public economy. Although, there is a lack of studies concerning the Aboriginals living in urban areas. In this thesis, we attempt, according the income, to quantify the discrimination against the Aboriginals living in a major Canadian city. The main objective is to be informed of any form of discrimination against the Aboriginals explaining the gap between them, and the rest of the Canadian population. In an attempt to evaluate this potential discrimination, we use matching and decomposition methods. According to our sample of 5115 individuals, of which there is 2614 Aboriginals, the results suggest that the gap in the income between the Aboriginals and the Non-aboriginals is explained between 50% and 75% by the component evaluating the difference in the characteristics, while the difference is explained by the one evaluating the gap in the marginal returns on these characteristics. The last one is similar to a component estimating the discrimination. Therefore, the results show that there is discrimination against the Aboriginals which would be higher to the one against women in the labour market.
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La fabrication d'un paysage urbain à Hà-Nôi : identité architecturale et valeurs patrimoniales de l'habitat du quartier Bùi Thi XuânDao, Quang-Vinh 06 1900 (has links) (PDF)
Ce travail doctoral traite de Hà-Nội, de son paysage construit et de son identité patrimoniale. Plus précisément, il porte sur l'analyse des processus de formation et de transformation des architectures résidentielles d'un quartier central et historique de Hà-Nội - le quartier Bùi Thị Xuân dans l'arrondissement Hai Bà Trung. Par l'analyse du panorama de la production architecturale des maisons du quartier, l'étude cherche à définir et à articuler le lien entre le paysage urbain tel qu'il se présente nos yeux aujourd'hui et son caractère patrimonial. Par ces termes, la thèse cherche à expliquer comment les interventions architecturales contemporaines s'inscrivent dans une continuité historique des modèles d'habitat et des modes d'habiter hanoiens et comment elles sont aujourd'hui porteuses de sens pour leurs habitants. L'étude utilise une approche systémique qui propose une vision holistique et culturelle du phénomène de transformation et d'appropriation de l'espace bâti. La méthodologie choisie suit les modèles historico-interprétatifs de recherche scientifique qui cherchent à formuler un discours interprétatif à partir de l'étude des relations entre les données récoltées et le phénomène observé. Afin d'identifier l'inscription historique des constructions récentes à travers l'analyse des processus de ses transformations vernaculaires, l'étude vise à reconnaître et à caractériser les modèles originels et générateurs, les ruptures qui s'y sont produites et les nouveaux prototypes qu'ils ont engendrés. Elle dégage des éléments formels susceptibles de définir une identité paysagère et architecturale propre au quartier. L'objectif général de la thèse est la compréhension de l'émergence de formes urbaines particulières et originales dans une société donnée. La ville est considérée ici comme un objet, comme un ensemble d'artefact. La thèse s'intéresse au bâti physique, à sa formalisation et à sa spatialisation. Elle prend pour postulats de base que l'analyse de la forme urbaine est une des portes d'entrée qui permet de comprendre les sociétés qui les ont produites et que le paysage urbain représente la spatialisation des identités collectives. Étudier la ville comme paysage, c'est-à-dire comme réalité physique et comme objet de représentation dans un même système dual, permet de comprendre et d'identifier comment les habitants d'un quartier mettent en scène leur culture d'habiter et la formalise dans un « patrimoine » bâti. Les résultats montrent que la morphogénèse du quartier Bùi Thị Xuân a connu des processus particuliers dans l'histoire de la ville de Hà- Nội, qui ont favorisé le développement de formes d'habitat originales et qui lui permettent aujourd'hui de revendiquer une identité patrimoniale. Connu à son origine en 1902 sous la dénomination de « Nouveau Quartier Indigène », le quartier Bùi Thị Xuân est la première extension périphérique planifiée par l'autorité coloniale française à l'intention exclusive de la population vietnamienne. Entre les règles urbanistiques françaises qui se développent dans les « beaux quartiers » et les réalités de son application dans les nouveaux quartiers populaires de Hà-Nội se développe progressivement un mince espace de liberté où les résistances locales peuvent s'affirmer et modifier à leur manière l'intention première du colonisateur, créant ainsi des modalités originales d'appropriation du sol et de fabrication de l'espace urbain. Dans notre cas, ces dernières vont produire un paysage urbain particulier et distinctif à Hà-Nội, composé d'architectures issues du croisement des deux références culturelles, françaises et vietnamiennes, et qui s'expriment à travers l'habitat domestique avec une certaine liberté par rapport aux archétypes de l'époque. Mais si le catalogue formel de l'architecture domestique du quartier Bùi Thị Xuân développée pendant la période coloniale (1902 à 1954) est instructif en soi, riches d'enseignement sont également les évolutions morphologiques qui ont continué à se produire dans la deuxième moitié du XXe siècle. Ces dernières mettent en valeur les pratiques habitantes locales qui s'approprient le cadre bâti selon des modalités diverses pour le transformer selon l'évolution des usages, sans grand souci pour l'authenticité matérielle des œuvres bâties. Si les interventions de l'habitant-constructeur sur le cadre bâti mettent à mal l'intégrité des maisons existantes et semblent peu compatibles avec le système de valeur patrimonial occidental, notre analyse de l'évolution des formes de 1'habitat domestique montre également la persistance sur le temps long de certains schèmes opératoires et des gestes génériques autour de sa fabrication. Ces derniers consolident en définitive les fondements du prototype de base de l'habiter urbain hanoien, le compartiment, qui accompagne la société vietnamienne depuis plus de trois cent années. La persistance du compartiment sur le temps long, par l'intermédiaire de ses nombreuses déclinaisons autour d'une même grammaire architecturale, témoigne de sa capacité récurrente d'adaptation face aux contraintes que les différents contextes sociopolitiques qui se sont succédé lui ont imposées. Dans ce contexte, il appert que l'enjeu patrimonial autour la construction identitaire de la société hanoienne dépasse la simple conservation de l'authenticité de la « pierre » des habitations pour venir se loger dans les processus transformationnels d'appropriation du cadre bâti, qui répondent à des logiques culturelles anciennes ancrées dans le temps long de l'habiter hanoien. Ainsi l'articulation des valeurs de ce patrimoine immatériel exige de nouvelles pistes de réflexions et des nouveaux outils méthodologiques, qui, à terme, impliquent un recadrage des politiques patrimoniales vers la prise en compte de ces dimensions vernaculaires et anthropologiques.
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La culture matérielle dans l'espace domestique : rupture et continuité identitaire chez des femmes autochtones à QuébecRoussel, Valérie 23 April 2018 (has links)
Dans ce mémoire de maîtrise, nous nous sommes intéressée à la relation qu’entretiennent culture matérielle domestique et construction de l’identité, un domaine d'étude qui est en plein essor. Jusqu'à présent, peu d'études ont traité de ces questions à partir d'observations portant sur les femmes en milieu urbain. Nous explorons donc l’univers matériel quotidien des femmes autochtones dans ce lieu de réconfort, de recueillement et de rencontre avec soi-même qu’est le foyer en ville. Pour ces femmes autochtones récemment établies en milieu urbain, les objets domestiques sont d’importants vecteurs de l’identité personnelle et collective. Par le biais d’entrevues, nous tentons de comprendre le statut identitaire des objets, leur disposition dans l’espace, ainsi que le pouvoir et la portée de leur mise en valeur par les femmes autochtones résidant dans la ville de Québec. Les femmes autochtones rencontrées possèdent encore pour la plupart des objets traditionnels hérités qui représentent les valeurs traditionnelles autochtones, telles que le partage et la non-compétitivité. Ces valeurs sont souvent en conflit avec celles de la culture dominante, telles que la surconsommation et l’individualisme, qui peuvent freiner ainsi la reconnaissance d’un patrimoine autochtone et les processus d’auto-identification de ces femmes. Pourtant, certaines femmes conservent leurs objets traditionnels et continuent à participer à des activités traditionnelles qui représentent un ancrage dans leurs sociétés d’origine. / In this master thesis, we are interested in the relationship between domestic material culture and the conception of the identity amongst Aboriginal women recently immigrated to Quebec City, an area of study that is attracting growing interest in a large number of disciplines. So far only a few studies have addressed these issues via observations on women in urban areas. We explore thus the universe of everyday objects of Aboriginal women in this place of solace, meditation and encounter with oneself which is the new city home. For these Aboriginal women in migration from rural to urban settings, domestic objects are important vectors of personal and collective identity. Through interviews, we try to understand the identity status of these objects, their arrangement in space, and the power and scope of their uses by Aboriginal women residing in Quebec City. The indigenous women we interviewed still keep most of their inherited traditional objects that carry with them the traditional Aboriginal values, such as sharing and non-competitiveness. These values are often in conflict with those of the dominant society, such as consumerism and individualism, which can gradually slowdown and disregard the recognition of Aboriginal heritage and self-identification process of these women. However, some women continue to use their traditional objects and to participate in traditional activities that represent a link with their aboriginal communities and values.
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Perspectives de femmes autochtones en milieu urbain sur les délais de placement maximaux : étude exploratoireAbdel Ghaly, Mylène 20 April 2018 (has links)
Cette étude vise à cerner les représentations sociales des femmes autochtones vivant en milieu urbain à l'égard des délais de placement maximaux. Il s'agit d'une mesure ayant modifié la Loi sur la protection de la jeunesse et facilitant l'adoption en bas âge. Les délais ont été fortement critiqués par les représentants autochtones parce qu'ils craignent qu'ils n'encouragent le départ des enfants autochtones des communautés comme à l'époque des pensionnats. D'autant plus que les enfants autochtones sont surreprésentés dans les filets de la protection de la jeunesse. Les résultats révèlent que les femmes ont des représentations sociales nuancées voire opposées des délais. Ces visions plurielles semblent avoir été influencées par l'opinion qu'elles avaient de la DPJ avant leur mise en vigueur et par leur expérience personnelle. Ceci étant dit, la majorité émet des inquiétudes quant à leur incidence sur le tissu social des communautés et sur la préservation de l'identité autochtone. Le manque de services de soutien disponibles, la précarité socioéconomique des familles et l'approche horizontale de la DPJ, constituent des freins à leur application. Les femmes ont révélé l'importance de la dimension culturelle lorsqu'il s'agit de travailler auprès des nations autochtones. Elles ont fait preuve d'une vision holistique de la protection de l'enfance. En effet, elles ont pris en compte une série de facteurs extérieurs à la relation entre le parent et l'enfant, comme pouvant altérer la qualité des soins dispensés à l'enfant.
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