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Le pouvoir des cours constitutionnelles : analyse stratégique des cas espagnol, français et italien / Strategic analysis of the power of constitutional courts in France, Italy and Spain

Paour, Raphaël 07 December 2018 (has links)
Si l’on comprend le pouvoir des cours constitutionnelles comme l’influence qu’elles exercent sur les autres organes, il faut concevoir leurs compétences comme les ressources et les moyens que les autres organes peuvent mobiliser afin de limiter leur influence comme les contraintes auxquelles leur pouvoir se heurte. En Espagne, en France et en Italie, la configuration institutionnelle alloue aux cours et aux autres organes des ressources et des moyens de pressions différents. L’analyse stratégique du pouvoir de la cour constitutionnelle dans ces trois pays consiste à interpréter leur histoire au regard de l’allocation de ces ressources et moyens de pression. Elle permet d’éclairer les manières singulières dont leur pouvoir s’est établi dans les trois pays étudiés. Elle permet de comprendre la déférence du Tribunal espagnol a l’égard du législateur et son activisme envers les juges ordinaire, les rapports au contraire collaboratifs que le Conseil constitutionnel et la Cour italienne ont noués avec les juges ordinaires et les relations souvent plus conflictuelles qu’ils entretiennent avec le législateur. / If the power of constitutional courts is defined by the influence that they exercise upon other legal bodies, one must consider the review mechanisms at their disposal to exercise that power and the various ways in which other legal bodies can limit constitutional court influence. In Spain, France and Italy, the distribution of judicial review mechanisms and means of legal influence between the courts and the other legal bodies is different. The Power of Constitutional Courts gives an account of constitutional court power based on the distribution of judicial review mechanisms and other means of legal influence. It details specific ways in which constitutional courts have been able to establish their power in the three countries. It explains: the judicial deference of the Spanish Tribunal towards the legislature and its domination of other Spanish courts; the collaborative relationships of the French Conseil constitutionnel and the Italian Court have established with other courts and the more confrontational relationship they have had with the legislature.
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Ethnographie terrona de sujets excentriques : pratiques, narrations et représentations pour contrer le racisme et l’homophobie en Italie / A terrona ethnography of excentric subjects : practices, narrations et representations against racism and homophobia in Italy

Alga, Maria Livia 05 December 2015 (has links)
Cette thèse explore les reconfigurations contemporaines du féminisme en Italie, et en particulier les pratiques, les représentations et les narrations de femmes engagées contre l’homophobie et le racisme à partir des relations postcoloniales et d’un sens libre de la différence sexuelle.Ces femmes composent des ensembles de résistances où sont en train d’émerger des positionnements politiques nouveaux, dont les « devenirs engagées » excédent ou resignifient de façon inédite des catégories occidentales telles que « lesbienne », « féministe », « migrante », « culture » etc. Il s’agit de sujets excentriques qui travaillent les séparatismes dans les mouvements sociaux, et mettent en échec les polarisations idéologiques à partir d’expériences des différences agissant comme des instances conflictuelles vitales : elles inaugurent des formes de participation fondées sur un besoin de coalitions et de transversalité.De l’analyse des itinéraires corporels, des pratiques et des cartographies des mouvements il ressort que les vecteurs de connexion principaux entre les actrices sociales marquées par la multiplicité sont les généalogies et les origines ainsi que les dimensions de l’in/visible et de la représentation.Cette ethnographie terrona s’inscrit dans une généalogie d’anthropologie postexotique qui se fondant sur une implication autoethnographique de la chercheuse, propose une révision des relations entre les participantes à la recherche, et de l’idée de terrain.Cette thèse relie des expériences de recherche à Paris, à Palerme et à Vérone, respectivement dans le Sud et dans le Nord-est de l’Italie, et thématise les formes de compétition culturelle et les représentations du Sud et du Nord italiens par une perspective postcoloniale. / This thesis explores the current reconfiguration of feminism in Italy, particularly the practices and self-representations of women who struggle against racism and homophobia from a postcolonial standpoint and with a freely interpreted sense of sexual difference. These women create spaces of resistance that allow the emergence of new political positionalities, which go beyond western categories of ‘lesbian’, ‘feminist’ and ‘migrant’ by re-signifying them in novel ways. These “eccentric subjects” (de Lauretis 1999) work on the separatisms inside social movements, confounding their ideological polarizations by living difference as instances of vital conflict. They thus open up forms of participation based on the need for transversality. The analysis of the activists’ bodily itineraries and of the movements’ practices and cartographies shows that two main elements of connection exist between these women, who are characterized by multiplicity: on the one hand, their genealogies and origins; on the other, the dimensions of visibility, invisibility and representation.This terrona ethnography draws on a post-exotic anthropological tradition predicated on the researcher’s auto-ethnographic implication, and on a revision of the relation between research participants and the notion of the field. The thesis connects experiences in Paris, Palermo (southern Italy) and Verona (northeast Italy), problematizing forms of cultural competition and the representation of (different parts of) Italy from a postcolonial perspective.
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Connaître les Turcs et l’Empire ottoman en Italie : construction et usages des savoirs sur l’Orient de l’Unité à la guerre italo-turque / Knowing the Turks and the Ottoman Empire in Italy : construction and use of knwoledge on the Orient from the Unification to the Italo-Turkish war

Bossaert, Marie 30 June 2016 (has links)
Comment et pourquoi étudie-t-on les Turcs dans l’Italie libérale ? Le travail porte sur la construction et les usages des savoirs sur le turc, les Turcs et l’Empire ottoman de l’Unité à la guerre italo-turque de 1911. Cette production est liée à trois phénomènes : l’édification de l’État italien, les transformations de l’Empire ottoman et le développement d’une turcologie savante en Europe et dans l’Empire. À rebours des approches internaliste et saidienne, il s’agit de « désorientaliser » ce savoir en examinant les dynamiques politiques, sociales, économiques et culturelles ayant contribué à son émergence, en partant des acteurs et des pratiques, dans une perspective transnationale. Il s’agit notamment de réintroduire les acteurs ottomans, dont le rôle est crucial. Quatre objets sont privilégiés : la langue, la culture, l’histoire et le territoire. La connaissance de la langue a d’abord une vocation pratique : former du personnel compétent et favoriser les échanges italo-ottomans. Elle présente aussi des enjeux scientifiques, patrimoniaux et politiques. On assiste ainsi à l’émergence d’une turcologie au sein de l’orientalisme savant, lui-même en cours de nationalisation. L’histoire ottomane sert à comprendre le passé italien, au moment où s’élaborent des histoires locales et une histoire nationale. La thèse s’interroge enfin sur l’expérience du terrain. La guerre coloniale de 1911 entraîne un réinvestissement de tous ces savoirs, organisés depuis le tournant du siècle en vue de l’expansion italienne. La turcologie ne contribue donc pas tant à forger une identité turque qu’à comprendre le voisin ottoman pour rendre à l’Italie sa place en Méditerranée. / How and why do we study the Turks in liberal Italy? This dissertation deals with the construction and uses of knowledge about the Turkish language, the Turks and the Ottoman Empire from the Italian Unification to the Italo-Turkish war of 19 11. This production is related to three phenomena: the edification of the Italian State, the transformations of the Ottoman Empire and the development of Turkology both in Europe and in the Empire. In opposition to the internalist and Saidian approaches, this study “de-orientalizes” this knowledge, by examining the political, social, economic and cultural dynamics, and starting from the actors and practices, in a transnational perspective. It aims in particular at reintroducing Ottoman actors, whose role is critical. We focus on four main topics: language, culture, history and territory. The knowledge of Turkish has practical purposes: training skilled staff and promoting Italo-Ottoman relationships; but it also has scientific, patrimonial and political goals. Turkology emerges from scholarly Orientalism, which is undergoing a process of nationalization. Ottomanist historiography has among its goals a better understanding of the Italian past, at a time of elaboration of national and local histories. Lastly, this work investigates fieldwork. The 1911 colonial war leads to a reinvestment of this knowledge, organized from the turn of the century in preparation for Italian expansion. Thus, Turkology contributes less to shape a Turkish identity than to understand the Ottoman neighbor in order to return Italy to its place in the Mediterranean.
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À la recherche de l’île oubliée : la Sardaigne des voyageurs / Searching for the Forgotten Island : Sardinia Seen through the Eyes of the Travelers

Faure, Elisabeth 11 July 2017 (has links)
Peut-on encore aujourd’hui s’engager dans un travail de recherche qui se donne pour objet la littérature du voyage en Italie ? Scruté par des exégètes passionnés qui en revisitent inlassablement les dynamiques touffues, mis en lumière dans ses élans et ses césures, le Grand Tour semble désormais s’offrir au chercheur comme un terrain d’investigation singulièrement orphelin de zones d’ombres.Or l’attention fervente dédiée à la péninsule est loin d’être uniforme, pas plus que ne l’a été son arpentage. Elle tend à se focaliser sur les pulsations significatives de certains épicentres sensibles, rejetant du même coup dans une périphérie quelquefois imprécise certains excursus mineurs affranchis des itinéraires codifiés appelés à drainer le flux des élites européennes.La présente étude se donne pour objet l’une de ces « marges » du voyage : l’île de Sardaigne, terre de confins ancrée au cœur de l’espace méditerranéen, encore inconnue alors que s’achève ailleurs le recensement du monde. À la fois jalon cardinal sur les principales routes méditerranéennes et Ultima Thulé condamnée à une longue relégation, le territoire insulaire affiche durablement la virginité d’antipodes indécis avant de devenir l’ultime étape d’un « Petit Tour » retardataire sous l’impulsion d’un bataillon clairsemé de découvreurs alternatifs.Afin de retracer l’aventure du voyage en Sardaigne, il convient d’explorer dans un premier temps le jeu de représentations complexe dont se nourrit l’image de l’île, marquée par une énigmatique ambivalence. Il s’agit ensuite de comprendre les mécanismes qui président à un lent dévoilement : longtemps cantonnée au statut d’étape fortuite, la Sardaigne va également devenir promesse d’explorations pionnières. Après avoir dressé le profil des acteurs du voyage, enquêté sur les motivations qui les animent, on les suivra dans leur itinérance, de la découverte de l’espace à la bouleversante confrontation avec une altérité aussi dérangeante que fascinante. On s’attache ainsi à mettre en lumière la richesse des visions inspirées par le microcosme insulaire, creuset de mythologies contrastées et berceau d‘imaginaires, ainsi que la vigueur des stratégies déployées par les voyageurs pour légitimer leur entreprise au regard de la référence écrasante constituée par la tradition du Grand Tour. Délaissé par ces écrivains qui vont ailleurs s’accaparer le récit de voyage, le périple sarde se confirme sans doute comme un excursus mineur. Toutefois le corpus qui en retrace les expériences singulières ne pouvait se soustraire aux dynamiques appelées à déterminer les enjeux et les ambitions de la littérature viatique au cours du XIXe siècle. Le cheminement de l’écriture fait donc l’objet d’une réflexion spécifique visant à capturer au fil des pages l’aspiration timide à une littérarité possible.Le corpus exploré, encore largement inédit, couvre un « grand siècle » (1792-1909) et se focalise sur les voyageurs de l’aire francophone, sans s’interdire les apports précieux que constituent les témoignages d’autres visiteurs européens et certains textes choisis (édités ou issus de fonds d’archives) empruntés à une chronologie élargie. / Italy occupies a very peculiar place in the history of travel. Considered a cradle of the Western world, the country was seen by travelers as the essential destination of the European Tour, where members of the classically trained elite, exposed to the finest achievements of art and architecture, yearned to reclaim the legacy of ancient civilizations.By the end of the 18th century, the Italian Grand Tour had stretched as far as Calabria and Sicily, inspiring countless travel accounts. But most travelers deliberately forgot to embark on the ultimate journey : remote, supposedly wild and dangerous, the little-explored island of Sardinia remained an enigma.This study explores the relatively small corpus of texts dedicated to Sardinia, focusing on French travel writing (although a wider range of sources is used in the study) and covering what may be called a “long nineteenth century” (from 1792 to 1909).
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Politiques et outils de planification territoriale sur l'insécurité urbaine en Italie : le cas du plan stratégique de l'aire métropolitaine de Bari / Politiche e strumenti di pianificazione territoriale sull’insicurezza urbana in Italia : il caso del piano strategico dell’area metropolitana di Bari / The politics and tools for territorial planning regarding urban insecurity in Italy : the case of the Strategic Plan of the Bari Metropolitan Area

Bellino, Luigi 28 October 2013 (has links)
Cette thèse propose une étude de l’évolution des politiques et des outils d’aménagementdu territoire sur l’insécurité urbaine, à l’aune du cas du Plan Stratégique Métropole Terrede Bari (PSMTB), qui comprend 31 communes de la Région Pouilles, en Italie.L’insécurité constitue une question cruciale pour les villes. L’unsafety, qui inclue desaspects de la marginalité urbaine, n’est pas sans renvoyer au système des perceptionsindividuelles et collectives. Si dans le passé l’Etat était le garant de la sécurité, leprocessus de globalisation et les poussés à décentralisation en ont considérablement réduitle rôle. Dès années 1990, les Maires italiens, bien que dépourvus de « pouvoirs »effectifs, sont considérés comme les responsables de la sécurité locale. Dans d’autres paysont été élaborés des outils de « prévention », qui sont peu utilisés en Italie, mais quisollicitent pour autant une évaluation critique. Alors que les solutions visant l’insécuritéurbaine ne produisent que de modestes résultats, les banlieues en quête d’identité sontl’objet de politiques d’inclusivité sociale, qui se déclinent par des outils d’aménagementaxés sur la requalification et la régénération urbaines, d’une part. D’autre part, laplanification stratégique se réfère à une échelle métropolitaine dénommée Area Vasta. Sibien le PSMTB a inclus la question de la sécurité, à l’égard d’un territoire où le rôle de lacriminalité est devenu envahissant, sa mise en place a fait recours à des financementscommunautaires, lesquels d’après nous en ont pénalisé ses aboutissements. Notrehypothèse est que le PSMTB, n’a pas une projectualité stratégique et est une occasionmanquée pour la réalisation d’un plan de la sécurité urbaine de l’aire métropolitaine deBari. / This study proposes to reconstruct the evolution of the politics and the tools of urbanplanning concerning urban insecurity by studying the Strategic Plan of the Bari MetropoliArea (PSMTB), including 31 municipalities in the Italian Apulian Region. Insecurityconstitutes a fundamental question for the cities. Unsafety, which includes severalconditions of urban degradation, also refers to individual and collective perceptions. If, inthe past, the State guaranteed security, the globalized processes and the tending towardsthe administrative decentralization, have, in part, diminished the role of the State. Sincethe 1990s, the Italian mayors, though not having any effective “power”, do have theresponsibility for the local security. In other countries, “models” of prevention have beendeveloped, but seldom applied in Italy, which, however, should be considered withcritique. While the solutions regarding security have produced modest results, in theperipheries with no “recognition”, urban politics have begun to show interest in thepopulation by applying urban requalification projects and regeneration programs.Furthermore, strategic planning refers to the scale of Area vasta. The PSMTB hasincluded the question of urban security in a territory where organized crime is pervasive.Its Plan has a tight connection with the EU’s financial aid; however, this has penalized itssuccess. Our hypothesis is that the PSMTB, in the end, was not strategic after all. It hasconstituted a lacking opportunity for a virtual plan of urban security on the metropolitanscale.
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Les premiers ateliers à figures rouges en Italie du sud (440-375 av. J.-C.) / The first red figure workshops in Southern Italy (440-375 BC)

Scapin, Mathieu 16 December 2016 (has links)
Les premiers peintres des vases à figures rouges ont été classés par A.D. Trendall entre 1938 et 1989. Ses recherches, associées à ceux des historiens et archéologues, constituent un remarquable outil d’analyse pour les historiens de l’art. Elles permettent d’appréhender d’un seul coup d’œil le corpus de vases italiotes collectés auprès des collections privées ou des musées. A la manière de J. BEAZLEY pour les vases attiques, A.D. TRENDALL s’est attaché à attribuer des vases anonymes et sans provenance à des peintres qu’il a lui–même nommé. Néanmoins, depuis plusieurs années, ses classements sont revus à la lumière de nouvelles découvertes et réattributions de chercheurs.Ce travail propose de revenir sur la création et le développement de ces premiers artisans en Italie du Sud entre la deuxième moitié du Ve s. et le premier quart du IVe s. av. J.-C.Le travail de réattribution des vases constitue un élément important de notre réflexion puisqu'il met à jour et affine le travail d'A.D. Trendall : il permet de comprendre dans quel contexte artistique sont apparus ces ateliers de production.Puis l'étude des lieux et contextes de découvertes permet d'apporter un éclairage supplémentaire, en observant les associations de peintres et d'ateliers dans les tombes. / Between 1938 and 1989, Trendall ranked the work of the first red figure painters of Southern Italy. His research, together with those of historians and archaeologists, is a remarkable analysis tool for scientists : it allows us to understand, in a glance, the italiote corpus from private collections and museum. Like Beazley on Attic vases before him, Trendall endeavored to assign anonymous vases and without provenances to painters he appointed. However, since years now, the ranking he created is reviewed in the light of new discoveries and reallocations of researchers.This work attempts to reconsider the beginning and development of these early craftsmen in Southern Italy between the second half of the 5th century and the first quarter of the fourth century BC.First we try to reassign vases which it is an important component of our reflexion, allowing to enhance A.D. Trendall's work. We will be able to understant the artistic's contexts in which the first workshops were developed.Then, the studies of places and archaeological contexts allow to highlight the way they produced, comparing associations between painters and workshops' vases in graves.
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L'attitude de washington face à l'euro-communisme en france et en italie 1974-1981 / Washington's attitude towards eurocommunism in France and Italy, 1974-1981

Heurtebize, Frédéric 25 November 2011 (has links)
Principalement représentée par les partis communistes italien et français, quoiqu'à des degrés divers, la mouvance eurocommuniste entendait mettre en œuvre un socialisme compatible avec le système politique occidental. Cette volonté se traduisait par un engagement en faveur des libertés et du pluralisme politique, par une prise de distance avec le modèle soviétique et par la volonté de former des alliances. En 1972, en France, socialistes et communistes scellent l’Union de la gauche tandis qu’en Italie, en 1973, le PC appelle à un compromis historique avec la Démocratie chrétienne. Quoique différente à maints égards, la situation dans les deux pays fait renaître outre-Atlantique une crainte qu’on croyait écartée : l’arrivée au pouvoir de PC en Europe de l’Ouest. Cette étude s’attache à examiner l’attitude des États-Unis – notamment l’exécutif et son appareil diplomatique – face à cette menace. La période à l’étude (1974-81) couvre l’émergence, l’apogée et le déclin de l’eurocommunisme et correspond aux présidences Ford (1974-77) et Carter (1977-81). Cette thèse se fonde principalement sur l’examen des archives américaines (présidence, département d’État et CIA) ainsi que sur de nombreux entretiens. L’administration Ford, et Henry Kissinger en particulier, se montra plus inquiète que l’administration Carter. Par ailleurs, quels que furent les dirigeants au pouvoir, la situation italienne suscita plus de craintes que la situation française, à tel point que, sous Carter, le Parti socialiste jouit d’un capital de sympathie élevé au sein de l’administration. Cette étude souligne aussi des différences significatives d’appréciations entre l’exécutif, d’un côté, et les ambassades, les différents services d’analyse et de renseignement américains de l’autre. Pour ces derniers, la participation de ministres communistes dans des gouvernements d’Europe occidentale eût certes causé de réelles difficultés, mais des difficultés surmontables. / Eurocommunism refers to a trend among West European communist parties that aimed at promoting a communism compatible with Western-style democracy. It entailed embracing democratic "bourgeois" values, criticizing the Soviet model and fostering political coalitions with long-despised parties. French communists and socialists thus formed the Union of the Left in 1972 while the Italian CP called for a "historic compromise" with the Christian Democrats one year later. The period under study (1974-81) spans the birth, climax and decline of that trend but also the presidencies of Gerald Ford (1974-77) and Jimmy Carter (1977-81).Though different in many respects, the political situation in both countries – however sincere, or not, those CPs were in Washington’s view – exacerbated one long-gone fear: the coming to power of communists in Western Europe. This dissertation examines how the US – mainly the White House and its diplomatic and intelligence bureaucracy – regarded that threat. It draws substantially from American archival material (White House, State Department and CIA) and from numerous interviews with former actors and witnesses of that period. This dissertation argues that the Ford administration, whose diplomacy was led by Henry Kissinger, was more concerned about Eurocommunism than the Carter administration. It also argues that the Italian situation caused more concern than the French situation, so much so that members of the Carter team had sympathies for the French socialists. Finally, this study reveals significant differences in judgment – between, on the one hand, the executive branch, and, on the other hand, the embassies and the analytical and intelligence services – as to how threatening Eurocommunism was to American and Western interests. Throughout the decade, overall, the latter proved more relaxed than American leaders about the possible consequences of the CPs’ coming to power.
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Accès aux soins et politiques migratoires en Europe : le parcours de vie des migrants subsahariens vivant avec le VIH et l'hépatite B : un regard croisé entre la France et l'Italie / Access to health care and migration policies in Europe : the journey of Sub-Saharan migrants, asylum seekers suffering from AIDS and hepatitis B : a comparative analysis between France and Italy

Santilli, Cecilia 23 October 2017 (has links)
En France et en Italie, le sida et l’hépatite b touchent de façon massive les migrants qui proviennent d’Afrique Subsaharienne, majoritairement ceux vivant des situations de précarité politique, sociale et économique. Depuis 2010 on assiste dans ces deux pays à un intérêt croissant des politiques publiques autour de l’hépatite b, celle-ci étant de plus en plus associée au VIH dans les stratégies de lutte mises en place au sein des populations migrantes. En dépit de ce constat les difficultés concernant l’accès aux soins et aux droits se sont accrues pour les migrants vivant avec ces deux infections dans les deux pays. En croisant les trajectoires politiques des deux infections et leur utilisation dans le domaine des politiques migratoires, cette thèse présente et analyse les modalités de prise en charge du sida et de l’hépatite b au sein des migrants « primo-arrivants » originaires d’Afrique Subsaharienne. Ce travail entend démontrer que ces pratiques de prise en charge, telle qu’elle se pratique aujourd’hui en France et en Italie, sont partie prenante de la construction de nouvelles formes d’inégalité. L'analyse est comparative et associe une étude microsociale et ethnographique des pratiques quotidiennes de prise en charge des patients migrants atteints du sida et de l’hépatite b – des pratiques observées dans deux structures qui s'occupent des migrants « primo-arrivants » à Paris et à Rome (Comede à Paris, Samifo à Rome) – et une étude macrosociale portant sur la traduction des évolutions politiques de la santé des migrants et de la lutte contre le VIH et l’hépatite b, et ce du niveau international à celui des deux pays concernés, la France et l’Italie. / In France and in Italy, AIDS and hepatitis B profoundly affect migrants from sub-Saharan Africa, particularly those living under precarious political, social, and economic conditions. Since 2010, when the AIDS epidemic had normalized in Western countries, in France and Italy there has been increasing interest in public policies regarding hepatitis B, which is associated more and more with HIV, and disease control strategies for migrant populations. Despite this, following a recent tightening of migration policies, difficulties with accessing healthcare and with asserting one’s rights have increased for migrants living with these two infections in France or in Italy. Building on the intersection of the policy trajectories for these two infections and their use in the area of migration policies, this thesis presents an analysis of the way the treatment of AIDS and hepatitis B currently in effect in France and in Italy for newly arrived migrants from sub-Saharan Africa contributes to the development of new forms of inequality. The analysis is comparative and associated with a microsocial and ethnographic study of the everyday treatments for migrant patients afflicted with AIDS and hepatitis B that are provided by two entities that take care of newly arrived migrants in Paris and in Rome (Comede in Paris, Samifo in Rome), and a macrosocial study of the translation of policy developments in regard to the health of migrants and the fight against AIDS and hepatitis B at the international level and at the national level in France and Italy.
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Une activité politique féminine conservatrice avant le droit de suffrage en France et en Italie. Socio histoire de la politisation des femmes catholiques au sein de la Ligue patriotique des Françaises (1902-1933) et de l'Unione fra le donne cattoliche d'Italia (1909-1919).

Della Sudda, Magali 27 November 2007 (has links) (PDF)
Cette recherche historique qui croise les apports des études de genre, de la science politique et de la sociologie religieuse met en lumière la façon singulière dont les militantes d'action féminine catholique sont venues à la politique en France et en Italie durant les premières décennies du XXe siècle. Deux associations catholiques féminines de masse ont fait l'objet de cette analyse comparée : la Ligue patriotique des Françaises active de 1902 à 1933 et l'Unione fra le donne cattoliche d'Italia de 1909 à 1919. La thèse réalisée dans le cadre d'un doctorat en co-tutelle entre l'Ecole des hautes études en sciences sociales et l'Université de Rome ‘La Sapienza' s'est appuyée sur différents fonds d'archives qui ont été dépouillés, pour certains d'entre eux intégralement, durant cinq ans. La problématique qui a guidé cette recherche est celle de l'activité politique féminine conservatrice dans des contextes d'exclusion des femmes du suffrage. Si l'activité des suffragistes, des féministes, des militantes socialistes de la période contemporaine est bien connue, les mobilisations conservatrices sont restées dans l'ombre de l'histoire, malgré leur caractère massif et durable. Le point de départ de mon travail a été de comprendre comment les femmes qui n'étaient pas féministes, dans le sens où ce terme est défini par les organisations féminines en faveur du suffrage et des femmes au début du siècle dernier, se sont mobilisées pour faire émerger une parole féminine conservatrice. Il fallait éclairer les modalités d'action de ces femmes, saisir le paradoxe de leur engagement à la fois conservateur sur le plan politique, religieux et social et en même temps porteur de redéfinition pratique des normes de genre. Tout en étant très attachées à un ordre social inégalitaire et à une hiérarchie des genres sous-tendus par la reconquête du terrain perdu par l'Église, certaines de ces femmes ont dans certains contextes pu faire preuve d'une contestation plus ou moins silencieuse des normes en vigueur dans l'Église et dans la société. La comparaison est centrale dans cette démarche. L'Italie et la France sont deux pays que les contextes de sécularisation et de séparation de l'Etat de l'Église catholique rapprochent. Leur système politique libéral repose sur l'exclusion des femmes du corps électoral d'abord sur des motifs juridiques – elles ne sont pas libres depuis le Code civil de 1804 en France et en Italie –, puis politiques – jugées trop proches de l'Église et sous la coupe du clergé. Mais dans ces contextes proches, la naissance de l'action catholique féminine prend des formes distinctes. La Ligue patriotique des Françaises voit le jour en 1902, en tant qu'entreprise électorale pourvoyeuse de subsides pour les candidats catholiques. Tandis qu'en Italie, ce ne sont pas les élections qui provoquent l'apparition d'une association de laïques organisées mais le congrès féministe de Rome en 1908. Le cas italien fait saillir les spécificités du rapport à la politique de l'association française. Bien que s'en défendant, en France, les femmes de la Ligue entrent dans l'arène politique, non pas pour voter directement mais pour prendre une part dans la division sexuelle du travail militant qu'elle justifient par les compétences supposées de leur sexe. A l'œuvre en 1902, lors des municipales de 1904, des législatives de 1906, elles diffusent les tracts des candidats catholiques, collent des affiches, gèrent les caisses électorales, nettoient les listes électorales dans les mairies, et même monnayer leur « devoir conjugal » contre une promesse de vote pour le bon candidat. Cette activité se poursuit de façon plus discrète après 1906, date à laquelle le pape Pie X leur interdit toute action politique. Tout autre est la situation italienne, où, parce que le non expedit du pape Pie IX déconseille la participation des catholiques italiens au jeu démocratique censitaire d'un Royaume d'Italie impie, les femmes catholiques n'ont pas vocation à contribuer à la rechristianisation du pays par les urnes. C'est l'articulation complexe de ces deux cas, auxquels vient s'ajouter un troisième acteur qu'est la hiérarchie vaticane, qui est au centre de l'analyse comparée. Ce travail s'est appuyé sur des archives mais aussi une littérature scientifique de différentes disciplines : outre les travaux d'histoire du catholicisme, d'histoire du genre, d'histoire sociale, d'histoire de l'éducation et d'histoire de la Grande Guerre, les ouvrages de science politique, de la sociologie des mobilisations sont venus enrichir le corpus des sources secondaires. Des sources inattendues pour l'histoire du genre aux sources inexploitées Plusieurs types de fonds dans chacun des trois pays – France, Italie, Vatican – ont été consultés. Des sondages ponctuels dans des fonds américains – Schlesinger Librairy, spécialisée sur l'histoire des femmes, et Boston College, université de la Compagnie de Jésus, à Boston ont complété ces consultations principales. Les fonds français sont constitués des fonds de l'association Ligue patriotique des Françaises (1902-1933), déposés à l'Action catholique des femmes ; des Archives historiques des archevêchés de Lyon et de Paris, des Archives départementales du Rhône, des Alpes-Maritimes, du Tarn, de l'Yonne – dont certains n'ont parfois rien donné -, des Archives nationales, série F7 « partis et associations politiques ». Ce dernier choix de ne prendre en considération que les documents identifiés comme relevant d'une activité politique était justifié par la volonté d'attester montrer qu'un engagement conservateur féminin avait existé et était identifié comme tel par les pouvoirs publics. La perception de la Ligue patriotique des Françaises sous l'angle de son activité politique indique une féminisation précoce de la profession politique par le biais de cette association connexe de l'Action libérale populaire. Une deuxième phase de dépouillement a été effectuée à Rome. Le fonds personnel de Cristina Giustiniani Bandini, première présidente et fondatrice de l'Unione fra le donne cattoliche d'Italia (U.D.C.I.) en 1909 a été intégralement dépouillé. Il est conservé près l'Archive général de l'ordre prêcheur (dominicains) en l'Église Sainte-Sabine de Rome. Les archives d'État de Rome (Archivio di stato di Roma) ont été sondées pour établir une comparaison dans la surveillance politique de ces associations catholiques féminines. La localisation des sources révèle ainsi que l'Action catholique féminine italienne n'est pas structurée comme une organisation à vocation politique ou sociale. Elle n'est pas déclarée auprès des autorités, il n'y a pas de trace aux Archives d'Etat en tant qu'association politique ou de bienfaisance. Enfin, les Archives secrètes vaticanes ont offert un regard inédit sur ces associations. Ces matériaux inexploités jusqu'ici – papiers du fonds personnel Pie XI, fonds Pie IX ouvert à la consultation depuis septembre 2006 – ou qui n'avaient jamais été consultés pour l'action catholique féminine française et italienne – fonds Secrétairie d'État pour les pontificats de Léon XIII, Pie X et Benoît XV ; Affaires ecclésiastiques extraordinaires France et Italie – ont été d'une importance majeure dans cette recherche. Ils permettent de comprendre le regard porté par l'institution sur ces associations mais aussi la complexité du rapport à l'autorité de ces organisations de laïques qui avaient un pied dans l'Église et un pied dans la société. La presse de ces deux associations a également été dépouillée. Organisation de la thèse L'exploitation du matériau a été organisée de façon thématique et chronologique. Trois parties scandent ce travail. La première porte sur l'émergence et le développement des deux organisations, la seconde s'intéresse à la citoyenneté sociale mise en œuvre par ces associations et enfin, une troisième partie examine l'élaboration complexe d'une citoyenneté politique qui ne passe pas nécessairement par le vote dans un premier temps puis qui intègre le suffrage féminin au lendemain de la Grande Guerre. La première partie de la thèse traite de la genèse du militantisme d'action catholique féminine de part et d'autre des Alpes. Elle éclaire la naissance, le développement et l'institutionnalisation de chacune des deux associations. Un premier chapitre retrace la naissance de la Ligue patriotique des Françaises à Paris, durant les derniers mois de l'année 1901. Il montre comment un premier noyau parisien composé de femmes consacrées sans toutefois qu'elles portent un habit religieux et d'« entrepreneuses » - comme certaines dirigeantes se définissent -, rompues à l'entreprise électorale de leur mari sous le Second Empire et la IIIe République, a créé une organisation de laïque qui gagne très vite la Province. Forte de 300 000 adhérentes dès son troisième anniversaire, la Ligue est d'abord une œuvre électorale, qui doit fournir aux candidats catholiques des subsides et des propagandistes zélées dans le contexte de structuration de l'offre politique par les partis. La loi de 1901 sur les associations, votée pour contrôler les congrégations religieuses offre alors une opportunité inattendue d'organisation pour ces catholiques. L'échec aux élections législatives de 1906 et l'évolution des positions pontificales vers un rejet de la démocratie chrétienne et de l'engagement politique des catholiques marque l'arrêt officiel de l'œuvre électorale pour les femmes. Dès 1907, l'action sociale et religieuse sont mises au premier plan : c'est par elles, et par elles seules, que les femmes referont la société chrétienne et non par les urnes. Dans la pratique cependant, l'interdit est contourné jusqu'en 1914. Peu de temps après, en 1909, est proclamée la naissance de l'Union entre les femmes catholiques d'Italie. Les cérémonies de béatification de Jeanne d'Arc en avril de cette même année sont l'occasion de lier les deux organisations qui se placent ainsi sous la protection de la sainte. La vierge guerrière symbolise le renouveau de l'apostolat féminin sous tendu par une spiritualité de combat qui prend tout son sens dans un contexte de laïcisation des institutions d'Etat. Le deuxième chapitre porte sur cette « petite sœur italienne » qui naît au lendemain du congrès féministe de Rome de mai 1908, qui avait vu des femmes catholiques prendre part au vote d'une motion supprimant le caractère obligatoire de l'instruction religieuse à l'école. Une aristocrate romaine proche du pape Pie X, la princesse Cristina Giustiniani Bandini, mobilise ses réseaux religieux et nobiliaires pour fonder une association de laïques sur le même modèle que la Ligue. Mais, contrairement aux Parisiennes, la dirigeante romaine se place dans une ligne intransigeante et refuse toute forme de participation politique féminine. Il n'est pas question de voir les Italiennes financer les candidats catholiques aux élections locales – les seules où ils sont autorisés à se présenter en tant que tels par la hiérarchie ecclésiale jusqu'en 1912, ni de réclamer le suffrage. La mise en conformité de la cité terrestre avec la cité céleste se fera par l'action religieuse, par les pèlerinages, par une piété féminine accrue et éventuellement par les œuvres de bienfaisance. Dans ces deux contextes, qui ont pour point commun l'affirmation de l'État nation sur des bases laïques et l'institution d'un régime démocratique fondé sur le citoyen masculin, la capacité des femmes catholiques à imposer leur programme politique dans le débat public se traduit donc par des modalités d'action différentes. Dirigées toutes deux par des aristocrates, défendant une hiérarchie sociale, une hiérarchie de genre et une hiérarchie religieuse ces femmes ont, pour certaines d'entre-elles, maintenu leur autonomie à travers ce militantisme conservateur. Une deuxième partie s'intéresse aux déclinaisons d'une citoyenneté sociale féminine. Elle montre comment au sein de ces associations l'acception restrictive de la citoyenneté politique identifiée au vote, attribut masculin en France et en Italie jusqu'en 1945, est contournée pour proposer une autre forme d'appartenance à la cité. Cette citoyenneté sociale est alors définie comme l'ensemble des droits et des devoirs assignés aux femmes en tant que mères biologiques ou spirituelles, afin de transposer à l'ensemble de la société les activités de soin, de prise en charge des œuvres sociales, aujourd'hui désignées sous le terme de care. Le troisième chapitre porte sur l'action sociale catholique. Il intègre de façon comparée les étapes du passage de la dame patronnesse à la militante d'action catholique. Il montre comment la résolution de la question sociale « les Évangiles à la main » se heurte à la différence des positions sociales des militantes : la solution corporatiste où patronnes et ouvrières sont réunies dans une même structure est difficilement envisageable dans les comités composés d'ouvrières. Si la Ligue délègue cette question délicate aux syndicats féminins chrétiens, l'Union italienne entend monopoliser l'encadrement des catholiques en contrôlant les syndicats des professions pensées comme féminines – infirmières, institutrices, téléphonistes...-. À travers l'organisation chrétienne de ces occupations féminines s'opère dans certains cas une professionnalisation de ces activités. Tant en France qu'en Italie, le brevet d'aptitude vient se substituer à la formation uniquement religieuse pour devenir enseignante ou infirmière d'Etat. Cette professionnalisation s'étend après la Grande Guerre à d'autres activités féminines : la formation professionnelle est proposée en France aux agricultrices, aux ouvrières. Elle est sous-tendue par l'idée que l'élite féminine militante doit d'abord être une élite de professionnelles. Cependant, la crise des années Trente met un frein à cette activité quand la mère au foyer devient le cheval de bataille de l'Église catholique. Une deuxième dimension de cette citoyenneté sociale est son enracinement dans l'expérience de la maternité qui est présentée par ces associations comme constitutive du genre féminin. Bien que la plupart des dirigeantes n'aient pas d'enfants – parce qu'elles sont vierges consacrées ou tertiaires - elles entendent néanmoins promouvoir la maternité. Se distinguant des associations natalistes plutôt républicaines en France, les catholiques s'inscrivent dans la mouvance familialiste. Mais, elles se singularisent par le fait que cette promotion de la maternité est faite par des femmes, pour des femmes. On observe alors des nuances importantes sur l'acception de la maternité : celle-ci peut être entendue comme la mise au monde des enfants mais aussi le maternage d'autres enfants dans le cadre d'un célibat chaste et consacré. En France, la Ligue établit parallèlement à d'autres institutions républicaines des institutions d'aide aux mères – gouttes de lait, consultation du nourrisson, mutualités maternelles et prix. Ainsi, la Ligue patriotique organise t-elle la fête des mères au mois de mai à partir de 1917 : le prix des mères méritantes est remis aux adhérentes de condition modeste, mères de famille nombreuse et d'observance religieuse rigoureuse. En Italie, c'est surtout la dimension religieuse de la maternité qui est privilégiée à travers la promotion de la dévotion mariale mais aussi de saintes du quotidien comme Anne Marie Taigi, mère de famille battue par son mari qui avait des extases dans ses activités domestiques. Sous le fascisme, un retour à l'action sociale s'opère quand l'Union rejoint les action de l'œuvre nationale de la maternité et de l'enfance et mène « l'apostolat du berceau » (1929). C'est également en tant que mères que ces femmes portent leurs revendications auprès des gouvernements. Le maternalisme catholique se décline de part et d'autre des Alpes et conduit parfois ces associations hostiles au féminisme à rejoindre les positions des féministes laïques sur la recherche en paternité ou la protection de la maternité. Cette acception de la maternité rompt avec l'idée que parce que les femmes mettent au monde un enfant, elles feront de bonnes mères. Au cœur de l'action de ces associations se trouve le projet d'une pédagogie maternelle chrétienne destinée à apprendre aux mères biologiques à être des éducatrices. C'est l'objet d'un cinquième chapitre. Cette pédagogie s'adresse en premier lieu aux ouvrières, redoublant la relation de maternage entre la patronne et ses employées par une relation de mère spirituelle à une mère biologique. Mais les mères de la petite bourgeoisie sont elles aussi invitées à devenir des éducatrices de leurs filles et à s'investir dans la formation des futurs citoyens chrétiens. Les éducatrices catholiques doivent prendre une place centrale dans la famille et dans la société soit en devenant des institutrices catholiques, soit en se fédérant dans des associations de pères et de mères de famille pour mener une activité de lobbying au nom de la défense de leurs enfants. En France, les ligueuses prennent une part active dans la guerre scolaire du début du siècle, tandis qu'en Italie, les aristocrates de l'Union qui font pression sur les hommes politiques de leur entourage pour maintenir l'instruction religieuse dans les écoles primaires en 1912. Elles parviennent ainsi à avoir un monopole sur les demandes d'instruction religieuse formulées par les parents dans les écoles de Rome et font office d'intermédiaire entre les parents d'élèves et les autorités municipales qui accordent cet enseignement dans les écoles. Dans une troisième partie, c'est le passage à la citoyenneté politique qui est analysé. Un sixième chapitre analyse l'épisode de la Grande Guerre comme un moment à la fois de rupture avec les positions de ces associations et d'accélération de certains processus d'inclusion des femmes catholiques dans la gestion des affaires publiques. La guerre ouvre une période d'élargissement de l'action publique pour les deux associations. La professionnalisation de certaines occupations comme les infirmières s'accélère. La matrice maternaliste de l'action collective légitime la prise en charge des enfants des classes populaires, des soldats mutilés etc. L'action des associations ne vise plus seulement à attirer les âmes d'élites mais véritablement à assumer l'œuvre d'assistance que les pouvoirs publics ne peuvent fournir. À la faveur de cette crise, le rôle des congrégations exilées est reconnu en France et celui des laïques de la L.P.D.F. sanctionné positivement par les décorations nationales et religieuses que reçoivent la plupart des dirigeantes, tant en France qu'en Italie. Les jeunes femmes non mariées, les mères célibataires deviennent aussi les cibles des politiques mises en place par la Ligue, tandis qu'en Italie, il semblerait que l'élargissement de l'action sociale suscite un rappel à l'ordre quant à la collaboration avec les non catholiques. La guerre ouvre la voie d'une réconciliation avec les autorités laïques qui passe avant tout par une action locale. S'appuyant sur les notables, sur les réseaux d'œuvres religieuses préexistantes, l'U.D.C.I. acquiert rapidement un rôle important dans les Comités d'assistance civile qui gèrent bon nombre de problèmes matériels liés à la guerre. En France, l'Union sacrée se fait aussi dans certaines communes, mais la reconnaissance de l'action civile des ligueuses sera d'avantage symbolique. Ainsi, nous voyons comment le contexte national structure la façon dont sera pensée et légitimée l'action civile des associations féminines catholiques. Elle passe par une reconnaissance locale puis nationale, en Italie, où l'U.D.C.I. se voit accorder la personnalité juridique au lendemain du conflit. En revanche, là où le poids des instances locales de représentation démocratique reste dominé par les institutions nationales, il s'agit plutôt d'une reconnaissance symbolique. Le dernier chapitre de la thèse montre comment les militantes d'action catholique ont participé aux premières consultations électorales sans pour autant détenir le droit de vote et ont ensuite abandonné ces pratiques une fois celui-ci admis comme un moyen de faire changer les lois. En Italie, en revanche, le rapport à la politique plus difficile évolue après la guerre vers des positions plus ouvertes au suffrage féminin. S'esquissent ainsi les linéaments d'une politisation féminine contrainte à la fois par le contexte politique et religieux national et par les propriétés sociales des dirigeantes dont le recrutement n'est pas identique dans chacun des pays. Définissant par la pratique tout autant que par les discours l'activité politique légitime pour des femmes catholiques, ces citoyennes catholiques se positionnent d'abord contre le suffrage féminin, manifestant leur appartenance à la communauté politique et nationale par les œuvres sociales et religieuses. S'appuyant sur leur mission d'apôtres du XXe siècle, pour résoudre la question sociale « l'Évangile à la main », les militantes revendiquent un rôle d'expertise de plus en plus important dans le travail social. De la dame patronnesse aristocrate du début du siècle à la travailleuse sociale qualifiée d'origine plus modeste de l'entre-deux-guerres s'est amorcé un processus de politisation féminine et de professionnalisation. La préparation des femmes au suffrage devient alors une activité importante de la Ligue, qui organise des conférences de préparation civique, qui publie des brochures et veut inciter les femmes à adopter le suffrage familial dans un premier temps, puis individuel dans un second temps. En Italie, en 1925 le bref épisode de l'autorisation du vote pour les femmes de plus de trente ans, mères et épouses de soldats, voit l'Union intervenir pour solliciter les inscriptions sur les listes électorales. Celles-ci ne purent cependant voter jusqu'en 1946. Cette thèse contribue ainsi à repenser les catégories de citoyenneté habituellement définies en rapport avec le suffrage et à comprendre la façon dont les associations de femmes catholiques ont contribué à l'apprentissage de la vie politique durant les premières décennies du XXe siècle en France et en Italie. La citoyenneté telle que l'entendent ces associations est d'abord une citoyenneté sociale, fondée par l'expérience de la maternité spirituelle ou biologique, et vécue à travers la mise en œuvre d'institutions sociales. La citoyenneté politique qui se manifeste par le vote n'est pas considérée, dans un premier temps, comme une pratique légitime pour les femmes catholiques dans chacun des pays. Toutefois, l'intervention dans les affaires politique et la façon dont les femmes de ces associations se pensent comme des sujets politiques et interviennent en leur nom dans les affaires publiques attestent de la volonté de contourner le suffrage masculin. En France, dans un contexte de ralliement de l'Église catholique à la République et de suffrage universel, même les femmes sont invitées à participer de façon indirecte à la compétition électorale. En Italie, un modèle de politisation intransigeante domine : les catholiques hommes et femmes sont invités à se tenir à distance de la compétition électorale. Au terme de la Grande guerre, ces prises de positions se rejoignent. Dans cette évolution, la Grande Guerre a constitué un moment d'accélération plus que de rupture et a ouvert une période de réconciliation entre ces associations catholiques et les pouvoirs publics laïcs. Ce travail invite à une compréhension plus large de l'engagement féminin en intégrant ces associations de masse qu'ont été les associations catholiques. Prises entre la nécessité de se distinguer des féministes et des hommes catholiques, ces associations ont défini des cadres d'action légitimes pour des femmes conservatrices, attachées aux normes de genre inégalitaires mais soucieuses de se ménager des marges d'autonomie. Cette recherche permet de mieux saisir la complexité des rapports sociaux de sexe et de classe en adoptant des questionnements de science politique et de sociologie. Malgré leur conservatisme et leur hostilité au suffrage, ces associations ont été des lieux de socialisation politique et religieuse qui ont marqué les premières générations d'électrices tant en France qu'en Italie. Et on ne peut comprendre pourquoi le vote féminin a d'abord été un vote démocrate-chrétien sans s'intéresser à la façon dont ces milliers de femmes ont appris à « bien voter » durant les premières décennies du siècle dernier.
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Étude stratigraphique, sédimentologique, micromorphologique et paléoclimatique de remplissages de grottes du Pléistocène supérieur ancien de l'Europe méditerranéenne : Sites moustériens du Boquete de Zafarraya (Andalousie), de Madonna dell'Arma (Ligurie) et de Kalamakia (Laconie, Péloponnèse)

Lecervoisier, Bertrand 27 February 2003 (has links) (PDF)
Les trois sites archéologiques moustériens du Boquete de Zafarraya, de Madonna dell'Arma et de Kalamakia sont localisés respectivement en Espagne, en Italie et en Grèce. Cette étude a permis de préciser leur stratigraphie, leur archéostratigraphie et la chronologie des périodes d'occupations. Tous les résultats archéostratigraphiques sont présentés sous forme de matrices de Harris. Cet outil méthodologique se révèle particulièrement utile dans le cadre de recherches préhistoriques afin d'améliorer la lecture des correspondances entre les couches au sein d'un site. Le Boquete de Zafarraya a été occupé par Homo sapiens neanderthalensis durant les stades isotopiques 3 et 4. L'âge de la dernière occupation moustérienne est estimé entre 35 000 à 30 000 ans B.P. au plus tard. L'hypothèse d'une occupation tardive du site par l'homme de Néandertal, autour de 27 000 ans B.P., est invalidée par la présence d'artefacts du Paléolithique supérieur (Proto-aurignacien, Gravettien et Solutréen) dans les couches dont les datations ont servi de base à cette hypothèse. La base de la stratigraphie de la grotte de la Madonna dell'Arma est marqué par une formation marine contemporaine du sous-stade isotopique 5.5 (Tyrrhénien). La grotte a ensuite été occupée par des populations du Paléolithique entre 105 000 et 80 000 ans B.P. Le talus extérieur, encore très partiellement fouillé, contient des occupations du Moustérien d'un âge maximum compris entre 90 000 et 38 000 ans B.P. Les relations stratigraphiques exactes entre les deux parties du gisement ne sont pas encore connues, mais il est possible que celles-ci soient en partie contemporaines. La stratigraphie de Kalamakia a enregistré les épisodes paléoclimatiques des sous-stades isotopiques 5.5, 5.3, 5.2 et 5.1. Les épisodes 5.5 et 5.3 correspondent à deux formations marines du Pléistocène supérieur (Tyrrhénien) puis le site a été occupé par des Néandertaliens jusqu'au stade isotopique 3 entre 85 000 et 40 000 ans B.P. au plus tard. Cette stratigraphie nouvellement définie fait désormais du site de Kalamakia l'un des sites de référence pour le Moustérien hellène.

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