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Arétè : la vertu dans la pensée de Plotin : étude sur le problème de l'accomplissement humainKisali Kanyororo, Jean-Chrysostome 13 April 2018 (has links)
Qu'en est-il de la vertu (Aretē) et quel effet produit-elle dans les choses et dans les êtres humains ? Comment pouvons-nous nous libérer et nous hâter vers le bien, en ce monde où le mal paraît inévitable et impérissable ? Dans ce travail, constitué de sept chapitres, nous cherchons à répondre à ces questions importantes et à d'autres qui leur sont connexes, en cheminant avec Plotin, initiateur du néoplatonisme ; nous tentons de montrer que la question de la vertu une et multiple (sagesse, prudence ou réflexion, courage, tempérance, justice et pitié) est centrale dans les éthiques grecques anciennes et dans l'économie de la métaphysique de Plotin. La vertu désigne toujours quelque chose d'éminemment positif et actif, signifiant la perfection d'une fonction propre d'une réalité, l'excellence éthico-politique des individus et l'accomplissement parfait de la destinée humaine. Chez Plotin, la vertu opère la purgation progressive des passions et des travers de l'individu et rend ultimement possible l'expérience unitive avec le premier Principe, expérience qualifiée ultérieurement de mystique. Ce chemin n'est pas l'apanage d'une élite de philosophes, adonnée aux activités de la réflexion et de la contemplation; il concerne également le progressant et l'homme ordinaire. Le discours de Plotin s'adresse à toute personne désireuse de trouver les principes du bien et du juste pour régler sa vie et son action et pour donner ainsi un sens à son existence. Il n'y a pas de discrimination des auditeurs dans son enseignement éthique. Ces intuitions profondes, en dépit des thèses de H. van Lieshout, P.O. Kristeller et J.-M. Flamand et des avancées dans la connaissance actuelle du néoplatonisme, n'ont pas encore reçu toute l'attention nécessaire des chercheurs ni mobilisé tout le zèle souhaité des plotinisants. Notre penseur ne parle pas de la vertu dans un seul traité, mais dans bien de traités en discutant de maints autres sujets, comme l'amour, le beau, le bonheur et le temps, la contemplation, la dialectique, le Bien ou l'Un, le vivant, les apories de l'âme, etc. Le terme vertu revient environ 170 fois dans 27 traités (sur 54 traités), il peut contribuer à la compréhension de la pensée de Plotin. De fait, la définition de la vertu est entièrement dépendante de la structure métaphysique de la réalité et elle engage un progrès spirituel libre, constant et zélé. Plotin, comme Platon, soutient que les vertus sont des purifications. Dans le traité 19 [I, 2], il prend son envol avec le Théétète (176a5-b2), reprend et approfondit les questions éthiques antique. Il intègre les idéaux anciens en les dépassant, dans sa perspective toute particulière et originale, celle du devenir-un, de Y assimilation à Dieu, de l'abandon de soi dans le Silence bienheureux, dont il livre des descriptions suggestives, avec des injonctions sur la tâche du voyant et de la philosophie. Pour lui, le progrès spirituel commence avec le retranchement, se poursuit avec la conversion et atteint la fin du voyage avec l'entrée de l'âme dans l'au-delà de l'être, la vision de l'Un-Bien et l'union avec Lui : ce qui confère une dimension mystique, tout inouïe et déconcertante, à l'itinéraire de l'âme. Cet état rarissime de perfection individuelle, comme la vertu elle-même, est à la fois un don généreux d'en haut et une tâche humaine. Plotin demande d'attendre activement le salut et de faire confiance (Pistis) à l'âme humaine et à l'Un, de prier et d'invoquer Dieu, afin qu'il vienne jusqu'à nous. Plotin, qui est peut-être le seul mystique de la tradition philosophique grecque, est l'inspirateur d'une psychagogie rénovatrice.
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La question du premier principe : entre Plotin et Derrida : volume I : apophase, principe et matière dans les Ennéades : volume II : déconstruction, archéologie et apophase / Non communiquéMary, Paul 05 February 2011 (has links)
Il semblerait que la recherche d’un premier principe ne puisse ni aboutir une fois pour toutes ni être abandonnée. L’objectif est de montrer, d’une part, que cette tension travaille l’apophatisme de Plotin et la déconstruction de Derrida en y induisant des difficultés symétriques, et, d’autre part, que l’exploration de ces difficultés suggère une doctrine « intermédiaire » du premier principe intégrant la tension en question. Leurs philosophies reposent toutes deux sur une instance que son excès radical conduit à déborder l’être et l’originarité, mais le néoplatonicien et le déconstructeur interprètent ce débordement de façons diamétralement opposées. Le premier la comprend comme un aboutissement de la quête d’origine, tandis que le second y voit une invitation à dépasser cette quête. D’un côté, Plotin pense une arkhè que sa transcendance radicale rend difficile à déconstruire, mais qui devrait aussi interdire d’en garantir l’existence et la fonction. Sa volonté de maintenir cette garantie induit une série de perturbations, notamment autour du thème de la matière. D’un autre côté, la déconstruction du principe repose sur l’usage d’un schème principiel dénié. Pour le montrer, il faut élaborer une présentation générale de la pensée derridienne, qui révèle une tension culminant avec l’occultation de cet usage par un positionnement anti-principiel. Il s’agit de montrer que l’auto-dépassement de l’arkhè ne représente ni une garantie ni une abolition, qu’il peut être intégré dans une conception originale fondée sur certains éléments propres à chacun de nos auteurs, et qui articule un premier principe métaphysique à une ontologie et à une éthique. / It would seem that the search for a first metaphysical principle cannot either succeed once for all or be abandoned. The objective is to show, on one hand, that this tension works Plotinus’ apophatism and Derrida’s deconstruction by causing in it symmetric difficulties, and, on the other hand, that the exploration of these difficulties suggests an "intermediate" doctrine of the first principle, integrating the tension. Their philosophies rest both on something that its radical excess drives beyond being and origin, but they give diametrically opposite interpretations of this situation.The Neoplatonist understands it as a success of the quest for the first principle, whereas the deconstructionist sees it as an invitation to give up this quest. On one side, Plotinus tries to think an arkhè which its radical transcendence makes difficult to deconstruct, but that should also forbid guaranteeing its existence and its function. His will to maintain this guarantee causes disturbances, in particular in his theory of matter. On the other hand, the deconstruction of the first principle requires the use of a transcendental schema, which is yet partially denied by Derrida. To show this, it is necessary to elaborate a general presentation of derridean thought, which reveals a tension, peaking with the attempt to conceal the use of foundational methods.Our aim is to show that the auto-exceeding of the arkhè is neither a guarantee nor an abolition, and that it can be integrated into an original conception based on certain elements from each of our authors, which associates a first metaphysical principle with an ontology and an ethics.
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Spécularité et psychanalyse : recherches à partir de la "Lecon III" de Pierre Legendre : ou la représentation au centre de la cure psychanalytique / Specularity and psychoanalysis : studies from the Pierre Legendre's "Third Lesson" : or the theme of the representation as the centre of the psychoanalysis cureGardette, Philippe 10 November 2012 (has links)
Le psychanalyste Pierre Legendre propose une vision structuraliste du rapport de l'homme à l'image. Notre projet est de partir de cette réflexion fondatrice pour ensuite l'enrichir du concept de dynamisme -en se fondant sur des cultures autres qu'occidentales – qui viendra se substituer à celui de structure. Plus généralement, notre travail a pour objet de déconstruire certains stéréotypes liés à la relation entre l'homme et l'image dans le souci de restaurer une vision psychanalytique englobant la relation éthique (de 'je' à l'autre), sociale (de 'je' aux autres) et spirituelle (de 'je' au Tout Autre)qui correspond à une vision plus holistique de la cure psychanalytique mais sans la trahir. / Pierre Legendre adopts a structuralist point of view in his studies. Our project is to establish – with the help of different cultures – a position more dynamics to deconstruct three sorts of stereotypes : – First, the stereotype as an obstacle between me and the others (social dimension) ; – the stereotype as a hitch between me and the Other (spiritual dimension) ; – and, finally, stereotype as an obstacle between me and me. As we can see, this question is deeply ethical and concerns the roots of the psychoanalysis.
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L'esthétique philosophique de Fârâbî et d'Avicenne : Origines et originalitéAbolghassemi, Mohamadreza 12 April 2012 (has links)
L'objet de cette étude consiste à étudier la philosophie de Fârâbî et d'Avicenne, afin d'en dégager les pensées et les réflexions de ces deux philosophes en ce qui concerne l'esthétique. Nous avons essayé d'analyser plusieurs textes dans lesquels ils ont traité la notion de beauté. Cette analyse nous permettra de comparer l'esthétique de Fârâbî et d'Avicenne avec leurs principales origines, à savoir l'aristotélisme et le néoplatonisme. Ensuite, la présentation détaillée de leurs réflexions esthétiques nous montrera que leurs contributions aux sujets relatifs à la beauté, à la perfection, à la délectation esthétique, à l'imagination, etc. portent certaine originalité qui est le résultat d'une hybridation de deux grandes écoles philosophiques, à savoir l'aristotélisme et le néoplatonisme. / The aim of this thesis is to study the philosophy of Fârâbî and Avicenna, in order to identify the thoughts and reflections of these two philosophers in terms of aesthetics. We tried to analyze several texts in which they treated the notion of beauty. This analysis will compare the aesthetics of Fârâbî and Avicenna with their main origins, namely, Aristotelianism and Neoplatonism. Then, the detailed presentation of their aesthetic reflections shows us that their contributions to topics related to beauty, perfection, aesthetic pleasure, imagination, etc. bear some originality, which is the result of a hybridization of two great philosophical schools, namely Neoplatonism and Aristotelianism.
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Plotin, les gnostiques et les chrétiens : un débat autour du concept de premier principe / Plotinus, Gnostics and Christians : a debate about the conception of the first principleJurasz, Izabela 25 November 2017 (has links)
Dans le Traité 33 (II 9), Plotin se dresse contre les « gnostiques » : ceux qui disent que le démiurge et le monde sont mauvais. Ses critiques sont précédées par une introduction qui résume sa doctrine de l’Un-Bien et de l’Intellect. Dans le premier chapitre du Traité 33, à partir des thèses de ses adversaires, Plotin construit une série de propositions concernant les réalités premières – leur nombre, leur nature et leurs actions. Il dénonce les erreurs de chaque proposition, comme conduisant à la construction d’un univers des intelligibles défectueux, ignorants et impuissants. La thèse porte sur la place de la métaphysique de Plotin dans sa polémique antignostique. Les arguments qui introduisent cette polémique sont construits de manière à pouvoir rejoindre les principales conceptions du principe premier : celles proposées par les principales écoles philosophiques et celles qui ont été élaborées par les différents courants du gnosticisme et du christianisme. Plotin s’intéresse à ces doctrines nouvelles, émergentes en marge des écoles philosophiques. Le rapport entre Plotin et le christianisme est l’objet de notre attention. La perspective métaphysique permet d’examiner tous les courants doctrinaux du christianisme primitif. Une partie de la critique plotinienne va à l’encontre des efforts des chrétiens à respecter les exigences du monothéisme par rapport à l’idée d’un « autre Dieu ». À leur opposé se situent les gnostiques qui proposent une multiplication des entités issues du premier principe. Ainsi, la conception plotinienne du principe transcendant, après lequel viennent les hypostases ayant rang de principes, répond aux interrogations de ses nombreux adversaires. / In Treatise 33 (II 9), Plotinus stands against the “Gnostics”: those who consider the demiurge and the cosmos to be evil. His criticisms are preceded by an introduction summarizing the Plotinian doctrine of the supreme principle – the One. In the first chapter of Treatise 33, based on the theses of his opponents, Plotinus constructs a series of propositions concerning the first realities - their number, their nature and their activities. He denounces the errors of each proposition as leading to the construction of a universe of defective, ignorant and helpless intelligibles. This thesis deals with the place of the metaphysics of Plotinus in his anti-Gnostic polemics. The arguments constituting these polemics are constructed to fit within the principal conceptions of the first principle - not only those proposed by the main philosophical schools, but especially those designed within different currents of Gnosticism and of Christianity. Plotinus is interested in these new doctrines emerging on the margins of the established philosophical schools. The object of our attention is the relationship between Plotinus and Christianity. The metaphysical perspective enables us to examine all the doctrinal currents of primitive Christianity. Part of Plotinian criticism may go against the efforts of Christian writers to respect the demands of monotheism in relation to the idea of "another God". At their opposite are the Gnostics, who propose multiplication of entities derived from the first principle, the Pleroma. Thus, the Plotinian conception of the supreme principle, after which come the hypostases having the rank of principles, answers the questions posed by his adversaries.
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L'infini : utilisations de diverses conceptions de l'infini dans la philosophie, de l'origine du concept a aujourd'huiGroleau, Étienne 13 April 2018 (has links)
Le but de cette recherche est de récolter l'enseignement philosophique sur l'infini à partir de différents auteurs qui en ont particulièrement marqué les interprétations possibles. Pour ce faire, nous étudierons et présenterons diverses conceptions de l'infini chez divers philosophes en nous appuyant sur les textes des auteurs eux-mêmes, mais également en nous inspirant de certains commentateurs. Nous n'hésiterons pas en outre à établir des comparaisons entre eux ou bien à remettre en questions certains principes si nous le jugeons pertinent. Nous espérons, par ce cheminement, atteindre une compréhension des principaux thèmes et concepts touchant l'infini. Chaque section présentera une certaine compréhension de l'infini chez un auteur particulier ainsi que le rôle lui étant réservé et les conséquences qui s'en suivent. Notre conclusion ne présentera pas une position arrêtée sur ce qu'est l'infini. Au contraire, tout ce travail démontrera qu'il est impossible d'en établir une définition univoque.
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Mythe et philosophie dans les Ennéades, ou, L’élan fébrile de la penséeLalande-Corbeil, Anna-Christine 04 1900 (has links)
La thèse cherche à établir les balises du discours mythique et de la métaphore au sein du langage philosophique de Plotin. Le premier chapitre pose comme éléments essentiels de cette recherche le temps, la discursivité, l'âme et les autres hypostases. Le deuxième chapitre expose différentes théories existantes sur le mythe dans la philosophie ancienne et évalue leur pertinence dans le contexte des Ennéades. Le troisième chapitre porte sur l'exégèse plotinienne du mythe cosmogénétique du Timée, en reprenant un débat inhérent au contexte platonicien au sujet du niveau de littéralité de la création du monde. Le dernier chapitre explore un procédé propre à Plotin, qui sera appelé l'accumulation des images et qui servirait à compenser l'insuffisance du langage littéral à l'égard du discours sur les hypostases, sans toutefois réellement appartenir au discours mythique. La thèse conclut au caractère essentiel et fondamental du discours mythique et des métaphores dans l'expression philosophique de Plotin. / This thesis aims to define and delimit myth and metaphorical language in the context of Plotinus’s Enneads. In the first chapter, time, discursive practices, soul and the hypostases are identified as essential elements of myth through a short but dense passage of Ennead III.5.9. As this passage proves insufficient to conjure a definition, the second chapter deals with other attempts at definition of myth in the broader context of platonism, and their adequacy to the context of Plotinus is assessed. In the third chapter, I give my insight on a long-standing and intricate debate about the status of the cosmogenesis of Plato’s Timaeus and its Plotinian exegesis. The last chapter is about the most properly Plotinian device, which consists of accumulating clusters of metaphors in order to describe his metaphysical world. This method is to be understood as different from myth but is also intended to bypass ordinary language’s shortcomings when it comes to highly abstract notions. The thesis concludes in the fundamental importance of Plotinus’s mythical and metaphorical language in expressing his philosophy; it should not be seen as a kind of language opposing or rephrasing philosophical thought, but rather as an indispensable part of it.
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Émanation et métaphysique de la lumière dans Vérité et méthode de GadamerDoyon, François 10 1900 (has links)
Ma thèse montre la présence et le rôle de la métaphysique dans Vérité et méthode. Elle tente de démontrer que Gadamer s'inspire du néoplatonisme pour surmonter le subjectivisme de la modernité et propose une métaphysique à cette fin. Après avoir expliqué comment Gadamer se réapproprie l’héritage de la pensée grecque pour critiquer la modernité en situant son interprétation de Platon par rapport à celle de Heidegger, je montre que Gadamer s’approprie la conception de l’être de Plotin de façon telle qu’il peut s’y appuyer pour penser l’autoprésentation de l’être dans l’expérience herméneutique de la vérité. L’art va, pour ce faire, redevenir sous la conduite du néoplatonisme source de vérité. Gadamer redonne en effet une dignité ontologique à l’art grâce à la notion d’émanation, notion qui permet de penser qu’il y a une présence réelle du représenté dans sa représentation, celle-ci émanant du représenté sans l’amoindrir, mais lui apportant au contraire un surcroît d’être. La notion d’émanation permet ensuite à Gadamer d’affirmer le lien indissoluble qui unit les mots aux choses. En effet, la doctrine du verbe intérieur de Thomas d’Aquin implique ce lien que Platon avait occulté en réduisant le langage, comme la logique, à n’être qu’un instrument de domination du réel. L’utilisation de la notion néoplatonicienne d’émanation permet donc de dépasser la philosophie grecque du logos et de mieux rendre compte de l’être de la langue. Je montre ensuite comment Gadamer radicalise sa pensée en affirmant que l’être qui peut être compris est langage, ce qui veut dire que l’être, comme chez Plotin, est autoprésentation de soi-même. Pour ce faire, Gadamer rattache l’être du langage à la métaphysique néoplatonicienne de la lumière. Les dernières pages de Vérité et méthode rappellent en effet que la splendeur du beau est manifestation de la vérité de l’être. On rattachera alors le concept de vérité herméneutique à ses origines métaphysiques. La vérité est une manifestation de l’être dont on ne peut avoir part que si on se laisse submerger par sa lumière. Loin d’être affaire de contrôle méthodique, l’expérience de la vérité exige de se laisser posséder par ce qui est à comprendre. Je démontre ainsi que Gadamer a découvert dans le néoplatonisme des éléments permettant de s’opposer à la dictature du sujet moderne, dictature qui doit être renversée, car elle masque le réel rapport de l’homme à la vérité en faisant abstraction de la finitude de son existence concrète. La critique du subjectivisme moderne sous la conduite du néoplatonisme ouvre ainsi le chemin vers une métaphysique de la finitude. / My thesis shows the presence and role of metaphysics in Truth and Method. It attempts to show that Gadamer builds upon Neoplatonism to overcome the subjectivism of modernity and offers a metaphysics in this regard. It explains how Gadamer reclaims the legacy of Greek thought to criticize modernity, placing his interpretation of Plato compared to that of Heidegger, I argue that Gadamer appropriates Plotinus’ concept of being in such a way that it may lean to think of self-presentation of being in the hermeneutic experience of truth. In that sense, art is going to be a source of truth under the leadership of Neoplatonism. Gadamer gives an ontological dignity to art through the concept of emanation, a concept which suggests that there is a real presence of the represented in its representation, the latter derived from the represented without weakening it, providing it instead with more being. The concept of emanation then gives Gadamer an opportunity to affirm the indissoluble bond that unites words and things. Thomas Aquinas’ doctrine of the inner word indeed implies the link that Plato had covered up by making language, like logic, a mere domination instrument of the real. The use of the Neoplatonic concept of emanation makes it possible to overcome the logos of Greek philosophy and to better account for the being of language. I then show how Gadamer radicalized his thinking as he says that the being that can be understood is language, which means that being, as in Plotinus, is self-presentation. To this end, Gadamer links the being of language to Neoplatonic metaphysics of light. The last pages of Truth and Method recall indeed that the splendor of beauty is an expression for the truth of being. The concept of hermeneutic truth is then connected to its metaphysical origins. Truth is a display for the being in which we can partake only if one gets overwhelmed by its light. Far from being a matter of methodical control, the experience of truth requires to be possessed by what must be understood. In this way, I demonstrate that Gadamer found in Neoplatonism elements to challenge the dictatorship of the modern subject, which must be reversed because it hides the real relationship of man with truth by ignoring the finitude of its concrete existence. The criticism of modern subjectivism led by Neoplatonism opens the way to a metaphysics of finitude.
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Émanation et métaphysique de la lumière dans Vérité et méthode de GadamerDoyon, François 10 1900 (has links)
Ma thèse montre la présence et le rôle de la métaphysique dans Vérité et méthode. Elle tente de démontrer que Gadamer s'inspire du néoplatonisme pour surmonter le subjectivisme de la modernité et propose une métaphysique à cette fin. Après avoir expliqué comment Gadamer se réapproprie l’héritage de la pensée grecque pour critiquer la modernité en situant son interprétation de Platon par rapport à celle de Heidegger, je montre que Gadamer s’approprie la conception de l’être de Plotin de façon telle qu’il peut s’y appuyer pour penser l’autoprésentation de l’être dans l’expérience herméneutique de la vérité. L’art va, pour ce faire, redevenir sous la conduite du néoplatonisme source de vérité. Gadamer redonne en effet une dignité ontologique à l’art grâce à la notion d’émanation, notion qui permet de penser qu’il y a une présence réelle du représenté dans sa représentation, celle-ci émanant du représenté sans l’amoindrir, mais lui apportant au contraire un surcroît d’être. La notion d’émanation permet ensuite à Gadamer d’affirmer le lien indissoluble qui unit les mots aux choses. En effet, la doctrine du verbe intérieur de Thomas d’Aquin implique ce lien que Platon avait occulté en réduisant le langage, comme la logique, à n’être qu’un instrument de domination du réel. L’utilisation de la notion néoplatonicienne d’émanation permet donc de dépasser la philosophie grecque du logos et de mieux rendre compte de l’être de la langue. Je montre ensuite comment Gadamer radicalise sa pensée en affirmant que l’être qui peut être compris est langage, ce qui veut dire que l’être, comme chez Plotin, est autoprésentation de soi-même. Pour ce faire, Gadamer rattache l’être du langage à la métaphysique néoplatonicienne de la lumière. Les dernières pages de Vérité et méthode rappellent en effet que la splendeur du beau est manifestation de la vérité de l’être. On rattachera alors le concept de vérité herméneutique à ses origines métaphysiques. La vérité est une manifestation de l’être dont on ne peut avoir part que si on se laisse submerger par sa lumière. Loin d’être affaire de contrôle méthodique, l’expérience de la vérité exige de se laisser posséder par ce qui est à comprendre. Je démontre ainsi que Gadamer a découvert dans le néoplatonisme des éléments permettant de s’opposer à la dictature du sujet moderne, dictature qui doit être renversée, car elle masque le réel rapport de l’homme à la vérité en faisant abstraction de la finitude de son existence concrète. La critique du subjectivisme moderne sous la conduite du néoplatonisme ouvre ainsi le chemin vers une métaphysique de la finitude. / My thesis shows the presence and role of metaphysics in Truth and Method. It attempts to show that Gadamer builds upon Neoplatonism to overcome the subjectivism of modernity and offers a metaphysics in this regard. It explains how Gadamer reclaims the legacy of Greek thought to criticize modernity, placing his interpretation of Plato compared to that of Heidegger, I argue that Gadamer appropriates Plotinus’ concept of being in such a way that it may lean to think of self-presentation of being in the hermeneutic experience of truth. In that sense, art is going to be a source of truth under the leadership of Neoplatonism. Gadamer gives an ontological dignity to art through the concept of emanation, a concept which suggests that there is a real presence of the represented in its representation, the latter derived from the represented without weakening it, providing it instead with more being. The concept of emanation then gives Gadamer an opportunity to affirm the indissoluble bond that unites words and things. Thomas Aquinas’ doctrine of the inner word indeed implies the link that Plato had covered up by making language, like logic, a mere domination instrument of the real. The use of the Neoplatonic concept of emanation makes it possible to overcome the logos of Greek philosophy and to better account for the being of language. I then show how Gadamer radicalized his thinking as he says that the being that can be understood is language, which means that being, as in Plotinus, is self-presentation. To this end, Gadamer links the being of language to Neoplatonic metaphysics of light. The last pages of Truth and Method recall indeed that the splendor of beauty is an expression for the truth of being. The concept of hermeneutic truth is then connected to its metaphysical origins. Truth is a display for the being in which we can partake only if one gets overwhelmed by its light. Far from being a matter of methodical control, the experience of truth requires to be possessed by what must be understood. In this way, I demonstrate that Gadamer found in Neoplatonism elements to challenge the dictatorship of the modern subject, which must be reversed because it hides the real relationship of man with truth by ignoring the finitude of its concrete existence. The criticism of modern subjectivism led by Neoplatonism opens the way to a metaphysics of finitude.
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La nostalgie dans l'œuvre d'Albert Camus / Nostalgia in the works of Albert CamusAndo, Tomoko 03 October 2014 (has links)
Au début des Carnets, exprimant ce qui le pousse à créer, Albert Camus mentionne « la nostalgie d’une pauvreté perdue ». Une nostalgie ambiguë, qui ne signifie pas un simple regret du temps perdu, mais qui se relève du « sentiment bizarre » que le fils porte à sa mère silencieuse. Elle consiste en réalité dans l’aspiration douloureuse à la tendresse, qui est liée intrinsèquement à la misère de l’existence que l’auteur a vécue dans son enfance. Dans le but de raconter son passé, il élabore sa nostalgie comme essence de sa sensibilité. Signe de complexité, une telle captivité comporte de plus le regret et la mauvaise conscience à l’égard du milieu pauvre qu’il a quitté. Quoique paraissant ambiguë, le nom de nostalgie est juste, s’agissant de la quête de l’identité au fond : dans la sensibilité déchirée s’inscrit la recherche inassouvissable d’une véritable origine de l’être. D’où le fait que, dans le contexte existentiel, la notion del’absurde s’établit sur la sensibilité nostalgique : l’homme se trouve déchiré entre sa condition limitée et son aspiration à une vie de plénitude. Il choisit de tenir sa nostalgie déchirante comme le fond de son être, son axe de vie et sa raison de vivre. Pour l’homme absurde, la création littéraire n’est pas une option, mais la volonté de lucidité et de liberté, en vue de « donner aux couleurs le pouvoir d’exprimer le vide ». L’oeuvre figure la dialectique de la présence et de l’absence, ce qu’expriment par moyens divers les romans camusiens. Enfin, le dernier Camus exprime la nostalgie de la patrie en tant que quête consciente de sonorigine, du « soleil enfoui », qui l’attire et le dirige, qu’il connaît depuis toujours. / In the beginning of Carnets, Albert Camus mentions “the nostalgia for a lost poverty” as he expresses what drives him to create. Ambiguous nostalgia, which does not mean a simple regret of lost time, concerns the “strange feeling” that the son carries toward his silent mother. In reality, it consists in the painful aspiration for tenderness, which is intrinsically bound up with the misery that the author has experienced in his childhood. In order to tell his past, he elaborates his nostalgia as the essence of his sensitivity. And as a signof its complexity, such captivity includes a regret and a sense of guilt towards the poor environment which he left behind. Despite its ambiguity, the name of nostalgia is just because it concerns the quest for identity: in the torn sensitivity, there is an insatiable quest for a true source of being. Therefore, in the existential context, the concept of the absurd is established upon the nostalgic sensibility: human beings are torn between their limited condition and their desire for a full life. They choose to hold their torn nostalgia astheir existential foundation, their life axis and their raison d’être. For the absurd man, literary creation is not an option. It embodies the will of lucidity and liberty, in order to “give power of expressing vacuum to colors”. The dialectic of presence and absence is represented in the novels of Camus in various ways. In his later years, Camus expresses nostalgia for the homeland, consciously searching for his origin; the quest after his “buried sun”. He has always known this “buried sun” which had been attracting him as his guidance.
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