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Roma autem locuta : les évêques de France face à l’Unigenitus : ecclésiologie, pastorale et politique dans la première moitié du XVIIIe siècle / Roma autem locuta : the bishops of France faced with Unigenitus : ecclesiology, pastoral matters and politics in the first half of the 18th centuryAndurand, Olivier 28 October 2013 (has links)
Le début du XVIIIe siècle est marqué par l’arrivée de la bulle Unigenitus dans le royaume de France. Les évêques sont chargés de recevoir ce décret romain tout en protégeant au maximum les libertés de l’Église gallicane. Comment l’épiscopat a-t-il réagi aux bouleversements introduits par cette Constitution? Formés à l’école de la modération, les prélats sont gallicans et obéissent aux désirs du roi sans réserve, car leur carrière dépend de la bonne volonté du monarque. Sièges épiscopaux, promotions, cardinalat tout est soumis à ses décisions. La Bulle pose de nombreux problèmes ecclésiologiques en voulant imposer l’infaillibilité pontificale. Les évêques de France se révèlent alors profondément gallicans et partisans de la modération. Protecteurs de leurs prérogatives, ils souhaitent se tenir éloignés autant des nouveautés romaines que des excès richéristes. Dans la gestion des diocèses, ils sont les tenants d’un rigorisme pénitentiel qui se marque par une défense de la contrition et l’éloignement du laxisme sacramentel en matière de communion. Ils sont aussi partisans d’une clarification de la liturgie pour rendre le culte compréhensible aux fidèles. Cependant, toutes les décisions pastorales doivent être prises avec mesure et sans jamais contredire les choix du roi et de son gouvernement. Même si Rome a parlé, la cause n’est pas finie. La controverse s’étire durant près de cinquante ans. L’épiscopat de France est rigoriste, gallican et composé d’hommes alliant des qualités intellectuelles et administratives remarquables. La bulle Unigenitus a donc permis l’émergence d’une réflexion sur le rôle de l’évêque dans l’Église. Les révolutionnaires de 1789 s’en souviendront. / The advent of the Unigenitus bull into the kingdom of France marked the outset of the 18th century. Bishops were in charge of enforcing this Roman decree while protecting a maximum of liberties for the Gallican Church at the same time. How did the episcopate react in front of the upheaval brought by this new Constitution? Schooled in moderation, the prelates were Gallican so they unreservedly complied with the king’s wishes, since their careers depended on the Monarch’s good will. Sees, promotions, cardinalships, everything was hung on his decisions. The Bull raised numerous ecclesiological difficulties as it laid down the rule of papal infallibility. On this occasion, the bishops of France revealed their deeply Gallican and moderate characters. In order to protect their prerogatives they wished to keep as much away from Roman novelties as from Richerist excesses. To direct their dioceses they favoured a penitential rigour that was characterised by the defense of contrition and a distance from sacramental laxity in the Holy Communion. They also stood for liturgical clarification to make worship more understandable to their congregations. Yet every pastoral decision had to be carefully measured so that it would never conflict with the choice of the King and his government. Even though Rome had spoken, the case was not closed. The controversy was carried on for about fifty years. The French episcopate was Gallican and composed of men who united remarkable intellectual and administrative abilities. Thus the Unigenitus bull provided an opportunity to question the part played by bishops in the Church. The 1789 revolutionists would remember that.
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La réception du Concile Vatican I par les vieux catholiques / La recepcion del Concilio Vaticano uno por el antigo catòligoWillien, David 23 November 2017 (has links)
Largement méconnue en France et trop souvent réduite à un simple mouvement conservateur d’un autre âge, l’Église vieille-catholique possède une histoire remarquable et fertile en événements. Ayant toute sa place parmi les autres Églises chrétiennes, elle méritait donc que l’on établisse une synthèse de sa genèse et de son développement, d’autant que l’émergence de ce mouvement a entraîné une scission dans l’Église romaine après le concile Vatican I. Quelles en étaient les causes profondes et qui étaient les précurseurs ? Quelles discordes théologiques a précipité cette rupture ? Quelles conséquences celle-ci a-t-elle entraînées ? Comment l’Église vieille-catholique s’est-elle organisée ? Et quelles furent, durant plus d’un siècle, les relations avec les Églises sœurs et avec l’Église de Rome ? Autant de questions qui s’inscrivent dans l’histoire religieuse, politique, sociale et culturelle d’une partie de l’Europe de la seconde moitié du XIXe siècle et du XXe siècle. En reposant sur des sources issues de milieux multiples, tant intérieures qu’extérieures au vieux-catholicisme, ce sujet de recherche s’ancre sur une problématique à la fois historique et théologique, et analyse ainsi comment se sont incarnées un certain nombre d’idées réformatrices, paradoxalement très anciennes, dans de nouvelles pratiques institutionnelles et théologiques. / Non disponible / En gran parte ignorada en Francia y muy a menudo reducida a un mero movimiento conservador de otra época, la Antigua Iglesia Católica tiene una historia notable y azarosa. Tener su lugar entre las otras iglesias cristianas, por lo que se merecía que establecemos una síntesis de su génesis y desarrollo, sobre todo desde la aparición de este movimiento dio lugar a una división en la Iglesia romana después del Consejo Vaticano I. ¿Cuáles fueron las causas y quiénes fueron los precursores? ¿Qué discordancias teológicas precipitaron esta ruptura? ¿Qué consecuencias ha tenido esto? ¿Cómo se organizó la Vieja Iglesia Católica? ¿Y qué fueron, durante más de un siglo, las relaciones con las Iglesias hermanas y con la Iglesia de Roma? Estas preguntas son parte de la historia religiosa, política, social y cultural de parte de Europa en la segunda mitad del siglo XIX y el siglo XX. Basado en fuentes de múltiples antecedentes, tanto internas como externas al Antiguo Catolicismo, este tema de investigación se basa en una problemática tanto histórica como teológica, y analiza cómo se encarna una serie de ideas reformadores, paradójicamente muy viejos, en nuevas prácticas institucionales y teológicas.
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Jansénisme et libéralisme : les Nouvelles ecclésiastiques de Jean-Louis Rondeau (1806-1827) / Jansenism and Liberalism : les Nouvelles ecclésiastiques pour le XIXe siècle of Jean-Louis Rondeau (1806-1827)Guittienne-Mürger, Valérie 02 June 2018 (has links)
L’objet de ce travail est l’établissement de l’édition critique du manuscrit des Nouvelles ecclésiastiques pour le XIXe siècle resté inédit, rédigé par l’ancien oratorien Jean-Louis Rondeau, prêtre assermenté, secrétaire de l’abbé Grégoire et membre du clergé de Saint-Séverin de 1801 jusqu’à son décès en 1832. Ce texte se veut la continuation des Nouvelles Ecclésiastiques du XVIIIe siècle, feuille périodique du mouvement janséniste d’une infinie richesse. Mais plus qu’un journal, c’est un témoignage qui prend la forme d’une chronique partisane sur les affaires ecclésiastiques du temps, un gigantesque kaléidoscope reflétant les intérêts et les convictions de celui qui, patiemment, du Mexique à Constantinople, de Naples à Londres, de Saint-Pétersbourg à Madrid, de Paris à Rome, a pendant des années scruté un monde en mutation. Durant deux décennies, l’auteur a méticuleusement passé au « crible janséniste » les événements et les écrits de son temps, a rassemblé informations et notes de lecture, articles de presse et on-dit, avec l’ambition de suivre l’histoire européenne, et même mondiale, sous l’angle rarement étudié d’une histoire religieuse globale. Il nous livre ainsi une passionnante évocation de ce premier XIXe siècle à travers une lecture janséniste et nettement libérale des polémiques religieuses de son temps. / The matter of this work is the manuscript scholarly edition of the Nouvelles écclésiastiques pour le XIXe siècle, that still remains unpublished. It was written by the former oratorian Jean-Louis Rondeau: a juror priest, the abbé Grégoire secretary and member of the Saint-Séverin parish from 1801 till his death in 1832. This text is willing to be the continuation of the Nouvelles Ecclésiastiques from the XVIII century, an immeasurably rich periodical paper published by the jansenist movement. More than a diary, this is an account that takes the form of a partisan chronicle about the ecclesiastical affairs, a huge kaleidoscope reflecting interests and convictions from the one who patiently, from Mexico to Constantinople, Naples to London, Saint-Petersburg to Madrid, Paris to Rome, has scrutinised during years a world in mutation. During two decades, the author, with a jansenist look, has sifted out the events and writings of his time. He has assembled information, reading notes, press articles and hearsays with the ambition of following the European and Worldwide history under the rarely studied outlook of the global religious history. Thus he delivers a passionate evocation on the early XIX century through a jansenist and a clearly liberal reading of the religious polemics of his time.
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Confrontations et excommunication : l'impact de l'affaire Guibord, au Canada et ailleursCamiré, Alexandre January 2011 (has links)
L’affaire Guibord a un rôle d’importance au Québec au cours de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Malgré ceci, ce cas judiciaire se retrouve souvent dans l’ombre du fameux combat entre ultramontains et libéraux. Cette étude démontre le procès Guibord et ses répercussions, exposant la place grandissante du clergé au sein de la société québécoise. On observe une Église catholique ultramontaine triomphante sous la direction de Mgr Bourget, évêque de Montréal.
Cette recherche présente d’abord les sources du conflit jusqu’à l’année 1869, lorsque l’Institut canadien de Montréal est condamné par l’Église catholique, peu avant la mort de Joseph Guibord, membre de l’organisation. Une analyse est ensuite faite concernant la question d’excommunication qui l’aurait frappée. Le cas de refus de sépulture étant porté en cour civile, il est alors possible d’observer les décisions des différents tribunaux jusqu’au verdict du Comité judiciaire du Conseil privé à Londres qui tranche en faveur de l’Institut canadien, héritier de la veuve Guibord. Cependant, une émeute aux portes du cimetière catholique, en septembre 1875, va reporter de deux mois son enterrement. L’incident est largement repris dans les journaux d’un bout à l’autre du Canada, mais aussi aux États-Unis et au Royaume-Uni, révélant l’opinion de sources externes sur l’affaire Guibord et le catholicisme au Québec.
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L’Intransigenza nella Curia : il caso di Francesco Luigi Fontana (1750-1822) / Intransigence in the Roman Curia : the case of Francesco Luigi Fontana (1750-1822) / L’Intransigeance au sein de la Curie romaine : le cas Francesco Luigi Fontana (1750-1822)Ranica, Marco 06 July 2017 (has links)
Cette thèse porte sur l’histoire de l’Église catholique romaine entre la fin du XVIIIe et les premières décennies du XIXe siècle. L’itinéraire du barnabite Francesco Luigi Fontana constitue un prisme pertinent pour éclairer d’un jour nouveau les dynamiques internes à la Curie romaine et les sensibilités des collaborateurs de Fontana, lesquelles permettent aussi d’expliquer les solutions apportées aux nombreuses questions intra- et extraecclésiales soumises à Rome. L’étude des prises de décisions fait apparaître une Curie non monolithique mais au sein de laquelle plusieurs solutions étaient envisagées avant l’adoption de celle définitive.Au-delà même de cette perspective, l’enjeu de la présente recherche est d’ordre méthodologique, s’agissant du type d’analyse à conduire et des catégories à adopter pour comprendre les prises de position intellectuelles, politiques et ecclésiologiques des membres de la Curie. Un autre questionnement a trait à l’exercice, qui fait l’objet de récents approfondissements historiographiques, de la biographie et en l’espèce de la figure d’un cardinal placé à la croisée de plusieurs thématiques majeures de la période considérée, interrogeant enfin certains éléments de continuité de l’histoire de la papauté et du catholicisme de la fin de l’époque moderne au début de la période contemporaine / This doctoral thesis is focused on the history of the Roman Church between the end of the 18th Century and the beginning of the 19th Century. Using Francesco Luigi Fontana’s biography, I will describe the ecclesiastical dynamics and the different sensibilities of the curiali (the members of the Roman Curia) who cooperated with the barnabite to find a solution for both intraecclesiali and extraecclesiali problems submitted to Rome from all over the world.Consequently I will outline the developments in policymaking, in order to represent a non-monolithic Roman Curia, in which –conversely– different solutions were examined before making a definitive political decision.Furthermore this doctoral thesis reflects upon the problems linked to the paradigm chosen and upon the opportunity to use a biography and the category of intransigenza –employed in this study to interpret the intellectual, political and ecclesiological opinions of the curiali– to determine the crucial issues and to identify the elements of continuity of ecclesiastical history.
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Idéologie, traits culturels, plan de réaction, aperceptions et motivations du groupe de pression ultramontain canadiens-français, , ca., 1870-1890Chevrette, Louis 25 April 2018 (has links)
Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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Frère Reticius, f.é.c. : le mandat tumultueux d'un visiteur provincial, 1880-86De Lagrave, François 11 April 2018 (has links)
Consacrer six ans de recherches à mettre en lumière la vie, l'oeuvre et l'influence d'un frère des Ecoles chrétiennes, d'un modeste supérieur religieux, pourrait paraître â première vue une entreprise assez futile et peu susceptible d'enrichir l'historiographie du Canada français. Tel n'est pas le cas. Trois raisons nous permettent de le supposer. Premièrement, nous croyons que, depuis deux décennies, depuis la décroissance numérique des religieux enseignants, il nous est davantage possible d'établir un bilan objectif de l'oeuvre humaine, professionnelle et sociale des congrégations religieuses enseignantes au Québec du siècle dernier. Après la délectation dans les fadaises et les lieux communs, il est temps de se dégager hardiment des préjugés traditionnels et de jeter un regard neuf sur cette classe de la société qui forma tant de générations d'étudiants de la classe moyenne. Deuxièmement, l'avenue de l'histoire des mentalités, qui ne cesse de s'élargir, a vu défiler, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, quantité d'historiens de renom, tels Philippe Ariès ou Robert Mandrou, qui ont compris que l'histoire militaire, les biographies des "héros", la description des grands ensembles économiques n'expliquaient pas tout et, en somme, trahissaient la richesse complexe de la trame historique de l'humanité. Enfin, troisièmement, les travaux de M. Philippe Sylvain, depuis une vingtaine d'années, ont bien démontré que le phénomène religieux et les luttes sourdes ou ouvertes entre libéraux et ultramontains nous permettent d'expliquer, de compléter, parfois même de renouveler la compréhension du fait québécois. Pour cet aspect de notre histoire, il y a beaucoup à faire. Et, pour tout le XIX£ siècle canadien français, nous serions tenté de répéter ce que disait M. Marcel Trudel de la période de la Nouvelle-France, â savoir, que l'on peut y trouver "des sujets de recherche pour un siècle ou deux". Afin de porter ce regard neuf sur le religieux enseignant du siècle dernier, nous devons cesser de répéter les classiques de l'hagiographie et retourner aux sources primaires de l'époque. Il nous faut donc, en ce qui concerne les Frères des Ecoles chrétiennes, cesser de nous en remettre à L'Oeuvre d'un Siècle et aller puiser aux sources des archives canadiennes, américaines et même européennes. Bien sûr, le célèbre ouvrage composé sous la direction du frère Cyrille demeurera toujours une précieuse mine de renseignements pour la période de 1837 à 1937, mais il nous faut désormais renouveler l'interprétation qu'il donne de son institut, du plus humble des leurs jusqu'aux principaux supérieurs qui marquèrent leur époque d'une empreinte qui ne s'effritera qu'avec la "Révolution tranquille" du gouvernement Lesage, au cours de la décennie de 1960. Et même dans les divers centres d'archives qu'il nous faut visiter, nous devons être sur nos gardes, car les documents qui nous tombent sous la main demeurent encore empreints de tout un esprit qui menace parfois l'objectivité de notre interprétation. Les périodes de luttes religieuses qui ont suivi la phase tridentine, le désir d'"édifier", voire de "briller", et surtout de ne pas perdre de terrain sur le champ militant de la concurrence religieuse ont souvent porté le necrologue, le supérieur, le chroniqueur religieux à passer sous silence certains faits, à répéter les formules littéraires d'usage, bref, à fignoler le tableau ou le portrait, sinon à le défigurer. Parlant des querelles ultramontaines du dernier quart du XIXe siècle dans la province de Québec, M. Louis-Philippe Audet, dans sa récente édition de l'Histoire de l'Enseignement au Québec, cite "le frère Réticius, des Ecoles chrétiennes" aux côtés de Mgr Ignace Bourget de Montréal, de Mgr Louis-François Lafleche des Trois-Rivières et de Jules Paul Tardivel, rédacteur de La Vérité de Québec, comme les grands coryphées de l'ultramontanisme canadien. M. Pierre Savard, pour sa part, l'auteur dans ces dernières années d'une importante étude sur le rédacteur de La Vérité, fait dix fois allusion â ce religieux français. Il nous fait même observer qu'"il n'existe pas d'étude satisfaisante" sur l'action du frère Réticius au Canada. C'est en 1970, à la suggestion de M. Philippe Sylvain de l'université Laval, que j'ai choisi de faire porter mes recherches sur le FRERE RETICIUS, né LOUIS GONNET dans la commune française de La Rochepot le 6 avril 1837 et mort dans le village belge de Lembecq-lès-Hal le 11 avril 1916. Le travail que nous avons entrepris avec grand sérieux et dont nous vous présentons ici certains chapitres, comblera, croyons-nous, une lacune et apportera une nouvelle vision de l'oeuvre d'un institut religieux d'enseignants et de son insertion dans les grandes luttes religieuses et politiques du XIXe siècle. Dans un premier temps, je traiterai de l'expansion de la congrégation des F.E.C, depuis leur arrivée au Canada en 1837 jusqu'à la venue du frère Réticius en 1880. Puis, dans un deuxième temps, je relaterai la jonction efficace du religieux français avec les forces ultramontaines du Canada français ainsi que les premiers combats qu'il entreprit contre les forces libérales du pays. Enfin, dans un troisième temps, décrivant d'autres combats menés par le frère Réticius, j'analyserai la confrontation de plus en plus agressive et la victoire de moins en moins assurée d'une idéologie dont les aspects radicaux nous étonnent encore. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012
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Le culte des reliques sous l'épiscopat de Monseigneur Ignace BourgetLavallée, David January 2003 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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«Je vais retourner chargé de reliques» : la dévotion aux martyrs des catacombes romaines au Canada (1830-1930)Dahan, Michel 12 1900 (has links)
Le 22 juin 1845, une curieuse procession religieuse se met en branle dans les rues de Montréal. Une « foule immense » est présente pour accompagner à travers la ville le corps d’un homme exhumé des catacombes romaines. Transportés à Montréal, ses ossements étaient contenus dans une figure en cire représentant un soldat romain. Présumé mort pour sa foi, ce martyr fut porté à bout de bras au milieu d’encens et de cantiques, à travers les rues. Étonnamment, cette procession n’est pas un cas isolé. Entre 1830 et 1930, les restes de dizaines de présumés martyrs chrétiens extraits des catacombes romaines sont envoyés au Canada. À Halifax, Rimouski, Joliette, Toronto et Windsor, ils attirent les fidèles et les curieux. Adoptés comme de puissants intercesseurs, ces saints étrangers façonneront les croyances, les représentations et l’identité de plusieurs générations de catholiques. Autour de leurs reliques se développera tout un univers dévotionnel aux relations complexes et nombreuses avec toutes les sphères de la société. Ces reliques constituent une véritable fenêtre sur la société canadienne du XIXe siècle.
Cette thèse contribue de manière importante à l’historiographie en explorant pour la première fois en profondeur le champ des dévotions ultramontaines au Canada. Elle étudie le déploiement du culte des martyrs romains et de leurs reliques dans l’Église canadienne et reconstitue l’essor de cette dévotion dans une perspective d’histoire culturelle. Au moyen de documents d’archives provenant des deux côtés de l’Atlantique, elle se questionne sur les manières par lesquelles les Canadiens découvrent, recherchent et s’approprient cette dévotion étrangère. En effet, l’engouement pour les reliques romaines est avant tout un phénomène transnational qui s’inscrit dans les bouleversements que connaît l’Église catholique au XIXe siècle, poussés notamment par le mouvement ultramontain. Cette thèse veut donc replacer la présence des reliques catacombaires au Canada dans son contexte global tout en se penchant sur les particularités canadiennes. Elle s’appuie sur une documentation importante et largement inédite provenant de plus d’une trentaine de centres d’archives. Grâce à ces documents, elle se penche sur les différentes facettes que prendra cette dévotion, que ce soit en ville ou à la campagne, chez les anglophones ou les francophones, ou dans des milieux à majorité catholiques ou protestants.
Le premier chapitre révèle la fascination pour la Rome chrétienne chez les Canadiens du XIXe siècle et l’importance que revêtent les catacombes et leurs martyrs dans l’imaginaire des fidèles catholiques. Le second chapitre identifie quant à lui les nombreux réseaux unissant l’Église canadienne à Rome, et plus largement à l’Europe, qui ouvraient la porte à l’obtention et à l’expédition de reliques au Canada. Il permet d’inscrire cette dévotion dans un cadre plus large en la liant aux autres traces de cette piété ailleurs dans le monde. Il porte une attention particulière à la circulation des biens entre la péninsule italienne et l’Amérique du Nord en étudiant les corridors commerciaux par lesquels circulent les marchandises. Les trois chapitres suivants sont consacrés à la présentation, la réception et l’adoption des reliques catacombaires au Canada. Ils examinent le processus de fabrication des corps en cire dans lesquels sont insérés les reliques et la symbolique que revêtent ces gisants-reliquaires, puis considèrent la cérémonie religieuse marquant l’arrivée d’un nouveau martyr. Finalement, cette thèse explore les traces témoignant de la piété des fidèles : les patronages, les prières, les indulgences et les récits de miracles. Elle examine l’attachement, mais aussi l’opposition et les tensions provoquées par les reliques romaines au sein de la société.
Cette recherche permet de démontrer l’influence des dévotions étrangères sur la vie spirituelle des Canadiens et les nombreux liens unissant la société canadienne à l’Europe. Elle témoigne également de changements importants dans l’univers dévotionnel du XIXe siècle. Mais elle met surtout en lumière les transformations profondes de la culture et des mentalités, particulièrement des croyances, des sentiments et de l’idée de la mort. Cette étude contribue à mieux comprendre le passé religieux de plusieurs générations de Canadiens en étudiant une dévotion aujourd’hui complètement oubliée. / On 22 June 1845, a curious religious procession took place in the streets of Montreal. A “huge crowd” gathered to accompany through the city the body of a man exhumed from the Roman catacombs. His bones had been shipped to Montreal and placed in a wax figure representing a Roman soldier. Presumed to have died for his faith, this martyr was carried through the streets at arm’s length amid incense and hymns. Surprisingly, this procession was not an isolated one. From 1830 to 1930, the remains of dozens of presumed Christian martyrs extracted from the Roman catacombs were sent to Canada. In Halifax, Rimouski, Joliette, Toronto, and Windsor, they attracted the faithful and the curious. Adopted as powerful intercessors, these foreign saints would shape the beliefs, representations, and identity of generations of Catholics. Around their relics, a whole devotional universe would develop and maintain various and complex relations with society. These relics provide us with a unique window into nineteenth-century Canadian society.
This thesis makes a significant contribution to historiography by exploring for the first time the topic of ultramontane devotions in Canada. It studies the deployment of the cult of Roman martyrs and their relics in the Canadian Church and reconstitutes the development of this devotion from a cultural history perspective. Using archival documents found on both sides of the Atlantic, this thesis examines how Canadians discovered, sought, and adopted this foreign devotion. In reality, this infatuation for Roman relics is primarily a transnational phenomenon that is part of the profound changes that the Catholic Church experienced in the nineteenth century, driven in particular by the Ultramontane movement. Therefore, it seeks to situate the presence of relics from the catacombs in Canada in its global context while considering its Canadian particularities. It rests on a considerable number of novel sources drawn from more than thirty archival centers. With the help of these documents, it examines the different facets that this devotion had, whether in cities or the countryside, among English-speaking or French-speaking communities or in predominantly Catholic or Protestant environments.
The first chapter reveals the fascination with Christian Rome among nineteenth-century Canadians and the importance that the catacombs and their martyrs had in the minds of the Catholic faithful. The second chapter identifies the many networks uniting the Canadian Church with Rome, and more broadly with Europe, that allowed the acquisition and shipping of relics to Canada. It replaces this devotion in a larger framework by linking it to other manifestations of this expression of piety elsewhere in the world. It pays particular attention to the exchange of goods between the Italian peninsula and North America by studying the commercial routes that allowed the circulation of relics. The remaining three chapters are devoted to the presentation, the reception, and the adoption of catacomb saints in Canada. They examine the art of molding wax bodies containing relics and the symbolism of these recumbent-reliquaries, before describing the religious ceremony organized to mark the arrival of a new martyr. Finally, this thesis explores the faithful’s various expressions of piety: patronages, prayers, indulgences, and claims of miracles. It examines the attachment but also the opposition and the tensions provoked by Roman relics within society.
This research demonstrates the influence that foreign religious devotions held in the spiritual lives of Canadians and the many connections uniting Canadian society with Europe. It also testifies to significant changes in the devotional universe of the nineteenth century. But above all, it highlights the profound transformations of both culture and mentalities and particularly of beliefs, emotions, and the idea of death. This study contributes to a better understanding of the religious past of several generations of Canadians by studying a devotion that has now completely been forgotten.
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Benjamin Pâquet, adversaire des ultramontainsChassé, Sonia 11 April 2018 (has links)
Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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