Nous définissons l’hybridation littéraire comme la combinaison d’éléments a priori disparates aboutissant à la création d’un ensemble à la fois un et multiple, qui garde les traces de ses parties constitutives tout en étant autre, différent, nouveau. L’hybride englobe les sphères de représentation de ses éléments-parents tout en les dépassant. Par conséquent, l’hybridation tend vers l’extension de toutes les frontières, littéraires et culturelles, dans le but de nous offrir une vision du monde et du sujet toujours plus complète. Dans Oranges are not the Only Fruit, Sexing the Cherry, Written on the Body et The PowerBook de Jeanette Winterson, l’hybridation se manifeste à tous les niveaux du texte. L’hybridité physique et sexuelle des narrateurs est ainsi une des manifestations de leurs identités et vies plurielles et paradoxales. Ces hybrides incarnés (monstres, travestis ou androgynes) se construisant au fil de leurs histoires, qui s’inspirent toujours de récits antérieurs, narrateurs et narrations se démultiplient conjointement, s’entremêlent et se redéfinissent sans cesse. Le texte fluctue au gré de l’hybridation générique et de l’intertextualité. De l’entrecroisement de genres réalistes – tels que l’autobiographie, le récit historique ou le discours scientifique – et fictionnels – tels que le conte ou la romance – naît un hybride générique à résonances parodiques représentant la nature du sujet, de sa vie, de la réalité et de la vérité. Enfin, en hybridant des textes préexistants à des motifs personnels, l’auteur élabore une narration originale qui réécrit les schémas sexistes relayés par ses ancêtres et retranscrit sa vision de l’individu, du monde et de l’art. / We understand literary hybridization as the combination of seemingly different elements resulting in the creation of an entity that is simultaneously single and multiple. Indeed, while it is utterly other and new, the hybrid still shows the marks of its constituents. The hybrid incorporates its ‘parents’’ initial fields of representation while reaching beyond them. Consequently, hybridization is a process that pushes all boundaries, be they literary or cultural, to offer an ever more complete vision of the subject and his/her life. In Jeanette Winterson’s Oranges are not the Only Fruit, Sexing the Cherry, Written on the Body and The PowerBook, hybridization permeates every level of the text. Thus, the narrators’ physical and sexual hybridity is a manifestation of their plural and paradoxical identities. These hybrid creatures (monsters, transvestites or androgynous beings) build their identities through the stories they tell and that are always inspired by existing narratives. Therefore, the narrators and their narratives proliferate conjointly, intermix and redefine each other constantly. The shape of the text fluctuates with generic hybridization and intertextuality. Realistic narratives – such as autobiographical, historical or scientific discourses – and fictional ones – such as fairy tales or romances – interact to produce generic hybrids with parodic undertones that represent the nature of the subject, his/her life, reality and truth. Finally, by hybridizing existing texts and personal literary devices, the author elaborates original narratives that rewrite her ancestors’ sexist discourses and reflect how she perceives the individual, the world and art.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013ORLE1124 |
Date | 16 November 2012 |
Creators | Mihajlovska, Lupka |
Contributors | Orléans, Pughe, Thomas |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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