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Empowerment et Économie sociale et solidaire (ÉSS) pour une transformation sociale en milieu rural malien : cas des centres d'autopromotion des femmes (CAFE) de Kita, Toubacoro et DioïlaYattara, Maïmounatou Altini 16 February 2024 (has links)
L'empowerment est considéré comme un processus qui favorise le développement de pouvoirs par des personnes qui en sont dépourvues. Il constitue aussi un levier intéressant de réduction des inégalités entre les groupes sociaux. Il passe par une multitude de moyens et stratégies qui dépendent des réalités de vie des personnes concernées. Diverses recherches ont montré que l'économie sociale et solidaire (ÉSS) est un puissant levier par lequel les actions d'empowerment se concrétisent de manière durable puisqu'elle permet aux personnes en situation de vulnérabilité d'unir leurs forces et de faire les changements profonds nécessaires pour une justice sociale. Au Mali, les inégalités entre les hommes et les femmes sont importantes et elles s'amplifient depuis quelques années avec la pauvreté qui sévit dans les milieux de vie des populations. Pour réduire ces inégalités, le gouvernement appuyé par ses partenaires internationaux opte pour un empowerment des femmes, centré sur leur autonomisation économique. Pour ce faire, de nombreuses actions sont développées avec des organisations de femmes. Les centres d'autopromotion des femmes (CAFE) sont les moyens par lesquels l'empowerment des femmes des milieux ruraux maliens est soutenu, et ce, à travers leur autonomisation économique. Les CAFE réunissent les organisations des femmes qui relèvent du domaine de l'ÉSS notamment les associations et les coopératives et leur gestion est assuré par les regroupements que les responsables de ces organisations forment. Une recherche réalisée en 2017 a montré que les CAFE favorisent bien cette autonomisation économique et permettent aux femmes qui en sont membres de construire une certaine force collective. En revanche, les CAFE ne permettent pas aux femmes de développer des capacités de transformation des normes sociales qui donnent le pouvoir aux hommes et fait d'eux les dominants dans les sphères sociale, économique et politique. Notre thèse s'intéresse à cet apparent paradoxe en cherchant à répondre à la question suivante : empowerment des femmes rurales et économie sociale et solidaire : quels enjeux pour le développement de la capacité de transformation sociale au travers de centres d'autopromotion des femmes au Mali ? Pour aborder cette question, nous nous intéressons plus particulièrement à l'une des dimensions de l'empowerment : le « pouvoir intérieur ». Notre recherche s'est déroulée auprès des femmes de trois CAFE situés en milieu rural malien : Kita, Toubacoro et Dioïla. Elle prend appui sur une posture féministe postcoloniale qui met les femmes concernées et leurs points de vue au cœur de la recherche. Elle reconnait que les femmes ne sont pas une population homogène et que divers rapports de pouvoir existent entre elles. Par conséquent, elle utilise une approche intersectionnelle non seulement pour tenir compte de cette diversité de pouvoirs mais aussi pour rendre compte de l'interconnexion du sexisme et de l'âgisme dans les sphères sociale, économique et politique. En plus de la forte internalisation de la domination masculine par les femmes des CAFE, les résultats montrent qu'elles sont des actrices importantes de la perpétuation de la domination masculine. Les résultats montrent aussi que si le développement du « pouvoir intérieur » est indispensable pour l'empowerment des femmes, il ne demeure pas une priorité pour les CAFE et leurs organisations. / Empowerment is seen as a process that promotes the development of power by people who lack it. It is also an interesting lever for reducing inequalities between social strata. It goes through a multitude of means and strategies which depend on the realities of life of the people concerned. Various research has shown that the social and solidarity economy (SSE) is a powerful lever through which empowerment actions take shape in a sustainable manner since it allows people in vulnerable situations to join forces and make changes. profoundly necessary for social justice. In Mali, the inequalities between men and women are significant and they have been amplified in recent years with the poverty that has raged in the living environments of the populations. To reduce these inequalities, the government, supported by its international partners, opts for the empowerment of women, centered on their economic empowerment. To do this, many actions have been developed with women's organizations. Women's Self-Promotion Centers (CAFE) are the means by which the empowerment of rural Malian women is supported, through their economic empowerment. CAFE bring together women's organizations in the field of SSE, particularly associations and cooperatives, and their management is carried out by the groups formed by the heads of these organizations. Research carried out in 2017 showed that CAFE do well to promote this economic empowerment and allow women who are members to build a certain collective strength. In contrast, CAFE do not allow women to develop the capacity to transform social norms that empower men and make them dominant in the social, economic and political spheres. Our thesis focuses on this apparent paradox by seeking to answer the following question: empowerment of rural women and the social and solidarity economy: what are the challenges for the development of the capacity for social transformation through women's self-promotion centers in Mali? ? To address this question, we are particularly interested in one of the dimensions of empowerment: "power within". Our research was carried out with the women of three CAFE located in rural Mali: Kita, Toubacoro and Dioïla. It is based on a postcolonial feminist posture which places the women concerned and their points of view at the heart of research. She recognizes that women are not a homogeneous population and that various power relationships exist between them. Therefore, she uses an intersectional approach not only to account for this diversity of powers but also to account for the interconnectedness of sexism and ageism in the social, economic and political spheres. In addition to the strong internalization of male domination by CAFE women, the results show that they are important actors in the perpetuation of male domination. The results also show that while the development of "power within" is essential for the empowerment of women, it does not remain a priority for CAFE and their organizations.
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La genèse du racial-féminisme. Race, classe et genre autour de Pia Sophie Rogge-Börner / The Genesis of Racial-Feminism. Race, Class and Gender in the work of Pia Sophie Rogge-BörnerMeyer, Jennifer 19 September 2014 (has links)
Dans la lignée des travaux sur l’intersectionnalité, cette thèse s’intéresse aux imbrications des catégories de « race », de classe et de genre ainsi qu’à l’articulation du féminisme, de l’antisémitisme et du racisme dans les écrits de Sophie Rogge-Börner (1878-1955). Ce travail dévoile d’abord les mécanismes de racialisation du rapport de pouvoir entre les sexes à l’œuvre tant dans l’établissement d’une équivalence entre « race » nordique et égalité des sexes que dans la construction du caractère « juif » du patriarcat. Il confronte ensuite le modèle explicatif de l’émergence de la domination masculine comme produit d’un métissage et symptôme d’une dégénérescence avec l’affirmation du caractère construit de la différence de sexe. Il étudie alors les revendications concrètes d’un discours qui faisait de l’émancipation féminine à la fois une potentialité circonscrite par l’appartenance raciale et la condition de réalisation du renouveau racial. Ce faisant, il montre que le recours à des catégories anhistoriques et essentialisées pouvait être au fondement d’un féministe certes égalitariste mais non-universaliste. Enfin, il s’intéresse à la pérennité de ces idées au sein de la Nouvelle Droite. En prenant le contrepied d’une définition normative du féminisme, ce travail montre comment un mouvement politique d’émancipation a pu d’une part produire de nouvelles exclusions et hiérarchisations entre les femmes et d’autre part fournir de nouveaux arguments au discours raciste et antisémite pendant la République de Weimar et le national-socialisme. Il met ainsi au jour une configuration spécifique de l’intrication entre domination de « race » et domination de genre. / Taking on the extensive debate on intersectionality, this doctoral thesis examines the interlocking of the categories race, class and gender as well as the articulation of feminism, anti-Semitism and racism in the writings of Sophie Rogge-Börner (1878-1955). Firstly, this project exposes the mechanisms of racialization of the power relations between the sexes which were at work in the production of an equivalence between the Nordic “race” and gender equality as well as in the ascribing of a “Jewish” character to patriarchy. The thesis then describes Rogge-Börner’s explanation for the advent of male domination as a result of racial mixing and degeneration and confronts it with her assertion of the constructed character of sexual difference. Furthermore, the project analyses the concrete demands of a discourse which presents female emancipation as a potential limited by racial origin as well as the condition for racial regeneration. The thesis shows that the reference to ahistorical and essentialist categories could be the basis for an egalitarian but non-universalist understanding of feminism. Finally, the project looks at the persistence of these ideas within the New Right.In consciously avoiding a normative definition of feminism, this thesis shows how a political emancipatory movement, on the one hand, produced new exclusions and hierarchies among women and, on the other hand, provided new arguments to the racial and anti-Semitic discourse during the Weimar Republic and the Third Reich. The thesis thus brings to light a specific intricacy of racial and sexual dominance.
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De l’identité juridique de la femme : approche technique et philosophique de droit privé contemporain / Legal identity of the woman : technical and philosophic approach of contemporary right deprives.Farine, Elise Caroline 26 November 2014 (has links)
La notion d'identité implique certains présupposés de droit privé dont latendance est marquée par certains «généricismes». L'on peut entendre par là lesconceptions qui limitent la définition du genre humain à des traits catégoriels etabstraits, sans suffisamment prendre en compte des particularités sexuellementdifférenciées. Pourtant, le sujet de droit lorsqu'il est féminin doit impliquer la prise enconsidération de singularités liées à son sexe, qui ne peuvent être les mêmes quecelles d'un sujet de droit masculin.Sous couvert de l'égalité des sexes, le droit engage alors la société à uneuniformisation des intérêts cependant divergents et propres à chaque sexe. Il s'agitalors de montrer à la fois l'apport de ces conceptions, mais aussi leurs limites et doncla nécessité de s'ouvrir à l'exigence de conceptions plus «universalistes». En effet, ildoit être démontré que seule une universalité peut garantir la reconnaissance desparticularités et des différences féminines, telle qu'une identité juridique fémininel'admettrait. Si cette étude fera face à divers courants et auteurs de philosophie dudroit, elle prendra pour point de départ le droit positif établi dans ses différentesdisciplines, du droit pénal à certains aspects du droit du travail ou du droit desassurances.L'intérêt de la question est de permettre une évaluation plus précise desqualifications autour de la femme comme sujet de droit singulier, et en intégrant lescritiques contemporaines, qui ont pu montrer l'insuffisance d'une pensée simplementgénérique pour traiter de questions aussi graves que la différenciation sexuelle quece soit en droit civil ou en droit social- critiques qui, néanmoins, n'ont guère assuméla voie épistémologique de la philosophie du droit dans sa spécificité. / The notion of identity involves the presuppositions of private law withwhich the trend is marked by some «genericisms». That means conceptions who limitthe human gender's definition in specific and abstract features and withoutconsidering the sexually differentiated peculiarities. Nevertheless, the subject of rightwhen it's a feminine subject implies the considering of sexual characteristics, whichcannot be the same that those of the male subject.On the pretext of the gender equality, the right submits then the society to astandardization of the divergent interests and peculiar to every sex. It is then aquestion of showing at the same time the contribution of these conceptions, but alsotheir limits and thus the necessity of opening to the requirement of more«universalist» conceptions. Indeed, it must be demonstrated that only a universalitycan guarantee the recognition of the peculiarities and the feminine differences, suchas a feminine legal identity would admit it. If this study will face diverse currents andauthors of philosophy of the right, it will take for starting point the substantive lawestablished in its various disciplines, the criminal law with certain aspects of the laborlaw or the insurance law.The interest of the question is to allow a more precise evaluation of thequalifications around the woman as the subject of singular right, and by integratingthe contemporary criticisms, who were able to show the insufficiency of a simplygeneric thought to deal with questions so grave as the sexual differentiation in thecivil or labor law- criticisms who, however, hardly accepted the epistemological wayof the philosophy of the right in its specificity.
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La représentation politique des femmes au Québec : obstacles et résistances à une égalité de faitGuay-Dussault, Charlotte 02 1900 (has links) (PDF)
La représentation politique des femmes au Québec n'a que très peu évolué au cours de la dernière décennie. Toujours sous le seuil du tiers, les femmes peinent à tailler leur place à l'Assemblée nationale. La définition même de la démocratie libérale, basée sur l'individualisme et une conception de l'universel pensée au masculin, ne permettent pas aux femmes d'accéder à une citoyenneté égalitaire. Bien qu'elles soient davantage présentes que les hommes sur les bancs des universités québécoises, le pouvoir politique résiste encore à leur faire la place qui leur revient. Malgré une égalité de droits entre les femmes et les hommes, ce n'est pas seulement la socialisation des femmes qui pose obstacle à leur représentation politique égalitaire, mais les discriminations systémiques qu'elles vivent encore malgré leurs avancées dans les secteurs de l'éducation et de l'emploi. Les tentatives d'amélioration de leur représentation politique que sont la réforme du mode de scrutin et les programmes gouvernementaux pour l'égalité n'ont su apporter les solutions espérées. La prise en compte des difficultés des femmes comme individus et non comme groupe discriminé dans l'élaboration des politiques d'égalité a fait en sorte de viser les mauvaises cibles et de ne pas permettre une augmentation significative du nombre de femmes en politique provinciale et municipale au Québec. L'étude du Parti québécois, du Parti libéral et de Québec solidaire démontre la résistance des institutions politiques en place, exception faire de Québec solidaire, un nouveau parti encore minoritaire, qui a su jusqu'à intégrer les femmes et le féminisme à ses structures et à son programme. Le manque de volonté politique et d'implication du mouvement des femmes en faveur d'une plus grande représentation politique des citoyennes nuisent à une prise de pouvoir égalitaire et paritaire par les femmes. Les partis politiques font malgré tout divers efforts pour tendre vers l'égalité, mais sans une volonté politique réelle et un lien fort avec le mouvement des femmes, il semble difficile d'atteindre les résultats escomptés.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Représentation politique, Femmes, Féminisme, Égalité, Québec solidaire, Parti québécois, Parti libéral du Québec, Démocratie libérale, Universalisme, Citoyenneté, Mode de scrutin, Programmes gouvernementaux, Mouvement des femmes
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Du discours à la pratique : le genre et les opérations de paix des Nations UniesCoutu, Mélanie 09 1900 (has links) (PDF)
Il y a dix ans, le Conseil de sécurité des Nations unies adoptait une résolution sur les femmes, la paix et la sécurité qui reconnaît que l'égalité entre les sexes est une condition à la paix et la sécurité internationales. Depuis, un ensemble de politiques et de moyens d'action ont été développés afin d'identifier et rectifier les inégalités entre les hommes et les femmes dans le cadre des opérations de paix. La question centrale de ce mémoire est alors de savoir si ce nouveau corpus est en mesure d'atteindre l'objectif qu'il s'est fixé. Pour répondre à cette question, ce mémoire s'intéresse dans un premier temps aux présupposés idéationnels qui guident la conception et la pratique des opérations de paix. En employant un cadre conceptuel issu de la pensée féministe en Relations internationales, ce mémoire veut démontrer que, loin d'être neutres en termes de genre, les opérations de paix comportent des biais qui participent à la reproduction des inégalités structurelles qui sont à la base de l'insécurité des femmes. Ceci étant, les politiques de genre introduites avec le cadre sur les femmes, la paix et la sécurité n'ont pas été en mesure de modifier la culture organisationnelle des Nations unies de manière à remédier aux inégalités. De fait, le processus d'institutionnalisation du nouveau cadre a réduit le potentiel normatif autrement attaché à celui-ci. Cet échec est d' autant plus évident dans le cas de la mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC). En prenant comme étude de cas cette mission, ce mémoire expose la persistance de notions essentialistes à propos des hommes et des femmes. C'est pourquoi les obligations pour œuvrer en faveur de l'égalité entre les sexes ont été comprises et traduites par des politiques qui visent essentiellement à porter aide et protection aux femmes. Du reste, les sources de l'inégalité entre les hommes et les femmes et l'exclusion systématique des femmes des initiatives de relèvement et de consolidation de la paix persistent.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nations unies, opérations de paix, féminisme, genre, femmes, conflit armé, République démocratique du Congo
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À propos des femmes et du VIH/sida au Sénégal : un nouveau regard, une analyse femme/genre et développement = rethinking women and HIV/AIDS in Senegal : a woman/gender and development analysisShip, Susan Judith January 2009 (has links) (PDF)
Cette thèse explore la féminisation du VIH/sida au Sénégal et l'approche sénégalaise étatiste de lutte contre le sida. Elle remet en question l'idée reçue voulant que ce soit un modèle en matière de prévention du VIH, en matière de soins des personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH) et en tant que cadre institutionnel. En concevant 'les femmes et le VIH/sida' à partir d'une perspective féministe, elle présente une approche Femme/genre et développement qui pose les femmes et les relations de genre au centre d'une analyse de genre du contexte politique, économique, social et culturel qui sous-tend l'épidémie du VIH/sida au Sénégal et les politiques d'État en matière de VIH/sida. L'examen porte sur les multiples dimensions du phénomène de la féminisation du sida; la vulnérabilité sociale des femmes, le statut social et économique des femmes séropositives et leur accès aux soins et à du soutien et le rôle des femmes en tant que prestataires des soins aux PVVIH. Ceci est relié à une analyse des politiques étatiques et du rôle des groupements de femmes dans l'empowerment et à leur plaidoyer en faveur des femmes dans le contexte du VIH/sida. Il s'agit d'une recherche empirique avec un objectif pratique. Cette étude de cas se base principalement sur la recherche qualitative et une approche plurivariée qui comprend l'observation, la recherche d'archives, l'analyse des politiques et des entrevues semi-structurées avec des représentant-e-s de divers groupes d'acteurs sociaux pertinents dans le domaine du VIH/sida. Sont mises en rapport l'analyse féministe sociologique basée sur l'intersectionalité des oppressions du genre, et de la classe sociale et des relations nord-sud en ce qui a trait au VIH/sida et l'analyse politique féministe de l'État comme «hiérarchie genré» afin de révéler son rôle contradictoire dans la reproduction des inégalités de genre (hommes-femmes). L'analyse dégage le contexte des politiques étatiques sénégalaises en matière de VIH/sida et le cadre institutionnel d'élaboration de politiques qui limite son efficacité dans la lutte contre la féminisation du sida. La thèse démontre comment les rapports inégaux de genre dans la sphère privée, touchant la sexualité, le mariage et la famille expliquent en partie le risque élevé des femmes face au VIH, en soulignant que la classe sociale, le statut matrimonial et l'âge dans un contexte d'inégalités nord-sud différencient en termes de vulnérabilité sociale les diverses catégories de femmes. Cette recherche révèle les insuffisances de l'approche genre en matière de prévention du VIH qui résident dans l'accès inégal des femmes à l'éducation, aux techniques de dépistage du VIH et au condom féminin, conséquence des rapports inégaux de genre dans leur interaction avec d'autres inégalités sociales ainsi que du peu de programmes axés sur le renforcement de la capacité des femmes de négocier des rapports sexuels sécuritaires et l'utilisation du condom. La 'protection de la femme' plutôt que 'l'empowerment des femmes' est la conséquence de modèle de prévention 'ABC.' Il est démontré également comment les inégalités de genre se reproduisent dans les situations économiques et sociales dans lesquelles les femmes séropositives vivent. Elles se retrouvent davantage en dessous du seuil de la pauvreté et elles sont responsables du bien-être et du soutien économique de leurs enfants. Elles font face à une double discrimination en tant que femmes et séropositives. Des inégalités de genre, de classe sociale et de provenance (selon la région et selon la division nord-sud) façonnent leur accès aux soins médicaux et au soutien psychosocial. Les femmes portent le fardeau de la maladie en tant que prestataires de soins non-rémunérés aux personnes et familles atteintes et affectées par la maladie et elles subventionnent les insuffisances dans les services communautaires et étatiques. Ceci démontre comment les rapports inégaux de genre sont reproduits dans le modèle sénégalais de soins et soutien qui est basé sur une conception neutre selon le genre (gender-neutral) des PVVIH.
L'État sénégalais n'as pas de politique efficace en matière de genre et de VIH/sida car des relations de genre inégales et une culture politique de la domination masculine se reproduisent à l'intérieur du programme national de lutte contre le sida et des structures d'élaboration de politiques qui marginalisent les questions de genre et limitent la capacité des groupements de femmes de plaider en faveur des femmes. L'absence d'engagement face à une perspective de genre se manifeste dans la sous-représentation des femmes et experts de genre dans les structures et processus d'élaboration de politiques, dans la marginalisation des questions femmes et de genre dans les discours de politique en matière de VIH/sida, dans l'intégration inégale (mainstreaming) du genre dans les orientations stratégiques, priorités politiques et les cibles en ce qui concerne la prévention, les soins et le soutien des PVVIH, la recherche, les questions d'éthique et de droits humains, la surveillance et évaluation des mesures appliquées. Cette étude de cas démontre les insuffisances du modèle sénégalais et souligne la nécessité de mettre les questions de genre de l'avant dans les politiques, la recherche et les programmes en matière de VIH/sida. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, VIH/sida, Genre et développement, Sénégal, État et politiques
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L'application des droits de l'être humain au sein des groupements religieux. Recherches relatives à la question de la discrimination des femmes dans l'accès aux fonctions cultuelles.Veyretout, Lucie 10 January 2013 (has links) (PDF)
Les divergences entre normes religieuses et droits humains deviennent une problématique essentielle en droit. L'actualité juridique l'illustre avec les débats autour de la circoncision, du port des signes religieux, de la reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe.... Cette thèse analyse pour sa part la portée actuelle des droits humains au sein des groupements religieux à travers la question de la discrimination des femmes dans l'accès aux fonctions cultuelles. L'intérêt de ce travail est de démontrer que les confrontations entre normes religieuses et droits des femmes se situent à un carrefour juridique lié aux évolutions sociétales en matière d'égalité des sexes et à la portée des droits humains. D'un côté, la position classique du droit se maintient en ce qui concerne la liberté des groupements religieux d'écarter les femmes des fonctions cultuelles, sur le fondement du respect du principe de liberté de religion (incluant le droit pour les groupements religieux de choisir leurs ministres du culte). Mais d'un autre côté, l'enracinement de l'égalité des sexes dans les sociétés contemporaines et l'importance prise par le principe de non-discrimination sexuelle entraînent une remise en cause de plus en plus forte des normes religieuses contraires aux droits des femmes et des limitations à la liberté de religion en cas de contrariété avec l'égalité des sexes.
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Le commerce équitable : équitable pour les femmes? : une étude de cas dans les Andes péruviennesLangis, Caroline 12 April 2018 (has links)
Le commerce équitable se présente comme une alternative aux relations commerciales Nord-Sud traditionnelles, dans une optique de justice, d'équité et de développement durable. Le développement durable arbore une approche holistique du développement et englobe, dans sa définition, des aspects sociaux, environnementaux et économiques. Parmi les considérations sociales, le développement durable doit concilier les intérêts des différents acteurs concernés. Cela implique d’accorder une attention particulière aux groupes marginalisés, afin d’éviter que le processus ne renforce les inégalités déjà en place. Considérant que les femmes constituent un groupe désavantagé, quelle place occupent-elles dans le projet promu par le commerce équitable? Cette recherche tente de mettre en lumière les effets du commerce équitable sur les rapports sociaux de sexe dans les pays producteurs de café. À l’aide d’une étude de cas, elle analyse la relation entre une fédération de coopératives de café située au Pérou et les différents acteurs du commerce équitable, afin d’évaluer l’influence de ceux-ci sur la participation des femmes. D’abord, le présent mémoire décrit l’exclusion typique des femmes du secteur coopératif agricole dans les pays en développement. Ensuite, il scrute à la loupe l’influence des acteurs du réseau équitable (distributeurs, organismes de certification, chercheurs, etc.) sur la participation des femmes. Enfin, le processus d’empowerment étant reconnu internationalement pour assurer la pérennité du développement, ce texte tente, à partir du point de vue des femmes, de déterminer si, dans le cas étudié, le commerce équitable peut-être considéré comme un moyen d’empowerment pour celles-ci. / The aim of fair trade is to provide an alternative to conventional international commercial relations, in terms of justice, equality and sustainable development. Sustainable development looks for a global view of development and embraces social, environmental and economic aspects. In the social area, sustainable development aims to conciliate actors’ interests, which imply paying special attention to marginalized groups to avoid an increase of existing inequalities. Taking into account that women compose a disadvantage group, what is their place in the alternative model proposed by fair trade? This paper intends to bring to light fair trade impacts on gender relations in developing countries. By one case study, it analyses the relation between a federation of Peruvian coffee cooperatives and the actors related to fair trade, in order to evaluate their influence on women’s participation in the cooperative. First, it describes the typical exclusion of women in the agricultural cooperative sector in developing countries. Then, it scrutinizes the non discrimination based on sex standard of the Fair Trade Labeling Organization (FLO), along with the concrete implementation of this demand. Lastly, this research tries to determine, from a feminist point of view, if fair trade can be considered as a tool for empowering women.
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Rapports de genre, sexualité et comportements à risque des clients et autres partenaires sexuels des travailleuses du sexe de Ouagadougou, Burkina FasoBédard, Emmanuelle 11 April 2018 (has links)
Cette étude visait à améliorer la compréhension du rôle des rapports de genre et de la sexualité dans les comportements sexuels à risque au VIH/sida chez les clients et les autres partenaires sexuels des travailleuses du sexe (TS) de Ouagadougou au Burkina Faso. Deux techniques de collectes de données ont été employées. Premièrement, des entretiens qualitatifs effectués auprès de 30 hommes (24 clients et six petits amis de TS) ont permis d'approfondir le contexte des rapports de genre, de la sexualité, de la prostitution et des comportements sexuels. L'analyse du discours des participants a fait ressortir l'existence d'une inégalité sociale et sexuelle entre les hommes et les femmes, inégalité qui, dans un contexte de précarité socio-économique, fournit une explication au phénomène de la prostitution ainsi qu'aux comportements sexuels des participants. Deuxièmement, des questionnaires administrés à 249 clients de TS visaient à vérifier le lien entre les normes sociales et sexuelles masculines (identifiées à partir de l'analyse des entretiens qualitatifs), parmi d'autres facteurs psychosociaux, et l'intention d'utiliser le condom chez ce groupe d'hommes. Les résultats ont montré que la majorité des clients (77 %) avaient une intention élevée d'utiliser le condom avec les TS. L'analyse de régression logistique a révélé que les principaux déterminants de l'intention étaient les croyances dans les rôles sociaux perçus (rapport de cote=9,2, 95% IC : 3,7-22,7), l'efficacité personnelle perçue (rapport de cote=3,9, 95%, IC : 1,9-8,0) et la perception du contrôle (rapport de cote=3,2, 95% IC : 1,3-8,0). Des analyses discriminantes ont permis de préciser les énoncés significatifs des croyances dans les rôles sociaux et de l'efficacité personnelle perçue. L'intégration des résultats qualitatifs et quantitatifs ont mis en évidence la présence d'une vulnérabilité féminine et masculine au VIH/sida propre au milieu prostitutionnel et ancrée dans les normes sociales et sexuelles de genre. Il ressort particulièrement que la difficulté chez certains hommes à contenir leurs désirs sexuels pourrait les empêcher de recourir au condom avec une TS alors qu'au contraire, ils auraient davantage l'intention de l'utiliser si la TS l'exigeait. Enfin, des recommandations sont formulées afin de développer les futures recherches et interventions dans ce milieu. / The aim of the study was to improve the understanding of the role of gender relations and sexuality on sexual behaviour at risk of HIV/AIDS among clients and other sexual partners of female sex workers (FSW) from Ouagadougou, Burkina Faso. To this end, two data collection techniques were used. First, 30 qualitative interviews were conducted among clients (24) and boyfriends (6) of FSW covering the context of gender relation, sexuality, prostitution and sexual behaviours. Participants' discourse analysis highlighted the presence of social and sexual inequality between men and women, inequality which, in a context of socio-economic precariousness, provided an explanation to prostitution phenomena and risky sexual behaviour of participants. Second, 249 questionnaires were administered to clients of FSW. These were used to examine the link between male social and sexual norms (identified by the analysis of qualitative interviews), among other psychosocial factors, and their intention to use condom. Results showed that a majority of clients (77 %) had a high intention to use condom with FSW. Logistic regression analysis showed that the principal determinants of intention to use condom were role beliefs (OR=9,2, 95% CI : 3,7-22,7), self-efficacy (OR=3,9, 95%, IC : 1,9-8,0) and perception of control (OR=3,2, 95% IC : 1,3-8,0). Discriminant analysis was used to identify significant statements of role beliefs and self efficacy. Integration of qualitative and quantitative results highlighted a female and male vulnerability to HIV/AIDS in the prostitution milieu that was embedded into social and sexual gender norms. In particular, we found that the difficulty for some men to control their sexual desire can reduce their intention to use condom with FSW while they would have a more positive intention if the FSW require them to use one. Finally, we gave some suggestions to develop further research and intervention in this prostitution milieu.
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La rencontre entre les droits fondamentaux, notamment le droit à l'égalité des femmes et la coutume: le cas du Vanuatu comme exemple de pluralisme juridiqueMosses, Morsen 23 April 2018 (has links)
Comme ses voisins insulaires, le Vanuatu connaît une situation de pluralisme juridique où plusieurs ordres et systèmes juridiques (droit coutumier, droit colonial et droit étatique) coexistent. En nous appuyant sur la méthode d’analyse exégétique traditionnelle, mais plus fondamentalement sur la méthode de la critique féministe du droit, nous avons démontré que ce pluralisme juridique tel que vécu par le Vanuatu et les États du Pacifique Sud constitue, dans plusieurs cas, un obstacle au respect des droits fondamentaux, et donc aussi aux obligations internationales de ces États en la matière. En ce qui concerne la situation des femmes, l’analyse féministe nous montre que le droit dans son ensemble (système juridique, législation, jurisprudence et institutions étatiques) et le droit coutumier en particulier sont inefficaces dans certains domaines tels que celui de la famille, entre autres, parce qu’ils créent des inégalités et des discriminations envers les femmes ou encore parce qu’ils consacrent les inégalités déjà existantes entre les femmes et les hommes. Ce faisant, le droit contribue à perpétuer la subordination des femmes et à consacrer la domination patriarcale ou masculine. Nous n’abandonnons pas le droit pour autant puisqu’il peut également constituer un outil de changement social pour les femmes. Comme les juristes féministes, nous nous sommes servi du droit pour tenter de trouver une solution à la fois globale, juridique et pratique au problème constaté. Ainsi, dans notre solution, nous avons non seulement insisté sur le respect du principe de l’universalité des droits fondamentaux et donc du droit à l’égalité des femmes, mais nous avons aussi proposé, en nous fondant, entre autres, sur la CEDEF (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations envers les femmes), et surtout sur la jurisprudence canadienne, une interprétation innovante du droit à l’égalité permettant une meilleure protection des droits fondamentaux dont ceux des femmes au Vanuatu et dans les États de la région. Nous avons enfin proposé la mise en place d’un mécanisme national de protection des droits fondamentaux basé sur le modèle québécois, étant donné la bonne performance de la province en matière du respect des droits des femmes. Nous espérons ainsi contribuer à l’avancement des connaissances en droit par la remise en cause de l’ordre juridique existant (ou de la neutralité du droit) à partir d’un point de vue centré sur les femmes et par une interprétation innovante du droit reposant sur l’ambition ou la volonté de parvenir à un changement ou une amélioration des rapports et des relations entre les femmes et les hommes au Vanuatu et dans les autres États de la région du Pacifique Sud. / Like its neighbouring Island Countries, Vanuatu is experiencing a situation of legal pluralism where several legal orders or legal systems (customary law, colonial law, statutory law) coexist. Based on an exegetical analysis, but more fundamentally on a feminist methodology, the thesis attemps to show that this legal pluralism constitutes, in many cases, an obstacle to human rights and also to international obligations of these Pacific Island Countries in the matter. Concerning the situation of women, the feminist methodology shows us that the law as a whole (legal system, legislation, case law and State institutions) and the customary law in particular are ineffective in some areas such as the one of the family, among other things, because they create inequalities and discriminations towards women or because they maintain the inequalities that have already existed between women and men. By doing so, the law not only perpetuates the subordination of women, but also maintains the domination of men. Like the feminist jurists however, we consider that the law cannot be put aside since it can constitute a powerful tool for social change. Thus, in the proposed solution to the issu observed, the thesis insists not only on the necessity of reaffirming the principle of universality of human rights (and also women’s right to equality), but it also proposes an innovative interpretation of the right to equality based on the Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against Women (CEDAW) and the Canadian jurisprudence to better protect human rights, notably women’s rights in Vanuatu and in the Pacific region. The thesis also recommends the establishment of a national mechanism of human rights following Québec model considering the good performance of the province in terms of the protection and promotion of women’s rights. We thus hope that this thesis contributes to the advancement of knowledge in law by calling into question the existing legal order (or the neutrality of law) from a point of view centered on women and by putting forward an innovative interpretation of the right to equality in order to change or to improve the social relations between women and men in Vanuatu and in the Pacific region.
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