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La mission catholique des Îles-de-la-Madeleine (1792-1846) : structuration institutionnelle et encadrement religieux en milieu insulaireBernard, Annie 11 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2004-2005 / Entre 1792 et 1846, sont posés les premiers jalons de l'encadrement religieux aux Îles-de-la-Madeleine. L'étude de la structuration institutionnelle de cette mission catholique, en milieu insulaire, nous donne l'occasion d'observer les changements survenus dans le type d'encadrement offert en fonction du contexte diocésain, et de saisir en quoi le contexte particulier de l'archipel a pu orienter les stratégies institutionnelles et teinter le travail des prêtres. Puisqu'ils ont joué un rôle de premier plan dans cette entreprise d'organisation des cadres de la vie socioreligieuse, il importe d'approfondir notre connaissance du cheminement, de ces derniers, d'une part, pour mieux comprendre la place qu'ils ont occupé au sein de la population madelinienne du temps, et d'autre part, afin de situer et de relativiser le discours mythificateur produit a posteriori par certains historiens locaux. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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Poétique de la chronique dramatique de Catulle Mendès (1895-1897)Ducos, Pascale Laurence 18 April 2018 (has links)
Dans le cadre du paradigme de recherche qui se préoccupe des répercussions de la culture médiatique au XIXe siècle en France, sur la littérature et dans le discours social, il nous a paru judicieux de nous pencher sur le cas de la chronique dramatique de Catulle Mendès (1841-1909), qu'il écrivit au Journal de 1895 à 1897. Nous choisissons de nous intéresser à trois types de contraintes, qui s'exercent alors dans le monde dramatique. La dictature du résumé et l'irruption du reportage dans l'espace journalistique menacent la chronique dramatique dans son identité. Dans l'espace dramatique, le personnage de théâtre amorce déjà sa crise, qui va atteindre son paroxysme au XXe siècle. Enfin, les directeurs de théâtre rejettent la critique dramatique en cette fin de siècle, et Mendès vit ce conflit avec Lugné-Pôe. Mendès dispose de ses stratégies personnelles pour lutter contre ces contraintes, en allant également puiser dans son réservoir littéraire, comme le roman La Femme-enfant, ou encore la nouvelle policière, Rue des Filles-Dieu, 56, dans laquelle il donne vie au procédé narratif du "narrateur non-fiable". Son immense implication dans la presse au cours de la prime partie de sa carrière littéraire, lui permet aussi de faire son profit des stratégies collectives des critiques dramatiques, comme certains procédés d'écriture (" l'emboîtement d'instances énonciatives "), et la création de leur association, l'ASPMCDM.
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"Gentilshommes campagnards de la Nouvelle France" : présence seigneuriale et sociabilité rurale dans la vallée du Saint-Laurent à l'époque préindustrielleGrenier, Benoît 11 April 2018 (has links)
Cette étude a pour cadre d'analyse les seigneuries de la vallée du Saint-Laurent habitées par leur seigneurs et, plus précisément, la rencontre entre la famille seigneuriale résidante et la population locale, notables et habitants, des origines du régime seigneurial, au début du XVIIe siècle, à son abolition, dans la seconde moitié du XIXe siècle. En observant ces acteurs privilégiés du monde rural préindustriel, dominé par le paysage seigneurial, l'objectif est de saisir l'ampleur et l'impact de cette présence, mais aussi son caractère évolutif dans la longue durée. À travers l'analyse de la sociabilité particulière d'une dizaine de ces communautés se caractérisant par une présence intergénérationnelle de la famille seigneuriale, l'opportunité est donnée de relancer le débat sur la nature du régime seigneurial dans la vallée du Saint-Laurent. Si les seigneurs résidants représentent une frange minoritaire des propriétaires seigneuriaux au Canada, l'analyse des familles ayant choisi de résider et de s'y enraciner a fait apparaître un sous-groupe qui, en dépit de son caractère hétérogène, composé de nobles mais surtout de roturiers souvent bien modestes, se distingue par son rapport plus intime à la seigneurie dont elle constitue l'un des pivots. Tantôt intégrée à la communauté dont on la dissocie mal, tantôt affichant clairement sa distinction, la famille seigneuriale résidante permet de donner une autre vision de la seigneurie dans la vallée du Saint-Laurent et de repenser la nature de l'institution seigneuriale dans le cadre de l'historiographie québécoise de cette question. La présence seigneuriale et la sociabilité tributaire de celle-ci mettent à jour la diversité des comportements seigneuriaux, tant en regard des attitudes familiales que des rapports sociaux locaux. Les conclusions de cette thèse revendiquent alors la multiplicité des réalités seigneuriales plutôt que l'appartenance à une vision globale de la seigneurie, bénéfique ou contraignante. Entre les seigneurs-colonisateurs et les seigneurs-oppresseurs, la réalité seigneuriale laurentienne se situait bien souvent quelque part à mi-chemin, adoptant un caractère variable au gré des seigneuries et des seigneurs, mais également au cours de l'évolution historique du système seigneurial. Alors que cent cinquante années ont passé depuis la fin du régime seigneurial, la présence de la famille seigneuriale sur son fief constitue, en dehors des seigneurs ecclésiastiques, une clé permettant de saisir cette diversité. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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L'essor de l'industrie laitière et du capitalisme agraire au Saguenay, XIXe et XXe sièclesThibeault, Régis 25 April 2018 (has links)
Notre recherche vise à étudier l'impact du développement de l'industrie laitière sur l'agriculture saguenayenne entre 1870 et 1950. La problématique s'articule autour de l'idée qu'à l'origine la production laitière sera perçue chez les agriculteurs comme une activité parmi d'autres dans un contexte de pluriactivité. Bien que notre cadre d'analyse soit d'abord la région du Saguenay, nous l'avons élargi à cinq autres comtés de comparaison et à l'ensemble du Québec afin de pouvoir mettre en perspective les changements observés. La majorité des indicateurs de changement ont été construits à partir des données agrégées des recensements canadiens. Une première analyse spatiale et chronologique de la transformation industrielle du lait donne lieu à certaines disparités. On observe ainsi un décalage d'environ une génération entre la création des premières fabriques au Sud-Ouest du Québec et leur présence au Saguenay. Malgré ce décalage, partout l'influence de l'industrie laitière se fait rapidement sentir sur les élevages et sur les cultures. Ces premiers changements ne constituent cependant pas une réforme qualitative de l'agriculture puisqu'ils s'expriment le plus souvent par une simple multiplication des facteurs de production. Certaines lenteurs se manifestent également, dans la réforme des techniques et des technologies employées. Ici, les changements les plus significatifs se produisent surtout après la Seconde Guerre mondiale. Plus important encore est le retard associé aux pratiques de gestion de la ferme. Ce niveau de changement implique à la fois une autre façon de concevoir le travail agricole et une appréciation nouvelle de sa finalité. Bref, révolution générale de l'agriculture saguenayenne et québécoise entre 1871 et 1951 donne lieu à une situation paradoxale fondée sur la nature des changements. Alors que très rapidement la multiplication des facteurs de production constitue une réponse dynamique à une demande accrue, on observe une lenteur, voir une résistance, dans la façon de faire et de concevoir le travail agricole. La convergence des réformes qualitatives et quantitatives survient généralement après 1940. Quant au retard de l'agriculture saguenayenne en raison de sa colonisation récente, de son éloignement géographique et de la force du modèle de reproduction sociale traditionnelle, il mérite fortement d'être nuancée, sinon remis en question. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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De l'Hospice Saint-Thomas de Montmagny au Foyer d'Youville, 1885-1971 : évolution de la charité comme principe moteur du fonctionnement d'une institution pour personnes âgées au QuébecCôte, Sophie 13 April 2018 (has links)
Ce mémoire étudie l'évolution de la charité comme principe moteur du fonctionnement d'une institution hébergeant des personnes âgées entre 1885 et 1971 à Montmagny, soit l'Hospice Saint-Thomas/Foyer d'Youville. Cette évolution est analysée à travers le rôle joué par les principaux acteurs que sont les résidants, le personnel, la communauté magnymontoise, l'État et le Service social de l'Enfance et de la Famille. Il montre que des phénomènes tels que l'affaiblissement de l'influence de l'Église catholique allant de pair avec l'intensification des interventions de l'État dans le champ du social, l'accélération de la laïcisation du personnel, la syndicalisation des employés et la disparition des interactions entre des membres de la communauté locale et les résidants des institutions affaiblissent progressivement le caractère charitable de l'institution magnymontoise de telle sorte que, en 1971, son fonctionnement ne se définit plus par son caractère charitable et ce, bien que certaines traces en subsistent encore.
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Madame De Genlis romancière et narratrice : entre fiction et histoire : (Mademoiselle de Clermont, La Duchesse de la Vallière, Madame de Maintenon, Mademoiselle de la Fayette, Jeanne de France et Inès de Castro) / Madame de Genlis novelist and narrator : between fiction and history : (Mademoiselle de Clermont, La Duchesse de La Vallière, Madame de Maintenon, Mademoiselle de La Fayette, Jeanne de France, Inès de Castro)Ben Amor, Amel 15 December 2010 (has links)
Etre témoin de son temps, transmettre la connaissance du passé et restituer le lien entre un présent et un passé rompu par un grand événement tel que la Révolution est un travail auquel s’est astreint Mme de Genlis pendant plus de la moitié de sa vie. Dans ses romans comme dans ses contes et ses Mémoires, la notion de temps et d’histoire se développe dans le récit à travers les thèmes abordés et crée la forme narrative. L’articulation des différents niveaux temporels est encore plus sensible dans les romans historiques étudiés : Mademoiselle de Clermont, La Duchesse de La Vallière, Madame de Maintenon, Mademoiselle de La Fayette, Jeanne de France et Inès de Castro. L’hypothèse est de mettre en évidence, sur la base de la « référence croisée » telle que définie par Paul Ricoeur, « la fiction emprunterait autant à l’histoire que l’histoire emprunte à la fiction ». Madame de Genlis la romancière nous entraîne dans des époques révolues plus ou moins proches, en suivant le destin d’une héroïne englobé dans un temps plus ample, celui de l’Histoire. La conviction de l’auteur étant que le roman historique est la forme de roman la plus favorable au développement des conceptions morales, c’est une véritable étude du coeur humain et des moeurs d’une époque qui sont proposées dans ces romans. La vie de cour met à nu, à travers le comportement des courtisans, les passions, les vertus et les vices des hommes. Mme de Genlis la narratrice construit des structures narratives où, par un jeu subtil entre le temps du raconter et le temps du raconté, se succèdent narration au passé et commentaire au présent ; récit cadre et récit enchâssé. Le sujet des six romans est emprunté à l’Histoire sur lequel vient se superposer un temps historique plus récent, échappant parfois inconsciemment à l’auteur. C’est le temps de l’univers mental de Mme de Genlis, reflet des préoccupations de son temps : le rapport des femmes au pouvoir, la liberté de choisir son mari, la tentation du couvent, le bonheur dans la vertu. Malgré l’adjectif « historique », ses romans racontent un passé glorifié mais restent tendus vers le présent. / To be a witness of one’s era, to transmit the knowledge of the past and to restore the bond between a present and a past broken by a great event such as the French Revolution is a work to which Mme de Genlis devoted more than half of her life. In her novels as in her tales and her Memoirs, the notion of time and history develops in the narrative through the topics approached and creates the narrative form. The articulation of the various temporal levels is even more sensitive in the historical novels: Miss de Clermont, The Duchess of The Vallière, Madam de Maintenon, Miss of The La Fayette, Jeanne of France and Inès de Castro. The assumption is to bring to light, on the basis of the "cross reference" such as defined by Paul Ricoeur, " the fiction would borrow as much from history as history borrows from fiction " Mame de Genlis, the novelist, carries us away in bygone times that seem more or less close to us, we follow the destiny of a heroin encompassing a time much larger than her own, that of History. The conviction of the author is that the historical novel is the most favorable one to the development of moral concepts; it is a true study of the human heart and one time moral standards which are proposed in these novels. The life at court exposes, through the behavior of the courtiers, the passions, the virtues and the defects of Men. Mme de Genlis, the narrator, builds narrative structures where, by a subtle play between the time of telling and the time of what is told, follow one another narration of the past and comment at the present; a narrative framework and an embedded narrative. The subject of the six novels is borrowed from History on which are superimposed a more recent historical time, that sometimes unconsciously escapes from the author. It is the time of the mental universe of Mme de Genlis, a reflection of the concerns of her era: the women’s relation with power, the freedom to choose one’s husband, the temptation of the convent, and the happiness in virtue. In spite of the “historical” adjective that her novels do have since they tell the story of a glorified past yet they remain very much related to our present time.
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La Petite danseuse de quatorze ans : une analyse de la fonction subversive de l’œuvreParent, Marie-Josée 05 1900 (has links)
La Petite danseuse de quatorze ans (1881) de l’artiste français Edgar Degas (1834-1917) représente et déforme plusieurs catégories sociales et artistiques de son époque. L’œuvre peut ainsi être lue comme une mise en abyme à la fois des changements sociaux et des peurs qu’ils suscitent quant aux redéfinitions du rôle et de la place de la sculpture dans l’art et de l’art, des classes sociales, de la science et de la femme dans la société qui s’opèrent dans la seconde moitié du 19e siècle. D’une mise en contexte de l’œuvre à une analyse de la figure de la ballerine, en passant par une lecture du monde de la poupée et de la criminalité, nous chercherons à montrer comment l’œuvre offre une lecture subversive des valeurs qui sous-tendent ces catégories structurelles du Paris industriel. Ce jeu des catégories fait de la Petite danseuse une œuvre instable et ambiguë à l’image, peut-être exacerbée, de la société. La sculpture de Degas joue avec et surtout entre ces divers pôles de la société parisienne, décloisonnant ceux-ci et proposant une autre façon de comprendre la société contemporaine. Prenant ancrage dans un discours critique postmoderne, féministe et postcolonialist, le présent travail se propose ainsi de réactualiser la fonction critique de l’œuvre. / The Little Dancer Aged Fourteen (1881) of French artist Edgar Degas (1834-1917) represents and deconstructs all at once, many social and artistic categories of its own time. The work represents social changes and the fear that they generate as it relates to the place of sculpture in art and of art, social classes, science and women’s role in society. Degas’ sculpture plays with and between these structures, deconstructing them and offering new ways of understanding contemporary society. After putting the work in context, we look at the link it has with dolls, how it addresses criminality, and how it questions the ballerina image. The Little Dancer then becomes an ambiguous, unstable and indefinable work reflecting in an acute way its society. Rooted in postmodernism, feminism and postcolonialism, we will explain how the sculpture offers a subversive reading of the values subtending industrial 19th Century Parisian constructs.
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Chausson dans l'ombre de Wagner? : de la genèse à la réception du Roi ArthusBenoit-Otis, Marie-Hélène 02 1900 (has links)
Thèse réalisée en cotutelle avec la Freie Universität Berlin. La version intégrale de cette thèse est disponible uniquement pour consultation individuelle à la
Bibliothèque de musique de l’Université de Montréal (www.bib.umontreal.ca/MU). / Ce travail aborde l’aspect spécifiquement compositionnel du phénomène
wagnérien en France dans les dernières décennies du XIXe siècle, par le
biais d’une étude de cas centrée sur l’opéra Le Roi Arthus d’Ernest
Chausson (1855-1899). Exceptionnellement bien documenté grâce à de
nombreuses sources dont une bonne part sont inédites (brouillons et
esquisses du livret et de la partition, correspondance, etc.), cet opéra
composé de 1886 à 1895 et créé en 1903 au Théâtre de la Monnaie de
Bruxelles offre en effet un aperçu privilégié de la relation complexe
qu’entretiennent les compositeurs français de cette époque avec l’imposante
figure de Wagner.
La question de l’influence wagnérienne dans Le Roi Arthus est abordée
ici dans le cadre d’une démarche appliquant, dans une perspective
historique, la méthode sémiologique développée par Jean Molino et
Jean-Jacques Nattiez. L’analyse de la genèse, de la version finale et de la
réception de l’oeuvre au moment de sa création permet d’obtenir une vue
d’ensemble inédite des rapports s’établissant entre l’opéra de Chausson et
les drames lyriques de Wagner, en particulier Tristan und Isolde. Il en
ressort que des premières esquisses à la création de l’opéra, Le Roi Arthus
a évolué dans une dialectique complexe avec un modèle à la fois craint et
admiré.
Ardent wagnérien dès son plus jeune âge, Chausson ne souhaite pas
pour autant devenir un épigone de Wagner. Sur les conseils d’Henri
Duparc, il déploie donc de grands efforts pour « déwagnériser » le livret du
Roi Arthus, qu’il rédige lui-même à partir d’un sujet mythique rappelant
fortement Wagner. La version finale du livret, si elle présente encore quelques points de contact avec Tristan und Isolde et Der Ring des
Nibelungen, incarne cependant une vision du monde très éloignée de celle
de Wagner, et dans laquelle des valeurs comme l’honneur et la fidélité
l’emportent sur un amour interdit apparaissant condamné d’avance. Cette
dramaturgie aux antipodes de celle de Tristan s’appuie, paradoxalement,
sur des références musicales wagnériennes que Chausson intègre et précise
graduellement au fil de la genèse de la partition, et dont la mise en oeuvre
souligne habilement tout ce qui sépare Lancelot et Genièvre, amants
dépareillés, du couple indissociable formé par Tristan et Isolde.
Dans cet opéra conçu, mais jusqu’à un certain point seulement, dans
l’ombre de Wagner, ce sont les ressemblances musicales et surtout
dramatiques avec Tristan und Isolde qui ont le plus frappé les critiques des
premières représentations, donnant lieu à une réception où la question de
l’influence wagnérienne occupe une place prépondérante. Mais si tous les
recenseurs abordent cette question, ils le font sous des angles variant en
fonction de facteurs extérieurs à l’oeuvre, comme leur formation antérieure,
leur propre position face à Wagner et les liens qu’ils ont entretenus avec
Chausson alors qu’il était encore vivant.
Au-delà des connaissances qu’elle permet d’acquérir sur l’oeuvre, et plus
particulièrement sur sa genèse, l’étude du Roi Arthus dans une triple
perspective poïétique, immanente et esthésique s’ouvre donc sur un
portrait du rôle central joué par le « Maître de Bayreuth » dans
l’imaginaire musical de la fin du XIXe siècle, tout en jetant les bases d’une
synthèse encore à faire des stratégies créatrices employées par les
compositeurs d’opéra français face au modèle de Wagner. / This thesis examines the compositional aspect of Wagnerism in France
during the final decades of the 19th century, through a case study of Ernest
Chausson’s (1855-1899) opera Le Roi Arthus. Exceptionally well
documented thanks to a large number of sources, most of which are
unpublished (drafts and sketches of the libretto and score, correspondence,
etc.), this opera, composed between 1886 and 1895 and premiered at the
Théâtre de la Monnaie in Brussels in 1903, in fact allows a remarkable
glimpse into the relationship between French composers of the period and
the imposing figure of Wagner.
The question of Wagnerian influence in Le Roi Arthus is here
approached through a methodology that applies the semiotic model
developed by Jean-Jacques Nattiez and Jean Molino in a historical
perspective. An analysis of the genesis of the opera, its final version and
the reception of its premiere provides a fresh overall view of the connection
between Chausson’s opera and Wagner’s music dramas, particularly
Tristan und Isolde. What emerges is a complex dialectic between Le Roi
Arthus—from the first sketches to the opera’s premiere—and a model that
provoked both disquiet and admiration.
Though an ardent Wagnerian from an early age, Chausson did not
want to merely become an epigone of the German composer. Following
advice from Henri Duparc, Chausson therefore expended considerable
effort in “dewagnerizing” the libretto of Le Roi Arthus, which he wrote
himself, based on a mythical subject strongly reminiscent of Wagner. The
final version of the libretto, while it maintains some links with Tristan und
Isolde and Der Ring des Nibelungen, otherwise projects a worldview quite unlike Wagner’s, in which values such as honor and fidelity outweigh a
forbidden love that seems doomed from the start. Paradoxically, this
un-Tristanesque dramatic setup rests in part on Wagnerian musical
references that Chausson integrated and honed gradually as he composed
the score, and whose treatment cleverly underscores what separates
Lancelot and Genièvre, poorly matched lovers, from the integrated couple
formed by Tristan and Isolde.
In this opera conceived, but only up to a point, in Wagner’s shadow,
the musical and especially dramatic resemblances with Tristan und Isolde
are what have most struck the critics of the first performances, which has
given rise to a reception where the question of Wagnerian influence
dominates. However, even though all critics touched on this question, they
did so from points of view that vary according to factors extrinsic to the
work, such as their own prior training, their personal positions on Wagner
and the relationships they had had with Chausson during his lifetime.
Beyond the knowledge it allows us to gain on the work itself, and more
particularly on its early development, the study of Le Roi Arthus from
poietic, immanent and esthesic perspectives opens onto an understanding
of the central role played by the “Bayreuth Master” in late 19th-century
musical imagination, while creating the basis necessary to undertake a new
synthesis of the creative strategies used by composers of French opera
faced with the Wagnerian model.
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La Symphonie française entre 1830 et 1870 / The French Symphony between 1830 and 1870Boulan, Muriel 01 June 2011 (has links)
Lorsque l’on évoque la symphonie en France au milieu du XIXe siècle, on ne retient généralement que le nom de Berlioz et l’on insiste sur une désaffection du genre tant de la part des compositeurs que du public. Pourtant, malgré un recul des créations, malgré le défi posé par l’héritage beethovénien et alors même que le contexte musical favorise principalement la scène lyrique, une soixantaine de compositeurs continuent à s’intéresser au domaine exclusivement instrumental de la symphonie et assurent le maintien d’un genre entre 1830 et la génération franckiste. Au-delà de son aspect historique, cette thèse vise à cerner les caractéristiques stylistiques de tout un ensemble d’œuvres, à les situer dans l’évolution d’un genre en les analysant à la fois par rapport aux normes viennoises, aux productions contemporaines germaniques et aux avancées plus générales du langage. Après une première partie centrée sur le contexte musical qui a vu naître ces symphonies, les enjeux pédagogiques qu’elles suscitent et le rôle décisif des sociétés orchestrales, l’analyse entre au cœur des partitions dans une démarche comparative à la fois quantitative et qualitative, depuis l’agencement interne des plus petits éléments musicaux jusqu’à la réalisation de la grande forme. À travers l’observation des pratiques globales et individuelles qui concourent à une réévaluation des normes, à la refonte ponctuelle mais progressive des cadres, se dégagent l’autonomie d’un genre par rapport à son modèle germanique et la permanence d’une école symphonique française tout au long du XIXe siècle. / When one deals with the symphony in mid-19th century France only the name of Berlioz comes to mind and one emphasizes a disaffection for the genre among composers as well as audiences. However, despite fewer creations, despite the awe-inspiring Beethovenian legacy and despite the overwhelming place held by the operatic scene during those decades, some sixty composers around Hector Berlioz still devoted themselves to the purely instrumental genre and achieved the development of the symphony between 1830 and the Franckist generation. Beyond its historical relevance, this doctoral dissertation aims at defining the stylistic features of a corpus of symphonic works and at placing them in the evolution of the genre by analyzing them in relation to Viennese standards, to contemporary Germanic productions and to the more general innovations in the musical language. After first focusing on the musical context in which these symphonies were composed, on the pedagogic stakes entailed and on the decisive role of orchestral societies, the analysis will then closely examine the scores in a quantitative and qualitative comparative approach moving from the internal construction of the smallest musical elements to the completion of the large form. The autonomy of a genre distinct from its Germanic model and the permanence of a French symphonic school throughout the 19th century will emerge thanks to the observation of collective and individual practices which contributed to a reassessment of norms, to a selective but gradual revision of musical forms.
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Le Récit enchâssé, ou la mise en relief narrative au XIXe siècle / Narrative Embedding, Narrative Enhancing. A Study in 19th Century French FictionNaïm, Jérémy 04 December 2015 (has links)
Le récit enchâssé émerge comme concept au début du XXe siècle, à la faveur des travaux formalistes sur le recueil de nouvelles. Il ne se développe véritablement que dans les années soixante, sous la plume de Todorov et de Genette. Mais alors, il est moins étudié qu’effleuré. Aucune définition consensuelle ne se dégage chez les narratologues. On prête au dispositif une origine millénaire, sans bien expliquer la persistance intacte d'un procédé d'écriture depuis l'Inde ancienne. Le récit enchâssé a été davantage un mythe critique qu'un objet d'étude. Cette thèse se propose de reprendre la conceptualisation là où elle s'est arrêtée : à l'intuition que certains textes contiennent des récits en surplus. Par des décrochages typographiques, par un changement d'énonciateur, par une variation temporelle, par une série de marquages spécifiques, un récit peut être mis en relief dans l'espace textuel. L'enchâssement, alors, ne serait que le fait de cette mise en relief, qu'elle s'effectue ou non dans un texte littéraire, qu'elle porte ou non sur un texte narratif. Y a-t-il légitimité, dès lors, à parler d'un « récit enchâssé » ? A-t-il existé dans l'histoire une technique homogène de mise en relief d'un récit ? En posant cette question sur les récits courts du XIXe siècle (1800-1890), cette thèse s'efforce également d'expliquer l'apparition de la notion. Car c'est au XIXe siècle que, pour la première fois, le recueil de nouvelles est comparé à une fiction indépendante, en l'occurrence, une nouvelle. Analyser ce rapprochement permet de découvrir comment a été préparée la possibilité de penser le « récit enchâssé ». / At the beginning of the twentieth century, embedded narrative emerged as a concept, thanks to the research that Russian formalists had carried out on a collection of short stories. But the category came into bloom only in the 1960s, under Todorov and Genette's pens. At that time though, the subject was broached rather than dealt with in depth. No definition based on consensus ever arose from narratology; and the seamless persistence of this narrative technique, dating back to Ancient India, has never been well accounted for. Embedded narrative has always been a critical myth rather than a subject to be studied. The aim of this dissertation is to start where the first tentative conceptualization stopped: the feeling that some texts do contain extra narratives. Inserted stories can be enhanced through typography layouts, changes of narratee, time-related alterations, or by sets of specific markings. Embedding might then mean emphasizing rather than inserting. Is it then legitimate to comment on 'embedded narratives' as such? Was there ever a consistent technique to emphasize narratives? By raising these issues, this dissertation aims at getting to the root of the notion, and addresses the topic by drawing on a large number of short stories published between 1800 and 1890. For during the nineteenth century short stories collections came for the first time closer to independent fiction, precisely to short story. Analyzing this rapprochement will enable us to discover how the very notion of 'embedded narrative’ could come up.
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