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La mujer Wayuu, en la cultura colombiana ,tejedora de kanasus y de esperanzasSchmucker Bula, Cecilia 04 1900 (has links)
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La Turquie à l'épreuve des séismes de 1999.<br />Une analyse sociopolitique à travers les discours médiatiques post-catastrophesAkgungor, A. Caglar 17 December 2007 (has links) (PDF)
Si la catastrophe est spontanément associée à des pertes humaines, à des dommages, elle a également une dynamique propre et une dimension sociopolitique, même si nous avons souvent tendance à l'ignorer. La catastrophe est en effet capable d'« ébranler» les systèmes existants, les constructions humaines économiques, sociales et politiques en causant des altérations dans les rapports sociaux ou politiques. L'étude d'une catastrophe peut nous permettre de mieux comprendre la nature de ces systèmes et de ces rapports. Dans ce sens, les tremblements de terre de 1999 en Turquie constituent un objet d'étude intéressant.<br /><br />Deux séismes majeurs, le 17 août et le 12 novembre, ont touché la région de Marmara qui est considérée comme le bassin industriel du pays, causant la mort de près de 18 000 personnes. Les difficultés de l'État à mener des opérations de secours et de sauvetage suite à la catastrophe, à gérer l'aide humanitaire indispensable pour les victimes, ainsi que la mise en évidence du dysfonctionnement des mécanismes de contrôle des constructions, des problèmes posés par la corruption à différents niveaux de responsabilité, ont engendré une vive réaction au sein de la société turque. Le séisme du 17 août a également suscité une forte mobilisation des organisations non-gouvernementales et des volontaires indépendants, à une échelle jamais vue dans l'histoire de la république turque. Dès lors, la catastrophe est devenue une occasion pour critiquer les dysfonctionnements du système et de la classe politique. Tout en prononçant des discours critiques à l'égard de « l'Etat », les médias ont fait état du « réveil de la société civile turque » et annoncé un changement sociopolitique profond dans un futur proche : « rien ne serait plus comme avant ».<br /><br />Cette recherche (qui a nécessité deux études sur terrain et un long travail dans les archives de presse) montre que si les séismes de 1999 constituent un événement singulier, ils s'inscrivent également dans la longue liste des séismes majeurs survenus depuis 1939, à la suite desquels le même jeu discursif apparaît : les différents acteurs mettent en avant leurs propres versions de l'événement en fonction de leurs intérêts. Nous voyons clairement que la catastrophe est une construction sociale sur laquelle le contexte sociopolitique est déterminant. En deuxième lieu, l'étude des séismes de 1999 ainsi que des 14 séismes majeurs précédents nous permettent de réaliser une analyse sociopolitique de la Turquie contemporaine. L'analyse des discours médiatiques post-catastrophes nous aident à décrire la nature des rapports de pouvoir, la disposition des acteurs dans le contexte politique turc, le fonctionnement du système, de même qu'ils offrent une base solide pour réfléchir sur la transformation de la société turque.
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"Enflammer le monde et libérer la vie" : l'évolution et l'adaptation de la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie en contexte conciliaire (1954-1985)Laperle, Dominique 08 1900 (has links) (PDF)
Cette étude de la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) entre 1954 et 1985 explore l'évolution et l'adaptation d'un institut religieux apostolique féminin sous les effets conjugués du concile Vatican II, de la réforme de l'éducation lors de la Révolution tranquille et du mouvement féministe. Le cas des SNJM, une congrégation transnationale, nous permet de saisir le parcours d'un groupe de femmes consacrées catholiques dans le contexte des changements socioculturels majeurs qui affectent le Québec et l'Amérique du Nord. L'hypothèse générale de notre recherche est que les SNJM, loin de disparaître avec la fin de leur mainmise sur l'enseignement traditionnel, se sont renouvelées en tenant compte des propositions du concile Vatican II ainsi que de la réalité sociopolitique et économique du Québec. Ouvertes aux mêmes influences culturelles que les autres femmes de l'époque, mais portées par une volonté de servir un idéal eschatologique, elles se reconstruisent un nouvel espace d'intervention et d'épanouissement. Notre thèse illumine donc, sous différents angles, le cheminement particulier d'une congrégation, ce qui élargit la vision de l'expérience féminine de cette époque. Ainsi, l'évolution de cette congrégation religieuse n'est pas linéaire, mais le résultat de négociations entre les religieuses et les différentes structures de contrôle que sont la société québécoise, l'Église catholique et la congrégation elle-même. À partir d'un corpus de sources incluant entre autres les archives de la congrégation des SNJM, celles de différentes associations liées au monde de l'éducation, de revues religieuses et de la mise en perspective de cette thèse avec l'historiographie, nous avons été en mesure de situer cette congrégation sur le plan spirituel et apostolique, dans le contexte particulier de la seconde moitié du XXe siècle. À l'orée de la période des changements, soit de 1954 à 1961, les autorités, les supérieures générales et provinciales, exercent leur influence dans un cadre balisé par l'Église et son épiscopat. Toutefois, au-delà de ces apparences, la congrégation et les espaces conventuels qu'elle développe offrent l'occasion à de nombreuses femmes d'exercer des fonctions non-traditionnelles et de s'épanouir professionnellement et personnellement. Dans le contexte du pontificat de Pie XII, la congrégation amorce des réformes sur le plan de la formation des novices et celle des enseignantes. L'action de Mère Joseph-de-la-Providence, la directrice générale des études, pave la voie à la phase préparatoire du Concile. L'horizon d'attente, puis la réception du concile Vatican II (1962-1965) interpellent les SNJM. Les attentes et les représentations que se font les membres de la congrégation sont marquées par les interprétations de l'épiscopat et des spécialistes religieux masculins ainsi que par les médias audiovisuels et imprimés. Les SNJM sont conscientes des enjeux de la tenue et de la réussite du Concile pour l'avenir de l'Église, mais l'éloignement géographique et le rôle passif qu'on leur impose ne leur permet pas de se construire une conscience conciliaire homogène à travers le processus de réception conciliaire. Simultanément au concile Vatican II, le gouvernement du Québec impose une autre réforme dans le champ de l'éducation. Cette situation colore fortement l'aggiornamento des SNJM. Suite aux recommandations du Rapport Parent, l'État québécois entreprend son vaste projet de réforme scolaire. Cela place les congrégations enseignantes féminines dans des situations souvent difficiles, car les changements structuraux sont imposés dans des délais de prescription assez courts. Les SNJM mettront en place des stratégies de sauvegarde de leurs institutions, mais qui se confronteront à la vision de l'État provincial québécois. Cette situation impose une redéfinition du concept d'éducation au sein de la congrégation, dans le contexte de révision constitutionnelle qui suit l'appel au changement du Concile. De nombreuses modifications sont apportées aux Constitutions sous l'inspiration de Vatican II. Les formes traditionnelles de l'autorité sont revisitées et le respect de la personne humaine devient un nouveau fondement des rapports au sein de la congrégation. La vie religieuse commune se transforme aussi, particulièrement sur le plan de la liturgie, à la lumière de la réinterprétation du charisme de la fondatrice. Les SNJM s'intéressent à la question des femmes à partir des années 1960. Sans faire l'unanimité, les idées féministes prennent une place dans les travaux théologiques de certaines SNJM et s'immiscent dans les documents officiels à partir des années 1980. La congrégation devient alors un terrain transnational fertile de débats et d'échanges, particulièrement sur le rôle et la place des femmes dans la structure ecclésiale et le monde laïc. Les religieuses SNJM quittent les anciens couvents qui ont modelé leurs interactions avec le monde extérieur et se lancent dans une série de nouveaux apostolats. À partir de formes renouvelées d'insertion de l'espace urbain séculier, de petites communautés de SNJM développent des œuvres inédites, centrées sur le respect de la personne humaine et l'éducation de la foi. Paradoxalement, les religieuses, malgré un contexte social défavorable, continuent à témoigner du Christ. Les SNJM le font dans une perspective élargie de l'éducation, à travers les initiatives individuelles d'œuvres de justice sociale, d'éducation populaire et d'aide aux femmes, mais aussi au sein de l'Église où elles s'occupent des fonctions et des responsabilités nouvelles.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Congrégation religieuse, Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, Femmes, Genre, Concile, Vatican II, Réception, Horizons d'attente, Catholique, Modernisation, Adaptation, Agentivité, XXe siècle, Québec
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Masculinité en crise : transformation des pratiques et des représentations de la masculinité chez les jeunes salariés japonaisPacha Valencia, Emil 06 1900 (has links)
Durant la deuxième moitié du 20e siècle, divers aménagements structurels ont amené l’idéologie du système d’entreprise japonais à être acceptée globalement, non seulement comme un modèle légitime, mais aussi comme un modèle à suivre (et à poursuivre). Figure emblématique de ce système, le « salaryman » – employé masculin régulier des grandes entreprises ou administrations japonaises – s’est imposé au sein de la société japonaise. L’idéologie que véhicule le système d’entreprise a dès lors été interprétée par quelques auteurs comme un discours hégémonique, une image culturellement dominante du travail et de la vie quotidienne au Japon.
Aujourd’hui, à la suite d’une conjoncture économique particulière fruit de la crise économique des années 1990, l’image du salaryman s’effrite et son caractère hégémonique tend à se fragmenter pour laisser place à de nouvelles pratiques et à de nouvelles valeurs souvent antagonistes avec les discours et les représentations du travail et de la masculinité qui ont dominé jusqu’alors. Une analyse historique et une enquête de terrain (entrevues semi-directives) nous montreront à la fois pourquoi le salaryman peut être compris comme un discours hégémonique et comment les nouvelles pratiques et représentations des jeunes japonais témoignent du caractère nouvellement fragmentaire de l’image du salaryman en contexte de crise. Ces résultats nous amèneront à considérer plus globalement l’implication des transformations du système d’emploi dans le changement social au Japon. / During the second half of the twentieth century, several structural processes have led the ideology of the Japanese employment system to be globally accepted, not only as a legitimate system, but as a model to be followed and pursued as well. The “salaryman”, the iconic figure of this system – that is the male employee of the big Japanese corporations or administrations – has been imposed into Japanese society as a unique model of masculinity. The ideology conveyed by the employment system has then been seen by a few authors as a hegemonic discourse, a culturally dominant image of work and daily life in Japan.
Today, following the economic conjuncture caused by the economic crisis of the 1990s, the image of the salaryman is crumbling and is loosing its hegemonic value to give way to new practices and values antagonistic with the previous discourses and the representations of work and masculinity. A historical analysis and a field survey (semi-structured interviews) would show us how the salaryman can be analysed as a hegemonic discourse and why the new practices and representations of the young Japanese men reflect the newly fragmentary nature of the image of the salaryman within a crisis context. These results will lead us to more broadly consider the implications of the transformations of the Japanese employment system in the social change in Japan.
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Accès social à l'eau : étude de cas dans un village mossi du YatengaVeuille, Sabine 08 1900 (has links)
L’objectif de ce mémoire est d’examiner l’accès à l’eau d’un point de vue non pas technologique mais social. Toute société humaine a eu à régler la question de l’accès à l’eau. C’est particulièrement le cas des populations vivant sous un climat aride comme au Sahel, où cette ressource est rare. Le village d’étude est situé au nord du Burkina Faso, dans la région du Yatenga. J’examinerai d’abord la répartition temporelle et spatiale des groupes et des puits sur le territoire, puis la question de la régulation de l’accès à l’eau en tant qu’enjeu politique au sein des structures traditionnelles. Je montrerai qu’il permet tantôt de renforcer les hiérarchies sociales existantes, et tantôt de les dépasser. J’examinerai enfin l’accès à l’eau de différents groupes d’usagers : femmes, hommes, jeunes, vieux, agriculteurs, éleveurs. Je montrerai que leur condition d’accès est implicitement régulée, et limite les possibilités d’expansion économique de certains d’entre eux. Dans cette société en mutation, les usagers désavantagés peuvent développer des tactiques leur permettant de contourner ces contraintes. L’accès à l’eau est alors pris dans un jeu de stratégies antagonistes, celle de la reproduction sociale et celle du changement. / The purpose of this report is to examine access to water, not from a technological but from a social point of view. Any human society has had to cope with the issue of access to water. This is especially true for the people living under arid climates such as in Sahel, where water is a limiting resource. The village under study is located in the Yatenga region, north of Burkina Faso. I will first examine the space and time distribution of wells and of human groups in this territory, then I will question the regulation of access to water as a political issue within traditional structures. I will show that it contributes to sometimes strengthen and sometimes circumvent patterns of social hierarchy. Then I will study access to water in different social groups: women, men, younger and older people, elders, farmers, herders. I will show that their access to water is implicitly checked, thus limiting opportunities of economical improvement for some of them. In this developing society, disadvantaged users may develop tactics to circumvent these constraints. Thus access to water is taken between conflicting strategies, pertaining to social reproduction as opposed to social change.
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Action publique et société rurale dans la gestion des forêts marocaines : changement social et efficacité environnementaleAubert, Pierre-Marie 19 October 2010 (has links) (PDF)
Au cours des deux dernières décennies, les constats d'échecs de nombreuses politi- ques centralisées en matière de gestion des ressources naturelles, associés à la montée en puissance des doctrines de gestion locale "!traditionnelle!" ont conduit de nombreux pays à réorienter leurs modes d'intervention publique pour chercher à s'appuyer sur les communautés rurales dans la mise en place de nouvelles formes de gestion. C'est le cas du Maroc dans le domaine forestier. Les mots d'ordre se succèdent, mais peu de travaux ont cherché à analyser de manière symétrique, les modes de gestion coutumière/communautaire et les pratiques de l'administration forestière, et leurs interrelations. S'éloignant d'une perspective néo- institutionnaliste, la thèse présentée ici puise dans l'analyse stratégique de la gestion envi- ronnementale et la théorie de l'acteur-réseau pour construire une démarche de recherche originale. Celle-ci fixe, d'une part, comme référent externe à l'analyse l'état des écosys- tèmes sur lesquels la gestion agit!; elle s'attache, de l'autre, à mettre en évidence les mé- diateurs qui relient les différents sites dans lesquels la gestion des ressources forestières est négociée et mise en œuvre. Sur la base d'un important travail empirique, la thèse montre comment l'administration forestière marocaine a réinterprété de manière sélective les injonctions à la participation et à la gestion communautaire portées au niveau international, en cher- chant à renouveler son rapport aux populations rurales. Après avoir longtemps considé- ré ces populations comme incapables de gérer rationnellement les ressources forestières, l'administration cherche aujourd'hui à les regrouper au sein d'associations afin de négo- cier avec elles des restrictions d'accès et d'usage des ressources contre des opérations de développement. Ces associations sont supposées se fondre dans les anciennes tribus, dans l'objectif de moderniser des institutions coutumières tout en s'appuyant sur leur légitimité en matière de gestion des ressources naturelles. La thèse montre cependant qu'associations et tribus sont deux formes de collectifs différentes qui coexistent la plupart du temps, et que les premières ne peuvent être considérées comme des formes de modernisation des se- condes. Les négociations conduites entre l'administration forestière et les populations rurales, via la constitution de ces associations, donnent naissance à deux espaces de négociation disjoints!: tandis que les représentants des associations négocient avec les responsables administratifs de nouvelles modalités d'accès aux ressources forestières et aux actions de développement, la plupart des cultivateurs et éleveurs continuent à exploiter la forêt sans grands changements, notamment via des arrangements informels avec les agents de terrain de l'administration forestière. Dans un contexte où l'action de l'administration forestière, affaiblie en termes de moyens et de légitimité, n'a que des conséquences limitées sur la gestion concrète des ressources forestières, les possibilités d'améliorer l'état de certains écosystèmes forestiers ayant fortement régressé apparaissent ainsi ténues.
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S'engager à l'ère du Web : attitudes, perceptions et sens de l'engagement chez la "génération de l'information" (20-35 ans)Rodriguez, Sandra 12 1900 (has links)
Cette recherche explore le sens que la « génération de l’information » (20-35 ans) donne à l’engagement. Alors que sociologues et médias ont longtemps brandi des chiffres alarmants concernant la désaffection électorale des jeunes et leur rejet des associations ou groupes de pression usuels, le développement du Web 2.0 semble donner lieu à de nouvelles formes d’action visant le changement social, qui sont particulièrement prisées par les jeunes. Analysant leur recours à des pratiques de manifestations éclairs (flash mobs), de cyberdissidence, l’utilisation du micro-blogging et des réseaux Facebook et Twitter dans le cadre de mobilisations récentes, des enquêtes suggèrent qu’elles témoignent d’une nouvelle culture de la participation sociale et politique, qui appelle à repenser les façons de concevoir et de définir l’engagement.
Or, si nous assistons à une transformation profonde des répertoires et des modes d’action des jeunes, il demeure difficile de comprendre en quoi et comment l’utilisation des TIC influence leur intérêt ou motivation à « agir ». Que veut dire s’engager pour les jeunes aujourd’hui ? Comment perçoivent-ils le contexte social, politique et médiatique ? Quelle place estiment-ils pouvoir y occuper ? Soulignant l’importance du sens que les acteurs sociaux donnent à leurs pratiques, la recherche s’éloigne des perspectives technocentristes pour explorer plus en profondeur la façon dont de jeunes adultes vivent, expérimentent et interprètent l’engagement dans le contexte médiatique actuel.
La réflexion s’ancre sur une observation empirique et deux séries d’entretiens en profondeur (de groupe et individuels), menés auprès de 137 jeunes entre 2009-2012. Elle analyse un ensemble de représentations, perceptions et pratiques d’individus aux horizons et aux modes d’engagement variés, soulignant les multiples facteurs qui agissent sur la façon dont ils choisissent d’agir et les raisons qui les mènent à recourir aux TIC dans le cadre de pratiques spécifiques. À la croisée d’une multiplication des modes de participation et des modes d’interaction qui marquent l’univers social et politique des jeunes, la recherche propose de nouvelles hypothèses théoriques et une métaphore conceptuelle, le « murmure des étourneaux », pour penser la façon dont les pratiques d’affichage personnel, de relais, et d’expérimentation mises en avant par les jeunes s’arriment en réseau à celles d’autrui pour produire des « dérives culturelles » : des changements importants dans les façons de percevoir, d’agir et de penser.
Loin d’une génération apathique ou technophile, les propos soulevés en entretiens suggèrent un processus réflexif de construction de sens, dont l’enjeu vise avant tout à donner l’exemple, et à penser ensemble de nouveaux possibles. La recherche permet d’offrir un éclairage qualitatif et approfondi sur ce qui caractérise la façon dont les jeunes perçoivent et définissent l’engagement, en plus d’ouvrir de nouvelles avenues pour mieux comprendre comment ils choisissent d’agir à l’ère du Web. / This research explores the complex relationship between Web 2.0 technologies and how a younger “information age generation” (20-35 years old) makes sense of social and political engagement. While scholars and pundits have long underlined youth’s low electoral turnouts and its rebuff of traditional organizations, Web 2.0 tools seem to provide a younger generation with interactive platforms that have become crucial components of many social change projects. Analyzing movements supported trough e-mail lists and e-petitions, observing the orchestration of flash mobs, commenting on cyberactivism and the use of social network sites (such as Twitter and Facebook) during recent uprisings, studies suggest networked-based technologies have not only opened up opportunities and repertoires of action, they indicate a new participatory culture. One that calls into question the very meanings and definitions associated with “political engagement” and “social change”.
Yet, if a large amount of studies now stress the importance of better understanding such practices, it remains difficult to grasp how and if the web is changing young people’s sense of “engagement”. Very little attention has been given to the evaluative weighting of alternatives, values, and meanings that motivate or impede young people to participate in specific actions for social change. How do young people define “engagement?” How do they perceive the general political, social and media context? How do they perceive their own situation within this context? Suggesting that the ways in which actors choose to mobilize cannot be fully understood without taking into account the meanings and activities they associate with social change, the research explores how engagement is actually experienced, how it looks and feels like for young adults in a complex media environment.
Drawing on empirical fieldwork and two series of group and in-depth interviews conducted with 137 young adults (20-35 years olds) between 2009 and 2012, the analysis underlines the multiple factors that shape young people’s perception of political and social participation, how they choose to transform their own societies and how they use social media and Web 2.0 applications when striving to convey change. At the crossroad of two important factors that mark their social and political world – a multiplicity of interaction modes and a multiplicity of participatory practices – the research brings new thoughts to this growing field of study. It offers new theoretical hypotheses that help take into account the role played by virtual networks in the circulation of interpretations and meanings. It also suggests a conceptual metaphor, the “murmur of starlings”, to illustrate how practices of “posting”, “forwarding” and the relational dimensions involved in the everyday sharing of experiences, may translate into “cultural drifts ” – important shifts in collective ways of thinking, acting and perceiving.
Looking beyond typical characterizations of a techno-savvy or apathetic generation, the picture emerging from the interviews reveals reflexive sense-making processes that inspire to widen new fields of possibilities. Overall, the research provides qualitative and in-depth insights into what characterizes the way young people perceive and define engagement and opens new perspective for better understanding how they choose to “act” in the Web 2.0 era.
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Mobilités de travail et (re)construction des rapports sociaux au sein d’une communauté Hmong de Chine (province du Guizhou)Carrier, Sébastien 03 1900 (has links)
La mobilité rurale-urbaine est sans contredit l’un des phénomènes les plus marquants que la Chine a connus depuis ses réformes des années 1980. D’une ampleur colossale, elle a constitué un fondement essentiel de sa transition et de son développement économiques. Or, si l’impact social de cette mobilité a été abondamment étudié dans les villes où séjournent les paysans, il demeure peu connu dans leur communauté d’origine, et encore moins en contexte de « nationalité minoritaire ».
Reposant sur une enquête de terrain de plus d’une année, cette thèse en géographie sociale examine la (re)construction sociale dans une communauté rurale et minoritaire (c.àd. Hmong ou Miao) de Chine en lien avec le phénomène de la mobilité de travail. D’une intensité croissante, la pratique de la mobilité de travail par les membres de cette communauté est double. Les migrants sont soit des herboristes ambulants dans les villes de l’espace régional, soit des travailleurs salariés dans les villes orientales du pays. L’utilisation d’une approche du changement social intégrant les sphères du réel et de l’imagination et prenant en compte les dimensions territoriale et économique du phénomène migratoire est originale. De même, l’importance égale portée aux discours et aux actions des migrants et des non-migrants dans le processus de transformation sociale se veut novatrice.
Dans ses résultats, cette thèse fait état, premièrement, d’une refonte des logiques territoriales et économiques de la communauté étudiée sous l’effet du phénomène migratoire. De toute évidence, les fondements géographiques de son territoire se sont récemment complexifiés et multipliés. Désormais, une variété de lieux, de frontières, de réseaux sociaux et d’échelles se dessine dans les configurations territoriales de ses membres. Les implications économiques sont tout aussi patentes. Outre la forte dominance des transferts d’argent des migrants dans les budgets familiaux, les questions du développement et des inégalités aux différentes échelles de la communauté renvoient aujourd’hui essentiellement au fait migratoire.
Deuxièmement, cette thèse montre la forte empreinte laissée par la mobilité dans la sphère sociale. Nécessitant soutien aux extrémités de leur parcours, les migrants sollicitent de plus en plus l’aide de leurs réseaux lignagers, claniques, villageois et matrilinéaires. Et dans ce processus, il n’est pas rare qu’ils enfreignent consciemment les principes hiérarchiques traditionnels de leurs rapports familiaux. Aussi, au travers de la mobilité, des groupes longtemps marginalisés, tels les femmes et les jeunes adultes, ont acquis estime, autonomie et pouvoir décisionnel. Parallèlement, l’ordre social s’est bouleversé. Ce n’est plus le volume de la production agricole, mais le nombre de travailleurs migrants qui détermine aujourd’hui les différentes classes sociales de la communauté.
Finalement, dans le contexte plus large des populations rurales et minoritaires de Chine et du Massif sud-est asiatique, cette thèse fait ressortir l’importance d’aborder la question de l’impact social de la mobilité au-delà des paradigmes de la modernisation et de l’intégration. Contrairement à la plupart des écrits touchant à cette question, il ne suffit pas de porter le regard sur l’influence que les urbains et leur mode de vie soi-disant moderne exercent sur les migrants. Il est également nécessaire de reconnaître les capacités d’initiative et d’innovation sociale des membres de ces populations, migrants et non-migrants. Mais aussi, cette recherche démontre que la question identitaire se doit d’être prise en compte. Les sentiments de marginalité et de subordination demeurent vivaces au travers du phénomène migratoire. Et de tels sentiments semblent se traduire, le plus souvent, par un renforcement des liens sociaux et intracommunautaires au sein même de ces populations minoritaires. / Rural-urban mobility is unquestionably one of the most striking phenomena that China has experienced since the wide-ranging reforms of the 1980s. Besides its unparalleled magnitude, it has been an essential foundation of its economic transition and development. But if the social impact of mobility has been extensively studied in cities where ‘peasants’ (as farmers are called in China) sojourn, little is known of the effects of mobility in their community of origin, and even less when the community belongs to a ‘minority nationality’.
Based on fieldwork conducted over an 18-month period, this dissertation examines the impact of labor migration on the social (re)construction of a Hmong (Miao) community in rural China. Practices of mobility for work purposes are twofold in the studied community: migrants are either itinerant herbalists in close-by cities or factory workers in the eastern cities of the country. An original approach to social change has been used, integrating the spheres of imagination and practice, and takes into account the economic and spatial components of the migration phenomenon. Moreover, this research proposes an innovative theoretical model, by giving equal importance to the discourses and the actions in the process of social change of both migrants and non-migrants.
First, this study reveals the recent remodeling of the spatial and the economic foundations of the studied community. It shows that places, scales, social networks and borders all structure the community’s territory – in both real and imaginary spheres – and that they have become more complex and numerous as a result of the unprecedented circular migration of its inhabitants to and from their village. At the economic level, besides confirming dominance of remittances at the household level, it also appears that development and inequality issues are now addressed by members of the community primarily through the phenomenon of migration.
Second, the results expose the strong imprint of mobility in the social sphere. In need of support, migrants and left-behinds are increasingly seeking help within their lineage, clan, village, and matrilineal networks. In this process, it is not uncommon for them to consciously go against the traditional family hierarchies. Through mobility, long marginalized groups such as women and young adults, have now gained esteem, autonomy and decision-making power. Meanwhile, the social order has shifted. It is no longer the volume of agricultural production, but the number of migrant workers, which now determine the social classes within the community.
Finally, in the broader context of minorities in China and the Southeast Asian Massif, this dissertation addresses the debate about the social impact of mobility beyond the paradigms of modernization and integration. Unlike most of the literature pertaining to this issue, this research provides evidence that it is not enough to focus on the changes experienced by migrants through contact with urban dwellers and their so-called modern way of life. It shows that it is necessary to recognize the capacity for initiative and social innovation of all the members of these minorities, migrants or non-migrants. It also stresses the centrality of the question of identity. Feelings of marginality and subordination remain strong and they do not seem to fade as a result of migration. On the contrary, these feelings seem to most often result in a strengthening of social and community bonds within these minorities.
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La communauté villageoise de Litang, et ses transmissions généalogiques et rituelles dans la construction de la modernité chinoise (du XIXe siècle à nos jours) / The village community of Litang, and its genealogical and ritual transmissions in the building of Modern China (from the 19th century to nowadays)Favraud, Georges 24 January 2013 (has links)
Comment une communauté locale chinoise, structurée à la fois par ses transmissions patrilinéaires et taoïstes, participe-t-elle à la construction de la « modernité » ? Cette thèse montre la manière dont s’articulent et se transforment ces deux structures sociales communautaires fondamentales, afin de s’élaborer, de s’adapter et de participer au changement social de leur temps. Ce travail monographique porte en outre un regard ethnologique de plus grande échelle sur la société et l’histoire du bassin de la Xiang et de la province du Hunan : des cultes confucéens et patrilignagers rendus aux ancêtres agnatiques, du Pic du Sud (Nanyue) et des anciennes traditions rituelles, martiales et médicales taoïstes (Chunyang etQuanzhen), à leur recomposition actuelle dans le « socialisme de marché à la chinoise », après avoir traverséles premiers mouvements paysans communistes asiatiques (1927) orchestrés par Mao Zedong dans sa région natale, et la Révolution culturelle (1966-76).L’étude des mutations contemporaines du patrilignage des Chen du village de Litang, autour duquel se nouent les enjeux de pouvoir et la hiérarchisation des rôles des hommes et des femmes, ainsi que le système économique et écologique local, nous conduisentà repenser les bases mêmes sur lesquelles se construisent aujourd’hui les groupes de parenté chinois. L’analyse des mutations et des métissages entre parenté et rituel, qui se sont opérés dans le cadre du sanctuaire local des Transformations croissantes (ZenghuaGuan), institution en charge de l’organisation de la vie rituelle villageoise, montre quant à elle que la communauté de culte reste l’une des structures les plus fluides et durables de la société chinoise. / How does a local Chinese community, structured on the basis of both patrilineal and Daoist transmissions, participate in the building of “modernity”? This dissertation describes the way in which these two fundamental communal social structures are articulatedwith respect to each other, and the way in which they transform themselves in order to adapt to, and participate in, the social changes of their time. This monographic work also proposes, on a larger scale, an anthropological analysis of the society and history of the Xiang basin and Hunan province: from Confucian and patrilineal cults to agnatic kinship, as well as from ancient ritual, martial and medical Daoist traditions (Chunyang and Quanzhen), to their actual rearrangements in the “Chinese market socialism”, after having undergonethe first Communist peasant movements (1927) lead by Mao Zedong in his native region, and the Cultural Revolution (1966-76). The study of the contemporary mutations of the Chen lineage of Litang - an institution at the center of local power struggles, the hierarchization of sexual roles, and the village economy and ecology – leads us to reassert the very basison which Chinese parenthood groups elaborate themselves today. The analysisof the changes and the intermixturebetween parenthood and rituals, whichtake place in the local sanctuary of Increasing Transformations (Zenghua Guan) – an institution in charge of the local ritual life – shows that cult communitiesare one of the more fluid and sustainable structures of Chinese society.
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L'économie du quotidien : une étude de la précarité à travers l'exemple des pratiques agricoles domestiques dans le monde rural russe / The everyday economy : a study of precariousness from the example of the agricultural domestic practices in the Russian rural worldMainguy, Glenn 07 December 2016 (has links)
Après la crise des années 1990, le monde rural, à l’image de la société russe, est traversé, à partir des années 2000, par un processus de normalisation économique et sociale. Cette thèse étudie ce phénomène – par le bas – à partir d’une enquête ethnographique menée au sein des espaces ruraux russes, portant sur les pratiques de la vie quotidienne dans divers lieux et auprès de différents acteurs en situation de précarité. L’argumentation développée obéit à un double mouvement. Elle montre d’une part comment le développement de l’économie de marché a généré au sein de la population rurale des formes diverses de précarité et d’autre part que l’investissement des individus au sein de l’économie domestique peut être considéré comme un moyen de se protéger contre le risque de précarisation, en se reconstruisant des formes de vie stables et en réduisant par là-même l’incertitude de leur existence. D’une part, l’examen de l’organisation de l’économie domestique est centré sur la mise en place des mécanismes de protections rapprochées en réponse à la situation de précarité vécue par les acteurs. D’autre part, cette thèse met en évidence que le mouvement de repli des hommes vers la sphère domestique entraine une redéfinition de leur rôle au sein de la famille et comment leur intégration à un collectif de travail domestique permet à ceux-ci de retrouver une place légitime dans la société. Enfin, ce travail révèle la manière dont les logiques marchandes véhiculées par le développement du capitalisme sont retraduites dans les pratiques économiques ordinaires et comment elles expriment un mouvement conjugué de domestication du marché et de marchéisation de la sphère domestique. / After the crises of the 1990’s, like the overall Russian society, the rural world experienced a process of economical and social normalization. This thesis studies this phenomenon – from below – on the basis of an ethnography of the practices of everyday life carried in the Russian rural territories, in various places and concerning different people in precarious situation. The argumentation of this thesis follows a double movement. On one hand, she explains how the development of the market economy generated in the rural population various form of precarious situations, and on the other hand she demonstrates how the work of people in the household production can be interpret as a protection toward this risk and a way of rebuilding some stability and security into the conditions of their daily life. Firstly, the analysis of the organisation of the household economy is focusing on the constitution of the family solidarities and on the way they help people dealing with the insecurity of their daily life. Secondly, this thesis emphasis that the movement of retreat into the household experienced by the men lead to a redefinition of their role in the family and highlight how by their integration in the household production they manage to rehabilitate themselves within the society. Thirdly, this study shows how the market logics spread by the development of the capitalism economy are translated in the ordinaries economics practices and how these practices reveal the existence of a combine movement of domestication of the market and marketization of household economy
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