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H.P. Lovecraft : étude comparative de récits des originesLavoie Montemiglio, Jean-Carlo 08 1900 (has links)
Les différents commentateurs de Lovecraft se sont au fil du XXe siècle jusqu’à nos jours entendus sur un point : l’originalité de son oeuvre. Impossible à cataloguer dans un genre littéraire précis, offrant de multiples couches d’interprétation, celle-ci fut analysée à la fois sous l’angle psychanalytique et sous l’angle philosophique et scientifique. Cependant, la dimension purement esthétique semble, peut-être par négligence, avoir été oubliée. Notre mémoire propose une investigation de l’esthétique dans l’oeuvre de Lovecraft. Notre hypothèse de recherche repose sur les analogies évidentes et pourtant peu approfondies par la critique entre l’esthétique de celle-ci et l’esthétique cosmogonique de l’Antiquité.
Dans un premier temps, nous situerons l’œuvre dans son contexte littéraire, c’est-à-dire que nous nous pencherons sur les rapports évidents qu’elle entretient avec des auteurs tels que J.R.R. Tolkien et Arthur Conan Doyle et sur les différences moins évidentes qui la distinguent d’autres d’auteurs tels que H.G. Wells et William Hope Hodgson.
Ensuite, nous mettrons en perspective les différences qui la séparent logiquement de la cosmogonie hébraïque et de la tradition théologique et philosophique qu’elle inaugure, entre autres, tel qu’elle se cristallise dans La Divine Comédie de Dante.
Finalement, nous démontrerons à partir d’une comparaison serrée de motifs analogues, présents dans la longue nouvelle de Lovecraft, At the Mountains of Madness et dans le poème d’Hésiode, La Théogonie, le parallèle révélateur entre leurs esthétiques respectives; leurs esthétiques qui découlent de paradigmes du réel historiquement et essentiellement distincts, mais non pas opposés ou contradictoires. / Throughout the 20th century and until now, the different Lovecraft commentators have agreed on one point: the originality of his oeuvre. Impossible to pigeonhole in a specific literary genre, and open to many layers of interpretation, it has been analysed both from a psychoanalytic angle and from a philosophical and scientific angle. However, the purely aesthetic dimension seems to have been forgotten, possibly through negligence. This dissertation proposes an investigation of the aesthetic aspect of Lovecraft’s oeuvre. Our research hypothesis rests on the obvious, yet rarely elaborated upon by critics, analogies between it and the cosmogonical aesthetics in Antiquity.
First, we shall position Lovecraft’s work within its literary context, e.g. by establishing its evident connection to such authors as J.R.R. Tolkien and Arthur Conan Doyle, but also by underlining the subtler differences that distinguish it from other writers such as H.G. Wells and William Hope Hodgson.
Then, we will put into perspective the elements that logically separate it from Hebrew cosmogony and from the theological and philosophical tradition it inaugurates, as crystallized in Dante’s Divine Comedy, notably.
Finally, we intend to demonstrate, based on a close comparison of similar motifs present in Lovecraft’s novella, At the Mountains of Madness and in Hesiod’s poem, Theogony, a revelatory parallel between their respective aesthetics; aesthetics that spring from historically and essentially distinct paradigms of reality, but which are not opposed or contradictory.
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Ontologie de la présence absente et (dé)construction du personnage dans le théâtre d'Eugène IonescoVasile (Gruia), Catalin Mihai 11 1900 (has links)
Enoncée notamment dans ses Notes et contre-notes, l’idée de Ionesco de donner de la matérialité à l’absence, à l’invisible, se retrouve dans la plupart de ses créations théâtrales. Pourtant, il ne s’agit pas d’une innovation technique pour soutenir le théâtre de l’absurde, dans le sens strict, mais d’une procédure qui se nourrit de l’irrationnel de l’existence humaine. Ainsi, les troubles identitaires sont la conséquence du gouffre dans lequel s’enfonce irréversiblement le personnage hanté par la mort. Dans un univers où il ne trouve plus de repères pour établir sa position, autrement dit son identité, il y a un déficit de présence. Non seulement le personnage hanté se manifeste comme présence absente, mais aussi la mort personnifiée qui transcende l’univers de sa proie. Victime et bourreau, jamais réconciliables, deviennent conscients de leur présence réciproque et leur rencontre ne se produit que pour accomplir l’acte d’agression. / In his book « Notes et contre-notes », Ionesco announces his project to give substance to absence, to the invisible, which is portrayed in most of his theatrical creations. For the playwright this is not a matter of creating new techniques to sustain the theater of the absurd, but rather a procedure that exposes the irrational side of human existence. The characters’ identities troubles are thus presented as a result as their being haunted by death – a haunting similar to sinking or falling into a deep chasm. In a universe in which the character has no clues for establishing his position or for articulating his identity, there is an absence or lack of presence. The haunted character manifests himself as a paradoxical lack of presence or a personification of death. Victim and aggressor become conscious of one another and their meeting will serve solely to accomplish the act of aggression.
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Les incidences littéraires du fragment dans les oeuvres "Monsieur Teste" de Paul Valéry et "Palomar" d'Italo CalvinoBeaulieu, Marie-Pier 08 1900 (has links)
Rédigés de manière non linéaire, "Monsieur Teste" (1946) de Paul Valéry et "Palomar" (1983) d’Italo Calvino posent les limites de l’intellection pure et les possibilités du texte littéraire à rendre compte d’une conscience, celle des sujets – Teste et Palomar – , comme les témoins réfléchis des phénomènes de l’univers. Bien qu’issus d’époques et de mouvements littéraires différents (poésie moderne française de l’entre-deux guerre chez Valéry, le néoréalisme italien chez Calvino) les deux auteurs parviennent néanmoins à une écriture comparable, qui valorise l’éclatement formel des catégories romanesques conventionnelles (intrigue, espace, temps, personnage) vers un nouveau réalisme, plus libre et moins contraignant. Que ce soit par le récit composites "Monsieur Teste" où Valéry met en scène Teste, un homme taciturne et solitaire vivant de l’intérieur, ou encore "Palomar" dont le protagoniste décide, un beau jour, d’arpenter du regard la moindre parcelle de l’univers, un élément demeure constant : le fragment, comme manière d’appréhender et de comprendre le monde et, par ricochet, de se saisir soir-même. L’analyse des incidences littéraires du fragment nous permettra d’interroger et de mettre en lumière, en les comparant, l’écriture fragmentaire de "Monsieur Teste" et "Palomar" comme la création d’une structure textuelle, mais aussi comme une forme donnant vie à un contenu : la pensée prenant conscience de ses actes. / Written in non-linear fashion, Paul Valery’s "Monsieur Teste" (1946) and Italo Calvino’s "Palomar" (1983) establish limits for pure intellection and modern literatures possibility to account for subjective consciousness – that is, for Teste and Palomar – as thinking witness to phenomena of the universe. Althought stemming from different literary movement (for Valery, modern poetry of the inter-war period and, for Calvino, Italian Neorealism), both writers produce a similar form of writing that valorises the formal explosion of conventional categories (plot, spacetime, character) and points toward a new realism, freer and less restrictive. Whether it is in the composite narrative of "Monsieur Teste" representing Teste, a taciturn and solitary man with an inner life, or that of "Palomar" who suddenly decides to visually inventory the smallest parcels of the universe, one element remains constant : the fragment as a way of seizing and understanding the world and, indirectly, one self. Analyzing the fragment’s literary effects will allow us to reflect on and demonstrate by way of comparison, how the fragmentary writes of "Monsieur Teste" and "Palomar" create a textual structure as well of a form giving life to a content : thought becoming aware of its actions.
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De la pratique à la théorie : analyse de la traduction de El juguete rabioso de Roberto Arlt par Antoine BermanVillarroel, Marina 12 1900 (has links)
« Il va sans dire que c’est l’expérience du traduire qui constitue le centre de gravité de mon rapport général à la traduction. Je ne suis traductologue que parce que je suis, primordialement, traducteur » (Berman 2001, p. 16). La théorie de la traduction d’Antoine Berman serait donc enracinée dans sa pratique. Bien que son nom soit devenu incontournable en traductologie et que ses idées aient suscité de nombreux débats, peu de chercheurs ont étudié le lien entre la théorie et la pratique de ce traductologue. Le présent mémoire tente de combler cette lacune. Au moyen d’une analyse de la traduction de El juguete rabioso de Roberto Arlt faite par les époux Berman, il explore comment la pratique et la théorie de la traduction d’Antoine Berman se sont nourries l’une de l’autre.
Le premier chapitre retrace le parcours d’Antoine Berman : son travail de traducteur, ses influences, sa théorie de la traduction, l’impact de celle-ci et les critiques qui lui ont été adressées. Dans le chapitre deux, nous découvrons Roberto Arlt et son œuvre afin de bien cerner les enjeux de sa traduction. Le chapitre trois analyse, selon la méthode bermanienne, la traduction française de ce roman publiée pour la première fois en 1984. Deux éléments du texte sont mis en relief : la diversité de registres discursifs, dont les sociolectes argentins, et la richesse lexicale qui en découle.
En conclusion, l’étude montre que Le jouet enragé est marqué par une certaine inhibition et une rigidité sans doute inhérentes à toute traduction-introduction. Trop attachée aux normes, cette première version restitue timidement la diversité narrative de l’original. Ainsi, on peut supposer que les préceptes de Berman, et plus exactement sa liste de « tendances déformantes » (Berman 1999) reflètent, en partie, et avant tout, les limites et les difficultés qu’il a pu rencontrer dans l’exercice de sa pratique. / “Needless to say my experience of translating constitutes the core of my general relationship with translation. I am a translation studies’ theorist because primarily I am a translator” (Berman…p. 16, my translation). Antoine Berman’s translation theory is rooted in his practice. Even though his name is irreversibly linked to the field of translation studies and his ideas have caused numerous debates, few researchers have studied the relation between his theory and practice. This thesis attempts to fill that gap through an analysis of the French translation of Roberto Arlt’s El juguete rabioso by Isabelle and Antoine Berman. It explores how Antoine Berman’s translation practice and theory feed from each other.
The first chapter recounts the development of Antoine Berman: his work as a translator, his influences, his theory of translation and its impact, as well as the criticism addressed towards it. In chapter 2, we discover Roberto Arlt and his work in order to fully understand the problematic points of its translation. Following Antoine Berman’s method, chapter 3 analyses the only French translation of El juguete rabioso published in 1984. It concentrates on two particular elements of the text: the diverse discursive registers, including the use of Argentine sociolects, and their lexical richness.
In conclusion, the study shows that Le jouet enragé carries the flaws (défectivité) inherent in any introductory translation. Too attached to linguistic conventions, this first version timidly recreates the arrative diversity of the original. Thus, it could be suggested that Antoine Berman’s theories, and more specifically his list of “deforming tendencies”, reflect in part, and, above all, the limits and difficulties that he encountered in the exercise of his practice.
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Cioran ou le mal de foi : les vestiges du sacré dans l'écritureBélanger-Michaud, Sara Danièle 06 1900 (has links)
Le rapport occidental moderne au sacré s’est transformé de façon importante au 20e siècle avec le processus de sécularisation. Cette désagrégation d’un sacré traditionnel laisse un vide – principalement existentiel et spirituel – là où auparavant certains contenus associés au sacré permettaient de se positionner dans et face à l’universel, c’est-à-dire d’occuper une place dans le monde et les institutions qui l’organisent et d’investir cette place d’un sens compris, accepté et partagé autant individuellement que collectivement. De toute évidence, un tel processus d’effritement ne s’opère pas sans restes et la littérature est un espace qui recueille ces vestiges d’un sacré en transformation, d’un sacré qui fait l’objet d’une quête. L’écriture de Cioran représente un lieu exemplaire où sont concentrés ces vestiges et elle est aussi l’outil ou le médium par lequel la quête s’effectue. Son écriture tiraillée, pétrie d’un malaise existentiel et d’un doute profond, témoigne d’un refus, pensé comme une incapacité, à souscrire aux visions traditionnelles, surannées, du sacré.
Généralement considérée par la critique comme inclassable – ni tout à fait philosophique, ni tout à fait littéraire – l’œuvre de Cioran souligne pourtant l’importance de la littérature comme modalité de l’esprit. Cette œuvre met en lumière le rôle de la littérature pour la pensée dans la mesure où elle est un espace qui permet d’accueillir la pensée en quête d’un sacré hors-cadre, en même temps qu’elle se fait le moyen d’une recherche plus libre, plus personnelle, du sacré. La littérature devient donc le réceptacle autant que le moyen d’une quête pleinement existentielle, une quête qui n’est ni représentée ni confessée, mais bien mise en scène, c’est-à-dire dramatisée. Le « je » qu’on retrouve partout dans l’œuvre de Cioran n’est pas le « je » d’une confession, mais bien un « je » narratif qui n’équivaut pas au « je » de l’écrivain. C’est précisément dans le décalage lié à la dramatisation qu’apparaît le paradoxe propre au savoirparticulier que porte la littérature: soit ce caractère personnel, incarné, particulier qui devient le véhicule d’une expérience universelle dans la mesure où elle a le pouvoir ou le potentiel d’abriter l’expérience personnelle d’un lecteur qui performe, pour lui-même, le texte. En ce sens, écriture et lecture sont
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imbriquées, comme deux faces d’une même réalité, dans cette quête d’un sacré qui se produit chez Cioran dans un espace d’exception, en dehors des institutions.
À partir de l’exemplarité de l’œuvre cioranienne, cette thèse propose une réflexion qui porte sur la littérature comme mode d’inscription des vestiges du sacré ainsi que comme manifestation et moyen d’une quête d’un sacré débarrassé des balises institutionnelles, et qui tente de mettre en lumière le type de savoir propre à la littérature sous l’angle précis de la dramatisation littéraire dans le contexte particulier de cette quête. / The secularization process characteristic of 20th century Western thought has wrought profound change in our modern view of the sacred. Indeed, The disintegration of traditional representations of the sacred has left a mainly existential and spiritual void where, previously, certain contents of these representations allowed one to find a personal space in relation to, and within, the Universal – in other words, to find one’s place in the world and its organizing institutions – and to invest such a space with shared, accepted and understood meaning. However, this decaying process is not without producing a residual which literature can gather: vestiges of a sacred in transformation – a sacred which also remains the object of a search. Cioran’s writing is exemplary in this respect. Not only is it a depository for the remains of the sacred, it is also the tool or the medium, the striving path of its pursuit. His torn writing, ridden with existential angst and profound doubt, bears witness to a refusal – presented as an inability – to subscribe to outdated traditional representations of the sacred.
Neither completely philosophical nor literary, thereby generally considered unclassifiable by scholars, Cioran’s oeuvre brings attention to the importance of literature as a modality of the mind. Cioran’s oeuvre brings to light literature’s role within thought as a space where a search for a sacred that lies beyond its traditional framework might manifest itself, but also as a means of undertaking a freer, more personal, search for the sacred. Literature thus becomes as much a receptacle as a means of a wholly existential quest that is neither represented nor confessed, but acted out. The “I” found throughout Cioran’s works is not the “I” of a confession, but the “I” of a narrative, which is not to say it is the “I” of the author. It is precisely in the gap created by dramatization that arises the paradox inherent to the particular knowledge literature conveys: the personal, incarnate, particular character of this knowledge becomes the vehicle for a universal experience which has the power or potential of harboring the reader’s personal experience as he performs – or acts out,
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as it were – the text for himself. In this sense, reading and writing are intertwined – are two sides of a single reality – in this quest for a sacred that comes forth, in Cioran’s thought, in this space of exception, outside of institutions.
Taking as its starting point the exemplarity of Cioran’s oeuvre in these respects, this thesis proposes a reflection on literature as a mode of inscription of what remains of the sacred, as well as a manifestation and a means of a yearning or a quest for the sacred unhindered by institutional boundaries. It aims thereby to shed light on the type of knowledge peculiar to literature by taking into account the literary dramatization that takes place in the context of this search.
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Sous la cloche de verre : analyse des métaphores récurrentes de textes féminins de l’internementCharron-Cabana, Marie-Hélène 07 1900 (has links)
Cette thèse est une réflexion concernant les particularités du langage, principalement de l’utilisation de la métaphore, dans les textes d’écrivaines ayant été internées. Mon analyse considère les œuvres de Janet Frame, Sylvia Plath, Unica Zürn, Emma Santos et Susanna Kaysen, ainsi que d’autres textes étant mentionnés dans une moindre mesure. Le fait d’avoir vécu une expérience de vie extrême, physique et psychique, a des répercussions sur l’esprit et la perception de soi, leurs représentations textuelles, ainsi que le rapport à l’écrit et à la littérature. Des figures subies ou choisies se répètent dans ces textes. Elles renseignent sur ce que ces femmes ont vécu, comment elles ont été affectées et la littérature. Cette thèse est divisée en cinq idées principales concernant les liens entre la folie, l’écriture et les femmes internées correspondant à la division des chapitres. Le premier porte sur la figure de la cloche de verre et ses variations chez diverses écrivaines. Il s’agit d’une métaphore puissante, efficace pour traduire l’état d’esprit de l’internée qui permet d’expliciter l’importance et le fonctionnement de la métaphore, son rôle dans l’écriture et la pensée. Le deuxième traite des métaphores spatiales et des lieux de pensée présents dans ces textes. Il est un examen de comment, alors que l’esprit devient de plus en plus fragile et l’image du corps incertaine en raison des traitements et des conditions de vie imposées, apparaît la nécessité d’un lieu, figuré ou réel, d’où écrire et de comment ce lieu est en relation avec le langage et la structuration de l’écrit et de la pensée. Le troisième porte sur la notion d’abjection. Ces femmes sont considérées, traitées, se perçoivent et vivent comme des animaux, des excréments ou des déchets. Il est une décortication de la représentation de l’effritement des limites de la subjectivité lors de l’internement. J’y explique à quel point l’hôpital pousse la personne vers la saleté et l’animalité plutôt que vers la guérison, ainsi que les conséquences pour la perception de soi que le fait d’être placé hors du social entraîne. Le quatrième concerne la notion d’objet et les processus qui font qu’à force d’être réifiées les narratrices des textes se perçoivent comme des objets plutôt que des personnes. Le rapport que l’esprit entretient avec les objets et l’importance qu’ils ont pour son fonctionnement y sont examinés. Le cinquième traite enfin des réflexions sur l’utilisation du langage, que ces écrivaines ont réalisées, sur les mots et procédés qu’elles emploient pour les communiquer ainsi que sur l’importance du corps féminin et de la conception de la féminité dans la production des textes et des idées qu’ils portent. J’en arrive à établir à quel point, pour ces écrivaines, la vie dépend du littéraire. Ma thèse démontre comment la littérature leur a fourni un espace d’analyse et de structure de leur personne et de leur pensée, ainsi qu’un lieu de parole émergeant de l’utilisation du langage et des interactions entre l’esprit, les mots et le monde. / This thesis reflects on the particularities of the use of language, especially in terms of recurring metaphors, in the texts of women writers who spent a part of their life in a psychiatric hospital. I question the texts of Janet Frame, Sylvia Plath, Unica Zürn, Emma Santos and Susanna Kaysen. Some other women writers are also examined, to a lesser extent. It shows that the fact of having lived an experience, which I would qualify as physically and psychologically extreme living conditions, affects these writers’ mind, the self-perception and their textual representations. It also shows how one’s relation to writing and literature is changed by this situation. Undergone, imposed, selected or created metaphors are born, are shown or repeated in those texts. They detail both how these women lived and processed the effects associated to this life, as well as how their writing of these experiences reflects general aspects of literary discourse. This thesis is divided into five main ideas concerning the singular relationship that bonds madness, writing and the experience of living in a psychiatric ward. In the first chapter, I analyze the bell jar figure and its variations according to different writers. This strong metaphor, which is incredibly efficient to translate the internee’s state of mind, helps me explain the functioning of metaphor and the crucial role it plays in the writing and human thought. The second chapter looks at spatial metaphors and spatial representations of the mind. It shows how, while the self and its corporal images are becoming more fragile because of the imposed treatments and living conditions, there appears the necessity of a real or figurative space from which to write. This space is in relation with writing, but also with the mere possibility of human thought. The third chapter builds on the notion of abjection. These women were considered and treated as animals, excrements or waste, and they came to see themselves as such. I analyze those representations and also how they figure the dissolution of the limits to one’s subjectivity that occurs during the internment. The fourth chapter draws on the object notion and the reification of human existence, through processes of subjective reification, which lead the narrators to perceive themselves as objects rather than people. I also examine the relation we can posit between the mind, the objects it chooses to consider, and how they affect the mind’s reflexive operations. The fifth chapter reflects on the use of language, according to the theories developed by these women writers. It also looks at the importance of the female body and femininity in the production of the texts and the ideas fostered by these concepts. My thesis demonstrates how literature gave them a space to analyze and structure both their self and thought. For these women, literature was also a place to speak from. This possibility emerges from the use of language and from the interactions between the mind, language and the world.
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Entre dévoilement et dérobade : l'écriture entre les mots de Silvia Baron SupervielleStoecker, Maxime 10 1900 (has links)
L'écriture dans une langue « d'adoption » est un phénomène littéraire de plus en plus courant. À ce jour, la contextualisation qui en est faite gravite principalement autour de l'identitaire et de l'exil, et néglige une approche moins biographique, plus attentive à ce que l'on pourrait appeler une poétique du bilinguisme, en filiation avec la philosophie du langage de Walter Benjamin.
Le concept d'une langue pure, résonnant dans le silence de chacune des langues comme une présence antérieure, peut permettre d'accéder à cette ouverture des mots, et contribuer à réaliser leur simultané pouvoir de dévoilement et de dérobade, comme une invitation à l'écoute attentive de ce qui se dit à travers eux.
de Silvia Baron Supervielle, écrivaine et traductrice francophone d'origine argentine, témoigne de l'extériorité inhérente aux langues. L'analyse du mémoire essaye de manière suggestive, par un agencement de concepts philosophiques complémentaires, de rendre palpable cette voix singulière dans trois publications de genres différents : réflexions philosophiques sur les langues (l'alphabet du feu), journal de lectrice et de poète (Le pays de l'écriture), poème en prose (La frontière). Il s'agit moins de formuler une théorie de l'entre- deux-langues que de montrer l'ouverture du verbe générée par l'écriture d'une langue à l'autre. / Writing in an «adopted» language has become more and more a common literary phenomenon. To date, its contextualisation mostly emphasizes on the topics of identity and exile, and neglects a less biographic approach, that would more likely refer to a poetic of bilingualism in the tradition of Walter Benjamin's philosophy of language.
The concept of a pure language, resonating within the silence of each language like the evidence of an elapsed presence, can help to access this opening-dimension of words, their concurrent power of both unveiling and eluding what they supposedly name; it might lead to an attention on what's being said through them.
The work of Silvia Baron Supervielle, a francophone writer and translator of Argentinian origin, testifies this exteriority inherent to all languages. By configuring complementary philosophical concepts, the thesis' analysis aims, in a suggestive way, to make this singular voice palpable in three publication of different genres: philosophical reflections on language (L'alphabet du feu), a diary of a reading poet (Le pays de l'écriture), and a poem in prose (La frontière). It intends less to develop a theory of the in-between-language than rather to show the opening of the word, generated by the writing from one language to the other.
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Au théâtre on meurt pour rien : essai ; suivi de Le plancher sous la moquette : théâtre.Théroux, Jean-Michel 08 1900 (has links)
L’essai Au théâtre on meurt pour rien. Raconter la mort sans coupable, entre Maeterlinck et Chaurette, compare divers usages dramatiques du récit de mort sous l’éclairage de la généalogie nietzschéenne de l’inscription mémorielle. Pour illustrer l’hypothèse d’une fonction classique du témoin de la mort − donner sens au trépas en le situant dans une quête scénique de justice −, l’essai fait appel à des personnages-types chez Eschyle, Shakespeare et Racine. En contraste, des œuvres du dramaturge moderne Maeterlinck (Intérieur) et du dramaturge contemporain Normand Chaurette (Fragments d’une lettre d’adieu lus par des géologues, Stabat Mater II) sont interprétées comme logeant toute leur durée scénique dans un temps de la mort qui dépasserait la recherche d’un coupable absolu ; une étude approfondie les distingue toutefois par la valeur accordée à l’insolite et à la banalité, ainsi qu’à la singularité des personnages.
Le plancher sous la moquette est une pièce de théâtre en trois scènes et trois registres de langue, pour deux comédiennes. Trois couples de sœurs se succèdent dans le salon d’un appartement, jadis une agence de détective qui a marqué leur imaginaire d’enfant. Thématiquement, la pièce déplace le lien propre aux films noirs entre l’enquête et la ville, en y juxtaposant le brouillage temporel qu’implique l’apparition de fantômes. Chacune des trois scènes déréalise les deux autres en redistribuant les mêmes données selon une tonalité autre, mais étrangement similaire, afin d’amener le spectateur à douter du hors-scène : le passé, l’appartement, Montréal. Son réflexe cartésien de traquer la vérité doit le mener à découvrir que les scènes ne vont pas de l’ombre à la lumière, mais qu’elles montrent plutôt que dans l’une et l’autre, la mort n’échappe pas aux trivialités de la mémoire. / The essay Au théâtre on meurt pour rien. Raconter la mort sans coupable, entre Maeterlinck et Chaurette (On stage death is useless. Recounting of death without culprit, between Maeterlinck and Chaurette) compare different dramatic uses of death testimony under the perspective of Nietzsche’s genealogy of memory recording. To illustrate the assumption of a classic function given to the death witness – making sense out of death by locking it in a scenic quest for justice −, the essay summons typical characters in Eschyle, Shakespeare and Racine. Then, plays by the modern playwright Maeterlinck (Intérieur) and the contemporary playwright Normand Chaurette (Fragments d’une lettre d’adieu lus par des géologues, Stabat Mater II) are interpreted as inscribing their whole plot in a death term where no definite culprit is needed; on the other hand, further reading reveals different values given in both proposition to triviality and strangeness, as to the singularity of characters.
Le plancher sous la moquette (The floor under the carpet) is a play in three acts and three levels of speech for two actresses. Three couples of sisters come back into the living room of an apartment, once a detective agency that remained printed in their child memories. Thematically, the play moves the classic bind in "film-noir" between investigation and the city, by introducing the time interferences associated with ghosts. Each one of the three acts cast a shadow over the two others by re-enacting the same elements on a different but strangely similar tone, thus bringing the audience to doubt the existence of what is not on stage: the past, the other rooms, Montreal. The logical longing the audience has for the truth will lead it to discover that the scenes don’t enlighten the dark, but reveal that death never escapes the coarseness of memory.
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Le Sentier d'Or : vision du destin dans Dune de Frank HerbertBera, Tristan 08 1900 (has links)
Cette thèse prend pour objet le concept et les modalités du destin tel qu'il est articulé dans le Cycle de Dune de Frank Herbert. Le destin est une des interrogations les plus anciennes de l'humanité. Initiatrice des grands questionnements de l'être sur sa liberté et sur lui-même, la pensée sur le destin est intimement liée au développement des civilisations. Marque des chan- gements majeurs au cœur de l'être, l'évolution du concept de destin se lie également avec les grandes découvertes scientifiques: les nouveaux savoirs sur la nature et le monde changent la manière qu'a l'humain de se considérer lui-même dans cet environnement; il se redéfinit avec chaque découverte, devient restrictif ou expansif, offre l'idée d'une liberté humaine inexistante ou ne souffrant d'aucune limite autre que la mort. Penser le destin, c'est penser l'humain dans sa plus intime conception. Sur cette toile de fond, la première partie de cette étude porte sur l'évolution du concept de destin dans la pensée occidentale, de la civilisation grecque à l'épo- que moderne, en passant par les réflexions métaphysiques sur le rôle de la transcendance dans la vie de l'humain. Au travers de cette étude diachronique, le destin est analysé afin de mettre en avant l'idée que l'individu cherche toujours plus de liberté dans son existence. La deuxième partie aborde l'évolution de la science et l'impact de cette évolution dans la pensée de l'humain sur le monde et lui-même. Dans le contexte de cette deuxième partie, la thèse explicite le rôle joué par la science, ainsi que par le discours de la science-fiction, dans les efforts humains de prendre en main son destin, de devenir de plus en plus libre. Enfin, dans la dernière partie, l'analyse du Cycle de Dune sous l'angle des trois personnages que sont Paul, Alia et Leto 2 met en avant une vision transhistorique du concept de destin, afin de pouvoir aborder son évolution prochaine, qui ne le limite plus à l'individu, mais qui place l'humain dans l'univers. / This thesis examines the concept and modalities of destiny as it is articulated in Frank Herbert's Dune series. Destiny constitutes one of humanity's most ancient themes. Instigator of the human being's wide-ranging questioning with regard to its freedom and selfhood, thought about destiny is intimately linked to the emergence of civilizations. As a sign of major changes in existence, the evolution of the concept of destiny is also linked with the important scientific discoveries: new knowledge about nature and the world change the way in which human be- ings consider themselves in their surrounding world; destiny is redefined at every discovery, becoming in turn limited or expansive, offering ideas of an inexistent human freedom or a freedom subjected to no limit other than death itself. Thinking about destiny means thinking about the human in what it holds most intimate.
Against this backdrop, the first part of this study deals with the evolution of the con- cept of destiny in Western thought, from Greek civilization to the modern period, including metaphysical reflections on the role of transcendence in human life. Throughout this dia- chronic study, destiny is analyzed in emphasizing the notion of the individual’s attempt to in- crease human freedom. The second part takes on the evolution of science and the impact of its development on human thought about the world and humanity itself. In the context of this part, the thesis explicates the role played by science, as well as by the discourse of science fic- tion, in human efforts to take control of destiny and possess ever greater freedom. In the final part, by means of interpreting Dune’s three principal characters - Paul, Alia, and Leto 2 -, the analysis of the Dune series foregrounds a transhistorical perspective of the concept of destiny in order to trace out the imminent mutations of destiny that go beyond the individual, situating the human in the broader universe.
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Charles de Villers et l'Allemagne. Contribution à l'étude du Préromantisme européen.Bernard, Monique 14 June 1976 (has links) (PDF)
Thèse de 3e cycle non publiée consacrée à l'étude de Charles de Villers (1765-1815), Francais émigré en Allemagne, précurseur, informateur et inspirateur de Madame de Stael, et à l'image qu'il a voulu donner de ce pays à ses contemporains. Il est le prototype d'un enfant du Siècle des Lumières à qui la découverte de l'Allemagne, de la philosophie de Kant, de l'esprit de la Réformation de Luther, de la science ainsi que des grands auteurs de son époque (Goethe, Jean Paul, Fr. Jacobi entre autres) a ouvert une porte vers le Romantisme. Il est surtout un grand médiateur entre les deux pays et un des premiers comparatistes.
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