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Rire au théâtre à la fin du XVIIIe siècle : portée sociale, littéraire, philosophique, morale et politique / Laughing to the theater at the end of the eighteenth century : Social, literary, philosophical, moral and political impactFournier, Stéphanie 14 May 2013 (has links)
Les années 1760 voient l’apparition de petits établissements théâtraux à Paris, boulevard du Temple, en concurrence avec les trois théâtres officiels de la Capitale : l’Opéra, la Comédie-Française et la Comédie-Italienne. Leur institutionnalisation sous la Révolution entraîne leur prolifération mais implique aussi une nouvelle conception du théâtre qui n’est plus un art subventionné au service du Roi, mais qui fonctionne comme une véritable entreprise dont l’objectif est de réaliser des bénéfices nécessaires à sa survie en attirant un public de plus en plus nombreux. Cette thèse s’intéresse en premier lieu aux représentations théâtrales dans leur totalité afin de comprendre comment naissaient des succès de scène ou des acteurs-« vedettes » incarnant de nouveaux types théâtraux. Elle cherche à analyser le théâtre de cette période comme un phénomène de société induisant de nouveaux modes de création centrés sur la réception d’un public à conquérir. Cette étude privilégie l’angle du rire, effet supposé du comique théâtral, mais aussi manifestation effective des spectateurs au cours des représentations, comme un marqueur important du succès des pièces jouées dans ces théâtres, et comme un révélateur essentiel, dans ses diverses significations et dans son évolution, du rapport tendu entre les théâtres, l’élite intellectuelle, les instances morales et politiques, au cours d’une période de bouleversement historique intense. Au-delà, il s’agit de revaloriser tout un pan du patrimoine théâtral comique de la fin du XVIIIe siècle, patrimoine délaissé et pourtant dominé par des œuvres, auteurs et acteurs d’importance. / During the 1760’s years, new small theatres are setting up on the “boulevard du Temple” in Paris, in competition with the three official theatres of the Capital: the Opéra, the Comédie-Française and the Comédie-Italienne. Their institutionalization during the Revolution brings about their proliferation but also implies a new conception of the theatre, which is not anymore a subsidized art in the service of the King, but a real company which intend to survive by making profits, trying to attract more and more audience. This thesis first intends to analyse the performances in their totality and to understand how were created success plays or star actors embodying theatrical characters. It tries to understand the theatre of this period as a society phenomenon inferring new modes of creation focused on the audience’s reception. This study is centred on laughter, as a supposed effect of the theatrical comic but also as an effective audience’s demonstration during performances, attesting the success of dramas performed in these theatres and revealing, by its diverse meanings and its evolution, tense relations between theatres, intellectual elite, moral and political authorities, during a period of major historic upheaval. Beyond, this work aims at revalue a whole piece of a neglected funny theatrical heritage at the end of the eighteenth century, that nonetheless could boast important comedy writers, plays and actors.
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Sociologie du rire : Classes sociales d'affects et réception culturelle du comique / The Sociology of laughter : Social classes of affects and cultural reception of comic artsFlandrin, Laure 28 November 2016 (has links)
Savons-nous ce qu’est le rire ? Sous la pratique ordinaire de portée infinitésimale, quels mécanismes et quels usages, quels affects et quels plaisirs, justifient l’éclairage des outils des sciences sociales ? Pour répondre à ces questions, ce projet de thèse prend appui sur une sociologie de la réception culturelle des arts comiques : il entreprend de comprendre le rire à la croisée du comique et du rieur. Deux types de matériaux sont utilisés et interprétés : le premier provient d’une enquête quantitative menée auprès de 210 enquêtés ; le second convoque 36 rieurs singuliers pour des entretiens approfondis. Dans les deux cas, les enquêtés appartiennent à toutes les classes sociales et cette diversité sociologique fait apparaître l’impossibilité d’attribuer au rire une signification sociale ou politique univoque. L’éclat du rire trouve alors son explication dans le temps long d’une biographie sociologique finement reconstituée. Adossé à ces deux terrains, ce travail met en regard des schèmes narratifs comiques, extraits des oeuvres culturelles dépouillées de leurs caractérisations littéraires ; et des types d’expériences sociales fondamentales vécues par les rieurs.Le rire fonctionne comme un signe qui vaut pour autre chose que lui-même : il manifeste la reconnaissance à pic d’expériences passées qui sont souvent liées aux grandes étapes initiatiques de l’existence sociale et qui ont pu demeurer dans le rieur sous la forme de dispositions à rire : l’apprentissage de la marche et de la bipédie ; l’intériorisation des grands savoir-faire civilisationnels ; l’affectation par les pouvoirs, qu’ils soient petits ou grands ; la formation politique des relations avec les autres ; etc. Par ailleurs, si le rire est bien un signe, il est inclus dans une communication de groupe : c’est un acte de catégorisation qui se greffe sur les fractures les plus fines du corps social et qui, en retour, contribue à les figer ou au contraire à les déstabiliser. Cette dimension pragmatique du rire invite à réévaluer la fonction de socialisation des oeuvres et le rôle majeur de la stéréotypie comique dans la compréhension du social par le rieur. Enfin, le rire n’est pas un affect unanimitaire, mécaniquement extorqué chez tous par le développement sans précédent des industries du divertissement : il faut également y voir une stratégie de positionnement culturel qui s’agence jusque dans le grain le plus fin de l’existence sociale et son caractère d’événementialité. / Do we know what laugh is ? Under the ordinary practice of infinitesimal range, what mechanisms and what uses, what affects and what pleasures, justify the lighting of the tools of social sciences ? To answer these questions, this PhD research takes support on a sociology of the cultural reception of comic arts : it undertakes to include the laugh at the crossroads of the comic arts and of the laughing person. Two types of materials are used and interpreted : the first one comes from a quantitative inquiry led to 210 respondents ; the second one calls 36 singular persons for deepened discussions. In both cases, the investigating belong to all social classes and this sociological diversity shows the impossibility of allocating in the laughter an univocal social or political signification. Then the burst of laughter finds its explanation in the long time of a painstaking sociology of socialization. Based on these two fields, this work compares the comic narrative schemas, shed from his literary features ; and the types of fundamental social experiments lived by the persons who laugh. The laughter is a sign which is worth for something else than itself : he demonstrates recognition sheer of past experiences which are often linked to big initiatory stages of social existence and that could reside in the laughing person in the form of dispositions to laugh : the learning of the walk ; the internalization of big civilisationnels know-how ; affectation by powers, small or big ; the development of political relations with others ; etc. Moreover, if the laughter is well a sign, he is included in a communication of group : it is an act of categorisation that comes along on top of the finest fractures of the society and that, in return, contributes to congeal them or on the contrary to destabilise them. This pragmatic dimension of the laughter invites to revalue the function of socialisation of writings and the major role of the comic stereotypy in the understanding of the social by the laughing person. Finally, the laughter is not an affect unanimous, mechanically extorted to all by the unsurpassed development of the industries of entertainment : it is also necessary to see for it a strategy of cultural distinction.
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Le spectre du rire et la clinique du sujet : varias théoriques et psychopathologiques / The spectrum of laughter and the clinic of the subject : theoretical and psychopathological variationsArkhipov, Grigory 26 January 2019 (has links)
Le rire n'est qu'un accident, un épiphénomène qui ne peut pas faire l'objet d'une connaissance scientifique, suppose le philosophe Ludovic Dugas après avoir étudié la question à différents niveaux (physiologique, cognitif, social, moraliste, esthétique etc.). Ce caractère« accidentel» qui trouble Dugas constitue le point de dépa1t de la présente recherche qui conjugue le rire et la subjectivité. Cette thèse s'attache d'une part à expliciter les a priori éthiques et épistémologiques sur lesquels reposent les différentes approches au problème et, d'autre pait, à tracer une ca1tographie du Iire en fonction de ses rapports avec la clinique du sujet. / Laughter is a mere accident, an epiphenomenon that cannot be the object of scientific lœowledge, philosopher Ludovic Dugas assumes after having studied the question at diff erent levels (physiological, cognitive, social, moralistic, aesthetic, etc.). This "accidentai" character which disturbs Dugas is the staiting point for this research that conjugates laughter and subjectivity. This thesis attempts to clarify the ethical and epistemological assumptions on which the different approaches to the problem are based on the one hand and to draw a cartography of laughter according to its relationship with the clinic of the subject on the other.
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Les origines évolutionnistes du rire et de l'humourLégaré, Steven 04 1900 (has links)
Le rire est un comportement humain indiscutablement universel. Abondamment traité par la psychologie et les neurosciences, il demeure néanmoins le laissé-pour-compte de l’anthropologie. Si les connaissances empiriques accumulées à ce jour ont permis de bien le caractériser à des niveaux proximaux d’analyse, la question de son origine évolutionniste est, en contrepartie, souvent évacuée. Or, toute tentative sérieuse de comprendre ce comportement requiert une investigation de sa fonction adaptative et de sa phylogénèse. Le projet entrepris ici consiste en une analyse de cinq hypothèses ultimes sur le rire et l’humour, desquelles sont extraites des prédictions qui sont confrontées à des données empiriques provenant de disciplines diverses. En guise de conclusion, il est tenté de formuler un scénario évolutif qui concilie les différentes hypothèses abordées. / Laughter is a universal and ubiquitous human behavior. Widely investigated by psychology and neuroscience, it is still largely ignored by anthropology. While humor and laughter are well caracterised at proximate levels of explanation, the question of their evolutionary origins remains relatively unexplored. A number of recent hypotheses have yet attempted to shed light on the potential adaptive significance and phylogeny of these behaviors. This project consists of an analysis of five of these ultimate explanations, by confronting their predictions to empirical data from a large array of disciplines. In the end, I propose an evolutionary framework that synthesizes and reconciles these hypotheses.
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L'appréciation de l'humour engagé et de l'humour absurde au Québec : une étude exploratoire comparativeKennedy, Karelle 18 September 2013 (has links)
Inspirée par le fait que l’humour engagé tend à disparaître de la sphère humoristique au Québec, cette recherche exploratoire s’intéresse à l’appréciation de l’humour engagé en comparaison avec l’humour absurde. Deux figures représentatives québécoises de ces types d’humour ont été retenues, soit Guy Nantel et André Sauvé.
À l’aide d’une méthodologie mixte, c’est-à-dire une analyse du contenu manifeste (quantitatif) complétée par une analyse de contenu latent (qualitatif), nous avons analysé des critiques ayant pour objet les spectacles des deux sujets humoristes. Les critiques analysées proviennent de deux sources : les spectateurs et les médias.
Dans un premier temps, l’analyse de contenu manifeste a dévoilé un écart d’appréciation entre les critiques concernant Nantel et celles concernant Sauvé, ce dernier ayant obtenu une moyenne plus élevée. Dans un deuxième temps, l’analyse de contenu latent a permis de dégager certaines tendances au sujet de l’appréciation des deux types d’humour qui ont été examinées en fonction de six thèmes récurrents dans les critiques. Entre autres, la rigueur intellectuelle et l’intelligibilité du discours sont ressorties comme des propriétés très appréciées des critiques des médias et des spectateurs.
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Enunciado, identidade e memória: o lugar do esperto no cordel e no teatro nordestinosMonteiro, Maria Emmanuele Rodrigues 18 August 2008 (has links)
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Previous issue date: 2008-08-18 / Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior - CAPES / Ce travail a pour objectif d analyser, dans les discours de la Littérature de Cordel, dans des textes de théâtre et de genres divers produits actuellement dans le Nordeste, comment la reprise de la construction identitaire stéréotypée du nordestino pauvre et ignorant, est transformée à travers le rire, en produisant identités de résistance régionales et locales pour les hommes et les femmes. De cette façon, notre recherche focalise les déplacements provoqués par le rire, à travers les personnages qui prennent le « rôle du malin ». Ce personnage, le « malin », est celui qui, étant défavorisé socio-economiquement, utilise des astuces pour survivre. Pour atteindre notre but, nous sommes parties des dialogues entre Michel Pêcheux, Michel Foucault et Mikhail Bakhtin, dans l optique de l Analyse Française du Discours. Pour traiter de la question de l identité, nous utiliserons les théoriciens des Etudes Culturelles, Tomaz Tadeu da Silva, Stuart Hall, Zygmunt Bauman entre autres. Notre corpus est composé par les livrets A vida de Cancão de Fogo, O testamento de Canção de Fogo, O dinheiro e História do cavalo que defecava dinheiro de Leandro Gomes de Barros (1865 1917) et par le Auto da Compadecida de Ariano Suassuna. / O presente trabalho objetiva analisar, nos discursos da Literatura de Cordel, em textos do teatro e em gêneros diversos produzidos na atualidade no Nordeste, como a retomada da construção identitária estereotipada do nordestino pobre e ignorante, é subvertida através do riso, produzindo outras identidades regionais / locais de resistência para o homem e a mulher. Dessa forma, nossa pesquisa focaliza os deslocamentos provocados pelo riso, através dos personagens que ocupam o "lugar do esperto". Esse personagem, o "esperto", é aquele que, por ser desfavorecido sócio-economicamente, usa de astúcia para sobreviver. Para alcançar nossa meta, partimos dos diálogos entre Michel Pêcheux, Michel Foucault e Mikhail Bakhtin, sob a ótica da Análise do Discurso Francesa. Para tratar da questão da identidade, acionaremos os teóricos dos Estudos Culturais, nas figuras de Tomaz Tadeu da Silva, Stuart Hall, Zygmunt Bauman, dentre outros. O nosso corpus é composto pelos folhetos A vida de Cancão de Fogo, O testamento de Canção de Fogo, O dinheiro e História do cavalo que defecava dinheiro, de Leandro Gomes de Barros (1865 1917) e pelo Auto da Compadecida de Ariano Suassuna.
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La Cité du rire : la dérision et le politique à Athènes à l'époque classique / The City of laughter : derision and politics in Athens during the Classical periodAllard, Jean-Noël 03 October 2015 (has links)
A l'époque classique, la dérision, entendu comme tout message - délivré par le geste, le dessin, la musique et surtout la parole dont le dessein est de susciter le rire en prenant pour cible quelque chose ou quelqu'un, débordait de toute part l'espace civique athénien. Les lois qui encadraient l'usage de la parole, et donc de la dérision, étaient d'ailleurs assez lâches. Pourtant, pour les esprits du temps, la dérision constituait une offense et pouvait par conséquent semer la haine et la discorde et fragiliser l'équilibre social. La parrhèsia, cette liberté de tout dire que la démocratie athénienne valorisait, n'explique pas seule cette situation paradoxale. Il convient surtout d'invoquer l'importance politique capitale de la dérision. En premier lieu, elle était l'une des modalités principe des affrontements politiques de faible intensité qui flanquaient ce régime de dissensus qu'était la démocratie. En outre, la dérision était un outil critique dont le poète comique se servait pour mettre en exergue les dérèglements et les errements du régime démocratique devant un parterre de citoyens. Elle leur apprenait alors à mieux «habiter» cette démocratie. Dans le même temps la dérision était employée pour rabaisser, sur le plan symbolique, les membres de l'élite confortant en creux la légitimité du peuple être le détenteur du pouvoir. La dérision participait enfin à ce «tissage» de la communauté par lequel les Anciens se représentaient le politique : non seulement elle disposait d'un pouvoir normatif que sa réfraction au sein des institutions civiques décuplait, mais elle était également un moyen de réduire les tensions sociales en les laissant s'exprimer sous une forme temporaire et/ou atténuée. / In classical times, derision, understood as any message-delivered through gesture, through painting, music, and especially through the spoken word- where the purpose was to bring about laughter, taking as its target something or someone, was all over in the Athenian public space. The laws that governed the usage of language, and thus of derision, were at the time quite lax. Even still, for the temperament of the period, derision constituted an offense and could as a consequence fuel the fire of hate and discord, therefore weakening the social balance. Parrhesia, the concept of freedom of speech, that liberty that all of democratic Athens valued, did not by itself explain this paradoxal situation. It served more than anything to invoke the great political importance of derision. To begin with, it was one of the first lines of defense for political confrontations of weak intensity that flanked the regime of dissention that was the democratic politeia. On the other hand, derision was a critical tool, that the comic poet used to pinpoint the dysfunctions and errors of the democracy before an audience of citizens. It taught the people to better partake of their role in that democracy. At the same time, derision was used to belittle, on a symbolic level, the members of the elite and shallowly comfort the legitimacy of the people in their power. Finally, derision participated in the "fabric" of the community: not only as a normative power, with its refraction at the core of civic institutions increased, but equally as a method of reducing social tensions by letting citizens express themselves in an ephemeral and/or muted way.
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"Rencontrer en devisant" : La conversation facétieuse dans les recueils bigarrés des années 1580 (Du Fail, Cholières, Bouchet) / "Rencontrer en devisant" : facetious conversation in the bigarré works of the 1580’s (Du Fail, Cholières, Bouchet)Kiès, Nicolas 26 September 2015 (has links)
Autour de l’année 1585 paraissent en France des recueils dialogués cultivant l’hybridité formelle et le mélange des tons : les Contes et discours d’Eutrapel de Noël du Fail, les Matinées et les Apresdisnées de Cholières ainsi que les Serées du libraire-imprimeur poitevin Guillaume Bouchet. Exploitant une des potentialités du Décaméron de Boccace, ils mettent l’accent sur la pratique des « devis », c’est-à-dire sur les conversations nouées par des compagnies conteuses. Ces « contes et discours bigarrez » font alterner les bribes de nouvelles, les anecdotes plaisantes et les railleries avec les matières les plus graves, fiches historiques, apophtegmes édifiants et développements juridiques. En un curieux mélange, l’art de « rencontrer » (de dire des bons mots) s’y mêle à l’érudition la plus ostentatoire. Au carrefour de l’histoire des formes littéraires et de la sociabilité, les notions de « facétie » et de « devis » permettent d’interroger la singularité de ces textes, en termes à la fois poétiques et sociaux. Le genre de la facétie humaniste y est de mieux en mieux assimilé, tandis que le dialogue philosophique cède la place à de souples conversations, qui redéfinissent les rapports des plaisanteries aux savoirs. En décrivant les réactions des interlocuteurs, ces textes mènent aussi une réflexion sur la sociabilité et les normes de la civilité. Alors que le royaume est en proie aux guerres civiles, ces conversations facétieuses esquissent des modèles de coexistence originaux, valorisant la liberté de parole, les conflits ludiques et les ententes paradoxales. À la veille du Grand siècle se décide un tournant important de l’histoire de la conversation, entre urbanité et rusticité, politesse et gauloiserie. / Dialogued works, hybrid in form and presenting a variety of tone, make their appearance around the year 1585, in the Contes et discours d’Eutrapel by Noël du Fail, Cholières’ Matinées and Apresdisnées, and Serées, by Poitou-native printer and bookseller, Guillaume Bouchet. Inspired by a potentiality offered by Boccaccio’s Decameron, the authors place the accent on the practice known as “devis”, or conversations that are started up in a storytelling mode. These “contes et discours bigarrez” alternate snatches of novellas, pleasant anecdotes and teasing mockery with more serious material, including historical notes, edifying apophthegms and legal developments. In a curious mélange, the art of “rencontrer” (being witty) is offset by showy erudition. At the crossroads of the history of literary forms and sociability, the notions of “facétie” and “devis” enlighten the singularity of these texts, in both poetic and social terms. The genre of humanistic witticism is increasingly integrated, while philosophical dialogue gives way to agile conversation, which redefines the relation between joking and learning. In describing the reactions of the persons addressed, these texts also invite research into the sociability and the civility codes of the day. At a time when the kingdom is rife with civil wars, these facetious or witty conversations are original models for coexistence, where freedom of speech, playful clashes and paradoxical agreements play leading roles. Part urbane, part countrified, between courteous and bawdy, an important turning point in the history of conversation is reached here, on the eve of the Grand Siècle.
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L'appréciation de l'humour engagé et de l'humour absurde au Québec : une étude exploratoire comparativeKennedy, Karelle January 2013 (has links)
Inspirée par le fait que l’humour engagé tend à disparaître de la sphère humoristique au Québec, cette recherche exploratoire s’intéresse à l’appréciation de l’humour engagé en comparaison avec l’humour absurde. Deux figures représentatives québécoises de ces types d’humour ont été retenues, soit Guy Nantel et André Sauvé.
À l’aide d’une méthodologie mixte, c’est-à-dire une analyse du contenu manifeste (quantitatif) complétée par une analyse de contenu latent (qualitatif), nous avons analysé des critiques ayant pour objet les spectacles des deux sujets humoristes. Les critiques analysées proviennent de deux sources : les spectateurs et les médias.
Dans un premier temps, l’analyse de contenu manifeste a dévoilé un écart d’appréciation entre les critiques concernant Nantel et celles concernant Sauvé, ce dernier ayant obtenu une moyenne plus élevée. Dans un deuxième temps, l’analyse de contenu latent a permis de dégager certaines tendances au sujet de l’appréciation des deux types d’humour qui ont été examinées en fonction de six thèmes récurrents dans les critiques. Entre autres, la rigueur intellectuelle et l’intelligibilité du discours sont ressorties comme des propriétés très appréciées des critiques des médias et des spectateurs.
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L'esthétique du récit bref à la fin du moyen age : réécritures, marges et interférences / The aesthetic of the short narrative at the end of middle ages : rewriting, margins and interferencesMarchand, Céline 30 June 2014 (has links)
Les derniers siècles du moyen âge européen pourraient être surnommés ‘l'ère de la déconstruction.' aussi, les œuvres littéraires se caractérisent-elles par l'hybridation ou la contamination de traditions et de modèles différents. leur dissonance interpelle. l'impossibilité à les faire entrer dans un cadre de référence précis, la difficulté à les classer témoigne de cette particularité. nous aborderons la question du point de vue du récit bref, en explorant le champ diversifié, européen, de la nouvelle du xiiie au xvie siècle. les conditions culturelles et politiques (système de cours diffusant à partir d'un cadre géographique précis, déplacements des auteurs, échanges et créations entre lieux artistiques et culturels spécifiques, ritualisation des pratiques littéraires, radicalisation des formes poétiques fixes), tout conduit à adopter face à l' ‘objet' littéraire une approche à la fois rigoureuse et pragmatique. l'enjeu est de dépasser les habituels cadrages critiques. a cette fin nous programmons trois directions qui contribueront à mieux définir notre objet :1° normes littéraires et esthétiques : transformations et dépassements. les innovations, les interférences créent les conditions d'un changement d'approche de l'écriture du récit bref. héritières du fabliau et du lai, les nouvelles médiévales ne sont pas encore le produit fini d'une pratique littéraire. les expérimentations (boccace, chaucer, antoine de la sale, cent nouvelles nouvelles, evangile des quenouilles) sont des solutions de compromis entre des formulations encore hésitantes. la nouvelle ne se présente pas comme une réalisation uniforme : les textes circulent et sont modelés par des échanges entre des lieux de productions et de diffusions qui ont leur logique propre (bourgogne, anjou-provence, cités-états italiens…). c'est dans une perspective dynamique que nous nous attacherons à disséquer ces tâtonnements, à repérer des modèles unificateurs et des tensions avec des traditions locales ;2° inscription du sujet dans l'œuvre : qu'il s'agisse de productions savantes ou populaires, d'auteurs uniques ou de travaux collectifs, leur genèse est multiple et diversifiée et passe à chaque fois par une approche critique singulière. les différentes formes de récits brefs ne s'inscrivent pas dans les mêmes temporalités ni dans les mêmes espaces. dans cette exploration, se posera la question complexe de l'inscription du sujet dans la fiction. de boccace à antoine de la sale l'engagement est différent, les méthodes, les pratiques et les résultats diversifiés. d'autres paramètres peuvent rendre plus complexe l'approche critique. c'est le cas de l'evangile des quenouilles. ce recueil de nouvelles racontées oralement par des femmes subit l'empreinte cléricale au moment de la mise en forme, le récit est biaisé par une tradition écrite qui édulcore la parole originelle et la transforme. l'œuvre est ainsi le produit de plusieurs médiations qui renforcent la ‘problématicité' de la nouvelle en y ajoutant la question du ‘genre' (‘gender'). les relations de l'œuvre au réel en sont modifiées.3° la circulation des textes dans cette europe virtuelle soulève une question plus profondément philosophique relative à la crise des croyances à l'aube de la renaissance européenne : qu'il s'agisse des lieux communs, des poncifs de la théologie morale, de l'esprit d'ouverture de l'humanisme naissant ou de l'idée de réformation, les implications politiques et religieuses ne cessent de soulever un questionnement lancinant sur les enjeux des transformations des formes littéraires. la question est encore plus urgente pour la nouvelle. / At the end of the Middle Ages, literary works can be characterised by the hybridisation, or the contamination, of disparate traditions and models. Their dissonance is striking. The impossibility of shoehorning them into the same precise frame of reference and the difficulty in classifying them bears witness to this particularity.We will approach the question from the point of view of the short narrative, exploring the diversified, European domain of the novella from the 13th to the 16th century.The cultural and political conditions (system of knowledge diffusing from a precise geographical frame, authors’ movements, exchanges and collaborations between two specific artistic and cultural spaces, ritualisation of literary practices, radicalisation of fixed poetic form) all lead to applying both a rigorous and a pragmatic approach to the literary ‘object’. Our objective is to go beyond the habitual critical framework.Thus it is with this dynamic and pragmatic perspective that we will set about dissecting these experimentations, these still-hesitant formulae governed by the mutability of the medieval text, which drifts from one form to another. This is also the case for the short narrative that we see elsewhere in the ‘fabliau’, the ‘conte à rire’, the novel, and memoir. These transformations confront us with the choice of individualised approaches for each work, for the application of each short story will forever remain unique and unclassable. Is it not a reflection of a late-medieval society which is searching and has not yet found the definitive form for the expression of new aspirations? It is the only criterion which allows us to define the ‘style’ of the novella.
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