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La métamorphose des fonds de pension dans le contexte de la financiarisation du capitalisme avancé : le cas du Canada

St-Onge, Mathieu 07 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire porte sur la métamorphose des fonds de pension en tant qu'organisations financières dont les activités de placement sont destinées à l'accumulation d'un revenu de retraite. Cette métamorphose est réfléchie dans le cadre d'une analyse de la financiarisation du capitalisme avancé. La financiarisation est définie comme un processus social via lequel la finance tend à encastrer sa propre logique au sein de la régulation de l'activité économique des sociétés contemporaines. Les fonds de pension jouent un rôle moteur au sein de ce processus en raison de leur capacité organisationnelle à centraliser l'épargne salariale et à la convertir en investissement sur les marchés financiers. Nous observons d'une part, qu'en s'accaparant une portion importante des actions émises par les entreprises ainsi que des titres de créance des États, les fonds de pension ont acquis une puissance financière considérable leur permettant d'influencer le fonctionnement normal de l'économie. D'autre part, nous relevons que ce développement financier des fonds de pension semble se construire en opposition avec leur objectif premier de financer les retraites des salariés. Ainsi, à partir du cas canadien, cette recherche s'intéresse plus spécifiquement aux transformations qui animent les fonctions d'intermédiation financière et de protection sociale des fonds de pension dans le contexte de leur montée en puissance. Celle-ci est d'abord située (chapitre I) dans un cadre théorique macro-institutionnel où nous démontrons que le redéploiement de la finance dans l'économie s'appuie en grande partie sur le travail d'intermédiation effectué par ces fonds entre l'épargne, les marchés financiers et les industries. Une revue de la littérature scientifique vient ensuite préciser notre problématique en dégageant les conséquences paradoxales du développement financier des fonds de pension sur le salariat. Après avoir posé ces premiers repères utiles à la compréhension de notre objet de recherche, nous produisons au chapitre II une analyse socio-historique du développement des fonds de pension au Canada. Celle-ci prend la forme d'une typologie historique à travers laquelle sont reconstituées empiriquement les principales phases ayant ponctué le procès d'institutionnalisation des fonds de pension au sein de la société canadienne, et ce, tant sur le plan financier que sur le plan de la protection sociale. Nous proposons finalement au dernier chapitre une interprétation sociologique de la détérioration de la qualité de la protection sociale fournie par les fonds de pension. En nous appuyant sur une analyse détaillée de l'intrusion du risque financier au sein de la structure institutionnelle et organisationnelle des fonds de pension canadiens, nous tentons de démontrer que ces derniers obéissent maintenant à la logique de la spéculation financière au détriment de la logique de la protection sociale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fonds de pension, financiarisation, protection sociale, retraite, capitalisme avancé, finance, marché, organisation
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Vulnérabilité sociale et migration intérieure : étude d'une population de personnes démunies vivant à la rue

Choquette, Anne-Marie 01 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire a pour but d'étudier le phénomène de la migration intérieure de personnes démunies au Canada. Il s'agit d'une recherche-action construite à partir du terrain et d'une demande du milieu communautaire montréalais. À partir de l'analyse de 21 entretiens effectués avec onze personnes migrantes et démunies, clientes d'une ressource œuvrant en prévention de l'itinérance au centre-ville de Montréal, nous étudions les conditions de migration intérieure qui fragilisent ces personnes. Nous cherchons à décrire leur réalité à leur arrivée à Montréal, alors qu'elles vivent à la rue (parcs ou refuges); les besoins qu'elles ont, les moyens qu'elles ont pour y répondre, les obstacles qui se présentent à elles ainsi que leurs raisons de migration. Ensuite, nous explorons les dimensions plus larges et plus sociologiques de la question de la migration des personnes démunies en inscrivant ces déplacements dans le registre de la vulnérabilité sociale. Nous proposons que la migration des personnes démunies est une illustration de la vulnérabilité sociale et en même temps, nous constatons la capacité d'agir que ces personnes possèdent malgré leur grande fragilité. À partir du constat de leur vulnérabilité, nous essayons de dépasser la dimension descriptive en proposant une lecture empirique de figures de mobilité. Nous dégageons deux figures : la migration par fuite et/ou éloignement et la migration comme mode de vie. Nous montrons que les personnes migrent à l'intérieur du Canada et vers Montréal en recherchant un milieu qui soit plus favorable à leur insertion sociale que celle qu'elles avaient dans leur milieu d'origine. Cependant, nous indiquons que leur vulnérabilité sociale les conduit à vivre à la rue à leur arrivée à Montréal, en marge de la société et qu'elles rencontrent alors des obstacles objectifs et subjectifs pour réaliser leur insertion. Toutefois, malgré cette situation, nous soulignons que ces personnes ne sont pas pour autant dans l'inaction. Elles cherchent des solutions à leurs problèmes et tentent de s'en sortir. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Migration intérieure, vulnérabilité sociale, agir, itinérance, ressources communautaires.
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Un diagnostic "psy" invisible : le cas du trouble d'adaptation

Langlois, Simon 12 1900 (has links) (PDF)
Le trouble d'adaptation (TA) est un diagnostic défini par le DSM comme une réaction psychologique à un événement de vie pénible. Sa prévalence clinique est relativement élevée en première ligne médicale où il fait parfois figure de diagnostic officieux de « dépression mineure » et d' « épuisement professionnel ». Bien que le TA soit un diagnostic fréquemment utilisé en clinique médicale, il demeure relativement peu étudié. À peine une centaine de publications scientifiques abordent le diagnostic dans des revues savantes depuis son introduction en 1980. Un tel chiffre contraste avec les milliers d'études menées sur les autres diagnostics psychiatriques dont la prévalence est comparable, notamment la dépression majeure. Cette faible attention scientifique portée au TA interpelle plusieurs chercheurs. La principale hypothèse retenue jusqu'à maintenant pour expliquer ce phénomène est le caractère non spécifique de la définition du TA qui entraînerait des obstacles méthodologiques significatifs. Cependant, plusieurs autres attributs du diagnostic paraissent susceptibles de limiter son étude, dont sa nature relativement bénigne vis-à-vis des autres troubles psychiatriques. Afin d'éclaircir les raisons derrière la faible attention scientifique portée au TA, nous avons procédé à une analyse de contenu thématique de la littérature scientifique abordant spécifiquement le diagnostic. Nous avons ainsi récolté cent quinze textes publiés dans des revues savantes depuis trente ans ayant l'expression « trouble d'adaptation » dans leur titre. Après catégorisation des textes scientifiques et identification des principales dimensions substantives associées au TA, nous avons pu dégager les principaux attributs du diagnostic susceptibles de répondre à notre question de recherche. Cette étude, qui propose un regard sociologique inédit sur le diagnostic du TA, laisse voir que la faible attention scientifique dont il est l'objet est le produit de plusieurs facteurs. D'abord, bien que défini par la psychiatrie, l'objet d'étude que représente TA se dérobe vraisemblablement de cette spécialité médicale par son profil phénoménologique mineur, par l'absence de substrat biologique associé ainsi que par l'approche pharmacothérapeutique minimale qu'on préconise à l'égard du diagnostic. Ensuite, l'ambiguïté fondamentale qui caractérise le TA, le savoir tacite du DSM que requiert son étude ainsi que le bénéfice que le diagnostic retire d'une forme d'invisibilité contribuent aussi à réduire l'extension de la recherche à son endroit. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : trouble d'adaptation, diagnostic, dépression, clinique, psychiatrie
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Entre mémoire vive, connexion et récit-projet : une analyse sociologique du rapport au temps chez les individus « dépressifs »

Moreau, Nicolas January 2009 (has links) (PDF)
Ce qu'on désigne aujourd'hui sous le terme de dépression n'est pas chose nouvelle dans le monde occidental. En effet, même si ce trouble mental fut nommé différemment et prit des formes variées selon les époques et les cultures, on peut presque considérer qu'il naquit en même temps que l'être humain. La dépression, entendue ici comme forme de mal-être, fait donc partie de l'histoire occidentale et ses manifestations et traitements se sont développés parallèlement à l'évolution de la pensée médicale, philosophique et religieuse. Si le phénomène de dépression n'est pas apparu d'un coup de baguette magique, il n'en demeure pas moins qu'au cours des 25 dernières années ce trouble mental et ses remèdes médicamenteux sont passés sur le plan épidémiologique d'un quasi anonymat à une diffusion élargie. Sociologiquement parlant, les troubles dépressifs, devenus aujourd'hui «notre principal malheur intime», présentent en outre la caractéristique de désigner l'envers de la normativité sociale. En ce sens, notre travail s'inscrit dans la lignée de ceux d'Ehrenberg, mais aussi de ceux (déjà anciens, mais toujours pertinents) de Bastide, pour qui les névroses demeurent un objet de travail privilégié pour le sociologue. Utiliser les troubles dépressifs pour comprendre, par un jeu de miroir, les injonctions normatives contemporaines constitue le coeur et le fil conducteur de ce travail. Plus précisément, nous nous attarderons sur la question temporelle. En effet, malgré que la sociologie du temps constitue un champ de réflexion relativement ancien, les différentes approches sociologiques et conceptuelles présentent de nombreuses limites. De plus, l'inflation des discours sociaux sur le thème du rapport au temps laisse à penser que cette question a pris une nouvelle dimension et constitue un enjeu des sociétés capitalistes avancées. En nous basant sur le discours des individus présentant des troubles dépressifs, nous avons pu réinterroger le rapport au temps sous un angle novateur et sociologique, c'est-à-dire dans sa totalité. Afin de circonscrire notre objet de recherche, nous avons élaboré un concept opératoire de «rapport au temps dépressif». Il découle, premièrement, d'une analyse chronotopique d'une socio-historique du rapport au temps et, deuxièmement, des caractéristiques du «rapport au temps dépressif» définies classiquement par le champ psychiatrique. Ce concept opératoire fut confronté au «rapport au temps dépressif» empirique, c'est-à-dire ayant émergé de notre terrain. En effet, 20 entrevues furent effectuées dans la région métropolitaine de Montréal avec des hommes et des femmes adultes présentant des troubles dépressifs afin de saisir comment ces derniers se manifestaient concrètement chez eux. De notre collecte de données, quatre dimensions dans leur forme générique furent extraites du «rapport au temps dépressif». La première est celle de rythme, entendu ici comme suite d'événements. Les trois autres catégories sont celles classiquement utilisées pour situer un événement sur la ligne du temps: les rapports au temps passé, présent et futur. À la suite du jeu d'opposition «conforme»/ «non-conforme», nous nous sommes attardé sur les formes contemporaines du «rapport au temps normal», c'est-à-dire en tant que produit des normes sociales. Trois caractéristiques temporelles principales peuvent y être dégagées. La première résulte du concept de mémoire vive, autrement dit d'un rapport au temps passé instantané et volatile. La seconde est celle de la nécessaire connexion permanente de l'individu avec lui-même ainsi qu'avec son environnement. Enfin, la troisième caractéristique est celle du récit-projet, c'est-à-dire une multiplicité de projets investie subjectivement par l'individu. Nous avons exploré le rapport au temps dans notre étude, mais d'autres éléments d'analyse auraient été possibles. En ce sens, notre travail constitue une illustration de ce que peut apporter une étude du phénomène de la dépression et demeure, par le fait même, une prise de position pour le développement des études sociologiques dans le champ de la santé mentale. Les troubles dépressifs, en tant qu'expérience totale pour l'individu (au sens où ce dernier ne peut prendre congé de son état, ne serait-ce que pour quelques heures), constituent un analyseur social des plus pertinents et ce travail s'est attardé à le montrer. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Santé mentale, Troubles dépressifs, Antidépresseurs, Régulation sociale, Normativité sociale, Individualité contemporaine, rapport au temps.
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Les pratiques du danseur-créateur vis-à-vis des pratiques dominantes en danse contemporaine : trois études de cas

Silva Weber, Suzane January 2010 (has links) (PDF)
Cette recherche a pour but de comprendre comment certains danseurs-créateurs peuvent se distinguer par rapport aux pratiques dominantes de la danse contemporaine. Pour en rendre compte, j'analyse la pratique artistique de trois danseurs-créateurs: Andrew de Lotbinière Harwood, Lin Snelling et Pamela Newell. J'ai observé leurs processus de création et leurs spectacles au cours de l'automne-hiver 2006-2007 à Montréal. Les cinq créations analysées dans cette étude se nourrissent de la performance, de l'interdisciplinarité, de la collaboration, et surtout de l'improvisation en danse. Cette thèse présente un examen de pratiques soutenu par un certain nombre de livres et d'articles dans le domaine des arts, du théâtre et de la danse. Toutefois, les sociologies du corps et plus spécifiquement l'appareillage conceptuel de Pierre Bourdieu m'offrent des voies afin de scruter sous cet angle les pratiques des trois danseurs-créateurs, angle qui vient enrichir mon expérience et ma formation en art en tant qu'artiste et enseignante. Afin d'atteindre mon objectif de recherche. je m'inspire d'une approche ethnographique comme méthodologie, et de l'étude de cas comme démarche. Les données ont été essentiellement collectées à travers des observations, des entretiens, des enregistrements vidéo et divers documents tels des programmes de spectacle, des coupures de presse, ainsi que des articles et des ouvrages spécialisés en danse contemporaine. Pour l'analyse et l'interprétation des données, je m'inspire des principes de Paillé (1994), qui propose une théorisation ancrée construite, entre autres, par le biais de la comparaison entre la théorisation en construction et la réalité empirique. Une analyse thématique et son interprétation ont été accomplies en gardant un contact permanent entre les données brutes et le cadre théorique. Dans les pratiques des trois danseurs-créateurs analysées, l'improvisation sur scène proche des techniques somatiques a une importance fondamentale et résulte de certains aspects récurrents telles que la réduction de la valorisation des mouvements virtuoses et la recherche d'un rôle plus actif pour le spectateur. En outre, les aspects de collaboration rencontrés dans des créations offrent une alternative face au binôme chorégraphe-interprète, valorisant de cette façon le danseur en tant que créateur, capital symbolique primordial dans le champ de la danse. L'interdisciplinarité offre également des voies de création pour un renouvellement de la notion de chorégraphie, non seulement comme art de composition du mouvement, mais aussi comme art qui intègre d'autres éléments et langages. Ces caractéristiques suggèrent l'évolution, le dynamisme et les modifications en ce qui concerne l'habitus du danseur au sein de la danse contemporaine. Face aux pratiques dominantes qui privilégient un rapport instrumental du corps, les pratiques analysées des trois études de cas proposent des échanges, perceptions et gestions des créations renouvelées ainsi que de nouvelles sociabilités en danse contemporaine qui résultent en un rapport au corps plus réceptif, interactif et participatif. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Danse contemporaine, Pratiques dominantes en danse, Processus de création, Danseur-créateur, Improvisation, Champ, Capital, Habitus.
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Essai d'approche socio-historique de l'évolution statutaire de l'art et de l'artiste : parcours de construction et de dilution esthétiques de la représentation

Madelaine, Henry-George January 2010 (has links) (PDF)
Ce travail est fondé sur le constat d'un malaise -profond du milieu professionnel de la culture et le postulat de son lien avec la dissolution du concept moderne de l'art. Elle s'accompagne d'une dilution généralisée de ses modalités particulières dans le procès d'esthétisation du monde qui emporte son être même. Sa virtualisation répond à une radicalisation de la représentation, qui était le lieu propre de l'art, assumé en tant que fiction révélatrice. Elle amène l'être humain à se résoudre au statut de pur spectateur; étranger face au spectacle d'un monde ayant renoncé à son ontologie, synthétique et pleinement symbolique. C'est dans une perspective progressive-régressive articulée sur une approche socio-historique qu'est abordé en premier lieu le procès d'autonomisation statutaire de l'artiste et de l'art sous l'égide de la construction de son concept moderne puis celui des multiples appropriations et récupérations dont il fait progressivement l'objet. L'art en tant qu'art exprimait son concept moderne, son lieu particulier, son statut, le fait que, tout comme l'artiste, il était devenu sujet mais dans sa présente diffusion esthétique, on en arrive à penser qu'il est passé au statut de sujet de conversations. Anne Cauquelin évoque l'idée fertile d'une « rumeur théorique » qui les environne et les conversations à propos de l'art et de l'artiste sont nourries, jusqu'à l'indigestion parfois, de traces dont certaines sont très anciennes. Ce travail s'inscrit donc dans une approche socio-historique pour rendre compte d'une accumulation contrastée de sens et d'exploitations divers autour d'un concept central. II souhaite d'abord exprimer le constat que, de manière originale, autour du mot art se préserve un ensemble de théorisations et d'opérationnalisations, complémentaires mais aussi souvent contradictoires, qui ajoutent des dimensions au débat premier. Elles se sont en effet superposées et mélangées plutôt que remplacées et, pour en décrire la puissance ou la vacuité, en pour ou en contre, elles posent toujours la question de la représentation artistique de et dans la société et le monde, de son caractère éventuellement anticipateur, y compris pour décrire leur insaisissable cybernétisation. Dans une partie introductive, il sera traité de la construction du concept moderne de l'art qui demeure un repère essentiel de notre compréhension contemporaine. On verra qu'il porte encore les traces des sens anciens de ce mot et que ce parcours accompagne la définition progressive des figures de l'individu, de la philosophie et de la science telles qu'elles ont été consacrées dans leur autonomie par la pensée des Lumières. Sans méconnaître l'enjeu individuel lié à la reconnaissance plénière du statut de l'artiste, on y recherchera l'une des composantes de la dimension essentiellement institutionnelle de l'évolution de l'art dans la modernité. Pour me permettre de mieux les situer, j'ai fait le choix de traiter chacune des principales étapes de ce parcours dans son contexte privilégié d'émergence, tant géographique, historique que disciplinaire. Le développement sera ensuite articulé autour des différentes appropriations de ce concept, une fois son autonomie solidement fondée. La première partie sera consacrée à ce que l'on pourrait appeler l'épanouissement intellectuel de ce sujet. C'est la philosophie, via la création de la discipline esthétique, qui contribuera d'abord à l'achèvement de son élaboration et aussi à l'ouverture irréductible des débats qui y sont associés dans des approches qui se spécialiseront de plus en plus. Ce mouvement commence principalement par l'interrogation kantienne du jugement de goût qui demeure référentielle même si on oublie souvent qu'elle se situe aussi plus largement dans la réflexion de l'auteur sur un mode d'accès au monde basé sur la raison et séparant ses modalités cognitive, normative et esthétique. Cette rationalisation, et tout le procès d'abstraction qui suivra, est fondamentalement négatrice d'une participation ontologique originelle, de l'humain et non de l'individu, au monde et à la société, réalisée à travers la sensibilité et le symbolique. Pourtant, elle hérite elle-même des apports d'une réflexion millénaire sur les fondements d'une pensée qui s'est déjà penchée, depuis l'Antiquité, sur les principaux thèmes d'une réflexion et d'une étude qui seront porteuses de nombreux débats, voire de conflits. Ils seront exacerbés par le fait qu'ils sont situés dans des contextes culturels et idéologiques auxquels ils participent directement. C'est le cas de cette philosophie allemande, dont l'apport est majeur sur ce sujet et qui se trouve, de même que l'art, au fondement d'une identité nationale reposant sur l'idée d'une culture partagée. Ces questionnements, que l'on pourrait dire culturellement localisés, ont pourtant une portée universelle et sont intimement associés à la stabilisation d'autres institutions modernes telles que l'université. C'est en effet en son sein que se créent des disciplines qui débutent la parcellisation de son étude. Je reprendrais enfin l'idée d'une « rumeur théorique » pour argumenter le caractère doxique de l'accumulation de sens et d'interprétations produite autour des concepts d'art et d'artiste ainsi que sa poursuite pouvant culminer dans l'incertitude du relativisme contemporain. La seconde partie s'intéressera à l'établissement progressif de ce que l'on peut appeler un monde de l'art, ses dimensions, ses enjeux et leur évolution jusqu'à l'époque contemporaine. II sera d'abord traité de la question des avant-gardes en tant que moteur primordial de la novation esthétique et symptôme majeur des mutations d'un questionnement autour de l'art pour l'art. À la stabilisation des critères permettant de cerner socialement la figure de l'artiste, correspond celle des différents acteurs d'un milieu qui s'ouvre, se transforme aussi peu à peu en marché et se trouve soumis à différentes exploitations. Au travers de l'étude de la création d'institutions publiques, et notamment celle d'un ministère spécialisé au sein de l'administration française, on pourra voir comment se construit cette acception spécifique de la notion de culture dans son opposition à celle d'éducation populaire. Elle montre également la subsidiarisation progressive du concept d'art au sein de celui de culture via l'opérationnalisation croissante de ce dernier. L'exemple des politiques culturelles portées par l'UNESCO permettra de considérer sa généralisation et la dilution d'un propre de l'art dans des enjeux périphériques auquel il participe pourtant hautement. Enfin, c'est autour de la question initiée déjà par Hegel que s'achèvera ce parcours. Je tenterai de comprendre pourquoi cette idée de « la mort de l'art », si mal comprise, a tellement d'audience et comment elle peut emporter également les références fondatrices de ce que l'on pourrait appele le « site de l'esthétique ». Le raisonnement sera alors articulé autour de la double question d'une possible dissolution accompagnée d'une dissémination infinie sous la forme d'une esthétisation du monde. La conclusion, après une synthèse de ce parcours de recherche, un retour sur les options théoriques qui l'articulent et une revendication critique de ses limites mêmes, reviendra principalement sur l'un des aspects majeurs de cette étude socio-historique : le thème de la représentation. Elle est la permanente compagne de ce cheminement et ses enjeux sont multiples. Elle interroge directement notre rapport au monde; sa possibilité même. Elle questionne sa construction intellectuelle et sensible mais se présente également comme la proposition de modalités formelles successives et pleines d'influence sur notre conception du réel. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Art, Esthétique, Post-modernité, Représentation, Symbolique.
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Métamorphose de la représentation sociétale du corps dans la société occidentale contemporaine

St-Jean, Mathieu 05 1900 (has links) (PDF)
Les diverses recherches de la sociologie du corps ont montré la manière dont chaque société institue des façons particulières de concevoir et de percevoir le corps. Cette thèse s'appuiera quant à elle sur la possibilité de considérer le corps humain comme une allégorie du corps social, c'est-à-dire le fait de pouvoir envisager que les idées qui ont cours sur le corps reflètent celles qui ont cours dans la société en général. Les différentes façons de concevoir et de percevoir le corps révèlent les divers processus de naturalisation et de résistance que les sujets tissent avec la réalité sociale. Ces attributs de la monstration du corps dessinent la manière dont les pratiques sociales constituent, reproduisent et transforment la réalité sociale. Située au cœur des transformations de la réalité sociale contemporaine, cette étude vise à démontrer de quelle manière ces transformations engendrent une véritable métamorphose de la réalité corporelle. Nous regarderons notamment les différentes manières par lesquelles la naturalisation du néocapitalisme suscite une mutation de la réalité sociale et de la réalité corporelle. L'enjeu de cette thèse est double. Elle vise à construire un cadre théorique permettant d'analyser le corps dans sa complexité. Au regard d'une typologie de la sociologie du corps, cette approche consiste à faire une synthèse critique de ces différentes approches tout en s'inspirant de certaines théories, dont celles de Slavoj Zizek et de Michel Freitag. Nous aborderons la réalité corporelle en termes de phénoménalité afin d'énoncer son caractère irréductible. Plus spécifiquement, nous dégagerons quatre modalités formelles sur lesquelles va se construire une phénoménalité de la réalité corporelle : l'univers physique, les phénoménalités vivante(s), psychique(s) et sociohistorique(s). Nous remarquerons que les dominances phénoménales de la réalité corporelle instituent une représentation sociétale du corps. Cette institutionnalisation implique une coexistence contradictoire quant aux différentes conceptions (définitions, délimitations, interrelations) de chacune des modalités constitutives de la phénoménalité de la réalité corporelle, faisant en sorte que son unité et sa cohérence restent provisoires. Sous le regard de notre cadre théorique, nous avons analysé une sélection des inscriptions matérielles de certaines pratiques typiques de la société occidentale contemporaine afin de dégager les tendances dominantes quant aux définitions, aux délimitations ainsi qu'aux interrelations des modalités constitutives (physique, vivante, psychique, sociohistorique) de la phénoménalité de la réalité corporelle. Malgré la dominance de certaines tendances, il est essentiel de comprendre que nous estimons que cette dynamique amalgame un certain nombre de tensions, de critiques, de résistances au sein des activités sociales elles-mêmes. Ces pratiques ont été considérées comme typiques en raison de l'importance que connaissent ces dernières dans l'espace public de la société occidentale contemporaine avec la médicalisation du social, l'omniprésence de la culture psy et de la culture de masse. Nos analyses porteront sur certains matériaux de la cinématographie de David Cronenberg, sur certains manuels de psychologie populaire et scientifiques, avec les inscriptions littéraires des biotechnosciences (630 000 articles provenant principalement de Medline). Les principaux résultats de nos analyses empiriques exemplifient une difficulté générale de comprendre la complexité phénoménale de la réalité corporelle, ce qui favorise une naturalisation du néocapitalisme. Les biotechnosciences matérialisent ainsi un éloge du « corps-matière-vivante » et, en même temps, une négation générale de la réalité corporelle en raison de la simplification de sa complexité à cette modélisation. D'une manière similaire, les manuels de psychologie populaire valorisent un état de pure psyché dans lequel l'ensemble de la phénoménalité de la réalité corporelle est conditionné. D'un côté comme de l'autre, la représentation du corps devient le moteur de sa simplification vers l'unidimensionnalité et de la naturalisation du néocapitalisme. Cette simplification de la phénoménalité de la réalité corporelle à une essence favorise l'encadrement institutionnel des rites corporels dans les pratiques quotidiennes. Devant l'inquestionnable, l'insaisissable, l'insondable de son rapport au monde, le sujet contemporain obtient alors une réponse unidimensionnelle favorisant ainsi la performativité et la matérialisation de cette essence « naturelle ». La filmographie de David Cronenberg illustre la densité phénoménale de la réalité corporelle et sa résistance existentielle à ce processus de dématérialisation. La virtualité de cette dématérialisation implique la précarité de ce procès de naturalisation. La résistance s'inscrit dans la part inaliénable et incontrôlable de la corporéité, dans sa dimension pathique, les pratiques de l'existence, la temporalité, l'histoire de la subjectivité, les positions normatives que peut prendre le sujet, etc. Sous ce rapport, la représentation sociétale du corps vacille entre la dématérialisation, qui correspond au procès de naturalisation du néocapitalisme, et la surmatérialisation phénoménale, qui devient le facteur de résistance le plus important. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : théorie générale du symbolique, sociologie du corps, biotechnosciences, cinéma, psychologie populaire, David Cronenberg
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Responsabilité et bio-ingénierie : de la responsabilité sociale des entreprises au problème public

Marchildon, Allison 09 1900 (has links) (PDF)
La présente thèse a pour but de contribuer à une meilleure compréhension de la nature et des conflits sous-jacents aux différences d'attributions de responsabilités en matière de bio-ingénierie, telles que formulées par 39 acteurs sociaux sur le terrain. Pour ce faire, une démarche d'inspiration pragmatiste a été adoptée. Celle-ci s'est déroulée en deux temps. Dans un premier temps, les attributions de responsabilités identifiées sur le terrain ont été confrontées aux théories de la responsabilité sociale des entreprises (RSE), théories actuellement mobilisées dans les milieux académiques lorsqu'il est question de responsabilité en matière d'activité économique. Cette mise en relation a permis d'interpréter une partie des différences d'attributions de responsabilités en matière de bio-ingénierie relevées sur le terrain, c'est-à-dire les différences de contenu de ces responsabilités et les conflits de valeurs et de visions du monde sur lesquelles elles reposent. Mais elle a aussi mené au constat des limites des théories de la RSE pour offrir une interprétation d'une autre part importante de ces attributions, soit les différences quant à la forme de ces responsabilités. Face à ces limites, et toujours dans un esprit pragmatiste, le deuxième temps de cette thèse a consisté à proposer une nouvelle interprétation des observations du terrain. Un cadre d'analyse alternatif a ainsi été construit en vue de fournir une interprétation plus porteuse des différences constatées sur le terrain quant à la forme des responsabilités attribuées en matière de bio-ingénierie, et, de façon corollaire, des conflits qui les sous-tendent. Mobilisant à la fois la sociologie de l'éthique, la philosophie pragmatiste et la sociologie de l'action publique, ce cadre d'analyse a permis de mettre en lumière que les différences d'attributions de responsabilités reposaient aussi sur des différences, voire des conflits de conceptions sociopolitiques entre les acteurs les exprimant. De l'interprétation des résultats du terrain à travers ce cadre d'analyse alternatif a émergé une typologie de sept configurations d'attributions de responsabilités en matière de bio-ingénierie : une responsabilité étatique, une responsabilité naturelle, une responsabilité communautaire, une responsabilité corporatiste, une responsabilité-gouvernance, une responsabilité individuelle de type marchand et une responsabilité scientifique. Mettant en lumière les différentes conceptions sociopolitiques qui sous-tendent les attributions de responsabilités observées sur le terrain, cette typologie a permis une interprétation socio-éthique du « problème public » de la bio-ingénierie. À travers celle-ci, ce sont non seulement les conflits de valeurs et de visions du monde entre les acteurs sociaux interpellés par la bio-ingénierie qui ont pu être éclairés, mais aussi les importants conflits de nature sociopolitiques qui les séparent. Cette interprétation socio-éthique a ainsi permis de constater qu'en s'imposant comme « la » solution au problème public de la bio-ingénierie, la responsabilité sociale des entreprises (RSE), malgré ses apparences progressistes, a contribué à occulter plusieurs visions alternatives de ce problème et de ses solutions, et par conséquent à occulter les importants conflits sociopolitiques qu'elles sous-tendent. Cette interprétation alternative du problème public de la bio-ingénierie a par conséquent permis de constater que devant la pluralité de visions quant à la façon d'envisager ce problème public et ses solutions et l'importance des conflits qu'elles sous-tendent, l'imposition d'« une » vision ou d'« une » solution à ce problème public s'avère difficilement justifiable. L'analyse menée dans la présente thèse renvoie au contraire à la nécessité de penser les « problèmes publics » comme celui de la bio-ingénierie aux niveaux à la fois éthique et politique. Et plutôt que de tendre à surmonter, voire occulter, les conflits qui traversent l'espace social à la recherche d'une solution consensuelle ou d'un compromis favorisant une relative paix sociale, cette avenue doit contribuer à mettre en lumière et à comprendre ces conflits, ouvrant ainsi la voie à un approfondissement démocratique considérable. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Responsabilité, responsabilité sociale des entreprises (RSE), bio-ingénierie (OGM), éthique, sociologie, pragmatisme.
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La fixation du capital dans la propriété foncière : étude de l'évolution des conditions spatiales de la reproduction du capitalisme

Gaudreau, Louis 01 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse consiste en une étude sociologique de la propriété foncière (immobilière) moderne en tant que mode principal d'appropriation du sol et forme essentielle du rapport des individus à l'espace dans les sociétés capitalistes. Elle vise plus précisément à dégager des éléments de compréhension sur l'insertion de cette institution dans la dynamique générale d'accumulation du capital et sur l'orientation particulière qu'elle a donnée à l'évolution de ce mode de production. Ce travail permettra de formuler différentes propositions théoriques sur l'assise spatiale que le capital trouve dans la propriété foncière qui pourront, par la suite, être mises à profit dans une étude des développements récents du capitalisme et de la phase de financiarisation dans laquelle il est aujourd'hui engagé. Cette thèse se divise en deux parties. La première comporte trois chapitres qui présentent le cadre théorique sur lequel s'appuiera, dans un second temps, la recherche sur la propriété foncière. Elle débute par un examen des fondements du capitalisme, c'est-à-dire de la forme de société dont ce mode d'appropriation de l'espace est l'une des composantes essentielles. Ce premier exercice est essentiellement inspiré de la réinterprétation des œuvres de Marx proposée par Moishe Postone. Cet auteur insiste sur le procès temporel d'abstraction qui fonde le capitalisme et qui lui donne une trajectoire historique auto-expansive. Il accorde cependant très peu d'importance à l'espace, un univers de pratique pourtant central dans la formation des conditions mêmes de l'accumulation capitaliste. Les chapitres deux et trois visent donc à enrichir la théorie de Postone d'une dimension spatiale qui est examinée à la lumière des réflexions qu'Henri Lefebvre et David Harvey ont consacrées à cette question. Lefebvre souligne le rôle médiateur de l'espace et sa contribution inévitable à la reproduction de toute forme de rapports sociaux. Dans les sociétés capitalistes, la médiation par l'espace est selon lui en grande partie l'œuvre de l'État et prend la forme d'une abstraction qui donne à l'abstraction temporelle du capital les conditions de sa matérialisation et de sa réalisation. Harvey prolonge le travail de Lefebvre en explorant la manière dont la spatialité abstraite du capitalisme se déploie dans toutes les phases de l'accumulation capitaliste et se présente â l'activité sociale en lui imposant ses exigences contradictoires de fixité et de mobilité. La réflexion amorcée par la rencontre des idées de Postone, Lefebvre et Harvey sur le capitalisme et l'espace constitue le point de départ de la deuxième partie portant sur la propriété foncière et ses liens avec le capital. Le chapitre quatre fait d'abord ressortir les principaux axes d'une théorie marxienne de la propriété foncière. Ceux-ci mettent en évidence la participation de l'État à la production d'un espace foncier abstrait qui crée le capital, tout en réunissant les conditions de sa reproduction élargie. Les chapitres suivants tentent de retracer les principaux moments de la construction de ce lien « organique » entre propriété foncière et capital. Ils présentent l'histoire de la propriété privée de l'espace et de son intervention dans le passage du capitalisme agraire à l'industrialisation, puis au fordisme. Le chapitre cinq porte plus spécialement sur les étapes de la construction d'un marché de l'immobilier qui ont permis cette évolution du capitalisme, alors que le chapitre six décrit les mutations de la finance hypothécaire qui ont accompagné ce processus. Plus elle avancera, plus cette étude se concentrera sur l'évolution de la propriété résidentielle ainsi que sur les conditions spécifiques de sa formation en Amérique du Nord. Enfin, le chapitre sept fait la synthèse des observations qui se dégagent du travail qui précède et les met à contribution dans une analyse des transformations contemporaines de la propriété foncière et de sa soumission croissante à des impératifs d'accumulation financière. En s'inspirant de l'exemple du Canada, il montre que la financiarisation du marché de l'immobilier modifie les conditions spatiales de la reproduction du capital et que, par conséquent, elle permet d'envisager la possibilité d'une transformation profonde des modalités mêmes de l'accumulation capitaliste qui dépasse le simple cadre de ce secteur d'activité. ______________________________________________________________________________
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Processus de typification au sein de la Lebenswelt, constitution originaire de l'alter ego et sphère anté-prédicative chez Alfred Schütz : les limites de la socio-phénoménologie empirique et la possibilité de son dépassement transcendantal

Vachon, David 03 1900 (has links) (PDF)
Le but de la recherche est d'abord de présenter un aperçu de la théorisation d'Alfred Schütz concernant la science du social. Ce regard s'effectue selon trois angles principaux : la conscience subjective, l'intersubjectivité et les structures du monde de la vie. La démarche tente en premier lieu de cerner les aspects centraux chez Schütz concernant ces trois thématiques générales. Ensuite, la recherche présente certaines influences majeures de l'auteur en rapport avec les concepts développés. Ces influences théoriques consistent entre autres dans le pragmatisme de James, le vitalisme de Bergson, la psychologie de la forme et, surtout, la phénoménologie husserlienne. Pour ce qui est de Husserl, au-delà de l'importance qu'il a eue sur l'œuvre entière de Schütz, il est primordial de présenter en quoi Schütz rompt avec la méthode transcendantale du père de la phénoménologie et quelles sont les raisons qui le poussent à demeurer au niveau proprement empirique pour théoriser le social. Le premier chapitre traite de la conscience subjective. Il sera donc question principalement des processus de typification, du concept d'action sociale, du contexte motivationnel, de la structure temporelle de la conscience, de la réduction phénoménologique et du principe d'aperception. Nous terminerons le chapitre en présentant une limite de l'approche de l'auteur qui semble trop mettre d'emphase sur la sédimentation sociale, en oblitérant la capacité du sujet à « échapper » au déterminisme biographique. Le second chapitre aborde le sujet de l'intersubjectivité. Après avoir présenté les conditions de possibilité de l'interaction sociale chez Schütz, et avoir établi la distinction que l'auteur effectue entre l'interaction indirecte (typique) et la relation du face-à-face, nous démontrerons que la théorisation schützienne permet de fonder une sociologie compréhensive de manière épistémologiquement juste. Cette démonstration se fera à partir d'auteurs inspirés par la démarche de Schütz ou proche de celle-ci (Berger, Luckmann, Turner, Mead, etc.) Par la suite, nous nous concentrerons sur le problème particulier de la constitution originaire de l'alter ego, où l'auteur semble aborder le problème de manière simplement liminaire. Un retour à Husserl à partir de son concept d'empathie sera entrepris. Nous complèterons ensuite avec quelques existentialistes (Sartre, Merleau-Ponty, Scheler, etc.), considérant que Schütz s'en remet à l'apriorisme pour expliquer la constitution du phénomène de l'intersubjectivité, sans toutefois développer quant aux implications que cette approche contient (principalement la « nature » de la subjectivité minimale) – ce que les existentialistes abordent plus spécifiquement. Nous terminons en traitant du monde social en général et des structures du monde de la vie en particulier. Les thématiques abordées seront principalement les concepts schütziens de provinces finies de signification, de systèmes de pertinence et de réalité souveraine. Nous retrouverons par la suite le concept-clef de Bergson d'attention à la vie. Ce dernier principe mènera ensuite à une critique importante de Cox, qui considère que c'est justement par l'entremise de cet apport théorique du philosophe français que Schütz a développé une socio-phénoménologie empreinte d'un réalisme ontologique. Nous terminerons en retournant à Husserl au sujet de la sphère anté-prédicative, pour finalement conclure en ouvrant sur la possibilité de traiter de certaines problématiques transcendantales à travers une sociologie d'inspiration phénoménologique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Alfred Schütz, conscience, typification, action sociale, intersubjectivité, phénoménologie, transcendantal.

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