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La figure de l'androgyne dans les romans de Tahar Ben Jelloun : L'enfant de sable et La nuit sacréeEl Bousouni, Abdelmounym January 2006 (has links) (PDF)
Le sujet du présent mémoire porte sur la figure de l'androgyne dans le diptyque de Tahar Ben Jelloun, L'enfant de sable et La nuit sacrée. La singularité de l'androgyne en question émane de sa configuration synchronique alliant les deux pôles sexuels, soit le masculin et le féminin, dans un même corps. L'énoncé narratif est construit autour de ce schème bisexuel qui alterne les deux paradigmes antithétiques de l'androgynie: le premier, profane, est articulé sur une conception négative marquée par la confusion entre les deux pôles sexuels. Ce cas de figure est représenté par Ahmed-Zahra. Le second présente une vision subliminale articulée sur la fusion harmonieuse entre l'élément féminin et l'élément masculin, inspirée par la mystique soufie qui prône une sorte d'eschatologie de l'amour. La relation Zahra-Le Consul est représentative de cette configuration. Au travers de cette double construction se profile une esthétique romanesque impulsée par l'intertexte mystique. De surcroît, la figure de l'androgyne, en tant que lieu du conflit entre les sexes qui l'habitent, offre à l'auteur l'occasion d'investir le champ de l'antagonisme social intersexuel marqué par la domination masculine. L'androgyne s'avère ainsi un corps spéculaire. Afin de rendre compte des enjeux esthétiques et idéologiques de la dite figure dans le diptyque de Ben Jelloun, le présent travail se divise en trois chapitres. Dans le premier chapitre, il sera question de l'androgynie comme représentation mythique. On exposera la dimension sacrée du mythe de l'androgyne dans les cultures dites archaïques puis dans l'antiquité. On étudiera également la dimension universelle et archétypique du mythe. Enfin, on exposera le double rapport antithétique que les anciens établissent entre androgyne sacré et androgyne profane. Dans le second chapitre, on analysera le passage du mythe en question dans la philosophie, inauguré par Le Banquet de Platon. On s'arrêtera également au passage de l'androgyne du mythe platonicien à l'herméneutique mystique et de cette dernière à la littérature occidentale et ce, à la moitié du XIXe siècle. A partir de la combinaison entre l'androgyne platonicien et l'Adam biblique, Michel Tournier, dont on analysera brièvement le roman, Le Roi des Aulnes, forge la figure syncrétique de l'Adam phorique, figure androgynique par excellence que tente de réactualiser le personnage principal, Abel Tiffauges. Dans le troisième chapitre, on analysera toutes les données théoriques autour de l'androgynie et leur application au diptyque de Ben Jelloun. On verra que le roman embrasse les deux aspects de l'expérience androgynique, soit l'androgyne sacré et l'androgyne profane. De plus on approchera le diptyque à la lumière du référent mystique qui impulse une esthétique scripturaire articulée sur le thème de la quête. Enfin, au travers de la figure de l'androgyne se dessine un discours de la stigmatisation qui met en procès le despotisme masculin. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Androgyne, Archétype, Mythe, Soufisme, Corps, Ben Jelloun, L'enfant de sable, La nuit sacrée, Littérature marocaine.
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L'autorité, le temps et le politique : analyse de la crise de la médiation à travers le regard d'une certaine littérature contemporainePerron, Vincent January 2009 (has links) (PDF)
Ce mémoire vise à observer la transformation de l'autorité et du politique en Occident à travers l'observation (parfois hallucinée) qu'en font certains auteurs importants de la littérature contemporaine. Sur l'autorité et son rapport au temps, Alexandre Kojève, Myriam Revault d'Allones, Axel Honneth et Christopher Lasch serviront d'ancrage théorique tandis que l'étude de la mutation du politique face à la montée du centre apolitique sera construite principalement à partir des écrits de Pierre Legendre, Jacques Rancière et Slavoj Zizek. L'analyse littéraire subséquente tournera essentiellement autour d'une certaine littérature américaine, notamment celle de Brett Easton Ellis, Don DeLillo, Chuck Palahniuk et des influences qu'elle produit en France, chez Michel Houellebecq plus spécifiquement. Véritable fenêtre sur le réel, la littérature, bien qu'elle offre une perspective analytique éclatée, demeure une méthodologie incontournable quant au regard qu'elle porte sur l'évolution des moeurs de nos contemporains. L'individu épris de liberté, mais consommateur de médicaments, le nomade du cyber-espace, le déraciné, désensibilisé et déresponsabilisé de la post-modernité restent des figures prégnantes chez tous ces auteurs. La recherche, bien évidemment, sera ponctuée ça et là de constatations tirées de la réalité; elles cadreront radicalement avec la teneur de notre propos. L'homme détroussé de son passé ne peut, en définitive, qu'anticiper l'avenir sous une forme angoissante, voire catastrophique, pavant ainsi la voie à une jouissance sans borne d'un présent hystérique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Autorité, Politique, Centre apolitique, Liberté, Déraciné, Désensibilisé, Avenir, Catastrophe, Présent.
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Le partage des histoires dans trois spectacles de Jan Lauwers : la chambre d'Isabella, Le bazar du homard et La poursuite du ventDumont, Mélanie January 2009 (has links) (PDF)
Parallèlement à sa démarche de plasticien, Jan Lauwers expérimente la scène théâtrale depuis vingt ans avec son groupe Needcompany. La chambre d'Isabella (2004), Le bazar du homard (2006) et La poursuite du vent (2006) placent sa pratique actuelle sous le signe de l'histoire en différents sens. Ces trois spectacles correspondent dans son parcours à la manifestation probante d'un retour au récit qui, corrélativement, voit sa définition et ses codes remis en jeu. Détour aussi bien que retour, le récit se trouvant tout à la fois détourné, retourné, contourné, ce mouvement est observé suivant trois aspects qui ouvrent sur autant de partages. Le premier chapitre convoque le récit dans son acception la plus large, où se rejoignent les deux sens du mot « histoire ». Lauwers procède par va-et-vient entre l'histoire comme story et l'histoire comme history pour raconter et réfléchir des événements passés ou en devenir. Apparaît alors un premier partage par lequel Lauwers sonde la mémoire et le deuil, l'identité et la violence faite à l'homme et au monde. Une fois mis à jour ce que racontent les spectacles, le deuxième chapitre aborde la prise en charge des histoires. Une diversité de moyens d'expression et une pluralité de formes artistiques sont sollicitées dans la représentation par le créateur. Corps, voix, danse, chant, lumière, musique, objets conduisent à une répartition de la fable entre plusieurs instances et modes narratifs. Sont ici considérés les modalités de ce partage des arts tout comme les effets qui s'ensuivent sur la perception et la réception du récit. Un autre partage se dessine dans le troisième chapitre à travers l'importance donnée à l'humour, à l'expression de vitalité des corps ainsi qu'à l'énergie circulant dans et par « le corps de performers », car injectés dans la représentation, ces éléments répondent à la face sombre des histoires. L'itinéraire proposé dans la pratique récente de Jan Lauwers s'achève ainsi sur l'impression qui prédomine au sortir des spectacles: une impression de légèreté offerte en partage. Investiguer les partitions auxquelles sont soumises les histoires suppose une réflexion elle aussi distribuée entre des domaines variés, naviguant de l'esthétique théâtrale à l'art contemporain, de la littérature à la philosophie. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jan Lauwers, Needcompany, Récit, Mémoire, Histoire, Multidisciplinarité, Spectateur.
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Transferts discursifs et intersubjectivité chez Blutch : une recherche esthétique et critique en bande dessinéePépin-Nadeau, Jonathan January 2009 (has links) (PDF)
Notre mémoire vise à étudier l'oeuvre du bédéiste français Blutch en ayant comme point d'appui les portées esthétiques et critiques des jeux interdiscursifs qui s'y manifestent. Ainsi, une réflexion originale sur les spécificités et les potentiels narratifs de la bande dessinée semble se déployer, chez Blutch, au sein d'un ensemble diversifié d'emprunts, de citations et de collages qui puisent dans la bande dessinée, mais aussi dans la littérature, le cinéma, la musique (le jazz, principalement), la danse, le théâtre et les arts visuels.
À travers Waldo 's Bar (1993), Sunnymoon tu es malade (1994) et Mitchum (1996-1999), nos objectifs d'études sont de repérer ce que le discours de la bande dessinée fait des autres discours pour ensuite analyser les problématiques d'auteurs que ces transferts alimentent. L'hypothèse, au coeur de notre mémoire, tend donc à faire de l'interdiscursivité, chez Blutch, le moteur des enjeux singuliers de son oeuvre comme, de manière secondaire, l'occasion d'une légitimation de son médium dans le champ culturel et artistique. Le repérage des divers transferts discursifs au sein des albums ciblés de l'auteur nous a permis, en ce sens, de mettre en lumière un questionnement polysémique, entre originalité et dérivation, autour des problématiques centrales suivantes: une recherche d'abstraction de l'action en bande dessinée, une représentation de l'opacité et du mystère de l'intersubjectivité comme des modalités, des jeux d'influences et des codes de la création. Présent partout mais visible nulle part, Blutch privilégie ultimement la création d'ambiances, le mystère de l'émotion et l'implication subjective sur l'intrigue et le réalisme caractéristique de la production classique en bande dessinée. Nos conclusions soutiennent par ailleurs que son approche transactionnelle et interdisciplinaire est un travail d'innovations qui exploite la perméabilité de son médium et met au jour le statut ambivalent d'auteur de bande dessinée dans la sphère institutionnelle mouvante de la légitimité culturelle et artistique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bande dessinée, Sémiotique de la bande dessinée, Interdiscursivité, Esthétique, Représentation du sujet.
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La déposition des chemins ; suivi de Promenades en territoires éparpillésDawson San Martin, Nicholas January 2009 (has links) (PDF)
Le volet création de ce mémoire comporte trois parties. Dans la première, le sujet affirme son exil en éparpillant ses origines, les saisons et les langues. À la fin de cette partie, le sujet se situe à la croisée des chemins, celui de la mémoire et celui de l'imaginaire. Dans la seconde partie, le sujet choisit de parcourir le chemin lui permettant de construire son propre territoire identitaire. Toute son attention est portée vers le paysage, si bien qu'il pourra déambuler librement au cours de la troisième partie. Il construit alors son identité à partir des signes recueillis à même le paysage montréalais pour que la fin de l'hiver coïncide avec la réconciliation, avec son exil. Les deux premières parties sont écrites en vers -la première étant exempte de ponctuation -, tandis que les poèmes de la troisième partie sont en prose. Cette exigence formelle illustre le parcours du sujet: le projet s'élabore d'abord autour de la rupture pour tendre vers une écriture plus fluide. Le dossier d'accompagnement comprend quatre promenades thématiques. Dans la première, l'exil est présenté comme un état: pour l'exilé, le fantasme du pays perdu est confronté à son appartenance à la terre d'accueil. Cette confrontation empêche l'exilé de s'enraciner dans un pays particulier. Le lieu d'habitation est plutôt un entre-deux qui induit un mouvement. Celui-ci est conceptualisé dans la seconde partie à l'aide de la théorie du sujet lyrique. Le je y est présenté comme une quatrième personne du singulier se projetant dans les autres auxquels il s'adresse, dans les objets qu'il convoque et dans les divers lieux qu'il arpente. La troisième partie se consacre à la déambulation qui est pour l'exilé la seule façon de s'inscrire dans le monde. La quatrième partie soulève la question de la langue: l'écrivain qui écrit en langue d'emprunt n'abandonne pas sa langue maternelle, mais lui donne une place privilégiée afin de rendre compte de l'expérience de l'exil. Ces quatre promenades visent à illustrer l'éparpillement des lieux, du temps et des idées que l'exil implique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Exil, Entre-deux, Sujet lyrique, Déambulation, Lieu, Langue, Altérité, Frontières.
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La bande dessinée amphigourique chez l'éditeur belge Fréon : exploitation singulière d'un médium en transformationDufort Boucher, Sabrina 11 1900 (has links) (PDF)
Dès la fin des années 1980, de jeunes auteurs, désireux de s'affranchir du poids des contraintes de la bande dessinée classique, se sont regroupés afin de mettre sur pied de nouvelles structures éditoriales adaptées à leur ambition créatrice. C’est ainsi que fut créée en 1994, par un groupe d'auteurs belges, la structure éditoriale Fréon. Les œuvres qui y sont publiées, et particulièrement celles de leur collection Amphigouri, détonnent dans le paysage classique de la bande dessinée, révélant un projet éditorial singulier dont notre mémoire a voulu faire état. À partir d’un échantillon de quatre œuvres, nous avons tenté de cerner les caractéristiques qui singularisent ce projet éditorial et d’en évaluer les enjeux pour le domaine de la narration graphique contemporaine. L'analyse systématique des quatre ouvrages nous a permis de relever, tant aux niveaux technique, formel, narratif que thématique, les caractéristiques communes qui construisent l’identité de cette collection, l'exigence de la démarche qui l’anime. L’articulation de ces caractéristiques nous aura ainsi conduite à l’identification du «concept» du projet éditorial qui est l’assise de la collection. Nous en aurons conclu que les œuvres amphigouriques attestent d’une volonté éditoriale cohérente, précise et exigeante. Plus précisément, la collection Amphigouri revendique une utilisation résolument poétique des ressources du médium. Les principales caractéristiques de cette approche semblent être la création d’une nouvelle expression plastique, l’économie du scriptural, un investissement rigoureux de la contrainte modale, l'opacité et la polysémie du récit, la faculté de résister à une lecture immédiate, le choix d’exploiter les arts graphiques «traditionnels», mais également le souci d'une réflexion sur l’acte de narration. Notre démarche nous aura ainsi permis d’analyser une production par laquelle les ressources intrinsèques de la bande dessinée sont mises à profit: une production qui nous laisse entrevoir les nouvelles avenues que le genre mixte du 9e art est susceptible d’emprunter.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fréon, Amphigouri, bande dessinée, narration graphique, modalités expressives.
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Adapte-toi ou crève : l'imaginaire et la fin chez Douglas Coupland et Chuck PalahniukFortin, Émilie 08 1900 (has links) (PDF)
L'imaginaire de la fin évolue et s'actualise sans cesse, au gré du temps. Chez Douglas Coupland et Chuck Palahniuk, il se conjugue au singulier. La fin est intime, personnelle, elle ne concerne que le sujet, et lui seul. Néanmoins, elle interpelle les mêmes traits intrinsèques à tout imaginaire de la fin. La fin est transitive, elle est achèvement d'une chose et commencement d'une autre. Le temps de la fin, quant à lui, est toujours aussi harassant à négocier: passé, présent, futur cohabitent difficilement. Enfin, devant tant de désordres, la langue et l'imaginaire sont à leur tour happés par la confusion. À ces trois constantes s'en ajoute une quatrième, à l'œuvre autant dans Generation X que dans Choke: une sursollicitation de l'imaginaire qui provoque un brouillage important dans la perception du réel. Récits de la fin, Generation X et Choke sont aussi des romans du renouveau. S'ils disent que le monde menace l'individualité du sujet et qu'il est responsable des graves dysfonctionnements qu'il connaît, les romans de Coupland et Palahniuk nous disent aussi que l'homme peut être sauvé, s'il le désire. Il n'en tient qu'à lui. Résultat d'une clairvoyance du monde, d'une amère déception, puis façon de fabriquer du sens, la fin chez eux ne renvoie non pas à une fin du monde, à sa clôture, mais bien à son renouvellement, subjectif. Réaction, elle permet la survie, objet de pensée, elle incite à la perdition. Car si l'homme peut renaître, son monde et son imaginaire, eux, sont voués au désordre.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Coupland, Palahniuk, Fin, Imaginaire, Temps.
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Contes, comptines et histoires pour enfants moroses ; suivi de, La lumière des abyssesLoiselle, Fannie 02 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire de maîtrise est composé de deux parties. La première, Contes, comptines et histoires pour enfants moroses, est un recueil de trente-huit brèves nouvelles, ayant en commun une contrainte de concision formelle et sémantique. Cette contrainte, inspirée du mouvement minimalisme américain, cherche à provoquer une sensation d'hyperréalisme; tout comme dans le monde réel, le lecteur est confronté à des faits épars, à une intrigue relâchée, auxquels il doit contribuer à octroyer un sens, une direction. Les nouvelles mettent en scène des êtres apathiques, à l'identité incertaine, et comportent peu de marqueurs géographiques et temporels. Les événements dont les personnages sont témoins s'insèrent dans l'espace plus ou moins défini entre la banalité du quotidien et l'imprévu, entre l'ordinaire et l'extraordinaire, permettant d'instaurer un rapport dialectique entre les deux. L'étrange ne bouleverse pas radicalement le familier, mais l'habite, s'y insinue, s'y inscrit en filigrane. Au-delà de son titre, le recueil contient plusieurs références aux contes de fées traditionnels. Ce choix esthétique témoigne de la façon dont l'imaginaire de l'enfance teinte subrepticement la vision des personnages. La lumière des abysses, la seconde partie, propose un ensemble de courts essais qui font écho, formellement et sémantiquement, aux nouvelles. Ces essais abordent la plupart des thèmes récurrents (intimité, quotidien, angoisse, solitude, lumière, profondeurs marines, animalité, enfance...) et des caractéristiques (forme brève, dépersonnalisation, blancs du texte...) du recueil. En s'appuyant à la fois sur des réflexions personnelles, des écrits théoriques et des œuvres de fiction, ils cherchent à évoquer les impressions, les mots et les images qui ont accompagné récriture de la première partie du mémoire, à en esquisser la matrice.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Angoisse, Apocalypse, Conte, Enfance, Intimité, Minimalisme, Nouvelle, Quotidien, Recueil, Sens, Témoignage.
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Les Taureaux de Bordeaux : violence et contagion au coeur de l'arèneWatters, Mélina 04 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire se penche sur la série des Taureaux de Bordeaux, réalisée en 1824 et 1825 par l'artiste espagnol Francisco Goya y Lucientes (1746-1828) lors de son exil dans la ville de Bordeaux. Elle est composée de quatre lithographies : El famoso Americano Mariano Ceballos, [Bravo toro], Divertissement espagnol et [Arène divisée] qui représentent chacune un épisode tauromachique. Le regard de ces œuvres sur la corrida est indissociable d'une violence incarnée par des spectateurs qui, au centre de l'arène, prennent part aux combats. Cette représentation des spectateurs s'avère particulière par rapport aux changements qui s'opèrent dans la corrida au XVIIIe siècle. Par exemple, son déroulement se codifie et le public doit maintenant rester dans les estrades. L'objectif de ce mémoire vise à comprendre pourquoi les Taureaux de Bordeaux s'attachent à une dimension violente pour aborder le thème tauromachique. Pour y parvenir, les approches historique, iconographique et anthropologique seront utilisées : la première montrera que l'artiste, en vivant dans un contexte violent (guerre d'Indépendance, par exemple), a pu en observer les répercussions sur les hommes; la seconde servira à déceler comment les lithographies représentent la corrida et la violence; la troisième posera les assises théoriques pour déterminer le type de violence propre à cette série, notamment par le biais de la pensée de l'anthropologue René Girard développée dans La Violence et le Sacré (1972). L'hypothèse défendue est que les Taureaux de Bordeaux représentent une violence destructive, propre aux conflits armés, plutôt qu'à celle qui est intrinsèque au spectacle tauromachique.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Francisco Goya y Lucientes (1746-1828), Taureaux de Bordeaux, lithographie, violence, René Girard, La Violence et le sacré, guerre d'Indépendance.
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Violent pedagogy : the dialectic presentation of visual knowledge in the De humani corporis fabricaKaario, Max 08 1900 (has links) (PDF)
De Humani Corporis Fabrica, produit par André Vésale au XVIe siècle, est un ouvrage anatomique composé de sept livres incluant des textes et des images. Le présent mémoire est une analyse du frontispice de la Fabrica, où l'on voit une scène de dissection située dans un théâtre construit en bois où sont placés de nombreux spectateurs représentés dans des postures diverses. L'espace représenté est encadré par une architecture que l'on peut qualifier de monumentale et de théâtrale, englobant les activités complexes de personnages au centre de la composition. L'image apparaît comme complexe, à cause de la présence d'éléments architecturaux à la fois permanents et impermanents ; sa complexité tient aussi à la représentation de la dissection et aux personnages qui l'entourent : un imposant groupe de spectateurs se pressant autour du personnage central de Vésale en train de disséquer le cadavre. L'objet de ce travail est d'analyser les différents aspects du frontispice comme un tout, en identifiant les outils mnémoniques dont nous soulignons la part de violence. Différents aspects du frontispice sont analysés dans les quatre chapitres (chapitres 2 à 5) suivant la présentation de la fortune critique sur le sujet : l'architecture permanente, l'architecture théâtrale, les spectateurs et la dissection. L'analyse de ces quatre aspects, essentiels dans l'image, permet de présenter une lecture complexe qui révèle la visée pédagogique de ce livre anatomique; celle-ci consiste à donner à voir l'anatomie humaine - telle que définie par Vesalius - comme objet de mémorisation. Nous verrons aussi que l'imagerie de la Fabrica contient des éléments appartenant à des formes plus anciennes de représentations rhétoriques, mettant également en relation violence et art de la mémoire. Ces éléments sont en lien avec un concept pédagogique voulant que, pour être mémorisables, les images doivent contenir de la violence et impliquer l'observateur dans un processus de souvenir cathartique. En prenant en considération son insertion dans la Fabrica en tant que livre, nous serons attentif aux associations du frontispice avec le théâtre, l'architecture et la violence, ces éléments contribuant à créer une tension palpable dans l'image elle-même.
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