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La stratégie sécuritaire des États-Unis dans la corne de l'Afrique depuis le 11 septembre 2001Ral, Noëmi January 2008 (has links) (PDF)
Depuis le 11 septembre 2001, l'administration Bush a mis en place une stratégie sécuritaire controversée dans la Corne de l'Afrique (Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Somalie, Soudan). La stratégie vise à augmenter les capacités militaires de ses alliés, peu importe la nature de leur régime, et, simultanément, à renforcer la présence américaine dans la région pour contrer le terrorisme. Nous avons alors analysé la réinsertion de cette région dans le discours de la menace américain en ayant recours à plusieurs concepts issus de l'approche constructiviste critique. Plus spécifiquement, nous nous sommes demandé de quelles pratiques représentationnelles cette stratégie avait émergé. Afin de fournir des éléments de réponse à cette question, nous avons étudié les représentations des États-Unis, du système international et de la Corne de l'Afrique qui sont apparues dans les discours américains après le 11 septembre. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Politique étrangère des États-Unis, Corne de l'Afrique, Guerre contre le terrorisme, Analyse constructiviste critique.
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Le discours de la guerre de George W. Bush depuis les attentats du 11 septembre 2001 : une symbiose entre «volonté divine» et «nécessités» du tempsCassabois, Yohane January 2006 (has links) (PDF)
Le présent essai critique analyse le discours belliciste que le Président américain formule depuis les attentats du 11 septembre 2001. Suite à la gravité des attaques, George W. BUSH a mis en place un discours plus radical. Présentant la guerre contre le terrorisme comme une lutte historique entre le Bien et le Mal découlant de desseins providentiels, il glorifie la force et la cohésion nationale, tout en prônant une solidarité planétaire. Mêlant, dans ses interventions, le vocabulaire de la religion à celui de l'urgence face à un péril grandissant, il a construit un langage belliciste singulier. Et, parce que cette technique discursive s'articule autour de thèmes traditionnellement chers aux États-Unis, elle se dessine, du moins à l'échelon national, comme une stratégie quasiment inébranlable. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Discours, George W. BUSH, 11 Septembre 2001, États-Unis, Manichéisme, Dieu, Terrorisme, Guerre, Sécurité.
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Bush et l'évangélisme de la peur : l'Iran, « grand satan » dans la croisade contre la terreurGoulet-Cloutier, Catherine January 2010 (has links) (PDF)
Ce mémoire s'intéresse à la représentation de l'Iran par l'administration George W. Bush, telle que véhiculée par la rhétorique officielle de cette administration. Par une analyse de discours poststructuraliste portant sur le lexique, les tropes et les liens intertextuels employés par le président et la Maison-Blanche dans les communications orales et écrites officielles, et en particulier celles publiées durant le deuxième mandat de cette administration (2005-2009), le mémoire mettra en évidence trois modes de représentation de l'Iran: (1) comme État soutenant le terrorisme; (2) comme État dédié à la prolifération et à l'utilisation d'armes de destruction massive; et (3) comme État tyran. Le mémoire soutiendra que, pris ensembles, ces trois modes de représentation ou discours contribuent à imposer une identité à l'État iranien, de même qu'à constituer ce dernier comme ennemi des États-Unis et comme menace à la sécurité nationale américaine et à la paix mondiale. En outre, le mémoire arguera que ces discours sur l'Iran concourent à consacrer une identité nationale positive pour l'Amérique, en représentant cette dernière comme une puissance exceptionnelle ayant la destinée manifeste de répandre les valeurs libérales dans le monde. Le mémoire soutiendra que ces discours sur l'Iran et les États-Unis participent, par extension, à consolider une hiérarchie morale américaine du monde, fortement genrée et racialisée, au sein de laquelle les États-Unis occupent la place prédominante. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Identité nationale, Analyse de discours, États-Unis, George W. Bush, République islamique d'Iran.
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La Roumanie en guerre : analyse des discours du Quai d'Orsay, du Figaro et de l'HumanitéAbdela, Sophie January 2010 (has links) (PDF)
En 1919 s'ouvre la Conférence de paix de Paris dont le rôle est de régler les termes de la paix. Les chefs d'État victorieux se rassemblent dans la capitale française devenue, l'espace de quelques mois, capitale mondiale. Tous les yeux sont rivés sur Paris, au coeur de laquelle les dirigeants des grandes puissances occidentales s'érigent en véritables artisans de la paix. Tous y apportent leur lot d'objectifs, de craintes et d'ambitions. Le mot d'ordre de la délégation française est la sécurité. En effet, tous ses efforts visent à assurer la sécurité de la nation contre deux principales menaces: la revanche allemande et l'expansion bolchevique. C'est dans ce contexte particulier que la Roumanie, située au carrefour des intérêts français, acquiert une importance stratégique nouvelle. Contre les dangers qui la guettent, la France met sur pied des dispositifs stratégiques sécuritaires dont le bon fonctionnement nécessite la participation roumaine. Rapidement, le président du Conseil français, Georges Clemenceau, et son équipe tentent de s'assurer l'allégeance de Bucarest et instrumentalisent la Roumanie pour la sécurité de la nation française. Face à cette politique sécuritaire, les journaux français, plongés dans le tourbillon des négociations de paix, commentent, critiquent, observent et interprètent. Parmi eux, deux quotidiens extrêmement différents: Le Figaro et L'Humanité. Cette recherche analysera le traitement que ces deux journaux ont fait de la politique française vis-à-vis de la Roumanie. A-t-elle généré des commentaires, des critiques et des réflexions? Plus encore, ces quotidiens ont-ils approuvé les stratégies de leur gouvernement ou, au contraire, s'y sont-ils profondément opposés? Bref, se sont-ils faits les véhicules de la politique française à l'égard de la Roumanie? Les visées sécuritaires de Clemenceau ont-elles trouvé un écho dans Le Figaro et L'Humanité? Les résultats de l'analyse de presse démontrent que ce ne fut pas toujours le cas pour Le Figaro, pour lequel la paix primait sur toute autre chose, et que ce ne fut jamais le cas pour L'Humanité dont les objectifs politiques excluaient toute forme de coopération franco-roumaine même si cette dernière servait les intérêts sécuritaires de la nation. Ces observations sont d'une grande valeur puisqu'elles nous éclairent sur l'attitude de ces deux journaux vis-à-vis de la Roumanie, mais aussi sur leur interprétation et leur perception de la sécurité française en 1919. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Relations internationales, France, Roumanie, Hongrie, Le Figaro, L'Humanité, XXe siècle, Conférence de paix de Paris.
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Triste topique : violences postcoloniales entre littérature, journalisme et devoir de mémoire chez Gil Courtemanche et Hans Christoph BuchBouchard, Marie-Pierre 02 1900 (has links) (PDF)
La présente recherche porte sur les modalités et les conditions de possibilités entourant la prise de parole des journalistes-écrivains occidentaux lorsque vient le temps, pour eux, d'écrire par le biais du roman l'altérité intrinsèque et anthropologique que constitue l'univers des violences postcoloniales. Partant de la prémisse selon laquelle ne se prononce pas qui veut au sujet de l'Afrique et de la violence, ce mémoire cherche à montrer, dans une perspective qui emprunte à la fois à une certaine tradition d'étude des topiques et à l'analyse du discours, comment deux journalistes-écrivains parviennent à légitimer leur entreprise littéraire. À cet effet, les romans du Québécois Gil Courtemanche, Un dimanche à la piscine de Kigali (2002), et de l'Allemand Hans Christoph Buch, Voyage en Afrique extrême (2000), œuvres à la croisée des genres, forment notre corpus puisqu'ils constituent tous deux le fruit d'une difficile médiation entre les expériences personnelles des journalistes et le vécu des sujets lésés par ces phénomènes de violence extrême. Ces romans nous intéressent également en ce qu'ils composent avec les préjugés et les réalités qui entourent et le journalisme moderne et, ce que nous appelons dans le cadre de ce mémoire, le topique du reporter de guerre. Aussi, dans un jeu de polarité constant entre écriture et imaginaire, nous observons comment, conscients de leur posture d'énonciation problématique, ces deux journalistes-écrivains négocient de manière très différente avec l'altérité marquée des violences postcoloniales et déploient tous deux des stratégies énonciatives opposées afin de rendre légitime leur prise de parole. Très concrètement, le premier chapitre circonscrit les questions et les enjeux qui sous-tendent la posture d'énonciation du journaliste-écrivain. Puis, à partir de l'étude des différents enjeux historiques, structurels, éthiques et mémoriels liés à l'espace discursif relatif à l'Afrique et à la pratique actuelle de la profession journalistique, surtout en tant de guerre, les deuxième et troisième chapitres interrogent les appareils discursifs déployés par les œuvres de notre corpus.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : journaliste-écrivain, violences postcoloniales, stratégies énonciatives, topique, journalisme moderne, devoir de mémoire
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La Russie et le poids de l'(in)sécurité de la grandeur : l'impact des événements internationaux sur les transformations des fondements identitaires et sécuritaires de la politique extérieure russe (2000-2010)Beaulieu-Brossard, Philippe 04 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire a pour objectif d'offrir une interprétation alternative de la politique extérieure russe par le biais d'une analyse constructiviste critique des transformations identitaires et sécuritaires du discours officiel de 2000 à 2010. Pour ce faire, le mémoire se concentre sur le rôle de l'agence en indiquant comment les élites de sécurité nationale russe (re)construisent continuellement l'identité et la sécurité nationale de leur État et comment les événements internationaux servent régulièrement de tremplin afin de légitimer ces (re)constructions. Le mémoire a pour objectif secondaire de rendre compte de l'impact de ces transformations sur la politique extérieure russe à l'endroit d'États controversés. Le mémoire observe dans cette optique les relations russo-iraniennes en guise d'étude de cas. De 2000 à 2010, le mémoire indique que le thème identitaire de derzhavnost - c'est-à-dire la destinée de grande-puissance - est dominant pour avoir un effet structurant sur la politique extérieure par rapport à d'autres thèmes majeurs tels que la Russie en tant qu'État « européen » ou « démocratique ». Malgré les contraintes épistémiques que représente ce thème identitaire, le rôle de l'agence peut être observé à l'échelle de l'évolution des nuances apportées à cinq marqueurs de derzhavnost : la puissance économique, la puissance militaire, l'exceptionnalisme géopolitique, le statut de membre permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU et l'essence culturelle de la Russie. Le mémoire conclut que les relations russo-iraniennes de 2000 à 2010 peuvent être interprétées dans le cadre d'une quête de reconnaissance de la derzhavnost et de ses marqueurs, plutôt que toutes autres relations identitaires significatives à l'instar de la Russie et de son identité musulmane par exemple.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Russie, Identité, Sécurité, Politique extérieure, Constructivisme, Analyse de discours, Vladimir Poutine, Dmitri Medvedev, Iran, États-Unis
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L'Arctique canadien sous les feux de la rampe : un jeu de politique intérieure?Lalonde-Fiset, Marie-Christine 09 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire a pour objectif de vérifier s'il est possible d'expliquer la résurgence de l'Arctique dans les priorités de politique étrangère du gouvernement canadien depuis 2006 par un phénomène de politique intérieure, jusqu'ici étudié uniquement aux États-Unis, nommé le "rally 'round the flag". L'hypothèse avancée est que les présentations des politiques canadiennes en Arctique sont articulées en termes sécuritaires, visant à créer un sentiment de menace, à raviver le patriotisme et à promouvoir une identité canadienne nordique, de façon à provoquer un ralliement de la population derrière les dirigeants politiques. Le phénomène de "rally 'round the flag" impliquant immanquablement la présentation d'une « crise » internationale à la population, la présente étude se concentrera au niveau de l'individu, c'est-à-dire sur les acteurs ayant le plus de poids pour parler de sécurité, soit le Premier ministre, le Ministre des Affaires étrangères et le Ministre de la Défense. Les documents qui feront l'objet d'une analyse seront ceux qui ont pour but d'établir la position officielle du gouvernement relativement à l'Arctique, de même que ceux qui établissent les actions à entreprendre. Suite à une analyse thématique des prises de paroles de ces acteurs par le biais du cadre constructiviste critique, nous vérifierons l'impact de ces présentations sur l'imaginaire sécuritaire populaire. Pour se faire, l'étude se penchera sur les sondages portant sur l'Arctique ayant été effectué auprès de la population canadienne depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Harper. La dernière étape sera de vérifier si l'intégration, par la population, de la rhétorique de peur relative à l'Arctique entraîne une hausse du soutien populaire dont bénéficient les Conservateurs grâce aux sondages sur les intentions de vote. Nous concluons, sur la base de nos analyses, que les discours sécuritaires sur l'Arctique semblent avoir une influence réelle sur les intentions de vote bien que l'effet de ralliement soit très faible en raison de la non-existence d'une crise à proprement dit dans la région pour le moment.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Arctique, "Rally 'round the flag", Canada, "Sécuritisation", Rhétorique de peur.
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Le Bharatiya Janata Party et ses conflits internes tel que vus par le traitement des minorités religieuses de l'IndeSotiron, Jean-Michel 01 1900 (has links) (PDF)
Le Bharatiya Janata Party (BJP) ou parti populaire indien fait partie du mouvement de l'hindutva qui désire rendre l'Inde plus hindoue, qu'elle devienne un pays officiellement hindou. Le mouvement et le parti sont tous les deux controversés. Le présent travail cherche à mieux comprendre le fonctionnement du BJP. Son traitement des minorités religieuses, soit les chrétiens, les musulmans et les sikhs a été étudié dans ce but. C'est par une revue des publications officielles des 25 premières années du parti qu'a été accompli le travail. L'hypothèse était que le parti est principalement divisé selon des lignes idéologiques, entre extrémistes et pragmatiques. Des paroles inclusives envers les minorités étaient considérées comme l'œuvre de l'aile pragmatique, tandis que des paroles discriminatoires viendraient des extrémistes. La conclusion a été que le parti est bel et bien divisé à ce niveau. L'aile pragmatique semble avoir le dessus, la majorité des écrits est inclusive. Les chrétiens et musulmans ont fait l'objet d'une certaine discrimination. Malgré cela, les paroles les concernant sont largement positives. Les sikhs sont très bien traités dans les publications. Les écrits du BJP sont plus axés sur leurs revendications contre le parti du Congrès et le Pakistan.
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La formulation des politiques publiques sur le trafic international de personnes au Canada : une approche sécuritaire ou humanitaire? (1986-2009)Gosselin, Vincent 08 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire porte sur les politiques canadiennes de trafic international de personnes, de 1986 à 2009. L'approche du Canada est-elle plutôt axée sur des impératifs sécuritaires, ou sur la protection des droits humains des victimes? Trois gammes de concepts sont utilisées pour effectuer l'analyse. Du Garbage Can Model de Lemieux ont été retenus les processus, les courants et la typologie des acteurs. Ce modèle est complété par les concepts de mise à l'ordre du jour et des deux sous-processus de la formulation nommés policy formulation et policy decision-making. Deux pôles idéologiques inspirés d'Oxman-Martinez et ses collaboratrices et de Georgina Vaz Cabral, l'un dit humanitaire et l'autre sécuritaire, ont été définis pour situer le débat dans lequel s'inscrivent les discours analysés. Pour dégager ces idéologies, trois concepts d'analyse de discours tirés de Teun A. van Dijk ont été utilisés : perspectives, comparaisons et thèmes. La première période dégagée, de 1986 à 2000, consiste en une émergence publique de la traite internationale de personnes. Le problème fut d'abord considéré comme une question d'esclavage contemporain, et de plus en plus comme une affaire de criminalité organisée transnationale. Après l'émergence politique de 2000, inaugurée par les négociations en vue de l'élaboration du Protocole des Nations unies visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, seront formulées et mises en œuvre deux politiques de répression du délit de trafic de personnes. Les préoccupations pour les droits des victimes vont prendre une certaine importance dans l'État de 2006 à 2009, mais le cas de la formulation échouée de la Loi sur la protection des victimes du trafic de personnes a mis en évidence les limites du gouvernement canadien. Nous avons découvert qu'au sein du gouvernement canadien, le discours sécuritaire fait priorité sur celui des droits humains, sauf en 2006 et 2007, années pendant lesquelles fut mise en place une politique de protection et d'assistance aux victimes. Généralement, plus les acteurs sont situés proches des instances dirigeantes, plus ils prônent une idéologie sécuritaire. Enfin, Citoyenneté et Immigration Canada a imposé une définition sécuritaire au problème de droits humains dont faisait l'objet le projet de loi nommé Loi sur la protection des victimes du trafic de personnes. Deux phases (sous-processus) sépareraient la formulation de cette Loi, la première (S-222 et S-218) pendant laquelle les questions de droits humains prenaient une part considérable des débats, et la deuxième (S-223) pendant laquelle les nécessités procédurales ont permis à ce ministère de définir les limites du débat et d'exiger un retour au statu quo dans le contenu de ce projet. Toutes les allocutions prononcées lors de ces trois projets de loi ont fait l'objet d'une analyse de discours.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Trafic de personnes, traite des femmes, analyse de discours, analyse de politique publique, idéologie sécuritaire, idéologie humanitaire, Canada.
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La conversation républicaine, sine qua non de la démocratie américaine, première victime de la guerre au terrorismeAndré, Marie-Kettlie 03 1900 (has links) (PDF)
Se présentant comme une démocratie modèle fondée sur un contrat sans cesse renégocié au travers de la conversation républicaine, les États-Unis se sont dotés d'un système politique respectueux des droits de la personne et garant des libertés civiles dans tous les secteurs d'expression sociale. Ce régime, imparfait à sa naissance, a progressé de façon lente, mais constante. Même à la fin du XXe siècle, il n'avait pas encore atteint son plein épanouissement. La démocratie américaine reste perfectible! Bien sûr, des forces restreignent la réalisation du projet initial. Même si, dès 1789, elle a permis d'élaborer la Constitution et, plus tard, ses principaux amendements, la conversation républicaine, SINE QUA NON de la démocratie, n'a jamais pu fonctionner pleinement. L'exclusion d'importantes parties de la population (infortunés, minorités ethniques, femmes) donne une idée des lacunes qu'elle a plus ou moins comblées avec le temps. Déjà limitée en temps de paix, durant les conflits, la conversation républicaine est confrontée à des « mesures de guerre » porteuses de censure et d'autres procédures transformant la communication en propagande et l'information en désinformation. Propagande et désinformation promeuvent alors les intérêts des élites politiques et économiques. La guerre ralentit donc considérablement la mise en pratique des idéaux et elle entraîne même la régression de ce régime.
Ces constats de ralentissement, d'arrêts ou de reculs nous interpellent sur la place de la pratique démocratique aux États-Unis. Nous nous sommes demandée si ce pays, très souvent en guerre, s'est effectivement doté d'une démocratie dont le fonctionnement et la progression normale auraient été malencontreusement stoppés par de nombreux épisodes guerriers ou si, au contraire, le recours récurrent aux mesures de guerre porteuses d'entraves au bon fonctionnement de la conversation républicaine n'est pas, finalement, le scénario rêvé par l'Establishment pour faciliter et rendre incontestable, la gestion efficace du système économique et financier dont cette puissance mondiale est devenue le champion? Pour répondre à cette question, nous avons suivi une approche chronologique qui nous permet de procéder à une analyse des faits et des idéologies qui ont légitimé les guerres. Nous avons étudié les épisodes guerriers qu'ont connus les États-Unis, de la Révolution de 1776 aux conflits locaux qui ont failli « faire éclater » la « guerre froide ». Évidemment, nous avons particulièrement insisté sur la « guerre au terrorisme » menée par Georges W. Bush, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Nous en arrivons à croire qu'en lançant cette Guerre, le Président des États-Unis, conseillé par les Néoconservateurs, a contraint les Américains à abandonner leur idéal de « conversation républicaine ». L'examen précis du contexte de la guerre au terrorisme étaye notre hypothèse. Il souligne le caractère instrumental de cette guerre, et rend compte ainsi de l'impraticabilité de « la conversation républicaine ». Pour garantir la pratique efficace du capitalisme sauvage, l'idéal de « conversation républicaine » a été transformé en un simple outil de propagande, un symbole publicitaire, un thème central de campagne de relations publiques! Nous concluons en soulignant que la guerre au terrorisme dans laquelle Bush a précipité les États-Unis a un impact considérable sur la façon d'interpréter l'histoire de cette grande puissance. Loin d'être « une grande démocratie » temporairement malmenée par quelques conflits, depuis la guerre au terrorisme, nous percevons l'histoire de ce pays comme celle d'une oligarchie qui ne peut fonctionner efficacement que dans un état de guerre permanente où l'idéal démocratique de « conversation républicaine » est remplacé par celui de l'American way of life, sorte de culte de la consommation propice à l'enrichissement des managers et des financiers américains.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Communication, États-Unis, espace public, guerre, guerre au terrorisme, démocratie, conversation républicaine, censure, désinformation, répression, sceau de secret, secret d'État, propagande, sécurité nationale, intérêts public et national, Destinée Manifeste, pragmatisme managérial de Thayer-Ravault, instrumentalisme de Habermas.
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