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Pour un monde chargé de sens : l’univers sensoriel de la pūjā hindoueBlanchard, Marie-Josée January 2011 (has links)
La culture indienne a longtemps été identifiée à une philosophie où le monde n’est qu’illusion, où les sens s’avèrent trompeurs, et où, donc, il est nécessaire de se détacher du corps afin d’atteindre une réalité suprême, en dehors de ce monde. Pourtant, une courte immersion dans la réalité quotidienne de l’hindouisme, en particulier par rapport à sa forme dévotionnelle (bhakti) et au rituel de la pūjā s’y rattachant, laisse entendre tout le contraire. Le monde dévotionnel hindou s’avère en fait plongé dans un univers hautement incorporé et sensoriel.
La présente thèse se donne pour objectif de réaliser la profondeur de cette nature incorporée et hautement sensorielle de la bhakti hindoue. C’est en envisageant l’utilisation des sens non seulement comme le résultat d’un apprentissage culturel, mais également comme le locus de la connaissance du monde, que la méthodologie proposée par l’anthropologie sensorielle nous permettra de réaliser l’ampleur du rôle joué par le sensorium dans la compréhension, l’acquisition et la communication avec le divin.
Nous concentrerons cette étude sur la pūjā hebdomadaire effectuée par la communauté hindoue d’Ottawa au temple Vishva Shakti Durgā. Cette analyse révélera que c’est en utilisant ses sens que le dévot réussit à entrer en contact avec le divin et que c’est également en exploitant divers stimuli sensoriels que le divin réussit à se manifester et à s’incorporer au profit de ses dévots. Le sens de la vision se dévoilera l’un des plus importants dans cette interaction avec les divinités, particulièrement à travers le darśan, mais les autres sens s’avéreront eux aussi essentiels dans cette transaction avec le divin, notamment à travers la musique, les mantras, la prasād, ainsi que les diverses formes de toucher direct ou indirect avec la divinité.
Somme toute, cette étude démontrera que la rencontre avec le divin nécessite en soi l’utilisation d’un sensorium sacré. Les diverses perceptions sensorielles engagées dans cette interaction parlent à la fois à la nature humaine et divine de l’être, et permettent dès lors à la vraie nature de l’humain d’entrer en contact avec la vraie et suprême réalité du divin (bhagwān/brahman).
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Une remise en question de la « langue en danger » : Rôle des représentations sociales dans la caractérisation du kattu nayaka / jenu kurumba comme « langue en danger » en Inde du Sud. / Questioning "endangered languages" : The role of social representations in characterizing Kattu Nayaka / Jenu Kurumba as an "endangered language" in South India.Reid-Collins, Oriana 12 December 2014 (has links)
Cette thèse questionne et relativise la notion de « langue en danger » à partir de l'étude des représentations sociales d’acteurs institutionnels et scientifiques au travers de l’histoire et de locuteurs d’une langue dite « en danger ». La notion de « langue en danger » est appréhendée par des acteurs institutionnels et scientifiques au travers de représentations de la langue comme entité autonome et organique, relié à ses essences. Ces représentations puisent leurs origines dans la période coloniale. En examinant l’histoire d’une ancienne colonie britannique, l’Inde, nous montrons que de telles représentations se sont déployées dans et par des pratiques coloniales visant au maintien de l’ordre social. Il en va de même de certaines pratiques postcoloniales qui s’appuient de plus en plus sur la langue comme moyen nécessaire à l’identification des minorités et commencent à s’articuler autour de la dénommée « langue en danger ». Nous avons mené une enquête auprès de locuteurs d’une langue dite « en danger » pour savoir s’ils la considéraient également comme telle. Nous avons abordé leurs points de vue au travers du concept de représentation sociale et ce afin d'appréhender la manière dont ces mêmes locuteurs comprennent et co-construisent leur réalité sociale. Suite à l’annotation d’entretiens bilingues, nous avons analysé via l’Analyse Conversationnelle la manière dont les représentations émergent dans et par les pratiques interactionnelles. Nos analyses démontrent un écart entre les représentations des locuteurs et celles construites par l’enquêtrice et l’interprète, ces dernières étant plus proches des représentations déployées dans des travaux sur les langues en danger. / This thesis questions and relativizes the notion of “endangered language” based on a study of the social representations of institutional and scientific actors throughout history and of speakers of a so-called “endangered language” today. The notion of “endangered language” is constructed through representations through which institutional and scientific actors construct language as an autonomous and organic whole linked to its essences. These representations originate in the colonial period. By examining a former British colony, India, we show that such representations were used in and by colonial practices to maintain the social order. This is also the case for certain postcolonial practices in India which are increasingly based on language as a necessary means to identify minorities and are beginning to be articulated in terms of “endangered languages”. We conducted a study with speakers of a so-called “endangered language,” to see if they considered it as such. We examined their points of view through the concept of “social representation” in order to grasp how these actors understand and co-construct their reality within interactions. After annotating bilingual interviews conducted via an interpreter, we analyzed the way in which representations emerge in and through interactional practices using an approach inspired by Conversation Analysis. Our analyses show a discrepancy between speakers’ representations and those constructed by the investigator and the interpreter, the latter more similar to representations constructed in scientific and institutional work on endangered languages.
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Variation de la saisonnalité paléogène en Asie Centrale : apport d'une géochimie haute résolution sur des coquilles d'huîtres / Paleogene seasonal variability in Central Asia : constraints from high-resolution geochemistry on oyster shellsBougeois, Laurie 23 October 2014 (has links)
Le climat asiatique est aujourd'hui caractérisé par une forte dualité entre un climat de moussons au Sud-Est et un climat aride en Asie centrale. Ces climats sont tous les deux définis par une saisonnalité marquée, que ce soit en terme de précipitations pour le premier ou de températures pour le second. Si l'intensification des moussons asiatiques au Néogène, liée à l'influence du soulèvement final du plateau tibétain sur les climats asiatiques, semble faire consensus dans la communauté scientifique, la caractérisation des climats paléogènes est encore peu établie. Ainsi la question de savoir quand cette dualité climatique s'est installée en Asie reste encore ouverte. Au Paléogène, les reliefs liés à la collision entre les plaques indienne et eurasiatique étaient encore naissant et la distribution entre les terres et les mers très différente de l'actuelle. Notablement, une vaste mer épicontinentale et peu profonde (la Proto-Paratethys) s'étendait à travers l'Europe et l'Asie Centrale. À la fin du Paléogène, la Proto-Parathetys se retire de l'Asie Centrale, et les hautes topographies asiatiques se mettent en place. Dans ce contexte géodynamique, cette thèse cherche à caractériser les fluctuations à haute fréquence du climat en Asie Centrale afin de comprendre l'évolution de la saisonnalité au cours du Paléogène, et plus précisément pendant la période de l'Éocène (-55 à -34 Ma). Pour cela une approche originale utilisant une méthode géochimique multi- proxy sur des coquilles d'huîtres a été établie. Grâce à l'apport de l'analyse incrémentielle de marqueurs élémentaires et isotopiques sur les coquilles nous accédons aux variations saisonnières de la température et de la salinité de l'eau de mer. Ceci nous permet de mieux cerner les bilans hydriques et thermiques à l'échelle de l'année et ainsi de caractériser le climat d'Asie Centrale à très haute résolution. Combinant cette approche géochimique avec une étude sédimentologique et une étude numérique à plus grande échelle, cette thèse cherche à mieux établir les causes de l'évolution du climat régional au cours du Paléogène. / The modern Asian climate is mainly characterized by a monsoonal duality between humid summers in southern and eastern Asia and arid winters in Central Asia resulting in a strong seasonality in terms of precipitation and temperature in these respective regions. Although Neogene monsoonal intensification - mainly attributed to Tibetan plateau uplift - is well established, Paleogene Asian climate is still poorly understood such that the question of how and when this climate duality was established remains open. During Paleogene times, paleoreliefs due to the ongoing Indo-Asia collision and the land-sea distribution were very different compared to modern. Notably, a shallow epicontinental sea (the Proto-Paratethys) covered part of Europe and Central Asia. During the Eocene (-55 to -34 Ma), the Proto-Paratethys retreated westward while high Asian topographies formed. In this peculiar context, this PhD thesis aims to characterize the evolution of high-frequency climatic fluctuations in Central Asia in order to better constrain the seasonality changes associated with sea retreat, topographic uplift or nascent monsoons. We develop a novel approach using a geochemical multi-proxy methodology on oyster shells. Thanks to incremental analyses of elements and isotopes on bivalve shells, we estimate seasonal variations of temperature and salinity in seawater at high resolution. This enables to constrain precisely the annual-scale water and thermal balances and, by applying this technique to successive oyster bearing deposits widely distributed over Central Asia, aims to characterize Central Asian climate evolution. Combining this geochemical approach with a sedimentological and a numerical studies at larger time- and geographic- scale, this PhD thesis is aiming at better understanding the causes of the Eocene regional climate evolution.
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Passer outre la barrière culturelle : comment les Britanniques se renseignent sur les populations du Canada et de l’Inde, 1757-1774Gervais, Émy 08 1900 (has links)
Dans ce mémoire, nous comparons l’expérience des Britanniques dans deux territoires qui intègrent l’empire britannique après la guerre de Sept Ans. Nous proposons une comparaison de deux régions du globe aux traits contrastés, le Canada et le Bengale, en posant la question : comment les Britanniques se renseignent-ils sur les populations de ces territoires récemment acquis? Notre étude s’inscrit dans plusieurs courants historiographiques qui proposent une relecture de l’histoire de la Grande-Bretagne et de ses colonies, ce qui est le sujet de notre premier chapitre. Dans le second, nous explorons l’après-conquête au Canada. Après avoir mené à bien leur conquête (en 1759-60), les Britanniques en viennent à vouloir administrer les populations qui y habitent. Pour cela, le gouvernement britannique implante un nouveau régime politique jugé adapté aux conditions canadiennes, sans s’encombrer d’une assemblée. Dans la vallée laurentienne, les administrateurs coloniaux doivent toutefois composer avec une population majoritairement d’origine française de confession catholique, ce qui les a menés à modifier le régime dix ans plus tard. Dans le troisième chapitre, nous nous intéressons à la présence britannique au Bengale après la bataille de Plassey de 1757. Dans cette région, c’est par l’entremise de l’East India Company (EIC) que les Britanniques acquièrent une influence sur les pouvoirs locaux, ce qui leur permet d’administrer par l’intermédiaire des gouverneurs de l’Empire moghol (les nababs). Cependant, les différences culturelles étaient bien plus importantes qu’avec la population canadienne d’origine européenne. La population de l’Inde du nord de l’époque est majoritairement de confession hindoue ou musulmane, et emploie le perse comme langue administrative. Grâce à notre lecture de la correspondance officielle, entre les administrateurs coloniaux et le gouvernement métropolitain pour le Canada, et entre les agents de la compagnie et ses directeurs pour le Bengale, nous affirmons que dans les deux situations, les Britanniques tentent de se renseigner. Cependant, d’importantes différences de nature institutionnelle et culturelle singularisent les types d’information recherchés ainsi que les démarches de collecte de l’information. Les résultats de nos recherches convergent finalement en un point : la quête d’information passe par toute une gamme d’intermédiaires locaux.
Dans le dernier chapitre, après avoir exploré les « ordres informationnels » mis en œuvre ou adaptés par les Britanniques dans les deux contextes coloniaux, l’étude s’intéresse à l’information coloniale telle qu’elle est reçue et mise en forme en métropole. À cette fin, les efforts des officiels et parlementaires pour se renseigner sur les conditions coloniales lors de l’ébauche de deux lois, l’Acte de Québec (1774) et le Regulating Act (1773) sont mis en lumière grâce à une lecture des débats parlementaires. Finalement, pour s’informer sur le Canada, les membres du gouvernement britannique misent beaucoup sur l’aide des administrateurs coloniaux ayant séjourné dans la colonie, alors que sur l’Inde ils s’appuient davantage sur une source documentaire, soit les livres de l’EIC, révélant ainsi un autre contraste entre les deux situations à l’étude. / This study compares methods of information gathering in two territories that became part of the British Empire after the Seven Years’ War. We bring these two extremely different regions into the same frame by asking: how did the British gather information about the populations of Canada and Bengal? Our study is part of several historiographical currents that offer a rereading of the history of Great Britain and its colonies, which is the subject of our first chapter. In the next chapter, we explore the post-conquest era in Canada. After the conquest of this territory (1759-1760), British authorities faced the task of administering the Canadian population. At first, they tried to implement a new governmental regime deemed suitable for the Canadian context. However, since the majority of the population they governed was of different religious denomination (Catholics) and of French origin, they had to modify the regime ten years later. In the third chapter, we look at the British presence in Bengal after the battle of Plassey in 1757. The British, through the East India Company, acquired a certain influence over local authorities, which allowed them to govern indirectly via the Mogul Empire’s governors, the nabobs. Nevertheless, cultural differences were much more significant than with the Canadian population of European origin: the Mogul Empire was a Muslim polity, with a Persian administration, and much of the population was Hindu. From our reading of the official correspondence, between the colonial administrators and the metropolitan government in the first case, and between the agents of the company and its directors in the second, we affirm that in both situations the British tried to gather more information. However, important institutional and cultural differences distinguish the types of information sought as well as the approaches to collecting information. The results of our research ultimately converge on one point: the search for information passed through a whole range of local intermediaries.
In the last chapter, after having explored the “information order” implemented or adapted by the British in each colonial context, the study considers how colonial information was received and shaped by the metropolitan authorities. To this end, the efforts of officials and parliamentarians to learn about colonial conditions during the drafting of two laws, the Quebec Act (1774) and the Regulating Act (1773) are highlighted through a reading of the Parliamentary debates. Here also, many differences are visible. To become informed about Canada, British authorities relied heavily on the help of the colonial administrators who stayed in Canada after the regime change. However, in the Indian case, they depended mostly on documentary sources, namely the books of the EIC.
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Le Bodhicaryāvatāra de Śāntideva : une approche non métaphysique de l'éthique / The Bodhicaryāvatāra of Śāntideva : a non metaphysical approach of ethicsLavis, Alexis 01 December 2017 (has links)
Le Bodhicaryāvatāra de Śāntideva, rédigé sans doute au début du VIIIe siècle, représente l’un des textes majeurs du bouddhisme indien tardif. Cet ouvrage fondamental présente la voie ou la pratique d’un nouveau type d’être seulement tendu par le souci d’éveil : le bodhisattva. Cette voie ou cette pratique conduit à s’affranchir, via une éthique méditative et réflexive, de la double croyance illusoire en l’identité réelle, personnelle, intérieure et l’identité réelle des « pragmata » extérieurs – autrement dit du sujet, de l’objet et leurs relations. Cependant, l’éthique, comme la morale d’ailleurs, se fonde sur l’idée d’élévation de soi jusqu’à sa pleine essence. Son sol appartient à l’ontologie, c'est-à-dire à l’interprétation de l’être ou de la présence à partir de la notion d’identité. Comment dès lors comprendre la perspective du Bodhicaryāvatāra qui possède à coup sûr une dimension éthique, tout en récusant radicalement la réalité de quelque chose comme une « nature propre » (svabhāva) qui serait ou non à réaliser ou à actualiser ? C’est impossible tant que l’on se place dans l’horizon métaphysique qui pense à partir et en direction de l’ontologie. La première ambition de cette thèse consiste donc à ménager un espace interprétatif à partir duquel le texte de Śāntideva puisse être reçu et entendu. Cela exige une confrontation avec la tradition philosophique occidentale sous-tendue par cette perspective métaphysique ainsi, évidemment, qu’avec la linguistique comparée. Deux courants de pensée nous sont apparus particulièrement propices à la rencontre : la phénoménologie et la systémique. La seconde ambition de cette thèse est de proposer une nouvelle traduction française du texte sanskrit de Śāntideva, qui se fonde sur les avancées interprétatives mentionnées / The Bodhicaryāvatāra of Śāntideva, probably written in the early eighth century, is one of the major texts of late Indian Buddhism. This fundamental work presents the way or practice of a new type of being, only tensioned by the desire for awakening: the bodhisattva. This path or practice leads to a meditative and reflexive ethic able to eliminate the illusory double belief in the real, personal, inner identity and in the real identity of the external "pragmata" - in other words, the subject, the object and their relations. However, ethics, like morality, is based on the idea of elevation of the self to its full essence. Its ground belongs to ontology, that is to say: the interpretation of being or presence from the notion of identity. How then to understand the perspective of the Bodhicaryāvatāra which certainly has an ethical dimension, while radically rejecting the reality of something like a "self-nature" (svabhāva) that would or should not be realized or actualized? It is impossible, as long as one places oneself in the metaphysical horizon; which considers everything from and towards ontology. The first ambition of this thesis is therefore to provide an interpretative space from which the text of Śāntideva can be received and heard. This requires a confrontation with the Western philosophical tradition underpinned by this metaphysical perspective as well as, of course, with comparative linguistics. Two streams of thought appeared to us particularly conducive to the meeting: phenomenology and systemic. The second ambition of this thesis is to propose a new French translation of the Śāntideva’s text from Sanskrit, which is based on the mentioned interpretative advances.
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Être sikh en diaspora : mobilité transnationale, politique de reconnaissance et reconfigurations identitaires chez les sikhs britanniques / Being Sikh in the Diaspora : transnational mobility, politics of recognition and identity narratives among British SikhsMoliner, Christine 18 June 2018 (has links)
Minorité ethno-religieuse originaire du Nord-Ouest de l’Inde, les sikhs ont une longue histoire migratoire qui prend naissance pendant la colonisation britannique. Cette thèse s’intéresse à la manière dont les sikhs de la diaspora, et particulièrement ceux de Grande-Bretagne, ont contribué de manière décisive à définir les contours de l’identité sikhe contemporaine.Pour ce faire, nous nous intéressons à la genèse coloniale du discours identitaire dominant, développé par l’élite sikhe réformiste dans la deuxième moitié du 19e siècle, qui repose sur l’élaboration de frontières socio-culturelles rigides séparant les sikhs des non-sikhs et sur la création d’une communauté unie et distincte, dotée d’un univers symbolique autonome, de rites propres et d’une histoire particulière. Cette notion normative d’une communauté sikhe monolithique s'est trouvée consolidée en Grande-Bretagne sous l'effet des politiques publiques et de décennies de mobilisations communautaires pour le turban. La politique sikhe de reconnaissance repose sur l’idée d'exceptionnalisme des sikhs, de leur contribution importante à la société britannique et d’une relation historique privilégiée avec les anciens colonisateurs. Cependant, l’étude de la pluralité des appartenances socio-religieuses – en particulier sectaires et de caste - révèle la diversité des manières d’être sikh en diaspora et bat en brèche les prétentions du leadership à parler au nom de « la » communauté sikhe. / As an ethno-religious minority originating from the North-West of India, the Sikhs have a long migration history, starting during the colonial period. This dissertation focuses on how the Sikh diaspora, particularly British Sikhs, have decisively shaped contemporary Sikh identity narratives.Sikh dominant identity narrative was shaped in a dialogic relation between the colonizers and Sikh intellectual elite in the 19th century and it relied on rigid boundaries between Sikhs and non-Sikhs. Sikh reformists strived to create a unified and distinct community, with its own rituals, symbols and collective memory. This normative definition of a homogeneous community has been strengthened in post-colonial Britain, under the influence of public policies towards immigrant minorities and of Sikh politics of recognition. The latter draws on the idea that Sikhs represent a model minority, entertaining a priviliged relationship with the British.However, the diversity of socio-religious practices and belonging observed during fieldwork highlights that, despite Sikh leadership claims to represent a homogenous community, there remains a plurality of ways to be a diasporic Sikh.
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L'internationalisation du management en Inde par la formation : les effets du "PGPMX" sur des managers indiens de grandes entreprises industrielles publiques / Internationalization of Management in India by Advanced Training : the Effects of the PGPMX on Indian Managers in Large Public CompaniesMartin-O'Brien, Josiane 05 October 2016 (has links)
Dans le contexte des effets de la mondialisation sur une économie émergente, le travail de recherche présenté ici s’attache à démontrer le processus d’ouverture internationale du manager industriel indien. Face aux mutations auxquelles sont confrontées les entreprises de la dixième économie mondiale, il est à la fois l’acteur de l’internationalisation et l’objet des transformations induites par celle-ci. Une recherche empirique et qualitative menée dans des entreprises industrielles indiennes décrit et modélise cette ouverture internationale pour la catégorie des managers intermédiaires, par le biais d’un programme de formation supérieure en gestion international indien, qui sert de cas d’étude : le Post Graduate Diploma in Management for Exécutive – PGDMX- dont le modèle réfèrent est américain. S’appuyant sur une analyse réflexive du discours de managers indiens diplômés PGPMX, ce travail s’attache à s’interroger sur l’homogénéité des pratiques et des théories managériales vis-à-vis de la spécificité de la culture du management à l’indienne. La mobilisation des concepts de la théorie de la pratique de Pierre Bourdieu, conduit à porter son attention sur l’existence d’un habitus international, et d’un gain en capital symbolique, culturel et social pour le manager diplômé du PGPMX. Les résultats montrent aussi une tension entre les nouveaux principes managériaux et les valeurs ancrées dans la culture indienne, en même temps qu’un processus « d’indigénisation sociale » du diplôme. Ce travail s’adresse, certes, aux entreprises publiques indiennes et en particulier aux services RH sur la gestion des talents, mais aussi aux Ecoles de management en Inde et en Occident; ainsi qu'aux entrepreneurs étrangers qui souhaitent développer des activités en Inde, en mettant en évidence la force de la violence symbolique, liée à toute intrusion culturelle, et source de résistance de par la nature autonome de la tradition indienne, à la fois industrielle, culturelle, et humaine. / In the context of the effects of globalization on an emerging economy, the research presented here is aimed at demonstrating the process of internationalization of middle managers in Indian industrial enterprises, via advanced management training. These very large public enterprises are both, key actors engaged in deploying globalization effects, and the objects of those transformations. Based on empirical and qualitative study, using semi-structured interviews carried out in these large Indian industrial enterprises, what follows is a report describing and modeling the internationalization of a panel of former participants of a Post Graduated Diploma in Management for Executives (PGPMX), of American MBA inspiration. The originality of this research is to offer a reflexive report of the nature of this training, as the participants experienced it, and the consequences for them professionally and personally. This allows the investigation of the fit of managerial practices and theory as offered by business schools, using the US model vis-à-vis the managerial demands in Indian enterprises, wrapped in the specificities of the Indian culture. As an interpretative strategy, the data gathered from the extensive field work was treated in reference to the project of Pierre Bourdieu—with particular attention to the figure of habitus, and special focus on modifications of capital’—symbolic, cultural and social; Result show a gain in all three, and reveal a residual tension between the new management principles, and the traditional values. This research, should be of value for the Human Resource Development function of Indian Industrial Enterprises, and for the schools of management—both Indian and Western, that offer these training programs. It should also interest foreign enterprises that seek entry into the Indian market, by enabling a better comprehension of the ‘symbolic violence’, associated with the intrusion of foreign cultural practices and values.
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La danse cobra comme espace de transformation des dynamiques de genre : regards sur les femmes Kalbeliya du Rajasthan en Inde du NordSaulnier, Marianne-Sarah 02 1900 (has links)
This thesis brings to light the women of the Kalbeliya community, a caste of snake charmers from Rajasthan. Since this practice has been deemed illegal in India since 1972, Kalbeliyas have found an alternative by replacing snakes with dancing women. Increasingly popular in Rajasthan, this practice called Kalbeliya dance or cobra dance, involves the presence of women dressed as cobras on stage, performing gestures directly inspired from the dangerous reptile. On stage, they are generally accompanied by professional musicians from various Muslim communities of the region.
Since the creation of this dance, fewer and fewer men participate to their family’s economy. In fact, it is their dancing wives who become the sole provider of the household. This situation is at the very least unusual considering that Kalbeliya women – as are most women from the region of Rajasthan – practice purdah, a strict form of segregation of living spaces. This segregation is characterized by the dividing of the spaces allocated to women. It is usually expressed by an interdiction prohibiting women from leaving their home alone and without a veil as well as being prohibited from holding any form of remunerated employment. Consequently, the access to the public sphere is generally the jurisdiction of men, thus limiting the emergence of women in the cultural and economical spheres of the community. The objective of this thesis is therefore to demonstrate how the cobra dance participates in transforming the gender dynamics of the Kalbeliyas. Starting from the assumption that the purdah somehow forms the cornerstone of feminine ideals in the region of Rajasthan, this thesis will demonstrate that the dance infringes on several codes of conduct on many levels, as well as on the expectations of men and women and so, it contributes to transforming the gender dynamics within the community. A sub-objective of this thesis will be the discussion of concrete gains that women may obtain through dance. These gains can be observed especially in the capabilities, agencies and the living standards of these dancing women.
This thesis is based on two field trips in India: a preliminary field trip (2013/2014) and another that occurred in 2017/2018, adding up to more than one year of research in Rajasthan. Established on participatory action research and collaborative anthropology, the methods recommended to obtain data are mainly participant observation as well as the gathering of semi-structured interviews, life stories and lifelines.
Through an intersectional analysis of gender roles, this research will show that these cobra women embody a liminal role in which they must both infringe and respect the gender norms in effect in the region. Hence, the cobra dance allows the infringement of many codes of conduct associated with women in northern India. This thesis will demonstrate that these infringements are involved in normalizing certain changes in the gender dynamics. Following the completion of this study, it will be possible to see the advantages and inconveniences of the dancing in the daily lives of the women who practice cobra dancing. If in certain cases the dance can create more vulnerability to the dancers, we will see that it also offers considerable and multiple opportunities of agency. However, it will be shown that these gains are not without risks and that they remain fragile; they may be easily revoked, perhaps disappear due to different factors that will be clarified in this study. This thesis will thus bring to light the strategies of negotiation that these women use through their role as dancers to carry out their personal projects, their family duties and even, improve their living standards. / Cette thèse porte sur les femmes de la communauté Kalbeliya, une caste de charmeurs de cobras du Rajasthan. Cette pratique étant désormais illégale en Inde depuis 1972, les Kalbeliya ont contourné cette réalité juridique en remplaçant le serpent par une femme danseuse. De plus en plus populaire au Rajasthan, cette pratique nommée danse Kalbeliya ou danse cobra implique la présence de femmes sur scène parées en cobra et exécutant une gestuelle directement inspirée du dangereux reptile. Lors des concerts, elles sont désormais généralement accompagnées de musiciens professionnels issus de différentes communautés musulmanes de la région.
Depuis l’avènement de la danse, de moins en moins d’hommes participent à l’économie de leur famille. En effet, ce sont plutôt leurs femmes danseuses qui deviennent les uniques pourvoyeuses du foyer. Cette situation est pour le moins inusitée considérant que les femmes Kalbeliya — comme la majorité des femmes de la région du Rajasthan — pratiquent la purdah, une forme stricte de ségrégation des espaces de vie. Cette ségrégation est caractérisée par une division des espaces accordés aux femmes et s’exprime habituellement par une interdiction de sortir de la maison seule et non voilée ainsi que par l’impossibilité d’avoir un emploi rémunéré. De ce fait, l’accès à la sphère publique est généralement l’apanage des hommes, limitant ainsi l’émergence des femmes dans les sphères culturelles et économiques de la communauté. Cette thèse aura donc pour objectif de démontrer comment la danse cobra participe à transformer les dynamiques de genre chez les Kalbeliya. En prenant comme prémisse que la purdah constitue en quelque sorte le socle de la construction des idéaux de la féminité dans la région du Rajasthan, cette thèse démontrera que la danse transgresse à plusieurs égards de nombreux codes de conduites et d’attentes associés aux hommes et aux femmes et donc, qu’elle contribue à transformer les dynamiques de genre à l’intérieur de la communauté. Cette thèse aura aussi comme sous-objectif de discuter des gains concrets que les femmes peuvent obtenir à travers la danse. Ces gains peuvent s’observer plus particulièrement chez ces femmes danseuses à travers leurs capabilités, agentivités ainsi que dans leurs conditions de vie.
Cette thèse est basée sur deux terrains en Inde : un préliminaire (2013/14) et un autre qui a eu lieu en 2017/18, totalisant en tout plus d’un an de recherche au Rajasthan. Ancrées dans la recherche-action participative et l’anthropologie collaborative, les méthodes préconisées à l’obtention des données sont principalement l’observation participante ainsi que la collecte d’entretiens semi-dirigés, de récits et de lignes de vie.
À travers une analyse intersectionnelle des rôles de genre, cette recherche démontrera que ces femmes cobra habitent un rôle liminaire dans lequel elles doivent à la fois transgresser et respecter les normes de genre en vigueur dans la région. De ce fait, la danse cobra permet la transgression de nombreux codes de conduite associés aux femmes en Inde du Nord. Cette thèse démontrera que ces transgressions participent à normaliser certains changements dans les dynamiques de genre. Au terme de cette étude, il sera possible de voir les avantages et les inconvénients de la danse dans le quotidien de ces femmes qui pratiquent la danse cobra. Si dans certains cas, elle vulnérabilise davantage les danseuses, on verra qu’elle offre aussi de considérables et de multiples possibilités d’agentivité. Toutefois, il sera démonté que ces gains ne se font pas sans risques et qu’ils demeurent fragiles ; ils peuvent leur être facilement révoqués, voire disparaître en raison de différents facteurs qui seront explicités dans cette étude. Cette thèse mettra donc en évidence les stratégies de négociation que ces femmes utilisent à travers le rôle de danseuse pour réaliser leurs projets personnels, leurs devoirs familiaux et même, améliorer leurs conditions de vie.
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Le cadrage de l’action collective des femmes du hindutva : mères, victimes et guerrièresLaporta, Justine 08 1900 (has links)
Ce mémoire analyse la participation des femmes au nationalisme hindou associé au hindutva à travers la perspective de l’action collective, et ce, durant le premier mandat du très charismatique et nationaliste Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi (2014–2019). Plus spécifiquement, il s’agit de cerner le narratif mobilisé se matérialisant en actions concrètes par les organisations féminines de la société civile du hindutva les plus importantes, la Rashtra Sevika Samiti et la Durga Vahini.
Une analyse de cadrage médiatique permet de recenser les cadres de l’action collective qui sont fondés sur des conceptions socialement construites de la féminité et mobilisés par ces organisations féminines du hindutva. En plus de démontrer la forte prévalence du cadre féminin de la victime, suivis de près par celui de la mère et, finalement, celui de la guerrière, les résultats obtenus démontrent la mobilisation simultanée d’un cadre de compréhension global, le cadre cardinal du hindutva, véhiculant une hindouïté basée sur l’adéquation entre la religion et la nation hindoue. La prédominance des campagnes contre le love jihad et de leur narratif conspirationniste anti-musulman est attribuée au nouvel alignement de cadres issu de la structure d’opportunité politique que représente l’élection majoritaire du BJP. Avec l’élection de Narendra Modi, le parti nationaliste de droite qu’est le BJP solidifie ses positions néolibérales et mobilise un narratif faisant la promotion de l’empowerment féminin. Ces alliances s’inscrivent dans la montée du fémonationalisme, néologisme pouvant être attribué aux idéaux féministes et nationalistes associés à des discours et des politiques xénophobes et, plus particulièrement, anti-musulmans. / This thesis analyzes women’s participation in Hindu nationalism associated to the hindutva ideology through the perspective of collective action, during the first term of the charismatic and nationalist Prime minister of India, Narendra Modi (2014–2019). More specifically, it seeks to identify the narrative being mobilized and materialized in concrete actions by the most important female hindutva civil society organizations, the Rashtra Sevika Samiti and the Durga Vahini.
A media framing analysis identified the collective action frames based on socially constructed conceptions of femininity and mobilized by these feminine organizations of the hindutva. In addition to demonstrating the high prevalence of the feminine victim frame, closely followed by that of the mother and, finally, that of the warrior, the results demonstrate the simultaneous mobilization of a global framework of understanding, the hindutva master frame, conveying a Hinduism based on the adequacy between religion and the Hindu nation. The predominance of anti love jihad campaigns and their conspiratorial anti-Muslim narrative is attributed to the new frame alignment emerging from the political opportunity structure represented by the majority election of the BJP. With the election of Narendra Modi, the BJP right-wing nationalist party solidifies its neoliberal positions and mobilizes a narrative promoting female empowerment. These alliances are part of the rise of femonationalism, neologism that can be attributed to feminist and nationalist ideals associated with xenophobic and, more specifically, anti-Muslim discourses and policies.
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A giant snake and a goddess of wealth : experiences of sorcery and healing in Northeast IndiaParent, Émilie 05 1900 (has links)
Dans cette thèse, j'étudie les pratiques de sorcellerie et de guérison chez les Khasi, une communauté tribale du nord-est de l'Inde. Ceux-ci forment la majorité de la population de l'état du Meghalaya. À la suite de la colonisation britannique, ils se sont principalement convertis au Christianisme. Cependant, malgré leur adoption d’un mode de vie ancrée dans la modernité et les changements socioculturels subséquents, les discours sur la sorcellerie prévalent encore aujourd'hui. Selon les Khasi, les pratiques de sorcellerie sont encore très répandues et plusieurs malédictions continuent d'affecter la population. Afin de lutter contre ce fléau, la guérison traditionnelle est fréquemment recherchée. Pour les Khasi, la preuve de l’existence de la sorcellerie se trouve dans les symptômes physiques ressentis par les victimes et par les morts mystérieuses qui se succèdent. Afin de mieux comprendre la réalité de la sorcellerie chez les Khasi, j'utilise l'approche théorique et méthodologique du tournant ontologique en anthropologie. Elle permet de jeter une lumière nouvelle sur l’étude de la sorcellerie. En effet, tout au long de l'histoire de l’anthropologie, les chercheurs ont voulu donner un sens à l'ensemble complexe de croyances et de pratiques qu'est la sorcellerie. Ils l'ont surtout expliqué comme faisant partie de la rationalité des peuples «primitifs», ou en réaction à des bouleversements sociaux. Le tournant ontologique apporte une nouvelle manière de comprendre la sorcellerie et sa réalité. Dans cette thèse, je m’appuie sur les travaux de Strathern, Descola et Viveiros De Castro, entre autres, pour montrer comment la sorcellerie peut être construite comme une réalité pour les anthropologues et les personnes qu'ils étudient. Je cherche à répondre à plusieurs questions : qu’est-ce que la sorcellerie pour les habitants du Meghalaya ? Comment la conceptualisent-ils ? Et quelle devrait être ma position d’anthropologue en matière de sorcellerie ? J'explore d'abord l'histoire sociopolitique des Khasi. Je présente un survol des événements marquants de l'histoire régionale récente, avant de souligner les particularités culturelles du groupe. Je démontre ensuite comment le paysage de guérison de Meghalaya est varié : on y retrouve des guérisseurs de religion tribale, hindoue, chrétienne et musulmane. Je donne un aperçu de leur approche respective de la sorcellerie. Je me concentre ensuite sur l'écosystème du mal à Meghalaya, expliquant et détaillant les principales malédictions affectant les Khasi et leurs voisins. Je présente la quête thérapeutique d’une famille qui a souffert de nombreuses pertes et tragédies et qui a cherché de l’aide auprès de guérisseurs de diverses confessions et ethnicités. À la suite de cette analyse, je définis la sorcellerie et la guérison selon le monde ontologique Khasi. Ces définitions émergent de la construction de la personne chez les Khasi et de la relation qu'ils entretiennent avec des entités non humaines. Dans leur monde ontologique, il est possible d'être maudit par des entités maléfiques et de guérir grâce aux dieux et déesses. Cette réalité est construite et validée à la fois par les guérisseurs et leurs patients. Ils partagent pour la plupart une compréhension commune du monde et du réel. / In this thesis, I study the practices of witchcraft among the Khasi, a tribal people of northeast India. The Khasi form most of the population of the state of Meghalaya. Following British colonization, they mainly converted to Christianity. However, despite adopting a modern lifestyle and the major socio-cultural changes it has brought, discourse on witchcraft still prevails today. According to the Khasi, witchcraft practices are widespread, and several curses continue to affect the population. In order to fight this scourge, traditional healing is frequently sought by the Khasi. From their point of view, proof of the existence of witchcraft can be found in the physical symptoms experienced by the victims and the mysterious deaths of many people. To better understand reality of witchcraft for the Khasi, I use the theoretical and methodological approach of the ontological shift in anthropology, because it sheds new light on the study of witchcraft. Indeed, throughout the history of anthropology, researchers have sought to make sense of the complex set of practices that is witchcraft. They have explained it as part of the rationality of "primitive" peoples, or as a reaction to social woes. The ontological turn offers a new way of understanding witchcraft and its reality. In this thesis, I draw upon the work of Strathern, Descola, and Viveiros De Castro, among others, to show how witchcraft can be constructed as a reality for both anthropologists and the people they study. I seek to answer several questions: what is witchcraft for the inhabitants of Meghalaya? How do they conceptualize it? How is this conception of witchcraft defined and redefined in a contemporary world? And finally, what should be my position as an anthropologist in regard to witchcraft?
To answer these questions, I first explore the socio-political history of the Khasi, presenting a survey of the significant events in recent regional history, before highlighting the cultural particularities of the group. I then demonstrate how the healing landscape of Meghalaya is varied. I divide these practices according to the religion of the healers: tribal, Hindu, Christian and Muslim, and give an overview of their respective approach to witchcraft. I then focus on the ecosystem of evil in Meghalaya, explaining and detailing the major curses affecting the Khasi and their neighbours. I present the therapeutic quest of a family that had suffered many losses and sought out healers of different faiths and ethnicities. Considering this analysis, I define witchcraft and healing as it appears in the Khasi ontological world and show how they emerge from the construction of personhood among the Khasi, and from the relationship they have with non-human entities. The Khasi build an ontological world where it is possible to be cursed by evil entities and to be healed by gods and goddesses. This reality is constructed and validated by both healers and their patients. For the most part, they share a common understanding of the world and of what is real.
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