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Mélancolie postcoloniale : relecture de la mémoire collective et du lieu d'appartenance identitaire chez Patrick Chamoiseau et Émile OllivierHiromatsu, Isao 01 1900 (has links)
La présente thèse vise à analyser le thème de la mélancolie postcoloniale et son utilisation stratégique dans huit romans de Patrick Chamoiseau (Solibo Magnifique, Texaco, Biblique des derniers gestes et Un dimanche au cachot) et d’Émile Ollivier (Mère-Solitude, Passages, Les urnes scellées et La Brûlerie). Sous l’éclairage de la psychanalyse et de la critique postcoloniale, nous définissons cette notion fondamentale comme suit : un psychisme ambivalent entraîné par la perte ou le manque de certains objets d’attachement ––– objets qui sont en l’occurrence la mémoire collective et/ou le lieu d’appartenance identitaire. Comment et pourquoi ce thème se manifeste-t-il dans notre corpus ? Notre hypothèse est que l’utilisation dudit thème serait plus le résultat de leur choix stratégique que l’effet de leur état psychique. C’est afin d’examiner leurs propres problématiques des construction et perception identitaires dans le contexte postcolonial que ces écrivains mettent en récit une telle situation de manque mnémonique et spatial à travers l’écriture romanesque.
Afin de mieux élucider la manifestation textuelle de ce thème, nous divisons celui-ci en deux motifs : la « non-histoire » et le « non-lieu ». En nous appuyant principalement sur les réflexions d’Édouard Glissant, de Takayuki Nakamura et de Marc Augé, nous définissons ces concepts comme deux aspects de la mélancolie postcoloniale : situation de manque de la mémoire collective et celle du lieu d’appartenance identitaire. Nos analyses de ces deux motifs sur un plan stylistique, narratologique, structurel et théorique permettent d’examiner de plus près les points de convergence et de divergence entre l’écriture romanesque de Chamoiseau et celle d’Ollivier.
En nous fondant sur les quatre études dans la deuxième partie concernant la mise en récit de la non-histoire, nous analysons les utilisations stratégiques de ce motif afin de voir la mise en récit de la « vision prophétique du passé » (É. Glissant). Nous élucidons ensuite en quoi consiste cette vision temporelle paradoxale : choix de genres littéraires tels que le récit policier (Mère-Solitude et Solibo Magnifique) et le récit du retour au pays natal (Les urnes scellées et Bibliques des derniers gestes). Ce choix narratif se réfère toujours à ce que nous nommons la méthode inductive de la narration. La troisième partie, composée encore de quatre études, éclaire les stratégies de la description du lieu. Nous en déduisons une modalité sui generis de la description spatiale que nous appelons, d’après Marc Augé, l’« évocation prophétique d’espaces ». Cette stratégie descriptive se représente notamment par la spatialisation métaphorique de l’identité créole (Texaco et Un dimanche au cachot) ou migrante (Passages et La Brûlerie).
En conclusion, nous résumons ces analyses pour en extraire les points communs et divergents entre les utilisations stratégiques de la mélancolie postcoloniale chez Chamoiseau et Ollivier. Entre autres aspects, nous constatons que la mise en récit de la vulnérabilité due à la mélancolie postcoloniale constitue leur positionnement esthétique et éthique afin qu’ils puissent réfléchir aux constructions et perception identitaires au sein du monde actuel devenu plus que jamais flou et fluide. / The purpose of this doctoral thesis is to analyse the theme of postcolonial melancholia and that strategic utilization in eight novels of Patrick Chamoiseau (Solibo Magnifique, Texaco, Biblique des derniers gestes et Un dimanche au cachot) et Émile Ollivier (Mère-Solitude, Passages, Les urnes scellées et La Brûlerie). From the perspective of psychoanalysis and postcolonial criticism, we define this fundamental notion in the following manner : an ambivalent psychology produced by the loss or lack of some objects of attachement ― objects which in this instance are the collective memory and/or the place of belonging. How and why does this theme manifeste itself in our corpus ? Our hypotheses is that the utilization of this theme would be their strategic choice rather than their psychological condition. It is in order to dissect their own problematics of identity construction and perception in the postcolonial contexte that these authors put into narrative form such situations of mnemonic and spatial lack through the writing of these novels.
For the purpose of better clarifying the textual appearance of this theme, we divide it into two motifs : the « non-history (non-histoire) » and the « non-place (non-lieu) ». According to the reflections of Édouard Glissant, Takayuki Nakamura and Marc Augé, we define these concepts as being respectively one of the aspects of the postcolonial melancholia : a situation of lack of the collective memory and of the place of belonging. Our analyses of these two motifs from the stylistic, narratological, structural and theorical perspectives make it possible to examine with meticulous care the points of convergence and divergence of the novel writing between Chamoiseau and Ollivier.
Based on four studies in the second part which concerns putting in narrative form of the non-history, we deduce that their strategic utilizations of this motif are actualized by « prophetic vision of past » in the glissantian meaning. We clarify subsequently what this paradoxal vision of time consists in : a choice of the literary genres such as the detective novel (Mère-Solitude et Solibo Magnifique) and the return to the native land (Les urnes scellées et Biblique des derniers gestes). This narrative choice is always supported by what we call the inductive method of narrating. The third part, composed again of four individual studies, throws light on strategies of spatial description. We abstract from these studies a way sui generis of the spatial description which we call, in Augé’s words, the « prophetic evocation of spaces ». This descriptive strategy is represented notably by the metaphorical spatialization of creole identity (Texaco et Un dimanche au cachot) or migrant identity (Passages et La Brûlerie).
In conclusion, we summarize these eight studies to extract the points of convergence and divergence between the stratégic utilizations of the postcolonial melancholia in Chamoiseau and Ollivier. Prominently, we notice that the work of putting into narrative form the vulnerability due to the postcolonial melancholia constitutes their aesthétical and ethical standpoints so that they can reflect the identity construction and perception within the today’s world which is more blurred and fluid than ever before.
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Le Quatrième siècle d'Édouard Glissant : écrire l'enracinement. Figures, parcours et enjeuxDenommé, Amélie 12 1900 (has links)
Le roman Le Quatrième siècle, considéré comme un pilier de l’œuvre de l’écrivain martiniquais Édouard Glissant, est une réinvention du passé et de l’histoire des Antilles, tout en présentant une dimension moins étudiée : celle de l’enracinement dans le nouveau pays, de la création d’une communauté singulière et métissée. Glissant suggère que, malgré l’abolition de l’esclavage, beaucoup de chemin reste encore à faire et que la construction d’une identité passe par des ancrages solides et multiples dans le pays. Afin d’explorer ce thème, cette étude analyse la construction du parcours figuratif de l’enracinement dans Le Quatrième siècle. L’étude de divers personnages et de certains éléments du paysage, en particulier la mer, les mornes et la plaine, permettent de mieux cerner l’écriture de l’enracinement dans cette œuvre. En effet, par le biais de l’onomastique, des figures emblématiques de la colonisation, de la déconstruction des relations de pouvoir et du symbolisme de l’espace, Glissant met en scène les limites du marronnage, créant plutôt un imaginaire centré sur la définition de la collectivité à travers un lent processus d’enracinement et d’appropriation de l’espace. / The novel Le Quatrième siècle, considered as a pillar of the work of the Martinique writer Édouard Glissant, is a reinvention of the past and history of the Antilles, while presenting a less studied dimension : that of taking root in the new country, the creation of a singular and mixed-race community. Glissant suggests that, in spite of abolition, a long road still lies ahead and that the construction of an identity passes by solid and multiple anchoring in the country. In order to explore this topic, this study analyzes the construction of the figurative course of enrooting in Le Quatrième siècle. The study of various characters and certain elements of the landscape, in particular the sea, the mountains and the plain, make it possible to better determine the process of taking root in this novel. Indeed, through onomastic means, the emblematic figures of colonization, the deconstruction of the relations of power and the symbolism of space, Glissant sets the limits of marronnage, creating a universe centered on the definition of community through a slow process of enrooting and the appropriation of space.
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Mélancolie postcoloniale : relecture de la mémoire collective et du lieu d'appartenance identitaire chez Patrick Chamoiseau et Émile OllivierHiromatsu, Isao 01 1900 (has links)
La présente thèse vise à analyser le thème de la mélancolie postcoloniale et son utilisation stratégique dans huit romans de Patrick Chamoiseau (Solibo Magnifique, Texaco, Biblique des derniers gestes et Un dimanche au cachot) et d’Émile Ollivier (Mère-Solitude, Passages, Les urnes scellées et La Brûlerie). Sous l’éclairage de la psychanalyse et de la critique postcoloniale, nous définissons cette notion fondamentale comme suit : un psychisme ambivalent entraîné par la perte ou le manque de certains objets d’attachement ––– objets qui sont en l’occurrence la mémoire collective et/ou le lieu d’appartenance identitaire. Comment et pourquoi ce thème se manifeste-t-il dans notre corpus ? Notre hypothèse est que l’utilisation dudit thème serait plus le résultat de leur choix stratégique que l’effet de leur état psychique. C’est afin d’examiner leurs propres problématiques des construction et perception identitaires dans le contexte postcolonial que ces écrivains mettent en récit une telle situation de manque mnémonique et spatial à travers l’écriture romanesque.
Afin de mieux élucider la manifestation textuelle de ce thème, nous divisons celui-ci en deux motifs : la « non-histoire » et le « non-lieu ». En nous appuyant principalement sur les réflexions d’Édouard Glissant, de Takayuki Nakamura et de Marc Augé, nous définissons ces concepts comme deux aspects de la mélancolie postcoloniale : situation de manque de la mémoire collective et celle du lieu d’appartenance identitaire. Nos analyses de ces deux motifs sur un plan stylistique, narratologique, structurel et théorique permettent d’examiner de plus près les points de convergence et de divergence entre l’écriture romanesque de Chamoiseau et celle d’Ollivier.
En nous fondant sur les quatre études dans la deuxième partie concernant la mise en récit de la non-histoire, nous analysons les utilisations stratégiques de ce motif afin de voir la mise en récit de la « vision prophétique du passé » (É. Glissant). Nous élucidons ensuite en quoi consiste cette vision temporelle paradoxale : choix de genres littéraires tels que le récit policier (Mère-Solitude et Solibo Magnifique) et le récit du retour au pays natal (Les urnes scellées et Bibliques des derniers gestes). Ce choix narratif se réfère toujours à ce que nous nommons la méthode inductive de la narration. La troisième partie, composée encore de quatre études, éclaire les stratégies de la description du lieu. Nous en déduisons une modalité sui generis de la description spatiale que nous appelons, d’après Marc Augé, l’« évocation prophétique d’espaces ». Cette stratégie descriptive se représente notamment par la spatialisation métaphorique de l’identité créole (Texaco et Un dimanche au cachot) ou migrante (Passages et La Brûlerie).
En conclusion, nous résumons ces analyses pour en extraire les points communs et divergents entre les utilisations stratégiques de la mélancolie postcoloniale chez Chamoiseau et Ollivier. Entre autres aspects, nous constatons que la mise en récit de la vulnérabilité due à la mélancolie postcoloniale constitue leur positionnement esthétique et éthique afin qu’ils puissent réfléchir aux constructions et perception identitaires au sein du monde actuel devenu plus que jamais flou et fluide. / The purpose of this doctoral thesis is to analyse the theme of postcolonial melancholia and that strategic utilization in eight novels of Patrick Chamoiseau (Solibo Magnifique, Texaco, Biblique des derniers gestes et Un dimanche au cachot) et Émile Ollivier (Mère-Solitude, Passages, Les urnes scellées et La Brûlerie). From the perspective of psychoanalysis and postcolonial criticism, we define this fundamental notion in the following manner : an ambivalent psychology produced by the loss or lack of some objects of attachement ― objects which in this instance are the collective memory and/or the place of belonging. How and why does this theme manifeste itself in our corpus ? Our hypotheses is that the utilization of this theme would be their strategic choice rather than their psychological condition. It is in order to dissect their own problematics of identity construction and perception in the postcolonial contexte that these authors put into narrative form such situations of mnemonic and spatial lack through the writing of these novels.
For the purpose of better clarifying the textual appearance of this theme, we divide it into two motifs : the « non-history (non-histoire) » and the « non-place (non-lieu) ». According to the reflections of Édouard Glissant, Takayuki Nakamura and Marc Augé, we define these concepts as being respectively one of the aspects of the postcolonial melancholia : a situation of lack of the collective memory and of the place of belonging. Our analyses of these two motifs from the stylistic, narratological, structural and theorical perspectives make it possible to examine with meticulous care the points of convergence and divergence of the novel writing between Chamoiseau and Ollivier.
Based on four studies in the second part which concerns putting in narrative form of the non-history, we deduce that their strategic utilizations of this motif are actualized by « prophetic vision of past » in the glissantian meaning. We clarify subsequently what this paradoxal vision of time consists in : a choice of the literary genres such as the detective novel (Mère-Solitude et Solibo Magnifique) and the return to the native land (Les urnes scellées et Biblique des derniers gestes). This narrative choice is always supported by what we call the inductive method of narrating. The third part, composed again of four individual studies, throws light on strategies of spatial description. We abstract from these studies a way sui generis of the spatial description which we call, in Augé’s words, the « prophetic evocation of spaces ». This descriptive strategy is represented notably by the metaphorical spatialization of creole identity (Texaco et Un dimanche au cachot) or migrant identity (Passages et La Brûlerie).
In conclusion, we summarize these eight studies to extract the points of convergence and divergence between the stratégic utilizations of the postcolonial melancholia in Chamoiseau and Ollivier. Prominently, we notice that the work of putting into narrative form the vulnerability due to the postcolonial melancholia constitutes their aesthétical and ethical standpoints so that they can reflect the identity construction and perception within the today’s world which is more blurred and fluid than ever before.
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Le Quatrième siècle d'Édouard Glissant : écrire l'enracinement. Figures, parcours et enjeuxDenommé, Amélie 12 1900 (has links)
Le roman Le Quatrième siècle, considéré comme un pilier de l’œuvre de l’écrivain martiniquais Édouard Glissant, est une réinvention du passé et de l’histoire des Antilles, tout en présentant une dimension moins étudiée : celle de l’enracinement dans le nouveau pays, de la création d’une communauté singulière et métissée. Glissant suggère que, malgré l’abolition de l’esclavage, beaucoup de chemin reste encore à faire et que la construction d’une identité passe par des ancrages solides et multiples dans le pays. Afin d’explorer ce thème, cette étude analyse la construction du parcours figuratif de l’enracinement dans Le Quatrième siècle. L’étude de divers personnages et de certains éléments du paysage, en particulier la mer, les mornes et la plaine, permettent de mieux cerner l’écriture de l’enracinement dans cette œuvre. En effet, par le biais de l’onomastique, des figures emblématiques de la colonisation, de la déconstruction des relations de pouvoir et du symbolisme de l’espace, Glissant met en scène les limites du marronnage, créant plutôt un imaginaire centré sur la définition de la collectivité à travers un lent processus d’enracinement et d’appropriation de l’espace. / The novel Le Quatrième siècle, considered as a pillar of the work of the Martinique writer Édouard Glissant, is a reinvention of the past and history of the Antilles, while presenting a less studied dimension : that of taking root in the new country, the creation of a singular and mixed-race community. Glissant suggests that, in spite of abolition, a long road still lies ahead and that the construction of an identity passes by solid and multiple anchoring in the country. In order to explore this topic, this study analyzes the construction of the figurative course of enrooting in Le Quatrième siècle. The study of various characters and certain elements of the landscape, in particular the sea, the mountains and the plain, make it possible to better determine the process of taking root in this novel. Indeed, through onomastic means, the emblematic figures of colonization, the deconstruction of the relations of power and the symbolism of space, Glissant sets the limits of marronnage, creating a universe centered on the definition of community through a slow process of enrooting and the appropriation of space.
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Le poids des préjugés dans trois romans Kettly MarsLafleur, Caroline 09 1900 (has links)
Ce mémoire s’intéresse à la mise en texte des préjugés qui circulent dans l’imaginaire social haïtien dans trois romans de Kettly Mars : Kasalé, L’heure hybride et Saisons sauvages. Ces préjugés sont d’abord véhiculés par la bourgeoisie, représentante d’une culture d’élite qui valorise la langue française et un héritage occidental, mais méprise la culture populaire, imprégnée d’un héritage africain et caractérisée par la pratique du vodou et la langue créole. « Le préjugé de couleur », décrit par certains auteurs comme la base du système d’organisation sociale, tient aussi une place importante au sein du discours social des romans.
Les trois romans à l’étude situent leur récit pendant le régime des Duvalier : François Duvalier est au pouvoir dans Kasalé et Saisons sauvages et son fils Jean-Claude Duvalier gouverne dans L’heure hybride. La présence de la dictature affecte le traitement des préjugés dans l’œuvre de Kettly Mars notamment parce que François Duvalier a exploité les idées préconçues de la bourgeoisie haïtienne dans ses discours en prétendant se porter à la défense de la culture populaire. Pourtant, les romans de Kettly Mars illustrent la façon dont la dictature perpétue et reproduit ces préjugés. En reprenant les notions de la sociocritique, de discours social et d’imaginaire social, ce mémoire analyse la mise en texte des préjugés sur la couleur de la peau, la culture populaire (qui comprend le vodou et le créole) et la sexualité (notamment les rôles sexuels) à travers les stéréotypes, les représentations sociales et les langages qui se trouvent dans les romans. / This master’s thesis studies how the prejudices of the haitien social space affect the text layout in three Kettly Mars’s novels: Kasalé, L’heure hybride and Saisons sauvages. These prejudices defend by the bourgeoisie represent an elite culture which values French language and a western inheritance and despises the popular culture, impregnated with an African inheritance and characterized by the practice of vodoo and the Creole language. “The colour prejudice”, described by certain authors as the base of the system of social organization, also takes an important place within the social discourse.
The three studied novels take place during the political regime of Duvalier: François Duvalier governs in Kasalé and Saisons sauvages and Jean-Claude Duvalier governs L’heure hybride. The presence of dictatorship affects the treatment of the prejudices in Kettly Mars’s novels especially because François Duvalier exploited the Haitian bourgeoisie’s prejudices in his political rhetoric by claiming to be a defender of Haitian popular culture. Nevertheless, Kettly Mars’s novels illustrate the way the dictatorship reproduces these prejudices. With the sociocritic’s notions of “discours social” and “imaginaire social”, this study will question the text layout of the prejudices on the skin color, the popular culture (which includes voodoo and Creole) and the sexuality and the sexual roles through stereotypes, social representations and languages in novels.
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Discours sociaux et aliénation dans deux romans de Gary VictorLambert, Marie-Andrée 05 1900 (has links)
L’aliénation est une problématique clé de la littérature haïtienne. Ce thème, abordé à de nombreuses reprises, est renouvelé dans les œuvres de l’écrivain Gary Victor, plus particulièrement dans les romans À l’angle des rues parallèles et Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin. Ce mémoire a pour but d’étudier l’aliénation due à l’assimilation des différents discours qui circulent dans la société. Victor ne fait pas que montrer l’aliénation collective et individuelle ainsi que les différents mécanismes qui provoquent cette «folie». Il campe ses récits dans un univers chaotique où les modalités interdiscursives de la représentation des lieux et des milieux viennent renforcer cette impression d’aliénation quasi généralisée, et les personnages les plus fous apparaissent finalement comme étant les plus lucides. Des notions empruntées à la sociocritique nous ont servi de cadre théorique pour cette recherche.
Le mémoire est composé de cinq chapitres. Les quatre premiers procèdent à l’analyse des discours qui sont présentés comme les sources de l’aliénation des personnages. Le chapitre un est consacré aux discours qui découlent de la société de consommation, qui ne s’appliquent plus uniquement aux objets, mais bien à la gestion des relations interpersonnelles. Le second chapitre se penche sur la question des croyances religieuses, que ce soient les croyances traditionnelles indigènes ou la religion catholique, et montre comment elles peuvent être potentiellement dangereuses pour ceux et celles qui sont trop crédules et comment elles peuvent devenir une arme pour les personnes malintentionnées. Le troisième chapitre étudie la façon dont les discours politiques et historiques sont devenus des lieux de référence pernicieux pour la société haïtienne et la manière dont les personnes au pouvoir les utilisent afin de manipuler le peuple. Le quatrième chapitre aborde les effets pervers des différents discours des savoirs en sciences humaines, plus particulièrement ceux de la philosophie et de la psychanalyse. Il montre les conséquences désastreuses qu’ils peuvent entraîner lorsqu’ils sont transformés en principes immuables.
Le dernier chapitre analyse quelques modalités de cette représentation inédite de l’aliénation. Des lieux hostiles, des personnages violents ainsi que l’utilisation de références littéraires et cinématographiques marquant l’imaginaire social font partie des techniques employées par Victor. Ce chapitre fait ressortir également les différentes figures qui traduisent la résistance à cet univers démentiel.
Notre lecture des romans de Victor conduit à une réflexion sur la définition du roman populaire, en lien avec la modernité telle que définie par Alexis Nouss. D’après ce qui se dégage de l’œuvre de Gary Victor, ce genre, objet de nombreuses critiques et défini comme servant uniquement au simple divertissement des lecteurs, peut aussi aider à prévenir les dérives des sociétés en perte de repères. / Alienation, a major problem in Haitian literature, has been widely addressed by writers and scholars alike. Examples of this can be found and have been renewed in Haitian writer Gary Victor’s works, À l’angle des rues parallèles and Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin. The aim of this research is to look at alienation brought on by the assimilation of discourses circulating within society. Victor’s works not only exhibit both collective and individual alienation and reveal the various mechanisms that provoke this « mania». He sets his narratives in a chaotic universe where the interdiscursive modalites of representation − namely of places and environments − come to reinforce the somewhat generalized impression of alienation. Consequently, it is the most deranged of Victor’s characters that are seemingly the most lucid. Borrowed notions of sociocriticism have aided in the development of the theoretical framework of this research.
This work is divided into five chapters. The first four chapters analyze the discourses presented as the character’s source of alienation. Chapter one focuses on the impact of these discourses with regard to the consumer society which no longer solely consists of the production, distribution and consumption of goods, but also management and interpersonal relations. Chapter two looks at religious beliefs including traditional indigenous beliefs and Catholicism. This chapter illustrates how such religious beliefs can be a potential danger-namely for the more credulous of people-and explains how they can even become a weapon for those with ill-intentions. Chapter three explores the political and historical discourses within Haitian society. It looks at how such discourses have become pernicious references to the Haitian society and how they are used by politicians to manipulate their own people. Chapter four focuses on the perverse effects of the different discourses in social sciences, mainly philosophy and psychoanalysis, and shows the disastrous consequences that these discourses can bring when they are transformed into immovable principles.
The last chapter analyzes some of the modalities of this unique representation of alienation. Hostile settings, violent characters as well as the use of literary and cinematographic references which mark the social imaginary are some of the techniques utilized by Victor. This chapter highlights different characters, each of whom reveal a resistance to this demonic universe.
Studying the works of Victor gives way to reflection and encourages us to ponder the meaning of popular novel linked with modernity as defined by Alexis Nouss. Through Victor’s work, one can begin to appreciate that this genre though frequently perceived as mere entertainment, can lend hand in the remedying of a society that is losing it’s bearings.
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Le roman sentimental antillais : appropriation du canon et didactismeCormier, Marie Odile 08 1900 (has links)
Le roman sentimental est un des genres les plus lus, les plus traduits et les plus diffusés. Malgré sa mauvaise réputation, il est étonnant de constater le nombre de ces romans vendus, tous pays confondus. Dans les Antilles, ce phénomène est particulièrement palpable : la présence, et la réception de ces œuvres témoignent de l’engouement pour le genre. Notre étude a pour objectif de dégager d’un corpus sentimental antillais les aspects les plus significatifs. Nous analyserons, d’une part, le schéma narratif élaboré en marge de celui proposé par le roman sentimental classique et, d’autre part, l’esthétique du quotidien mise en place pour créer un sentiment d’appartenance chez le lectorat. Il nous sera ainsi possible de mettre en évidence le discours socioculturel propre à ce genre et plus spécifiquement aux femmes antillaises. Par ailleurs, cette recherche postule que l'appropriation des invariants romanesques et l'élaboration d'une visée didactique participent à l'intégration du roman sentimental antillais dans la sphère des littératures « sérieuses ». Enfin, ce mémoire défend l’idée selon laquelle l’écriture romanesque des auteures étudiées contribue au projet littéraire antillais de réappropriation identitaire. / The sentimental novel is one of the most read, translated and accessible literary genres. Considering its sales rating, its frivolous reputation seems to be a misleading one. Indeed, in the Caribbean, the overall presence and reception of the novels is an indicator of its phenomenal popularity. We consider that the following aspects of the Caribbean sentimental novel are the most significant ones. Firstly, we underline that the specificity of the narrative patterns of these novels is due to its singularity vis-à-vis the canonical sentimental novel. Secondly, these novels tend to create a very strong sense of nationhood for the readers which are generated by a careful depiction of the everyday life. These previous aspects allow us to underscore the fact that the studied novels interact with the Caribbean social-cultural discourse while insisting on the topic of the female condition. This research brings to light the fact that the appropriation of the novelistic schemes as well as the didactic within allows to consider the Caribbean sentimental novel as a part of the institutionally recognized literary productions. Finally, our essay demonstrates that the novels of these “female writers” contribute to the consolidation of the national identity.
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Du non-lieu au lieu : pratique spatiale et construction identitaire dans Texaco, de Patrick ChamoiseauLarose, Catherine 08 1900 (has links)
Le présent ouvrage propose une lecture spatiale du roman Texaco, de l’auteur martiniquais Patrick Chamoiseau. Texaco retrace l’histoire de la Martinique, principalement celle de sa population noire créolophone, depuis le XIXe siècle – époque de la traite et de l’esclavage – jusqu’à la fin du XXe siècle. Considérant que l’identité d’un individu (ou d’une communauté) est étroitement corrélée au rapport qu’entretient celui-ci avec son espace de vie, notre travail vise à mettre au jour les particularités identitaires des personnages du roman au travers d’une analyse des espaces qu’ils occupent et façonnent dans le récit. En nous appuyant sur des concepts spatiaux empruntés à Henri Lefebvre (l’espace tripartite), à Michel de Certeau (le lieu, l’espace et la pratique spatiale) et à Marc Augé (le lieu et le non-lieu), nous souhaitons montrer de quelle manière et dans quelle mesure ces différentes entités spatiales expriment, consolident ou oblitèrent l’identité singulière des personnages chamoisiens, c’est-à-dire leur « créolité ». / This work presents a spatial analysis of the novel Texaco, written by the Martinican author Patrick Chamoiseau. Texaco follows the story of Martinique, mainly its black Creole population, from the 19th century – the time of slave trade and slavery – until the end of the 20th century. Considering that the identity of an individual (or a community) is closely related to the link it maintains with its living space, our work aims to unveil the particularities of identity of the characters through the analysis of the spaces they occupy and create. Basing ourselves on spatial concepts borrowed from Henri Lefebvre (the tripartite space), Michel de Certeau (the space, the place and the spatial practices) and Marc Augé (the place and the non-place), we wish to show how and to what extent those different spaces express, consolidate or obliterate the distinct identity of Chamoisian characters, in other words their “creoleness”.
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Colonial Ideology and Legacy and Feminine Resistance in Jamaica KincaidMeddeb, Salma 01 1900 (has links)
Mon mémoire "Colonial Ideology and Legacy and Feminine Resistance in Jamaica Kincaid" est une lecture féminine de la colonisation. Il définit, en premier lieu, l'idéologie coloniale comme une idéologie manichéiste et déshumanisante. Étant critique de cette idéologie binaire et réductrice, mon mémoire déchiffre et propose une résistance féminine, riche et diverse, à travers quelques écrits eux même divers de l'écrivaine Jamaica Kincaid. Ce mémoire conteste toute idée reçue sur la femme, en s'appuyant sur des théories anticoloniales et féministes. Il s'agit en effet d'un travail déconstructif où je vise inlassablement à décortiquer et à délégitimer ces hiérarchies qui habitent nos pensées et nos corps, et qui, entravent l'épanouissement de l'être humain. Les trois chapitres qui forment le corps de mon mémoire sont organisés à chaque fois en terme d'oppression et de résistance; de déshumanisation et humanisation, où le sujet colonisé essaie de se libérer des différentes formes d'oppression pour vivre pleinement son humanité. Cette relation hiérarchique est représentée métaphoriquement à travers la relation mère-fille, une relation que j'étudie dans le deuxième chapitre. Le troisième chapitre s'intéresse au mouvement du corps féminin, qui devient l'espace de résistance à une identité limitatrice. / My thesis "Colonial Ideology and Legacy and Feminine Resistance in Jamaica Kincaid" analyzes, criticizes and deconstructs the foundations of colonial ideology. It examines how colonial Manichaeanism oppresses the woman, and explores the sites of feminine resistance for (formerly) colonized women. In the first chapter, I define colonial ideology as based on Colonial Manichaeanism. I argue that the colonizer-colonized relationship is reductive and dehumanizing. I explicate and criticize Frantz Fanon's analysis of this relationship of superiority and inferiority and his understanding of violence. I also study Jamaica Kincaid's A Small Place, which reproduces this relationship and extends it to the present through the tourist/native relationship. In the second chapter, I study the mother as a colonial figure in Annie John. The mother-daughter relationship offers another re-enactment of the colonizer-colonized relationship, which is highlighted through images of heaven and hell. I also develop the metaphor of death and I argue that love and Obeah are resistance strategies to colonial figures. The last chapter engages the corporal in colonial oppression, and feminine resistance. I scrutinize the female body in its wavering between veiling and exposure in Lucy. I analyze the movement of the female body as emblematic of the fluidity of feminine identity and as such, an identity which is misrepresented by colonial and patriarchal discourse.
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Colonial Ideology and Legacy and Feminine Resistance in Jamaica KincaidMeddeb, Salma 01 1900 (has links)
Mon mémoire "Colonial Ideology and Legacy and Feminine Resistance in Jamaica Kincaid" est une lecture féminine de la colonisation. Il définit, en premier lieu, l'idéologie coloniale comme une idéologie manichéiste et déshumanisante. Étant critique de cette idéologie binaire et réductrice, mon mémoire déchiffre et propose une résistance féminine, riche et diverse, à travers quelques écrits eux même divers de l'écrivaine Jamaica Kincaid. Ce mémoire conteste toute idée reçue sur la femme, en s'appuyant sur des théories anticoloniales et féministes. Il s'agit en effet d'un travail déconstructif où je vise inlassablement à décortiquer et à délégitimer ces hiérarchies qui habitent nos pensées et nos corps, et qui, entravent l'épanouissement de l'être humain. Les trois chapitres qui forment le corps de mon mémoire sont organisés à chaque fois en terme d'oppression et de résistance; de déshumanisation et humanisation, où le sujet colonisé essaie de se libérer des différentes formes d'oppression pour vivre pleinement son humanité. Cette relation hiérarchique est représentée métaphoriquement à travers la relation mère-fille, une relation que j'étudie dans le deuxième chapitre. Le troisième chapitre s'intéresse au mouvement du corps féminin, qui devient l'espace de résistance à une identité limitatrice. / My thesis "Colonial Ideology and Legacy and Feminine Resistance in Jamaica Kincaid" analyzes, criticizes and deconstructs the foundations of colonial ideology. It examines how colonial Manichaeanism oppresses the woman, and explores the sites of feminine resistance for (formerly) colonized women. In the first chapter, I define colonial ideology as based on Colonial Manichaeanism. I argue that the colonizer-colonized relationship is reductive and dehumanizing. I explicate and criticize Frantz Fanon's analysis of this relationship of superiority and inferiority and his understanding of violence. I also study Jamaica Kincaid's A Small Place, which reproduces this relationship and extends it to the present through the tourist/native relationship. In the second chapter, I study the mother as a colonial figure in Annie John. The mother-daughter relationship offers another re-enactment of the colonizer-colonized relationship, which is highlighted through images of heaven and hell. I also develop the metaphor of death and I argue that love and Obeah are resistance strategies to colonial figures. The last chapter engages the corporal in colonial oppression, and feminine resistance. I scrutinize the female body in its wavering between veiling and exposure in Lucy. I analyze the movement of the female body as emblematic of the fluidity of feminine identity and as such, an identity which is misrepresented by colonial and patriarchal discourse.
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